Séance de VENDREDI 01/12/2023 à Servel

L’avion est le moyen de transport le plus sûr derrière le train. Mais quand un accident se produit c’est souvent avec un nombre élevé de victimes. Ainsi le 1er décembre 1974, un mauvais jour pour le transport aérien avec le crash de deux Boeing 727, l’un au nord de New York, l’autre au nord de Washington. Et encore le 1er décembre 1981 où suite à une incompréhension entre équipage et tour, un MD-80 en approche sur Ajaccio percute une montagne.

Table 1, dite « Bienvenue à bord » : Frank accueille Elie et Florian-venu-voir pour une table de Cascadia suivie d’un Trio.

Table 2, dite « Attachez vos ceintures » : Olive propose à Marie-Anne et Dom un Five Tribes, un jeu malin aux parties variées mais qui peut donner lieu a de longues phases de réflexion pour identifier un bon coup à réaliser (choisissez bien avec qui vous jouez). Marie-Anne donne l’exemple en obtenant 32 sous/PV grâce à un djinn bien choisi qui double son revenu. Olive rappelle comment utiliser habilement les meeples rouges (Assassins) pour prendre le contrôle de deux tuiles d’un coup. Dom fait un peu de tout (ressources, tuiles) mais a tendance à un peu trop dépenser son argent (enchères et achat de cartes Ressource), rappelons qu’à ce jeu chaque sou vaut 1 PV autrement dit on enchérit avec ses précieux PV ! Dom met fin à la partie en plaçant son dernier chameau sur une tuile, Marie-Anne a encore le temps d’acquérir deux ressources qui lui complètent un lot de 9 ressources différentes -qui vaut 60 PV-. Elle l’emporte avec 166 PV devant Dom 155 et Olive 147.

Les mêmes rejoints par Elie et se lancent dans Isle of Skye. Marie-Anne puis Elie font monter les enchères et tous développent leur territoire en recherchant montagnes et « brochs » compte-tenu des tuiles de scoring tirées pour la partie. Au décompte final ce sont les parchemins de Dom qui lui donnent les PV permettant de prendre le meilleur sur Marie-Anne, devant Elie et Olive.

Table 3, dite « Le commandant et son équipage » : la team de Gloomhaven les mâchoires du lion (F-R, Armand, OlivierB et Jérôme) poursuit sa campagne de longue haleine. Le scénario du soir consiste à assister aux combats que mène seul Armand, le Lanceur de sabres, en le soutenant plus ou moins. Il s’en tire et crédite l’équipe d’une victoire collective de plus. Ils continuent par un Dungeon Raiders : Olivier succombe pendant l’exploration des différents étages tandis que Jérôme, le plus faible des survivants, expire en ressortant. Par élimination c’est donc F-R qui l’emporte.

Table 4, dite « Programme de fidélité » : Une autre team qui continue ses rencontres périodiques c’est celle de Batman Shadow of the Bat (Xel, Samuel, OlivierL, Fabrice et Stéven). Fabrice dans le rôle de « double face » galère bien mais au final le succès est au rendez-vous. Ceux des deux teams qui ne sont pas rentrés font ensuite un Mot Malin de bonne facture où ils trouvent 24 mots sur 25.

Table 5, dite « Transports en commun » : Thomas attire Fred, JérômeC et BenjaminG dans un Brass Birmingham (« c’est un piège ! » les avait-on pourtant prévenus). Le Maître consacre son premier âge à construire des bâtiments de niveau 2 qui seront donc décomptés deux fois. Puis il investit massivement dans les chemins de fer et bondit au scoring final à 187 PV, devant Jérôme qui avec 167 a fait bonne figure pour sa première partie et était transporté de joie.

Table 6, dite « Concurrence sanglante » : on ne se lasse pas de La Famiglia, ce soir Mickaël attire dans ses rêts Fraçois, qui connait déjà, mais aussi Doc Nico et Gilles qui découvrent. L’explication de règles prenant le temps qu’il faut, on se retrouve à 21h50 à se contester les territoires entre l’équipe « Ferrari » (jaunes et rouges) de Gilles et François, et les « Mare Monti » (verts et bleus) de Mickaël et Doc Nico. La mise en place et les premiers choix dessinent un paysage contrasté, les rouges occupant le flanc Ouest, quand les Verts font de la côte Est un fief. Les bleus et les jaunes se répartissent, en position de contester des majorités sur les zones faibles, et de se faire avaler ailleurs. Bientôt, Ferrari prend la pôle position, avec trois territoires rouges et un jaune, lors que les randonneurs adoptent un train de sénateur. Mais, le mollet aguerri, ils montent en puissance, faisant leur miel de cueillettes providentielles au gré du chemin, on parle des tuiles d’influence, puissantes dans leur nature comme dans leur rang. Les Ferrari sont forts pour envahir les territoires voisins et faire prospérer l’économie, mais, paradoxalement, leur voiture est très poussive, et ils ont peu d’occasions de provoquer des attentats. En face, on ne s’embarrasse pas de ces précautions, et les bombes et autres razzias ensanglantent l’île. Au moment décisif, en fin de dernière manche, une sourde lutte d’influence au sud tourne à l’avantage des bleus. A la manche d’avant, Mickaël a fait main passe sur une pole position mal défendue, et est devenu premier joueur, ce qui règle les égalités sur l’influence : un choix stratégique majeur qui fait basculer la partie, car il fait exploser un contrat rouge et la région bascule. C’était la seule chance de nos motoristes, car, si les rouges ont défendu leurs bastions, les jaunes se sont perdus à de vaines luttes, oubliant l’objectif de conquête sur des territoires plus abordables. Comme disent les vendeurs de la célèbre marque, vous pouvez choisir votre couleur du moment que c’est le rouge… Le score de 6 à 3 reflète la brutalité du retournement de situation, et traduit la maestria de la stratégie au long cours des Mare Monti.

