C’était une construction rectangulaire et uniforme dont le gazon recouvrait gracieusement les abords ; elle était percée de petites fenêtres que le soleil faisait étinceler et se terminait par une sorte de plate-forme dont les créneaux, réguliers et ennuyeux, gravaient dans un ciel bleu des dents qui semblaient avoir été dessinées par quelque forme d’écriture automatique. Nous devions nous laisser guider par une foule d’idées, enfantines comme la réalité dont tous nos actes étaient empreints. Le seuil franchi, on s’enquit d’une autorisation à fournir. Oui, il en fallait une bien sûr, mais, à cette heure et un dimanche, on en dispensa les malheureux, parfois venus de fort loin, qui ne pouvaient la produire. Pour ma part, j’avais été convoqué. J’entrai, et soudain, le bâtiment administratif se métamorphosa. Devant moi se dressait le camp immense de la cité antique de Yucatan, où l’on guerroyait comme au temps des aztèques. Sur ma gauche, une centrale électrique tournait à plein régime. Une nuée d’ouvriers de la firme Nucleum y bourdonnait comme dans une ruche. Dans un recoin, on troquait des épices contre de mystérieuses reliques enfouies sous la Dune Imperium. Est-ce que je ne ferais pas mieux de dormir encore un peu et d’oublier toute cette bouffonnerie ? C’était impossible, bien sûr, car, relisant fiévreusement ma convocation, je réalisai que ce tribunal des flagrants délires s’apprêtait à conduire mon procès. Sans avoir connaissance des termes de l’accusation ni, à plus forte raison, des suites qui pourraient lui être données, il me faudrait me remémorer toute ma vie, jusque dans les actes et les événements les plus infimes, puis l’exposer et enfin l’examiner sous tous ses aspects. J’entrai dans Tammany hall, où se tenait justement une élection dans des temps reculés, et me revint le souvenir, sur un bateau dans le port de New York, de la statue de la Liberté apparue dans un sursaut de lumière. On eût dit que le bras qui brandissait l’épée s’était levé à l’instant même, et l’air libre soufflait autour de ce grand corps, tandis qu’une horde d’immigrants patientait, attendant leur tour, pour voir enfin un certain Dominic élu dans un fauteuil. Ce n’était pas ma salle, donc. J’en ouvris une autre, et le cauchemar reprit. Horreur à Arkham, pensè-je après avoir parcouru d’immenses champs d’Agricola infestés de nuisibles, et croyant, au sortir de rêves agités, me retrouver changé en un énorme cancrelat. Une autre porte s’offrait à moi, elle menait à Room 25, où des gardiens patibulaires me prirent aussitôt en charge. « Chez nous, en règle générale, les procès ne sont pas intentés pour n’aboutir à rien », me fit-on comprendre, avant de me pousser dehors avec un thé au goût subtil et un délicieux gâteau aux effluves inconnues – il faut bien adoucir l’amertume de la vie, puisqu’on nous la rend amère dès notre jeunesse. Après avoir arpenté tous les lieux, il était tard lorsque je sortis. La ville était cachée par la brume et par la nuit, nul rayon de lumière n’indiquait le grand château. Dans quel village m’étais-je égaré ? Y a-t-il donc un château ? Je restai longtemps sur le parvis de bois qui menait de la grand-route au village, les yeux levés vers les hauteurs qui semblaient vides. Soudain, le château de Kingdomino m’apparût, un Trio se présenta à moi, et nous voilà tous quatre, affairés à construire autour un fastueux domaine. Une sourde dispute éclata à la fin, sur le point absurde de savoir si le centre du domaine était bien centre quel que soit son état d’achèvement, pinaille qui occupa mes compagnons de labeur en palabres jusque dans la nuit. Mais, avant mon procès, il était grand temps de frapper à la porte de Sherlock Holmes Détective conseil. Je n’étais pas seul : une nuée de requérants l’avaient aussi mandé, et ce ne fut que mangeailles et discutailles sans fin, pour finit à l’orée de la nuit en chamailles sur les relations entre une certaine femme et un certain bijou. Certains se complaisaient dans une vision fantasmée de la fin en roman d’espionnage d’un dîner galant, sous le regard courroucé des tenants de la raison, piétinés, ici comme partout ailleurs dans cette journée folle. Je sortis abruptement, juste après que fut prononcé le verdict, me laissant tomber dans le vide. À ce moment, il y avait dans Lannion des précipitations littéralement folles.
Dune Imperium
Séance de VENDREDI 20/09/2024 à Servel
Fernand de Magellan, issu d’une famille noble portugaise, embarque à 25 ans pour participer au développement des possessions en Inde. Il y passe 8 ans, participe à diverses batailles et s’intéresse au commerce des épices, allant jusqu’à Malacca. De retour en Europe il se retrouve sur la touche et finit par partir proposer ses services au roi d’Espagne. Le plan qu’il élabore vise à atteindre les Moluques, seul endroit produisant le clou de girofle, en partant vers l’ouest, ce qui respecterait les termes du fameux traité de Tordesillas qui partageait le globe entre les deux royaumes ibériques. Le futur Charles Quint lui confie 5 bateaux qui partent le 20 septembre 1519. Ils longent les côtes du Brésil et de Patagonie et s’arrêtent pour hiverner 5 mois. Il affronte une mutinerie, perd un navire qui rejoint les profondeurs océaniques puis un autre qui déserte pour rentrer a casa. En octobre-novembre 1520 les 3 équipages restants découvrent le détroit de Magellan et atteignent le Pacifique.
