Séance de VENDREDI 22/09/2023 à Servel

La république française est proclamée le 22 septembre 1792. Sans pompe et sans solennité : simplement par un décret de la Convention qui stipule qu’à compter de ce jour les actes publics seront datés « de l’an un de la république ». La prudence des conventionnels s’explique : depuis les premiers jours de la Révolution, l’idée d’un changement de régime a eu bien du mal à faire son chemin, même parmi les adversaires les plus acharnés du roi.

En 1690, dans son Dictionnaire universel, Furetière le définit en ces termes : « État ou gouvernement populaire. » Et il ajoute : « Les plus florissantes républiques ont été celles de Rome, d’Athènes et de Sparte. Aujourd’hui, il n’y a guère de vraie république, dont le gouvernement soit absolument populaire ; les Vénitiens et les Génois appellent leurs États républiques, quoique leur gouvernement soit oligarchique et entre les mains des nobles. » Au XVIIIe siècle, la plupart des philosophes qui critiquent, au nom des Lumières, les institutions et la société de leur temps mettent en cause non le régime monarchique, mais l’absolutisme et, s’appuyant notamment sur l’exemple anglais, préconisent une monarchie tempérée par l’existence de contre-pouvoirs. Même Jean-Jacques Rousseau, partisan de la république directe, estime qu’un tel régime, applicable jadis dans les cités grecques ou aujourd’hui à Genève, est difficilement transposable dans les grands États modernes. Tout au long du XVIIIe siècle, le mot restera d’un usage limité, désignant soit un régime qui n’est pas monarchique mais populaire, soit une organisation quelconque, comme la république des Lettres.

En cet autre 22 septembre, la République de Parties Civiles tenait son Assemblée Générale. On s’y informa (un peu), on vota (beaucoup), on but un coup au nouveau CA (à la folie), et puis on joua (passionnément).

Table 1, dite « Inégaux devant la loi » : Soirée en pente douce pour accueillir Erwan, notre nouveau membre, avec le réconfortant Cascadia, où l’on protège les animaux tout en construisant la nature. Adrianne l’emporte dans un mouchoir de poche avec 82, les autres terminant entre 81 et 76 : Franck, stratégie Ours à fond, Erwan, champion des wapitis, et François, majoritaire sur 3 des 4 territoires mais qui voit échapper la victoire sur une erreur de règle Saumon qui lui coûte 12 PV.

Table 2, dite « En sortir » : cette table joyeuse et vocale réunissait Mickaël, Samuel, Adélie, l’ex-Picsou, Olivier L et Paul à Dig your way out. Ils ont eu plus de facilité à s’en évader que la France à sortir de la monarchie.

Table 3, dite « Longue histoire » : Jérôme, Élie, Olivier B et Nico77 se lancent dans un Marvel champions. L’issue nous en est restée incertaine.

Table 4, dite « Bleu horizon » : à Wingspan, ni Fred ni Olive n’était un bleu, mais on a bien vu un bleu affronter un un joueur en bleu, et il se dit que Olive n’y a vu que du bleu.

Table 5, dite « Délibérations fructueuses » : Nastassia, Marie-Anne, Xel, Benjamin, F-R et Dom se plongent (c’est le cas de le dire) dans « l’affaire Spartacus », un des scénarios de la boite Bureau of Investigation Enquêtes à Arkham & autres contrées. Le jeu est un descendant de Sherlock Holmes Detective Conseil transposé dans l’univers de Lovecraft. Et les règles changent pour cette aventure : plutôt qu’enchaîner les visites en dialoguant entre joueurs, il a fallu passer quelques heures à lire au préalable un volumineux dossier qui doit nous permettre d’identifier une personne parmi 5 prisonniers qui dissimulent leur identité. Le contexte est le village de pêcheurs d’Innsmouth où depuis un bon moment déjà le culte de Dagon s’est développé, non sans quelques conséquences sur l’aspect et l’hygiène corporelle des habitants…

Le travail d’équipe a été excellent, chacun(e) amenant sa contribution en mettant en avant et pesant un détail glané dans les compte-rendus et les photos (chapeau pour le berceau fleuri !). Efficacement et avec un bel ensemble on élimine 3 suspects et il reste à choisir entre les deux restants, sachant que le jeu nous permet de nous rendre à leur lieu de détention pour une ultime et unique rencontre. En nous appuyant sur deux infimes intuitions relevées par Marie-Anne et Nastassia nous finissons après moult palabres par choisir le bon personnage. A la lecture de la solution nous réalisons que nous avons raté une idée sur comment mettre à jour la vérité mais qu’importe, nous célébrons notre contribution à la défaite de Ceux des Profondeurs.

