Séance de MARDI 26/08/2025 à Servel

Par bien des aspects, Antoine-Laurent de Lavoisier était un pur produit de la classe dominante d’ancien régime. Fils d’un riche avocat parisien et né en 1743, il étudie aussi le droit mais son intérêt le pousse vers les sciences naturelles (météorologie, géologie) ce qui le mène (à 24 ans !) à une élection à l’Académie des Sciences. Il achète une charge de Fermier Général, c’est à dire des parts dans une société privée à qui le roi a délégué la collecte des impôts (sans trop s’interroger sur les méthodes employées). C’est une fonction au carrefour de la vie politique et économique, et il utilise le temps et l’argent qu’elle lui laisse pour mener des recherches scientifiques, en particulier sur la combustion et la composition de l’air où il identifie oxygène et azote. Représentant d’une noblesse éclairée et influencée par les Lumières, il s’intéresse aussi aux questions d’économie et de financement du pays. En 1775 il s’ajoute la casquette de régisseur des poudres, poste qui combine la science et la gestion d’une activité industrielle. Ayant acquis un domaine agricole près de Blois c’est tout naturellement que ce notable représente la noblesse aux Etats Généraux convoqués en 1788. A la Révolution, il s’engage en faveur d’une monarchie constitutionnelle mais son rôle détesté de fermier général le rattrape sous la Terreur : il est arrêté et guillotiné en 1794. Son oeuvre scientifique est considérable : travaux sur la chaleur et l’oxydation, étude physiologique de la respiration, classification des éléments et établissement de bilans de masse précis de réactions chimiques démontrant que si les espèces chimiques changent, la masse de matière globale est préservée. A ce titre il est souvent présenté comme un fondateur de la chimie moderne.

Il faut aussi parler de sa femme, Marie-Anne Pierrette Paulze. épousée à 13 ans (le mariage arrangé d’une préadolescente, qui est condamné quand c’est aujourd’hui et ailleurs, était dans l’ordre des choses ici et il y a deux siècles…). En plus de tenir salon, elle est une véritable assistante scientifique. Elle se forme à la chimie et aux langues, réalise d’innombrables dessins pour les publications de son mari, consigne le résultat des expériences et traduit la littérature scientifique étrangère. Le couple est représenté sur un fameux tableau de David aujourd’hui au Met tandis que certains des instruments de Lavoisier sont encore visibles au musée des Arts & Métiers.

Table 1, dite « Réaction explosive » : La table de F-R fait le plein pour un Quartermaster General. On y rejoue la deuxième guerre mondiale entre deux équipes. L’axe (Italie: Nicolas II, Allemagne: François-René, Japon: Elie) s’oppose ainsi aux alliés (URSS: François, USA: Steven, Angleterre: Armand), à coup d’occupation de territoires, batailles, de manœuvres de guerre économique et de cartes ripostes. Mais surtout, on joue avec les cartes Prélude. Antérieure à la guerre, comme son nom l’indique, cette phase de jeu permet surtout de se constituer, pour les plus chanceux, un puissant arsenal de cartes utilisables à loisir dans la vraie bataille comme une action gratuite moyennant la défausse d’une carte, et vont l’orienter de manière décisive. Italie et URSS sont les perdants de cette phase, la faute à une attaque de l’Italie qui oblige les soviétiques à réagir et chacun amincit son deck de trois cartes. Mais pour les autres c’est un festival, et notamment l’Angleterre qui bâtit une forteresse de cartes Riposte digne de Fort Knox, réduisant à zéro les velléités allemandes. L’armée rouge s’installe rapidement en Ukraine puis en Inde, engrangeant tranquillement 6 PV à chaque tour, le Japon en fait presque autant à la faveur d’un pacte mutuel de non-agression dans le Pacifique. Mais l’américain, entré tardivement en ordre de marche, grignote lentement les bastions nippons, et comme l’Allemagne étouffe sous le joug anglais et que l’Italie rend vite les armes, broyée qu’elle est par la double tenaille britannico-soviétique, l’hallali ne tarde pas à tomber peu après la mi-partie. Avec 39 PV (contre 30 requis), les alliés emportent une victoire inéluctable.

Table 2, dite « Éléments métalliques » : Ewen se jette à l’eau (ou au fond de la mine) et rejoint le gros jeu du soir : Kutna Hora avec Xel et Fred. Voyage vers l’Est et le passé, politique et énergétique : plutôt que d’aller au charbon à la recherche d’énergies fossiles, Xel préfére se consacrer à une ressource renouvelable: la bière (aka bioéthanol). Elle vit cette option stratégique validée par une victoire sur le fil, 69 à 68 contre Fred. Le jeune Ewen n’a pas démérité avec 59.

Table 3, dite « Cherchez la femme » : Caroline, Faline et VHN enchaînent deux parties de Forêt Mixte que la première ne connaît pas encore. Faline ne fait pas de quartiers et domine les deux fois, en arrivant à scorer correctement dans les trois domaines (arbres, haut/bas, droite/gauche). Dans la première partie, ce sont les marronniers et la combo lynx/chevreuil qui l’amène à 216 PV devant Dom 171 et Caroline 111. Cette dernière jure qu’elle ne fera plus ses erreurs de débutante mais la seconde partie est bien plus courte compte tenu de la position des cartes Hiver. Les trois joueuses visent les papillons, jamais une bonne idée de chasser les mêmes cartes, et c’est encore Faline qui vire en tête avec 6 espèces différentes car on joue avec l’extension. Quant à Dom , il a bien 3 chauves-souris mais réalise au décompte qu’il y en a 2 identiques, celui-ci il vieillit mal. Tout compte fait, le boulevard collé par Faline est encore plus long, 162 PV pour la reine de la forêt contre 98 à Dom et 88 à Caroline.