Table 7, dite « Allo la tour !? » : les restants tiennent compagnie à la table 6 après minuit en disputant quelques manches de Codenames. A la première les Rouges (Thomas, F-R, Xel), telle la tortue de la fable, égrènent des indices en 2 puis en 1. Pourquoi se forcer quand les Bleus (Jérôme, Dom, Steven, JérômeC) révèlent des Blancs et un Rouge (Rome avec l’indice Chemin qui visait Croix et Sommet) et auraient de toutes façons fini sur l’assassin Pavé si les Rouges n’avaient pas gagné avant. A la deuxième Steven et François-René jouent à saute-mouton, enchaînant les indices en 2, et les rouges gagnent à l’usure (Dinosaure 1: Écaille). A la troisième, François reste perplexe devant une grille improbable, et ses équipiers glissent sur les indices, Londres (pour Jeu), pourtant soufflé en face par Thomas, Veille pour Attente, Prise pour Alcool, mais trouvent miraculeusement Racine qui n’avait fait l’objet d’aucun indice (ils pensaient à Root pour Jeu, et à prendre racine pour l’attente !). François joue alors son va-tout en lançant l’indice Pente 4. Il était évident qu’il n’y avait pas 4 indices associés à pente mais un seul, à savoir Côte. Faute d’avoir raisonné ainsi, les bleus tombent aussitôt sur Chute et les rouges n’ont aucun mal à plier le match en un 3-0 net et sans bavures.

Séance de VENDREDI 14/07/2023 à Servel

Du 14 au 17 juillet 1791, les émeutes de Birmingham ciblent les Dissidents de l’Église d’Angleterre et, en particulier, le théologien et philosophe politique Joseph Priestley. Les événements locaux et nationaux, qui suscitent la passion des foules, vont d’un désaccord sur l’achat de livres par la bibliothèque publique, jusqu’à la controverse à propos des tentatives des Dissidents pour l’obtention de droits identiques à ceux des autres citoyens du royaume, en passant par leur soutien à la Révolution française.

Les émeutes commencent par l’attaque d’un hôtel où se tient un banquet organisé pour célébrer le second anniversaire de la prise de la Bastille. Puis, commençant par l’église et la maison de Priestley, les émeutiers attaquent ou incendient quatre chapelles des Dissidents, vingt-sept maisons et plusieurs commerces. Nombre d’entre eux se saoulent avec l’alcool trouvé dans les lieux pillés ou qu’on leur offre pour qu’ils n’incendient pas un bâtiment.

Le gouvernement du Premier ministre William Pitt est très lent à répondre à l’appel à l’aide des Dissidents. Des officiels locaux de Birmingham ont sans doute été impliqués dans la préparation des émeutes et vont plus tard se montrer réticents à en poursuivre les meneurs. L’industriel James Watt écrira que les émeutes « divisèrent Birmingham en deux camps qui se haïssaient mortellement ». Elles révélèrent que la bonne société anglicane de Birmingham ne répugnait pas à utiliser la violence contre les Dissidents qu’elle considérait comme de possibles révolutionnaires, et à soulever une foule incontrôlable. Nombre des victimes des émeutiers quittèrent Birmingham, abandonnant une ville devenue plus conservatrice qu’elle ne l’avait été tout au long du XVIIIe siècle. L’année suivante, les tenants de la Révolution française qui restèrent décidèrent de ne pas organiser de dîner en souvenir de la prise de la Bastille.

232 ans après, Parties Civiles bruissait d’histoires de vengeances, de guerres, trafics et tous genre et se finit par une fête des morts.

Table 1, dite « Conservatrice » : La nouvelle star de l’été, Vindication rassemble bien sûr Mickaël, et de nouveaux disciples : Marc, Olive et Frank. Comme d’habitude, Mickaël a terrassé une flopée de monstres, ce qui lui a permis de l’emporter.

Table 2, dite « Interactive » : Thomas, Jérôme et Dom enchaînent plusieurs jeux : ils commence par La Bête où Jérôme endosse pour la première fois la fourrure du fauve du Gévaudan. Il commence au sud-est du territoire mais se retrouve vite aux abois face à deux enquêteurs expérimentés et favorisés par le sort. Par deux fois on l’empêche de jouer ses jetons face visible et lors d’un printemps funeste il en perd deux d’un coup. Jouant ses loups il parvient à s’enfuir vers le nord mais Thomas se place pile sur son emplacement pour enquêter. La fin est proche, la bête perd un dernier jeton et est mise hors d’état de nuire après 11 attaques. Passage en mode party game avec d’abord So Clover (pas mal du tout avec 1 réussite au premier essai et 2 au second) puis Mot Malin -avec les vraies règles- (un peu moins de compréhension mutuelle, mais Képi a bien fait trouver Chapeau et Moche. Non Thomas le mot associé à Câlin et Gorge n’était pas Feuilleton. 18 sur 25 au final, cela reste correct).

Table 3, dite « Révolutionnaire » : Retour sur nos tables de l’excellent Imperial 2030 pour une partie haletante, qui a vu s’affronter deux grands blocs: Chine, Russie et Europe, menés quasiment tout du long par François, et Brésil/USA, emmenés par François-René et Xel. Entre les deux, l’Inde, animée par Baptiste-aux-mains-pleines, qui n’en finit pas de se faire écrabouiller, comme de coutume faute de soutien. Menant bien sa barque entre les deux puissances néo-communistes et une Europe soumise, François sent le vent tourner en fin de partie et investit ses revenus grassement acquis dans des obligations brésiliennes et américaines. Un excellent choix, puisque les Américains termineront en tête, offrant un multiplicateur de 5, contre 4 au Brésil, 2 au trio Europe Chine et Russie, et 1 seulement à l’Inde. Au final, c’est le grand Ouest qui l’emporte : François-René, avec 166, a engrangé 80 sur les américains et 60 chez les brésiliens ! Xel le talonne avec 142 sur un profil comparable mais un peu moins bon partout. L’amitié sans limites n’a pas été lucrative : François, 130, est le grand perdant avec le grand Est, un trop juste 82 sur le couple Brésil/USA scellant sa déconfiture. Baptiste ferme la marche pour le Sud global, pénalisé par son soutien Indien, qui lui rapporta seulement 4 petits points  sur ses 91 !

Table 4, dite « Alcoolisée » : Mickaël et Olive finissent la soirée à Mob big Apple. Cette histoire de mafieux profite à Olive, avec 10 caisses d’alcool prohibé contre 9, et ceci grâce au soutien du Proc, c’est du joli !

Table 5, dite « Mortelle » : Un Fiesta de los muertos réunit les survivants pour une fin de soirée en pente douce, avec son lot habituel de quiproquos et de bévues (non, Alcools n’est pas de Rimbaud mais de Apollinaire !)