Table 6, dite « Manipulations volontaires » : un Fiesta de los muertos clôt cette soirée, avec son lot habituel de manipulations qui font dévier les indices de leur trajectoire, à l’image de l’enchaînement Sorcier – Vaudou – Poupée – Tissu.

Séance de MARDI 19/09/2023 à Servel

Le 19 septembre 1959 fut marqué par un incident bizarre dans la longue histoire de la guerre froide : à l’occasion d’une visite aux Etats-Unis, Nikita Krouchtchev demande à passer une journée à Los Angeles. Il visite les studios de la XXe Century Fox où il rencontre Shirley Mac Laine et Frank Sinatra mais l’ambiance se tend quand à une réception un dirigeant d’Hollywood lance une pique anticommuniste. Et quand on l’informe  que pour des raisons de sécurité il ne peut pas visiter Disneyland il pique une de ses fameuses colères.

Table unique, dite « Ne nous fâchons pas » : Trois joueurs (Xel, Marc, VHN) enchaînent trois jeux : deux tours à Silverstone avec Heat où Dom prend rapidement la tête et ne sera plus inquiété, Marc prenant la seconde place pour sa première expérience. Les trois pilotes ont été raisonnables même si Xel a fait sérieusement chauffer sa mécanique. Cela continue avec que là encore Marc découvre : il est le seul à finir une première manche inhabituelle avec une collection de tuiles un peu valable après quelques enchères hétérodoxes . Les tuiles Râ se succèdent à la seconde manche où Dom manque de finir sans avoir acquis aucune tuile et où Xel creuse l’écart sur les Pharaons. La même Xel utilise une tuile Dieu à bon escient dans la dernière manche pour aller chercher une tuile Artisan (blanche). C’est elle qui l’emporte avec 45 PV devant les deux autres à égalité à 36. Fin de soirée à l’ancienne après le départ de Marc, on sort Innovation : Dom prend rapidement une domination avec Maçonnerie qui lui donne un tableau de cartes avec quasi exclusivement des icônes Chateau. On continue de façon équilibrée jusqu’à 2-2 puis Dom parvient à accumuler assez de points d’influence pour dominer les âges 4 et 5.  Utilisant sa majorité en Pommiers et Couronnes, son opposante détruit systématiquement son influence avec Vaccination puis Moteur à Explosion et égalise à 4-4 en ayant totalement vidé l’influence adverse. Dom parvient à chiper deux cartes de niveau 7 qui, judicieusement décalées, lui donnent la domination Militaire (3 icônes de chaque). Sans se fâcher, Xel joue le tout pour le tout avec la carte 9 Satellites qui en fait donne les moyens à Dom de décaler deux couleurs ce qui lui attribue la domination Culture (5 couleurs décalées à droite ou en haut). Il gagne ainsi 6-4 en ayant fini avec 0 influence !

Séance de VENDREDI 15/09/2023 à Servel

Comme dans un cinéma d’art et d’essai, la salle de quartier permet de programmer tout un festival d’automne dans une seule salle.

Table 1, dite « Un héros très discret » : Fidèle au poste, la bande des Gloomhaveneurs (version Jaws of the Lion). Encore une victoire dans le scénario de la soirée, avec un Jérôme tout particulièrement remarqué. On les a ensuite vus jouer à Vermines.

Table 2, dite « Ocean’s eleven » : Un trio de choc -Adriane, François et Thomas- fait un fric-frac nocturne dans Burgle Bros. Le crime a payé, ils ressortent tous avec un butin divers qui inclut une tiare ?, des patins à roulettes ??, je connais un receleur qui va faire le museau. Passage sur l’élan en mode compétitif pour disputer un In Flanders Field : François consomme son dernier fantassin dans un assaut final et l’emporte au champ d’honneur.

Table 3, dite « Le livre de la jungle » : Tristan, Mickaël et Nico77 se lancent dans un Ark Nova. Tristan est le seul à croiser les deux pistes de score et applique avec succès la méthode Xel® : je chougne, je me fais oublier, je fais quelque choix stratégiques bien pensés (par exemple tout miser sur les singes et leur fournir des rochers sur lesquels grimper) et je gagne à la fin. La routine, quoi.

