Séance de VENDREDI 25/08/2023 à Servel

Le 25 août 1944 c’est la libération de Paris après une semaine de combats. Ceux-ci ont eu lieu essentiellement en surface, mais c’est en égrénant le nom de stations de métro que nous allons narrer la soirée Parties Civiles qui se tint 79 ans plus tard à bonne distance de la capitale.

Table 1, dite « La Fourche » : Qui veut du classique et du rustique ? « Moi ! » répondent Xel, VHN et Baptiste2 qui sortent derechef Agricola. Pas de draft pour ne pas traîner, en fait la partie a avancé à bon rythme. Baptiste joue en premier et fait main basse sur toutes les ressources qu’il peut capter. Il s’oriente vers l’élevage, utilise ses stocks de bois pour clôturer des pâtures et édifier des étables. C’est aussi le seul à améliorer sa ferme en pierres. Xel joue équilibré entre élevage et culture mais pâtit d’avoir tardé à agrandir sa famille. Dom, privé de ressources, se rabat sur ses cartes : ayant repéré quelques combos il enchaîne les mises en jeu d’Aménagements et de Savoir-Faire et prépositionne argile et repas sur les cartes des tours futurs tout en chipant du bétail qu’il installe dans toutes les pièces de sa bicoque ou rôtit au vol. Bien aidé par ses visites régulières à l’action « Premier Joueur » il est le seul à finir avec 5 fermiers et se lance dans l’élevage dans un rush final. Au décompte ses 17 PV issus des cartes font la différence : il l’emporte avec 55 PV devant Baptiste 37 et Xel 34. Mais, il y a un mais, nous n’avons pas appliqué correctement la règle sur les récoltes, ces scores sont un peu surévalués.

Table 2, dite « La Défense » : Nico77, OlivierB et François-René font un Marvel Champions. Ils pratiquent la défense et l’attaque et prennent le meilleur sur le méchant Rhino en jouant CaptainAmerica, DrStrange et SpiderWoman.

Table 3, dite « Poissonnière » : Arrakis, Gilles et François se plongent dans Underwater Cities. Voici les notes de notre reporter infiltré en eaux troubles.

De Vladimir Suchy, auteur prolifique de League of six à Woodcraft, on n’attendait pas moins, eu égard à son patronyme, qu’une aventure sous les mers. Voici donc Underwater cities, fièrement apporté par Arakis, qui le vend comme un « Terraforming Mars marin ». On voit l’idée, car il s’agit ici de construire son petit chez-soi subaquatique, cités, usines, tunnels qui les relient. Ici, toutes les actions sont basées sur une main de cartes, qui permettent de positionner ses ouvriers (des sous-marins) en fonction de couleurs. L’ensemble paraît complexe mais se révèle vite très abordable. Les interactions se limitent à l’occupation des emplacements, qui peut se révéler tendu, car sinon chacun se concentre sur son plateau personnel,  avec un œil sur les voisins pour les objectifs de fin de partie. Le calcul final voit la victoire d’Arakis avec 106 PV, grâce à ses multiples cités bioclimatiques. Gilles, 100, et François, 83, n’ont pas démérité dans cette table de haute tenue et au long cours.

Table 4, dite « Ecole Militaire » : A Twilight Struggle on retrouve les mêmes dans des rôles inversés (Mickaël bloc de l’Est et Axel Occident) avec le même résultat à mi-partie, une victoire de Mickaël qui s’est jouée au Moyen-Orient.

Table 5, dite « Bourse » : Neox et Stéven inaugurent Disney Lorcana, un jeu de cartes à collectionner (de la famille des Magic etc.) plutôt fait pour jouer à deux. Derrière il y a du lourd, tout le poids marketing et l’attrait des univers Disney et les moyens du gros éditeur Ravensburger. Le genre de jeux qui ponctionne la bourse si on accumule les achats de boosters dans l’espoir d’une carte rare. On gagne en collectant 20 points de Lore que certains personnages peuvent produire. Contrairement aux autres JCC le combat n’est pas au centre du jeu : l’idée est plus de ralentir l’autre joueur, après tout on vise un public large et familial. Selon un critique on a là un mi-chemin entre la complexité de Magic et la rigidité de Pokémon, et les moyens ont été mis pour avoir un jeu de qualité mécaniquement et visuellement. Pour cette première sortie, il y a eu 9 (!) parties de jouées et 8 (!) victoires de Stéven.

Table de fin, dite « Gaîté » : Trois manches de Codenames pour des Rouges (François, Mickaël et VHN) et des Bleus (Xel, Axel, Gilles, F-R) pour une fin de soirée dans la joie. La première est laborieuse avec des indices en 1 ou 2 et une Poule et un Pigeon qui se gênent. Les Bleus révèlent des mots rouges et Dom n’a pas à forcer son  talent pour mener son équipe à la victoire. F-R et François s’avancent pour une seconde manche écourtée par une visite à l’assassin : Satanas a bien envoyé sur Fou et Course mais le dernier mot n’était pas Essence et encore moins Casse. La dernière manche est la plus disputée avec Gilles enchaînant les indices en 3. La victoire se joue sur le « Palette 2 » de Mickaël : les Dupont & Dupond commencent à rechercher des mots en relation avec la peinture puis se raccrochent à Ecran (palette de couleurs…) quand la lumière jaillit : c’est Planche pour l’humble palette en bois des logisticiens. Encore une hésitation (les Liens qui attachent les colis ? mais non c’est en général un film plastique) et ils s’accordent sur Feu qui fournit le bouquet final de la victoire 3-0 des Rouges.

Séance de VENDREDI 23/06/2023 à Servel

Le 23 juin 1959, un souffle au cœur arrachait Boris Vian à notre monde. Son époque est lointaine désormais, mais la lecture de ses aventures intemporelles continue de fasciner les générations. 64 ans plus tard, à Parties Civiles, on n’oublia pas de lui rendre hommage.

Boris Vian - Les thèmes BD - BDTheque.com

Table 1, dite « La saveur de la mort » : retour triomphal de Black orchestra sous la houlette de Mickaël qui convainc sans peine deux nouveaux adeptes amateurs de sensations fortes, Thomas et Olivier L., et le déjà convaincu François. Mais voici qu’arrivent du diable vauvert Dom et François-René. Le premier prend place pour les règles, le second se morfond d’avoir laissé passer son tour, mais François lui cède la place, pressentant en lui un futur militant convaincu, ce qui s’avèrera vrai, et évitant une potentielle mésalliance ludique entre les nouveaux venus. Ainsi constitué, le quatuor réussira à tuer Hitler, grâce à Thomas et un jet à quatre cibles, succédant à l’infortuné Mickaël, auteur d’un jet à 0 cible.

