Séance de MARDI 15/04/2025 à Servel

Le 15 avril 1998 le film « Le dîner de cons », adapté d’une pièce de théâtre de 1993, sort sur les écrans français. Si un jour on vous invite à un diner pour parler de votre passion pour les jeux de plateau, méfiez-vous ! Faisons maintenant un travelling avant de 27 années.

Table 1, dite « Il s’appelle Juste Leblanc » : Clément, Stéven et BenjaminG jouent au Château Blanc, on a ici des joueurs affutés au grand appétit. Magnifique partie qui finit sur une courte victoire de Clément 74 PV sur Stéven 72, Benjamin ayant 48. Stéven a placé tous ses meeples sauf un, il score fort sur les jardiniers mais les courtisans de Clément ont fait pencher la balance en sa faveur.

Table 2, dite « Le Taj Mahal… entièrement fait avec des allumettes » : Un jeu fluide du mardi, Rajas of the Ganges pour Olive, Marc, Mickaël et Dom, le seul à découvrir tandis que les deux premiers sont limite dissipés mais l’ambiance est bonne. Mickaël garde la tête froide et construit un domaine de tuiles simple et efficace axé sur les épices. Dom prend l’axe opposé en se lançant à fond sur les bâtiments (il en construira 12 contre 7 à Mickaël) , il prend une avance initiale sur la piste de réputation qui ne tiendra pas au delà de la mi-partie. Une originalité du jeu est la double piste de réputation (à sens unique) et de richesse (où on monte et descend en fonction de ses revenus & dépenses). La fin de partie se déclenche quand un joueur croise ses pistes, Ark Nova n’a rien inventé. On sent bien que c’est Mickaël qui va le faire, Marc devient premier joueur au dernier tour en bloquant Dom et effectivement Mickaël finit à +2 (différence des deux pistes)  devant Dom (-11), Marc (-12) et Olive (-29).

Table 3, dite « Champion du monde ! » : F-R, Faline, Vincent et Elouann se lancent dans un Pandémie classique. Avec des joueurs expérimenté(e)s, pas de souci d’autant plus que maintenant les pandémies on connaît.

Séance de VENDREDI 11/04/2025 à Servel

L’histoire des sous-marins illustre de façon frappante l’ingéniosité de générations d’ingénieurs. L’idée d’un véhicule autonome se déplaçant discrètement sous l’eau fut très tôt explorée pour ses applications militaires. Les premières réalisations sérieuses datent de la fin du  XVIIIe siècle, même si aujourd’hui on doute que le Turtle de 1776, en bois et à propulsion humaine, ait réussi à mener des missions d’attaque. Il faut attendre un siècle et l’invention de la torpille pour que les choses deviennent sérieuses avec toutes sortes de prototypes en métal, propulsés à vapeur (le Plongeur français, le Resurgam britannique, le Ictineo espagnol ou encore les Nordenfelt suédois) puis électriques (ceux du polonais Drzewiecki ou le Gymnote français). Le début du XXe siècle voit arriver des modèles à propulsion mixte batteries/moteur dotés de vraies capacités opérationnelles. Ainsi le Holland type VI de l’inventeur irlandais éponyme qui devint le 11 avril 1900 le premier sous-marin de l’US Navy sous le nom de USS Holland. Ils prirent leur rôle militaire pendant la première guerre mondiale où des centaines furent déployés, les sub-mersibles allemands coulant des milliers de navires alliés (principalement civils, ces sous-marins n’étaient pas encore taillés pour affronter des bâtiments de combat). 125 ans plus tard, en bord de mer, un équipage limité à 9 hommes surnagea et déploya son ingéniosité ludophile.

Table 1, dite « Métaux stratégiques » : Fred, Elie, Thomas et Dom se lancent dans Kutna Hora, une première pour les deux derniers. Sur le thème d’une ville minière de Bohême au moyen-âge, il s’agit assez classiquement de se développer dans deux zones (la ville et la mine). Les deux originalités sont d’une part le choix en début de partie de « Guildes » qui vont contraindre le type de bâtiments qu’on peut construire, d’autre part un système de cours variables pour les différences ressources du jeu (en gros chaque bâtiment en augmente la production donc baisse le prix tandis que d’autres événements augmentent la population et la demande générale). Cela créée une certaine dépendance aux actions des autres et nécessite de bien choisir le moment d’agir (« buy low, sell high » !). Ajoutons à cette description un système de cartes d’Actions finalement assez peu contraignant (deux actions possibles par carte, on n’en fait qu’une à son tour et on joue 5 cartes sur 6 par manche sachant qu’il y a une action-joker). Elie s’est attribué quelques belles actions-bonus de la cathédrale, Fred a multiplié les investissements dans la mine tandis qu’à l’inverse Dom néglige la mine mais produit des ressources lucratives (argent, nourriture et bière). Il prend de l’avance sur la piste de score en cours de partie mais la plupart des points sont attribués au décompte final, difficile de dire qui est le mieux placé. Au final Dom garde la tête avec 60 PV devant Elie 51, Fred 46 et Thomas 41.

