Séance de VENDREDI 03/01/2025

Description de cette image, également commentée ci-aprèsPréoccupé par les questions de la mort et du Salut qui caractérisent le christianisme du Moyen Âge tardif, Martin Luther puise des réponses dans la Bible, particulièrement dans l’épître de Paul aux Romains. Selon Luther, le salut de l’âme est un libre don de Dieu, reçu par la repentance sincère et la foi authentique en Jésus-Christ comme le Messie, sans intercession possible de l’Église. Il défie l’autorité papale en tenant la Bible pour seule source légitime d’autorité chrétienne.

Scandalisé par le commerce des indulgences instauré par les papes Jules II et Léon X pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome, le 31 octobre 1517, Luther écrit à l’archevêque et joint à sa lettre les 95 thèses, principalement inspirées par les abus du dominicain Johann Tetzel, qu’il aurait placardées sur les portes de l’église de la Toussaint de Wittemberg. Dès lors, cette controverse entre théologiens devient une affaire publique et politique. Luther est dénoncé à Rome par l’archevêque Albrecht. Sommé le 15 juin 1520 par Léon X de se rétracter, il brûle en public la lettre que le pontife lui a envoyée. Il sera excommunié, le 3 janvier 1521, par la bulle pontificale Decet romanum pontificem.

A Parties Civiles, nous avons de grandes indulgences pour les faiblesses de nos fidèles, et elles ne se monnaient jamais, n’essayez même pas.

SETI - Jeu de Société - Iello - Photo 1/3Table 1, dite « Le ciel ne peut attendre » : Découverte de SETI, acronyme anglais de Recherche d’Intelligence Extraterrestre, jeu où vous dirigez une institution scientifique chargée de sonder l’univers à la recherche de signes de vie. Lancer des sondes dans l’espace, explorer le ciel avec des télescopes et combiner de multiples technologies pour briller dans le monde de l’astronomie sont le lot de nos aventuriers, et, le salut n’attendant pas le nombre des années, c’est le jeune Elie qui excommunie ses adversaires, laissant Fred, Mickaël et Jeff mesurer comme la terre est basse.

Table 2, dite « Pain quotidien » : Poursuite de l’odyssée des Chroniques de Drunagor avec toujours F-R, JérômeLG, Armand et OlivierB. Ils récitent par cœur leur mission sans même ouvrir leur missel.

Table 3, dite « Zu Hause » :  Hommage à Luther, avec ses petites rivalités et ses coups tordus, une visite de la ligue hanséatique au moyen-âge attire des marchands calculateurs à Hansa Teutonica. Touché par la grâce, Mickaël s’impose au départage, devançant Steven crédité du même score, laissant très loin derrière Tristan, et surtout Thomas, proche de l’abandon et qui va rejoindre les bras de Morphée sitôt la partie terminée. Les trois autres remettent le couvert, et Steven s’impose cette fois sans discussion, comme à la maison.

Table 4, dite « Ivresse à deux » : Course aux profondeurs pour les explorateurs d’Abyss, avec un finish irrespirable qui voit Marc, 110, devancer Marie, 108, laissant Sébastien, 58, et Julien, 58 une bonne palanquée derrière.

KnarrTable 5, dite « Autres mondes » : Voyages dans d’autres univers pour Caroline, Jack et Younaël, qui découvrent Knarr. Younaël y fut le meilleur viking, puis ils prolongent la soirée dans l’univers féérique de l’inusable Faraway. Ils étirent enfin leurs agapes avec un Decrypto.

Table 6, dite « Terre Adélie » : à Res Arcana la lutte fait rage dans les derniers instants, comme souvent à ce jeu, où chacun a habilement construit sa stratégie. Adélie est la première à 10 avec une carte qui transforme la vie en mort. Nolwenn, 9, n’était pas loin, François, alchimiste transformant tout en or, se voyait vainqueur mais termine à 7, et Morgane, 4, a apprécié. Alors que François rejoint d’autres univers, Adélie inflige une nouvelle défaite à ses rivales à Harmonies, les explosant pour sa première partie (87, contre 70 et 53).

Table 7, dite « Premières communions » : Flavien, Xel et Dom se préparent à découvrir Kraftwagen : L’Ère de l’Ingénierie, réédition récente d’un jeu de 2015. On se glisse dans la peau d’un entrepreneur à l’âge bouillonnant du début de l’industrie automobile étasunienne, c’était les hots startups de l’époque (plus près de nous, c’est à ça que doit ressembler le marché de la voiture électrique en Chine avec ce mélange frénétique d’innovation technique et marketing et un darwinisme implacable entre les entreprises). Ils sont bientôt rejoints par Claire, déjà joueuse et venue chercher des horizons nouveaux (en voilà une bonne résolution de nouvel an !). Sur ces entrefaites arrive Marie, amie d’icelle, et les deux s’installent en mode bicéphale, le jeu étant limité à quatre participant(e)s. Le principe est du développement assez classique, on progresse en R&D sur les carrosseries et les moteurs, on les assemble sous forme de voitures qu’on met en vente en en choisissant le prix. Là où cela devient intéressant, c’est qu’il faut aussi choisir des acheteur.euses aux goûts divers (pouvant préférer qui un gros moulin qui des courbes séduisantes qui un prix serré). On n’est donc jamais sûr de vendre sa production, auquel cas on aura gâché plusieurs actions de jeu. L’autre aspect original est justement le choix des actions : comme à Glen More du même auteur on tourne sur un cercle de tuiles et c’est toujours le dernier qui choisit librement de se porter sur une tuile, la renvoyant en tête de file. Il n’y a donc pas d’ordre du tour et on est constamment à arbitrer entre choisir une tuile proche mais moins adaptée (qui fera rejouer plus vite) où aller chercher plus loin en avant la tuile idéale (quitte à en priver les autres).