Table 4, dite « Le triporteur » : Cette table de quatre (Neox, Olive, Xel, Dom) présente la particularité d’être venue en moyenne sur trois roues. On fête la fin de l’été avec le retour d’Olive qui sort de son sac à malices le premier opus de la troisième triologie (vous suivez ?) de Shem Phillips : Voyageurs du Tigre du Sud. Pas mal de règles à assimiler mais ensuite cela tourne plutôt bien. Chacun développe son tableau de cartes en tentant de garder en tête les différentes voies de scoring et en utilisant au mieux des dés utilisés comme ouvriers sur son plateau individuel. En plus, un peu comme à Narak, on fait la course sur le plateau central qui permet plusieurs itinéraires mais où chaque progression d’une case nécessite de remplir un prérequis, il faut pas mal planifier. Chacun maîtrise en partie son rythme de jeu en choisissant quand utiliser l’action qui rafraîchit son pool de dés. Pour cette sortie de découverte, Dom croit malin de précipiter la fin de la partie (sans avoir pris le temps d’optimiser son propre score mais en espérant prendre les autres de vitesse). Succès sur le second point : tout le monde s’écrie que ce n’est pas comme ça qu’on joue et Olive prédit des scores faméliques. Echec sur le premier point : Olive a mieux optimisé la composition de ses cartes de paysage et surtout a privé dans sa dernière action Dom du bonus sur les comètes. Il remporte la partie avec 37 PV devant Dom 36, Xel 29 et Neox 26.

Table 5, dite « Voyage au centre de la terre » : Les quatre restants s’enfoncent dans les profondeurs de Sub Terra, peut-être pour échapper aux averses qui s’abattent.

Séance de MARDI 12/09/2023 à Servel

Différentes versions de l’invention de la grotte de Lascaux ont été rapportées, parfois contradictoires et souvent fantaisistes. En réalité, elle a été effectuée en deux temps. Selon la version la plus fréquemment racontée, le 8 septembre 1940, Marcel Ravidat découvre l’entrée de la cavité lors d’une promenade sur la commune de Montignac. Au cours de cette promenade, son chien Robòt poursuit un lapin qui se réfugie dans un trou situé à l’endroit où un arbre avait été déraciné : un orifice de 20 cm de diamètre s’y ouvre au fond de ce trou. En jetant des pierres pour faire sortir le lapin, il constate que le trou communique avec une vaste cavité. Comme on est à 500 mètres du château de Lascaux, il pense qu’il s’agit de la sortie d’un souterrain.
Quatre jours plus tard, le jeudi 12 (jour de repos hebdomadaire, mais la rentrée scolaire s’effectue alors au 1er octobre), muni d’un matériel de fortune pour s’éclairer et élargir l’orifice découvert précédemment, il revient sur les lieux, cette fois accompagné. Les jeunes gens pénètrent ainsi une première fois dans la grotte et y découvrent les peintures.

83 ans après, à Lannion, on explorait le temps et l’espace.

La frise des Cerfs nageant, dans la Nef (fac-similé au Musée d'Aquitaine)

Table 1, dite « Animaux ancestraux » : Se déplacer, chasser, construire une tanière, récupérer des loups solitaires ou d’autres meutes, tel est l’aventure qui vous attend avec Le clan des loups. Il semble que de Thomas, Jérôme et François-René, c’est ce dernier qui avait la plus grande gueule.

Table 2, dite « Au-delà du temps » : Arakis apporte Unsettled et y attire Xel et François. Cette aventure de survie en coopération se déroule dans les merveilleuses et troublantes franges de l’espace inexploré, il y a un univers, visqueux et spongieux à souhait, des objectifs à remplir, mais aussi un timing à respecter. Pour quelques poussières de temps, nos explorateurs rateront le coche alors qu’ils étaient sur le point de capturer le céphalopode mangeur de spores qui leur manquait.

Table 3, dite « Explorations fructueuses » : Table à thème « Bruno Cathala » pour Marie-Anne, Nastassia et Dominique. Tout d’abord deux parties de Kanagawa, l’une pour Marie-Anne, l’autre pour Nastassia. Puis un Kingdomino remporté par Nastassia grâce à un gigantesque champ de blé.

Table 4, dite « Le monde perdu » : les derniers survivants de la soirée explorent les tréfonds terrestres à Subterra 2. Le résultat de leur quête restera enfoui pour les siècles des siècles.