Table 2, dite « Archipel disputé » : Partie de Cyclades à cinq pour Mickaël, Olive, Stéven, Tristan et François-René. Stéven se constitue une collection de Prêtres qui lui permet d’enchérir sans trop être contesté. Il finit par utiliser la méthode consistant à faire tourner le marché des cartes Créatures pour aller chercher Pégase qui le parachute sur l’île dont il a besoin pour gagner. Un peu trop de hasard au goût de certains qui vont chercher dans l’armoire un « bon » jeu allemand quasiment sans hasard (voir table 4). D’autres, au vu de la stratégie gagnante, ont suggéré de renommer le jeu « Cyclage » !

Table 3, dite « Panne de propulsion » : Pour finir la soirée, une Course vers El Dorado avec F-R, Dom et Olive qui n’y a pas encore joué. Ce dernier lit mal le parcours et se retrouve flottant sur une mini-mare dans l’attente d’une triple pagaie salvatrice. Dom franchit les premières tuiles en tête mais F-R a construit un deck très bien adapté au parcours et remonte peu à peu. La partie se joue sur la dernière tuile que F-R, doté de la « millionaire » valant 4 or, traverse en une seule action tandis que Dom finit son tour à une case du but, de toutes façons F-R l’aurait tout de même emporté au départage par les barrières.

Table 4, dite « Campagne allemande » : Les stratèges de service (Tristan, Stéven, Mickaël), pour finir sur une bonne note, jouent donc à Hansa Teutonica, sur le plateau pour 3 c’est un peu différent. Mickaël acquiert tôt sa troisième action et s’ingénie à en priver les autres. Tristan se rabat sur les clés qui multiplient en fin de partie la valeur des chaînes de comptoirs. Nous restons dans l’attente d’un câble de l’Amirauté qui nous en dira plus sur le dénouement.

Séance de MARDI 08/04/2025 à Servel

Le 8 avril 1990 est diffusé le premier épisode de Twin Peaks, une série télévisée réalisée par David Lynch récemment disparu, avec Mark Frost. Elle ne durera que deux saisons mais marquera durablement par son ton décalé mêlant intrigue policière, soap opera, personnages étranges sous les apparences tranquilles d’une petite ville du nord-ouest (cela rappelle quelque chose…) et séquences oniriques, le tout accompagné par une BO planante signée Angelo Badalamenti. C’était déjà il y a 35 ans.

Table 1, dite « There was a fish in the percolator » : Stéven, Olive et Marc inaugurent Archipelago, un jeu pas récent mais qui garde certaines originalités : on est chacun pour soi mais on a un intérêt commun à éviter la survenance d’événements qui feraient perdre tout le monde. On explore peu à peu un archipel style Caraïbes mais on peut avoir plus ou moins de veine avec les tuiles qu’on pioche. Chaque joueur a un objectif personnel qui va déterminer à la fois du scoring (1 à 3 points) et le déclenchement de la fin de partie (il va y a avoir des surprises), sachant qu’à la fin chacun score en fonction de tous les objectifs individuels (comme à Troyes). Le tout avec un matériel plutôt beau. Pour cette découverte collective, c’est Marc qui active le décompte final et c’est Olive qui finit en tête d’un point (7 PV contre 6 et 6).

Table 2, dite « Every day, once a day, give yourself a present » : Mickaël, BenjaminG, F-R et Xof font dans l’éclectisme. Ils s’échauffent par une Course vers El Dorado que Xof remporte de façon serrée (départage au nombre de barrières). Ils partent ensuite pour un Hansa Teutonica qui au final finira avant le jeu théoriquement poids-moyen de la table 3. Benjamin sprinte pour disposer de 5 actions par tour, au passage nourrissant en PV Mickaël qui a placé un comptoire au bon endroit. Les deux larrons mènent une lutte acharnée que Mickaël pense avoir emportée, las un dernier point donne la victoire à Benjamin 51 PV contre 50 Mickaël, 33 F-R et 30 Xof.

