Le 1er novembre 1800, la Maison-Blanche accueille son premier locataire, le président John Adams, alors que sa construction n’était pas encore achevée. Le journal tenu par le commissaire chargé de la construction du District de Columbia relate que les fondations ont été réalisées par des esclaves et The White House Historical Association note que la proximité des deux États esclavagistes de Virginie et du Maryland a « influencé le choix de travailleurs » dans cette région alors peu peuplée, et que les responsables de la construction « se sont tournés vers les Afro-Américains, esclaves ou libres, pour composer la principale force de travail ayant construit la Maison-Blanche, le Capitole, et d’autres bâtiments gouvernementaux ». Une grande partie du travail a aussi été exécuté par des immigrants européens qui, pour la plupart, ne possédaient pas encore la nationalité américaine. Les murs de grès ont été érigés par des immigrants écossais, tout comme la rose en haut-relief et les guirlandes qui surplombent l’entrée nord. Quant aux briques et aux plâtreries, elles ont été réalisées par des immigrants irlandais et italiens.
A quelques jours de la signature du bail du prochain occupant, 224 ans plus tard, les locataires des lieux seraient inspirés de se souvenir de ses origines, mais l’actualité nous enseigne que ce n’est pas toujours le cas. A Parties Civiles, nous faisons résidence partagée, heureux d’occuper, le temps de notre soirée, les murs d’un bâtiment à haute qualité environnementale qui nous incline à penser à l’avenir.
Table 1, dite « Nuit blanche dans la maison » : Halloween est l’occasion rêvée pour sortir Betrayal at the house on the hill, ce que fait Mickaël avec à-propos, en sortant, s’il vous plaît, la troisième édition. Il attire à lui Alexandre, François, Fred, Elie et Olivier L, ravis de fêter Samain de manière ludique. Dans ce jeu à multiples scénarios, il y a une période de découverte des lieux, puis démarre la phase dite de hantise. François la déclenche en découvrant une idole, objet mystique doté de propriétés miraculeuses, et c’est alors une partie sans traître, chacun pour soi. Dans cette histoire de malédiction qui frappe une bande de copains, le voici à arpenter les pièces à la recherche de ses camarades, l’air hagard tel un héros de Shining. Ses coups portent, l’idole aidant, mais la relique, si elle favorise les attaques, ne protège pas en défense, et à trop se frotter, le voilà attaqué à son tour, et bientôt mis six pieds sous terre par l’insolent Elie, qui s’était fait la main avant sur quelques autres, et avait rempli sa besace d’objets pillés sur leurs dépouilles. En vainqueur, il extirpe l’idole du corps du défunt et poursuit son carnage, infligeant pas moins de 11 dégâts à sa dernière victime. Cet âge est sans pitié. La frustration des trépassés est le moteur d’une remise de couvert, et c’est un tout autre scénario qui se présente, celui d’une visite de la maison avec un agent immobilier. Ici il y a bien un traître, Alexandre, qui ne tarde pas à faire regretter leur déplacement aux acquéreurs putatifs du bien. On n’en dira pas plus ici pour ne pas dévoiler l’intrigue, mais sachez que l’année 1965, pourtant excellente, y joua un rôle majeur. Fred, grâce à une plume d’ange, réussit à se sortir de ce cauchemar, renvoyant le traître à ses chères études.
Table 2, dite « Meilleurs ennemis» : à Shards of Infinity, deux connaisseurs, Nolwenn et Younaël, initient Pierre-Yves et Caroline, pour un succès collectif sans encombre. Ils enchaînent ensuite avec Crazy time, un party game où la réactivité joue un rôle certain.
Table 3, dite « Partie de campagne » : La petite troupe des Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres -OlivierB, François-René, Armand et Jérôme – continue sa campagne, visiblement bien plus détendue que celle qui occupe les ondes en ce moment.
Table 4, dite « La marche de l’histoire » : Une bande de joueurs plus tout jeunes intéressés par des jeux plus tout jeunes examine ce soir Lancaster, vu une unique fois à St-Elivet en 2011. Quelques originalités sur lesquelles se penchent Olive, Gérard, Xof et Dom : c’est un placement d’ouvriers mais avec des ouvriers (appelés ici chevaliers) de force variable et pouvant recevoir un renfort temporaire : il est ainsi possible de supplanter un adversaire sur un emplacement occupé. Autre caractéristique : des lois, c.a.d des bénéfices de fin de manche (en ressources, améliorations ou points) mais qui n’entrent en jeu que par un vote majoritaire, autant dire qu’à 3 contre 1 il y a peu de chances de s’imposer. Vu qu’il n’y a que trois tels bonus d’actifs, on peut aussi en faire passer un pour en faire sortir un autre qui bénéficie trop à un joueur en particulier. Mentionnons enfin les tuiles Conflit qui rappellent les événements à Troyes : un ou plusieurs joueurs peuvent y engager des chevaliers pour vaincre la force de l’adversaire auquel cas des PV sont attribués par ordre de contribution, avec ce twist qu’en cas d’égalité c’est le dernier arrivé qui l’emporte, une prime aux opportunistes tardifs. C’est donc un jeu à l’allemande avec pas mal d’interaction, voire de négociation (dimension peu utilisée cette fois-ci)
Pour cette initiation Dom s’est souvent retrouvé premier joueur (pas forcément un avantage) ; avec Xof il a rapidement augmenté la force de ses chevaliers mais toute loi semblant de près ou de loin l’arranger a été férocement combattue. Olive pour sa part en a plutôt bien profité, scorant comme Gérard 12 PV à la dernière manche pour sa présence sur les quatre Conflits. Le décompte final récompense le développement équilibré de Dom qui récupère les 8 PV de la majorité en force de chevaliers et en sections de château. Enfin, ayant fait le plein de Nobles, il bondit de 36 points là où les autres n’en marquent que 10, scellant sa victoire avec 95 PV devant Olive 74, Gérard 59 et Xof 38.
Table 5, dite « Règles contestées » : François sort son Crack word récemment acquis, déjà vu à Scorfel, ce qui enclenche avant même les agapes une contestation des règles par François-René. Il est vrai qu’à lire le manuel, on ne comprend pas l’action passer, ni comment la partie peut éviter de tourner au blocage en cas de présence de joueurs mal intentionnés, ce qui peut se produire, on n’est jamais trop prudent. Comme on est en 2024, le juge de paix s’appelle Internet et le président déniche aussitôt une vidéo qui rajoute la règle essentielle selon laquelle on ne peut poser une lettre nouvelle que dans le but de faire un mot. Cela change en effet tout, et après une partie d’essai, François-René triomphe avec 37, loin devant François, 23. Quant à Jérôme, 10, il a juré qu’on ne l’y reprendrait pas, répudiant le grand frère de son Crack List adoré (car, oui, la chronologie veut que Crack Word soit le précurseur de la série, à défaut d’en être le chouchou du public).