Table 4, dite « Intuitions et déductions » : En fin de soirée, la table 3 choisit de terminer par un So Clover qui attire successivement François puis François-René. Certains y avaient joué vendredi, cette fois on n’a pas vu les mêmes errances : toutes les grilles ont été trouvées en 1 ou 2 essais après quelques intéressantes et joyeuses discussions, par exemple sur le ruissellement et la vraie nature du mois de février.

Séance de VENDREDI 22/08/2025 à Servel

En cette fin d’été, une soirée à 6 tables avec des habituel(le)s, des retours de vacances, des avant-la-rentrée-universitaire et un revenant.

Table 1, dite « Encornée » : Mickaël, Stéven et BenjaminG partent pour un Ark Nova (avec extension) ; c’est Stéven qui gagne grâce entres autres à un requin-taureau.

Table 2, dite « Insurrectée » : Younaël, Elie et Elouann découvrent un jeu rare italien en V.O : Una Vittoria Impossibile qui retrace en mode coopératif la lutte des habitants de Parme qui en 1922 ont barricadé leur ville contre une déferlante de chemises noires. Le jeu semble intéressant mais pas facile, le groupe essuie deux défaites successives. Il est possible qu’ils aient joué au préalable à autre chose avec Frank.

Table 3, dite : « Pas serrée » : Marc et Olive remettent le couvert sur le mega-jeu Andromeda’s Edge : défaite nette pour le second qui repart contrarié sur le score de 118 à 264.

Table 4, dite « Serrée » : François, Christophe, Caroline et VHN ressortent du placard (nouvellement rangé !) Galileo Project qui  n’avait pas vu le jour depuis deux ans et demi. Un jeu de développement peu original, sans interaction et au beau matériel où on progresse sur 4 pistes différentes, chacune accordant pouvoirs croissants en points en fin de partie. Il est nourri par un double marché de personnages (qui donnent de l’influence, une des 3 ressources du jeu) et de robots (qu’on acquiert avec de l’influence). Les règles sont logiques, il y a juste beaucoup d’icônes à ingurgiter. François ouvre par un joli coup en s’emparant d’un objectif à 6 PV tandis que Christophe accumule les technologies. Dom rushe la fin de partie en mettant en jeu son dixième robot mais cela ne lui profite pas : impossible de savoir qui mène avant le décompte et c’est François, aidé par ses 4 personnages scorant en fin de partie, qui domine le pack avec 68 PV devant Xof 64, Dom 63 et Caroline 45.

Ils poursuivent sans Christophe par trois parties de So Clover que Caroline découvre. Un peu d’ajustement est nécessaire, pour sa première tentative aucun des choix des deux autres ne s’avère correct mais le deuxième essai est presque bon. Dès la seconde partie cela va mieux et on voit même des grilles reconstituées au premier essai. Dans la troisième, on vise un grand chelem puisque les grilles de Caroline et François sont trouvées sans coup férir. Espoirs envolés avec la grille de Dom qui se heurte aux errances zoologiques des deux autres, culminant avec ce cri de François : « un ornithorynque, c’est un mouton avec une carapace ! » (il fallait lui associer Griffe et Mare). Malgré une consultation de dernière minute de F-R, c’est l’échec.

Table 5, dite « Décollée » : Fred, OlivierB et NicolasII découvrent un nouveau gros jeu dans une TRES grosse boîte, From the Moon. Un Kickstarter de 2023 avec du placement d’ouvrier, du développement en produisant des ressources, etc. Il s’agit de construire des vaisseaux pour s’échapper de la lune et aller sauver la terre (WTF?). Le jeu n’a pas atteint la dernière manche, sur la stratégie d’Olivier qui avait de l’avance au niveau des points de victoire et des gains qu’il pouvait espérer en fin de partie et voulait mettre fin à la partie, ce qui lui a bien réussi. Jeu où l’on place ses ouvriers dans un rover qu’on envoie sur la lune pour récolter des ressources et réaliser des actions, en fonction des ouvriers qui sont dans le rover ! et c’est bien là la subtilité, on créé des groupes d’ouvriers, mais tous vont-ils pouvoir réaliser une action ? Olivier a été le meilleur gestionnaire sur la récolte des point de victoire que l’on pouvait glaner sur ce jeu et en tant que possesseur du jeu face à 2 novices, la logique de l’expérience a été respectée.

Table 6, dite « Endiablée » : Une table enthousiaste (F-R, Gilles, Xel, Julien & Marie) se lance dans un Nemesis. La partie a été longue mais mémorable si on en croit les exclamations et les rires parvenus aux autres tables. F-R a été démasqué comme le capitaine-traître qui veut la destruction de son vaisseau, Julien a été perdu en route et Xel s’est spécialisée dans la production de bruits divers attirant l’attention des aliens.

Séance de MARDI 29/07/2025 à Servel

J.R.R Tolkien a commencé à écrire Le Seigneur des Anneaux en 1937, juste après le succès de son livre pour enfants Le Hobbit. Il travaille une douzaine d’années sur son épopée de la terre du milieu et le gros bouquin est finalement divisé en trois tomes dont la publication s’étale sur une année, le premier volume La Communauté de l’Anneau arrivant en librairies le 29 juillet 1954. C’est une oeuvre majeure de la littérature de l’imaginaire, chère à de nombreux joueurs de jeux de plateau et de rôle (les auteurs de Donjons & Dragons ont fait de multiples emprunts au monde de Tolkien). Parmi les jeux notables tirés de l’oeuvre, citons l’épique La guerre de l’anneau, le récent Duel pour la Terre du Milieu (essentiellement un rethème de 7 Wonders Duel) et deux créations du GOAT Knizia : Le Seigneur des Anneaux, un des tous premiers jeux coopératifs remontant à 2000 et Le Seigneur des Anneaux : la confrontation, un jeux à deux réimaginant les principes du Stratego. 71 ans plus tard ce n’est pas dans un trou de hobbit mais à la salle de quartier qu’on se retrouve pour jouer.