Je voudrais pas crever Non monsieur non madame Avant d’avoir tâté Le goût qui me tourmente Le goût qu’est le plus fort Je voudrais pas crever Avant d’avoir goûté La saveur de la mort..
(Je voudrais pas crever, recueil de poèmes)

Table 2, dite « Vraiment du vol » : Pas besoin d’être riche pour être heureux: voici la morale que tirera Tristan de sa victoire à The great Zimbabwe. Adrianne, elle, termina fort riche mais défaite, trahie par sa bonté à l’égard du fourbe qui, minaudant à qui mieux-mieux, avait bien caché son jeu et profita d’un objectif facile. Baptiste, troisième larron, n’y put rien non plus.

– Ah! dit Colin. Combien vous dois-je ?
– c’est très cher, dit le marchand. Vous devriez m’assommer et partir sans payer…
– Oh! dit Colin, je suis trop fatigué …
– Alors, c’est deux doublezons, dit le marchand. Colin tira son portefeuille.
– Vous savez, dit le marchand, c’est vraiment du vol.
– ça m’est égal … dit Colin d’une voix morte.
(L’écume des jours)

Table 3, dite « Une autre vie » : à Cascadia Jack emporte une partie étirée de lenteurs avec 91, devant Olivier B., 88, Xel, 84, et Fred, 75. Jack lâche alors l’affaire, et les rescapés enchaînent ensuite un Splendor que Xel, plongée dans les souvenirs, s’adjuge avec 15, devançant Olivier, 14 et Fred, 9.

Il n’y a pas de souvenirs, c’est une autre vie revécue avec une autre personnalité qui résulte pour partie de ces souvenirs eux-mêmes.
On n’inverse pas le sens du temps à moins de vivre les yeux fermés, les oreilles sourdes.

(L’herbe rouge)

Table 4, dite « Jamais fuir » : François entame avec courage le pacte faustien conclu avec Dom sur Innovation. Laminé dans une première partie (6 à 2) où son adversaire réussit l’exploit de faire deux dominations thématiques dans le même tour, il ne se défile pas et remet le couvert, faisant meilleure figure dans la deuxième où il s’incline quand même (6 à 4).

Un homme digne de ce nom ne fuit jamais. Fuir, c’est bon pour les robinets.
(Les bâtisseurs d’empire)

Table 5, dite « Ils se contentent de mots » : rien de mieux pour conclure la soirée qu’un bon vieux  Codenames. Prennent place autour de la table les Rouges (Adrianne, Dom, François) et les Bleus (Xel, Fred, Tristan).

  • Rouges 1-0 : une victoire homérique malgré quatre blancs découverts et une Marine 4 énigmatique (Tableau, Fond, Plage, Raie), grâce à l’imprudence du maître-espion des Bleus sur l’indice Coiffeur 2, qui envoie direct son équipe sur Raie, le dernier mot rouge à découvrir !
  • Rouges 2-0 : les Bleus touchent l’assassin Marche que les Rouges ont doctement évité sur l’indice Politique 2 (Droite, Guide) !
Vous savez, dit Angel, en général, on ne sait rien.
Et les gens qui devraient savoir, même, c’est-à-dire ceux qui savent manipuler les idées, les triturer, et les présenter de telle sorte qu’ils s’imaginent avoir une pensée originale ne renouvellent jamais leur fond de choses à triturer, de sorte que leur mode d’expression est toujours de vingt ans en avance sur la matière de cette expression. Il résulte de ceci qu’on ne peut rien apprendre avec eux parce qu’ils se contentent de mots.
(L’automne à Pékin)

Séance de VENDREDI 26/05/2023 à Servel

Le 26 mai 1993, l’Olympique de Marseille remportait la finale de Ligue des champions grâce au coup de tête de Boli et offrait au football français la première Coupe d’Europe de son histoire.

De Marseille, il fut question 30 ans plus tard à Parties Civiles, comme ce récit en témoigne.

Table 1, dite « Terre promise » : pour le grand retour de Neox, on papote, puis le Sub Terra 2 qu’il avait promis envoie tous les protagonistes (il y avait aussi Xel, Mickaël, Xof et Tristan) six pieds sous terre. Pour se remettre ils sont allés voir le dernier joujou du président (qui fonctionne avec du lithium extrait sous terre).

Table 2, dite « A jamais les premiers » : Arakis sort Titan – jeu imposant qui met vraiment dans l’ambiance avec son dispositif imposant : on s’y croirait presque, à extraire les ressources des entrailles du satellite de Saturne. Pour cette grande première sur nos tables, nous sommes dans le futur, l’humanité continue à envahir l’univers et à l’exploiter. Elle se prépare à s’étendre hors du système solaire devenu trop étriqué pour son développement et un gigantesque anneau-cité a été déployé autour de Titan et des corporations minières mandatées afin d’exploiter les faramineux gisements en étendant leur réseau de forages et de bâtiments. Les joueurs doivent s’y répandre comme la vérole sur le bas clergé et se remplir les soutes. Mais ils devront composer avec les autres humains avides et surtout avec le tholins, polluant, qui colle aux cales et qui ne rapporte que des ennuis. Belle découverte de ce jeu très pur (pas de dé ni de cartes ni de hasard ni d’asymétrie, un mécanisme universel mais qu’il s’agit de bien appréhender), qui voit longtemps François prendre la tête, mais c’est une illusion car il s’est lesté de tholins au passage et culmine à 93. En tête, un duel de titans oppose Arakis à Flavien et le score final les voit tous deux à 116 alors que le sparnassien s’apprêtait à sabrer le champagne de la victoire ! Mais c’est finalement Arakis qui l’emporte au départage, avec un tube de plus restant sur son plateau !

KS le 17/09] Titan - Discutons projets participatifs - Tric Trac

Table 3, dite « Duel au sommet » : Fred et Dom, arrivés tard, décident de découvrir Splendor Duel. En fait le jeu original est tout à fait potable à deux mais les lois du marché sont ainsi faites. Co-autoré par le maître autoproclamé Bruno Cathala, le jeu garde la mécanique de son parent : achat de cartes avec des jetons de couleur, la plupart des cartes fournissant un jeton permanent pour les achats suivants ; jeton or joker permettant de réserver une carte etc. Les nouveautés vont dans deux directions :

  • des options plus riches : 3 conditions de victoire au lieu de 1 avec l’ajout de couronnes sur certaines cartes et la possibilité de faire une « longue » dans une couleur. Une façon plus compliquée de prendre les jetons qui sont déposés sur une grille où il faut prendre une ligne de 3 jetons adjacents ; une fois dépensés ils finissent  dans un sac et c’est une action de jeu spéciale qui les replace sur la grille.
  • plus d’interaction et de gestion du tempo avec la possibilité de voler un jeton à l’adversaire, d’aller chercher un jeton supplémentaire au début de son tour ou bien de rejouer (déjà vu dans 7 Wonders Duel du même) et encore la décision de quand regarnir la grille avec les jetons du sac.