Séance de MARDI 20/06/2023 à Servel

À Nuremberg, le 20 juin 1492, quelques semaines avant la découverte du Nouveau Monde par les Européens, le cartographe et navigateur Martin Behaïm achève la réalisation du premier globe terrestre, d’un diamètre de 50 centimètres, est aujourd’hui conservé dans sa ville natale. La rotondité de la Terre, mise en évidence deux mille ans plus tôt, ne fait alors de doute pour personne. Il faudra néanmoins attendre un demi-siècle de plus pour comprendre avec Copernic qu’elle tourne autour du Soleil et n’est qu’une planète parmi d’autres.

Quelques années plus tard, à Parties Civiles, on refaisait le monde.

Table 1, dite « Nordique » : à The thing Xel, Marie-Anne,  Nastassia, Thomas, François-René sont plongés dans l’univers du célèbre film de John Carpenter en Antarctique, où un groupe de chercheurs américains fait la découverte d’un corps enfoui dans la neige depuis plus de 100 000 ans. La créature reprend vie une fois décongelée, et elle commence à assimiler et imiter les autres organismes vivants. C’est Xel qui incarnait la chose, et la victoire des humains fut au rendez-vous.

Table 2, dite « Dominicaine » : Flavien et François défient Dom à La gloire de Rome et, dès le premier tour, Flavien et Dom prennent la taille Patron en recrutant un artisan. Flavien combotte si bien qu’il remplit ses stocks et multiplie les actions gratuites. Cette chance du débutant sera couronnée de l’infortune d’une troisième place, par faute d’une chambre forte bien vide. Dom, qui a réussi à y placer trois morceaux de marbre au dernier tour, l’emporte 26 à 24 devant François. Une seconde partie s’impose derechef, qui voit sa domination prendre un tour impérial, 37 à 24 cette fois-ci, pour le même podium. Ils enchaînent ensuite sur un Mot malin et sont couronés du bon score collectif de 20/25 !

Table 3, dite « Mystique » : On termine par  la fusion des deux tables à Fiesta de los muertos dont le thème macabre n’exclut pas la rigolade, surtout quand Neox pointe sa fraise pour s’y encanailler en fin de partie.

Séance de MARDI 25/04/2023 à Servel

Ruban de 35 km autour de Paris, jalonné de 148 ponts, 23 tunnels, 6 échangeurs autoroutiers et emprunté par plus d’un million de véhicules chaque jour, le périphériue fut inauguré le 25 avril 1973, salué par le premier ministre comme un «succès» pour la circulation parisienne et pour la sécurité.« Il s’agit d’un ouvrage bien intégré dans l’ensemble du paysage parisien», se félicite le chef du gouvernement de Georges Pompidou. Depuis, le «périph» est aussi apparu comme une fracture visible entre la capitale et sa banlieue. Avec ses embouteillages, la pollution et le bruit qui en font la bête noire de la mairie de Paris, l’autoroute urbaine la plus empruntée d’Europe n’a pas fini d’écrire son histoire.

50 ans plus tard, nul besoin de périphérique ni de rocade pour rejoindre la soirée de Parties Civiles.

Table 1, dite « Patrouilles en ville » : François invite Xel et Marie-Anne à une balade new-yorkaise avec P.I. Une partie où nos enquêteurs de choc mèneront la danse avec maestria pour conclure sur un sommet inégalé : Xel et François terminent à 17 et sont déclarés vainqueurs, étant aussi à égalité sur tous les critères de départage, et Marie-Anne finissant à un bloc (15), le tout sans aucune pénalité : certainement le score collectif le plus élevé de l’histoire de ce jeu !

Table 2, dite « Roue dans roue » : Vincent et Dom s’installent pour jouer à Innovation, ils joueront deux parties très différentes. Dans la première, Vincent récupère rapidement deux Dominations spéciales, dont une avec Maçonnerie qui le fait bénéficier tôt d’un tableau à cinq couleurs. Dom domine l’âge 1 avec Agriculture, carte rapidement recouverte par l’utilisation répétée de Mathématiques qui l’amène à piocher des 5, bien en avance sur Vincent, mais dont il ne fera pas grand chose d’utile. Il parvient toutefois à continuer à marquer de l’influence et domine encore les âges 2 à 4. Un petit coup de Vaccination, il perd 12 points et ne scorera plus de la partie (Vincent quant à lui a brièvement eu un 4 rapidement chipé par son adversaire). Configuration étonnante alors où les deux sont figés à 4 Dominations à 3, montent jusqu’à l’âge 9, ont un tableau bien développé (conséquence d’un usage généreux de Expérimentation par Vincent) et bien décalé mais ne parviennent qu’à se disputer sans succès la Domination spéciale « 3 icônes de chaque », il manque 1 Pommier à Vincent et 1 Château à Dom et le bon décalage ne veut pas venir. Vincent finit par mettre en jeu une des cartes qui permet d’activer un dogme de coopération sans le partager. Il utilise Collaboration « Si vous avez au moins 10 cartes vertes vous gagnez », il en a 11 et l’emporte ainsi immédiatement.

Physionomie très différente pour la revanche : grâce à Tissage, Vincent domine l’âge 1. Ensuite Dom parvient à comptabiliser régulièrement des points et chipe les cartes en main de Vincent avec Construction. Il domine ainsi les âges 2 à 4. Une arrivée opportune de la Poudre qui garnit son influence et un petit coup de pouce de Vincent qui lui met en jeu une 5 lui donnent l’âge 5. Avec 5 Dominations à 1 il ne restait plus qu’à parvenir à jouer une 6 pour que Dom plie la partie.

Table 3, dite « Dans un tunnel d’asteroîdes » : à la table de Space race, Arakis s’impose avec 2005, devant Matthieu, 2004, et Jakez, resté coincé au XX ième siècle (1996).

Table 4, dite « Sur la route » : sur la route semée d’embûches d’Almanac, Neox s’impose en douceur (230), devant François-René (207), Nastassia (201), et laissant loin derrière l’infortuné Mickaêl (166) musarder en chemin.

Table 5, dite « Covoiturage » : un Mot malin conclut cette soirée festive, avec trois parties qui seront créditées de deux résultats « Excellents » (24 et 23) et un « Bon » (20), sur 25 possibles en mode expert. On a frôlé la perfection mais Hobbit (Trésor, Jeune) ne fut pas trouvé, pas plus que Némo (Armure, Pieuvre). A l’inverse quelques téléspectateurs nostalgiques ont bien identifié Nathalie Simon (Carte, Trésor). La soupe eut du mal à trouver son public avec (Plat, Moustache), et pourtant, c’est bien connu, une soupe sans sel c’est comme un baiser sans moustache.