Table 1, dite « Epopée » : Issu d’un autre univers littéraire fameux, Cthulhu death may die réunit ce soir F-R, Nolwenn, Armand et Faline. Cette dernière voit sa participation au groupe d’aventuriers tourner court par une mort précoce. Les autres galèrent bien et décident de mettre fin à cette expédition condamnée après avoir aussi perdu Armand. Ce dernier se retire et ils relancent le même scénario, cette fois Faline a un personnage doté du pouvoir de résurrection, elle devrait tenir jusqu’à la rencontre avec le boss.

Table 2, dite « Hobbits en vadrouille » : Une joyeuse bande avec Xel, François, Pierre-Yves et VHN ressort de l’armoire Pillards de la mer du nord, le jeu qui a fait connaître Shem Philipps et qui reste un classique par la pureté de son mécanisme « je pose un ouvrier et je fais l’action, je prends un ouvrier et je fais l’action ». Tout le monde recrute son équipage et stocke des provisions dans les premiers tours de jeu, mais au moment de lancer les premiers raids les cartes agressives sortent : diverses ressources sont volées et surtout un membre d’équipage-clé de Xel est éliminé. Elle reste avec des personnages utiles mais faibles en combat et gémit. P-Y fait le choix d’une stratégie « Valkyrie » s’appuyant sur des Berserkers qui reviennent dans sa main quand ils sont tués au combat. Il la mène parfaitement, parvenant aux 15 PV de l’extrémité de la piste à sa dernière action de jeu. Dom de son côté enchaîne les pillages malgré un lancer de dés improbable de 2+2 (1 chance sur 36). François a des réductions sur tout, achète quelques tuiles offrandes de valeur et a dans son équipage un champion qui score en fin de partie. Au final Dom l’emporte avec 41 PV devant François et P-Y 34 et Xel 30.

Ils poursuivent par un Mot Malin où les indices malheureux s’enchaînent comme le « Mont Saint-Michel » de Dom (pour Vase et Voyage alors qu’il y avait aussi Ville, Dragon et Dieu !) ou le confus « Eragon » de François (pour Dragon et Blé en référence, explique-t-il, au dragon cupide du Seigneur des Anneaux. Nous lui rappelons qu’en fait il s’appelle Smaug et apparaît dans le Hobbit !). Avec 17 mots trouvés sur 25 la règle qualifie le résultat de « bon », de notre point de vue c’est généreux. Ils finissent avec un autre jeu d’associations de mots, So Clover, où tous les mots sont retrouvés sauf ceux de François pour qui un cruchon n’a sa place qu’au grenier.

Séance de VENDREDI 07/03/2025

Le 7 mars 1966, le président de la République, informe le président américain Lyndon Johnson de sa décision de se retirer du commandement intégré de l’OTAN. Il  demande en conséquence le départ des troupes américaines et canadiennes stationnées sur le territoire français, notamment à Châteauroux. La France veut de la sorte ne plus être tenue par des décisions de l’OTAN imposées par Washington. Mais Charles de Gaullel n’entend pas pour autant se désolidariser de ses alliés occidentaux. Aussi maintient-il la France parmi les signataires du traité du 4 avril 1949.  Le retrait de la France est officiellement annoncé à la conférence de l’OTAN à Bruxelles le 8 juin 1966. Le siège de l’OTAN, initialement installé à Paris, est dès lors déporté à Mons (Belgique). Les troupes nord-américaines quittent leurs bases françaises. Mais le général de Gaulle maintient les troupes françaises stationnées en Allemagne depuis la chute du nazisme. Quarante ans plus tard, le président Sarkozy mettra un terme à cette volonté d’émancipation. Le 7 novembre 2007, devant le Congrès américain, à Washington, il annoncera le retour de la France dans le commandement intégré de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord.

59 ans après, l’histoire des alliances transatlantiques a pris un nouveau tour, et les adhérents de Parties Civiles peuplaient les champs de bataille.

Table 1, dite « Morts et expulsions » : Clément et Pierre se retrouvent à la table de Blood bowl. Cette simulation de football américain se jouer avec des figurines, rappelant aux quinquas les paries enfiévéres et pacifiques de Subbuteo de leur jeunesse, mais, comme nous sommes en Amérique, elle n’a rien à envier aux descriptions de batailles antiques, et se solde la victoire de Clément, au prix de plusieurs joueurs morts ou expulsés. Une gloire cher payée aux dires mêmes du vainqueur.

Table 2, dite « Chaises vides » : Jérôme, François-René et Armand se penchent sur Vampire chapters mais, comme leur tablée n’est pas complète, ils se déportent sans jouer vers la table 3, laissant leurs chaises vides. La chronique retiendra cependant que leur future campagne prit naissance en ce jour.

Table 3, dite « Comme les 7 doigts de la main » : Virgine, Younaël, Nolwenn, Pierre et les âmes égarées de la table 2 se lancent dans la quête de Forest of Radgost, réussissant leur mission de ramener les enfants au village. Ils célèbrent ensuite leur victoire dans une partie enflammée de Decrypto.

Table 4, dite « Commandement intégral » : Tristan défie Mickaël à Ark Nova mais ce dernier a pris le commandement intégral de la partie et l’emporte large.