Dans la première partie, le marché de cartes initiales regorge de cartes rouges avec des valeurs intéressantes. Dom les construit méthodiquement et atteint les 10 points de la victoire que Fred avait un peu perdus de vue. Dans la seconde, Fred prend de l’avance sur les couronnes mais on retrouve la course aux points du Splendor original et Dom l’emporte par 21 à 16.

Table 4, dite « Campagne au long cours » : François-René, Jérôme, Olivier B et Armand continuent leur campagne ua long cours à Gloomhaven : jaws of the lion. Encore un peu de suspense pour savoir si elle sera du même tonneau de Marseille 1993….

Table 5, dite « Marseille for ever » : Table finale de Codenames qui grossit manche après manche, ralliant les joueurs restés : la première manche est efficace, les équipes trouvent leurs mots deux par deux malgré la petite hésitation des Bleus (Xel, F-R, François et Dom) devant l’indice Planeur 2 (Aile et Volant mais pas l’assassin Ficelle). A ce rythme, l’équipe Rouge (Fred, Xof, Jérôme, Mickaël) qui joue en second peut finir un tour plus tôt. On lui doit l’efficace Handisport 2 (Course et Guide). Une fois Course recouvert, Dom tente le tout pour le tout avec Bateau 4 qui révèle bien Vapeur et Pont mais échoue sur la Rivière blanche.
Les Bleus égalisent dans une seconde manche course de lenteur, au point que les maîtres-espions s’interrogent sur ne donner que des indices en 1 : s’ils donnent en 2, les équipes s’arrêtent après un mot ou bien choisissent un mot blanc (nous resterons discrets sur l’indice Champ qui était en fait un mot visible). F-R mouille sa chemise mais son Multiplicaboost 3 (Pion, Fusée, Fils mais pas Bois car le jeu est en plastique) reste incompris.Il finit par lancer un Katioucha 3 qui malgré une orthographe approximative mène sur les 3 mots manquants (Fusée, Eclat, Poste). Le maître-espion défait explique alors avoir été pris de vitesse dans l’hilarité générale.
Pour la manche décisive François évoque ses souvenirs d’enfance avec Marseille 3 (Ville, Club et Huile) ce qui n’empêche pas les Bleus de révéler un mot rouge et de commencer à douter; L’indice Rouge suivant, Tête 2, révèle Chapeau puis après quelques hésitations, l’assassin Rame (c’était Bobine), délivrant François de l’épineuse triangulation qui lui restait (Retenue, Foudre et Cafard).

Table 6, dite « Troisième mi-temps » : Un So clover final emmène au bout de la nuit François-René, Jérôme, Xel et François, qui donna lieu à quelques perplexités sur des indices comme Graisse (Baleine, Sale), Blason (Epée, Paire) ou encore Usain Bolt (Tonnerre, Trophée), mais surtout un énigmatique Alice qui donna lieu à de nombreuses conjectures – c’était (Aventure, Verger). Pour leur part Airbag (Sac, Danger), Lait (Mère, Nourriture) furent découverts sans coup férir.

Séance de VENDREDI 28/04/2023 à Servel

Jacques Dutronc est né il y a 80 ans, le 28 avril 1943. C’est donc un enfant de la guerre et non pas un boomer. Parisien installé de longue date en Corse, il a mené de front une carrière de chanteur (ses principaux succès ayant été composés sur moins de dix ans dans sa jeunesse, souvent sur des textes de Jacques Lanzmann) et d’acteur (couronnée par un César pour son rôle dans Van Gogh, il a aussi failli jouer dans les Aventuriers de l’arche perdue). Mais place aux play-boys de Parties Civiles, arrivés à toute berzingue (à vélo) : il est vingt heures, Servel s’éveille.

Table 1, dite « Opium (chanson 1987, avec Bambou) » : Excursion sur les routes de la soie avec les Voyages de Marco Polo pour OlivierB (pouvoir de Matteo Polo : dé blanc supplémentaire + 1 contrat par manche), François (Berke Khan : ne paie pas s’il utilise un emplacement occupé) et Dom (Rashid : choisit la valeur de ses dés plutôt que les lancer). Bien sûr chacun s’est plaint à un moment qu’un personnage adverse était surpuissant, c’est tout le sel de ce jeu ! François a choisi de filer comme un chameau de course jusqu’à Beijing mais sans prendre le temps de se placer dans les villes intermédiaires. Olivier peste quand il ne peut pas faire une action par manque de sous. Dom accumule contrat sur contrat (il en scorera 9) mais tarde à arriver à des villes avec des pouvoirs intéressants, il voit à chaque manche ses adversaires toucher 5 sous mais pas lui. A la dernière manche, un enchaînement ajusté au quart de poil de chameau lui permet de convertir 6 poivres + 6 chameaux en 12 PV sous le regard atterré des autres. La révélation des cartes objectifs produit des gains de points comparables, tous ont relié 2 ou 3 villes mais au total bien peu de comptoirs ont été posés. Une fois la poussière retombée et les voyageurs reposés au caravansérail, la piste de score affiche 77 PV pour Dom, 56 pour François et 48 pour Olivier qui réalise à ce moment qu’il a oublié de prendre son contrat gratuit au début de chaque manche.

Table 2, dite « L’aventurier (chanson 1974) » : Xel, Xof, Neox et F-R découvrent un Sub Terra 2 flambant neuf. C’est le cas de le dire puisque cette fois les explorateurs souterrains sont dans les entrailles d’un volcan. De l’avis général le jeu a bien plu et est suffisamment différent du premier opus. Xof a pas mal pratiqué le bouche-à-bouche mais cela n’a pas empêché une issue fatale. A la dernière minute, ils étaient dans la dernière salle, ils avaient l’artefact en main quand le volcan a explosé, entraînant une défaite collective. On ne négocie pas les lois de la géologie.

Table 3, dite « Les victimes (film 1995) » : Conquis par la partie de la semaine précédente, Thomas et Mickaël rejouent deux fois à la Bête dans une configuration 1 contre 1. Dans la première, Mickaël dévoile efficacement l’identité de la Bête-Thomas. La seconde est beaucoup plus serrée : parti du nord-ouest, la Bête-Mickaël parcourt le sud du Gévaudan en le garnissant de victimes. Au début de la troisième année, il tente un bluff alors qu’il aurait pu attendre l’automne et l’hiver, saisons dont le mauvais temps lui est favorable. Mal lui en prit, la puissance de l’analyse de Thomas et sa tactique de la « T’naille » lui font capturer deux jetons d’identité en un tour, il met fin aux agissements de la Bête qui échoue à cinq victimes du but.