Séance de VENDREDI 10/03/2023 à Servel

Le 11 mars 2011 à 5 h 46 UTC avait lieu le plus important séisme mesuré au Japon. Son épicentre se situe à 300 km au nord-est de Tokyo. Le séisme a entraîné un arrêt automatique des réacteurs en service de la centrale nucléaire de Fukushima, la perte accidentelle de l’alimentation électrique et le déclenchement des groupes électrogènes. L’observation d’émissions de xénon, avant même la première dépressurisation volontaire du premier  réacteur, indique des dommages structurels probables dans la partie nucléaire des installations immédiatement après le séisme.

51 minutes plus tard, un tsunami provoqué par le tremblement de terre aborde la côte orientale. La vague atteint une hauteur de 30 m par endroits (15 m à la hauteur de la centrale), parcourant jusqu’à 10 km à l’intérieur des terres, ravageant 600 km de côtes et détruisant partiellement ou totalement de nombreuses villes et zones portuaires. À la suite du tsunami, des groupes électrogènes de secours sont tombés en panne. Des débris ont pu obstruer des prises d’eau. Ces défaillances, couplées à plusieurs erreurs humaines, ont causé l’arrêt des systèmes de refroidissement de secours des réacteurs nucléaires ainsi que ceux des piscines de désactivation des combustibles irradiés. Le défaut de refroidissement des réacteurs a induit la fusion totale du cœur d’au moins deux réacteurs nucléaires puis d’importants rejets radioactifs.

Une BD très documentée fait le récit de la catastrophe, qui fut exposée il y a quelques temps à la médiathèque de Lannion.

12 ans après (heure de Chicago), un tsunami de joueurs en fusion envahissait une brûlante soirée de Parties Civiles.

Table 1, dite « Chronique d’une mort annoncée » : Ghost stories se solde en général par la déconfiture des joueurs, prêtres taoïstes qui ont la dure mission de protéger le village de l’armée des ombres qui se prépare à l’envahir. Une fois encore, Xel, Jérôme et Baptiste se sont fait rattraper par les fantômes.

Table 2, dite « Le monde du silence » : c’est, grâce à Dom (inspiré par la fin du confinement en Chine ?), le grand retour de L’année du dragon qui n’avait plus été aperçu sur nos tables depuis 5 longues années. Un jeu où il s’agit d’échapper à une série de catastrophes (épidémie, famine, guerre…) où il ne manque que l’accident nucléaire, et qui s’enchaînent au long des 12 mois de l’année du dragon. La planification est essentielle car ces événements sont connus à l’avance, mais les moyens de s’en prémunir dépendent fortement des serviteurs que l’on recrute à raison d’un nouveau chaque mois, et d’un ordre du tour qui peut déjouer les plans les mieux établis. Dom fait rapidement la course en tête, et se trouve plus souvent qu’à son tour premier joueur, ce qui lui permet de contrarier les plans de s’en adversaire, et il ne s’en cache même pas, faisant partie de ces joueurs qui commentent le cheminement de leur propre pensée. Mais il commet à la fin du printemps une erreur de débutant, qui lui impose de licencier des serviteurs sans cause réelle ni sérieuse, ce qui lui coutera certainement une victoire promise (on saluera à l’occasion son fair-play: il ne demanda aucun rollback). De son côté, François, après un départ poussif, fomente en silence, l’été venu, un plan à triple détente : recruter un artificier, un médecin, et, surtout, deux bouddhas qui lui apporteront 12 PV. Avec 97, il engrange une victoire de prestige devant Dom (89).  Quant à Thomas, 83, frappé par le délabrement de ses temples, et Evan, 72, victime d’une stratégie insuffisamment diversifiée (il termine avec 7 fusées !), ils n’en peuvent mais.

Table 3, dite « Équilibre de la terreur  » : Twilight Struggle n’en finit plus de faire des émules, et c’est Frank la victime du jour, américain trop tendre face à Mickaël, un soviétique déterminé et tout à son rêve d’empire.

Table 4, dite « Énergie renouvelable » : Fred, François-René, Olivier B et Neox se lancent à la poursuite d’un corps étranger à Alien et voient leur quête aboutir, comme toujours depuis qu’ils l’entreprennent, soulignent-ils. Enhardis, ils se  lancent ensuite dans Heat, où François-René fut le plus intrépide des vainqueurs, et Fred le plus timoré des vaincus.

Table 5, dite « Tsunami mortel  » : un Sub Terra récupère des joueurs issus de tables éparses comme Thomas, Fred et François-René, parmi lesquels 2 seuls sur 6 échappèrent à la noyade collective d’un tsunami mortel.

DefaultTable 6, dite « Alerte rouge » : Dom propose à François de découvrir Watergate et reçoit une réponse teintée de l’enthousiaste du débutant, aussitôt attaché aux basques de Nixon en prenant la tête des journalistes avides de pousser le Président dans ses derniers retranchements. Il faut à un mouvement de pouvoir relier Nixon à deux témoins, ce qui aurait scellé sa victoire, mais la carte promise n’arriva jamais. Des on côté, Nixon alignait les pions rouges en faisant usage de la force brute que lui donnaient des cartes puissantes de conspirateurs, qu’il utilisa pour leur force, stratégie permise par le dévoilement précoce des témoins par l’équipe des journalistes, qui fut probablement la clé du jeu. Lors de la manche décisive, il fallait une carte de force 3 à Dom pour poser son cinquième pion rouge synonyme de victoire, et il en avait une de force 4 dans sa manche. Voilà qui donne envie de lire Les hommes du Président du duo Bernstein/ Woodward à l’origine de l’enquête qui fit tomber le 37ième Président  (on conseillera au lecteur à la recherche d’actualités plus récentes le Peur du même Woodward sur la présidence N°45, celle de Trump). Notons enfin que le titre français de l’ouvrage des journalistes du Washington Post masque, exemple parfait d’un « Lost in translation« , l’emprunt du titre anglais (« All the President’s men« ) à la célèbre comptine Humpty Dumpty, qui se présente souvent comme une énigme, dont la solution est « un œuf » (représentation classique de Humpty Dumpty)… ou un Président de la première puissance mondiale :

Humpty Dumpty sat on a wall.
Humpty Dumpty had a great fall.
All the king’s horses and all the king’s men
Couldn’t put Humpty together again.

