Séance de VENDREDI 11/10/2024 à Servel

Fondée le 11 octobre 1440 par le roi Henri VI, le collège d’Eton, en face de la ville de Windsor, à quarante kilomètres de Londres, est considéré comme la « pouponnière » attitrée de la famille royale d’Angleterre et de l’aristocratie du monde entier. L’ancienneté de l’établissement est reflétée par de nombreuses traditions, dont l’uniforme spécifique porté par les élèves. Le pensionnat, qui accueille environ 1 325 élèves, envoie chaque année un nombre important de ses Etoniens aux prestigieuses universités d’Oxford et Cambridge, 33 % pour l’année 2019.  Les frais de scolarité pour une année dépassent 50 000 €, mais soixante-dix étudiants par an, les King’s Scholars, bénéficient d’une bourse d’études d’un montant d’au moins un dixième du prix de la scolarité et sont logés dans le collège même. Ces élèves réussissent un examen, et ont des résultats académiques remarquables — Boris Johnson fut l’un deux (mais il n’est pas sûr qu’il soit aujourd’hui érigé en modèle de cette réussite). Un tiers des autres élèves, les Oppidans, eux, reçoivent une aide financière. Issus de familles aisées, ils ont des résultats académiques moins prestigieux, paient l’essentiel de leur scolarité et résident hors des murs de la partie historique de l’établissement. David Cameron était un Oppidan (mais on peut douter que le splendide isolement européen auquel il a conduit le royaume lui vale une postérité parmi les alumni). À l’époque de Keynes, les professeurs mettaient en garde les boursiers, dont ils attendaient de meilleurs résultats, leur demandant de ne pas prendre exemple sur les Oppidans qui, par la suite, auraient moins besoin de travailler qu’eux.

Près de six siècles plus tard, aucune discrimination financière à la grande école de jeux de Lannion, qui met même un point d’honneur à consentir un rabais substantiel à sa cotisation déjà fort modeste à ceux dont le statut le justifie. Ici, on ne survit que par son mérite et son entraînement inlassable contre nos plus grands champions.

Table 1, dite : « Réussite académique » : à la table d’Irish Gauge on ressent tout le poids de l’isolement irlandais, cette mesure inhabituellement large de l’écartement des rails (1600 mm) n’étant partagée aujourd’hui que pars certains états australiens (où elle fut introduite par un ingénieur irlandais) et au Brésil. Le jeu consiste à miser sur la réussite de compagnies de chemins de fer du pays dont on acquiert les actions aux enchères, et à construire ses réseaux, en espérant de futurs et juteux dividendes. Ces dividendes sont partagés entre les actionnaires, il faut donc à la fois en compter quelques-uns pour espérer une contribution à la construction du réseau, mais pas trop pour ne pas diluer les bénéfices…
Les actions sont offertes à un prix minimal croissant, remboursé au final au nominal : il convient donc de ne pas trop s’écarter de ce prix de référence sous peine de voir la rentabilité de son investissement virer au négatif ! Face à une concurrence redoutable, François l’emporte haut la main avec 121, fruit d’une stratégie académique mais évolutive, au début de judicieux achats précoces qui lui ont longtemps permis d’encaisser seul de jolies distributions, puis une alliance stratégique avec Mickaël, un peu délaissé et qui finit à 86, sans oublier un achat très opportuniste dans la compagnie rouge qui lui valut de jolis coupons et le tiers du super-dividende qu’elle réussit à établir en reliant trois cités. A l’inverse, Gérard (102), et Tristan (111) ont été timorés sur leurs achats, craignant toujours de surpayer, stratégie de protection du cash qui manqua d’audace pour disputer la victoire.

Les mêmes enchaînent sur un Non Merci où Tristan prend une belle revanche, enchaînant deux victoires (-27 puis -28) qui couronnèrent une stratégie audacieuse, voire casse-cou (parier sur l’arrivé du 31 en dernière carte quand on a la 30 et la 32…). Dans les profondeurs on aperçut Gérard avec -95 dans la première partie et François, -86 dans la seconde.

Table 2, dite « Silence, on étudie » : dans l’ambiance feutrée de l’aquarium, la fine équipe de ISS Vanguard déroule un scénario à rallonge, avant d’être troublée par l’arrivée inopinée de la table 1, qui vient fuir l’ambiance bruyante d’un bâtiment inhabituellement surpeuplé.

Table 3, dite « Ambiance concours » : Deuxième partie de Bora-Bora regroupant trois des précédents protagonistes (Marc, Olive & Dom) et Pierre-Yves, toujours curieux de découvrir des jeux. C’est ce dernier qui prend le meilleur départ avec une bonne quinzaine de points d’avance. Mais à ce jeu il faut savoir construire et conclure. Plus que la première fois la lutte a été intense au temple que Marc a souvent dominé, en tirant PV et tuiles Dieu. Inversement la lutte pour les meilleurs emplacements sur la carte a été moins vive, même au dernier tour où on essaie de se positionner sur les poissons de plus forte valeur. Olive et Dom se sont distingués par quelques lancers de dés pas fameux mais à la fin des 6 tours tout le monde était regroupé sur une douzaine de points. Au terme du décompte final c’est Dom qui coiffe Marc 133 PV à 130 (grâce à un second bonus de 6 PV) devant Olive 118 et Pierre-Yves 109.