Table finale dite « J’comprends pas (chanson 1974) » : Les six restants (Mickaël, François, F-R, Thomas, Xel, Dom), tous fort expérimentés, disputent un Codenames vespéral sur la boîte officielle aux mots plus ou moins inspirés. La première manche (Dom vs. François) est du grand n’importe quoi : l’un annonce Lumineux ce qui envoie sur Rayon, l’autre annonce Chef alors que le mot est présent sur la grille ! (pénalité implacable : fin du tour et l’autre équipe révèle un de ses mots). Les mots blancs se multiplient sur la grille alors que les Bleus ont du mal à décoder des indices comme « Rugbyman 2 ». Le maitre-espion Rouge se demande comment guider son équipe vers les derniers mots (malgré Chef ils ne veulent pas aller sur Indien et en plus il y a un Patron parasite qui traîne encore) : Einstein 2 révèle Génie mais pas Bureau (… des brevets de Zürich). Twist final, l’indice Télé 4 combiné à un reliquat de Rugbyman envoie les Bleus sur une Couverture assassine, mettant fin à cette manche foutraque.

Deuxième partie plus classique où les Rouges gagnent à la régulière avec des indices solides comme Tabouret 2 (Siège, Piano) et Alamo 2 (Fort, New-York) tandis que Phare 2 suscite de longs débats (Lumière mais ensuite Géant ? ou Code à cause des feux de croisement ? ou New-York mais non la statue de la Liberté n’est pas un phare destiné à la navigation et sa torche n’est pas lumineuse). En face les Bleus ont tourné (en rond) autour de la ruralité avec des indices comme Campagnard et Terroir.

Dans la dernière manche, malgré le joli Blanche-Neige 4 (Pomme, Poison, Visage, pas Château comme l’ont fait remarquer les Disneyphiles -c’est celui de la Belle au bois dormant- mais Danse pas facile à trouver) face à un Charles III 3 jugé légal (Roi, Londres, Canada et là encore pas Château malgré Windsor), les Rouges finissent pas associer Centre à Elevage 3 (et non pas Poison malgré les excédents d’azote des installations industrielles) et par l’emporter 3 à 0.

Séance de VENDREDI 03/03/2023 à Servel

Né le 3 mars 1847, fils d’un éducateur de sourds-muets, Graham Bell inventa le téléphone en cherchant un moyen de faire entendre les sourds. Il est à l’origine de nombreuses autres inventions et figure parmi les grands inventeurs du XIXe siècle. En son anniversaire, à Parties Civiles, il n’y avait pas besoin de se téléphoner pour s’entendre.

Table 1, dite « Haut débit » : à Ark Nova Tristan dynamite ses rivaux, Samuel et Mickaël, en mettant le turbo sur la fin.

Table 2, dite « Café-crème » : à Grand Austria Hotel Fred (151) survole les débats pour sa première partie. Dom (131), François (130) et Olive (102) en ont été estomaqués.

Table 3, dite « Téléphone rouge  » : le populaire Twilight Struggle fait des émules, ici Killian, qui, depuis Moscou, décroche son téléphone rouge pour entamer les hostilités avec Jack, l’américain, qui aura raison de lui.

Table 4, dite « Ligne claire » : à Dig out François-René s’impose face à une ribambele de joueurs, et un spectateur, Neox, qui n’a pas trouvé sa victoire téléphonée.

Table 5, dite « Sourds et malentendants  » : un Codenames clôt cette soirée, en version commerciale, et non domifiée.  Les bleus (Dom, François, Mickaël, Thomas) s’imposent 2-0 avec une jolie intuition sur Marianne (Coq, Timbre). En face, les rouges (François-René, Fred, Olive, Tristan) ont multiplié les signes du malentendant – en particulier dans une deuxième manche où ils se sont perdus entre un punch et un cocktail.

Séance de VENDREDI 06/01/2023 à Servel

US Capitol invaded | Cartoon MovementLe 6 janvier 2021, des milliers de partisans se réunissent à l’invitation du président sortant Donald Trump, qui les incite à se lancer à l’assaut du Capitole dans une tentative de bloquer la certification des résultats du vote du collège électoral de l’élection présidentielle américaine de 2020 et la victoire de Joe Biden, alors que le congrès des États-Unis y est réuni pour effectuer cette étape finale du processus électoral.

2 ans plus tard, Parties Civiles prenait d’assaut la maison de quartier de Servel, mais les intentions des envahisseurs furent généralement pacifiques, nonobstant certaines humeurs restées belliqueuses…

Table 1, dite « Tout reconstruire » : Londres a été dévasté par e grand incendie, et tout est à reconstruire. C’est l’objet de London, un Wallace trop méconnu et pourtant très bon, avec son mécanisme original de reconstruction de la ville, qui ne doit exclure personne et surtout pas les pauvres. Deux stratégies s’y affrontèrent : Xel, en mode fourmi, utilisa seulement 4 piles, ne fit aucun emprunt, et n’eut qu’un seul pauvre à déplorer en fin de partie. La victoire lui revient à bon droit, 77 à 74 devant Thomas, qui adopta la stratégie cigale : deux emprunts et surtout 6 piles sur son étal qui multiplièrent ses pauvres, pour une pénalité de 9 PV à la fin, qui fut fatale. Quant à François, il bâtit 5 piles dont il ne fit rien d’utile, fit 2 emprunts sans but précis et qu’il remboursa par miracle : ses 57 points sont bien suffisants pour ponctuer cette stratégie brouillonne, mais en belle harmonie avec le célèbre brouillard qui enveloppe la Tamise.

Table 2, dite « Terre à défendre » : à la table de Galileo, Lucie l’emporte d’un petit point, devançant un aréopage de boomers (Jérôme et des deux Olivier), ce qui démontre une fois encore que, quand il s’agit de préserver la planète, les jeunes ont beaucoup à nous apprendre.

