Séance de VENDREDI 17/03/2023 à Servel

Le 17 mars 1808, Napoléon Ier créait le baccalauréat, une altération du bas latin bachalariatus désignant un chevalier débutant, puis calqué à partir du latin bacca (« baie, olive, arbre à baies ») et laureatus (« couronné de laurier »), d’où « triomphant ».

215 ans après les joueurs de Parties Civiles planchaient en toutes les matières.

Table 1, dite « Histoire-Géo » : Pour la Saint Patrick quoi de mieux que jouer à Irish Gauge ? se disent Gérard, Fred, Tristan et Dom. Ce jeu aux règles minimales et au matériel élégant fait partie de la famille des « cube rails » où l’on spécule sur des actions de compagnies ferroviaires (ici mises aux enchères) en construisant leur réseau entre différentes villes d’Irlande. On peut le rattacher à la famille de Chicago Express et Paris Connection, déjà joués en cette assemblée. Parmi les particularités de celui-ci, les cubes de 3 couleurs qui déterminent à la fois la valeur des lignes au moment des distributions de dividendes et quelles seront les compagnies qui distribuent leurs profits. Tristan, le plus celte de la table, nous donne une leçon aux enchères initiales : ayant accepté de ne rien acheter, il dispose ensuite d’un budget lui permettant de récupérer les actions suivantes à leur valeur faciale sans compétition. Très vite il s’allie à Gérard et ils développent à toute vapeur la compagnie Orange au centre de la carte. Une erreur de calcul les prive du bonus de 12 £ obtenu en connectant Dublin, Belfast et Galway. Dom et Fred s’allient en réaction pour développer la compagnie Rouge. Les différentes distributions de dividendes lancées par Dom, vue son incapacité à tirer des cubes noirs du sac, ne lui offrent aucun retour financier sur son investissement dans la petite ligne Bleue. En fin de partie, Tristan sacrifie toutes ses économies pour une dernière action Violette, les autres joueurs ne voyant pas trop l’intérêt de l’opération. Une fois le sac de cubes vidé, c’est l’argent accumulé et la valeur faciale des actions qui comptent pour la victoire. Dom l’emporte avec 89 £ devant Tristan 76, Fred 75 et Gérard 72.

Les mêmes découvrent ensuite Régicide, un jeu coopératif jouable avec un jeu de 54 cartes. Il s’agit de combattre successivement 12 « boss », soit les Valets puis les Dames puis les Rois. A son tour on les attaque en jouant (en général) 1 carte de sa main sachant que chaque couleur a un effet spécial : le Cœur recycle de la défausse vers la pioche, le Carreau fait piocher, le Trèfle double la force de l’attaque et le Pique protège contre l’attaque du boss. Et oui, s’il a survécu, le boss vous attaque à son tour (en infligeant 10/15/20 dégâts pour un Valet/Dame/Roi qu’on encaisse en défaussant de sa main). Pour un jeu aussi simple c’est vraiment bien fait et c’est pas facile : Les trois tentatives des lascars ont abouti à trois défaites (tout le monde perd dès qu’un joueur ne peut pas défausser assez de points) aux stades Dame/Roi/Dame.

Table 2, dite « Oral de rattrapage » : à cette table, Olivier B, Armand, Jérôme et François-René se crashent à Massive darkness (un exploit en soi) puis à l’oral de rattrapage, où ils héritent d’un sujet difficile, Ghost Stories.

Table 3, dite « Mathématiques élémentaires » : François ressort P.I., dérivatif pas trop prise de tête quand on regarde les tables de gros jeux qui se forment autour, et attire dans ses rêts Adrianne et Baptiste, également en recherche d’une expérience ludique sans engagement (quoiqu’on peut y prendre goût). Un jeu d’enquête policière à New York mais surtout de logique, qui incite les deux impétrants à sortir leur carnet de notes pour ne rien oublier de leur enquête en cours. François, lui, a tout en tête, et l’emporte avec 15, fruit d’une utilisation judicieuse de ses jetons enquêteur. Les deux autres atterrissent à une encâblure (13), sur deux stratégies différentes : audacieuse pour Baptiste, qui joua de malchance avec 4 points de pénalité, et prudente pour Adrianne, sans pénalité, mais, qui, de ce fait, rata les places d’honneur au cours des trois manches.