Table 4, dite « Contrôle continu » : La petite troupe des Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres -OlivierB, François-René, Armand et Jérôme- continue son aventure et réussissent leur scénario brillamment.

Table 5, dite « Méthodes expérimentales » : ambiance expérimentale à cette table avec les prototypes An Drouiz Meur (de Younaël) et Levels of darkness (de Frank). Avec Nolwenn et Paul, ils terminent avec le plus classique Shards of Infinity.

Table 6, dite « Back to basics » : délestée de Gérard, la table 1 enchaîne avec Azul et Tristan déroule (86, devant Mickaël, 70, et François, 46), sans oublier un inévitable hommage à  l’Irlande avec le populaire So clover.

Table 7, dite « La quille » : les rescapés de diverses tables terminées se retrouvent à Crack List pour une fin de soirée en pente douce, qui a montré à Nolwenn toute l’étendue de la culture et de l’humour de nos adhérents. Nous espérons qu’elle aura apprécié l’expérience et reviendra fréquenter nos tables.

Séance de VENDREDI 23/08/2024 à Servel

En ce vendredi, Madeleine Riffaud fêtait ses 100 ans. Le 23 août 1944, engagée dans la résistance depuis 1941 par conviction et par amour (elle s’est éprise d’un médecin qui cachait des juifs), elle réussit à démanteler un convoi allemand de 80 hommes en gare de Belleville-Villette, avec l’aide inattendue d’un cheminot qu’elle est allée déranger chez lui pendant son déjeuner, selon le récit qu’elle en fait à Libération à l’occasion de cet anniversaire. Elle a alors 20 ans tout juste, mineure, sans droit de voter ni d’avoir de compte bancaire.

Il faudra cinquante ans pour que cette héroïne, croix de guerre rétive aux épanchements, commence à témoigner, sur les conseils de Lucie Aubrac. Ces dernières années, une série BD lui est consacrée, simplement appelé Madeleine, Résistante, dont le dernier tome vient de sortir.

100 ans après, à Lannion, la résistance s’organisait contre toutes sortes d’envahisseurs.

Table 1, dite « Ennemis extérieurs » : Fin de la campagne Aliens pour François-René, Jérôme, Armand et Olivier B. Une réussite avec 65 PV ! les deux premiers enchaînent sur un Mot malin qui leur donna du fil à retordre.

Table 2, dite « Sensations fortes » : on s’attable pour Dune imperium, le possesseur de la version Insurrection étant absent, au grand dam de certains. Les sensations n’en ont pas été moins fortes, et c’est Mickaël, ex-aequo avec Xof à 10 PV, qui s’impose « aux épices », sous les yeux impuissants de Jack et Nico77.

Table 3, dite « Résistance au long cours » : La résistance perdure pour la fine équipe de ISS Vanguard, qui a réussi à contrer la plupart des assauts ennemis, venus de la couche de glace où elle s’était échouée et même des profondeurs, à commencer par Samuel, souvent ciblé, mais, par chance, le mieux équipé pour y résister !

Table 4, dite « Dîner débat » : Dom et François convient Marc à découvrir Grand Austria Hotel et le nouveau venu y reçoit comme de juste de très nombreux conseils sur la meilleure façon de nourrir les convives, d’employer les salariés, et de s’adjuger les bonus substantiels des cartes politiques. L’usage immodéré de ce newbeesplaining, nullement nécessaire car notre débutant n’a rien d’un perdreau de l’année, comme en témoigne un dernier tour ahurissant où il engrange pas moins de 48 PV, faillit se retourner contre son principal auteur, Dom l’emportant 146 à 145. François ferme la marche avec 57 PV, lesté par quelques mauvais choix, une malchance persistante aux dés, et un verre de vin manquant au dernier tour qui lui coûte une trentaine de points.

Table 5, dite « Sans entraves  » : à la faveur de la nuit, les petits jeux ont prolongé un plaisir sans entraves. Mickaël, François, Xel, François-René et Jérôme se trouvent « disciples » à Profiler (score de 17), puis une suite de manches de Crack List s’ensuit, menaçant chaque fois de prendre fin avant de trouver un prétexte pour une dernière : on ne va pas se quitter comme ça, la pluie redouble d’intensité et….il faut que tout le monde reparte avec sa victoire. A ce dernier moment, seul François-René n’a pas encore eu la sienne, et la tablée connut sa petite mort quand, d’un râle, il expulse sa dernière carte, un J, en criant « Jouir » pour ‘choses qu’on fait plusieurs fois dans la journée’.

Séance de VENDREDI 02/08/2024 à Servel

On n’échappe pas ce soir aux Jeux Olympiques même si on a préféré se rendre à son entraînement bihebdomadaire de lancer de dé et de course aux points. Le 2 août 1986, l’heptathlonienne de légende Jackie Joyner-Kersee (3 médailles olympiques dont 2 en or, plus 3 autres en saut en longueur), qui a atteint peu avant pour la première fois de la (courte) histoire de la discipline les 7000 points, améliore son record mondial avec 7158 points. Ses 7291 points des JO de Séoul de 1988 tiennent toujours.

Table 1, dite « Lancer du javelot » : Nouveau scénario d’Aliens avec Armand, Jérôme,  F-R et OlivierB. Cette fois le succès est total avec un objectif atteint sans aucune perte humaine à déplorer.