Table 3, dite « Capitulation en ordre » : Première sortie de Quartermaster 1914, dérivé du jeu équivalent sur la seconde guerre mondiale qui a déjà été vu une dizaine de fois à PC. Pour rejouer le conflit on a F-R (Autriche-Hongrie+Ottomans), Frank (Allemagne), JiBee (France+Italie), Dom (Royaume Uni+USA) et Christophe (Russie). Le jeu garde les principes de son cousin avec ses decks de cartes dont la taille et la composition reflètent les forces et les caractéristiques des parties au conflit. Il enrichit l’ancien mécanisme des cartes « Riposte » en permettant à chaque tour, en plus de son action principale, de jouer une carte face cachée devant soi : elle pourra être utilisée soit pour faire perdre 1 ou 2 cartes à un adversaire (en action bonus), soit au cours d’un combat pour défendre ses troupes et éviter leur élimination (sauf si l’attaquant contre-attaque lui même). On peut même la reprendre en main ce qui permet de bluffer et de changer de tactique en cours de partie.

La guerre a commencé par une expansion allemande à l’ouest : après une prise rapide de Paris, les français ont été réduits à l’impuissance mais les italiens ont résisté dans les Alpes sans être victimes de la flotte austro-hongroise déployée en Adriatique. Les russes et les autrichiens ont rapidement occupé toute l’Europe de l’est en s’affrontant sporadiquement. Les anglais, après avoir déployé deux flottes, ont mené des guerres économiques douloureuses contre l’Allemagne, la forçant à défausser une douzaine de cartes. Après voir réussi à défendre avec succès la Belgique, les allemands ont fini par abandonner ce front faute de cartes « construire une armée ». C’était le début de la fin, les territoires ont commencé à changer de camp sous la poussées de français revigorés puis l’écart aux points à se creuser une fois que toutes les cartes allemandes ont été épuisées. Une capitulation russe valant 5 PV a précipité la fin de la partie : avec une avance de 14 PV, les puissances alliées l’ont emporté au 15e tour.

Table 4, dite « Assauts et édifices » : première sortie sur nos tables pour Tiletum, nouveau jeu de la paire d’auteurs Luciani (Barrage, Grand Austria Hotel) / Tascini (Teotihuacan, Marco Polo), déjà vue en duo, entre autres sur le mystique Tzolk’in. Un jeu où la finalité est de combiner construction de maisons, cathédrales, blasons et colonnes, et où la patte des auteurs saute aux yeux. La mécanique de base est un draft de dés placés le long d’une roue : quand on prend un dé, sa position indique l’action qu’on va faire, sa couleur indique la ressource qu’on va recevoir, son chiffre indique combien de ressources on va recevoir de ce type, et la différence entre son chiffre et 7 indique la force de l’action ! Donc beaucoup d’éléments à surveiller, d’autant que les couleurs des dés et des ressources correspondantes sont légèrement différentes et proches à la fois des autres ressources ! Mickaël s’adjuge cette partie inaugurale devant Fred, Benjamin et le jeune Paul.

Table 5, dite « Mystique » : la table 1 enchaîne sur un petit Vodoo prince que François croit remporter à la dernière manche, comptant sur la coopération avisée de Thomas, mais celle-ci ne vint point car il termine dernier, et c’est Xel qui l’emporte 25 à 23, Thomas (17) finissant envouté par ce duel au sommet.

Table 6, dite « Un mariage et des enterrements » : rien de mieux pour conclure la soirée et commencer l’année nouvelle qu’un nocturne Codenames. Prirent place autour de la table les Rouges (Xel, Dom, Thomas, Jibee, Xof, Fred) et les Bleus (François, Paul, Franck, François-René, Benjamin).

  • Bleus 1-0 : une histoire d’eau se termine en naufrage, Jibee apprenant à ses dépends que l’indice Flotte peut faire penser à Eau plus qu’à Baleine
  • Bleus 2-0 : après une polémique sur un indice douteux Paris-Roubaix (Route, Pavé, Ville, Plateau), suite à un conciliabule en forme de quiproquo sur sa validité entre maîtres-espions, les Rouges se fourvoient sur le dernier mot, Grammes restant incompris pour Colle et Balance, tout autant que le précédent Mandale (Colle, Balance), qui eut l’audace de prendre les noms pour des verbes, et se termina par le choix du Pain, un indice que recherchaient déjà au coup d’avant le camp adverse avec Pizza.
  • Bleus 2-1 : encore un choix malheureux d’indice : après un début sur les chapeaux de roue avec l’indice Porno – qui ne visait pas Cœur, malgré la remarque candide d’un des protagonistes  (« Vu ce qu’ils  font, ils doivent être très amoureux »), les Bleus perdent avec Panache en se prenant pour Ravaillac : sur Henri IV, ils avaient bien identifié le Pot de la poule, mais aussi et surtout l’assassin Palais !
  • La partie se conclut sur un 2-2, l’assassin étant encore une fois choisi (Guide pour Tribu au lieu de Suisse) !

Séance de VENDREDI 23/12/2022 à Servel

Le 23 décembre 1588, Henri de Lorraine, duc de Guise, est assassiné sur l’ordre d’Henri III qui l’avait convoqué sous prétexte d’un prochain déplacement. Guise pense que le roi va enfin le nommer connétable. Alors que le duc passe dans la chambre du roi pour se rendre à ce cabinet, il tombe dans un guet-apens : huit membres de la garde personnelle du roi se ruent sur lui pour l’exécuter. Le duc parvient à riposter et blesser quatre adversaires avant de s’effondrer, percé d’une trentaine de coups d’épée et de dagues, le sieur de Loignac l’achevant en lui enfonçant son épée dans les reins.

Son corps est confié à Richelieu, grand prévôt de France, qui par commandement du roi, le fait dépecer par le bourreau puis brûler à la chaux vive avant que ses cendres ne soient dispersées dans la Loire. Le même jour sont arrêtés sa mère Anne, son fils Charles. Son frère Louis est exécuté puis brûlé, les cendres jetées à la rivière le lendemain. Quoique apocryphe, un célèbre mot historique est prêté à Henri III. Voyant étendu à ses pieds le corps de son ennemi qui mesurait presque deux mètres, le roi se serait exclamé : « Il est plus grand mort que vivant ! ».

À la tête d’un puissant réseau nobiliaire, le duc était devenu populaire pendant les guerres de Religion, se posant en défenseur de la foi catholique. Après avoir participé au massacre de la Saint-Barthélemy (1572), il s’illustre à plusieurs reprises sur le champ de bataille en combattant les protestants. Chef de la Ligue catholique (1584), il aspira à gouverner la France et réduire l’influence politique du parti protestant en France, en vertu du principe de catholicité de la couronne.

Sa mort provoquera indirectement l’assassinat du roi, qui meurt des suites de ses blessures 2 août 1589, après avoir été poignardé par Jacques Clément, moine dominicain ligueur, qui le considérait ennemi déclaré du catholicisme depuis qu’il avait commandité l’assassinat.