Pour cette première partie (qui se joue en trois manches), Dom commence par favoriser la R&D tandis que les autres investissent plus dans la compétition et que Flavien parvient à vendre deux autos. Inversion des rôles à la deuxième manche où Dom enchaîne les tours de circuits tandis que Xel recrute à tour de bras et que Flavien accumule les tuiles à pouvoir spécial. La dernière manche prend tout le monde de vitesse, en particulier Flavien qui avait sous le coude un coup d’enfer à 30 points en réalisant une double vente au détriment de Dom. Mais Claire & Marie en ont décidé autrement, déclenchant la fin de partie avant qu’il ne puisse finir d’assembler son modèle. Dom s’adjuge ainsi la victoire avec 70 PV devant Xel 55, Flavien 43 et Claire+Marie 31. Ces dernières, enchantées, décident derechef d’adhérer et de revenir.

On poursuit avec du plus léger, un jeu de pli innovant nommé Fishing (et pas encore traduit). L’astuce est qu’on garde les cartes gagnées qui constitueront notre main de la manche suivante, sauf si on n’a pas assez de cartes auquel cas on en met en jeu de nouvelles depuis une pioche stratifiée par puissance croissante. Autrement dit si on score peu à une manche on récupère de quoi bien scorer à la suivante et on peut préférer soit de gagner soit de perdre les plis. C’est toutefois assez chaotique ce que reflètent finalement peu les scores : 79 PV pour Claire devant Xel 75, Flavien 71, Dom 70 et Marie 68. On finit à quatre sans Claire par un Deep Sea Adventure : malgré les mises en garde habituelles du sage de service, les deux premières manches finissent avec quatre noyades. Dans la dernière, Dom pousse trop loin le bouchon tandis que Xel sombre dans l’ivresse des profondeurs. Flavien et Marie, lestés de 3 trésors et progressant à un rythme de mollusque tout en pompant goulûment le précieux oxygène finissent par revenir à la surface. C’est la seconde qui a fait la meilleure pêche et qui l’emporte par 20 points à 13.

Table 8, dite « Messe de minuit » : Parce qu’après minuit, le rituel est aux mots, François initie les protagonistes de la table 4 à So clover pour quelques bonnes parties de rire qui mériteraient d’être remboursées par la sécurité sociale. Traditionnellement pas de décompte à ce jeu, où le voyage dans l’espace mental de son congénère importe plus que sa traduction chiffrée.

Séance de VENDREDI 27/12/2024

Formée sur Mars à partir de lave fondue, il y a 4 milliards d’années, puis, lors d’une collision avec une météorite il y a 15 millions d’années, éjectée de la surface de Mars pour finalement atteindre la Terre il y a 13 000 ans, ALH 84001 fut découverte le 27 décembre 1984 en Antarctique, dans les collines d’Allan, lors d’une expédition de recherche de météorites du programme ANSMET. Cette météorite de 1,93 kg est devenue célèbre lors d’une micrographie électronique très médiatisée, montrant des structures tubulaires d’apparence biologique qui évoquaient des bactéries fossilisées, dans un contexte minéral contenant des acides aminés généralement considérés comme des marqueurs biologiques. La NASA mit en ligne divers documents en ce sens – le rêve d’une possible vie noachienne sur Mars est un élément de lobbying assumé pour obtenir des crédits. La nature « endogène » des marqueurs biologiques observés dans cette météorite demeure très controversée, des analyses ultérieures soulignant la probabilité élevée qu’il ne s’agisse que d’une contamination terrestre. ALH84001 a bien pu être colonisée par des bactéries terrestres environnantes, à l’instar de la météorite de Tataouine sur laquelle une bactérie terrestre a été isolée dans des grains de sable collés aux fragments de cette météorite.

40 ans plus tard, à Lannion, certains s’étaient désistés par crainte de températures proches de l’Antarctique à la maison de quartier, non chauffée pendant les fêtes. Pour les courageux munis de doudounes et thermos, cette soirée fut au contraire une source de chaleur humaine: 75 Watt par organisme, voire plus pour certains qui avaient le cerveau en ébullition…..

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Table 1, dite « Chaleur humaine » : Une des dernières enquêtes de Sherlock Holmes: Détective conseil conduit l’équipe resserrée de fins enquêteurs (Dom, François, Vincent, Elouann, Marie) aux bords de la Tamise sur la piste de lingots d’or volatilisés. Ils dévoilèrent une partie de l’intrigue, le score de 35 couronnant leur prestation inaboutie, tuée dans l’œuf par faute d’un budget de visites voté dans les délais légaux, mais en sortirent les yeux illuminés comme un supporter de football en goguette à Londres pour le boxing day. Le thermomètre attestait un bon 18.5° à leur départ d’un aquarium survolté par la chaleur humaine.

Table 2, dite « Le théâtre des rêves » : Comme au théâtre des rêves de Manchester United, le plateau de Marvel United se déploie en majesté. Xel, Steven, Axel et Mickaël ont joué une partie à l’image de la carrière du super champion David Beckham, spectaculaire et flamboyante au départ. Puis, à mesure que la compétition s’intensifiait, ils moururent à petit peu dans la lueur du crépuscule.

Table 3, dite « Contaminations fécondes » : Julie, Adélie et Younaël sont unis comme les doigts de la main à The loop, dont ils sortent vainqueurs, puis, rejoints par Marie, incarnent les héros de Immortal 8, des entités supérieures du Royaume de Byun Hyung Ja qui désirent dominer ce monde. Pour accomplir leur destinée, ils avaient toute la nuit pour faire de leur contaminations croisées une civilisation féconde.

Table 4, dite « Fort fort lointaine » : Hors les murs, sur une planète fort fort lointaine et à la chaleur des énergies fossiles, l’odyssée des Chroniques de Drunagor se poursuivait. Même à la vitesse de la lumière, l’information sur leur avancée ne put nous parvenir à temps.

Table 5, dite « Fatales météores » : En fin de soirée, Axel défie Mickaêl à La bête et son début placide laisse augurer d’une issue fatale, ses victimes étant trop peu nombreuses. Mais il se trouve qu’on joue avec l’extension, et que celle-ci offre des possibilités insoupçonnées : en fin de parcours, les victimes s’enchaînent comme les météores dans une nuit d’hiver, et la bête triomphe.