Table 2, dite « Saut en hauteur » : Nous célébrons le retour d’Axel revenu prendre ses quartiers d’été en Trégor. Il découvre Farshore en compagnie de Mickaël et Olive. N’ayant rien perdu de son acuité il déroule une partie très bien menée, marquant plein de points en donnant des cartes aux autres. Son score élevé de 159 PV couronne son excellente prestation, loin devant les 131 de Mickaël et 99 de Olive. Ils poursuivent par un Azul qui finit par de longues palabres sur la façon d’interpréter la règle de scoring, concluant qu’il est bien probable que beaucoup décomptent de façon errronée à ce jeu pourtant grand-public (il est classé 12e de tous les jeux familiaux sur BGG). Quoi qu’il en soit on s’accorde à dire que Mickaël a gagné.

Table 3, dite « 800 mètres » : Un groupe de cinq (Frank & Paul, Thomas, Marie-Anne et VHN) décide d’enchaîner deux jeux « poids-moyen, avec des cartes et des combos ». Oserons-nous écrire qu’ils sont à la frontière du sprint et du demi-fond ludique ? On commence par le mythique Gloire de Rome où, à cinq, il faut s’adapter au fait que la partie va être plus courte : éviter de planifier à trop long terme, saisir les opportunités tactiques et bien choisir le premier bâtiment à construire. C’est Paul qui semble prendre le meilleur départ, il parvient rapidement à construire le puissant Marché aux Esclaves (« chaque Client peut faire son action deux fois ») mais, comptant sur les autres pour faire l’action Patron qui en aurait tiré le meilleur, tarde à en profiter. En milieu de partie (« ni trop tôt ni trop tard » aurait dit Boucles d’Or) Thomas achève les Jardins qui lui font le plein de 7 Clients, le voici capable de faire des actions même quand il pense (« Il pense donc il suit » pourrait-on dire). Quant à Marie-Anne, avec comme Thomas des stocks plantureux elle parvient à glisser quatre cartes (dont deux piochées grâce à un bâtiment) dans sa chambre forte. Cela paraît peu mais sera déterminant. La partie prend fin classiquement par épuisement de la pioche : bien que peu dotée en bâtiments, M-A marque 17 PV de chambre forte (dont 6 de majorité) sur son total de 22. Elle coiffe ainsi Paul (20 = 13 d’influence+ 7 de chambre forte) puis Thomas (6+9), et Dom & Frank (9+3).

Seconde mi-temps avec Forêt Mixte : à cinq joueurs, malgré la pioche plus généreuse, le temps pour construire sa forêt est court et il faut être super-focalisé dans ses orientations. C’est Thomas qui l’est le mieux : il mise tout sur une belle série de marronniers complétée par quelques paires lynx/ongulé.  De plus il arrive à régulièrement priver M-A, qui joue après lui, des cartes dont elle a besoin et prend le meilleur sur elle avec 79 PV contre 75. Suivent Frank 69, Dom 61 et Paul 53.

Table 4, dite « Saut en profondeur » : Dans le bocal les explorateurs d’ISS Vanguard poursuivent leur quête qu’ils résument ainsi :

Samuel : Une mission plutôt tranquille du point de vu de la sécurité. On a fait pas mal de découvertes, on aurait pu aller plus loin mais le reste de l’équipage a fait les petits bras. Fabrice : L’ingénierie a réussit à obtenir de rester un peu plus pour terminer le rang, mais ça a coûté cher en blessures ça aurait pu être fatal. Donc pour essayer de résumer : notre nouvelle mission était d’apprendre plus sur les visiteurs ou les usurpateurs. L’objectif nous suggèrait de visiter certaines planète comme d’habitude. On a commencé par envoyer un diplomate sur Gliese, la planète des idemiens, et on s’est rendu dans le système le plus proche suggéré par l’objectif. Pour se poser sur… Balle de golf. Une planète glaciaire peu accueillante pour refaire le plein d’eau. Pendant qu’on essayait d’identifier quelques chose qu’on voyait sous la glace aux prisex avec le prédateur , la sécurité a fait bande à part pour forer dans la glace à la recherche d’eau. Le prédateur est une saleté camouflée qui attaque où qu’on soit. Le forage a permis de trouver de l’eau très profondément sous la glace. On a eu le choix de terminer tout de suite la mission et de revenir mieux équipés pour explorer le forage. Ou bien de tous rentrer dans le fameux trou. Ou de traîner encore un peu. On a choisi la dernière option en espérant trouver la découverte unique ou terminer le rang en cours. Samuel : Et j’ai pas fait bande à part je suis resté focus sur l’objectif: l’eau ! Fabrice : Le truc caché sous la glace était en fait un petit vaisseau des visiteurs, on a pu récupérer un deuxième moteur alien, et ça nous a changé l’objectif principal. Une histoire de monde parallèle. Samuel a été explorer une crevasse en solo et à trouvé plus d’artefacts coincés dans la glace. Il l’a exploré deux fois et aurait peut être trouvé la découverte unique à la troisième. Mais comme on l’a menacé de l’abandonner sur la planète il a abandonné la mort dans l’âme.