Table 3, dite « Log Lady » : Encore un jeu de plus d’une douzaine d’année qui réapparaît ayant été joué (en public du moins) une unique fois en 2010, à l’époque ou nous vivions à Saint-Elivet : Aux portes de Loyang. Un jeu de l’auteur d’Agricola toujours centré sur les productions agricoles mais cette fois exclusivement végétariennes (François-René ne regrette pas d’avoir choisi la table 2). Assez classiquement il s’agit de planifier ses productions en multipliant les champs et en récupérant des clients dont il faut satisfaire les demandes, dans un contexte où au moins en début de partie l’argent est rare. A chaque tour on joue deux cartes dont une vient de sa main et l’autre vient d’un « lot central » (comme à la Gloire de Rome) que l’on garnit depuis sa main : il faut arbitrer entre les cartes qu’on est prêt à donner aux autres et le choix qu’on veut avoir, c’est plutôt malin. A la fin de chaque tour, on convertit une partie de son pécule en PV à un tarif croissant. On ne retrouve pas la frustration et le blocage du place-ment d’ouvriers d’Agricola, par contre des « assistants » à usage unique offrent des actions spéciales y compris qui nuisent aux autres. On peut donc voir son plan de production soigneusement étudié mis à terre parce qu’on vous a pris une ressource ou un client. Marie-Anne a joué la carte d’une agriculture industrielle décomplexée, faisant grandir son domaine jusqu’à 11 champs. Tel un moteur diesel elle a démarré doucement mais ensuite son quasi-monopole sur le poireau lui a permis de belles récoltes. Elle s’impose avec 17 PV contre Dom 16 et Thomas 15, les trois ayant contracté un emprunt (non remboursable) au cours de la partie.

Table 4, dite « I am the FBI » : Table tardive regroupant les derniers motivés : Stéven, Olive, F-R et un Younaël arrivé en cours de soirée. Ils dépunchent et expérimentent Almost Innocent, un jeu d’enquête coopératif. Pour ce premier run ils n’ont pas réussi, ils réessaieront. Après tout il a fallu du temps pour savoir qui a tué Laura Palmer.

Séance de MARDI 25/03/2025 à Servel

Le 25 mars 1982, une ordonnance des lois Auroux abaisse l’âge de la retraite en France à soixante ans. Les lois Auroux avaient comme ambition de transformer profondément les relations de travail en France, mettant l’accent sur la responsabilisation des acteurs sociaux: salariés, syndicats et chefs d’entreprise. Leur esprit général peut être résumé par deux grandes idées, une extension de la citoyenneté à la sphère de l’entreprise, et la stimulation les initiatives individuelles et collectives. Récusant l’idée « de mettre en place une législation pesante composée de blocages », le rapport Auroux affirmait  que « les travailleurs doivent devenir les acteurs du changement dans l’entreprise ».

43 ans après, plusieurs joueurs de Parties Civiles se rapprochaient de la condition de sexagénaire. Pour cet anniversaire, nous dédierons nos tables à la vénérable année 1965 en les baptisant d’un événement qui eut lieu cette année là.

Table 1, dite « Rolling thunder » : Clément invite François à découvrir Blood bowl Team manager dans une ambiance rappelant, toutes proportions gardées,  l’opération Rolling Thunder, une campagne de bombardements aériens intensifs durant la guerre du Viêt Nam,  Cette version à base de cartes du jeu de football américain est plus sobre dans son déploiement, mais pas son déroulement, avec son lot de tacles, tricheries et autres expulsions. On y fit un appel forcené au livret de règles, notamment pour comprendre le sens d’un symbole listé nulle part et qu’on se résoudra sur le tard à traiter comme joker. Pour sa première partie, le novice fait un excellent départ et prend rapidement l’ascendant au fil des manches. Mais arrive la cinquième et dernière, et le fameux Blood bowl, qui offre un lot croustillant de fans (qui font office de PV à ce jeu). Déjouant sa déveine persistante aux dés, Clément fait feu de tout bois, et, sur cet unique combat parmi les quinze de la partie, s’impose sur le fil, 27 à 23.

Table 2, dite « Tentative de coup » : 1965 fut riche en coups d’Etat tentés ou réussis, notamment en Afrique. Xel tente sa chance à Ark Nova sans pour autant arriver à détrôner l’empereur Stéven.

Table 3, dite « Vatican II » : Olive et Dom remettent ça avec les Paladins du royaume de l’ouest en s’adjoignant BenjaminG qui connaît et apprécie. Cette fois les objectifs variables poussent à missionner des moines et à fortifier son enceinte. Quant au 3e objectif, convertir 5 etrangers, aucun n’y parvient malgré les 8 PV à la clé. Dom parvient à développer totalement tandis que les deux autres envoient la totalité de leurs missionnaires. Tout le monde finit avec pas mal d’argent et Olive réussit dans le dernier tour à régler 3 dettes, transformant une perte de 9 PV et un gain de 3, voila une bonne opération. Au final ce sont les trois convertis de Dom qui font pencher la balance en rapportant 9 points, il l’emporte avec 70 PV devant Benjamin 60 et Olive 45. A noter une petite erreur de règles qui a légèrement gonflé les scores en réduisant le coût d’une action. Promis, la prochaine fois on sera irréprochables.