Séance de MARDI 05/09/2023 à Servel

Le 5 septembre 2022, Liz Truss était désignée Première ministre du Royaume-Uni, troisième femme à ce poste après Margaret Thatcher et Theresa May.  Débutant son office par la mort de la reine, victime d’un plan de baisse d’impôts qui mena illico à une tempête financière, elle y restera 44 jours, deuxième Premier ministre britannique le plus éphémère de l’histoire, prolongeant la malédiction de la gent féminine à Downing Street.

Deux ans plus tard, à Lannion, le fantôme de Liz Truss planait encore, et on assista à des phénomènes presque aussi étranges que la reprise des essais de fracturation hydraulique, la suppression de lois héritées de l’Union européenne sur la qualité de l’eau et l’usage des pesticides, ou encore la relance de l’exploration gazière et pétrolière en mer du Nord.

DefaultTable 1, dite « Never complain » : Marc apporte Taverns & Dragons. et attire dans ses filets Nastassia et François-René, pour une partie au long cours. A ce jeu, à la tête d’une des tavernes de la Cité, vous allez envoyer vos employés braver les forêts maudites et affronter mille dangers afin de collecter les denrées les plus rares pour vos recettes. Champignons magiques, plantes sauvages, œufs de dragon… Rien n’est trop savoureux, ou dangereux, pour attirer le roi dans votre humble taverne. Qui aura fait la meilleure tambouille, nous étions incapables de le dire à l’heure du bouclage, mais on ne se plaindra pas de n’avoir pas eu à y goûter !

Table 2, dite « Never explain » : Axel et Benjamins, joueurs émérites et fervents adhérents ne connaissent pas encore Innovation ? Impensable, leur serine François, qui convainc les deux néophytes d’accepter une partie en équipes ! Cette joute mémorable restera dans leurs mémoires, à n’en pas douter, comme un résumé grandeur nature de la beauté du jeu et de sa variété. D’un coté l’équipe « rime riche » Xel / Axel, où chacun bénéficie d’un tableau plantureux, mais qui peine à engranger les dominations, de l’autre l’équipe « Laurel et Hardy », mal accordée, où François et Benjamin partagent un lot de ressources communes proches de l’ensemble vide, affichent des tableaux faméliques (souvent 2 ou 3 cartes pour François !), mais qui enquille inexplicablement les dominations à la régalade, menant bientôt 4 à 1. Mais à la longue, la position devient difficile à tenir, la marée se retire, et, au ressac, on aperçoit ceux qui se baignaient sans maillot. Une manœuvre subtile d’Axel, qui s’adjuge la domination spéciale « comptabiliser ou archiver 6 cartes en un tour » ouvre une brèche, et alors Benjamin tire la carte Fission, l’arme nucléaire du jeu puisqu’elle défausse toutes les cartes sorties ! Mais le doigt hésite, le bouton est trop gros, l’heure tourne, un ange passe, et l’inexorable advient, Axel portant l’estocade finale pour une victoire 6 dominations à 4.

Séance de VENDREDI 01/09/2023 à Servel

Illustration.Après 72 ans et 100 jours de règne, Louis XIV, parfois appelé le Roi-Soleil (appellation tardive qui remonte à la monarchie de Juillet), disparaît le 1er septembre 1715. La légende raconte qu’il aurait lancé aux parlementaires réticents à la monarchie de droit divin le célèbre mot « L’État, c’est moi ! », mais le fait est erroné. En réalité, le monarque absolu se dissociait de l’État, dont il se définit lui-même comme étant seulement le premier serviteur et, sur son lit de mort, déclara : « Je m’en vais, mais l’État demeurera toujours ».

Trois cent huit ans après, à Lannion, dans une ambiance des plus civiles, plusieurs maîtres de droit divin virent la fin de leur règne.

Table 1, dite « Dynastie millénaire » : Mickaël sort Gugong. Un classique pour lui, qui, fort de sa connaissance millénaire du jeu, pense ne faire qu’une bouchée d’une opposition novice. Mais la jeunesse est sans pitié : Nico77 (53) et Axel (43) se disputent les honneurs, Arakis et Baptiste-au-poil-ras ne déméritent pas, un seul être vous manque, et la dynastie en est toute dépeuplée.

Table 2, dite « Soleil couchant » : ambiance studieuse dans la forge de Shogun no Katana. Si rien n’a filtré de ce duel à couteaux tirés et au long cours entre Steven et Baptiste-aux-mains-pleines, on en serait pas surpris d’apprendre l’extinction du roi du soleil levant.