Séance de VENDREDI 13/12/2024

Une belle affluence en cette soirée de festivités de fin d’année, où chacun était venu fêter l’avènement d’Henri IV, un 13 décembre, comme plus personne ne l’ignore. Né à Pau, assassiné par un catholique fanatique à Paris, il fut une victime des guerres de religion. Mais à une soirée où vin chaud, gâteaux, biscuits et tartes répandaient leurs odeurs, l’heure n’était pas aux querelles de clochers. Elle était à l’émerveillement de la découverte des nouveaux jeux, choisis avec amour par une commission qui avait fait bien plus qu’expédier les affaires courantes.

Table 1, dite : « Verres galants » : verres en main, à Architectes du royaume de l’Ouest deux jeunes gens aussi bien nés que bien élevés se donnent la réplique, et Steven l’emporte 34 à 26 sur Picsou.

Table 2, dite « Martyr éternel » : alors que les premières Lueurs se lèvent, Aube se dévoile. C’est bien le jeu déjà connu sous le nom de Lueurs qu’on joue ici, apporté par Gilles, son possesseur, même si Aube figure en gros sur la boîte. A l’issue d’une partie haletante où certains on fait les bons choix stratégiques (orienter les prises de dé qui favoriseront les cartes), d’autres s’en détournent et le résultat s’est vu, avec un grupetto qui peinait à suivre (Marie,61, Dom, 79). En haut de la course, François s’est vu vainqueur, mais avec 128 contre 114, Marie-Anne le poignarde au coin de la dernière rue, le laissant martyr éternel. Gilles, 101, complète le podium d’une soirée étirée jusqu’à l’extrême.

Table 3, dite « Pas très catholique » : à Hansa Teutonnica nous retrouvons un quarteron de jouteurs aguerris, Tristan, JérômeC, Mickaël et Thomas. C’est ce dernier qui s’impose, de trois petits points et de manière pas très catholique de son propre aveu. Protestant, les trois autres ont forcé le bon roi à remettre le couvert, mais on ne saurait vous en dire plus.

Table 4, dite « Accident de l’histoire  » : Pierre-Yves, Caroline, Faline et Nolwenn se lancent dans un Res Arcana, mais Caroline met malencontreusement fin à la partie.

Table 5, dite « Popularité posthume » : On prête à Henri IV cette réflexion sur le tard : « Vous ne me connaissez pas maintenant, vous autres, mais je mourrai un de ces jours, et quand vous m’aurez perdu, vous connaîtrez lors ce que je valais ». La méditant, à Cthulhu: Death May Die Jérôme, Xof, François-René et Younaël ont scellé une victoire mais compté deux morts.

Table 6, dite « Sainte trinité » : retour de Spirit Island où Marc, Olive et Julien, autant dire la sainte trinité du jeu à rallonge, étaient encore en joute à la nuit déclinante dans une partie dont la gestation fut presque aussi longue que celle de l’édit de Nantes.

Séance de MARDI 10/12/2024 à Servel

Le 10 décembre est la journée internationale des droits de l’homme, en hommage à la signature de la Déclaration des droits de l’homme de 1948. C’est aussi la journée internationale des droits des animaux, pour demander l’évolution des droits de l’homme vers les droits des animaux, humains et non humains. Sa structure a été comparée par René Cassin à celle du portique d’un temple grec : une succession de considérations comparables à des marches, quatre colonnes constituées par les droits individuels, familiaux, sociaux et politiques, et un fronton unifiant l’ensemble dans une même vision de l’humanité, composé des trois derniers articles du texte.

Table 1, dite « Fleurs du bien » : tentés de faire des végétaux des sujets de droit, Xel, François, Carolin et Jack s’essaient à Living forest. Un jeu trop oublié, y compris par son possesseur qui opte sans vergogne pour un recours aux antisèches pour en expliquer les règles, aidé par François qui le seconde sur la base de sa fidèle mémoire. A ce jeu aux conditions de victoire multiples, Xel se positionne sur les flammes, Jack dans la construction, François dans la fleur de Lotus, quand Caroline tente une approche diversifiée, stratégie risquée à ce jeu. A la faveur d’une manœuvre de Xel façon « après moi le déluge », c’est François qui réussit à accumuler 12 (et même 15) fleurs au final, grillant Jacques en lui volant la tuile qui l’aurait fait gagner. Après coup, il sera établi que même sans cette aide, le sort de Jacques aurait été scellé.

Table 2, dite « Beau comme l’antique » : Younal, Steven et Julien défient Paleo. Ils triomphent à la troisième manche, un résultat de valeur pour qui connaît l’historique défavorable à ce jeu.

Table 3, dite « Eternels perdants » : Marc, Corentin et Dom disputent deux parties de Diced Veggies. Marc est plutôt aubergine, marquant bien à chaque recette grâce à une combo, Dom est plutôt carotte, se dépêchant de scorer 6 recettes ce qui met fin à la partie. A chaque fois Dom s’impose sur le fil du hachoir, et les légumes, ni humains ni animaux, se retrouvent eternels perdants, du mauvais côté de l’histoire.

Séance de VENDREDI 29/11/2024 à Servel

Deux cent cinquante mille télégrammes diplomatiques venus du département d’Etat et de 270 ambassades et consulats américains dans le monde, cinq journaux mobilisés depuis des semaines pour les analyser… Les « fuites » de WikiLeaks, qui ont commencé à être diffusées le 29 novembre 2010, provoquent un petit séisme sur la scène diplomatique et dans le monde de l’information. Les télégrammes n’apportent pourtant pas de révélations fracassantes sur les grandes questions internationales. Elles portent en revanche un coup terrible à la crédibilité des Etats-Unis et remettent en cause la culture du secret, fondement de la diplomatie, en livrant au grand public les jugements parfois assez crus que certains diplomates portent sur les dirigeants de la planète. Sarkozy apparaît ainsi « susceptible et autoritaire », David Cameron manquerait de profondeur tandis qu’Angela Merkel ne brillerait pas par son imagination….

14 ans après, alors que quelques fuites providentielles nous  autorisent à publier ce compte-rendu, les rédacteurs de cette page confessent leur penchant pour la transparence des récits, mais ils n’ont jamais forcé personne à se livrer.

Table 1, dite « Insondable »: François-René attire Thomas, Marie-Anne et Jérôme à L’insondable. Ce jeu n’est autre qu’un Battelstar Galactica rethémé dans l’univers Cthulhu, avec quelques modifications au passage. Insondable aussi, l’issue de la partie qui s’est perdue dans les ondes.