Quelques 434 années plus tard, la concorde régnait à Parties Civiles, alimentée par de savoureuses douceurs (vin chaud et gâteaux de Noël de Marie-Anne, fondant au chocolat de Frank), comme un avant-goût de Noël.

Table 1, dite « Guet-apens » : Comment résister à un Brass:Birmingham de Noël ? Aussitôt l’offrande émise par Thomas, les places s’arrachèrent pout tomber dans son guet-apens, et pourtant, les trois autres (Marie-Anne, Xel, Gilles) n’étaient pas venus faire de la figuration. Tous terminèrent entre 130 et 150, laissant cependant la précédence à la marque jaune de l’heureux propriétaire du jeu.

Table 2, dite « Exécution sommaire » : Yona, Dom, François et Vincent redécouvrent l’excellent Dune imperium – un jeu où le timing est important car la fin de partie se déclenche sur l’arrivée au score de 10 points de prestige. C’est ce que compris d’emblée François, qui asséna un rythme d’enfer à cette partie, s’octroyant rapidement le troisième meeeple personnel, gagnant régulièrement de lucratifs combats, et délaissant stratégiquement le marché des cartes. Ce blitz krieg culmina dans un combat homérique au dernier tour, où il écrasa l’ultime combat, pourvoyeur de 2 points de prestige, y déployant pas moins de 28 forces armées, 12 de plus que son poursuivant immédiat. Dom, 7, Yona et Vincent, 6, n’eurent pas le loisir de mettre fin à l’inexorable issue.

Table 3, dite « Dagues aiguisées » : dans le huis-clos en tête-à-tête de Twilight struggle Mickaël, à la tête des Russes, dame le pion à Frank l’américain, qui rata tous ses tirs : il ne suffit pas d’avoir les meilleures dagues, encore faut-il les aiguiser avec soin.

Table 4, dite « Patience et longueur de temps » : unis dans la quête d’un Massive Darkness François-René, Paul-le-jeune, et Olivier B se sont adjugé de justesse une victoire au long cours.

Table 5, dite « Loi salique » : La popularité de Scout ne se dément pas, et la table 1 met à profit sa fraîche connaissance du jeu pour remettre le couvert. Deux parties que Xel s’adjuge avec les excellents scores de 43 et 46. Venant après les vainqueurs masculins des deux séances précédentes, cette percée féminine brise la loi salique qui commençait à poindre.

Table 6, dite « Plus grands morts que vivants » : Cette soirée d’avant Noël ne pouvait se conclure sans un nocturne Codenames. Prirent place autour de la table les Rouges (François, Dom, Mickaël, petit Paul) et les Bleus (Frank, Yona, Vincent, François-René). Dans la première manche, François surprend par sa lenteur à imaginer les bonnes combinaisons, et son équipe perd sur le fil, faute d’avoir décrypté la pourtant splendide triangulation finale sur Bois 3 (Bouteille, Corde, Canne). Mais les Bleus chutent immédiatement après, l’assassin Tour étant touché dès le premier mot pour l’audacieux Magellan 6 lancé par l’intrépide Vincent. Cette défaite éclair donne lieu à un remake par les deux mêmes maîtres-espions, et Dom se met en phase avec ses partenaires, après un débat homérique sur Anorak (poche, neige, et non pas voile, défendu mordicus par le jeune Paul), mais cela ne suffit point, Vincent concluant sur un Moreno 1 pour Puce. Puis égalisation des Rouges à 2-2 sur un parcours maîtrisé par Mickaël, aidé d’une grille favorable.  La dernière manche se conclut par un deuxième assassin, Noyau, touché par les Bleus à l’issue d’un débat intense entre les ressorts intimes de la Physique (le noyau) et de la Chimie (l’électron). Deux fois morts avant l’heure, les Bleus ont fait preuve de panache, et terminent plus grands morts que vivants.

Séance de VENDREDI 18/11/2022 à Servel

Quatre tables dans deux salles et de nombreuses averses pour cette soirée de jeux qui dura fort tard en cette première nuit froide. La température dépassa rapidement 19°C mais juré, ce n’était pas le chauffage mais les cervelles overclockées de participant(e)s joyeux et concentrés.

Rappelons enfin que Dimanche on joue, au même endroit à partir de 14h.

Table 1, dite « moyenâgeuse » : Il avait été beaucoup joué en 2011-2012 mais après une apparition en 2015 n’avait plus fréquenté les tables de Parties Civiles. Revoici Ora & Labora, jeu habile de gestion du maître Uwe Rosenberg où on développe son territoire au moyen-âge, avec une abbaye et toutes sortes de bâtiments qui produisent et transforment une quizaine de ressources différentes. Le jeu présente des aspects originaux : la roue de ressources comme dans la Route du Verre mais fonctionne différemment, la possibilité d’activer moyennant paiement un bâtiment adverse avec un meeple adverse.

Pour cette redécouverte on choisit le mode France (tout est biface, il y a aussi  l’Irlande) et la partie courte en 12 tours où les ressources tombent généreusement du ciel (d’ailleurs à la fin tout le monde nageait dans les tuiles). Les règles sont simples mais on ne peut pas tout faire, il faut choisir et bien planifier ses productions ainsi que ses achats et placements de bâtiments, il y a un aspect spatial dans son développement territorial.

Les axes stratégiques choisis par chacun(e) se reflètent dans le décompte des points : Marie-Anne a maximisé l’effet de ses 5 agglomérations  (85 PV), Dom a acheté les bâtiments les plus riches en PV (84 PV malgré l’art de la redoutable M-A de lui chiper sous le nez ceux qu’il convoitait) et Xel qui a fait produire une merveille à 30 points par M-A domine sur les tuiles ressources (50 PV). Quand on fait les sommes le résultat final donne Dom vainqueur (164), Marie-Anne (153), Xel (136) et François (126). Maintenant que tout est bien calé dans les têtes, nous sommes prêts pour la version longue avec 24 tours, plus de meeples et des ressources qu’il faudra se fatiguer à aller chercher. Finie l’abondance, quoi.

Table 2, dite « looongue » : Olive, Samuel, Mickaël et Arakis découvrent Boonlake, un jeu d’Alexander Pfister qui rappelle (peut-être) son Great Western. Très longue partie dont pour l’instant nous ne savons rien.

Table 3, dite « baffable » : Frank et Evan s’affrontent à coup de dés et de monstres dans King of Tokyo. Partie probablement courte dont pour l’instant nous ne savons rien.