Table 4, dite « Travaux manuels » : grande première pour Woodcraft – dernier opus de Vladimir Suchy et qui, arrivé vierge sur la table, se fait déflorer en direct. Jibee prendra rapidement le large d’une partie qu’il dominera à l’aise. Quant à Xel et Neox, il en fit du petit bois.Woodcraft

Table 5, dite « Sciences surnaturelles  » : à Skymines on colonise l’espace et bien plus encore. Alexander Pfister et Viktor Kobilke ont fait merveille en revisitant Mombasa pour le gommer de ses petits déséquilibres. Mickaël, Samuel, OlivierL et Marc furent les protagonistes d’une partie au long cours. Leurs scores, 205, 161, 114, 112 nous ont été arrachés d’une feuille de score anonyme, sans que de ce chaos journalistique se dessine le nom du vainqueur.

Table 6, dite « Composition française  » : So Clover achève de donner une couleur irlandaise à cette soirée. On y remplit des trèfles de mots répartis sur des cartes, qu’il s’agit ensuite d’associer puis de faire deviner lesdites associations après avoir enlevé les mots, et rajouté une carte intrus. On retiendra de ces deux manches un score moyen avec Dom (17), mais excellent avec Jibee (Jérôme, Fred et François étant les éléments fixes), et quelques trouvailles, à l’image de ce Jeanne d’Arc (Vierge, Incendie).

Séance de MARDI 14/03/2023 à Servel

Le 14 mars est le jour de Pi, la fameuse constante mathématique dont les premier chiffres sont 3,14. Justement π commence par 3 et il y eut 3 tables de jeu ce soir, c’est pas un hasard. Et combien de joueurs ? là encore la réponse est obtenue en égrénant les décimales de π :
Une Pi pie de l'université de technologie de Delft avec ses 27 premières décimales.

  • 3 , 1 4 => une table de 3
  • 3 , 1 4 => 3+1 = 4, une table de 4 
  • 3 , 1 4 => une table de 4

CQFD !

Et saviez-vous qu’Albert Einstein était né le jour de Pi de l’année 1879 ? (non ce n’était pas il y a 314 ans, il ne faut pas exagérer)

Table 1, dite « Navigation en eaux froides » : Pillards de la Mer du Nord pour Thomas, Mathieu, BenjaminF et Evan. Thomas mène le dernier raid et est le plus haut sur la piste des Valkyries mais il est en retard de 5 points sur Mathieu qui a mené tout en maîtrise (62 PV  à 57). Suivent Benjamin et Evan avec 47 et 29.

Table 2, dite « Navigation en eaux chaudes » : Puerto Rico pour Neox, Xel, Marie-Anne et Nastassia. Après Age of Steam récemment on revoit les grands classiques et c’est bien. C’est la dernière nommée, qui a investi dans son propre bateau pour transporter les denrées agricoles produites pas ses « colons », qui l’emporte avec 48 PV devant Marie-Anne 46, Neox 41 et Xel 40.

Table 3, dite « Navigation en eaux troubles » : C’est le jour de la découverte d’Innovation pour Marc, une première expérience qui mèle toujours en des proportions variables griserie, fascination, tournis, perplexité et dépit. Dans le rôle de coach qui rappelle les règles simples de ce jeu subtil : François et Dom, les Dupont & Dupond de Parties Civiles.