Séance de VENDREDI 21/03/2025

Le 21 mars 2017, le mathématicien français Yves Meyer est honoré du prix Abel (et des 6 millions de couronnes qui vont avec), devenant le quatrième Français à le recevoir depuis sa première attribution en 2003. Il l’est pour son rôle central dans le développement de la théorie mathématique des ondelettes, qui a des applications dans de nombreux domaines tels l’analyse harmonique appliquée et numérique, la compression de données, la réduction de bruit, l’imagerie médicale, l’archivage, le cinéma numérique, la déconvolution des images du télescope spatial Hubble, ou encore la détection des ondes gravitationnelles créées par la collision de deux trous noirs.

Une ondelette est une fonction à la base de la décomposition d’un signal, similaire à la transformée de Fourier, et qui  correspond à l’idée intuitive d’une fonction correspondant à une petite oscillation. Plus précisément, c’est une fonction de carré sommable de l’espace de Hilbert L2(R), le plus souvent oscillante et de moyenne nulle, choisie comme outil d’analyse et de reconstruction multi-échelle. La décomposition en ondelettes est notamment utilisée dans la compression de données, où elle permet de réduire la taille de l’information mais aussi d’accélérer son affichage, et se révèle indispensable pour des documents cartographiques où la qualité et la taille de l’information utile sont considérables.

Historiquement, l’analyse de Fourier était la seule technique permettant la décomposition d’un signal et sa reconstruction sans perte d’information. Problème, elle fournit une analyse en fréquence mais ne permet pas la localisation temporelle de changements abrupts, comme l’apparition d’une deuxième note de musique après qu’une première a été jouée. En 1909, le hongrois Alfréd Haar définit une fonction composée d’une courte impulsion négative suivie d’une courte impulsion positive, connue pour être la première ondelette. Le terme fut introduit dans le langage mathématique par Jean Morlet et Alex Grossmann, qui ont développé la théorie qui sera publiée en 1984 (ondelettes de Morlet).

8 ans après, pas de vagues sur les tables de Parties Civiles, mais des calculs mathématiques à en perdre la tête.

Table 1, dite « Millionaire, sinon rien » : Lancés à travers l’univers luxuriant de El Dorado, Dom, François, Xel et Fred entaent une course haletante à base de cartes de différents types permettant de progresser dans la jungle, les mines d’or ou la mer, et d’acheter de nouvelles cartes disponibles sur un marché. Un jeu où il faut en permanence jauger l’intérêt de progresser et/ou d’acheter des cartes, avec un oeil sur ses concurrents, mais aussi le profil du terrain à court et moyen terme. François fait la course en tête à mi-parcours, est le premier à franchir une frontière, puis bloque au passage ses camarades dans un coin étroit que seule une carte avec 4 or (la « millionnaire ») permet de franchir. Mais il se voit rattrapé en fin de parcours par Xel, qui tire au bon moment des cartes « boussole » qui lui permettent de piocher presque indéfiniment. François bloque encore le passage sur la fin, ôtant à Fred la possibilité de gagner, tandis que Dom, seul à ne pas détenir la fameuse  carte, chouine et se lamente. Il ouvre ainsi la voie à une victoire sans discussion de Xel, qui finit à la rame dans une mer calme.

Table 2, dite « Courte impulsion positive » : Dom, François, Xel et Fred enchaînent sur Living forest, son plateau individuel accueillant les arbres, la roue centrale des déplacements menacée par le feu, et la cohorte d’animaux capturés au marché, altérant l’équilibre écologique de la forêt vivante et faisant apparaître le feu. Chacun se focalise sur des objectifs correspondant aux trois conditions de victoire différentes : le feu pour François et Xel, les arbre pour Fred, et les fleurs de Lotus pour Dom. François fait feu de tout bois pour éteindre les flammes et se retrouve bientôt détenteur de 12 tuiles, synonyme de victoire. Mais celle-ci se décrête en fin de tour, or Dom a constitué son herbier à bas bruit, et atteint aussi in extremis ses 12 fleurs. Il a demandé à relire les règles sans justifier cette requête, ce qui a mis la puce à l’oreille. Même s’il ommit par discrétion de s’en saisir, il se souvenait donc qu’en cas d’atteinte de l’objectif par plusieurs joueurs, le départage se fait sur la somme des trois conditions de victoire, et le voilà qui fait main basse sur la partie, devançant François 20 à 18 à la faveur d’une courte impulsion positive répondant à celle négative de la partie précédente.