Table 2, dite « Dans la place » : Marc dévoile Obsession dans une magnifique livrée, avec boîtes faites maison, et son extension, s’il vous plaît. Les invités se pressent à la table de ce jeu, où, comme dans la bonne aristocratie anglaise, on organise des activités pour toute sorte d’invités avec une kyrielle de serviteurs. Le jeu semble velu au premier abord, mais il se joue en fait de manière fluide, et le maître des lieux, dans la place, livre une prestation digne de son rang, avec le score explosif de 158 ! François, aidé par une connaissance avérée de Downtown Abbey, s’adjuge la place du dauphin avec 111, ayant par un coup d’éclat réussi à trouver dans le sac de tuiles le terrain de croquet qu’il lui manquait pour un bonus lucratif (+13 PV). Olive devance Mickaël pour le podium, 102 à 101.

Table 3, dite « Fuite de cerveaux » : Tristan reste le maître incontesté de Everdell avec une victoire à 72 devant Fred 55, Pierre-Yves, 36, Morgane, 27. Mais cette dernière prend sa revanche en trompant son monde à Peolopones, médusant Tristan et la concurrence.

Table 4, dite « Délit d’initiée » : à Last Heroes, jeu (compétitif) où on combat des affreux avec des armes, mais où on peut voler des munitions à ses collègues, ce qu’on pourrait appeler une coopération forcée, les avis restaient mitigés entre les 4 joueurs après cette première partie. Younaël alors se retire, puis, à la table de Neoville on vit Nolwenn, 76, prendre le dessus sur Olivier L., 69, et Caroline, 60. Sa connaissance du jeu y a certainement aidé.

Table 5, dite « Usual suspects » : Steven vainqueur à Ark nova ? Tout sauf un scoop pour Xel, Xof et Samuel, autres usual suspects de ce jeu où l’on affiche son amour des bêtes.

Table 6, dite « Rencontres bilatérales »: Dom rejoint un Vincent arrivé tardivement pour une partie de Splendor Duel : Vincent s’impose en atteignant simultanément les 10 couronnes et les 20 points. Dom qui visait les 10 points en Noir est resté encalminé. Toujours en duo, Younaël initie Dom au Château Blanc, un jeu de placement d’ouvriers-dés presque minimaliste : on fait en tout et pour tout neuf actions au cours de la partie. Peu de temps pour construire un moteur, il faut être très focalisé tout en imaginant une stratégie au vu des cartes d’actions, différentes d’une partie à l’autre. On peut en plus s’en réserver les effets en la retirant du plateau central, de quoi ruiner ses plans. Enfin il est probable que pour bien jouer il faut aussi suivre ce que font les autres et bloquer les emplacements qui leur seraient utiles. Pour cette partie de découverte Dom a fait un peu de tout tandis que Younaël a efficacement couplé ses samouraïs à ses courtisans. Culminant par une magnifique dernière action triple il l’emporte par 38 à 35.


Séance de DIMANCHE 24/11/2024 à SERVEL

C’était une construction rectangulaire et uniforme dont le gazon recouvrait gracieusement les abords ; elle était percée de petites fenêtres que le soleil faisait étinceler et se terminait par une sorte de plate-forme dont les créneaux, réguliers et ennuyeux, gravaient dans un ciel bleu des dents qui semblaient avoir été dessinées par quelque forme d’écriture automatique. Nous devions nous laisser guider par une foule d’idées, enfantines comme la réalité dont tous nos actes étaient empreints. Le seuil franchi, on s’enquit d’une autorisation à fournir. Oui, il en fallait une bien sûr, mais, à cette heure et un dimanche, on en dispensa les malheureux, parfois venus de fort loin, qui ne pouvaient la produire. Pour ma part, j’avais été convoqué. J’entrai, et soudain, le bâtiment administratif se métamorphosa. Devant moi se dressait le camp immense de la cité antique de Yucatan, où l’on guerroyait comme au temps des aztèques. Sur ma gauche, une centrale électrique tournait à plein régime. Une nuée d’ouvriers de la firme Nucleum y bourdonnait comme dans une ruche. Dans un recoin, on troquait des épices contre de mystérieuses reliques enfouies sous la Dune Imperium. Est-ce que je ne ferais pas mieux de dormir encore un peu et d’oublier toute cette bouffonnerie ? C’était impossible, bien sûr, car, relisant fiévreusement ma convocation, je réalisai que ce tribunal des flagrants délires s’apprêtait à conduire mon procès. Sans avoir connaissance des termes de l’accusation ni, à plus forte raison, des suites qui pourraient lui être données, il me faudrait me remémorer toute ma vie, jusque dans les actes et les événements les plus infimes, puis l’exposer et enfin l’examiner sous tous ses aspects. J’entrai dans Tammany hall, où se tenait justement une élection dans des temps reculés, et me revint le souvenir, sur un bateau dans le port de New York, de la statue de la Liberté apparue dans un sursaut de lumière. On eût dit que le bras qui brandissait l’épée s’était levé à l’instant même, et l’air libre soufflait autour de ce grand corps, tandis qu’une horde d’immigrants patientait, attendant leur tour, pour voir enfin un certain Dominic élu dans un fauteuil. Ce n’était pas ma salle, donc. J’en ouvris une autre, et le cauchemar reprit. Horreur à Arkham, pensè-je après avoir parcouru d’immenses champs d’Agricola infestés de nuisibles, et croyant, au sortir de rêves agités, me retrouver changé en un énorme cancrelat. Une autre porte s’offrait à moi, elle menait à Room 25, où des gardiens patibulaires me prirent aussitôt en charge. « Chez nous, en règle générale, les procès ne sont pas intentés pour n’aboutir à rien », me fit-on comprendre, avant de me pousser dehors avec un thé au goût subtil et un délicieux gâteau aux effluves inconnues – il faut bien adoucir l’amertume de la vie, puisqu’on nous la rend amère dès notre jeunesse. Après avoir arpenté tous les lieux, il était tard lorsque je sortis. La ville était cachée par la brume et par la nuit, nul rayon de lumière n’indiquait le grand château. Dans quel village m’étais-je égaré ? Y a-t-il donc un château ? Je restai longtemps sur le parvis de bois qui menait de la grand-route au village, les yeux levés vers les hauteurs qui semblaient vides. Soudain, le château de Kingdomino m’apparût, un Trio se présenta à moi, et nous voilà tous quatre, affairés à construire autour un fastueux domaine. Une sourde dispute éclata à la fin, sur le point absurde de savoir si le centre du domaine était bien centre quel que soit son état d’achèvement, pinaille qui occupa mes compagnons de labeur en palabres jusque dans la nuit. Mais, avant mon procès,  il était grand temps de frapper à la porte de Sherlock Holmes Détective conseil. Je n’étais pas seul : une nuée de requérants l’avaient aussi mandé, et ce ne fut que mangeailles et discutailles sans fin, pour finit à l’orée de la nuit en chamailles sur les relations entre une certaine femme et un certain bijou. Certains se complaisaient dans une vision fantasmée de la fin en roman d’espionnage d’un dîner galant, sous le regard courroucé des tenants de la raison, piétinés, ici comme partout ailleurs dans cette journée folle. Je sortis abruptement, juste après que fut prononcé le verdict, me laissant tomber dans le vide. À ce moment, il y avait dans Lannion des précipitations littéralement folles.