Table 5, dite « Histoires à reconstruire » : Xel, François et Vincent se voient confier la difficile tâche de reconstruire Rome après l’incendie, selon le scénario de La gloire de Rome. Vincent découvre, et apprécie cette partie au déroulement atypique avec un lot commun constamment famélique, et que François abrège abruptement en prenant la dernier chantier urbain, se rappelant alors que c’est une condition de fin de partie. Comme il le pressentait, Xel avait pris l’ascendant avec des bâtiments puissants, et eut de surcroît la chance de se voir récompensée deux fois aux majorités dans le coffre-fort, finissant en tête avec 24, devant François, 18, et Vincent, 13. La soirée se poursuit en poésie dans l’univers oulipien de So clover, où l’on découvrit entre autres un Planton (Escargot, Bleu), un Rouge (Verre, Juge), ou encore une Souris (Tapis, Poil).

Séance de VENDREDI 03/01/2025

Description de cette image, également commentée ci-aprèsPréoccupé par les questions de la mort et du Salut qui caractérisent le christianisme du Moyen Âge tardif, Martin Luther puise des réponses dans la Bible, particulièrement dans l’épître de Paul aux Romains. Selon Luther, le salut de l’âme est un libre don de Dieu, reçu par la repentance sincère et la foi authentique en Jésus-Christ comme le Messie, sans intercession possible de l’Église. Il défie l’autorité papale en tenant la Bible pour seule source légitime d’autorité chrétienne.

Scandalisé par le commerce des indulgences instauré par les papes Jules II et Léon X pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome, le 31 octobre 1517, Luther écrit à l’archevêque et joint à sa lettre les 95 thèses, principalement inspirées par les abus du dominicain Johann Tetzel, qu’il aurait placardées sur les portes de l’église de la Toussaint de Wittemberg. Dès lors, cette controverse entre théologiens devient une affaire publique et politique. Luther est dénoncé à Rome par l’archevêque Albrecht. Sommé le 15 juin 1520 par Léon X de se rétracter, il brûle en public la lettre que le pontife lui a envoyée. Il sera excommunié, le 3 janvier 1521, par la bulle pontificale Decet romanum pontificem.

A Parties Civiles, nous avons de grandes indulgences pour les faiblesses de nos fidèles, et elles ne se monnaient jamais, n’essayez même pas.

SETI - Jeu de Société - Iello - Photo 1/3Table 1, dite « Le ciel ne peut attendre » : Découverte de SETI, acronyme anglais de Recherche d’Intelligence Extraterrestre, jeu où vous dirigez une institution scientifique chargée de sonder l’univers à la recherche de signes de vie. Lancer des sondes dans l’espace, explorer le ciel avec des télescopes et combiner de multiples technologies pour briller dans le monde de l’astronomie sont le lot de nos aventuriers, et, le salut n’attendant pas le nombre des années, c’est le jeune Elie qui excommunie ses adversaires, laissant Fred, Mickaël et Jeff mesurer comme la terre est basse.

Table 2, dite « Pain quotidien » : Poursuite de l’odyssée des Chroniques de Drunagor avec toujours F-R, JérômeLG, Armand et OlivierB. Ils récitent par cœur leur mission sans même ouvrir leur missel.

Table 3, dite « Zu Hause » :  Hommage à Luther, avec ses petites rivalités et ses coups tordus, une visite de la ligue hanséatique au moyen-âge attire des marchands calculateurs à Hansa Teutonica. Touché par la grâce, Mickaël s’impose au départage, devançant Steven crédité du même score, laissant très loin derrière Tristan, et surtout Thomas, proche de l’abandon et qui va rejoindre les bras de Morphée sitôt la partie terminée. Les trois autres remettent le couvert, et Steven s’impose cette fois sans discussion, comme à la maison.

Table 4, dite « Ivresse à deux » : Course aux profondeurs pour les explorateurs d’Abyss, avec un finish irrespirable qui voit Marc, 110, devancer Marie, 108, laissant Sébastien, 58, et Julien, 58 une bonne palanquée derrière.

KnarrTable 5, dite « Autres mondes » : Voyages dans d’autres univers pour Caroline, Jack et Younaël, qui découvrent Knarr. Younaël y fut le meilleur viking, puis ils prolongent la soirée dans l’univers féérique de l’inusable Faraway. Ils étirent enfin leurs agapes avec un Decrypto.

Table 6, dite « Terre Adélie » : à Res Arcana la lutte fait rage dans les derniers instants, comme souvent à ce jeu, où chacun a habilement construit sa stratégie. Adélie est la première à 10 avec une carte qui transforme la vie en mort. Nolwenn, 9, n’était pas loin, François, alchimiste transformant tout en or, se voyait vainqueur mais termine à 7, et Morgane, 4, a apprécié. Alors que François rejoint d’autres univers, Adélie inflige une nouvelle défaite à ses rivales à Harmonies, les explosant pour sa première partie (87, contre 70 et 53).

Table 7, dite « Premières communions » : Flavien, Xel et Dom se préparent à découvrir Kraftwagen : L’Ère de l’Ingénierie, réédition récente d’un jeu de 2015. On se glisse dans la peau d’un entrepreneur à l’âge bouillonnant du début de l’industrie automobile étasunienne, c’était les hots startups de l’époque (plus près de nous, c’est à ça que doit ressembler le marché de la voiture électrique en Chine avec ce mélange frénétique d’innovation technique et marketing et un darwinisme implacable entre les entreprises). Ils sont bientôt rejoints par Claire, déjà joueuse et venue chercher des horizons nouveaux (en voilà une bonne résolution de nouvel an !). Sur ces entrefaites arrive Marie, amie d’icelle, et les deux s’installent en mode bicéphale, le jeu étant limité à quatre participant(e)s. Le principe est du développement assez classique, on progresse en R&D sur les carrosseries et les moteurs, on les assemble sous forme de voitures qu’on met en vente en en choisissant le prix. Là où cela devient intéressant, c’est qu’il faut aussi choisir des acheteur.euses aux goûts divers (pouvant préférer qui un gros moulin qui des courbes séduisantes qui un prix serré). On n’est donc jamais sûr de vendre sa production, auquel cas on aura gâché plusieurs actions de jeu. L’autre aspect original est justement le choix des actions : comme à Glen More du même auteur on tourne sur un cercle de tuiles et c’est toujours le dernier qui choisit librement de se porter sur une tuile, la renvoyant en tête de file. Il n’y a donc pas d’ordre du tour et on est constamment à arbitrer entre choisir une tuile proche mais moins adaptée (qui fera rejouer plus vite) où aller chercher plus loin en avant la tuile idéale (quitte à en priver les autres).