Table 3, dite « Petite cause, grands effets » : la vient tient à peu dans l’univers poisseux de The hunger : on  y déplore le décès de Thomas, et la manoeuvre retorse de Mickaël, qui, pour une rose, entraîna un décalage de six cases. Marie-Anne s’en sort haut la main, sous les yeux ébaudis de Nolwenn et OlivierL

Table 4, dite « Information réduite » : à Blood bowl on nous souffle que Clément infligea un 2-0 à Olive. Cette information réduite nous fut livrée sous une forme compressée que nous ne pûmes décoder en détail.

Table 5, dite « Faux départ » : Pas encore en mode campagne vampire, Armand, F.-R., Younaël et Jérôme se rabattent sur L’ordre de Veil. Le compte-rendu de cette table sera pour nous indéchiffrable.

Table 6, dite « Oscillation finale » : bien décidés à ne pas en rester là, Dom, Fred et François jettent leur dévolu sur Château blanc, explication de règles comprise. C’est courageux vu l’heure tardive, quand on connaît ce jeu qui demande une haute maîtrise des mathématiques combinatoires ! Fred construit une lanterne magique dont il use et abuse, tandis que Dom se déploie sur tous les fronts, mais couine d’être régulièrement dernier dans l’ordre du tour. Aucun des deux n’a remarqué la patiente et lucrative stratégie de François, qui les devance au final d’un point (41 contre 40 chacun pour ses dauphins), grâce à la légère oscillation produite par un petit bout de nacre glané à sa dernière action.

Table 7, dite « Bruit blanc » : un peu de bruit, mais joyeux, à cette table finale d’Odin qui réunit les protagonistes de la table 3. Il en ressort une information non fiable sleon laquelle presque chaque joueur se serait adjugé une manche.

Table 8, dite « Mathématiques spéciales » : lancés dans Concept puis Bomb busters, les rescapés de la table 5 ont éprouvé l’ivresse de la connaissance du chercheur livré à lui-même dans la nuit noire.

Séance de MARDI 18/03/2025 à Servel

Le 18 février 1930, un jeune homme nommé Clyde Tombaugh, récemment embauché par l’observatoire Lowell (Arizona) plus pour sa passion de l’astronomie que pour ses diplômes (fils d’un fermier peu argenté, il s’est arrêté au bac), examine des clichés pris à travers un télescope. Il remarque un objet qui semble, nuit après nuit, se déplacer dans le paysage fixe des étoiles lointaines. Il conclut qu’il s’agit là de la « planète X », dont l’existence au delà de Neptune avait été prédite par Percival Lowell, fondateur dudit observatoire. Cette neuvième planète est nommée Pluto (Pluton) en référence à un dieu romain insaisissable mais aussi aux initiales de Lowell, mort en 1916 sans avoir vu sa théorie confirmée. En fait il avait tout faux : la masse de Pluton est bien insuffisante pour expliquer les anomalies des orbites d’Uranus et Neptune, et une fois la masse de Neptune mieux estimée suite à la visite de Voyager 2 en 1989 (ben oui, contrairement à ce que pensent certains, la NASA fait des choses utiles) ces anomalies disparurent. En 2006, Pluton qui n’est que le plus grand d’une série de corps glacés qui orbitent du côté de la ceinture de Kuiper, fut rétrogradé comme planète naine.

Table 1, dite « Pas des Mickeys » : Dans la quiétude nocturne d’un bocal qui peut rappeler celle d’un observatoire, Olive et Dom ont déballé les Paladins du Royaume de l’Ouest. Un jeu best with two dans une boite bien remplie où il faut patiemment développer un moteur équilibré en ne perdant pas de vue les 3 objectifs variables de la partie et en planifiant soigneusement comment utiliser ses meeples d’une demi-douzaine de couleurs. L’interaction est limitée à la concurrence sur les emplacements du plateau central et aux cartes Personnage qu’on peut souffler à l’adversaire. Mais plusieurs mécanismes sont bien conçus, depuis les cartes ajoutant aux tours 3 à 7 des possibilités d’actions, en général puissantes, jusqu’au choix à chaque tour d’un Paladin parmi 3, en fonction de son pouvoir, des meeples apportés et du boost temporaire sur une ou deux caractéristiques (Force-Influence-Foi, on retrouve la trilogie militaire-politique-religion au coeur par exemple de Troyes). Pour sa première partie, Dom a cherché à bien coupler ses Villageois avec les objectifs de scoring. Ainsi il met l’accent sur les attaques qui lui rapportent une nourriture et fait carton plein sur les 3 objectifs, soit 18 PV. Olive, lui, est arrivé à placer toutes ses Garnisons avec 9 PV à la clé. Au final c’est le novice qui l’emporte 61 à 43.

