Séance de MARDI 12/03/2024 à Servel

Le 12 mars 2016, AlphaGo, programme développé par l’entreprise britannique DeepMind, affronte le sud-coréen Lee Sedol (9e dan professionnel, niveau maximal), meilleur joueur du monde entre 2000 et 2010. Le match, récompensé par un prix d’un million de dollars, est diffusé et commenté en direct sur internet. Lee Sedol reçoit 150 000 $ pour sa participation, et 20 000 $ par partie gagnée. Le match en 5 parties se termine par la victoire 4-1 de l’ordinateur, la seule victoire de Lee Sedol venant d’une faille dans le logiciel, réparée dans les versions ultérieures. Avant même la dernière partie, assuré de la victoire, AlphaGo est classé 9e dan professionnel de manière honorifique par la fédération coréenne. Le 27 mai 2017, il bat le champion du monde Ke Jie, et la retraite du logiciel est annoncée.

Le 17 octobre 2017, DeepMind annonce un nouveau développement, AlphaGo Zero, qui utilise une architecture simplifiée et part d’une connaissance nulle du jeu (uniquement les règles). Jouant uniquement contre lui-même, il atteint le niveau débutant en trois heures, bat 100 à 0 la version ayant battu Lee Sedol après 72 heures, et après 40 jours, il bat la version de mai 2017 (89 parties sur 100). Le 5 décembre 2017, une nouvelle version AlphaZero généralise encore cet algorithme, avec un programme générique capable d’apprendre à jouer au go, aux échecs ou au shōgi à partir de la simple connaissance des règles. Il parvient en quelques heures à battre les meilleurs programmes existants.

AlphaGo vs humans | Cartoon, Baby mobile, HumanHuit années plus tard, l’intelligence artificielle a envahi nos vies, mais, à Lannion, il reste un groupe irréductible d’humains qui s’affrontent encore entre eux.

Table 1, dite « Du zéro à l’infini » : En mode « j’arrête quand je veux » pour cause de station douloureuse, Xel invite Mickaël et François à se lancer dans un marathon de Faraway après une courte explication. La chance du débutant fait de Mickaël le premier vainqueur (M: 57, F:54, X:44, plombée par 4 zéros sur huit), mais François prend le dessus dans la deuxième (M: 45, malgré aussi 4 zéros mais un insolent 24 sur la huitième carte, F:64, bien plus régulier, X:51), et les acteurs montent en puissance avec la magistrale troisième manche (M: 57, F:88, dont 60 en trois cartes sur une stratégie pierres – en mode « tout ou rien » qui vire au « tout », X:75). Après ce climax ludique, François ramollit logiquement dans la quatrième, où ses six premières cartes lui rapportent seulement 6 points avant de reprendre de la vigueur sur la fin en priant très fort (salvateur 19 aux sanctuaires), à l’inverse de Mickaël, qui a durci son jeu au fil des échanges (M: 75, F:42, X:58), terminant aussi bien qu’il avait commencé.

Table 2, dite « Éternel et pas artificiel » : à Living Forest, une seule lettre sépare Marc de Marco, mais cette histoire d’O méritait un large circonflexe à la lecture du score.

Table 3, dite « Dieu ne joue pas aux dès » : à , large victoire de Marie-Anne (43), devant Olive (32), Nastassia (26), et Thomas, 22, dans une partie étonnamment calme pour ce jeu. Puis, à Trio, Nastassia prend sa revanche en grillant ses adversaire par le mythique triple 7, celui qui donne la victoire immédiate.

Séance de VENDREDI 11/08/2023 à Servel

Les phanères sont des éléments anatomiques composés surtout de kératine (une protéine fibreuse, résistante, imperméable et riche en soufre) et se retrouvent chez de nombreuses espèces. Chez l’homme il s’agit des cheveux, des poils et des ongles. Chez les animaux on peut ajouter les cornes, les becs, les plumes, les écailles, les griffes, les sabots voire les « dents » de certains amphibiens et poissons telle la lamproie. Vraiment intéressant si on ne savait pas quoi faire en ce grand week-end.

Table 1, dite « Poilu » : Poursuite de la campagne de Gloomhaven les mâchoires du lion avec le scénario 9 pour F-R, OlivierB, Jérôme et Armand. Un succès à l’arraché avec Olivier qui finit hors de combat et F-R qui va chercher dans ses dernières ressources pour survivre jusqu’au bout et terminer avec 2 points de vie.