Table 5, dite « Lancer du poids » : Séance tardive de Codenames avec Axel, Paul, Marie-Anne et Dom comme Bleus et François-René, Thomas, Frank et Mickaël comme Rouges. La première partie a été une suite de mots Bleus choisis par les Rouges comme Croix (pour Divinité), Bande (pour Cinéma) et Arbre (pour ???) qui scella la partie malgré un maître-espion Bleu peu convaincant (tel son Hémorroïde 2 pour Rouge et Cercle qui a désorienté jusqu’au bout). Créditons les Rouges d’avoir résisté à choisir Liquide (eau bénite etc.) suite à l’indice Vampire, c’était l’assassin. F-R monte au front pour la deuxième manche, face à une Marie-Anne que son équipe parvient à suivre. Les Bleus sont en avance aux mots révélés quand les Rouges, sur l’indice Pirate, choisissent l’assassin Pièce après avoir trouvé Cale et Carte. La soirée s’arrête sur ce 2-0 mais personne ne sera qualifié de boulet.

Séance de VENDREDI 12/07/2024 à Servel

En cette soirée estivale, tous et jusqu’aux gentils membres de PC footophiles, zappant la commémoration du 12 juillet 1998, se retrouvèrent autour d’une table. Il y en eut même plusieurs…

Table 1, dite « Chauves qui peuvent » : F-R, Nico77, OlivierB et Elie jouent en mode coopératif à Marvel Champions. Le groupe est parvenu à une victoire sur l’homme absorbant (alias Fabien Barthez).

Table 2, dite « 1.2.et 3 zoo » : en coupe du monde, on s’offre des voyages exotiques, comme celui de cette table à Rajas of the Ganges. Mickaël en sort large, coiffant Marc, et laissant loin Olive. Les mêmes explorent ensuite l’uunivers interlope de Maffiozzo, sans résultat connu.

Table 3, dite « A jamais les premiers » : Partie découverte de The A.R.T Project où l’on échine à sauver des oeuvres d’art. Une mission réussie pour Jérôme, Thomas, et Younaël.

Table 4, dite « Recrutement express » : L’exploration aux frontières continentales continue avec Tortuga – les protagonistes de la table 3 accueillant en dernière minute la légende F.-R, à l’instar de Ronaldo pour la finale France-Brésil. De cette expédition, il ne reste aujourd’hui qu’une feuille de marque inconnue.

Table 5, dite « Le code a changé » : Dom, François et Fred se retrouvent en terrain connu à Pax Pamir dans une partie étrange, caractérisée par le vide à peu près constant de la carte, la faute à une configuration bicolore (1 russe, 2 britanniques) mais bisounours, puis carrément monocolore (russe), où les afghans se sont vus spectateurs d’une joute coloniale. Domination facile des britanniques pour commencer, Dom prend l’avantage sur François, 5 à 3, puis domination évidente des russes, et Fred et François se neutralisent (4, 4), Dom récoltant un petit point. Mais alors, le code change. Le monde de Pamir est toujours intégralement russe, mais il n’y a plus d’armées, ni de routes. Pourtant, Fred et Dom se focalisent sur la domination territoriale et jouent des coups pendables qui vont en ce sens : ainsi Fred sort un quasi carton rouge à François, le privant de tous ses patriotes, pendant que Dom passe son dernier coup à échafauder des tactiques plus vaines les unes que les autres, au mépris du sablier. Erreur fatale de timing : François avait depuis longtemps parié sur la domination sans majorité, qu’il avait failli déjà déclencher au coup d’avant, à un sou près, c’est dire (celui que Dom lui avait taxé, rompant un “товарич” agreement, au tour précédent). Une fois que Dom en eut enfin avec le désert des Tartares, François déclenche, se payant au passage le luxe de passer britannique, rendant ses cadeaux et patriotes. Mais peu importe: avec 0 armée sur le plateau, pas de domination et ce sont les cercles qui comptent, or l’égalité y est parfaite. L’avance acquise perdure donc, laissant François s’offrir une victoire de prestige avec 9 PV, devant Dom, 8, et Fred, 6.

Table 6, dite « Haute en couleur » : Nouvel épisode de la campagne ISS Vanguard avec toujours Fabrice, Xel, Steven et Samuel. Une table haute en couleurs où « tout s’est bien passé », selon les protagonistes, en témoigne ce récit haletant :
« Ca y est, nous avons enfin réussi à rentrer en contact, et à nous lier d’amitié, avec les Idémiens. Notre persévérance et notre soif de liens nous ont permis d’accueillir, de manière permanente, une Idémienne (Una ?) et ses complices, à bord de l’ISS Vanguard. Cette mission nous a fait prendre conscience de l’importance de la diplomatie et des relations interstellaires. Nous avons donc décidé de créer un pôle extérieur d’ambassades. Nous avons identifié 9 planètes vers lesquelles il serait bien d’envoyer des émissaires. Ces relations nous permettront ainsi d’acquérir connaissance, matériaux et autres tout au long de notre voyage. »

Séance de VENDREDI 14/06/2024 à Servel

Point final d’une guerre franco-espagnole qui durait depuis presque 25 ans et premier grand succès militaire de Louis XIV, la bataille des dunes eut lieu le 14 juin 1658 à l’est de Dunkerque. Les français étaient pour l’occasion alliés aux anglais qui tenaient la mer mais ce fut en partie une bataille entre français opposant deux grands leaders, Turenne contre Condé, et des troupes majoritairement françaises des deux côtés suite aux troubles de la Fronde. Les forces en présence sont équilibrées, environ 15000 hommes, mais les espagnols manquent d’artillerie tandis que le terrain sableux affaiblit la cavalerie. Les piquiers anglais enfoncent la droite espagnole puis, profitant de la marée basse, la cavalerie française contourne et attaque leur flanc. Malgré d’audacieuses contre-charges côté gauche, à midi l’issue est claire et Condé se replie en ayant perdu un tiers de ses troupes. La victoire précipite la fin de la guerre en 1659 et le port stratégique de Dunkerque est, conformément à l’accord de coalition, remis aux anglais. Il leur sera finalement racheté en 1662.