Table 3, dite « Une si longue attente » : chaque semaine, les protagonistes de Gloomhaven les mâchoires du lion attendent leur heure, suivant un rythme séculier que seules rythment les saisons. F-R, OlivierB, Jérôme et Armand semblent prendre goût à cette histoire qui dure.

Table 4, dite « Un roi et du divertissement » : un Pax Pamir fomenté avant l’heure réunit Gérard, Dom, François, Fred et Elie, autant dire la fine fleur et le grands seigneurs. A l’entame, face à Dom et Élie, britanniques, Fred et Gérard, afghans, François choisit brièvement la tunique cosaque, mais s’en départit vite pour rejoindre le giron de l’empire colonial, et nous voici dans une configuration 3 contre 2 qui ne bougera plus jusqu’à la toute fin, dans une partie où un tirage fort inégal fit arriver en toute fin les patriotes russes, dont personne ne voulut. A l’approche du décompte final, le suspense est à son comble, et l’on s’oriente vers une domination réussie par les britanniques, renforcée encore par le revirement de Fred qui, à défaut de coopérer militairement, ne pose pas d’embûches, et laisse Gérard démuni en troupes, riche de presque tous ses cylindres déployés, pari trop fort sur la condition de fin inverse (pas de domination d’une coalition). Fort de la mène au score, Fred a fait, on le saura après coup, un pari de coup de billard à trois bandes qui lui aurait offert la victoire sur une égalité au dernier décompte. Mais, sur la dernière carte du jeu, c’était celle tant attendue du dernier contrôle de domination, il se fait mater par Dom, qui a le plus d’influence dans la coalition (4 contre 3, 3, et 3 !), sur un coup de haute stratégie (achat d’une carte qui lui offre sur un plateau un cadeau surnuméraire), grâce auquel il marque deux fois 5 points, ce qui le porte à 11. Fred, 9, François, 4, et Élie, 0, ont pu y croire jusqu’au bout. Gérard finit à 6, riche de tout l’or du monde, d’une armada de cylindres incomparable, et, tel Louis XIV, finit dans une longue agonie, assistant impuissant à l’inexorable domination de l’empire britannique. Le roi est mort, vive le roi !

Table 5, dite « Dernières lueurs » : dans le jour finissant, Jérôme et François-René se lancent dans un Codenames duet, succédané de la version à plusieurs dont ils sont privés par les sourdes batailles qui se livrent sur les tables voisines.

Séance de MARDI 29/08/2023 à Servel

Signé le 29 août 1842 à bord d’un vaisseau de guerre britannique, le traité de Nankin mit fin à la première guerre de l’opium, qui s’est terminée par une nette victoire du Royaume-Uni, au côté d’autres puissances occidentales colonisatrices, sur l’Empire chinois de la dynastie Qing. Le traité ouvre aux Européens de nouvelles possibilités commerciales dans un pays auquel ils n’avaient encore qu’un accès restreint ou militaire avec cinq nouveaux ports, dont celui de Shanghai, et proclame la cession de l’île de Hong Kong au Royaume-Uni. La Chine est aussi dans l’obligation de verser des indemnités de 21 millions de dollars sur quatre ans, pour la drogue détruite en 1839. Cet accord fait partie des « Traités inégaux », série de traités imposés militairement par les puissances colonisatrices occidentales aux pays d’Extrême-Orient.

181 ans plus tard, des hallucinations peuplaient la séance de Parties civiles, réunie en petit conclave d’une table unique.

Table 1, dite « Traitements inégaux » : après des considérations sur les mérites respectifs de la table unique à 6 ou de la table double à 3, sur la taille des courgettes, sur une élection présidentielle à venir, et sur plein d’autres sujets de moindre importance, on s’accorda pour une partie de Detective club. Les indices respectifs: robinet, rose, géométrie, automne, feu ! (indice manifestement illégal, qui créa une faille juridique d’ailleurs immédiatement exploitée) et festin, et François-René y fit merveille par sa créativité débridée, et sa culture médiévale qui lui permit de berner son monde en prétextant la présence de bâtiments vus dans Le nom de la rose pour justifier son choix de cartes ! Au jeu des traitements inégaux, Marie-Anne fut déclarée voleuse plus souvent qu’à son tour, Xel se trahit en omettant de regarder ses cartes près la donne de l’indice, et François peina à convaincre ses interlocuteurs malgré des raisonnements impeccables. Avec 15 PV, Mickaël sort vainqueur de ce jeu où le voyage compte plus que la ligne d’arrivée. Les mêmes continuent ensuite leur rêverie en enchaînant sur un So clover ! qui fut aussi l’occasion de belles trouvailles, comme le Nounours de Mickaël (Double, Peluche), ou le marteau de François (Révolution, Bricolage).