Séance de VENDREDI 15/11/2024 à Servel

La traditionnelle baguette de pain, symbole de l’identité française, puise ses origines dans la Révolution, avec la première réglementation concernant le pain. Le 15 novembre 1793 (26 brumaire An II), un décret de la Convention stipule que tous les Français doivent manger le même pain : « La richesse et la pauvreté devant également disparaître du régime de l’égalité, il ne sera plus composé un pain de fleur de farine pour le riche et un pain de son pour le pauvre. Tous les boulangers seront tenus, sous peine d’incarcération, de faire une seule sorte de pain : Le Pain Égalité ». Mais le pain en question, à base de farine de froment, levain, sel et eau, a encore l’aspect d’une grosse boule ronde. En 1856, Napoléon III tentera d’en réglementer la taille et le poids, mais il n’y réussit guère. Sous la IIIe République, lors de la construction du métro parisien, l’ingénieur Fulgence Bienvenüe, inquiet des bagarres incessantes entre ouvriers « immigrés » (Bretons et Auvergnats), décide d’interdire les couteaux sur le chantier. Le couteau ayant aussi pour utilité de couper le pain, l’ingénieur commande à un boulanger des pains allongés qui se coupent à la main. C’est ainsi que nait, à la Belle Époque, la baguette parisienne.

Quelques années plus tard, à Lannion, une bande de copains étaient à table, et, grâce à nos chroniqueurs, vous n’en perdrez pas une miette.

Table 1, dite « Comme un jour sans pain » : La petite troupe des Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres -OlivierB, François-René, Armand et Jérôme – continue sa campagne, avec une nouvelle victoire. Ont-ils jamais perdu, s’enquiert on ? La réponse est non, la trajectoire de notre vaillante troupe, lisse comme une pâte à pizza, a la longueur des jours sans pain.

Table 2, dite « Pièces montées » : Partie découverte pour Dom et François à Castles of Mad King Ludwig. Marc, possesseur du jeu, en expose les ressorts : il s’agit de construire, dans les pas de Louis II de Bavière, un château en assemblant des pièces de toutes tailles, reliés entre elles par des portes, couloirs, ou même un sous-sol. Ces pièces, tirées au sort à chaque tour, sont mises à prix de façon discrétionnaire par le premier joueur, à un prix variable entre 2 000 et 15 000. On y marque des points par des objectifs communs, vite la cible de toutes les attentions (mais qu’il est difficile de scruter l’avancement des adversaires !), des objectifs personnels secrets, et les nombreux effets de pose. Au final, le jeu qui peut faire peur du premier abord, se révèle fluide. Dom prend le meilleur départ, par ses agencements harmonieux, et caracole en tête. Il sera freiné au final, pénalisé par de faibles bonus de fin de partie, mais le levain a fait son effet depuis bien longtemps, et il termine confortablement en tête avec 135, et, pour la gloire, la construction la plus harmonieuse. Marc, à 112, et François, 96, n’ont pu que s’incliner.

Table 3, dite « Croustillante » : On en voit de toutes les couleurs à cette table, avec le retour de Pandémie, où Pierre-Yves, Faline, Caroline et Tristan ne résistent pas au croustillement du temps, puis Harmonies, où Pierre-Yves s’impose.

Table 4, dite « Un grumeau dans le bocal » : dans l’ambiance feutrée de l’aquarium, la fine équipe de ISS Vanguard s’impose. Samuel eut cependant son personnage de niveau 3 banni pour s’être fait un peu trop « tentaculer ». Un grumeau vite rattrapé, en somme.

Table 5, dite « A la baguette » : à Tiletum, un très bon jeu dont on salue le retour sur nos tables, la benjamine Morgane s’impose dès sa première partie, menant à la baguette Fred et JérômeC, médusés.

Table 6, dite « Transsubstantiation » : Younaël, Nolwenn et Xof cherchent à invoquer leur divinité à Culte. Le premier cité a le mieux rassemblé ses fanatiques, et avec eux rompu le pain, non levé, comme il se doit, un signe de frugalité, marquant la précarité des Juifs sortant d’Égypte. Mais c’est aussi un signe de renouvellement. Le levain était originellement fourni par du pain ancien, incorporé à la pâte du pain « neuf » pour le faire lever. Le pain non levé qui devient l’agneau pascal, c’est-à-dire l’agneau du passage, est un pain nouveau, pur de toute incorporation de pain ancien, signifiant le renouvellement dans l’Alliance nouvelle. Mais cet usage du pain non levé n’est pas partagé dans toutes les Églises. Les Églises catholiques de rite byzantin utilisent du pain levé, tradition qui trouve sa justification dans ce que le pain qui lève est comme animé d’un phénomène dynamique qui représente la vie du Christ ressuscité, ce que devient réellement ce pain lors de la transsubstantiation.

Table 7, dite « On sent le roussi » : en fond de salle, Marie-Anne, Thomas, Frank et Mickaël ont été aperçus à Burgle Bros – une partie perdue par la faute d’une escalade fatale. « La précipitation mène à la prison » est l’autre morale de ce forfait, avorté comme un pain roussi trop vite. Suite une partie d’Odin, adjugée à Mickaël.