Table 2, dite « Insaisissable » : BenjaminG et Adélie ont bien apprécié leur découverte la semaine précédente du Château Blanc, quand ils avaient fini dans un mouchoir de poche dans une partie à 4. Ils s’y remettent dans une partie à 2 et cette fois ils finissent dans une taie d’oreiller, Benjamin s’imposant 47 à 36.

Séance de VENDREDI 14/03/2025

Fils d’un ancien vice-premier ministre et compagnon de route de Mao Zedong, écarté du pouvoir en 1962 et réhabilité par Deng Xiaoping, Xi Jinping est envoyé à la campagne après la révolution culturelle comme beaucoup d’anciens gardes rouges et va végéter pendant sept ans dans un village troglodyte avant de pouvoir entamer des études d’ingénieur. La mort de Mao et le retour en grâce de son père vont le ramener dans le sérail. Son diplôme en poche, il accède à des responsabilités au Hebei puis devient en 1999 le gouverneur du Fujian, en face de Taiwan. L’élection, le 22 octobre 2007, au Comité permanent du Bureau politique du Parti communiste chinois lui ouvre les portes du pouvoir suprême.

Le 14 mars 2013, l’Assemblée nationale populaire, réunie en session annuelle dans le Grand Palais du peuple place Tiananmen, porte à la présidence de la République Xi Jinping pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Le vote a eu lieu sans surprise, conformément à un système de cooptation bien rodé. Mais même les observateurs avertis ont été surpris à l’automne 2017 quand s’est profilée l’éventualité d’une reconduction à vie, qui a pris forme le 5 mars 2018 avec un amendement constitutionnel lui permettant de se représenter indéfiniment.

12 ans après, les adhérents de Parties Civiles faisaient feu de tout bois.

Table 1, dite « Civilisation millénaire » : Czech Games Edition n’en est pas à son coup d’essai, mais l’éditeur tchèque de Codenames ou Tzolk’in, qui fabrique ses jeux en Europe avec un nouveau matériel réalisé à base de déchets de bois, se fait encore remarquer cette année avec Kutna Hora, un jeu de placement de tuiles et de production basé sur la véritable histoire d’une mine d’argent sortie de nulle part et qui donna naissance à une ville (on estime qu’au Moyen Âge, on en extrayait un tiers de la production européenne). Ce jeu de ressources (jambon, pierre, bois), et de produits (argent, charbon, documents), prétend au réalisme par un marché, dont les valeurs vont fluctuer en fonction de l’offre et la demande. En développant la ville on construit des bâtiments qui vont produire, ce qui va attirer la population. Plus la production sera forte, plus les prix chuteront, plus la population grandira, plus les prix augmenteront. Un mécanisme subtil, avec des guildes asymétriques, et plusieurs espaces à investir: la ville, la mine et l’église.

kutnà hora : la cité de l'argent boîte

On marque des points sur des conditions particulières de majorité et d’affinité, et il n’est pas facile de prévoir qui est en tête en cours de partie car le décompte final est le juge de paix. Au final, Mickaël l’emporte d’un point sur Fred (42 à 41), Elie (36) et François (32) suivant de près.

Table 2, dite « Prospère et lointaine » : à la table voisine, Marc, Olive et Younaël découvrent Maladum, son plateau en relief et ses figurines multiples. Il y a du combat et des aventures dans la société fantastique des royaumes d’Enveron, un continent prospère sur un monde lointain.

Table 3, dite « Début de campagne » : dans l’aquarium, OlivierN,  Jérôme, François-René et Armand démarrent leur campage de Vampire chapters. Il leur faudra un peu de temps pour en saisir toutes les facettes, nous y reviendrons.

Table 4, dite « Des peuples » : à Petit père Stéven enfile le rôle-titre, il lui va comme un gant. Jacques, Caroline et Pierre-Yves ont apprécié.

Table 5, dite « L’année du dragon » : En ce début d’année, Wyrmspan ne cesse de faire des nouveaux adeptes. Ainsi ce soir, Jeff, 82, et Morgane, 88, découvrent et tiennent la dragée haute à Nolwenn. Avec 92, la maîtresse des lieux s’est sortie des flammes de l’enfer.