Table 4, dite « semi-héroïque » : Massive Darkness mérite son nom, une grosse boite avec du matos dedans. Ce soir c’est la Saison 2 qui est inaugurée par OlivierB, F-R, Neox et Gilles, la première avait été vue en 2017. Ils ont eu le temps de jouer deux scénarios de ce dungeon crawler coopératif, tous deux s’achevant par une victoire des aventuriers. Bon, on me dit que pour le second la tactique gagnante a consisté à s’enfuir au bon moment. Ce qui compte, c’est le résultat, non ?

Table 5, dite « vertueuse » : Début de soirée avec un quasi-classique, Architectes du Royaume de l’Ouest, pour Baptiste (grand fan de la trilogie), Tristan et Steven. Déroulant une stratégie le conduisant au sommet de la cathédrale en cumulant les points de vertu, c’est Steven qui s’impose. Tristan et Steven remettent ça avec un duel de Twisted Fables. A ce deckbuilder très asymétrique, Tristan (Belle au bois dormant à catogan) l’emporte de peu sur Steven (Petite fille aux allumettes apparemment mouillées).

Table 6, dite « apothéotique » : Les tables 1 et 4 fusionnent pour le Codenames final. Faute de la version maison c’est avec la boîte Iello qu’on jouera. Les trois manches des Bleus (F-R, M-A et V-H-N) et des Rouges (François, Gilles et Xel) ont été serrées, avec de belles remontées et parfois une tendance à trouver un mot adverse par tour. A un partout c’est la paire Xel/Dom qui va trancher la partie. La première égare son équipe avec Empereur 3 (pour Pingouin, Guide et Classe), elle avait négligé Palais. Le second voit juste avec Pupille 3 (Iris, Vision et Noir). On se retrouve cependant à 7-6 , il reste deux mots à trouver pour chaque équipe ; le Démasqué 2 bleu révèle Espion puis Prise (au lieu de Tuile). Les rouges ont leur chance : leur Gambas 2 les mène à Orange puis, suite à de longs conciliabules, à Licorne (en partie pour une sombre histoire de Kim Jong Un) au lieu de Classe (peut-être que Metro 2 aurait mieux fonctionné). Les Bleus peuvent alors conclure.

Séance de VENDREDI 07/10/2022 à Servel

Le 7 octobre 1895 vient au monde Maurice Grevisse quelque part en Belgique. Sa langue maternelle est un dialecte et il fait l’apprentissage du français à l’école primaire où il se destine à devenir instituteur. Après avoir commencé à enseigner, il se lance dans la rédaction d’une grammaire française qu’il aura toutes les peines du monde à faire publier. Aujourd’hui pavé de 1700 pages, Le bon usage est un ouvrage de référence pour qui aime la langue française.

Table 1, dite « Superlatif absolu » : François raconte la partie de Pax Pamir (Ed. 2) : Fred attire dans ses filets, outre François, déjà adepte, deux nouveaux combattants, Olive et Samuel. Dans la rivière de cartes,  des partisans afghans attirent les regards et bientôt, tout le monde en choisit l’allègeance ! Dans cette séquence initiale, la faction afghane réussit évidemment sa domination, et François et Olive se partagent 4 points. Frédéric tente alors une diversion et devient britannique, Olive russe, mais rien ne résiste à François qui, fidèle aux pachtouns, enquille une deuxième domination …et toujours sans combat ! Quand arrive la troisième carte, François prend les choses en main, et, muni d’un tableau puissant, balade ses espions, fomenté des trahisons, achete des diamants …et lorgne sur une carte évènement qui abaisse le seuil de domination à deux, pour aussitôt s’en emparer. Samuel, jouant avant lui, n’a pas réalisé le danger, et François achète la troisième carte domination, parachevant son triomphe. Il l’emporte avec 14, laissant Olive à 6, Samuel à 5, et Fred à un impensable 0 dans cette partie inédite qui ne connut aucun combat !

Table 2, dite « Genre des noms animés » : maxi-table de The Thing avec Xel, Thomas, F-R, Yvan, Kilian, Evan, NicoH, Lowan et l’extension du jeu. Thomas est la Chose et très vite il mord Lowan. Ce dernier va ensuite semer ses germes en laissant assez de traces pour se faire confondre. Croyant l’affaire réglée, les autres déroulent leur plan et finissent par se regrouper pour monter dans l’hélicoptère. Bien que jugé un peu suspect, Thomas est accueilli à bord, pour le malheur des autres passagers irrémédiablement contaminés. Les affichettes indiquaient pourtant que le port du masque était recommandé. Les restants patientent ensuite en disputant deux petits Red 7 remportés par Evan et ???.

Table 3, dite « Attribut du sujet » : et pourquoi pas un classique ? une partie d’Agricola (version 2016) rassemble Tristan (enthousiaste), Dom (motivé, une partie à son actif il y a 7 ans), Mickaël (intéressé, y a joué il y a longtemps) et Stéven (curieux, découvre le jeu). Comme toujours, pas mal de stress pour arriver à nourrir sa famille de fermiers lors des 6 phases de récoltes, surtout quand l’action qui avait été prévue est prise par un autre joueur. Mais nos joueurs cultivés parviennent tous à éviter l’infâmante mendicité (-3 PV) qui sanctionne un manque de nourriture. Le début de la partie voit une ruée vers les cartes Savoir-Faire que Tristan construit comme un métronome, prenant de l’avance sur l’agrandissement et l’amélioration de sa longère (c’est le seul qui finira au max avec 5 pièces en pierre). Mickaël et Stéven construisent des paturages, manifestement destinés à accueillir les quatre moutons accumulés sur le plateau. Sauf que Dom les passe au barbecue pour nourrir sa famille. Tristan et lui sont les premiers à agrandir la famille en milieu de partie, ils seront les seuls à finir avec 5 fermiers. En fin de partie Tristan influence Stéven à son profit et ne laisse aucune parcelle en jachère. Connaissant bien le mode de scoring, il est bon partout et finit avec 41 PV. Dom, plus inégal mais avec 10 points sur ses nombreuses cartes, le talonne à 40 PV. Stéven (31) et Mickaël (25) complètent la feuille de score. La prochaine fois il faudra essayer le draft des cartes.

Table 4, dite « AOpposition » : calmement et toute la soirée, Baptiste et OlivierL en découdent du côté de Guadalcanal autour d’une table de Bolt Action de belle allure.

Table 5, dite « Phonétique syntactique » : un Codenames en point d’orgue de la soirée avec des Rouges (Xel, F-R, VHN) face à des Bleus (Thomas, François, Tristan, Stéven). La première manche finit serrée après que, toujours romantique, F-R associe Pieu à l’indice Amoureux 2 (qui visait Fou). Les Rouges ont du mal avec Embastille 2 (Prise, Coffre) tandis que les Bleus ratent Tissu pour Drapeau 2 ce qui permet aux Rouges de gagner après un dernier raisonnement à-propos de la paire Xel/F-R. Dans la seconde manche, le Elton John 4 de François perd son équipe (Londres, Piano mais ils manquent Plume et Talon) qui, avec l’indice Serveuse 2, offre ensuite Verre sur un plateau. Sans forcer son talent F-R finit avec deux indices en 1, concluant la partie sur un 2-0.