Table 8, dite « Trois chouquettes et au lit » : Table haletante de Codenames pour finir, avec les Bleus (Nolwenn, Younaël, François-René) qui, comme on enquille les chouquettes, n’ont fait qu’une bouchée des Rouges (Dom, François, Caroline, Jérôme) :

  • Bleus 1-0 : implacables, les Bleus matent les Rouges qui n’ont rien manqué, mais avaient le handicap du neuvième mot et n’ont pas su relier à la fois Baleine, Livre et Lien. La maître espion aurait pu citer Starbuck, le seul officier à oser s’opposer au capitaine Achab dans sa quête sanguinaire de Moby Dick, et qui évoque aussi le lien social du café.
  • Bleus 2-0 : l’assassin Corde fait chuter les Rouges qui y ont vu un début de cordon pour un Embryon, pourtant plus proche du Noyau.
  • Bleus 2-1 : victoire des Rouges grâce aux indices Jeu, Vitrail, Assemblage et Cadre. Les bleus ne sont jamais allés sur Ecran, trompés par la duplicité des Rouges, qui le traitaient comme un des leurs.

Séance de VENDREDI 08/11/2024 à Servel

Le 8 novembre 2016, Donald Trump remportait l’élection présidentielle américaine, renversant la tendance annoncée en particulier en Floride et en Caroline du Nord, anticipés favorables à Hillary Clinton, ainsi qu’au Michigan, au Wisconsin et en Pennsylvanie, traditionnellement démocrates, ces cinq États lui apportant 74 grands électeurs. Son discours protectionniste et hostile à l’immigration clandestine lui permet ainsi de s’imposer dans la Rust Belt, région anciennement industrielle et victime des délocalisations et politiques de libre-échange. Il engrange 306 grands électeurs contre 232 à sa rivale, qui obtient cependant 2,87 millions de voix de plus au vote populaire.

8 ans après, alors que l’histoire se répète, les joueurs de Parties Civiles avaient choisi des jeux aux noms évocateurs, jugez en dans ce récit.

Table 1, dite « Chaos du nouveau monde » : Olivier L, Steven, Mickaël et Alexandre optent pour Blood rage mais nos guerriers tombent, dans la gloire. Ils finissent par un Crazy time, à l’issue incertaine.

Table 2, dite « Dégâts collatéraux » : partie découverte pour Xel, F.-R. et Jérôme à Bomb busters. Face à une bombe pleine de fils, nos démineurs en herbes défient le compte à rebours. Il y a 48 fils normaux numérotés de 1 à 12… et des fils jaunes et rouges, à éviter ! Le jeu comporte 66 missions, chacune est différente, mais l’objectif est toujours le même : couper tous les fils sans exploser. Après deux explosions, le groupe finit à contrôler la machine infernale à son troisième essai. Puis ils s’attaquent à L’ordre de Veiel, une partie gagnée mais qui laisse Jérôme sur le carreau.

Time CapsulesTable 3, dite « Le présent du passé » : Un nouveau jeu à cette table, idéalement thématique du Trump revivalTime capsules, jeu de plateau de stratégie sur la course à l’utilisation de technologie aliens. On y envoie des capsules extraterrestres dans le passé afin d’y retrouver divers artefacts aliens : reliques, ordinateurs ou bio-objets. Chaque objet a sa propre valeur et son propre usage, et peut être combiné à d’autres à l’intérieur de capsules temporelles pour en tirer le meilleur parti. Mais le voyage dans le temps étant une activité périlleuse, il convient d’éviter de créer des paradoxes temporels. Aux dires des participants, un jeu qui réclame de la mémoire, et Younaël n’en manque pas, vainqueur à 50, devant JérômeC, 48, et Fred, 41.

Table 4, dite « Bis repetita » : retour de l’excellent Innovation sur nos tables, et l’occasion pour François et Dom, adeptes aguerris, de faire deux nouvelles recrues. A quatre le jeu est bon en équipes, et François s’allie à Nolwenn pour défier Pierre-Yves et Dom.  Ce dernier prend un départ canon, et, à la faveur du succès inépuisable de la carte Rames, engrange d’un coup 37 points d’influence, du jamais vu ! Balayant les remarques désappointées de François, qui y voit un feu de paille, l’équipe conclut prestement par un succès inexorable. On remet le couvert pour illustrer l’adage fameux qu’à ce jeu, aucune partie ne ressemble à une autre. Et c’est bien ce qui se produit dans une nouvelle partie à l’issue longtemps incertaine, avec un Pierre-Yves, associé à François, qui fait des étincelles, engrangeant en particulier deux dominations techniques, mais qui flanche dans le money time. Avec 41 d’influence, Dom est en position d’égaliser à 5 dominations partout en dominant l’âge 8, mais se voit offrir sur un plateau une comptabilisation supplémentaire, lui permettant à son tour de dominer aussi l’âge 9 et de sceller le sort de la partie. Alors que son partenaire s’auto-flagelle du douloureux impair, François le rassénère, oublieux du constat qu’au tour précédent, il avait omis de s’adjuger la domination qu’il lui avait offerte sur un plateau, le faisant archiver 6 cartes en un seul tour…

Table 5, dite « Résurrection divine » : Gabriel, Solal et Gilles ont tout d’abord joué à Welcome to the Donjon. Ce fut une découverte pour tous les 3 et Gilles a fini par gagner  suite au décès des 2 autres… auquel il a largement contribué, selon ses propres dires 😁 Ensuite ils ont essayé Living forest. L’archange Gabriel, ressucité, a brillamment organisé son deck en un redoutable moteur de jeu qui en fit un bulldozer inarrêtable.