Table 7, dite « Sous les flots » : Le monde de Narak voit Eve (76) atteindre la première le temple au grand dam de Marc (60), laissé à mille lieues de Venise, seul dans le désert d’où retentissent les rugissements du lion.

Table 8, dite « Communications abouties  » : en fin de soirée, on sort Mot malin où Xel, Gilles et Jérôme signent le score collectif de 17/25, qualifié d’excellent. Votre chroniqueur assista en fin de partie à la méprise d’un joueur qui s’était trompé de case, mais le mot qu’il avait choisi pour Indice (Spaghetti) entrait en étrange résonance avec celui de la case visée : Pelle / Élastique.

Table 9, dite « Dérives continentales » : pendant que les tablées entières dérivaient par continents vers ses gâteaux maison, Marie-Anne était embarquée dans un Kepler 3042 qu’elle perdit (38), devançant de peu Alex (37). Plus loin sur la table de marque, Benjamin (51) s’impose face à Samuel (48).

Séance de VENDREDI 04/11/2022 à Servel

On ignore si, dans son petit carnet, Howard Carter a écrit « Tiens, une marche » le 4 novembre 1922. Avec son équipe, il reste motivé pour fouiller la vallée des Rois en Egypte alors que son précédesseur Theodore Davis a jeté le papyrus après douze années de travail, convaincu d’avoir achevé d’explorer. La Vallée des Rois, c’est ce lieu proche de Louxor où ont été creusées et aménagées dans la roche sédimentaire de nombreuses tombes souterraines de l’élite locale (les pharaons et quelques uns parmi leurs épouses et leurs nobles serviteurs exemplaires). Ceci pendant le Nouvel Empire, période allant environ de -1500 à -1000 et qui vit prospérité, expansion et construction de temples somptueux.

Revenons à cette première marche qui est suivie d’une quinzaine d’autres qui débouchent sur un couloir incliné. Arrivés 4 m sous terre, les explorateurs trouvent une porte qui donne accès à une série de quatre pièces qui constituent le tombeau du roi Toutânkhamon. Celui-ci, à la santé fragile, mourut sans descendance à 18 ou 19 ans en -1323. Il est possible que son tombeau, inhabituellement petit, ait été destiné à un personnage non-royal et récupéré au décès imprévu du pharaon. L’antichambre, l’annexe, la chambre funéraire et la chambre du trésor ont en partie échappé aux pilleurs qui se sont concentrés sur ce qui était petit et portable comme les bijoux et les objets en verre. Elles révèlent plus de 5000 objets, un témoignage unique des savoir-faire et de la vie matérielle de l’ancienne Egypte. Parmi eux, un exemplaire du jeu de plateau senet qui utilise un damier de 3×10. La momie, protégée par 4 sarcophages, le dernier en or massif de 110 kg, était en très mauvais état. L’évacuation et l’inventaire complet du tombeau ont duré jusqu’en 1932.

Livrons encore deux anecdotes : une dague en fer retrouvée sur la momie s’est révélée être fabriquée à partir d’une météorite ferreuse, la métallurgie du fer était très peu pratiquée et maîtrisée à l’époque au point que le métal était plus précieux que l’or (rappelons qu’en occident l’aluminium a aussi servi à des objets de luxe jusqu’à ce qu’un procédé de fabrication de masse soit élaboré au XIXe siècle). Deuxio, un magnifique collier de perles et d’or, qui était sur la momie à sa découverte, a disparu et seuls des morceaux en ont été identifiés depuis. Il semble que ce soit Carter lui-même, véritable pirate vaudou, qui en ait dérobé tout ou partie, voir ici cette étonnante et scandaleuse histoire.

Deux cents ans plus tard jour pour jour, c’est de plain-pied qu’un groupe motivé et en assez bon état entre dans la salle de Servel à la recherche jamais assouvie de trésors ludiques.

Table 1, dite « Civilisation ancienne » : Frank et Mickaël jouent ensemble le premier scénario de Paleo. Les débuts de leur tribu sont difficiles avec quelques pertes mais ils arrivent tous les soirs à construire un abri en peaux de bêtes et peu à peu élaborent des outils. Ayant réussi à réaliser une fresque à base de mammouths ils finissent sur une victoire collective. Next step, inventer la roue car sans roues pas de bicyclettes et donc pas de civilisation.

Table 2, dite « Mise au tombeau » : Retour aux classiques pour François et Dom qui s’affrontent à leur cher Innovation. François pioche et pioche en visant la Domination offerte par Maçonnerie (mise en jeu de 4 cartes Châteaux). Mais ce faisant sa main bien garnie l’expose à Rames (comptabilise 1 carte Couronnes de la main adverse, pioche et recommence tant qu’il y a des Couronnes en main). Aidé par la chance de la pioche, Dom empile dans son influence en l’activant quelque chose comme 25 points, il n’a plus qu’à dominer les quatre premiers âges. François n’arrivant ni à scorer ni à détruire le jeu adverse, la partie finit rapidement sur le score de 6 à 1.

On ne va pas en rester là et ils repartent pour une revanche à la physionomie bien différente. François démarre avec sa carte fétiche, Agriculture que Dom parvient à recouvrir rapidement tout en s’emparant de la domination Empire en étant le seul avec 5 couleurs en jeu. Il domine aussi les deux premiers âges grâce à Voiles et en comptabilisant 1 carte Châteaux jaune adverse, qui remet Agriculture au jour. Suit alors une phase à sens unique où François, en avance sur les cartes piochées, alterne entre comptabilisation et domination des âges 3 à 6. Les voilà à 4-4, Dom ayant un tableau mieux décalé et une tendance à transférer vers le sien des cartes Couronnes ou Usines de François. Ils se neutralisent en s’emparant respectivement des âges 7 et 8. Les deux sont alors à une domination de la victoire avec 43 points d’influence pour François et 49 pour Dom. Il reste une unique carte 8 à piocher et Dom comme François ont besoin d’une 9 pour pouvoir dominer. Après avoir vérifié qu’il ne peut pas passer Dom active une carte minable qui lui fait archiver une 1 ! François pioche la dernière 8 et Dom pose une 9, pensant avoir partie gagnée : il domine à ce point sur les icônes qu’il ne voit pas comment la 8 dans la main de François pourrait lui nuire. Le bougre y parvient pourtant en jouant et activant Fusées (3 icônes Horloges alors que Dom n’en a que 2) qui retire deux cartes, pour 12 points, de l’influence Domiesque. Voilà Dom dépité avec 37 points alors qu’il lui en faut 45 pour dominer l’âge 9. Il active Evolution (« ajoutez une 8 à votre influence puis recyclez une carte de votre influence ») : la pile 8 étant vide, il score une 9 et recycle une 1, le voilà avec 37 + 9 – 1 = 45, il gagne 6 à 5 cette partie au final serré.