François démarre avec sa carte fétiche, Agriculture (mais comment fait-il pour la piocher à chaque fois ?) et prend vite 2 dominations, neutralisé par Dom qui lui pique ses points au même rythme et domine lui aussi 2 âges. S’ensuit une phase de transition où Marc développe son tableau en accumulant et décalant ses cartes tout en découvrant le vertige des actions de suprématie qui attaquent les jeux adverses. François se retrouve ainsi avec un tableau réduit à 2 piles non décalées. Il parvient néanmoins à réactiver l’Agriculture et à dominer les âges 5 et 6 tout en dénonçant Marc comme l’homme à abattre. Dom de son côté est monté en âge dans son tableau grâce à la Théorie de l’atome et l’Evolution. Mené 4 à 2 (quand il faut 5 dominations pour l’emporter à trois joueurs), il tente de renverser la table en activant Ordinateurs qui permet de mettre en jeu et activer une carte de niveau 10. Il pioche Bioingénierie qui déclenche un cas de fin de partie immédiate : « Si un joueur a 3 icônes Pommier ou moins -c’est le cas de François et Dom-, le joueur avec le plus d’icônes Pommier gagne ». C’est ainsi que Marc, à l’insu de son plein gré, remporta sa première partie d’Innovation.

Séance de VENDREDI 10/03/2023 à Servel

Le 11 mars 2011 à 5 h 46 UTC avait lieu le plus important séisme mesuré au Japon. Son épicentre se situe à 300 km au nord-est de Tokyo. Le séisme a entraîné un arrêt automatique des réacteurs en service de la centrale nucléaire de Fukushima, la perte accidentelle de l’alimentation électrique et le déclenchement des groupes électrogènes. L’observation d’émissions de xénon, avant même la première dépressurisation volontaire du premier  réacteur, indique des dommages structurels probables dans la partie nucléaire des installations immédiatement après le séisme.

51 minutes plus tard, un tsunami provoqué par le tremblement de terre aborde la côte orientale. La vague atteint une hauteur de 30 m par endroits (15 m à la hauteur de la centrale), parcourant jusqu’à 10 km à l’intérieur des terres, ravageant 600 km de côtes et détruisant partiellement ou totalement de nombreuses villes et zones portuaires. À la suite du tsunami, des groupes électrogènes de secours sont tombés en panne. Des débris ont pu obstruer des prises d’eau. Ces défaillances, couplées à plusieurs erreurs humaines, ont causé l’arrêt des systèmes de refroidissement de secours des réacteurs nucléaires ainsi que ceux des piscines de désactivation des combustibles irradiés. Le défaut de refroidissement des réacteurs a induit la fusion totale du cœur d’au moins deux réacteurs nucléaires puis d’importants rejets radioactifs.

Une BD très documentée fait le récit de la catastrophe, qui fut exposée il y a quelques temps à la médiathèque de Lannion.

12 ans après (heure de Chicago), un tsunami de joueurs en fusion envahissait une brûlante soirée de Parties Civiles.

Table 1, dite « Chronique d’une mort annoncée » : Ghost stories se solde en général par la déconfiture des joueurs, prêtres taoïstes qui ont la dure mission de protéger le village de l’armée des ombres qui se prépare à l’envahir. Une fois encore, Xel, Jérôme et Baptiste se sont fait rattraper par les fantômes.

Table 2, dite « Le monde du silence » : c’est, grâce à Dom (inspiré par la fin du confinement en Chine ?), le grand retour de L’année du dragon qui n’avait plus été aperçu sur nos tables depuis 5 longues années. Un jeu où il s’agit d’échapper à une série de catastrophes (épidémie, famine, guerre…) où il ne manque que l’accident nucléaire, et qui s’enchaînent au long des 12 mois de l’année du dragon. La planification est essentielle car ces événements sont connus à l’avance, mais les moyens de s’en prémunir dépendent fortement des serviteurs que l’on recrute à raison d’un nouveau chaque mois, et d’un ordre du tour qui peut déjouer les plans les mieux établis. Dom fait rapidement la course en tête, et se trouve plus souvent qu’à son tour premier joueur, ce qui lui permet de contrarier les plans de s’en adversaire, et il ne s’en cache même pas, faisant partie de ces joueurs qui commentent le cheminement de leur propre pensée. Mais il commet à la fin du printemps une erreur de débutant, qui lui impose de licencier des serviteurs sans cause réelle ni sérieuse, ce qui lui coutera certainement une victoire promise (on saluera à l’occasion son fair-play: il ne demanda aucun rollback). De son côté, François, après un départ poussif, fomente en silence, l’été venu, un plan à triple détente : recruter un artificier, un médecin, et, surtout, deux bouddhas qui lui apporteront 12 PV. Avec 97, il engrange une victoire de prestige devant Dom (89).  Quant à Thomas, 83, frappé par le délabrement de ses temples, et Evan, 72, victime d’une stratégie insuffisamment diversifiée (il termine avec 7 fusées !), ils n’en peuvent mais.

