Séance de VENDREDI 08/08/2025 à Servel

Le 8 août 1786, le binôme Jacques Balmat-Michel Paccard, parti la veille des Bossons et ayant passé la nuit dans une grotte d’altitude, parvient pour la première fois au sommet du Mont-Blanc (qui à l’époque n’est pas français mais appartient au royaume de Sardaigne). Cette montagne, la plus élevée d’Europe, est crainte pas les habitants de la vallée de Chamonix qui la considèrent comme menaçante et maudite plus que comme une beauté de la nature. D’un autre côté, le savant suisse Horace-Bénédict de Saussure a promis depuis 1760 une belle récompense au premier à en réussir l’escalade ; les tentatives et les échecs se multiplient mais l’itinéraire se dessine peu à peu. Balmat connait bien la montagne qu’il parcourt à la recherche de beaux cristaux à revendre. Paccard est lui médecin. Ils atteignent le sommet dans des conditions qui font frissonner, sans cordes, piolets, crampons ni gel protéiné mais avec un bâton de 3m qui sert à sonder les ponts de neige et franchir les crevasses. Balmat remontera à plusieurs reprises sur le mont Blanc, y compris avec de Saussure l’année suivante. La montagne s’ouvre au tourisme et l’alpinisme est né. Quant à Balmat, à 72 ans il trouvera la mort en montagne. 239 années plus tard, les glaciers alpins fondent et les joueurs trégorois se retrouvent.

Table 1, dite « Toucher le ciel » : Poursuite de l’épopée de ISS Vanguard pour Fabrice, Xel, OlivierL, Samuel et Stéven. La vitesse de la lumière étant finie, le message informant de leurs aventures n’a pas encore atteint notre voie lactée.

Table 2, dite « Etre le premier » : Cela faisait un bon moment que Deus n’avait pas été vu sur nos tables, pourtant il mérite d’être connu et certains parmi Mickaël, Benjamin, Younaël et VHN apprécient ces jeux d’une autre époque où les mécanismes étaient limpides, le matériel limité à ce que l’industrie savait produire (essentiellement des disques et des cubes en bois) et les règles tenaient en 6 pages (on peut s’alarmer de voir l’auteur de ces lignes trahir son âge en dérivant irrémédiablement vers le « c’était mieux avant »). Il s’agit principalement d’un jeu de développement d’un tableau de cartes avec deux mais : on n’active pas une famille de cartes à volonté mais uniquement quand on y ajoute une carte ; de plus chaque famille peut en comporter au maximum 5 donc le plus efficace des moteurs ne pourra pas suffire pour toute la partie. L’autre volet est une expansion sur une carte modulaire où on ne se fait pas vraiment la guerre mais où on peut bloquer les autres vu qu’un unique joueur peut occuper un territoire. Ajoutez-y enfin une petite dose de contrôle de majorité autour de la demi-douzaine de « villages barbares » qui rapportent chacun une poignée de PV.

Mickaël et Dom démarrent proches, au grand dam du second qui se retrouve bloqué et pris en tenaille par Benjamin qui, malin, tarde à conquérir ses deux villages proches et les utilise comme source de pièces d’or. Younaël, lui, protégé par un grand plan d’eau, s’étend peu mais accumule à la fois les bâtiments et surtout les ressources qu’il parvient à transformer en lots de 6 PV. Mickaël l’a souligné au début, c’est un jeu de cartes où il ne faut pas hésiter à défausser toute sa main dans une action « Dieu » pour en piocher cinq nouvelles, le paquet tourne pas mal au risque de mettre dans la main des adversaires les puissantes cartes Temple qui rapportent jusqu’à 12 PV en fin de partie. De l’avis général, Deus provoque une bonne frustration : les quatre compères se sont plaints à un moment qui d’un manque de ressources, qui d’une trésorerie asséchée, qui de l’absence de la couleur de carte providentielle. Dom déclenche la fin de la partie en construisant le septième temple et au décompte il finit en tête avec 62 PV, aidé par les 28 points de ses 3 temples. Younaël remporte 4 des 5 majorités sur les ressources et est à égalité avec Benjamin avec 57, Mickaël terminant à 45.