Les tables 1 et 2 se retrouvent pour un Mot Malin qu’ils concluent avec 22 PV sur 25, quelques termes aux univers proches (terre, Canada, Egypte -encore elle-, jungle) ayant suscité une certaine confusion.

Table 3, dite « Pirate vaudou » : Thomas, Xel, Marie-Anne et Baptiste2 s’amusent comme des fous d’abord à Cartagena (Thomas est le pirate qui court/rame le plus vite) puis à Voodoo Prince (victoire de Baptiste « à l’insu de son plein gré » me dit-on).

Table 4, dite « Sans descendance » : A Twisted Fables on revisite ses contes d’enfance en mode baston à 2 contre 2 avec les équipes OlivierB-Lucie contre OlivierL-Yann. Qui d’Alice ou de Blanche-Neige eut le dessus ?

Table 5, dite « Elite locale » : Les visites de JiBee donnent lieu à des tables de classiques regroupant le gratin du jeu de stratégie: Funkenschlag ressort, cette fois sur la carte de l’Espagne (pays où la part des renouvelables dans la production d’électricité approche 50%, NDLR). Aux manettes du réseau trouvent encore place Tristan, F-R, Olive et Christophe qui font des étincelles en optimisant leur système électrique dans un contexte de volatilité du prix des matières premières.

AG et séance de VENDREDI 30/09/2022 à Servel

Le 30 septembre 1891, le général Georges Boulanger se suicide sur la tombe de sa maîtresse, à Ixelles, près de Bruxelles. C’est la fin d’une aventure,qui a fait craindre un moment que la République française ne soit renversée par un coup d’État.

En 1886, le leader du parti radical Georges Clemenceau fait de cet officier à la belle prestance un ministre de la Guerre. Le héros est applaudi à la revue du 14 juillet et prend des mesures peu coûteuses et d’un bel effet, comme peindre les guérites en tricolore. Mais il remplace aussi le fusil Gras par le fusil Lebel, réorganise l’état-major, rend la mobilisation en cas de guerre possible en deux jours, refond les services de renseignement, et en sous-main, pose les prémices d’un rapprochement avec la Russie. Ce faisant, il ravive les espérances des ennemis de la République, des citoyens déçus par le régime des partis et de tous ceux qui rêvent d’une revanche militaire sur l’Allemagne.

Mais le sens politique lui fait défaut quand, le chancelier allemand Bismarck ayant fait arrêter un commissaire de police français à la frontière, le ministre en appelle à une mobilisation partielle. Le président de la République Jules Grévy, inquiet de la tournure des événements, se défait du gouvernement et démet Boulanger de ses fonctions ministérielles le 18 mai 1887. Il n’en devient que plus populaire. On le surnomme « général Revanche », ce qui exprime assez bien ce qui fut la préoccupation principale de Boulanger. Il a connu la défaite de 1870, et en tant que militaire, l’humiliation qui l’a accompagnée. Toute sa préoccupation est de préparer la France à l’inéluctable revanche, ou faire en sorte qu’elle n’advienne pas.

Sans qu’il ait posé sa candidature, 100 000 bulletins portent son nom à une élection partielle de la Seine. La popularité du général continuant de croître, le gouvernement le « limoge » en le nommant commandant du 13e corps d’armée. Son départ donne lieu à une démonstration de foule : 10 000 personnes envahissent la gare de Lyon, couvrent le train d’affiches « Il reviendra » et bloquent son départ pendant plus de trois heures et demie. Le lendemain, il se bat en duel contre Charles Floquet, président du Conseil, qui le blesse ! Survient le scandale des décorations dans lequel Boulanger est un temps mis en cause. Cependant, le président Grévy doit démissionner. Boulanger devient un acteur clé des tractations pour élire son successeur, les monarchistes offrant leur voix au candidat s’engageant à prendre Boulanger comme ministre de la Guerre. Mais c’est finalement Sadi Carnot qui est élu, et lui refuse l’entrée au ministère.

Le 1er janvier 1888, le général rencontre secrètement, en Suisse, le prince Napoléon, qui lui apporte le soutien des bonapartistes. Pour l’élection du 26 février , la candidature du général, présenté comme bonapartiste, est posée dans sept départements, où il obtient 54 671 voix. Cependant le général est toujours en activité et de ce fait inéligible. Le 15 mars, le ministre de la Guerre le relève de ses fonctions et, le 24 mars, Boulanger est rayé des cadres de l’armée. En avril, il se présente aux élections en Dordogne et dans le Nord où il reçoit 59 000 et 172 500 voix : il est de nouveau élu à la Chambre. Une foule importante assiste à son entrée à la Chambre des députés. Outre les bonapartistes, Boulanger ne tarde pas à recevoir le soutien des monarchistes, qui ont échoué à restaurer la monarchie et cherchent à affaiblir le régime républicain. En août, Boulanger se présente à plusieurs élections et est élu dans le Nord, la Somme et la Charente-Inférieure. Les boulangistes peuvent bientôt présenter un candidat dans chaque département. En juillet-août 1889, il se présente aux élections cantonales dans 400 cantons sur 1300. Il est élu dans 12, mais l’ensemble de ces élections seront annulées.

La tension est à son comble le 27 janvier 1889 lorsque Boulanger se présente à Paris en remplacement d’un député décédé, sur un programme en trois mots : « Dissolution, révision, constituante ». Il célèbre sa victoire avec son état-major au café Durand, où se rassemblent 50 000 personnes. Une partie de la foule le pousse au coup d’État en scandant « À l’Élysée ! ». Mais Boulanger conseille d’attendre des législatives et choisit de rester sur place. Ce faisant, il déçoit ses partisans sans apaiser les craintes de ses adversaires. « Minuit cinq. Depuis cinq minutes le boulangisme est en baisse. » dit le soir même Georges Thièbaud, compagnon de la première heure de Boulanger, et ce sera en effet son dernier fait d’armes : poursuivi en justice pour complot, prévarication et détournement de fonds publics, il s’exile à Bruxelles avec sa maîtresse, et la rejoint dans la mort trois mois après elle. « Il est mort comme il a vécu: en sous-lieutenant », s’exclamera cruellement Clemenceau.