Séance de VENDREDI 25/08/2023 à Servel

Le 25 août 1944 c’est la libération de Paris après une semaine de combats. Ceux-ci ont eu lieu essentiellement en surface, mais c’est en égrénant le nom de stations de métro que nous allons narrer la soirée Parties Civiles qui se tint 79 ans plus tard à bonne distance de la capitale.

Table 1, dite « La Fourche » : Qui veut du classique et du rustique ? « Moi ! » répondent Xel, VHN et Baptiste2 qui sortent derechef Agricola. Pas de draft pour ne pas traîner, en fait la partie a avancé à bon rythme. Baptiste joue en premier et fait main basse sur toutes les ressources qu’il peut capter. Il s’oriente vers l’élevage, utilise ses stocks de bois pour clôturer des pâtures et édifier des étables. C’est aussi le seul à améliorer sa ferme en pierres. Xel joue équilibré entre élevage et culture mais pâtit d’avoir tardé à agrandir sa famille. Dom, privé de ressources, se rabat sur ses cartes : ayant repéré quelques combos il enchaîne les mises en jeu d’Aménagements et de Savoir-Faire et prépositionne argile et repas sur les cartes des tours futurs tout en chipant du bétail qu’il installe dans toutes les pièces de sa bicoque ou rôtit au vol. Bien aidé par ses visites régulières à l’action « Premier Joueur » il est le seul à finir avec 5 fermiers et se lance dans l’élevage dans un rush final. Au décompte ses 17 PV issus des cartes font la différence : il l’emporte avec 55 PV devant Baptiste 37 et Xel 34. Mais, il y a un mais, nous n’avons pas appliqué correctement la règle sur les récoltes, ces scores sont un peu surévalués.

Table 2, dite « La Défense » : Nico77, OlivierB et François-René font un Marvel Champions. Ils pratiquent la défense et l’attaque et prennent le meilleur sur le méchant Rhino en jouant CaptainAmerica, DrStrange et SpiderWoman.

Table 3, dite « Poissonnière » : Arrakis, Gilles et François se plongent dans Underwater Cities. Voici les notes de notre reporter infiltré en eaux troubles.

De Vladimir Suchy, auteur prolifique de League of six à Woodcraft, on n’attendait pas moins, eu égard à son patronyme, qu’une aventure sous les mers. Voici donc Underwater cities, fièrement apporté par Arakis, qui le vend comme un « Terraforming Mars marin ». On voit l’idée, car il s’agit ici de construire son petit chez-soi subaquatique, cités, usines, tunnels qui les relient. Ici, toutes les actions sont basées sur une main de cartes, qui permettent de positionner ses ouvriers (des sous-marins) en fonction de couleurs. L’ensemble paraît complexe mais se révèle vite très abordable. Les interactions se limitent à l’occupation des emplacements, qui peut se révéler tendu, car sinon chacun se concentre sur son plateau personnel,  avec un œil sur les voisins pour les objectifs de fin de partie. Le calcul final voit la victoire d’Arakis avec 106 PV, grâce à ses multiples cités bioclimatiques. Gilles, 100, et François, 83, n’ont pas démérité dans cette table de haute tenue et au long cours.

Table 4, dite « Ecole Militaire » : A Twilight Struggle on retrouve les mêmes dans des rôles inversés (Mickaël bloc de l’Est et Axel Occident) avec le même résultat à mi-partie, une victoire de Mickaël qui s’est jouée au Moyen-Orient.

Table 5, dite « Bourse » : Neox et Stéven inaugurent Disney Lorcana, un jeu de cartes à collectionner (de la famille des Magic etc.) plutôt fait pour jouer à deux. Derrière il y a du lourd, tout le poids marketing et l’attrait des univers Disney et les moyens du gros éditeur Ravensburger. Le genre de jeux qui ponctionne la bourse si on accumule les achats de boosters dans l’espoir d’une carte rare. On gagne en collectant 20 points de Lore que certains personnages peuvent produire. Contrairement aux autres JCC le combat n’est pas au centre du jeu : l’idée est plus de ralentir l’autre joueur, après tout on vise un public large et familial. Selon un critique on a là un mi-chemin entre la complexité de Magic et la rigidité de Pokémon, et les moyens ont été mis pour avoir un jeu de qualité mécaniquement et visuellement. Pour cette première sortie, il y a eu 9 (!) parties de jouées et 8 (!) victoires de Stéven.