Table 1, dite « Port stratégique » : Nouvel épisode de la campagne ISS Vanguard avec toujours Fabrice, Xel, Stéven et Samuel. Cette fois il s’agissait d’aller retrouver une stèle sous-marine, le petit groupe s’est mouillé. Ils ont résussi en manquant bien de perdre Stéven mais ce n’est pas fini, ils n’ont pas fait la moitié du scénario : il va falloir maintenant décider entre aller voir un gars chelou-new-age ou bien retourner à la grande ville planétaire la plus proche histoire de recharger leurs batteries.

Table 2, dite « Artillerie lourde » : Nouveau scénario de Cthulhu death may die pour F-R, Frank, Mickaël, OlivierB et Armand. Deux joueurs se sont sacrifiés pour le groupe, c’est ça les jeux coopératifs, pendant que Olivier dans le rôle du sniper balançait des tombereaux de dés pour affaiblir le vilain Shub Niggurath. Tout cet héroïsme n’a pas été vain et les conditions de victoire ont été remplies.

Table 3, dite « Victoire décisive » : Tristan et Fred ne savent plus très bien s’ils ont déjà joué à Grand Austria Hotel. Olive, c’est sûr, connait. Dom en Gentil Animateur se charge d’expliquer les règles de ce classique où, dans la limite de ce que les dés vous accordent, vous développez votre hôtel-restaurant viennois en y accueillant des clients aux pouvoirs variés, en combotant avec jubilation et en tentant d’atteindre plus vite que les autres les objectifs variables de la partie (celui consistant à maximiser son argent à 20 couronnes n’a même pas été tenté, à ce jeu on est beaucoup plus souvent proche du 0 que du maximum, plusieurs en ont souffert en fin de partie quand préparer des chambres devient coûteux). Tristan, au sommet de son art, met tout de suite en jeu les deux cartes Personnel dont il a eu la chance d’hériter et qui fournissent un cube par manche, cela lui fera en tout 14 cubes gratuits. Il prend peu à peu le large sur la piste de score, seul Dom l’accroche sur les deux autres objectifs variables relatifs au remplissage des chambres. Dans les dernières manches, les dés ne sont pas favorables et plusieurs joueurs passent pour relancer les dés restants avec un succès variable-moins. Au décompte final, Tristan prend encore 34 PV grâce à 3 Personnels scorant en fin de partie tandis que Fred, faute d’un malheureux sou, est pénalisé de 10 PV pour les deux convives restés attablés à siroter leur digestif. Tristan a fait deux tours de piste de score et affiche 179 PV, Dom pointe à 143, Olive 82 et Fred 71. Notre conclusion a été que la prochaine fois on essaiera le draft des Personnels.

Table 4, dite « Grands leaders » : Fin de soirée en douceur pour Mickaël, F-R et VHN qui disputent deux Mot Malin. Malgré le fait qu’à trois joueurs ils ont le choix entre deux propositions ils n’ont pas été si malins que ça, échouant 6 fois puis 4 fois. La fatigue aidant, on a même eu des erreurs de repérage, l’indice donné étant en fait pour une intersection voisine. Beaucoup d’indices ont pris la forme de noms propres avec un résultat dépendant du recouvrement ou non des univers mentaux des participants (succés pour Pu-Yi, Haile Selassie et le mémorable Fred Hamster mais échec pour Nicolas Hulot et Sylvain Durif)

Séance de VENDREDI 24/05/2024 à Servel

Pas d’envoyé spécial pour cette séance, mais un correspondant local nous informe laconiquement de la tenue de 4 tables. Dans l’aquarium, Fabrice, Samuel, Steven et Xel prolongent le plaisir de ISS Vanguard, quand, dans la grande salle, un Marvel  Champions réunit F-R, Jérôme LG, Nico77, Olivier B et Armand, et La Bête Mickaël, Olive, Fred, Élie, Anthony (fraîchement arrivé). Puis, après le départ d’Armand et Olivier B, une table enchaîna Mot malin et Secret Hitler (avec des erreurs de règles, apprit-on ensuite).

Séance de VENDREDI 22/03/2024 à Servel

Le 22 Mars 1968, trois jours après l’occupation d’un bâtiment administratif à la faculté de Nanterre pour obtenir la libération de militants opposés à la guerre du Viêt Nam, des étudiants créent le mouvement du même nom. Il sera considéré comme faisant partie des éléments déclencheurs des événements de mai 1968. Mouvement spontanéiste, le 22 mars revendique des méthodes d’action directe (occupations de bâtiments administratifs, notamment) et de démocratie directe, en assemblées générales ouvertes à tous, déjà pratiquées dans d’autres villes au début 1968 (Nantes et Caen). Tout en refusant l’institutionnalisation en « organisation », il veut participer à ce processus d’auto-organisation des étudiants « ici et maintenant ». Daniel Cohn-Bendit en est la personnalité la plus médiatisée.