Pensant qu’il n’y a que quelques jours de navigation avant d’atteindre leur but, leur traversée du Pacifique dure en fait plus de trois mois et demi et c’est assoifés, affamés et au bout du rouleau qu’ils atteignent Guam. Mi-mars 1521 ils explorent différentes îles des Philippines où ils nouent des contacts, se retrouvent impliqués dans la politique locale et n’oublient pas d’ériger des croix et d’essayer de convertir les dirigeants locaux, le prosélytisme n’y allait pas avec le dos de la cuiller. Parti avec une cinquantaine d’hommes remonter les bretelles du roi Lapu-Lapu il tombe sur plus fort que lui : les espagnols sont repoussés et Magellan, touché par une flèche empoisonnée, est ensuite massacré. C’est Juan Sebastian Elcano qui, aux commandes du dernier vaisseau survivant, achève la première circumnavigation en atteignant l’Espagne le 6 septembre 1522 avec 18 hommes sur les 270 qui étaient partis trois ans plus tôt. Les expéditions suivantes, lancées en 1525, 1527 et 1542, finiront plutôt mal en particulier à cause de la difficulté à retraverser le Pacifique vers l’Est.
Table 1, dite « Circumnavigation » : JérômeC a affonté des routes inondées, des animaux en divagation et des cyclistes inconscients pour venir depuis le sud du territoire jusqu’à Servel. Il est récompensé par une partie de Dune Imperium proposée par Fred, Elie faisant le troisième. Il repartira pourtant avec des regrets : à la lutte avec Fred au dernier tour, il aurait pu acquérir un pouvoir de remporter les égalités. Il ne le fit pas et il se retrouve à la fin du tour à égalité avec Fred, à la fois en PV et en épice qui départage les égalités. C’est le second critère de départage, l’argent, qui donne la victoire à l’expérimenté Fred. Le ciel se déchaîna alors sous la forme d’un orage inattendu.
Table 2, dite « Plus fort que soi » : Poursuite de la campagne des Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres pour OlivierB, François-René, Armand et Jérôme. C’était le chapitre 4 mais à minuit ils étaient encore en train de se casser les dents sur le Commandant, le boss du soir.
Table 3, dite « Profondeurs » : Nolwenn attire Xel, Thomas et Dom à une table sous-marine de Abyss accompagné de ses extensions Léviathan et Kraken qui ajoutent une nouvelle façon de mener les combats, des Lieux qui offrent des PV sous forme de trésors « stop ou encore » et des perles noires dont il vaut mieux se débarasser. Il ne faut pas traîner car la partie prend fin quand une joueuse achète son septième Seigneur. C’est Dom qui y arrive le premier mais c’est Xel qui, lestée de clés gagnées lors de combats menés opportunément, est la seule avec deux Lieux. De plus, elle a les 5 PV du Fléau d’Abyss car, à égalité sur le nombre de Léviathan vaincus, c’est la dernière à y être parvenue, la fine mouche. Nolwenn, elle, mène sur la valeur de ses Seigneurs mais cela ne suffit pas au global. Avec respectivement 80 et 66 PV, elles encadrent Dom avec 74 et Thomas avec 69. Ils poursuivent la soirée avec plusieurs parties de Skull King, la première remportée par Thomas avec 28 PV.
Table 4, dite « Prosélytisme » : Difficile pour Axel et Mickaël de résister à l’appel d’une bande de dieux prêts à en découdre à Mythic Battles – Pantheon. Ils s’adjoignent respectivement Marie-Anne et Younaël, composent avec soin leurs forces et se lancent pour assurer la domination de leurs dieux. La paire MA-Axel, malgré sa perte d’Athéna victime d’une flèche fatale, manoeuvre avec Scylla pour attirer les forces adverses et les tailler finalement en pièces. A elle la victoire, donc.
Table 5, dite « Commerce des épices » : Tristan sort de son sac à malices Glen More où il convie Stéven et Pierre-Yves. C’est Stéven qui l’emporte en partie grâce à un monopole implacable sur la ressource Bois. Tristan propose ensuite innocemment une initiation à Food Chain Magnate, un jeu éducatif avec des pièces en bois sur le management d’employés Gen-Z, les dangers de la malbouffe et la manipulation des foules par la propagande publicitaire. Il fait une démonstration de son talent et l’emporte dans une partie où l’excès de réclame a provoqué un déséquilibre entre l’offre et la demande. Y a-t-il un microéconomiste dans la salle ? Retour à des affrontements plus frontaux avec une partie finale de 7 Wonders Duel contre Stéven, dont nous attendons encore le résultat.
Séance de VENDREDI 23/08/2024 à Servel
En ce vendredi, Madeleine Riffaud fêtait ses 100 ans. Le 23 août 1944, engagée dans la résistance depuis 1941 par conviction et par amour (elle s’est éprise d’un médecin qui cachait des juifs), elle réussit à démanteler un convoi allemand de 80 hommes en gare de Belleville-Villette, avec l’aide inattendue d’un cheminot qu’elle est allée déranger chez lui pendant son déjeuner, selon le récit qu’elle en fait à Libération à l’occasion de cet anniversaire. Elle a alors 20 ans tout juste, mineure, sans droit de voter ni d’avoir de compte bancaire.
Il faudra cinquante ans pour que cette héroïne, croix de guerre rétive aux épanchements, commence à témoigner, sur les conseils de Lucie Aubrac. Ces dernières années, une série BD lui est consacrée, simplement appelé Madeleine, Résistante, dont le dernier tome vient de sortir.
100 ans après, à Lannion, la résistance s’organisait contre toutes sortes d’envahisseurs.
Table 1, dite « Ennemis extérieurs » : Fin de la campagne Aliens pour François-René, Jérôme, Armand et Olivier B. Une réussite avec 65 PV ! les deux premiers enchaînent sur un Mot malin qui leur donna du fil à retordre.