Table 2, dite « Tondu » : François, Nicolas3 et Frank jouent à Living Forest. François prend le meilleur sur les autres en collectant 12 tuiles Flamme. Deuxième partie après le départ de Frank et même scénario : les deux joueurs sont à la lutte pour arriver à 12 flammes, Nicolas y parvient en cours de tour mais François tout feu tout flamme lui reprend en le dépassant sur la piste centrale, assurant son doublé.

Table 3, dite « Moustachu » : Mickaël convainc Axel de venir découvrir Twilight Struggle en jouant le bloc de l’Est. L’expérience a parlé et c’est Mickaël qui l’emporte avec le camp occidental.

Table 4, dite « Barbu » : Xel, Tristan et VHN déballent la grosse boîte de Ultimate Railroads dans une configuration « Allemagne » avec des portions de voies que l’on choisit en cours de partie. Tristan déroule sa méthode bien rodée : prendre tout le monde de vitesse dans le développement de ses voies pour ne pas être en concurrence sur certaines actions et scorer fort à chaque manche. Dom n’a pas utilisé de jeton Idée, une mauvaise idée à notre avis, et jette son dévolu sur les ingénieur(e)s . Xel est allée le plus loin dans sa piste d’industrialisation et a enchaîné des combos à couper le souffle au dernier tour. Au final, Tristan l’emporte avec 300 PV devant Xel 275 et Dom 266. A noter, les trois ont fait à la fois des voies et des usines même si on soupçonne qu’une forte spécialisation est plus efficace.

Séance de MARDI 20/12/2022 à Servel

Le 20 décembre de l’an 69, l’empereur Vitellius est égorgé sur le forum de Rome par des mécontents. Cet assassinat conclut une année troublée (dite des quatre empereurs) qui a vu trois généraux se succéder en quelques mois à la tête de l’empire romain : Galba, Othon et enfin Vitellius, après la mort tragique de Néron, dernier empereur de la famille de César et Auguste. Sitôt connue la mort de Vitellius, les légions proclament le général Titus Flavius Vespasien empereur, presque malgré lui.

Ce militaire de 60 ans se distingue par ses origines des premiers César, tous issus de l’aristocratie romaine. Né dans la famille d’un modeste publicain de l’Italie centrale, il a fait la preuve de ses capacités en réprimant une révolte en Palestine. Il laisse à son fils Titus le soin d’en finir avec les Juifs, et s’installe à Rome pour rétablir l’ordre et redresser les finances publiques. En dix ans de règne, cet homme providentiel consolidera de manière remarquable l’œuvre de César et Auguste.

Il favorise les provinciaux et nomme les plus riches au Sénat pour affaiblir la vieille aristocratie romaine, encline au complot. Il gère les finances en père de famille mais ne néglige pas les grands travaux. C’est ainsi qu’il lance la construction d’un nouvel amphithéâtre de 50 000 places, le Colisée, nom issu de la proximité d’une grande statue de Néron. Vespasien affermit aussi la conquête des îles britanniques et se protège des Germains en annexant les Champs Décumates, entre Rhin et Danube, de façon à raccourcir la frontière.

Après la mort de Vitellius sur le forum, l’empire va renouer avec la paix pour plus d’un siècle et demi. Mais il ne reste plus rien de l’héritage de César et Auguste, sinon un pouvoir autocratique que les généraux vont se passer de génération en génération par le biais d’une adoption ou d’un coup de force. L’empereur tentera d’instaurer une succession héréditaire à la tête de l’empire en y préparant son fils Titus. Mais sa dynastie des Flaviens s’éteindra après le règne de son second fils, Domitien.

Titus aurait manifesté devant Titus des réticences à collecter de l’argent sur l’urine tirée des latrines publiques et employée par les foulons pour le dégraissage des peaux. Prenant une poignée de pièces d’or dans un sac et les lui mettant sous le nez, Vespasien lui aurait alors répondu : « non olet » expression qui signifie : « Il n’a pas d’odeur ». C’est du moins ce que raconte l’historien Suétone. C’est pourquoi le nom de l’empereur a été utilisé pour baptiser nos… vespasiennes. L’idée est venue du comte de Rambuteau, préfet de Paris, qui fit installer pas moins de 450 urinoirs à Paris !

Quelques années plus tard, à Lannion, l’empereur Dominique étendait sa domination sur le petit peuple de Parties Civiles, jugez plutôt de ce qui suit.