Table 6, dite « Passsé surcomposé » : ils devaient avoir faim de jeux Olive, Fred et Samuel puisqu’ils repartent pour un gros jeu en l’occurence Châteaux de Bourgogne, un classique qui fit les grandes heures de Saint-Elivet mais n’avait pas été vu depuis 2014. Fred a pris la tête en milieu de partie pour s’envoler au score sur le final. Il a bien développé son duché et a réussi à prendre plusieurs tuiles bonus constatant  le fait qu’il a complété  tous les districts d une même couleur sur son plateau. Samuel qui découvrait a eu un peu peur de prendre une raclée au départ mais a recollé à la marque pour finir sur ces scores : Fred 187  PV, Olive 163 et Samuel 162.

Séance de VENDREDI 19/08/2022 à Servel

Disparu le 19 août 1662 des suites d’une maladie complexe et qui donnera lieu à beaucoup d’hypothèses posthumes (« insuffisance rénale chronique avec suspicion de maladie polykistique des reins et présence de lésions vasculaires cérébrales, complications de thrombose », diront des médecins des années 1970), Pascal ne put achever son travail théologique le plus important : un examen soutenu et logique de la défense de la foi chrétienne, au titre original Apologie de la religion chrétienne.

blaise pascal | Alternate TutelageAprès sa mort, de nombreuses feuilles de papier sont trouvées lors du tri de ses effets personnels, sur lesquelles sont notées des pensées isolées, feuilles regroupées en liasses dans un ordre provisoire mais parlant. La première version de ces notes éparses est imprimée en 1670 sous le titre Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets. Elles deviennent très vite un classique. Parce que ses amis et les disciples de Port-Royal sont conscients que ces « pensées » fragmentaires peuvent mener au scepticisme plutôt qu’à la piété, ils cachent les pensées sceptiques et modifient une partie du reste, de peur que le roi ou l’église n’en prenne offense alors que la persécution de Port-Royal a cessé, les rédacteurs ne souhaitant pas une reprise de la polémique. Il faut attendre le XIXe siècle pour que les Pensées soient publiées complètement et avec le texte d’origine, tirées de l’oubli et éditées par le philosophe Victor Cousin.

Elles sont considérées de nos jours comme l’une des pièces maîtresses de la littérature française. En présentant ses observations sur un chapitre, Sainte-Beuve considérait ces pages comme les plus fines de la langue française. Will Durant, dans son onzième volume de l’Histoire des civilisations, le juge comme « le livre le plus éloquent en français ». Dans les Pensées, Pascal présente plusieurs paradoxes philosophiques : infini et néant, foi et raison, âme et matière, mort et vie, sens et vanité — apparemment n’arrivant à aucune conclusion définitive sans l’appui de l’humilité et de la grâce. En les rassemblant, il développe le pari de Pascal, dont l’argument est qu’une personne rationnelle a tout intérêt à croire en Dieu, que Dieu existe ou non. En effet, s’il n’existe pas, croyant et non-croyant ne risquent rien. Par contre, si Dieu existe, le croyant gagne le paradis tandis que le non-croyant est enfermé en enfer pour l’éternité.

360 ans plus tard, à Lannion, on pensait, on pariait, et certains durent même prier in petto.

Table 1, dite « Infini et néant » :  à cette table de Northguard, on tenta jusqu’au bout de la nuit de rattraper Fred. Quête vaine, car l’affaire fut rondement pliée: touchant à l’infini, avec le score éclatant de 74, il s’offre une victoire nette et sans bavure sur Olivier B, 45, Samuel, 29, et Fabrice, 26, tous trois proches des limbes du néant.

Table 2, dite « Foi et raison » : le festival interceltique se prolonge sur cette table d’Inis, un jeu de conquête territoriale avec conditions de victoire multiples (être présent dans 6 territoires, dominer 6 clans, avoir un clan auprès de 6 sanctuaires) et qui donna lieu à des calculs savants à l’aube du dernier tour, où trois joueurs (Nicolas II, François, Axel) étaient à une coudée de la victoire avec 5 /6 sur l’une des conditions. Mais Dom, fin manœuvrier, était le seul à avoir ses clans dans des terres pourvues de 6 sanctuaires. Combiné à un draft de cartes où règne un aléatoire savamment dosé (on se passe les paquets de cartes à tour de rôle), ce mécanisme original de fin de partie crée une incertitude aussi forte qu’un pari de Pascal sur ce que peuvent faire les autres joueurs – pour ne pas dire un chaos imprévisible, que seule une connaissance raisonnée des cartes, ou bien un acte de foi, permet d’apprivoiser.

Table 3, dite « Mort et vie » : à Sub Terra, Xof, Killian, Mickaël et Olivier L ne réussissent à préserver que 2 survivants, quand il en fallait trois.

Table 4, dite « Âme et matière » : dans l’univers de Burgle Bros 2 – Opération casino, Xel, François-René et Vincent offrent un accueil personnalisé à Madeline, qui découvre nos tables : erreurs de règle, tuile coffre piochée en dernier ont fait tourner la quête collective au fiasco d’une matière mal révisée. Mais, dans le jeu comme dans le voyage, c’est au moins autant le trajet que le point d’arrivée qui fait le bonheur des âmes à la faveur du temps partagé.

Table 5, dite « Sens et vanité » : on ressort pour finir le classique Codenames, pour une partie qui restera dans les annales par les faits d’armes des espions (indice assassin « Opération » direct après un coup de dés fatal pour le départager avec «  »Guide », bien plus logique pour l’indice GPS, coup unique qui entérina la seule manche victorieuse des bleus), mais aussi des maîtres-espions, à l’image de la manche 2 où Vincent perdit totalement ses partenaires avec les indices Dalhia, BlitzKrieg et Thon. La victoire 3-1 des rouges fut scellée sur la dernière manche, où François-René lance le machiavélique « Multiplication 0 », qui oriente les bleus vers la conclusion que Signe est le mot assassin, alors qu’il s’agissait du dernier mot bleu. Dom aura beau lancer un indice plein de sens (Paraphe, pour Plume et Signe), le piège s’était refermé, les bleus regardant ailleurs, tout à leur vanité d’avoir cru identifier l’assassin, touchant donc Feuille plutôt que Signe.