Table 2, dite « Sensations fortes » : on s’attable pour Dune imperium, le possesseur de la version Insurrection étant absent, au grand dam de certains. Les sensations n’en ont pas été moins fortes, et c’est Mickaël, ex-aequo avec Xof à 10 PV, qui s’impose « aux épices », sous les yeux impuissants de Jack et Nico77.
Table 3, dite « Résistance au long cours » : La résistance perdure pour la fine équipe de ISS Vanguard, qui a réussi à contrer la plupart des assauts ennemis, venus de la couche de glace où elle s’était échouée et même des profondeurs, à commencer par Samuel, souvent ciblé, mais, par chance, le mieux équipé pour y résister !
Table 4, dite « Dîner débat » : Dom et François convient Marc à découvrir Grand Austria Hotel et le nouveau venu y reçoit comme de juste de très nombreux conseils sur la meilleure façon de nourrir les convives, d’employer les salariés, et de s’adjuger les bonus substantiels des cartes politiques. L’usage immodéré de ce newbeesplaining, nullement nécessaire car notre débutant n’a rien d’un perdreau de l’année, comme en témoigne un dernier tour ahurissant où il engrange pas moins de 48 PV, faillit se retourner contre son principal auteur, Dom l’emportant 146 à 145. François ferme la marche avec 57 PV, lesté par quelques mauvais choix, une malchance persistante aux dés, et un verre de vin manquant au dernier tour qui lui coûte une trentaine de points.
Table 5, dite « Sans entraves » : à la faveur de la nuit, les petits jeux ont prolongé un plaisir sans entraves. Mickaël, François, Xel, François-René et Jérôme se trouvent « disciples » à Profiler (score de 17), puis une suite de manches de Crack List s’ensuit, menaçant chaque fois de prendre fin avant de trouver un prétexte pour une dernière : on ne va pas se quitter comme ça, la pluie redouble d’intensité et….il faut que tout le monde reparte avec sa victoire. A ce dernier moment, seul François-René n’a pas encore eu la sienne, et la tablée connut sa petite mort quand, d’un râle, il expulse sa dernière carte, un J, en criant « Jouir » pour ‘choses qu’on fait plusieurs fois dans la journée’.
Séance de MARDI 13/08/2024 à Servel
Le 13 août 1974, le Paris Saint-Germain, fraîchement promu en première division, jouait le premier match de son histoire au parc des Princes. Devant une assistance estivale, 14 000 personnes quand même, qui impressionne les joueurs dont certains, néo-pros, n’ont jamais joué que devant 50 spectateurs, l’équipe entraînée par Just Fontaine échappe de justesse à la défaite. Malgré deux buts d’avance, les parisiens se font rattraper par Metz et ne doivent qu’aux prouesses de leur gardien star Pantelic de s’en tirer avec un nul (2-2). Une performance de choix dans le contexte : ils sortent d’un 1-6 encaissé le 9 août à Metz du Reims de Carlos Bianchi, et sombreront de nouveau à Lille (0-5) la semaine suivante. Quinzièmes au classement final, ils entament alors, sans le savoir, un bail de 50 ans dans l’élite du football français.
50 années plus tard, à Lannion, princes, rois et empereurs s’étaient donné rendez-vous.
Table 1, dite « Empire à parcourir » : nouveau venu, Artimath n’a pas froid aux jeux, et pour le prouver, se joint à la table de Dune imperium. François-René, Jack et Axel le précèdent à la table de marque, privant le nouvel impétrant d’un podium, mais Olympe ne s’est pas élevé un jour. En digestif, un Paquet de chips met l’ambiance, et il va sans dire qu’à ce jeu, François-René fut le plus vorace.
Table 2, dite « Equipe à construire » : à Marvel United, Xel, Nico77, Younaël et Steven ont été, de leur propre aveu, très peu efficaces, et ceci par deux fois.
Table 3, dite « Prince qu’on sort » : Olive régale, avec deux nouveaux jeux sortis de sa besace. On s’exerce d’abord à Caylus 1303 – un opus qui rappelle bien sûr son lointain cousin, avec quelques coups tordus en plus, comme des personnages qui font des tours pendables et qu’on peut se faire voler, un poste de premier joueur qu’on peut se faire souffler, et bien sûr le bailli qu’on recule ou avance au gré des envies sur la piste, privant les imprévoyants de l’action convoitée. Grand prince, Dom fait son modeste, chouinant contre Mickaêl qu’il présente comme le dominant (le score est caché en cours de partie) et n’hésitant pas, dès potron-minet, à se faire un ennemi juré en reculant le bailli pour priver François de précieuses ressources. Au terme de cette comedia dell’arte, les scores sont serrés (Dom 67, Mickaël 62, François 55, Olive 50), mais c’est bien le beau parleur qui émerge vainqueur. Pour apaiser les esprits, Olive sort Port Royal, nouvelle trouvaille et donc découverte pour ce jeu de « stop ou encore » plutôt malin, et même vainqueur: Dom atteint sans coup férir les 12 PV qui scellent le sort de la partie.
Séance de VENDREDI 05/07/2024 à Servel
A défaut de météo estivale les gentils membres de PC non-footophiles se retrouvent pour taper le carton et le cube.
Table 1, dite « Sous la terre comme dans le ciel » : F-R, Armand, OlivierB et Jérôme jouent en mode coopératif à Alien. Le groupe est parvenu à s’échapper non sans occire quelques monstres, signant le succès de la mission. Ils jouent ensuite en mode coopératif à Sub Terra 2 avec extension et là ils signent l’échec de la mission.