Table 6, dite « Retour d’oubli » : dans les profondeurs d’Abyss , il est dangereux de végéter, mais Thomas s’en extrait, devant Xel, Fabrice et JérômeC.

Table 7, dite « Si lointaine » : un Faraway réunit les protagonistes des tables précédentes, et c’est encore Stéven qui tire les marrons du feu.

Table 8, dite « Ivressse des profondeurs » : plusieurs parties de Deep sea adventure rythment la fin de soirée. dans la troisième, Stéven, grisé par l’ivresse des profondeurs, remonte lesté de trois trésors. Il lui faut faire un 6 pour remonter…et il l’obtient, c’est sa soirée !

Table 9, dite « Histoire à écrire » : On croit savoir qu’un Crack List était au programme pour ne pas se quitter comme ça….mais vous n’en saurez pas plus ici !

Séance de MARDI 11/03/2025

Le 5 novembre 1914, l’Angleterre déclare la guerre à l’empire ottoman, qu’elle mettra plus de deux ans à achever. L’empire russe avait déclaré la guerre à son vieil ennemi, rallié aux puissances centrales, l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne. Dans l’esprit des Alliés (Angleterre, France, Russie) s’installait alors l’image d’un empire turc « ventre mou » en décomposition, qu’il suffirait de cueillir. Le 11 mars 1917, un corps expéditionnaire anglo-indien entre enfin à Bagdad, capitale de la Mésopotamie, et en chasse les Turcs qui dominaient le pays depuis huit siècles. C’est une revanche, au prix de lourdes pertes et de terribles souffrances, sur le cuisant échec subi par les Britanniques dix-huit mois plus tôt, le 22 novembre 1915, à Kout al-Amara, sur le Tigre.

108 ans après, les adhérents de Parties Civiles honoraient l’Angleterre, et le football , son berceau.

Table 1, dite « I will survive » : Clément et Olive guerroient à Blood bowl. Nouvelle victoire de Clément, haut les mains, 3-0. Après un tel score, il entonna à tue-tête I will survive, come aux plus beaux jours de 1998.

Table 2, dite « God save the queen » : Une table débridée du Château Blanc regroupe Stéven et Dom (qui connaissent) et Adélie et BenjaminG (qui découvrent, c’est le grand retour du dernier). Les nouveaux apprennent vite : Benjamin a écouté le conseil de Stéven sur l’ordre du tour et est resté premier joueur de bout en bout, profitant de la double action noire et des ses beaux lancers de dés. Quant à Adélie elle n’a pas mis longtemps à devenir Queen of the combo (sur un air de Mano Negra) et a multiplié les placements de meeples. A l’heure du décompte les vétérans n’ont pu que s’avouer battus : les 20 PV des courtisans de Benjamin le glissent juste devant Adélie 49 PV à 47, plus loin on trouve Stéven 41 et Dom 36.

Table 3, dite « The clash » : Should I stay or should I go ?  A cette question Marc choisit la première option, et se fait rouler dessus par Younaël à Cyberpunk.

Table 4, dite « Mersey beaucoup » : Table anniversaire sous forme de bataille d’Angleterre à Brass: Birmingham entre 4 compères aguerris. François, privé de bonnes cartes, prend un mauvais départ, Xel et Marie-Anne se placent avec habileté, construisent mines et aciéries, en faisant profiter outrageusement Thomas, qui se développe à tour de bras. Stratégie payante, puisqu’il termine sur un high score à 4 : 192, avec notamment une kyrielle de bâtiments très côtés. Les scores de  Marie-Anne, 167, et Xel, 157, soulignent l’intensité d’une lutte à laquelle François (112) s’est joint sur le tard. Fêtant son triomphe, Thomas n’ommit pas de remercier ses adversaires du soir pour leurs largesses, mais la vraie question est plutôt: en avait-il besoin ?

Table 5, dite « To be or not to be » : Marc et Corentin s’observent à Forêt mixte, méditant, à l’instar d’Hamlet, sur les vicissitudes.

Table 6, dite « Fan club » : Younaël fait découvrir à son fan club, composé pour ce soir de Steven et Olive, un de ses prototypes, sans nom pour le moment.