Pour cette première partie (qui se joue en trois manches), Dom commence par favoriser la R&D tandis que les autres investissent plus dans la compétition et que Flavien parvient à vendre deux autos. Inversion des rôles à la deuxième manche où Dom enchaîne les tours de circuits tandis que Xel recrute à tour de bras et que Flavien accumule les tuiles à pouvoir spécial. La dernière manche prend tout le monde de vitesse, en particulier Flavien qui avait sous le coude un coup d’enfer à 30 points en réalisant une double vente au détriment de Dom. Mais Claire & Marie en ont décidé autrement, déclenchant la fin de partie avant qu’il ne puisse finir d’assembler son modèle. Dom s’adjuge ainsi la victoire avec 70 PV devant Xel 55, Flavien 43 et Claire+Marie 31. Ces dernières, enchantées, décident derechef d’adhérer et de revenir.

On poursuit avec du plus léger, un jeu de pli innovant nommé Fishing (et pas encore traduit). L’astuce est qu’on garde les cartes gagnées qui constitueront notre main de la manche suivante, sauf si on n’a pas assez de cartes auquel cas on en met en jeu de nouvelles depuis une pioche stratifiée par puissance croissante. Autrement dit si on score peu à une manche on récupère de quoi bien scorer à la suivante et on peut préférer soit de gagner soit de perdre les plis. C’est toutefois assez chaotique ce que reflètent finalement peu les scores : 79 PV pour Claire devant Xel 75, Flavien 71, Dom 70 et Marie 68. On finit à quatre sans Claire par un Deep Sea Adventure : malgré les mises en garde habituelles du sage de service, les deux premières manches finissent avec quatre noyades. Dans la dernière, Dom pousse trop loin le bouchon tandis que Xel sombre dans l’ivresse des profondeurs. Flavien et Marie, lestés de 3 trésors et progressant à un rythme de mollusque tout en pompant goulûment le précieux oxygène finissent par revenir à la surface. C’est la seconde qui a fait la meilleure pêche et qui l’emporte par 20 points à 13.

Table 8, dite « Messe de minuit » : Parce qu’après minuit, le rituel est aux mots, François initie les protagonistes de la table 4 à So clover pour quelques bonnes parties de rire qui mériteraient d’être remboursées par la sécurité sociale. Traditionnellement pas de décompte à ce jeu, où le voyage dans l’espace mental de son congénère importe plus que sa traduction chiffrée.

Séance de VENDREDI 11/10/2024 à Servel

Fondée le 11 octobre 1440 par le roi Henri VI, le collège d’Eton, en face de la ville de Windsor, à quarante kilomètres de Londres, est considéré comme la « pouponnière » attitrée de la famille royale d’Angleterre et de l’aristocratie du monde entier. L’ancienneté de l’établissement est reflétée par de nombreuses traditions, dont l’uniforme spécifique porté par les élèves. Le pensionnat, qui accueille environ 1 325 élèves, envoie chaque année un nombre important de ses Etoniens aux prestigieuses universités d’Oxford et Cambridge, 33 % pour l’année 2019.  Les frais de scolarité pour une année dépassent 50 000 €, mais soixante-dix étudiants par an, les King’s Scholars, bénéficient d’une bourse d’études d’un montant d’au moins un dixième du prix de la scolarité et sont logés dans le collège même. Ces élèves réussissent un examen, et ont des résultats académiques remarquables — Boris Johnson fut l’un deux (mais il n’est pas sûr qu’il soit aujourd’hui érigé en modèle de cette réussite). Un tiers des autres élèves, les Oppidans, eux, reçoivent une aide financière. Issus de familles aisées, ils ont des résultats académiques moins prestigieux, paient l’essentiel de leur scolarité et résident hors des murs de la partie historique de l’établissement. David Cameron était un Oppidan (mais on peut douter que le splendide isolement européen auquel il a conduit le royaume lui vale une postérité parmi les alumni). À l’époque de Keynes, les professeurs mettaient en garde les boursiers, dont ils attendaient de meilleurs résultats, leur demandant de ne pas prendre exemple sur les Oppidans qui, par la suite, auraient moins besoin de travailler qu’eux.

Près de six siècles plus tard, aucune discrimination financière à la grande école de jeux de Lannion, qui met même un point d’honneur à consentir un rabais substantiel à sa cotisation déjà fort modeste à ceux dont le statut le justifie. Ici, on ne survit que par son mérite et son entraînement inlassable contre nos plus grands champions.