Table 3, dite « Équilibre de la terreur  » : Twilight Struggle n’en finit plus de faire des émules, et c’est Frank la victime du jour, américain trop tendre face à Mickaël, un soviétique déterminé et tout à son rêve d’empire.

Table 4, dite « Énergie renouvelable » : Fred, François-René, Olivier B et Neox se lancent à la poursuite d’un corps étranger à Alien et voient leur quête aboutir, comme toujours depuis qu’ils l’entreprennent, soulignent-ils. Enhardis, ils se  lancent ensuite dans Heat, où François-René fut le plus intrépide des vainqueurs, et Fred le plus timoré des vaincus.

Table 5, dite « Tsunami mortel  » : un Sub Terra récupère des joueurs issus de tables éparses comme Thomas, Fred et François-René, parmi lesquels 2 seuls sur 6 échappèrent à la noyade collective d’un tsunami mortel.

DefaultTable 6, dite « Alerte rouge » : Dom propose à François de découvrir Watergate et reçoit une réponse teintée de l’enthousiaste du débutant, aussitôt attaché aux basques de Nixon en prenant la tête des journalistes avides de pousser le Président dans ses derniers retranchements. Il faut à un mouvement de pouvoir relier Nixon à deux témoins, ce qui aurait scellé sa victoire, mais la carte promise n’arriva jamais. Des on côté, Nixon alignait les pions rouges en faisant usage de la force brute que lui donnaient des cartes puissantes de conspirateurs, qu’il utilisa pour leur force, stratégie permise par le dévoilement précoce des témoins par l’équipe des journalistes, qui fut probablement la clé du jeu. Lors de la manche décisive, il fallait une carte de force 3 à Dom pour poser son cinquième pion rouge synonyme de victoire, et il en avait une de force 4 dans sa manche. Voilà qui donne envie de lire Les hommes du Président du duo Bernstein/ Woodward à l’origine de l’enquête qui fit tomber le 37ième Président  (on conseillera au lecteur à la recherche d’actualités plus récentes le Peur du même Woodward sur la présidence N°45, celle de Trump). Notons enfin que le titre français de l’ouvrage des journalistes du Washington Post masque, exemple parfait d’un « Lost in translation« , l’emprunt du titre anglais (« All the President’s men« ) à la célèbre comptine Humpty Dumpty, qui se présente souvent comme une énigme, dont la solution est « un œuf » (représentation classique de Humpty Dumpty)… ou un Président de la première puissance mondiale :

Humpty Dumpty sat on a wall.
Humpty Dumpty had a great fall.
All the king’s horses and all the king’s men
Couldn’t put Humpty together again.

Table 7, dite « Sous les flots » : Le monde de Narak voit Eve (76) atteindre la première le temple au grand dam de Marc (60), laissé à mille lieues de Venise, seul dans le désert d’où retentissent les rugissements du lion.

Table 8, dite « Communications abouties  » : en fin de soirée, on sort Mot malin où Xel, Gilles et Jérôme signent le score collectif de 17/25, qualifié d’excellent. Votre chroniqueur assista en fin de partie à la méprise d’un joueur qui s’était trompé de case, mais le mot qu’il avait choisi pour Indice (Spaghetti) entrait en étrange résonance avec celui de la case visée : Pelle / Élastique.

Table 9, dite « Dérives continentales » : pendant que les tablées entières dérivaient par continents vers ses gâteaux maison, Marie-Anne était embarquée dans un Kepler 3042 qu’elle perdit (38), devançant de peu Alex (37). Plus loin sur la table de marque, Benjamin (51) s’impose face à Samuel (48).

Séance de MARDI 07/03/2023 à Servel

Une soirée mi-hiver mi-printemps sous une pluie battante, on ne va se plaindre maintenant que l’eau est une ressource rare en Bretagne.