Table 3, dite « Menaçant et maudit » : Nolwenn, F-R, Faline et Corentin jouent à The Loop, un jeu coopératif où ils sont opposés au redoutable Dr. Foo (sans son acolyte habituel, Mr. Bar). Cette fois c’est l’affreux qui a le dernier mot, il provoque un deuxième vortex dans un monde post-apocalyptique et condamne l’humanité. Au moins ils ont essayé d’éviter le chaos.

Table 4, dite « Beauté de la nature » : Recomposition des tables en seconde partie de soirée, Faline fait jouer Corentin, Mickaël et Dom à Harmonies, c’est la première partie pour les deux derniers, on joue sans les cartes Esprit de la Nature. Corentin construit 3 arbres tandis que Dom a une grande rivière ; tout cela débouche sur des scores serrés : 99 PV pour Corentin devant Faline et Mickaël à 97 et Dom à 95.

Table 5, dite « Exploit en groupe » : La seconde équipe de restants, Nolwenn, Younaël et F-R, se lance dans une partie coopérative de Harry Potter, Death Eaters Rising. Younaël se retrouve à la tête d’une sacrée équipe d’apprentis-magiciens et autres personnages et enchaîne les lancers de dés qui scotchent les deux autres. Tout ceci débouche sur une victoire collective contre Voldemort, cela efface l’échec de la table 3.

Séance de MARDI 05/08/2025 à Servel

Il y a 30 ans, Marie-José Pérec décrochait sa première médaille d'or olympique à BarceloneChampionne olympique contre championne du monde. Le 5 août 1992, à Barcelone, deux athlètes se détachent lors de la finale olympique du 400 mètres. L’Ukrainienne Olga Bryzgina mène d’un cheveu, la Guadeloupéenne Marie-José Pérec la talonne. Après 48″83 de course haletante, c’est la Française qui décroche l’or, battant le record de France. Un magnifique prélude à un parcours olympique haut en couleur, que complète la consécration d’Atlanta avec le doublé 200-400, avant la fuite de Sydney, où, cloîtrée dans son hôtel, victime, selon elle, de menaces, elle décide de quitter l’Australie juste avant de disputer les premières séries du 400m où elle apparaîtra sur le tableau de résultats du stade olympique avec un « DNS » (did not start). Triple championne olympique, double championne du monde, elle sera intronisée en 2013 au Panthéon de l’athlétisme (Hall of fame) de l’IAAF bien que n’ayant jamais battu le record du monde.

33 ans plus tard, les membres de Parties Civiles se replongeaient dans les merveilles de l’olympiade barcelonaise.

Table 1, dite « Deuxième merveille » : Comme vendredi dernier, Wonder Book a les honneurs de F.-R., Faline, Ewen et Frank. Un jeu d’aventures coopératif, découpé en six chapitres dont ils franchissent le second chapitre en aidant un dragon et montant dans un arbre magique, imitiant en celà Pérec, qui, après Tokyo, écrivait la deuxième page de son livre des merveilles, qui en compta finalement 5, le sixième s’étant perdu en Australie.

Table 2, dite « Fièvre catalane » : Fomentée de longue date, cette partie de Barcelona tombait à pic pour l’anniversaire olympique. A ce jeu haut en couleurs et en mécanismes, on construit la ville, on échaffaude la Sagrada Familia, on balade son tramway, on acquiert des services publics, et surtout on construit les rues, le tout sous l’oeil attentif de Cerda, qui fixe par une échelle la taille des récompenses acquises aux trois décomptes intermédiaires. Il paraît que cela varie selon le tirage des tuiles, mais de l’avis unanime, ces derners ne méritaient pas une attention soutenue du fait de leur dotation un peu chiche. Ce qui rapporte surtout est encore de pouvoir construire des bâtiments à chaque tour, fruit d’un savant calcul résultant du placement de jetons citoyens de trois couleurs. Première à jouer, Xel ne pouvait pas construire, et en prit prétexte à son score modeste de 119, pas loin d’Olive, 122, qui accorche le podium. François, en tête avant le décompte après un festival de routes créées, piétine ensuite avec des objectifs mal calibrés, mais fut seul à marquer avec son tramway (juste 1 PV !). Avec 152, il est devancé par Dom, qui exulte avec 169, un score qui doit beaucoup à des objectifs de fin de partie bien choisis. A ce jeu qui fait un peu figure de salade de points, il vaut finalement mieux avoir une stratégie et s’y tenir.