Table 1, dite : « Réussite académique » : à la table d’Irish Gauge on ressent tout le poids de l’isolement irlandais, cette mesure inhabituellement large de l’écartement des rails (1600 mm) n’étant partagée aujourd’hui que pars certains états australiens (où elle fut introduite par un ingénieur irlandais) et au Brésil. Le jeu consiste à miser sur la réussite de compagnies de chemins de fer du pays dont on acquiert les actions aux enchères, et à construire ses réseaux, en espérant de futurs et juteux dividendes. Ces dividendes sont partagés entre les actionnaires, il faut donc à la fois en compter quelques-uns pour espérer une contribution à la construction du réseau, mais pas trop pour ne pas diluer les bénéfices…
Les actions sont offertes à un prix minimal croissant, remboursé au final au nominal : il convient donc de ne pas trop s’écarter de ce prix de référence sous peine de voir la rentabilité de son investissement virer au négatif ! Face à une concurrence redoutable, François l’emporte haut la main avec 121, fruit d’une stratégie académique mais évolutive, au début de judicieux achats précoces qui lui ont longtemps permis d’encaisser seul de jolies distributions, puis une alliance stratégique avec Mickaël, un peu délaissé et qui finit à 86, sans oublier un achat très opportuniste dans la compagnie rouge qui lui valut de jolis coupons et le tiers du super-dividende qu’elle réussit à établir en reliant trois cités. A l’inverse, Gérard (102), et Tristan (111) ont été timorés sur leurs achats, craignant toujours de surpayer, stratégie de protection du cash qui manqua d’audace pour disputer la victoire.

Les mêmes enchaînent sur un Non Merci où Tristan prend une belle revanche, enchaînant deux victoires (-27 puis -28) qui couronnèrent une stratégie audacieuse, voire casse-cou (parier sur l’arrivé du 31 en dernière carte quand on a la 30 et la 32…). Dans les profondeurs on aperçut Gérard avec -95 dans la première partie et François, -86 dans la seconde.

Table 2, dite « Silence, on étudie » : dans l’ambiance feutrée de l’aquarium, la fine équipe de ISS Vanguard déroule un scénario à rallonge, avant d’être troublée par l’arrivée inopinée de la table 1, qui vient fuir l’ambiance bruyante d’un bâtiment inhabituellement surpeuplé.

Table 3, dite « Ambiance concours » : Deuxième partie de Bora-Bora regroupant trois des précédents protagonistes (Marc, Olive & Dom) et Pierre-Yves, toujours curieux de découvrir des jeux. C’est ce dernier qui prend le meilleur départ avec une bonne quinzaine de points d’avance. Mais à ce jeu il faut savoir construire et conclure. Plus que la première fois la lutte a été intense au temple que Marc a souvent dominé, en tirant PV et tuiles Dieu. Inversement la lutte pour les meilleurs emplacements sur la carte a été moins vive, même au dernier tour où on essaie de se positionner sur les poissons de plus forte valeur. Olive et Dom se sont distingués par quelques lancers de dés pas fameux mais à la fin des 6 tours tout le monde était regroupé sur une douzaine de points. Au terme du décompte final c’est Dom qui coiffe Marc 133 PV à 130 (grâce à un second bonus de 6 PV) devant Olive 118 et Pierre-Yves 109.

Table 4, dite « Contrôle continu » : La petite troupe des Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres -OlivierB, François-René, Armand et Jérôme- continue son aventure et réussissent leur scénario brillamment.

Table 5, dite « Méthodes expérimentales » : ambiance expérimentale à cette table avec les prototypes An Drouiz Meur (de Younaël) et Levels of darkness (de Frank). Avec Nolwenn et Paul, ils terminent avec le plus classique Shards of Infinity.

Table 6, dite « Back to basics » : délestée de Gérard, la table 1 enchaîne avec Azul et Tristan déroule (86, devant Mickaël, 70, et François, 46), sans oublier un inévitable hommage à  l’Irlande avec le populaire So clover.

Table 7, dite « La quille » : les rescapés de diverses tables terminées se retrouvent à Crack List pour une fin de soirée en pente douce, qui a montré à Nolwenn toute l’étendue de la culture et de l’humour de nos adhérents. Nous espérons qu’elle aura apprécié l’expérience et reviendra fréquenter nos tables.

Séance de VENDREDI 04/10/2024 à Servel

En ce 4 octobre, Parties Civiles tenait son Assemblée Générale. Le jour même donc, à 194 années près, où la Belgique proclamait son indépendance. Réunis par l’Angleterre avec l’ancien royaume de Hollande pour former le Royaume-Uni des Pays-Bas, mais catholiques et bons vivants, les Belges se sentaient peu d’affinités avec les Hollandais calvinistes qu’ils jugeaient austères. Chez nous, on prend tout le monde comme il est, et nos institutions sont bien plus robustes qu’au plat pays. Cette assemblée prit donc un tour consensuel rythmé par les votes à l’unanimité, animé sur la fin par un débat inattendu sur un mécanisme proposé de renouvellement du CA calqué sur le Sénat français. Une chose est sûre, les événements ne manqueront pas dans les mois à venir, et on ne manquera pas de vous en parler ici, notre action dût-elle, une fois de plus, passer sous les radars du bilan moral. Pour suivre le filon belge, tout cela se termina en vidant quelques bouteilles de bière. Hélas, à l’heure de la remballe, certains avaient laissé la leur bouteille  entamée, et leur amoncellement dans le carton destiné à la décharge se transforma en ruissellement houblonné sur le pantalon du bon samaritain qui s’était proposé à l’enlèvement, déclenchant un ballet d’éponges et de serpillères sous les yeux indifférents des joueurs qui ferraillaient encore.

Table 1, dite : « Plat pays » : à L’ordre de Veiel on retrouve un trio de suspects habituels formé de François-René, Olivier B et Jérôme. A l’heure des mâtines, leur plat pays s’étirait encore.

Table 2, dite « Adaptation nécessaire » : Gérard, JérômeC, Benjamain et Fred tentent l’aventure de Darwin’s journey. On met un billet sur Fred pour la victoire finale que notre bouclage ne permettra pas de confirmer.

Table 3, dite « Extension de territoire » : Thomas, Mickaël, Frank, Marie-Anne et Elie prolongent la découverte de la Bête assortie de son extension.  Une quête toujours en cours aux environs de minuit.