Table 1, dite « Pâques avant l’heure » : Deuxième apparition en ces murs de Teotihuacan avec, parcourant les avenues de la cité précolombienne, Olive, Nastassia, Marc et VHN (et Mathieu en guest star observatrice). Du classique avec de la production de ressources investies dans la technologie ou les bâtiments, du plus original avec les dés utilisés comme ouvriers, qui gagnent de l’expérience en montant de valeur à chaque utilisation et qui, en atteignant la valeur 6, prennent une retraite bien méritée avec quelques avantages acquis (c’était le thème du jour). Et pas de vil or ou argent ici, on règle comptant en fèves de cacao. Partie longue qui finit avec un doute, la fatigue aidant, sur le moment du dernier décompte quand la pyramide est achevée. Quoi qu’il en soit, Marc l’emporte avec 137 PV, récompense de deux choix déterminants : le fait d’être monté haut et tôt sur l’avenue des Morts et d’être le seul à bénéficier d’un scoring complémentaire, étant parvenu au sommet de la piste du temple vert. Le suivent Dom avec 124, Nastassia 99 et Olive 83.

Table 2, dite « Oliver Twist » : Nouvelle apparition en ces murs de London (seconde édition VF dans une boîte fort compacte, le plateau de jeu/plan de Londres ayant été remplacé par des cartes District). Une fois encore, Thomas nage comme un poisson dans les eaux wallaciennes et l’emporte avec 53 PV devant Adélie 36, Gérard 28 -que nous sommes heureux de retrouver- et Evan 5. C’est bien dans le thème, le jeune garçon a été victime des manigances des adultes retors. Une participante nous a communiqué cette conclusion rimée que nous vous laissons méditer : « des cartes dans les mains c’est des pauvres à la fin…. ».

Table 3, dite « Grève générale » : Jack joue à Cascadia avec François, Xel et Neox (soit un effectif de 4 selon les organisateurs). Suite au débrayage d’une certaine de catégorie de personnels, nous ne sommes pas en mesure de vous communiquer le récit de cette table ni ses résultats. A la place nous vous proposons un programme musical de qualité.

[NDLR Nous avons reçu plusieurs jours après un coup de fil de l’un des meneurs, passablement remonté, qui a demandé la publication du droit de réponse suivant]

On sent Jack bouillant de faire découvrir Cascadia, et le voici lancé qui explique, à sa manière bourrue, les règles de ce jeu animaliste, mais pas simpliste. Le mécanisme est simple: à chacun son tour, on s’empare d’un habitat et de l’animal qui est placé devant (les deux tirés au sort, l’habitat ne correspond donc pas forcément à l’animal, mais on peut déroger à cette règle en dépensant un pomme de pin, gagnée quand on envoie un animal dans son habitat idéal, c’est-à-dire convenant à lui seul). Ce qui est plus compliqué, c’est de construire un territoire avec différentes physionomies (plaine, marais, forêt…) et les animaux qui y sont compatibles, car les animaux rapportent des points selon des figures géométriques complexes (et variables à chaque partie, rejouabilité oblige). Par exemple, dans notre partie, les buses scoraient selon le nombre d’animaux différents dans la ligne de vue avec une autre buse, les wapitis devaient former un cercle, et les ours un groupe. A cet exercice complexe de gymnastiques géométriques, Xel l’emporte avec 87, principalement grâce aux ours (21) et aux pommes de pin non consommées (10). Neox (83) échoue à 4 jets de pomme de pin (il en avait 5),  sur un tableau équilibré, fort en buses en en wapitis, et le meilleur aux majorités des habitats (qui scorent aussi, pour complexifier la donne). Jack (81) le suit de peu, premier en wapitis mais zéro pointé en buses, et François (68) ferme la marche, malgré un superbe cercle de wapitis (16), pénalisé par les buses et les renards. A ce jeu agréable et thématique, on ne fera que le reproche de l’imprévisibilité du vainqueur, tant les façons de marquer sont multiples.