A quelques années de là, Parties Civiles tenait son Assemblée Générale, devant un parterre bien fourni de fidèles. La révolution de palais n’y est pas de mise, le président débonnaire restant réélu par acclamations, fort d’un bilan moral irréprochable et d’un bilan financier au zénith – au point d’envisager un week-end de célébration des 15 ans de l’association en 2023, une affaire à suivre… Après ces agapes, la soirée n’était pas finie, une myriade de tables se constituant sous nos yeux émerveillés.

La première bande-annonce d'un jeu basé sur The Expanse sera présentée à la gamescom 2022. | gagadget.comTable 1, dite « Minuit cinq »  : à bord de The expanse, la guerre fait rage entre Samuel, Jack, Fabrice et Jeff. Ce jeu à base de cartes inspiré de la série télévisée du même nom met l’accent sur la politique, la conquête et l’intrigue, les joueurs représentant les forces terrestres de l’ONU, l’armée de Mars, les rebelles de l’O.P.A., et la mystérieuse corporation Protogen Inc. La nuit n’en vint pas à bout avant le départ du chroniqueur qui n’émarge pas aux heures supplémentaires.

Table 2, dite « Mascarade » : à cette table de Twisted fables on vit s’affronter le Petit chaperon rouge (Baptiste) et Blanche-neige (François-René), et les deux Olivier (Mulan et la belle au bois dormant). Les premiers l’emportèrent sans coup férir. On se prend à rêver de les voir un jour dans les vrais costumes de leurs personnages, ils leur siéraient tant.

Table 3, dite « Duel consenti » : à 7 Wonders Duel Adrianne, victime d’un départ poussif, laisse Dom loin devant, 81 à 47.

Table 4, dite « Général Revanche » : quatre courageux entament un Madeira qui les amènera jusqu’au bout de la nuit, mais une chronique nous en est parvenue en bribes, recensant Evan vers 50, Xel vers 60, Ivan vers 70, et Olive au-delà de 100. Cette fois, le privilège de l’âge a joué et, et l’heure de la revanche a sonné face à une jeunesse naguère sans pitié.

Table 5, dite « Candidatures spontanées » : Thomas ressort sa boîte rutilante de Red 7 en reçoit un flot de candidatures spontanées pour s’encanailler à un jeu qui n’engage pas fort, ni sur le long cours. Tristan s’adjuge une première partie avec 34 (Adélie 18, Thomas 4, François 0), ensuite Thomas triomphe avec 41 (François 20, puis 0-0).

Table 6, dite « Prévarications »  : à Mob big apple, la lliste des prévarications semble infinie. Nicolas II y étrenne le titre du plus mafieux, 13 à 10 devant Mickaël.

Table 7, dite « Au nom du peuple » : un Mot malin clôt avec bonheur cette soirée, sur deux parties ponctuées par les scores mirifiques de 20 et 24 (sur 25), et avec quelques perles comme Adam (Dieu, Chocolat), Salvador Dali (Chocolat, Étrange), Mabuse (Docteur, Étrange), Thor (Dieu, Froid) ou encore l’inattendu Étudiant (Sandwich, Ampoule). On a cru à un joli (Colère, Repas) pour Purée, mais ce n’était pas ça, et le peuple parti-civilien (Adélie, Thomas, Dom, François, Mickaël, Nicolas II)  a frôlé le score parfait de 25, qu’on aurait certainement touché si la langue de François n’avait pas fourché, disant Voyage au lieu de Voyageur pour (Pigeon, Vélo), ce qui fit déraper le pigeon en Italie.

Séance de MARDI 06/09/2022 à Servel

« Voyage en Italie » avec Ingrid Bergman et George Sanders sort sur les écrans le 6 septembre 1954, récit d’un couple anglais en crise et aux caractères opposés alors qu’il séjourne en Italie pour une affaire d’héritage. 68 ans plus tard, c’est en Bretagne que nos pas nous mènent.

Table 1, dite « Crise à surmonter » : Olive invite Xel, Thomas, VHN et Jules, un nouveau venu (pas d’Italie mais presque) à une partie de Crisis. Un jeu plutôt classique de placement d’ouvriers et de conversion de ressources où tout l’art consiste à en faire assez pour ne pas sombrer collectivement et pouvoir jouer sa carte personelle. Avec les cartes Corruption on a souvent de l’énergie qui vous tombe du ciel à des conditions préférentielles, autant dire que ce n’est pas une simulation fidèle de la réalité. Thomas a usé et abusé desdites cartes (on avait été prévenus) en particulier pour priver ses adversaires de forces de travail, version ludique de la « grande démission ». En jouant au premier niveau de difficulté, on n’a pas eu de mal à maintenir à flot notre pays en crise. Thomas monopolise les moyens de production en achetant des entreprises qu’il laisse à l’arrêt, Xel peste pour une conversion ratée et contre des adversaires « qui achètent ce qu’elle voulait », Jules se spécialise dans la chimie et Dom garnit son compte en banque après avoir vérifié que 5 crédits valent 1 PV en fin de partie. Après les 7 tours de jeu, Dom l’emporte sur Thomas (120 vs. 104), avec ensuite Olive (76) puis Xel et Jules (64 et 62). La prochaine partie sera avec un niveau de difficulté relevé.

Table 2, dite « Ménage à quatre » : F-R, Nicolas-2, Julien-2 et Adélie (qui rime avec Italie) jouent en mode coopératif le niveau 3 de Harry Potter, bataille à Poudlard. Malgré quelques frayeurs, la petite troupe d’apprenties sorcières (Luna, Ginny et Hermione accompagnant Harry) triomphe des forces du mal. Allez, une bièraubeurre pour tout le monde ! Les mêmes moins Adélie continuent par un Mot Malin où il semble qu’il y ait eu plus de mots que de malins.