Table 3, dite « Chaleur humaine » : Mickaël, Nolwenn, Younaël auraient été aperçus mais l’ilôt de chaleur typiquement barcelonais qui les enveloppait interdit d’en dire plus, à moins que…..
Post Scriptum: notre réseau d’informateurs bienveillants nous souffle dans l’oreillette que The loop fut joué à cette table.

Table 4, dite « Histoire sans fin » : En fin de soirée, quelques rescapés des tables 1 et 3 s’affrontent à Almost Innocent.Le chroniqueur prit la fuite avant d’en avoir le fin mot.

Séance de VENDREDI 21/02/2025

Jeanne Calment était née le 21 février 1875 à Arles. Elle aurait donc fêté avec nous ses 150 ans si elle n’avait été rappelée à son créateur en août 1997 à Arles, à l’âge respectable de 122 ans. C’est l’être humain ayant eu la vie la plus longue (de façon documentée en tous cas, il y a quelques challengers non homologués du style Mathusalem). On connaît l’histoire fameuse du notaire ayant acheté son appartement en viager en 1965 et mort en 1995 sans avoir pu en profiter, après avoir versé en rente le double de sa valeur. Jeanne épousa son cousin (le sien propre, pas celui du notaire), un riche marchand, dont elle eut une fille qui mourut juste après lui avoir donné un petit-fils qui lui fut victime d’un accident de voiture. Ceci alors que Jeanne était fan de vélo (elle en faisait encore à 100 ans, ben oui comme on dit cela ne s’oublie pas) et de patins à roulettes, on voit ici démontrés les bienfaits des moyens de transport non motorisés. Attribuant sa longevité à sa consommation hebdomadaire d’un kilogramme de chocolat, elle attendit ses 110 ans pour entrer en maison de retraite. Cela ne l’empêcha pas d’en ressortir à 114 ans pour tenir son propre rôle dans le film Vincent et moi. Retour en 2025 où se cotoyèrent loin de Arles des moins de 20 ans et des plus de 60 ans, tous apparem-ment en forme, après tout la pratique du jeu (comme celle des mots croisés) est bien connue pour repousser les maladies neurodégénératives.

Table 1, dite « L’éternité c’est long, surtout vers la fin » : Un peu comme dans Un jour sans fin, on voit presque chaque semaine F-R, Armand, OlivierB et Jérôme déployer leurs Chroniques de Drunragor et repartir souriants en ayant réussi leur mission. Il manque juste Andie MacDowell.

Table 2, dite « Y va marcher beaucoup moins bien » : Une table de Cryptid regroupa Frank, Elie et Pierre. Le principal événement de la partie fut le soudain effondrement de la moitié du piètement de la table qui éparpilla façon puzzle toutes sortes de pièces de bois et de carton.

Table 3, dite « Un petit vélo dans la tête » : Une autre table réunit Pierre-Yves , Fred et Younaël qui jouèrent à The Loop. Pas de doute cela tourna rond mais on ne reçut pas plus d’éléments narratifs avant le bouclage. Les survivants des tables 2 et 3 se marièrent et se penchèrent sur le prototype de Pianetti, un jeu qui pourrait bien supplanter les Chrominos dans les maisons de retraite.

Table 4, dite « La came de Jeanne » : Deux presque centenaires, Olive et Marc, ressortent Voidfall, un monstre auxquels ils sont les seuls à se confronter, ces gars là ont le cuir tanné. Marc tint la distance grâce à une consommation intensive de chocolat et marqua deux points de plus que l’âge atteint par la vénérable Jeanne. Quant à Olive il scora environ autant de points que l’âge auquel le notaire de la dame signa le désastreux contrat d’achat en viager. Les compères convinrent qu’entre le temps de mise en place, la complexité de l’iconographie et la nécessité de se référer aux règles parce que cela fait longtemps qu’on n’y a joué, le plaisir a été mitigé. Bah, Parties Civiles c’est un peu comme une boîte de chocolats.

Table 5, dite « Je parle Calment » : Partie à cinq de Hansa Teutonica avec Mickaël dans le rôle de celui qui a déjà joué et Dom dans celui de celui qui a lu les règles, rejoints par Xel, DocNico et un collègue dudit nommé Nicolas. Un jeu d’une autre époque, matériel minimal et interaction vacharde, il s’agit de bien choisir comment se développer sans perdre des yeux ce que font les autres. Mickaël bénéficie encore et encore d’un comptoir bien situé à Göttingen, à Göttingen et place deux disques à Coellen. Ceux-là valent 18 PV, ils contribuent à le metttre en tête une fois la fin de la partie provoquée par l’épuisement des jetons : Mickaël 48 PV, DocNico 43, Dom 34, Nicolas-invité 31 et Xel 29.