Séance de VENDREDI 03/03/2023 à Servel

Né le 3 mars 1847, fils d’un éducateur de sourds-muets, Graham Bell inventa le téléphone en cherchant un moyen de faire entendre les sourds. Il est à l’origine de nombreuses autres inventions et figure parmi les grands inventeurs du XIXe siècle. En son anniversaire, à Parties Civiles, il n’y avait pas besoin de se téléphoner pour s’entendre.

Table 1, dite « Haut débit » : à Ark Nova Tristan dynamite ses rivaux, Samuel et Mickaël, en mettant le turbo sur la fin.

Table 2, dite « Café-crème » : à Grand Austria Hotel Fred (151) survole les débats pour sa première partie. Dom (131), François (130) et Olive (102) en ont été estomaqués.

Table 3, dite « Téléphone rouge  » : le populaire Twilight Struggle fait des émules, ici Killian, qui, depuis Moscou, décroche son téléphone rouge pour entamer les hostilités avec Jack, l’américain, qui aura raison de lui.

Table 4, dite « Ligne claire » : à Dig out François-René s’impose face à une ribambele de joueurs, et un spectateur, Neox, qui n’a pas trouvé sa victoire téléphonée.

Table 5, dite « Sourds et malentendants  » : un Codenames clôt cette soirée, en version commerciale, et non domifiée.  Les bleus (Dom, François, Mickaël, Thomas) s’imposent 2-0 avec une jolie intuition sur Marianne (Coq, Timbre). En face, les rouges (François-René, Fred, Olive, Tristan) ont multiplié les signes du malentendant – en particulier dans une deuxième manche où ils se sont perdus entre un punch et un cocktail.

Séance de MARDI 28/02/2023 à Servel

En ce 28 février, on fêtait la naissance de Thomas, non, pas le saint, le nôtre ! Et parce que nous sommes civils, il y avait un gâteau maison de Marie-Anne (miel citron, un régal) et quelques pommes fermentées pressées !

Table 1, dite « Lune de miel » : Olive et Dom s’installent pour un Ark Nova sur les plateaux « faciles » face A. Olive déploie tôt deux Mécènes qui lui rapporteront tout au long de la partie tandis que Dom, suivant les projets de conservation affichés, tente de récupérer des badges Afrique. Il poursuit avec un vivarium qu’il va peu à peu remplir de reptiles divers, heureusement que Olive a acquis une immunité contre les venins, constrictions et autres gentillesses. Sur la double piste convergente qui caractérise le jeu, Dom prend de l’avance côté attrait et Olive côté conservation. Le premier déclenche la fin de partie en croisant tout juste ; Olive, joueur expérimenté déploie alors un festival : un projet de conservation à 3 points qu’il gardait en main depuis un long moment, plusieurs Mécènes à 1 point et un objectif personnel rapportant 3 points. Dom l’emporte sur un serré 8 à 4 et repart en notant que la gestion du tempo de fin de partie est une subtilité de ce gros jeu.

Table 2, dite « Citrons pressés » : Marie-Anne revisite les classiques et n’a pas perdu la main : à Agricola elle presse le citron de ses adversaires et s’impose d’un zeste (46 à 44) face au valeureux Matthieu. Evan (22) apprend à ses dépends que l’agriculture est affaire de tradition et longueur de temps.

Table 3, dite « Libations fermentées  » : pour son anniversaire, Thomas était évidemment gratifié d’une partie de Brass:Birmingham – la version où la bière joue un rôle décisif. Avec 156, il perdit cette partie devancé au départage par Neox, mais coup de théâtre du décompte, c’est Xel qui l’emporte avec 160 grâce à ses 49 points de rails. François, avec 132, a fait belle figure, mais  reste au pied du podium : dans cette partie à haute intensité, la perfection était demandée pour monter sur la caisse.

Séance de MARDI 21/02/2023 à Servel

Abhijit Banerjee est un économiste indien qui fêtait ce soir son 62e anniversaire. A notre connaissance il n’est pas en retraite, mais enseigne toujours au MIT. Il a d’ailleurs reçu le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel (c.a.d le faux « Prix Nobel d’Economie ») pour ses travaux empiriques (« essais randomisés contrôlés ») de terrain, prix partagé avec deux collègues dont sa conjointe la française Esther Duflo.