Table 2, dite « Tel père tel fils ? » : Les paires Frank & Paul et Fred & Elie jouent à Dune Imperium. Selon le compte-rendu du troisième nommé, « Frank est parti sur une stratégie de deckbuilding avec une forte capacité d’achat lui permettant d’acheter plusieurs cartes ‘l’épice doit couler’ qui rapporte 1 point de victoire à chaque achat. Il s’est donc retrouvé lors de l’avant dernier tour avec 3 points d’avance sur tout le monde et avec 10 points, pouvant donc mettre fin à la partie à la fin du tour. Il jetait alors ses forces dans le combat étant donné que la carte conflit du tour pouvait offrir potentiellement 1 point de victoire fixe plus 2 autres à l’achat. Il obtenait même une nouvelle alliance l’emmenant à 11 points avant ce dernier combat. Mais, car il y a un mais, Fred misait aussi sur le combat et grâce à de fourbes cartes intrigues gagna le combat et 2 point de victoire et récupéra une alliance aux dépens de Frank, lui enlevant 1 point de victoire et en scorant 1. Il y avait donc égalité à 10 points de victoire pour Fred et Frank à la fin de cette manche, qui furent départagés par l’épice que Fred possédait en plus grand nombre. Moralité : rien ne sert de courir, mieux vaut de bonnes cartes intrigues de la dernière minute et une conjonction de conflit / ressources savamment opportuniste… et ce ne sera pas la première partie de Dune qui révèle cet adage ».
Table 3, dite « Rejetons » : Partie de Wyrmspan à cinq pour Xel, Marie-Anne, Mickaël, Thomas et VHN. Même si la partie est plus longue le jeu tourne toujours bien et les éléments de variabilité (objectifs de fin de manche et plateau central, sans parler du hasard de la pioche dans l’épais paquet de cartes Dragons) renouvellent l’intérêt des parties. Compte tenue de la grande variété des façons de marquer des points il est très difficile de juger qui mène en cours de partie. Ainsi Mickaël a souvent triomphé sur les objectifs de fin de manche en déployant plus de dragons joueurs et de dragonnets, Thomas et Dom ont fait des tours à prolongations en gagnant des pièces supplémentaires (en général chaque action coûte un sou), Dom a fait la course en tête sur la piste draconique tout en souffrant d’un déficit en œufs, Mickaël a comboté longuement etc. Arrivé au décompte, chacun(e) a son point fort : Xel marque 50 points de valeur de ses dragons (dont un valant 8 qu’elle a habilement joué gratuitement en fin de partie), Dom 39 sur ses dragons avec pouvoir de fin de partie, Mickaël 13 pour toutes ses cartes glissées sous des dragons, etc. Au final Dom l’emporte par 110 devant M-A 98, Mickaël 95, Xel 82 et Thomas 69.
Table 4, dite « Bons pères de famille » : De même qu’il faut du lait pour attirer les dragonnets, proposer un Shem Philipps peut attirer Baptiste. Le voici attablé avec Olive et Stéven dans une trinité ludomane déployant les Voyageurs du Tigre du Sud, jeu lui même membre d’une trinité ludique. La partie dura fort tard et il y eut quelques erreurs de règles mais elles furent pardonnées et ils allèrent en paix autour de minuit, Stéven portant l’auréole du vainqueur avec 100 PV, un score tout rond qui le fit monter au ciel, distançant les disciples Olive 75 et Baptiste 74.
Table 5, dite « Fils maudit » : Pendant que les Voyageurs plient leurs gaules, les derniers partent pour un Codenames (Rouges : Xel/M-A/Dom et Bleus : F-R/Jérome/Mickaël). Dans la première manche, les Bleus donnent un mot aux Rouges et les dames suivent les indices en 2 de Dom (« Grignoter » pour Rat et Mars puis « Fermentation » pour Fût et Double) jusqu’à la victoire. Dans la deuxième les Rouges donnent un mot aux Bleus et Mickaël déroule son avantage jusqu’au « Root 2 » (Pion et Souris) de la victoire. Dans la manche décisive Xel ouvre par « Nervure 2 ». Feuille bien sûr mais ensuite Dom arrive à convaincre sa partenaire que, à l’image d’une voûte gothique, le second mot est Arc. Las c’était l’assassin et les Bleus l’emportent sans que F-R ait ouvert la bouche. Un peu frustré, il embarque ses deux compères dans un ultime Mot Malin.
Séance de VENDREDI 15/12/2023 à Servel
Le 15 décembre 1840, une grandiose cérémonie marquait le retour des cendres (au sens figuré de « restes mortels ») de Napoléon, à l’initiative d’Adolphe Thiers et du roi Louis-Philippe, après un voyage rocambolesque depuis Sainte-Hélène à bord de La Belle Poule. Le retour du corps de Napoléon en France avait deux objectifs : améliorer l’image de la monarchie de Juillet et assurer la gloire aux organisateurs, Thiers et Louis-Philippe. Le ministre a perçu le début de l’engouement français pour ce qui va devenir le mythe napoléonien. Il pensait que ramener Napoléon en France scellerait les accords entre la France et la Grande-Bretagne. Le roi souhaitait légitimer plus encore une monarchie bancale et indifférente aux Français. Finalement, ce fut un échec. Les Français, enthousiasmés et émus par le retour de celui qui était devenu un martyr, se sont sentis trahis de ne pouvoir lui rendre l’hommage qu’ils voulaient, seules les personnalités ayant assisté à la cérémonie.
Le peu de respect qu’ont témoigné la plupart des politiques a choqué l’opinion, révélant une vraie rupture entre le peuple et son gouvernement. De plus, le retour des cendres n’a pas empêché la France de perdre une guerre diplomatique. Elle a été obligée de lâcher son allié égyptien, Thiers s’est aveuglé et s’est ridiculisé, et le roi l’a obligé à démissionner bien avant l’arrivée de La Belle Poule en France à cause de sa politique agressive. Il n’a donc pu profiter de sa victoire, et, au lieu de faire resplendir la monarchie de Juillet, l’enterrement de Napoléon a consacré son déclin.