Table de fin, dite « Gaîté » : Trois manches de Codenames pour des Rouges (François, Mickaël et VHN) et des Bleus (Xel, Axel, Gilles, F-R) pour une fin de soirée dans la joie. La première est laborieuse avec des indices en 1 ou 2 et une Poule et un Pigeon qui se gênent. Les Bleus révèlent des mots rouges et Dom n’a pas à forcer son  talent pour mener son équipe à la victoire. F-R et François s’avancent pour une seconde manche écourtée par une visite à l’assassin : Satanas a bien envoyé sur Fou et Course mais le dernier mot n’était pas Essence et encore moins Casse. La dernière manche est la plus disputée avec Gilles enchaînant les indices en 3. La victoire se joue sur le « Palette 2 » de Mickaël : les Dupont & Dupond commencent à rechercher des mots en relation avec la peinture puis se raccrochent à Ecran (palette de couleurs…) quand la lumière jaillit : c’est Planche pour l’humble palette en bois des logisticiens. Encore une hésitation (les Liens qui attachent les colis ? mais non c’est en général un film plastique) et ils s’accordent sur Feu qui fournit le bouquet final de la victoire 3-0 des Rouges.

Séance de MARDI 22/08/2023 à Servel

Entre les annoncé(e)s et les présent(e)s les membre(e)s sont passés de 5 à 7. Cela fit deux tables.

Table 1, dite « Stupeur et grincements » : Axel entraîne Xel, Nastassia et VHN dans une partie de Wingspan. Nastassia se spécialise dans la nourriture, Dom dans les oeufs tandis que Xel (qui en pose 2 fois deux d’un coup) et Axel sont à la lutte pour avoir le plus d’oiseaux en jeu (c’est le dernier objectif, le plus juteux). Nastassia et Dom bénéficient quand ils vont picorer dans la mangeoire de jetons qui s’empilent et scoreront en fin de partie, sauf qu’au bout d’un moment plus personne ne consomme les rongeurs qui alimentent le second. Les deux mêmes luttent aussi sur les objectifs consistant à avoir un max d’oeufs. Le décompte de fin de partie reflète les axes qu’a choisi chaque joueur : Xel tire 35 PV de ses 10 oiseaux et marque encore 10 PV avec ses deux bonus persos. Nastassia est dépitée parce qu’elle a mal interprété son bonus qui ne lui rapporte rien. Les jetons nourriture de Dom valent un total de 17 points. Au final c’est lui qui l’emporte avec 76 PV, juste devant Xel avec 70 qui regrette de s’être trop fixée sur Axel, puis ce dernier avec 60 et Nastassia avec 53.

Il n’est pas très tard et on propose à Nastassia de découvrir le classique qu’est Splendor. Début de partie très orienté puisqu’une bonne partie des tuiles-objectifs et des cartes de niveau 1 sont rouges ou noires. Dom qui joue en quatrième en est réduit à partir sur les bleues. Il choisit de viser le qualité (points des cartes) plutôt que la quantité (nombre de cartes dans son tableau). Au dernier tiers il est bien aidé par un niveau 1 quasiment intégralement blanc où il se sert gratuitement plusieurs fois. Nastassia déclenche la fin de partie en prenant la tuile 3 rouge-3 vert- 3 noir mais Dom qui joue après construit une carte bleue qui lui attribue la tuile 4 blanc-4 bleu. Avec 16 PV et dernier dans le tour, il plie la partie d’un point devant une Nastassia re-dépitée.

Table 2, dite « Booster et lancements » : En cette semaine où l’échec de Luna-25 et l’alunissage de Chandrayaan-3 rappellent que se poser sur un autre astre reste un exploit technique, Flavien, F-R et BenjaminF jouent à Apogee en mode coopératif. C’est un jeu crowdfundé il y a deux ans qui propose de construire et lancer des engins spatiaux dans un futur proche. Pour cette partie d’essai les ingénieurs ont réussi à déposer tout les modules sur la base en orbite autour de Venus, en finissant ric-rac au dernier tour. Au fait savez-pourquoi JBezos s’intéresse à Venus alors que EMusk en pince pour Mars ? parce que les Amazones sont des femmes et que les femmes sont de Venus. Je sais, l’absence cet été du directeur de la rédaction de ce blog se fait sentir dans la qualité des textes publiés.