Table 1, dite « Prospérité par le commerce » : Mickaël, Marc, Dom et Olive disputent une partie de Macao sur l’exemplaire XL entièrement fait maison et francisé (un vrai collector !) du dernier nommé. Un rédacteur pontifiant (heureusement il n’y en a pas sur ce site) dirait que le mécanisme de la « rose des vents » illustre ludiquement ce que les économistes appellent la « préférence pour le présent » : il faut constamment arbitrer entre des actions plus faibles maintenant ou plus fortes mais dans le futur. Marc passe l’essentiel de la partie en tête de l’ordre du tour et finit par utiliser un tableau de cartes puissant. Dom se donne les moyens de produire des sous et use et abuse de la conversion « sous vers PV », il prend rapidement de l’avance sur la piste de score. Olive est l’auteur d’une remarquable remontée en fin de partie avec un quartier de ville rapportant 8 PV, une carte le dispensant de la douloureuse pénalité pour ses cartes non construites et plusieurs cartes de scoring final utilisées efficacement. D’autant plus remarquable qu’ayant fait le choix de ne pas lutter pour l’ordre du tour, son choix de cartes était à chaque tour plus restreint et moins avantageux. La feuille de score finale affiche Dom 71, Olive 62, Mickaël 34 et Marc 33. A noter le jeu a été republié récemment sous le titre Amsterdam.

Table 2, dite « Biens mal acquis » : Neox entraîne une joyeuse bande (Mathieu, Xel, Nastassia et Adélie) dans une partie de Isle of Skye rythmée de commentaires et anecdotes sur les villes et la faune d’Ecosse. Selon certains récits, Xel a construit un moteur à points de victoire qui n’a malheureusement jamais démarré tandis que Mathieu a asticoté Adélie en lui chipant des PV et en prenant le meilleur sur elle dans une dernière combinaison de fin de partie. Après le départ de Nicolas les restant(e)s font un Deep Sea Adventure ponctué d’ivresse des profondeurs, de croche-pieds sous-marins et de noyades en série. On pourrait dire que ce jeu illustre ce que les économistes appellent la « cupidité excessive ». Xel nous envoie la bouteille à la mer suivante :

« Découverte du jeu par Nastassia, Adélie et Matthieu : jets de dés super pourris pour moi qui reste loin derrière les autres… qui se gavent et qui nous entraînent tous dans une mort annoncée lors des deux premières manches (ils ne me croyaient pas quand je disais qu’on allait tous crever !). Lors de la dernière manche, Adélie se gave et réussit à se hisser dans le sous-marin (à elle la victoire). Nastassia en voulant nous ralentir a pris un troisième trésor en remontant et est restée devant le hublot après un jet de dé insuffisant (elle n’avait pas remarqué qu’on ne pouvait pas faire plus de 6 LOL), je suis juste derrière et Matthieu encore dans les profondeurs. » Blub, blub.

Séance de DIMANCHE 19/02/2023 à Servel

Quoi de tel, au coeur de l’hiver, qu’une après-midi ludique Dimanche on joue où petits et grands se retrouvent autour de jeux, petits ou grands, et des douceurs apportées par les gentil.le.s membre.e.s ? Cet horaire différent a permis de revoir des têtes qui se font rares, pour le plus grand plaisir commun.

Baptiste y arbitra une table de Bolt Action entre deux Oliviers, c’est le photographe américain qui l’emporta. Marc fit face et à ses dépens à Marie-Anne à Pirates de la Mer du Nord, jeu qui circula ensuite à la table de Vincent et Anthony +2 enfants. François, Mickaël, Fred et Adélie jouèrent à Tiletum, et peut-être vit-on aussi un Paper Tales. Neox et Dom retournèrent à Marrakesh, cette fois en compagnie de Adriane et Steven qui découvrent le jeu et prennent les deux premières places. Les restants en fin de journée disputèrent un Mysterium à 5+1 en mode difficile, où une retardataire mit fin à la divination en échouant à trouver son triplet d’indices dans les délais réglementaires.