Cent ans après le retour des cendres de Napoléon Ier, le 15 décembre 1940, l’Allemagne rendra à la France la dépouille de Napoléon II, l’Aiglon. Le corps du fils de l’empereur avait été enterré à Vienne après sa mort en 1832, et repose désormais dans la crypte des Invalides, à côté du sarcophage de son père. La cérémonie franco-allemande, conçue pour coïncider avec le 100e anniversaire du retour des cendres, se déroule dans une atmosphère glaciale, dans tous les sens du terme, en raison de la crise qui vient d’éclater entre le Reich et Vichy après le renvoi de Laval. Goguenards, les Parisiens murmurent : « Ils nous prennent le charbon et ils nous rendent les cendres ! »
Bien des années plus tard, à Lannion, la soirée de Noël battait son plein en ce 15 décembre. On y découvrit les nouveaux jeux commandés par une commission mixte paritaire (merci les gentils membres !), qui fut conclusive et trouva un subtil équilibre entre gros, moyens et petits jeux – des jeux qui vont sortir, assura le Président dans son discours (merci Président !), on dégusta une montagne de crêpes (merci Olive & Co !), de succulents gâteaux de Noël et du vin chaud (merci Marie-Anne !), puis, tandis que notre armoire se garnissait des nouveautés fraîchement acquises, la grande salle de Servel bourdonna de nos murmures.
Table 1, dite « Voyage au long cours » : Louise, Martin et Léo s’adonnent au voyage au long cours de Terraforming Mars. Léo en sort vainqueur.
Table 2, dite « Mort à l’arrivée » : Lestés de crêpes et de vin, 4 joueurs tentent, avec un handicap collectif, à échapper à la mort qui les guettent à Infarkt. Adrianne est la première victime, son cholestérol et son cœur ayant lâché e même temps. François la suit peu après : la fréquentation de filles de joie, si elle améliora son moral, fut fatale à son système cardiovasculaire. Tristan convia ses voisins à un infâme diner (cervelle d’agneau et vodka-orange), et, à force de s’empiffrer, finit obèse et diabétique. Xel le suivit dans la tombe après un accès de dépression, et c’est donc Samuel, dernier survivant, qui sort vainqueur. On enchaîne sur Skull king, un jeu de cartes à plis avec des couleurs, des atouts et d’autres cartes bizarres comme des pirates, sirènes ou le fameux Skull king, et où, en 10 manches (de 1 à 10 plis), il faut prévoir son score à chaque manche, et cela n’a rien d’évident ! Adrianne ressuscite et l’emporte avec 240, devant Tristan, 170, Xel, 70, et François, 10.
Table 3, dite « Le retour du mythe » : convoqués à une séance de Mythic battle, Mickaël, Xof, Élie et Paul en sortent dans les brumes, sans que le voile sur le champ de bataille n’en fût levé.
Table 4, dite « Fils prodigues » : on retrouve de vieux grognards à cette table de Masters of the universe : pour Neox, François-René, Camille et Gilles, ce jeu issu du dessin animé éponyme avait le parfum de l’enfance perdue.
Table 5, dite « Retour de cendres » : Nouveauté de la soirée, Cat in the box vous plonge dans l’univers quantique, avec, selon les joueurs, une stratégie aussi difficile à appréhender que le statut du chat de Schrödinger. Nastassia en sort vivante avec 13, mais pour les les autres, morts (Vincent 12, Olive et Marie-Anne 11), pour ne pas dire désintégrés (Franck, 3), un retour de cendres est à prévoir. Ils enchaînent sur un Mot malin : là, pas de problème de règles, une mention Perfect scelle leur épopée !
Table 6, dite « Mon empire pour une planète » : Un nouvel ami vient nous découvrir à cette table. Eric, car tel est son nom, n’a pas froid aux yeux en s’attaquant à la colonisation de l’espace de Galileo project et il termine second avec 62, à égalité avec Benjamin l’ancien, mais le devançant au départage. Benjamin le jeune a réglé son petit monde, seul devant avec 69.
Table 7, dite « Intrigues dans l’empire » : JérômeC est intéressé par découvrir Dune Imperium. Fred, Dom et OlivierB obligent, avec le jeu de base pour cette partie d’apprentissage. Fred remporte combat sur combat, dès le premier qui valait 1 PV au détriment de Dom, puis en gagnant ceux de rang III qui rapportent 2 PV. Par contre il progresse peu sur l’influence auprès des 4 factions. Pour Dom c’est l’inverse : il perd les quelques combats auxquels il choisit de participer mais, avec le pouvoir de Yuna Moritani, il progresse régulièrement en influence (qui lui rapportera un total de 6 PV, mais au prix de concentrer ses actions sur la production de Crédits. A noter, il n’aura jamais de jeton Eau de toute la partie). Jérôme achète le premier des cartes puissantes et récupère le premier son troisième Agent. Grâce à son Leader Armand Ecaz il peut à la fois prendre gratuitement des « petites » cartes et épurer son deck (il détruira un total de 8 cartes, constituant un deck concentré et puissant). A la fin du 8e ou 9e tour, Dom sort du bois et révèle deux cartes Intrigue qui le font progresser de 2 PV supplémentaires, le propulsant à 9 PV. Jérôme, à la phase Combat, grappille lui aussi un point qui le mène à 10, déclenchant la fin de partie. Dom joue sa dernière carte Intrigue »décompte final » qui rapporte 1 PV compte tenu de son influence sur trois factions. Mais Jérôme, valorisant le fait qu’il est le seul à avoir acheté 2 cartes ‘L’épice doit couler », marque 2 points de plus, scellant sa victoire avec 12 PV devant Dom 10, Fred 8 et Olivier 6.