Inspirés notamment par le mouvement Provo aux Pays-Bas, les modes d’action souvent provocateurs (happening, prises de parole sauvages, interruptions de cours, refus de toute autorité) et, surtout, la critique virulente du contenu de l’enseignement universitaire attirent l’attention.  Il sera interdit par le gouvernement, dans le cadre du décret du 12 juin 1968 portant dissolution d’organismes et de groupements, en même temps que onze autres mouvements d’extrême gauche.

56 ans plus tard, déjà, un petit groupe se formait à Lannion dans la clandestinité d’une salle de quartier.

Table 1, dite « Soyons réalistes, demandons l’impossible » : Fred attire Tristan et François avec le très thématique Darwin’s journey. Après une explication  de règle longue comme l’évolution, Tristan est désigné premier joueur. Comme Fred, qui le suit, ils découvrent derechef deux premières espèces. François le pressent alors: il a déjà perdu la partie. Prémonition qui sera largement validée, mais on ne se risquera pas à mettre sur le compte du tirage la victoire éclatante de Tristan, qui survole la concurrence avec 277, fruit d’un plateau très bien garni et d’une fréquentation assidue du musée, mais aussi de la construction de multiples loupes qui lui permirent de faire moult actions providentielles. Avec 190, Fred fit bonne figure, sauvé par un objectif tôt acquis qui lui permet de payer moins pour rejoindre des pistes déjà occupées. Le score de François, 119, est en phase avec sa perception d’une partie où il passa le plus clair de son temps à l’obscurcir, plombé par le manque d’argent et son absence de loupes. De toutes façons, soyons réalistes : à l’impossible, battre Tristan, nul n’était tenu !

Table 2, dite « Sous les pavés, la plage » : On se retrouve entre amis à Barcelone, non pour une suite de l’auberge espagnole comme l’inviterait l’actualité européenne, mais pour un Formule Dé, où François-René grille sur fil ses adversaires (Camille, Jérôme et Thomas). Le vainqueur a mérité un petit tour à la plage après avoir tenu le haut du pavé !

Table 3, dite « Il est interdit d’interdire » : à la table de Marvel Champions, victoire collective de Élie, Nico77, Olivier B et Franck, « en souffrant et en trichant », selon les dires d’un participant rétif aux interdits, et qui préfère rester anonyme.

ReviveTable 4, dite « Faites l’amour, pas la guerre » : Première sur nos tables pour Revive où il s’agit, 5000 ans après la chute de l’humanité, de recréer une civilisation dans un monde de glace. Nos aventuriers ont su s’entraider, préférant l’amour à la guerre, et laisser au beau sexe le soin de repeupler l’humanité. Avec 105, Marie-Anne donne une leçon de survie à Gilles (97), Mickaël (51) et Olive (47), survolant la partie malgré Gilles, qui, selon nos sources généralement bien informées, remporta un nombre de points dantesque en fin de partie.

Table 5, dite « Tout, (mais pas) tout de suite » : Xel, Fabrice, Steven et Olivier poursuivent leur campagne de ISS Vanguard, jusqu’au bout de la nuit.

Table 6, dite « Sans entraves » : A la faveur de la nuit, quelques parties de Mot malin s’enchaînent, laissant l’imagination de certains sans entraves, à l’image de ceux qui associèrent l’indice Uranus annoncé par François-René à (Planète, Marron) – une invention que n’auraient pas dédaignée les situationistes, mais qui se révèlera fausse ! Comme chacun sait, Uranus est dotée d’une couleur bleu-vert provenant de la présence de méthane. L’indice Terre, lancé plus tard par François pour la même combinaison, était le bon.

Séance de VENDREDI 08/03/2024 à Servel

Le 8 mars 1967, le film les Demoiselles de Rochefort sort en salles. Pour son cinquante-septième anniversaire, accompagnons cette soirée de quelques-uns des airs de sa BO signée Michel Legrand.

 

Table 1, dite « Arrivée des camionneurs » : Après un compte à rebours interrompu la semaine passée, c’est le décollage pour le poids lourd ISS Vanguard avec à bord Fabrice, Stéven, Samuel et OlivierL. Le groupe s’en sort collectivement bien mais individuellement moins bien pour Samuel qui, aux prises avec un golem plus fort que lui, a été abandonné par des collègues lassés de l’attendre.

Table 2, dite « Marins, amis, amants ou maris » : Dans Aliens, F-R, Elie, Jérôme et Armand disputent l’un des scénarios. L’un des personnages parmi les 7 rôles possibles n’y survit pas mais cela compte néanmoins comme une victoire collective.

Table 3, dite « Les rencontres » : Mickaël et Thomas invitent Xel et Dom à Farshore, un cousin d’Everdell avec un matériel et un prix excessifs. Il s’agit d’optimiser l’usage des ses ressources pour construire un tableau de cartes avec des combos efficaces. C’est Mickaël qui fait une démonstration; le seul à atteindre la limite de 15 cartes, il score le plus sur les tuiles d’objectifs et sur les jetons bonus et rencontre le succès avec 136 PV devant Dom 113 et Thomas & Xel à 98. Les mêmes poursuivent par un QE où les sommes dépensées, relativement groupées (les enchères ayant varié environ entre 5000 et 11500) se tiennent entre 26472 et 33571; Dom est éliminé au titre du plus dépensier, Xel rattrape un démarrage lent par des achats tardifs et c’est Thomas qui collecte le plus de points (39 PV) en dépensant le moins d’argent, ce garçon devrait être envoyé à Bercy.