Il se dit que dans un mois, un autre rassemblement en mode anniversaire sera l’occasion de jouer jusqu’à plus soif, ou jusqu’à plus sommeil.

Séance de VENDREDI 17/02/2023 à Servel

Le 17 février 1600, Giordano Bruno était brûlé vif au terme de huit années de procès, accusé formellement d’athéisme et d’hérésie par l’Inquisition, d’après ses écrits jugés blasphématoires (où il proclame en outre que Jésus-Christ n’est pas Dieu mais un simple « mage habile », que le Saint-Esprit est l’âme de ce monde, que Satan sera finalement sauvé) et poursuivi pour son intérêt pour la magie. Le frère dominicain toucha également à la philosophie (l’infini), la physique (la relativité), la cosmologie (l’héliocentrisme), et reste célèbre pour la relativité du mouvement. En montrant qu’on ne peut envisager le mouvement d’un corps dans l’absolu, mais seulement de manière relative en relation avec un système de référence, Bruno ouvre la voie aux travaux de Galilée. Ce principe au fondement du référentiel inertiel, l’est encore pour la théorie de la relativité restreinte.

« Toutes choses qui se trouvent sur la Terre se meuvent avec la Terre. La pierre jetée du haut du mât reviendra en bas, de quelque façon que le navire se meuve. » (Le Banquet des cendres).

The Forbidden World | The New Yorker

423 ans après, aux tables de Parties Civiles, on pratiquait aussi l’éclectisme.

Marrakesh (City Collection #4)Table 1, dite « Héliocentrique » : Partie découverte sous le soleil de Marrakesh – la dernière incursion dans les villes du prolifique Stefan Feld – sous la houlette de Neox mais la diction de Dom, qui nous apprend que ce jeu de placement d’ouvriers recèle de subtils mécanismes : chacun dispose d’un plateau et de 12 actions symbolisées par 12 couleurs, qu’il effectuera chacune une fois par manche. Ces actions sont bonifiées par des kéchis, également aux 12 couleurs, qu’on récupère en début de manche par glissement de tous les kéchis choisis par les joueurs dans une tour qui peut en bloquer certains ! Tout l’art du jeu réside dans le timing de réalisation des actions par rapport aux kéchis et les positions semblent infinies. La diversification paie, en principe, mais c’est pourtant Dom qui, focalisé presque uniquement sur la rivière, avec une carte combinant à merveille avec cette action, marche sur l’eau et ses adversaires, avec 166 PV ! Suivent en tir groupé François, 125, Mickaël, 120, et Neox, 110.

Table 2, dite « L’âme du monde » : à cette table de Ark Nova on tente, comme au dernier jour, de sauver des animaux. Eve s’y connaît, battant 13 à 12 Marc, lion sans griffes, tandis que Olive assiste à leur duel derrière les grilles du zoo.

Table 3, dite « Cosmologique » :  l’univers est-il en expansion ? Bruno aurait dit non, mais Dune imperium prend ses aises avec une extension. Fred s’en sort le mieux, battant Lucie sur le fil. Les deux Olivier ont assisté à leur duel depuis le camp de base.

Table 4, dite « Jeudi noir » : à Schwarzer Freitag, trois ex-aequo, Xel, JiBee et Baptiste, ce dernier vainqueur au départage par l’argent. Pour Tristan et Thomas, en revanche, cette partie avait tout du vendredi noir. Un Scout n’a pas été de trop pour se départir de leur déconvenue.

Séance de MARDI 14/02/2023 à Servel

Table 1, dite « Olympique » : 4 ans après sa dernière apparition sur nos tables, qui comblait un vide d’également 4 ans après son apparition précédente (et exactement 25 ans après la médaille de bronze en patinage artistique aux JO de Nagano de Philippe Candeloro), Age of Steam était de nouveau convoqué à la table de Parties Civiles, avec Xel, Thomas, Marie-Anne et Matthieu. Il fut entre nos valentins convenu que le vainqueur resterait dans les limbes. En tous cas, ce classique mérite mieux qu’une apparition scandée aux rythmes des olympiades !