Les restants jouent une partie acharnée de The Crew au delà de minuit après un intermède en mode Fahrenheit 451.

Séance de VENDREDI 18/08/2023 à Servel

Le 18 août 1877 l’astronome américain Asaph Hall annonce la découverte de deux satellites de Mars au cours des nuits précédentes. Ils sont nommés Phobos et Deimos (la Crainte et la Fuite), du nom des fils d’Arès et par référence à un vers de l’Iliade. Un siècle plus tard, la mission Mariner 9 de 1971 qui est mise en orbite autour de Mars fournira de riches images des deux lunes martiennes.  Malgré cet anniversaire, Mission Planète Rouge restera rangé dans le placard 146 ans plus tard.

Table 1, dite « Fuite » : Les cubistes (cubeurs ? François-Tristan-VHN) font découvrir Troyes à Nico77 ; à quatre joueurs il y a six tours mais on se gêne bien. On a utilisé un peu par accident les cartes du jeu de base plus pas mal de l’extension les Dames de Troyes, cela les fait découvrir mais n’a pas facilité l’apprentissage de Nicolas, malgré quelques conseils bienveillants qui lui ont été dispensés.  Les événements ont joué un rôle important et en s’accumulant, ils ont à la fois provoqué de grosses fuites de deniers et conduit à un turnover important dans les bâtiments suite à des parachutages constants de meeples neutres. Ca a pas mal couiné et on s’est bien trompé sur qui était le mieux placé. Tristan joue délibérément la carte de la cathédrale, il y place 7 cubes, construit un quatrième étage et combote comme à son habitude avec une carte Activité qui l’abreuve de deniers. Il est aussi bien présent dans les bâtiments dont Nico et Dom se font peu à peu éjecter. Dom, présent sur pas mal de cartes, s’oriente vers une utilisation des dés rouges mais aux deux derniers tours sa force de frappe est décimée par l’événement Mutinerie. François est assez discret, accumule un certain capital et combat efficacement les événements. En fin de partie la révélation des cartes Personnage (objectif de scoring commun) de chacun surprend. D’abord parce qu’il y a des doublons suite à un malheureux concours de circonstances, d’autre part parce que ce n’est pas ceux qu’on attendait : Tristan avait claironné qu’il fallait préparer 18 deniers pour Thibaut II qui se révèle absent. En fait il fallait jouer l’influence avec Hugues de Payns -ce que Nico a très bien fait- et les meeples sur les cartes Activité avec le Florentin. Les scores finaux sont modestes et François l’emporte avec 31 PV devant Dom 29, Tristan 21 et Nico 14.

Table 2, dite « Crainte » : Revanche de la semaine précédente à Twilight Struggle pour Mickaël et Axel : mêmes rôles (Axel Est, Mickaël Ouest) et même résultat (Mickaël l’emporte). Le jeu a une courbe d’apprentissage pour bien connaître les cartes et on est toujours sous la menace d’une apocalypse nucléaire mais Axel n’a pas dit son dernier mot.

Table 3, dite « Les hommes sont de Mars » : On reste sur la dynamique d’un scénario par semaine avec Gloomhaven les mâchoires du lion pour F-R, OlivierB, Jérôme et Armand. Un nouveau succès y compris pour Jérôme qui, s’il finit épuisé, remplit par là son objectif personnel et n’a donc pas tout perdu.

Table 4, dite « Les femmes sont de Venus » : Marie-Anne et Christel jouent au calme tout en papotant : un Living Forest non mené au bout suite à l’arrivée d’un Président proposant un nouveau jeu (voir ci-dessous).

Table collective : Au fur et à mesure de la fin des autres parties, on se regroupe pour jouer à Sides, un petit jeu de la famille où il faut faire trouver un mot (précisèment un nom commun) en donnant d’autres mots comme indice. Une boîte amenée par un Neox qu’on a plaisir à revoir. C’est coopératif, la contrainte porte sur la première lettre de l’indice à donner et il s’agit de trouver en minimisant les essais. Pas toujours commode, d’autant qu’en tentant de « trianguler » (guider en évoquant un sens complètement différent du mot-cible) on perd parfois la paire de joueurs cherchant à trouver (les « enquêteurs »). Et comme les indices sont donnés sans discussion préalable il peut y avoir des approximations hilarantes. Au final on se souviendra que Fromage + Vitre a fini par faire trouver Raclette et que Soie a été trouvé en 2 essais (Asie + Route).