Table 4, dite « Toujours, jamais » : Une table au parfum suranné de Saint-Elivet avec un Imperial pour JiBee, Lucie, Vincent, Fred et Gilles. Si l’ancien Président se fait rare, il n’a rien perdu de son talent : il manipule à son profit à la fois les russes et les allemands et l’emporte avec 80 PV devant Fred 67 puis Gilles, Lucie et Vincent.

Table 5, dite « Kermesse » : A minuit passé il reste de l’appétit ludique et la soirée finit par un Codenames, jeu toujours joyeux et toujours renouvelé qui a fait son grand retour depuis quelques semaines, tant mieux.

Séance de VENDREDI 01/03/2024 à Servel

Image illustrative de l’article Essais (Montaigne)Publié le 1er mars 1580, Les Essais, l’œuvre majeure de Michel de Montaigne, se composent de 3 tomes en 107 chapitres. On y traite nombre de sujets, sans ordre apparent : médecine, arts, livres, affaires domestiques, histoire ancienne, chevaux, maladie et mort, entre autres. Montaigne y mêle des réflexions sur sa propre vie et sur l’Homme, le tout formant « un pêle-mêle où se confondent comme à plaisir les choses importantes et futiles, les côtés vite surannés et l’éternel ». Montaigne consacrera aux Essais un constant travail d’écriture et de réécriture à partir de 1572, continué pratiquement jusqu’à sa mort. Les Essais, véritable introspection constamment renouvelée sur la vision du monde de Montaigne, sa vie, ses sensations d’homme, « le seul livre au monde de son espèce », qui met sous les yeux du lecteur, non pas simplement un homme en train de se décrire, mais une vie en train de se faire.

Quelques années plus tard, la séance de Parties Civiles vit des essais transformés, et d’autres moins.

Table 1, dite « Choses de la vie » : Fred, Frank et Dom s’installent autour de la Route du Verre. Un jeu de développement simple et classique (gain de ressources transformées en bâtiments à pouvoirs) mais avec un côté ouvert sur les axes choisis et l’originalité de sa « roue de ressources » qu’il faut maîtriser. L’interaction y est intéressante, directe à travers le choix de 5 cartes d’actions parmi 15 à chaque manche, où il faut à la fois deviner les intentions des autres sans laisser deviner les siennes, et indirecte à travers une forme de compétition pour acheter les bâtiments. Fred utilise plusieurs fois le Seigneur Féodal pour se réserver des tuiles bâtiments puis les convertit en ressources. Dom utilise à l’envi sa conversion de bosquets en argile tandis que Frank expérimente avec les mécanismes du jeu. Les parties ne sont jamais très longues, au terme des quatre manches Dom sort en (petite) tête avec 20,5 PV devant Fred 19 et Frank 9,5.

Ils poursuivent leur soirée avec Forêt Mixte que tous sauf Dom découvrent. Frank se lance à fond dans la collection d’arbres, il a les 8 espèces possibles et ils rapportent 67 PV sur ses 96. Un peu derrière, Fred avec 80 PV qui a multiplié les papillons et privé Dom de lucioles. Quant à ce dernier, il expérimente la combo « Fouine » : chacune rapporte 5 PV par arbre complet. Il y en 4 donc 20 PV par fouine… et il a 5 fouines ; il l’emporte avec 162 PV.

Table 2, dite « Sur le métier, l’ouvrage » : à La famiglia le duo F.-R. – Olivier B, en mode « diesel puis rouleau compresseur », musarde, remettant sans cesse son ouvrage sur le métier, mais finit par gagner au finish devant Paul et Mickaël, après avoir eu jusqu’à 4 points de retard.

Table 3, dite « Essai à transformer » : à  ISS Vanguard, le duo formé de Steven et Fabrice s’exerce à l’exploration d’une planète extraterrestre – ils y ont découvert une stèle, qu’ils se donnent pour mission de décrypter la prochaine fois.

Table 4, dite « Mise en bière » : à la table de Brass: Birmingham, des habitués (Thomas, Xel, François) et un novice, Élie. Mais ce dernier ne s’en laisse pas conter, et effectue une partie splendide, à l’affût de tous les bons coups. Avec 155, il manque d’un rien de détrôner Thomas. Ce dernier, 166, devra son salut à la production de bières à l’échelle industrielle, dont ses concurrents profitèrent, mais qui l’enrichirent. François, 134, sera pénalisé par un départ bouché, privé de l’action développer plusieurs tours de suite, contraint de se rabattre sur des tuiles de niveau 1, forcément moins lucratives, et même réduit à écraser une des propres mines. Pire encore, Xel, 122, voit son départ excentré aussitôt contrarié par un canal de François qui lui prive l’accès au plateau, et la fera maugréer toute la partie.

Table 5, dite « Pêle-mêle » : Le regain de Codenames observé mardi se confirme avec une partie à 9 (Rouges : Xel, Paul, Dom, Élie, Franck / Bleus : Thomas, François, F-R, Fred) et Mickaël en dixième homme et agent perturbateur des Rouges, pour une table où l’on a au moins autant jacassé que joué. Dans la première manche, l’indice Porte est fatal aux Rouges sur l’indice Rideau 3, risqué, visait Étoffe, Volet et Carré (??), un soulagement pour François qui avait du mal à se faire entendre de ses équipiers, à l’image de ce Colonisation incompris (Croix, Char). Dans la deuxième, les Rouges font des cadeaux aux Bleus en tapant notamment Baleine sur l’indice Poisson, visant Raie, mais aussi Bulle, une erreur grossière qui laisse fort marri Franck, maître espion et plongeur chevronné. Un 2-0 sans discussion mais on prolonge sur une troisième manche où les débats traînent en longueur et qu’on ne contera pas ici, les heures supplémentaires des pigistes n’étant pas extensibles à merci.