Séance de VENDREDI 01/11/2024 à Servel

Le 1er novembre 1800, la Maison-Blanche accueille son premier locataire, le président John Adams, alors que sa construction n’était pas encore achevée. Le journal tenu par le commissaire chargé de la construction du District de Columbia relate que les fondations ont été réalisées par des esclaves et The White House Historical Association note que la proximité des deux États esclavagistes de Virginie et du Maryland a « influencé le choix de travailleurs » dans cette région alors peu peuplée, et que les responsables de la construction « se sont tournés vers les Afro-Américains, esclaves ou libres, pour composer la principale force de travail ayant construit la Maison-Blanche, le Capitole, et d’autres bâtiments gouvernementaux ». Une grande partie du travail a aussi été exécuté par des immigrants européens qui, pour la plupart, ne possédaient pas encore la nationalité américaine. Les murs de grès ont été érigés par des immigrants écossais, tout comme la rose en haut-relief et les guirlandes qui surplombent l’entrée nord. Quant aux briques et aux plâtreries, elles ont été réalisées par des immigrants irlandais et italiens.

A quelques jours de la signature du bail du prochain occupant, 224 ans plus tard, les locataires des lieux seraient inspirés de se souvenir de ses origines, mais l’actualité nous enseigne que ce n’est pas toujours le cas. A Parties Civiles, nous faisons résidence partagée, heureux d’occuper, le temps de notre soirée, les murs d’un bâtiment à haute qualité environnementale qui nous incline à penser à l’avenir.

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Table 1, dite « Nuit blanche dans la maison » : Halloween est l’occasion rêvée pour sortir Betrayal at the house on the hill, ce que fait Mickaël avec à-propos, en sortant, s’il vous plaît, la troisième édition. Il attire à lui Alexandre, François, Fred, Elie et Olivier L, ravis de fêter Samain de manière ludique. Dans ce jeu à multiples scénarios, il y a une période de découverte des lieux, puis démarre la phase dite de hantise. François la déclenche en découvrant une idole, objet mystique doté de propriétés miraculeuses, et c’est alors une partie sans traître, chacun pour soi. Dans cette histoire de malédiction qui frappe une bande de copains, le voici à arpenter les pièces à la recherche de ses camarades, l’air hagard tel un héros de Shining. Ses coups portent, l’idole aidant, mais la relique, si elle favorise les attaques, ne protège pas en défense, et à trop se frotter, le voilà attaqué à son tour, et bientôt mis six pieds sous terre par l’insolent Elie, qui s’était fait la main avant sur quelques autres, et avait rempli sa besace d’objets pillés sur leurs dépouilles. En vainqueur, il extirpe l’idole du corps du défunt et poursuit son carnage, infligeant pas moins de 11 dégâts à sa dernière victime. Cet âge est sans pitié. La frustration des trépassés est le moteur d’une remise de couvert, et c’est un tout autre scénario qui se présente, celui d’une visite de la maison avec un agent immobilier. Ici il y a bien un traître, Alexandre, qui ne tarde pas à faire regretter leur déplacement aux acquéreurs putatifs du bien. On n’en dira pas plus ici pour ne pas dévoiler l’intrigue, mais sachez que l’année 1965, pourtant excellente, y joua un rôle majeur. Fred, grâce à une plume d’ange, réussit à se sortir de ce cauchemar, renvoyant le traître à ses chères études.

Table 2, dite « Meilleurs ennemis» : à Shards of Infinity, deux connaisseurs, Nolwenn et Younaël, initient Pierre-Yves et Caroline, pour un succès collectif sans encombre. Ils enchaînent ensuite avec Crazy time, un party game où la réactivité joue un rôle certain.

Table 3, dite « Partie de campagne » : La petite troupe des Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres -OlivierB, François-René, Armand et Jérôme – continue sa campagne, visiblement bien plus détendue que celle qui occupe les ondes en ce moment.

Table 4, dite « La marche de l’histoire » : Une bande de joueurs plus tout jeunes intéressés par des jeux plus tout jeunes examine ce soir Lancaster, vu une unique fois à St-Elivet en 2011. Quelques originalités sur lesquelles se penchent Olive, Gérard, Xof et Dom : c’est un placement d’ouvriers mais avec des ouvriers (appelés ici chevaliers) de force variable et pouvant recevoir un renfort temporaire : il est ainsi possible de supplanter un adversaire sur un emplacement occupé. Autre caractéristique : des lois, c.a.d des bénéfices de fin de manche (en ressources, améliorations ou points) mais qui n’entrent en jeu que par un vote majoritaire, autant dire qu’à 3 contre 1 il y a peu de chances de s’imposer. Vu qu’il n’y a que trois tels bonus d’actifs, on peut aussi en faire passer un pour en faire sortir un autre qui bénéficie trop à un joueur en particulier. Mentionnons enfin les tuiles Conflit qui rappellent les événements à Troyes : un ou plusieurs joueurs peuvent y engager des chevaliers pour vaincre la force de l’adversaire auquel cas des PV sont attribués par ordre de contribution, avec ce twist qu’en cas d’égalité c’est le dernier arrivé qui l’emporte, une prime aux opportunistes tardifs. C’est donc un jeu à l’allemande avec pas mal d’interaction, voire de négociation (dimension peu utilisée cette fois-ci)

Pour cette initiation Dom s’est souvent retrouvé premier joueur (pas forcément un avantage) ; avec Xof il a rapidement augmenté la force de ses chevaliers mais toute loi semblant de près ou de loin l’arranger a été férocement combattue. Olive pour sa part en a plutôt bien profité, scorant comme Gérard 12 PV à la dernière manche pour sa présence sur les quatre Conflits. Le décompte final récompense le développement équilibré de Dom qui récupère les 8 PV de la majorité en force de chevaliers et en sections de château. Enfin, ayant fait le plein de Nobles, il bondit de 36 points là où les autres n’en marquent que 10, scellant sa victoire avec 95 PV devant Olive 74, Gérard 59 et Xof 38.

Table 5, dite « Règles contestées » : François sort son Crack word récemment acquis, déjà vu à Scorfel, ce qui enclenche avant même les agapes une contestation des règles par François-René. Il est vrai qu’à lire le manuel, on ne comprend pas l’action passer, ni comment la partie peut éviter de tourner au blocage en cas de présence de joueurs mal intentionnés, ce qui peut se produire, on  n’est jamais trop prudent. Comme on est en 2024, le juge de paix s’appelle Internet et le président déniche aussitôt une vidéo qui rajoute la règle essentielle selon laquelle on ne peut poser une lettre nouvelle que dans le but de faire un mot. Cela change en effet tout, et après une partie d’essai, François-René triomphe avec 37, loin devant François, 23. Quant à Jérôme, 10, il a juré qu’on ne l’y reprendrait pas, répudiant le grand frère de son Crack List adoré (car, oui, la chronologie veut que Crack Word soit le précurseur de la série, à défaut d’en être le chouchou du public).