Table 1, dite « Rendre à César » : Longtemps annoncé, voici Living forest, un jeu à conditions de victoires multiples qui nous entraîne dans le monde féérique des forêts magiques. On y récolte des plantes, des fleurs de lotus, on y éteint des feux, et on peut rencontrer des varans au passage, qui dévastent les decks des joueurs. Le feu est l’option choisie par au moins deux joueurs de manière évidente (Axel, qui en a bien besoin, venant nous faire un amical passage depuis les terres nordiques qui abritent son exil, et Dom, qui n’en n’a pas clair mais qui le révèle le côté « feu sous la glace » de son caractère. Neox semble hésiter, ratiociner, et avouera au final sa perplexité. François penche pour le feu aussi mais cultive également du lotus, dans une certaine discrétion (il parviendra quand même à 8). C’est Dom qui atteint le premier les 12 tuiles victorieuses, au bout d’une stratégie maîtrisée.

Table 2, dite « Semée d’embuches » : Thomas sort son dernier spécial, le Super Motherload – un parcours semé d’embuches et de trouvailles autour duquel s’attablent Xel et Marie-Anne. On se laisse à penser que la gent masculine l’a emporté.

Table 3, dite « Vidanges rapides » : Fort de son succès de mardi, le Scout de Thomas reprend du service. Sans François, beau vainqueur vendredi avec 28, mais mis cette fois sur le banc faute de place dans ce jeu à 5, ni Neox, qui joue au coach-spectateur, mais sans connaître les règles. A ce jeu où il s’agit de se vider aussi rapidement que possible de sa main, les prostates sensibles partent avec un antage. Le talent y fait aussi bien sûr, et c’est avec le score impérial de 46 que Dominique emballe l’affaire sans même prendre le temps de fréquenter les vespasiennes.

Séance de MARDI 16/08/2022 à Servel

Bela Lugosi - la biographie par NanarlandLe 16 août 1956, Béla Lugosi meurt bien banalement, d’un infarctus du myocarde, et à 73 ans, l’âge du commun des mortels en somme, dans le lit de son appartement de Los Angeles, en lisant, semble-t-il, le scénario de The Final Curtain d’Ed Wood. Ce décès des plus ordinaires fut suivi d’une particularité que lui seul pouvait endosser : son habit mortuaire. Mais, contrairement aux rumeurs, l’acteur n’a jamais demandé à être enterré dans son habit de vampire : son fils a confirmé maintes fois que ce sont lui-même et sa mère qui avaient pris la décision d’utiliser l’un des costumes de Dracula, pensant que Béla n’y aurait pas fait objection.

66,6 ans après à Lannion, une soirée angoissante attendait les joueurs de Parties Civiles.

Table 1, dite « Eco-anxiété » : Jack n’est pas venu les mains vides pour son grand retour sur nos tables : avec lui, l’excellent Living forest, un jeu où quatre esprits de la nature ont été désignés pour sauver l’arbre sacré en proie aux flammes dévastatrices d’Onibi. Tour à tour, ils remplissent leur mission en choisissant de replanter des arbres protecteurs, de repousser les flammes ou de réveiller Sanki, le Gardien de la forêt. Sous des abords classiques, ce jeu recèle une vraie pépite : la fin de partie, dont on n’avait pas supposé la complexité à l’exposé cursif des règles. Un peu comme à Mythotopia, la condition de fin de partie, atteindre 12 unités de plants d’arbre, de gouttes d’eau ou de fleurs de lotus, une fois atteinte par un joueur,peut être remise en cause dans le dernier tour. C’est ce qui arriva successivement à Jack, François et Xel et Fred, tapi dans l’ombre, tira les marrons du feu. Un matériel de belle facture et évocateur complète le tableau d’un achat gagnant, récemment primé As d’Or du Jeu de l’Année dans la catégorie « Initié » à Cannes.

Living Forest

Table 2, dite « D’entre les morts » : dans l’univers fantomatique de Mysterium, Thomas, Dom, Axel, François-René et Yann s’octroient une belle victoire.

Table 3, dite « Vampires et ombres » : près de deux ans après sa dernière apparition sur nos tables,  Shadow hunters fait son grand retour à la faveur du retour de la pleine lune et de l’anniversaire de la mort de Bela Lugosi. Un vampire fut le premier mort, les Shadows y engrangèrent les victoires, et François enchaîna les méprises, victime d’un métamorphe retors dans une partie (Thomas, bien sûr, on lui donnerait le bon Dieu sans confession), et d’une éclipse de cerveau dans une autre.