Séance de VENDREDI 27/12/2024

Formée sur Mars à partir de lave fondue, il y a 4 milliards d’années, puis, lors d’une collision avec une météorite il y a 15 millions d’années, éjectée de la surface de Mars pour finalement atteindre la Terre il y a 13 000 ans, ALH 84001 fut découverte le 27 décembre 1984 en Antarctique, dans les collines d’Allan, lors d’une expédition de recherche de météorites du programme ANSMET. Cette météorite de 1,93 kg est devenue célèbre lors d’une micrographie électronique très médiatisée, montrant des structures tubulaires d’apparence biologique qui évoquaient des bactéries fossilisées, dans un contexte minéral contenant des acides aminés généralement considérés comme des marqueurs biologiques. La NASA mit en ligne divers documents en ce sens – le rêve d’une possible vie noachienne sur Mars est un élément de lobbying assumé pour obtenir des crédits. La nature « endogène » des marqueurs biologiques observés dans cette météorite demeure très controversée, des analyses ultérieures soulignant la probabilité élevée qu’il ne s’agisse que d’une contamination terrestre. ALH84001 a bien pu être colonisée par des bactéries terrestres environnantes, à l’instar de la météorite de Tataouine sur laquelle une bactérie terrestre a été isolée dans des grains de sable collés aux fragments de cette météorite.

40 ans plus tard, à Lannion, certains s’étaient désistés par crainte de températures proches de l’Antarctique à la maison de quartier, non chauffée pendant les fêtes. Pour les courageux munis de doudounes et thermos, cette soirée fut au contraire une source de chaleur humaine: 75 Watt par organisme, voire plus pour certains qui avaient le cerveau en ébullition…..

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Table 1, dite « Chaleur humaine » : Une des dernières enquêtes de Sherlock Holmes: Détective conseil conduit l’équipe resserrée de fins enquêteurs (Dom, François, Vincent, Elouann, Marie) aux bords de la Tamise sur la piste de lingots d’or volatilisés. Ils dévoilèrent une partie de l’intrigue, le score de 35 couronnant leur prestation inaboutie, tuée dans l’œuf par faute d’un budget de visites voté dans les délais légaux, mais en sortirent les yeux illuminés comme un supporter de football en goguette à Londres pour le boxing day. Le thermomètre attestait un bon 18.5° à leur départ d’un aquarium survolté par la chaleur humaine.

Table 2, dite « Le théâtre des rêves » : Comme au théâtre des rêves de Manchester United, le plateau de Marvel United se déploie en majesté. Xel, Steven, Axel et Mickaël ont joué une partie à l’image de la carrière du super champion David Beckham, spectaculaire et flamboyante au départ. Puis, à mesure que la compétition s’intensifiait, ils moururent à petit peu dans la lueur du crépuscule.

Table 3, dite « Contaminations fécondes » : Julie, Adélie et Younaël sont unis comme les doigts de la main à The loop, dont ils sortent vainqueurs, puis, rejoints par Marie, incarnent les héros de Immortal 8, des entités supérieures du Royaume de Byun Hyung Ja qui désirent dominer ce monde. Pour accomplir leur destinée, ils avaient toute la nuit pour faire de leur contaminations croisées une civilisation féconde.

Table 4, dite « Fort fort lointaine » : Hors les murs, sur une planète fort fort lointaine et à la chaleur des énergies fossiles, l’odyssée des Chroniques de Drunagor se poursuivait. Même à la vitesse de la lumière, l’information sur leur avancée ne put nous parvenir à temps.

Table 5, dite « Fatales météores » : En fin de soirée, Axel défie Mickaêl à La bête et son début placide laisse augurer d’une issue fatale, ses victimes étant trop peu nombreuses. Mais il se trouve qu’on joue avec l’extension, et que celle-ci offre des possibilités insoupçonnées : en fin de parcours, les victimes s’enchaînent comme les météores dans une nuit d’hiver, et la bête triomphe.