Séance de DIMANCHE 09/03/2025 à Servel

Je n’étais rien ce jour-là qu’une silhouette claire dans une rue, peuplée de salles obscures. Des boîtes trainaient sur un bureau, des pâtisseries, manifestement faites maison, peuplaient une morne table blanche en guise d’étal, non loin un café s’égouttait. Je fis quelques pas et des plateaux chamarrés m’apparurent. Dans mon souvenir, il y avait de grandes avenues, des tracés rectilignes, et surtout des touches de couleur. Une ombre me confia que c’était Barcelona, qu’on y revisitait la cité catalane sur les traces de Gaùdi et Cerda, et, dans un souffle, je perçus: « c’est un petit bijou ».  Ai-je cru voir des joueurs de football américain en découdre ? Un mirage plutôt, par contre j’eus la vision distincte d’une bande redoutable, qui avait pris le nom de The gang. Je m’approchai, captant les rires déformant des visages boutonneux: ils donnaient bien le change, dans le vestiaire de l’enfance. Je pris congé. Dehors, tout était léger et inconscient, comme le ciel d’un dimanche d’août quand il est clair. Au coeur de la nuit, le téléphone me fit sursauter. J’entendis une voix métallique comme venue du fond des âges. Je vous parle du vaisseau Battlestar Galactica, disait-elle. Un cylon a été révélé, il est en prison. Il vous attend, contre caution. Je m’emparai du bottin pour y lire que le dernier bus pour Sèvres avait cessé de circuler. De toutes façons, je n’avais pas une telle somme. Je sombrai dans le sommeil, rêvant de Salvador Dali et de chocolat Lanvin.

Séance de VENDREDI 07/03/2025

Le 7 mars 1966, le président de la République, informe le président américain Lyndon Johnson de sa décision de se retirer du commandement intégré de l’OTAN. Il  demande en conséquence le départ des troupes américaines et canadiennes stationnées sur le territoire français, notamment à Châteauroux. La France veut de la sorte ne plus être tenue par des décisions de l’OTAN imposées par Washington. Mais Charles de Gaullel n’entend pas pour autant se désolidariser de ses alliés occidentaux. Aussi maintient-il la France parmi les signataires du traité du 4 avril 1949.  Le retrait de la France est officiellement annoncé à la conférence de l’OTAN à Bruxelles le 8 juin 1966. Le siège de l’OTAN, initialement installé à Paris, est dès lors déporté à Mons (Belgique). Les troupes nord-américaines quittent leurs bases françaises. Mais le général de Gaulle maintient les troupes françaises stationnées en Allemagne depuis la chute du nazisme. Quarante ans plus tard, le président Sarkozy mettra un terme à cette volonté d’émancipation. Le 7 novembre 2007, devant le Congrès américain, à Washington, il annoncera le retour de la France dans le commandement intégré de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord.

59 ans après, l’histoire des alliances transatlantiques a pris un nouveau tour, et les adhérents de Parties Civiles peuplaient les champs de bataille.

Table 1, dite « Morts et expulsions » : Clément et Pierre se retrouvent à la table de Blood bowl. Cette simulation de football américain se jouer avec des figurines, rappelant aux quinquas les paries enfiévéres et pacifiques de Subbuteo de leur jeunesse, mais, comme nous sommes en Amérique, elle n’a rien à envier aux descriptions de batailles antiques, et se solde la victoire de Clément, au prix de plusieurs joueurs morts ou expulsés. Une gloire cher payée aux dires mêmes du vainqueur.

Table 2, dite « Chaises vides » : Jérôme, François-René et Armand se penchent sur Vampire chapters mais, comme leur tablée n’est pas complète, ils se déportent sans jouer vers la table 3, laissant leurs chaises vides. La chronique retiendra cependant que leur future campagne prit naissance en ce jour.

Table 3, dite « Comme les 7 doigts de la main » : Virgine, Younaël, Nolwenn, Pierre et les âmes égarées de la table 2 se lancent dans la quête de Forest of Radgost, réussissant leur mission de ramener les enfants au village. Ils célèbrent ensuite leur victoire dans une partie enflammée de Decrypto.

Table 4, dite « Commandement intégral » : Tristan défie Mickaël à Ark Nova mais ce dernier a pris le commandement intégral de la partie et l’emporte large.

Table 5, dite « Histoires à reconstruire » : Xel, François et Vincent se voient confier la difficile tâche de reconstruire Rome après l’incendie, selon le scénario de La gloire de Rome. Vincent découvre, et apprécie cette partie au déroulement atypique avec un lot commun constamment famélique, et que François abrège abruptement en prenant la dernier chantier urbain, se rappelant alors que c’est une condition de fin de partie. Comme il le pressentait, Xel avait pris l’ascendant avec des bâtiments puissants, et eut de surcroît la chance de se voir récompensée deux fois aux majorités dans le coffre-fort, finissant en tête avec 24, devant François, 18, et Vincent, 13. La soirée se poursuit en poésie dans l’univers oulipien de So clover, où l’on découvrit entre autres un Planton (Escargot, Bleu), un Rouge (Verre, Juge), ou encore une Souris (Tapis, Poil).