Table 8, dite « On y revient » : Cat in the box attise les curiosités, et une nouvelle table se forme en fin de soirée, ramassant les joueurs sortis valides de leur champ de bataille. C’est Fred qui sort de la boîte.
Séance de VENDREDI 17/02/2023 à Servel
Le 17 février 1600, Giordano Bruno était brûlé vif au terme de huit années de procès, accusé formellement d’athéisme et d’hérésie par l’Inquisition, d’après ses écrits jugés blasphématoires (où il proclame en outre que Jésus-Christ n’est pas Dieu mais un simple « mage habile », que le Saint-Esprit est l’âme de ce monde, que Satan sera finalement sauvé) et poursuivi pour son intérêt pour la magie. Le frère dominicain toucha également à la philosophie (l’infini), la physique (la relativité), la cosmologie (l’héliocentrisme), et reste célèbre pour la relativité du mouvement. En montrant qu’on ne peut envisager le mouvement d’un corps dans l’absolu, mais seulement de manière relative en relation avec un système de référence, Bruno ouvre la voie aux travaux de Galilée. Ce principe au fondement du référentiel inertiel, l’est encore pour la théorie de la relativité restreinte.
« Toutes choses qui se trouvent sur la Terre se meuvent avec la Terre. La pierre jetée du haut du mât reviendra en bas, de quelque façon que le navire se meuve. » (Le Banquet des cendres).
423 ans après, aux tables de Parties Civiles, on pratiquait aussi l’éclectisme.
Table 1, dite « Héliocentrique » : Partie découverte sous le soleil de Marrakesh – la dernière incursion dans les villes du prolifique Stefan Feld – sous la houlette de Neox mais la diction de Dom, qui nous apprend que ce jeu de placement d’ouvriers recèle de subtils mécanismes : chacun dispose d’un plateau et de 12 actions symbolisées par 12 couleurs, qu’il effectuera chacune une fois par manche. Ces actions sont bonifiées par des kéchis, également aux 12 couleurs, qu’on récupère en début de manche par glissement de tous les kéchis choisis par les joueurs dans une tour qui peut en bloquer certains ! Tout l’art du jeu réside dans le timing de réalisation des actions par rapport aux kéchis et les positions semblent infinies. La diversification paie, en principe, mais c’est pourtant Dom qui, focalisé presque uniquement sur la rivière, avec une carte combinant à merveille avec cette action, marche sur l’eau et ses adversaires, avec 166 PV ! Suivent en tir groupé François, 125, Mickaël, 120, et Neox, 110.
Table 2, dite « L’âme du monde » : à cette table de Ark Nova on tente, comme au dernier jour, de sauver des animaux. Eve s’y connaît, battant 13 à 12 Marc, lion sans griffes, tandis que Olive assiste à leur duel derrière les grilles du zoo.
Table 3, dite « Cosmologique » : l’univers est-il en expansion ? Bruno aurait dit non, mais Dune imperium prend ses aises avec une extension. Fred s’en sort le mieux, battant Lucie sur le fil. Les deux Olivier ont assisté à leur duel depuis le camp de base.
Table 4, dite « Jeudi noir » : à Schwarzer Freitag, trois ex-aequo, Xel, JiBee et Baptiste, ce dernier vainqueur au départage par l’argent. Pour Tristan et Thomas, en revanche, cette partie avait tout du vendredi noir. Un Scout n’a pas été de trop pour se départir de leur déconvenue.
Séance de VENDREDI 23/12/2022 à Servel
Le 23 décembre 1588, Henri de Lorraine, duc de Guise, est assassiné sur l’ordre d’Henri III qui l’avait convoqué sous prétexte d’un prochain déplacement. Guise pense que le roi va enfin le nommer connétable. Alors que le duc passe dans la chambre du roi pour se rendre à ce cabinet, il tombe dans un guet-apens : huit membres de la garde personnelle du roi se ruent sur lui pour l’exécuter. Le duc parvient à riposter et blesser quatre adversaires avant de s’effondrer, percé d’une trentaine de coups d’épée et de dagues, le sieur de Loignac l’achevant en lui enfonçant son épée dans les reins.
Son corps est confié à Richelieu, grand prévôt de France, qui par commandement du roi, le fait dépecer par le bourreau puis brûler à la chaux vive avant que ses cendres ne soient dispersées dans la Loire. Le même jour sont arrêtés sa mère Anne, son fils Charles. Son frère Louis est exécuté puis brûlé, les cendres jetées à la rivière le lendemain. Quoique apocryphe, un célèbre mot historique est prêté à Henri III. Voyant étendu à ses pieds le corps de son ennemi qui mesurait presque deux mètres, le roi se serait exclamé : « Il est plus grand mort que vivant ! ».
À la tête d’un puissant réseau nobiliaire, le duc était devenu populaire pendant les guerres de Religion, se posant en défenseur de la foi catholique. Après avoir participé au massacre de la Saint-Barthélemy (1572), il s’illustre à plusieurs reprises sur le champ de bataille en combattant les protestants. Chef de la Ligue catholique (1584), il aspira à gouverner la France et réduire l’influence politique du parti protestant en France, en vertu du principe de catholicité de la couronne.
Sa mort provoquera indirectement l’assassinat du roi, qui meurt des suites de ses blessures 2 août 1589, après avoir été poignardé par Jacques Clément, moine dominicain ligueur, qui le considérait ennemi déclaré du catholicisme depuis qu’il avait commandité l’assassinat.
Quelques 434 années plus tard, la concorde régnait à Parties Civiles, alimentée par de savoureuses douceurs (vin chaud et gâteaux de Noël de Marie-Anne, fondant au chocolat de Frank), comme un avant-goût de Noël.