Séance de VENDREDI 25/10/2024 à Servel

Le 25 octobre 1854 s’engage l’une des premières grandes batailles de la guerre de Crimée, autour de Balaklava. Les alliés franco-anglo-turcs veulent faire de ce petit port de Crimée, entouré de hautes falaises, le point de départ de leur offensive sur la citadelle russe de Sébastopol, à quelques kilomètres plus au nord.

Au matin de ce jour, les Russes lancent une puissante attaque contre les batteries turques des falaises. Ils s’en emparent mais ne peuvent aller plus loin du fait de la résistance stoïque des Écossais. Un détachement de cavaliers russes tente de contourner le régiment par la droite mais il tombe nez à nez avec la Brigade lourde du général Scarlett. Celui-ci, dont c’est à 55 ans la première expérience du feu, fait aligner ses troupes comme à la parade avec tuniques rouges et bonnets à poils. Les Russes, décontenancés reculent. Le général en chef britannique Lord Raglan veut consolider ce succès. Il demande à Lord Lucan, commandant de la cavalerie, de déloger au plus vite les Russes des hauteurs pour protéger les batteries de leurs alliés turcs.

Lord Lucan, qui a mesuré la puissance des défenses russes et ne peut compter sur un soutien de l’infanterie, refuse de bouger. Mais son général en chef insistant, il transmet l’ordre à son beau-frère (qu’il déteste !), Lord Cardigan, qui commande une Brigade de cavalerie dite légère. Lui aussi comprend l’inanité de la mission mais il n’ose se défiler devant un ordre écrit du général en chef, et conduit ses 673 lanciers au combat. Ils ont un peu plus d’un kilomètre à parcourir au fond d’une vallée avant d’atteindre les batteries russes disposées à l’extrémité. Au total,  dans la vallée et ses contreforts, les Russes alignent 20 bataillons et une cinquantaine de pièces d’artillerie. La première moitié du parcours se déroule comme à la parade sous les yeux stupéfaits de l’ennemi. Lord Raglan s’émerveille devant un Lord Cardigan « aussi courageux et fier qu’un lion ». Mais les canons russes ouvrent le feu. 20 minutes plus tard, la Brigade légère laisse 113 morts et 247 blessés sur le terrain. « C’est magnifique mais ce n’est pas la guerre », commente sobrement le général français Pierre Bosquet.

Ce fait d’armes inutile a été immortalisé par un poème de Lord Tennyson (1864) et un film de Tony Richardson (1968). Il a aussi introduit dans notre langue le cardigan et le raglan (paletot à pèlerine). Les Anglais, eux, ont retenu le mot balaclava pour désigner un passe-montagne.

170 ans plus tard, à Lannion, la Crimée se veut encore russe, et la charge sonnait dans tous les univers.

Table 1, dite « Jamais vue » : Pierre-Yves, Caroline et Fanine, dans un casting 100% nouveaux adhérents que ce blog aura sans nul doute attirés, s’essaient à la découverte de deux nouveaux jeux sur nos tables (une combinaison probablement encore jamais vue en 15 ans de l’association) ! On commence par Harmonies – un très bon jeu, concluent-ils, qui voit Fanine l’emporter. Puis ils sortent Casting Shadows, et Pierre-Yves s’impose.

Table 2, dite « Là-haut » : à Wyrmspan deux connaisseurs, François et Dom, une novice, Melina, et une virtuose, Adrianne, forte de son entraînement intensif à Scorfel. Dans cette partie où la bataille pour le gain des objectifs de manche a donné le tempo, on s’est finalement retrouvé avec deux joueuses au tableau garni de bouteilles de lait, et deux joueurs qui avaient fait le plein de viande. De ce gender gap involontaire, on tirera la seule conclusion qu’à ce jeu, tous les chemins se valent pour engranger les points. Mais, avec une telle opposition, difficile de prétendre à la victoire si on laisse apparaître un maillon faible, tels Melina (trop peu pourvue en œufs, mais avec le score méritoire de 82), François, distancé sur les objectifs de manche, un coup d’aile devant (84), et même Adrianne, aux dragons et bonus de fin de partie trop faibles (94). On l’aura compris, sans point faible, c’est Dom, qui  s’impose, au bout d’un dernier tour étourdissant de combinaisons. Il en termine à 113, un score mirifique et jamais vu sur nos tables, battant le précédent record (110), qu’il détenait déjà et qu’il élève encore point par point, à l’instar de Bubka en son temps, ou de Duplantis dans le nôtre. Perché en haut de la falaise, il sera difficile à déloger désormais.

Table 3, dite « Brigades légères » : à cette double partie, vaincus par les assauts des brigades légères (deux petits enquêteurs), les meneurs de La bête, Mickaël et François-René, ont pris cher dans les deux cas, surtout Mickaël nous souffle-t-on dans l’oreillette. Ce qui laisse donc Thomas, le troisième larron, invaincu de cette soirée. Pour un narratif détaillé de la traque, se reporter au compte-rendu éblouissant de mardi !

Table 4, dite « A la parade » : Nico77 et les deux Olivier explorent une nouveauté, Splendor Marvel, déroulant comme à la parade les mécanismes d’un grand classique dans une nouvelle livrée due aux as du marketing.

Table 5, dite « Tu quoque » : sourde bataille à Everdell et ses extensions, comme en témoignent les écarts en fin de partie. Souvent attaqué, Fred (61) se voit porter l’estocade fatale par Elie, qui l’emporte d’un rien (63). Xel, 53, était en embuscade.

Table 6, dite « Pas la guerre » : la soirée se poursuit avec une double partie d’Odin – encore un nouveau  jeu ! On y envoie ses meilleures vikings à la bagarre, mais ce n’est pas la guerre, tout est dans la stratégie du choix des cartes. François-René y fait merveille, triomphant deux fois, dont l’une avec Thomas. Mickaël, Xel et Nico77 ont apprécié.