Table 4, dite « Trois nuances de religion » : du sérieux à cette table réunissant Pierre-Yves, Dom et François, où le premier nommé fait l’article d’un sac de jeu bien garni. On jette son dévolu sur Aux pierres du dragon, jeu d’enchères et de psychologie. Pierre-Yves et Dom s’adjugent une partie chacun, François en ressort avec la conviction qu’un jeu où la frustration, la rouerie et l’incertitude sont à ce point dominants ne peut convenir qu’à un pénitent, au mieux un jésuite, mais c n’est pas le jour. Il prend sa revanche au réconfortant Faraway, enquillant deux victoires de suite au continent d’Alula. L’harmonie et la concorde dessinent les contours d’une île en perpétuelle évolution, et voilà le saint d’Assise dignement honoré. Un So clover amical et œcuménique réconcilie les trois larrons, qui sont certainement amenés à se revoir.

Table 5, dite « Mise en bière » : Adrianne pourfend sans état d’âme le redoutable Steven dans un 7 wonders Duel mémorable.

Séance de MARDI 16/07/2024 à Servel

Explosion au niveau du sol et début de la formation d'un champignon atomique. Les nuages et le sol sont illuminés par la couleur orange de l’explosion.À h 30, en ce petit matin du 16 juillet 1945, lors de l’essai Trinity, Gadget, première arme nucléaire du projet Manhattan, explosait dans le ciel du Nouveau Mexique, avec une puissance équivalente à 20 kt de TNT, laissant un cratère de 76 m de diamètre. L’onde de choc fut ressentie jusqu’à 160 km et le nuage en champignon s’éleva jusqu’à 12 km. Le bruit de l’explosion fut entendu jusqu’à El Paso au Texas.  Ainsi fut testée pour la première fois l’arme au plutonium. Quelques jours plus tard, les bombes Little Boy à l’uranium et Fat Man au plutonium furent utilisées lors des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki.

79 ans plus tard, un petit peuple de joueurs investissait en secret une maison de quartier.

Table 1, dite « Morts à la pelle » : beaucoup de combats à cette table de Cyberpunk., jeu de plateau tiré du jeu vidéo, lui-même issu du jeu de rôle éponyme. Steven en sort vainqueur devant Nico77 et Benjamin, Olive et Mickaël les observant de loin.

Table 2, dite « En pente douce » : soirée en pente douce à la table de Dale of merchants. Dom s’impose devant François et Thomas à la faveur de belles combinaisons, puis l’ami Vincent rejoint les lieux, et gagne une deuxième partie grâce à un coup double salvateur. Les mêmes explorent ensuite l’univers infini de So Clover, terminant de manière mémorable sur un sans-faute collectif qui déclencha des salves d’applaudissements !

Table 3, dite « Forêt fantôme » : Marco et son compère Corentin sont présents, un Forêt mixte s’impose, mais c’est Nolwenn qui s’impose devant Marco, laissant Younaël et Corentin jouer les utilités. Suivent deux parties de Mysterium pour autant de victoires, avec Marco et Younaël dans le rôle du fantôme.

Table 4, dite « Little boys » : La nuit s’étire pour Steven et Nico77, aux manettes d’un duel à Star Wars – The clone wars, dont l’issue semblait très indécise !

Séance de MARDI 23/04/2024 à Servel

Le 23 avril 1988, le cycliste grec Kanellos Kanellopoulos réalise un exploit de la propulsion humaine en parcourant à la force de ses jambes 115 km en 4 heures dans l’avion à pédales Daedalus, un projet du MIT. L’avion a été nommé en l’honneur de Dédale, créateur antique et mythologique de génie, architecte, ingénieur et artisan qui réalisa, dit-on, des statues prodigieuses et toutes sortes d’inventions dont le fameux labyrinthe abritant le Minotaure. Ce vol historique n’a toutefois pas été le premier, son prédécesseur le Gossamer Albatross avait fameusement traversé la Manche en 1979. Sur terre, les records en propulsion humaine (sur des vélos qui ressemblent plus à des suppositoires qu’à nos engins du quotidien) comprennent l’atteinte d’une vitesse maximale de 144 km/h et 24 heures parcourues à la vitesse moyenne de 45 km/h. 36 ans plus tard ça pédale de plus en plus (3 joueurs sur 11, pas si mal) à Servel. Mais si on peut se débrouiller avec moins d’énergies fossiles !

Table 1, dite « Envol » :  Jeu idéal pour une soirée entre amis et sans chichis, Faraway rassemble Xel et François, qui font découvrir le jeu à François-René. Ce dernier passe une partie éprouvante, avec 6 points sur les 7 premières cartes, et culmine à 31. François à peine mieux, à 39, quand Xel s’envole à 57. Le mécanisme retors du jeu, on compte à rebours de ce qu’on pose, appelle la revanche. C’est encore Xel qui s’impose, mais à la lutte avec le novice, 65 à 63, alors que François plonge dans les abysses (tel Icare, fils de Dédale), 0 PV après 7 cartes mais 36 à la fin. Les mêmes enchaînent sur un So Clover digestif, avec son lot de trouvailles, tel l’inattendu Singe (zoo, banque), l’incompris ZZ TOP (barbe, démarche), le subtil Effeuillage (tomate, miroir) ou encore l’indiscutable Rayon (laser, terre).