Table 1, dite « Guet-apens » : Comment résister à un Brass:Birmingham de Noël ? Aussitôt l’offrande émise par Thomas, les places s’arrachèrent pout tomber dans son guet-apens, et pourtant, les trois autres (Marie-Anne, Xel, Gilles) n’étaient pas venus faire de la figuration. Tous terminèrent entre 130 et 150, laissant cependant la précédence à la marque jaune de l’heureux propriétaire du jeu.
Table 2, dite « Exécution sommaire » : Yona, Dom, François et Vincent redécouvrent l’excellent Dune imperium – un jeu où le timing est important car la fin de partie se déclenche sur l’arrivée au score de 10 points de prestige. C’est ce que compris d’emblée François, qui asséna un rythme d’enfer à cette partie, s’octroyant rapidement le troisième meeeple personnel, gagnant régulièrement de lucratifs combats, et délaissant stratégiquement le marché des cartes. Ce blitz krieg culmina dans un combat homérique au dernier tour, où il écrasa l’ultime combat, pourvoyeur de 2 points de prestige, y déployant pas moins de 28 forces armées, 12 de plus que son poursuivant immédiat. Dom, 7, Yona et Vincent, 6, n’eurent pas le loisir de mettre fin à l’inexorable issue.
Table 3, dite « Dagues aiguisées » : dans le huis-clos en tête-à-tête de Twilight struggle Mickaël, à la tête des Russes, dame le pion à Frank l’américain, qui rata tous ses tirs : il ne suffit pas d’avoir les meilleures dagues, encore faut-il les aiguiser avec soin.
Table 4, dite « Patience et longueur de temps » : unis dans la quête d’un Massive Darkness François-René, Paul-le-jeune, et Olivier B se sont adjugé de justesse une victoire au long cours.
Table 5, dite « Loi salique » : La popularité de Scout ne se dément pas, et la table 1 met à profit sa fraîche connaissance du jeu pour remettre le couvert. Deux parties que Xel s’adjuge avec les excellents scores de 43 et 46. Venant après les vainqueurs masculins des deux séances précédentes, cette percée féminine brise la loi salique qui commençait à poindre.
Table 6, dite « Plus grands morts que vivants » : Cette soirée d’avant Noël ne pouvait se conclure sans un nocturne Codenames. Prirent place autour de la table les Rouges (François, Dom, Mickaël, petit Paul) et les Bleus (Frank, Yona, Vincent, François-René). Dans la première manche, François surprend par sa lenteur à imaginer les bonnes combinaisons, et son équipe perd sur le fil, faute d’avoir décrypté la pourtant splendide triangulation finale sur Bois 3 (Bouteille, Corde, Canne). Mais les Bleus chutent immédiatement après, l’assassin Tour étant touché dès le premier mot pour l’audacieux Magellan 6 lancé par l’intrépide Vincent. Cette défaite éclair donne lieu à un remake par les deux mêmes maîtres-espions, et Dom se met en phase avec ses partenaires, après un débat homérique sur Anorak (poche, neige, et non pas voile, défendu mordicus par le jeune Paul), mais cela ne suffit point, Vincent concluant sur un Moreno 1 pour Puce. Puis égalisation des Rouges à 2-2 sur un parcours maîtrisé par Mickaël, aidé d’une grille favorable. La dernière manche se conclut par un deuxième assassin, Noyau, touché par les Bleus à l’issue d’un débat intense entre les ressorts intimes de la Physique (le noyau) et de la Chimie (l’électron). Deux fois morts avant l’heure, les Bleus ont fait preuve de panache, et terminent plus grands morts que vivants.
Séance de VENDREDI 11/11/2022 à Servel
Dans la soirée du 11 novembre 1572, l’astronome danois Tycho Brahe (1546-1601) observe dans la constellation de Cassiopée une étoile qu’il n’avait jamais vue auparavant. Aussi brillante que Vénus, elle est visible même en plein jour. L’astre annonce-t-il quelque calamité ? S’agit-il vraiment d’une étoile ? Aristote affirme que tout est immuable dans le monde des étoiles. L’objet commence à décliner en décembre 1572 pour disparaître à la fin de mars 1574. Alors, est-ce une comète ? Tycho Brahe infirme cette hypothèse : en comparant de façon répétée la position de l’astre par rapport aux étoiles voisines, il constate qu’il est immobile. Il ne peut donc s’agir d’une comète. Ce phénomène ébranle la doctrine aristotélicienne.
En 1573, Tycho publie à Copenhague un ouvrage sur la nouvelle étoile, De nova et nullius ævi memoria prius visa stella… (« D’une étoile nouvelle jamais vue auparavant… »), où il fait l’hypothèse que celle-ci se serait condensée à partir de matière diffuse. En réalité, on avait déjà constaté des objets semblables, mais ces observations avaient généralement été occultées en Occident car contraires aux idées d’Aristote, alors qu’elles ont été bien répertoriées en Extrême-Orient. Cette observation va stimuler l’intérêt de Tycho Brahe pour l’astronomie et l’inciter à élaborer un nouveau catalogue d’étoiles très précis (il en comporte 777) puis à mesurer les positions des planètes par rapport à ces étoiles. Ces magnifiques observations sont à la base de la découverte des lois du mouvement des planètes par Kepler.
L’objet de Tycho Brahe était en fait une supernova, c’est-à-dire l’explosion d’une étoile massive, désormais catalogué et connu sous le nom de SN 1572. La position qu’il en a donnée est assez précise pour qu’on ait pu en retrouver facilement le faible reste, qui est aujourd’hui un des mieux étudiés. L’objet se trouve à environ 7 500 années-lumière de la Terre.
450 ans ont passé, et, à Lannion, beaucoup virent leurs certitudes ébranlées lors de cette soirée de Parties Civiles.