Séance de VENDREDI 16/02/2024 à Servel

Le 16 février 1899, à l’Élysée, le président de la République meurt dans les bras d’une admiratrice. La victime, Félix Faure, est un bel homme de 58 ans avec une fine moustache façon de Guy de Maupassant. La rumeur croit d’abord que sa compagne des derniers instants est Cécile Sorel, actrice célèbre du moment. On saura dix ans après qu’il s’agissait d’une demi-mondaine plantureuse d’à peine trente ans, Marguerite Steinheil. Appartenant à une célèbre dynastie industrielle de l’Est, les Japy-Peugeot, elle était l’épouse d’un peintre en vogue, qui, en récompense des services particuliers de sa femme, avait reçu quelques commandes officielles grassement rémunérées. Ses œuvres ornent encore aujourd’hui les murs de palais de la République.

Très vite, les initiés chuchotent que le président aurait succombé à un excès de zèle. Avant de recevoir ses amies, Félix Faure avait coutume d’absorber une dragée Yse à base de phosphure de zinc, médicament ayant la vertu d’exciter les virilités défaillantes, mais aussi pour effet de bloquer la circulation rénale. Le jour dit, comme le président attendait la dame, il avait demandé à l’huissier de sonner deux coups à son arrivée. Les deux coups sonnent, il avale en hâte une dragée, mais l’huissier a fait une erreur. C’est le cardinal Richard, archevêque de Paris, qui entre dans le bureau élyséen. Et après lui, le prince Albert 1er de Monaco, venu plaider la cause du capitaine Dreyfus, ce qui met en fureur le président. Quand enfin l’huissier sonne pour de bon les deux coups, le président congédie son visiteur, gagnant le salon bleu réservé à ses « audiences très particulières », et a le temps d’avaler une deuxième dragée, qui lui sera fatale… Survolté par l’entretien orageux avec le prince, par la prise médicamenteuse, et l’impatience d’honorer sa compagne, Félix Faure succombe sur le canapé.

Georges Clemenceau ne sera pas en reste de bons mots. « Il a voulu vivre César, il est mort Pompée », dit-il du président en guise d’oraison funèbre, ajoutant aussi : « Félix Faure est retourné au néant, il a dû se sentir chez lui ».

La mort de Félix Faure vue par L'Illustration (1899)

125 ans plus tard, aucun test médicamenteux n’avait pu être pratiqué sur les participants d’une séance de Parties Civiles.

Table 1, dite « Sacrificielle » : à cette table, les cartes sont de sortie pour Le Trône de fer B’Twixt. On revisite la célèbre saga, et François-René (16) l’emporte, suivi d’Élie, 13, Armand, 7 et Jack, non classé. Rappelons aux apprentis chimistes la richesse de l’alliance du fer et du zinc, une couche de zinc et de fer déposée s’oxydant à la place du métal qu’il protège, empêchant sa dégradation par la corrosion. Le dépôt de zinc et de fer étant très réducteur, il est qualifié de sacrificiel. Ils s’essaient ensuite à Sea Salt & Paper, un jeu de collection du duo Bruno Cathala et Théo Rivière à base d’origamis. Armand, 32, mate Élie, 26, et François-René, 15.

Table 2, dite « Audiences particulières » : l’équipage composé de Marc, François, Dom et Marco repart à l’aventure de Sleeping Gods, sur la base de la sauvegarde faite mardi, et se lance réellement dans l’aventure, sortant notamment victorieux d’un mythique combat de monstres, et réussissant quelques quêtes mémorables à coup d’audiences très particulières, qu’on ne dévoilera pas ici. La sauvegarde a été faite juste avant un basculement de phase, et il flotte un parfum de reviens-y pour découvrir ce qui se passe alors.

farshore boîteTable 3, dite « Espace détente » : On plonge dans un tout nouveau jeu indépendant, amis pas totalement inconnu car se déroulant dans le monde enchanté d’Everdell, et reprenant les mécaniques de son ainé. Farshore invite à naviguer le plus loin possible dans la baie en réalisant de nouveaux objectifs de déploiement au fil des saisons. Comme toutes vacances estivales, le jeu demande des efforts de planification pour en sortir victorieux, et c’est Mickaël qui enfile le costume du meilleur travel planner, sous les yeux de Thomas, Fred et Olivier B.

Table 4, dite « Circulation fluide » : à QE, le mécanisme original d’enchères sans limites expérimenté à 4 ou 5 change de nature à trois joueurs, la circulation fiduciaire étant plus fluide et moins débridée. Pour une fois, Thomas s’en sort, et sans flamber, aux dépends de François-René et Mickaël. Un Mot malin permet ensuite de rééquilibrer leur programme de mathématiques par une composition française.

Table 5, dite « Relation suivie » : la fine équipe de Batman entame une nouvelle campagne à ISS Vanguard mais il y a un hic, car on n’y joue qu’à 4. C’est Xel qui tient la chandelle de cette partie découverte, un rôle pas si désagréable pour terminer la semaine sans se prendre trop le chou.