Table 2, dite « Créateur de génie » : Des piliers de PC (Marie-Anne, Mickaël et VHN) accueillent Jean-Luc dont c’est la première visite. Mickaël propose de découvrir Fresco, un jeu « familial + » comme disent les marketeurs qui remonte à 2010 ; un peu oublié, il n’a été joué qu’une seule fois dans l’histoire de cette noble assemblée. On prend quand même soin de l’équiper des mini-extensions qui en renforcent l’intérêt. Au coeur du jeu un mécanisme classique de contrats à réaliser (des morceaux de fresque à peindre) avec des ressources (des pigments, des cubes de couleur quoi) qu’on va obtenir et tranformer, le tout en étant plus efficace que les autres. L’idée maligne est celle de l’ordre de jeu variable : au début de chaque tour, dans l’ordre inverse des points (cf. le lièvre et la tortue pour une analyse stratégique), on choisit si on jouera tôt ou tard sachant que le premier arrivé aura meilleur choix de couleurs au marché et de contrats à réaliser (on a entendu pendant la partie quelques couinements sur le thème « on a pris MON contrat »). Là où c’est habile c’est que plus on joue tôt plus on est pénalisé, en particulier en augmentant le prix d’achat des couleurs au marché. Et à quatre joueurs, avec 5 emplacements le dernier à choisir n’est pas maître de son destin. Le stock de couleurs de chaque joueuse est dissimulé, à moins d’avoir très bonne mémoire on n’est jamais sûr des contrats que les autres sont en position de réaliser.

Parmi nos petits Michel-Ange, dès le second tour Dom réalise un double contrat et alternera avec Mickaël en pôle position. Ce dernier, fidèle à une vision de long terme, accumule les pouvoirs permanents qui lui garantissent des revenus renforcés. Marie-Anne, initialement décrochée avec Jean-Luc, fait une belle vente et recolle aux hommes de tête tout en laissant Dom profiter en fin de partie d’un double achat orange+vert. La fin de partie se déclenche quand il ne reste plus que 6 contrats sur 25. Celui à 24 PV ne sera réalisé par personne, Mickaël ayant privé Dom des cubes bleus qui lui manquaient au dernier tour. Un dernier tour à la cathédrale et une conversion de l’argent restant en points et les résultats s’égrènent : Dom 96  PV, Mickaël 86, Marie-Anne 77 et Jean-Luc 56.

Table 3, dite « Transpiration » : Fred, Olive, Elie et Benjamin2 disputent un Tiletum. Etonnamment, on finit avec une double égalité : le père et le fils avec 169 PV, puis B&O avec nettement moins. A notre micro Fred indique qu’il a peu développé son plateau individuel mais s’est concentré sur le plateau central tandis que Elie est bien remonté par des constructions tardives.

Séance de MARDI 27/02/2024 à Servel

Les historiens considèrent le Ladies’ Mercury, une feuille hebdomadaire publiée pour la première fois le 27 février 1693 pour quatre brefs numéros, comme le premier journal féminin. Il offrait en particulier un courrier des lecteurs où la rédaction donnait des conseils et des réponses y compris sur des questions de couple. L’identité du rédacteur en chef reste discutée mais c’était probablement un homme.

Table 1, dite « Femmes d’Aujourd’hui » : Marie-Anne, Camille et François-René parcourent des boyaux humides dans Sub Terra 2. Cela aurait pu bien finir mais non ils ont été défaits devant la porte de sortie. Elles et il poursuivent par un Mot Malin qui révèle que leurs univers mentaux sont relativement disjoints (parmi les mots à problème : SamSam, Mininours et Pluton)

Table 2, dite « 20 Ans » : Xel et François accompagnés de deux visiteurs connaissances de vingt ans, Babette et Christophe, assurent une soirée découverte à de relatifs novices en matière de jeux de plateau. Ils commencent par se faire la main sur The Crew puis poursuivent par un So Clover (rejoints par F-R) qui là encore révèle quelques différences d’imaginaire. Xel fait le service minimum en n’associant qu’un seul mot de ses paires tandis que François, non content d’avoir des raisonnements alambiqués, invente avec aplomb le mot « Livraie ». Quant à celui qui a associé Président à Ane, non il ne pensait pas au symbole du parti démocrate !

Table 3, dite « Cosmopolitan » : Dom initie Stéven et Alex, fraîchement arrivé à Lannion, à Grand Austria Hotel. Il y en a un qui apprend vite : allant chercher très tôt le bonus de 15 PV pour avoir atteint le premier 10 sur la piste de l’Empereur, Stéven sera le seul à bénéficier de ses faveurs au cours de la partie (Dom échouant par deux fois à un point près, on l’entendit gémir copieusement). Exploitant habilement son plateau personnel pour accueillir une clientèle cosmopolite et mixte, il est aussi le premier à fermer toutes les chambres d’une couleur (encore 15 PV). Ajoutez un usage efficace d’un personnel pléthorique et le manager Stéven, bon sur tous les plans (chambres, kronen, cubes restants, personnels scorant en fin de partie) atteint un score excellent de 183 PV, Dom avec 131 et Alex avec 71 n’ont pu qu’applaudir.

Table 4, dite « Avantages » : On n’allait pas laisser repartir les visiteurs sans qu’ils connaissent Codenames. Partie à 6 (Rouges : Xel, CriCri, Dom / Bleus : Babette, François, F-R) , chacun(e) est passé maître-espion une fois. Dans la première manche, Dom va chercher trop loin son indice Bijoux 3 : Or OK mais plus compliqué pour Londres (… de la Couronne) et surtout Oeuf (… de Fabergé). En fait c’est sur l’assassin Fer que son équipe se fracassa gaiement. Dans la deuxième manche, les maîtres-espions débutants commencent avec des indices en 1 puis s’enhardissent. Les Rouges prennent un meilleur départ, les Bleus les rattrapent avant à leur tour de toucher l’assassin. Cela se réglera donc entre Xel et F-R. Manche équilibrée avec le joli Goa 2 (Colonie, Jeu) de Xel et où un F-R à contre-emploi est surpris que son Membre 2 (Talon, Bras) fasse choisir Purée. Il tente un dernier Décathlon 3 un peu désespéré mais les Rouges ayant pris l’avantage l’emportent logiquement.