Par bien des aspects, Antoine-Laurent de Lavoisier était un pur produit de la classe dominante d’ancien régime. Fils d’un riche avocat parisien et né en 1743, il étudie aussi le droit mais son intérêt le pousse vers les sciences naturelles (météorologie, géologie) ce qui le mène (à 24 ans !) à une élection à l’Académie des Sciences. Il achète une charge de Fermier Général, c’est à dire des parts dans une société privée à qui le roi a délégué la collecte des impôts (sans trop s’interroger sur les méthodes employées). C’est une fonction au carrefour de la vie politique et économique, et il utilise le temps et l’argent qu’elle lui laisse pour mener des recherches scientifiques, en particulier sur la combustion et la composition de l’air où il identifie oxygène et azote. Représentant d’une noblesse éclairée et influencée par les Lumières, il s’intéresse aussi aux questions d’économie et de financement du pays. En 1775 il s’ajoute la casquette de régisseur des poudres, poste qui combine la science et la gestion d’une activité industrielle. Ayant acquis un domaine agricole près de Blois c’est tout naturellement que ce notable représente la noblesse aux Etats Généraux convoqués en 1788. A la Révolution, il s’engage en faveur d’une monarchie constitutionnelle mais son rôle détesté de fermier général le rattrape sous la Terreur : il est arrêté et guillotiné en 1794. Son oeuvre scientifique est considérable : travaux sur la chaleur et l’oxydation, étude physiologique de la respiration, classification des éléments et établissement de bilans de masse précis de réactions chimiques démontrant que si les espèces chimiques changent, la masse de matière globale est préservée. A ce titre il est souvent présenté comme un fondateur de la chimie moderne.
Il faut aussi parler de sa femme, Marie-Anne Pierrette Paulze. épousée à 13 ans (le mariage arrangé d’une préadolescente, qui est condamné quand c’est aujourd’hui et ailleurs, était dans l’ordre des choses ici et il y a deux siècles…). En plus de tenir salon, elle est une véritable assistante scientifique. Elle se forme à la chimie et aux langues, réalise d’innombrables dessins pour les publications de son mari, consigne le résultat des expériences et traduit la littérature scientifique étrangère. Le couple est représenté sur un fameux tableau de David aujourd’hui au Met tandis que certains des instruments de Lavoisier sont encore visibles au musée des Arts & Métiers.
Table 1, dite « Réaction explosive » : La table de F-R fait le plein pour un Quartermaster General. On y rejoue la deuxième guerre mondiale entre deux équipes. L’axe (Italie: Nicolas II, Allemagne: François-René, Japon: Elie) s’oppose ainsi aux alliés (URSS: François, USA: Steven, Angleterre: Armand), à coup d’occupation de territoires, batailles, de manœuvres de guerre économique et de cartes ripostes. Mais surtout, on joue avec les cartes Prélude. Antérieure à la guerre, comme son nom l’indique, cette phase de jeu permet surtout de se constituer, pour les plus chanceux, un puissant arsenal de cartes utilisables à loisir dans la vraie bataille comme une action gratuite moyennant la défausse d’une carte, et vont l’orienter de manière décisive. Italie et URSS sont les perdants de cette phase, la faute à une attaque de l’Italie qui oblige les soviétiques à réagir et chacun amincit son deck de trois cartes. Mais pour les autres c’est un festival, et notamment l’Angleterre qui bâtit une forteresse de cartes Riposte digne de Fort Knox, réduisant à zéro les velléités allemandes. L’armée rouge s’installe rapidement en Ukraine puis en Inde, engrangeant tranquillement 6 PV à chaque tour, le Japon en fait presque autant à la faveur d’un pacte mutuel de non-agression dans le Pacifique. Mais l’américain, entré tardivement en ordre de marche, grignote lentement les bastions nippons, et comme l’Allemagne étouffe sous le joug anglais et que l’Italie rend vite les armes, broyée qu’elle est par la double tenaille britannico-soviétique, l’hallali ne tarde pas à tomber peu après la mi-partie. Avec 39 PV (contre 30 requis), les alliés emportent une victoire inéluctable.
Table 2, dite « Éléments métalliques » : Ewen se jette à l’eau (ou au fond de la mine) et rejoint le gros jeu du soir : Kutna Hora avec Xel et Fred. Voyage vers l’Est et le passé, politique et énergétique : plutôt que d’aller au charbon à la recherche d’énergies fossiles, Xel préfére se consacrer à une ressource renouvelable: la bière (aka bioéthanol). Elle vit cette option stratégique validée par une victoire sur le fil, 69 à 68 contre Fred. Le jeune Ewen n’a pas démérité avec 59.
Table 3, dite « Cherchez la femme » : Caroline, Faline et VHN enchaînent deux parties de Forêt Mixte que la première ne connaît pas encore. Faline ne fait pas de quartiers et domine les deux fois, en arrivant à scorer correctement dans les trois domaines (arbres, haut/bas, droite/gauche). Dans la première partie, ce sont les marronniers et la combo lynx/chevreuil qui l’amène à 216 PV devant Dom 171 et Caroline 111. Cette dernière jure qu’elle ne fera plus ses erreurs de débutante mais la seconde partie est bien plus courte compte tenu de la position des cartes Hiver. Les trois joueuses visent les papillons, jamais une bonne idée de chasser les mêmes cartes, et c’est encore Faline qui vire en tête avec 6 espèces différentes car on joue avec l’extension. Quant à Dom , il a bien 3 chauves-souris mais réalise au décompte qu’il y en a 2 identiques, celui-ci il vieillit mal. Tout compte fait, le boulevard collé par Faline est encore plus long, 162 PV pour la reine de la forêt contre 98 à Dom et 88 à Caroline.
Table 4, dite « Intuitions et déductions » : En fin de soirée, la table 3 choisit de terminer par un So Clover qui attire successivement François puis François-René. Certains y avaient joué vendredi, cette fois on n’a pas vu les mêmes errances : toutes les grilles ont été trouvées en 1 ou 2 essais après quelques intéressantes et joyeuses discussions, par exemple sur le ruissellement et la vraie nature du mois de février.