Table 1, dite « Intrigues dans le ciel » : à la table de Dune Imperium le suspense subsista jusqu’au dernier tour. Qui allait l’emporter, de Xof auteur d’un départ canon et maître des combats, Adrianne qui montait discrètement sur toutes les échelles, Dom qui étendait ses troupes et fourbissait ses intrigues, ou François, parti en retard mais qui, roi des épice, n’en finissait plus d’engranger les succès ? Lors du combat homérique de la neuvième manche, François croyait avoir plié l’affaire mais Dom le coiffa au poteau, et encore, dit-il, il en avait sous le pied avec des cartes intrigues surpuissantes. Ce qui scella sa victoire avec 10, Adrianne 9, Xof 8, et François 7 ou 8 – la VAR n’ayant jamais pu conclure sur une action litigieuse, preuve que l’on ne remplacera jamais l’humain, même sur les planètes les plus lointaines.
Table 2, dite « Massive attaque » : 25 10 pour Yann dans cette joute de Warhammer 40 000, qui tirait bien trop fort pour Malo.
Table 3, dite « Nocturne en plein jour » : Tristan domine cetet partie de Reef encounter devant Thomas, où Xel s’est laissée enfermer sans pouvoir développer son réseau de polypes ni se défendre.
Table 4, dite « Jamais vue avant » : ce devait être la première de Boom Lake, mais faute de joueur qui en maîtrise les règles, le jeu revient dans sa boîte pour alimenter l’hypothèse du retour, et c’est à Ark Nova que Samuel (40) s’impose devant Fred (10) et Olive (-20).
Table 5, dite « La nuit du chasseur » : Une boîte inédite fait son apparition sur nos tables : La bête – du Gévaudan bien sûr – incarnée par Olivier L. terrorise son chasseur (Mickaël), mais se fait finalement capturer.
Table 6, dite « Certitudes ébranlées » : à coups de parties de Red 7 Tristan, Xel, Thomas et Fred déroulent une fin de soirée en pente douce, la tête dans les étoiles, et les certitudes ébranlées pour Thomas, qui se vit chuter dès la première.
Séance de VENDREDI 28/10/2022 à Servel
Le 28 octobre la terre a une fâcheuse tendance à trembler au Japon. Ainsi en 1707 où la secousse du Hōei resta la plus forte connue jusqu’à celle de Tohoku de 2011. Centrée en mer, elle provoqua un important tsunami ainsi qu’une réaction tardive du mont Fuji qui entra en éruption 49 jours plus tard, probablement à cause des changements de pression dans la chambre magmatique induites par l’activité sismique.
En 1891 se produisit le séisme de Nōbi, le plus fort connu centré sur terre, qui causa des dommages considérables et des incendies dans les régions de Nagoya et Osaka. Survenant à une période d’ouverture et d’occidentalisation du pays, il s’accompagna du développement d’une science de la séismologie avec surveillance instrumentale et étude de terrain des failles concernées, dont certaines se décalèrent de 3 mètres suite aux secousses.
Table 1, dite « Tremblement de terre » : La planète Arrakis qui est décrite en détails dans Dune est plus réputée pour ses étendues désertiques et pour l’écosystème très original qui s’y est développé que pour ses failles et sa tectonique. En se lançant dans Dune Imperium Olive, Fred, Mickaël et VHN ont d’ailleurs plus en tête des luttes politiques et militaires que des considérations géologiques. Après une courte révision des règles, Mickaël démarre en trombe, progressant sur la piste des Factions et prenant 4 PV d’avance (la fin de partie se déclenche quand un joueur atteint 10 PV). Mais il patine en milieu de partie et voit les autres revenir sur lui. A la fin du neuvième tour, Dom est à 9 PV et il ne voit pas qu’en ne déployant pas son dernier Agent, il économise une carte et pourrait alors acheter une carte « la Voie de l’Epice » qui vaut 1 PV. Il se résigne à jouer un tour de plus, sachant qu’il sera premier joueur et en bonne position pour remporter le combat final qui récompensera son vainqueur de 2 PV.
Aussitôt dit aussitôt fait il déploie ses 12 troupes pour un total de 24 de force de combat. Après que chacun a placé ses Agents Fred est distant second avec une force de 18. Vient alors la phase de Révélation où chacun abat les cartes qui lui restent en main et applique leur effet. Fred en profite à la fois pour acheter 1 PV pour 6 sous (une affaire, croyez-moi !) et pour cumuler 8 points de combat là où Dom n’en engrange que 3. Les voilà à 27-26. Reste à révéler les cartes Intrigue éventuelles qui augmentent à leur tour la force de combat. Dom en révèle une valant 3 tandis que celle de Fred lui alloue 7 s’il détient un jeton d’Alliance, ce qui est le cas. Fin du combat à 33-30 et victoire en forme de tremblement de terre pour Fred au terme de ce final d’anthologie avec 12 PV contre 11 à Mickaël, 10 à Dom et 7 à Olive.
Table 2, dite « Réaction tardive » : ambiance coopérative pour un Burgle Bros rassemblant Xel, Thomas, Vincent et Baptiste2. Le fric-frac s’est bien passé jusqu’au dernier instant : 3 lascars étaient sur le toit et attendaient Vincent quand une dernière ronde de gardien particulièrement chanceuse a mis fin au larcin. Ils passeront le grand week-end de la Toussaint au poste.
Fin de soirée autour de Red 7 qu’on voit beaucoup ces derniers temps. Selon Thomas, « ils ont opté pour une fin de partie « citrouille » (what ???). Résultat : Vincent 6 PV (vainqueur), Baptiste 5, Xel 0 et Thomas 0. »
Table 3, dite « Dommages considérables » : nouveau scénario de Cthulhu, Death may Die pour F-R, Yann, OlivierB et Kilian. Confrontés à Shub-Niggurath c’est bien simple ils sont tous morts.