Séance de MARDI 19/07/2022 à Servel

Le grand incendie de Rome débuta le 19 juillet 0064 près du Circus Maximus. Il brûla six jours, se calma puis reprit pour trois jours supplémentaires. Les deux tiers de la ville furent détruits et on ne saura jamais quel fut le comportement de Néron face à ce cataclysme. Il semble cependant établi qu’il profita du drame pour lancer une persécution des chrétiens. Avance rapide de 1958 ans et partout en France, du bassin d’Arcachon aux monts d’Arrée, les incendies profitent de l’extrême sécheresse qui règne depuis plusieurs mois. Et ce n’est que le début.

Table 1, dite « Ville combustible » : Matthieu (aka Arakis), Thomas et Dom lancent un Iki. Dès la fin de la première saison, le premier marque 14 PV grâce au placement judicieux de trois artisans de la même couleur, une très jolie entrée en matière. Les stratégies se dessinent progressivement : le tabac pour Matthieu, les poissons pour Dom, un peu des deux pour Thomas qui vient les asticoter. Seul Thomas déplore une victime des incendies qui ravagent périodiquement Edo pendant que Matthieu laisse tactiquement un personnage mourir de faim après qu’il a scoré. Dom est le seul à finir avec un perso de chaque couleur et Matthieu conclut une planification soignée par la construction d’un bâtiment à 26 PV. Il l’emporte d’une courte tête avec 93 PV contre 89 à Dom et 78 à Thomas.

Table 2, dite « Imperator » : cet été on ressort les grands classiques et Axel réunit Xel, Gilles et Nicolas-2 pour un Dominion. Le grand ancêtre des deck-builders est connu et apprécié entre ces murs et le plateau était relevé, aussi c’est un peu surpris que nous avons enregistré le score sans appel de 43 PV pour Axel, plus que la somme des 3 autres (14, 11 et 9) ! Cet âge est impitoyable, dire qu’on l’a connu grand comme ça.

Histoire d’oublier ce cruel résultat, de la légèreté ensuite avec Mot Malin, partie qui verra l’apparition tardive d’un visiteur nommé Malo, d’abord curieux puis conquis par nos activités ludiques et civiles.

Bouquet final et collectif avec une manche unique de Codenames entre des Bleus (Xel, VHN, Malo et Thomas) et des Rouges (Gilles, Matthieu, Axel et Nicolas). Partie équilibrée avec des indices proches « Maintien » (Ceinture, Couche) pour l’une, « Contraint » (Rail, ?) pour l’autre. Un Pilier concédé donne l’avantage aux Rouges et le désespéré Tir 2 ne permet pas, au delà de Canon, d’aller chercher Echelle et Couche tandis que Thomas avait vu juste en nous détournant d’un Corde pourtant logique.

Séance de VENDREDI 08/07/2022 à SERVEL

Le 8 juillet 1982, à Séville, la France s’inclinait face à l’Allemagne de l’Ouest en demi-finale de la coupe du monde au bout d’un match de légende sur fond d’une rivalité historique encore chaude, que l’agression du gardien allemand fit douloureusement revivre. L’occasion manquée d’atteindre la première finale de son histoire, qu’il faudra encore attendre 16 ans.

40 ans après, il n’y a plus qu’une seule Allemagne, et elle est en couple avec la France. Pour les joueurs de Parties Civiles, à Lannion, l’occasion ne fut pas manquée de faire des premières découvertes.

Table 1, dite « Puissance, argent et gloire » : initié en 2020, le kick starter de Dead reckoning est arrivé la matin même ! Il est tout chaud, à peine Dead Reckoning FR – ALDERAC ENTERTAINMENT GROUPdépunché par Julien, qui a sans doute rêvé de cet instant plus d’une fois sous la douche (ou pas…). C’est un jeu d’exploration, de piraterie et d’influence dans un univers ressemblant aux Caraïbes. Avec un deck de cartes, chaque joueur commande un bateau et son équipage, et cherche à amasser la plus grande fortune. Il y a des combats évidemment, car la maîtrise des îles est la clé du gain de l’influence et des différents objectifs de fin de partie (le premier jouer à en remplir 4 met fin au jeu, sans pour autant que la victoire lui soit promise). La grande originalité de ces combats est que l’état des forces en présence ne fait pas tout, car il faut lancer les cubes représentant les forces dans un toboggan, qui décidera de son sort (dégâts, gains, et même issue su combat). Ainsi, la dernière action de la partie fut un assaut de François sur Xof, qu’il entama façon tête brulée à 4 cubes contre 13, et qu’il gagna (tut en succombant de ses blessures, mais les deux sont compatibles) ! Le principal effet de cette dernière joute fut d’octroyer 5 pièces d’or à Xof, qui n’en demandait pas tant, d’autant qu’il venait de connaître la même conclusion dans un fight avec Julien, tout aussi hasardeux étant donnée l’impressionnante armada de canons qu’il avait amassée au long de la partie. Autre particularité du jeu, les améliorations de cartes, avec des bonus transparents qui se glissent dans les protège-carte, notamment avec des icônes gouvernail que personne n’a bien réussi à utiliser (elles améliorent des actions existantes, encore faut-il avoir la bonne combinaison). Voici donc Xof avec 44 pièces d’or au compteur, de quoi lui assurer la victoire (87 PV au total). Julien fut un grand explorateur (24 PV sur les îles, autant que ses deux compères du podium), mais échoue à 68 PV. François amassa 30 pièces d’or (ce qui est l’un des objectifs), et culmine à 55 PV. Killian finit à 31 PV, attaqué de toutes parts et privé d’un port d’attache accessible. Une belle découverte pour un jeu au matériel superbe et qu’on rejouera sans hésiter.

Table 2, dite « Suspect N°1 » : Frank propose une nouvelle enquête du Bureau of Investigation, où l’on doit identifier une personne au moyen de témoignages. Même sans la VAR (inconnue en 1982), le suspect N°1 aura été identifié par la fine équipe, avec Nicolas II, Fred, le petit Paul, et la dame qui avait déjà goûté au jeu, mais dont on n’a pas noté le nom.

Table 3, dite « 1-1 à la mi-temps » : avec Xel, Thomas et Axel, François-René embarque une table dans l’univers, de perdition mais néanmoins ludique, de Burgle Bros 2 – Opération Casino (ici, c’est une victoire), puis dans celui beaucoup plus sanglant de Paris 1889 (là, une défaite).

Table 4, dite « Après prolongations » : le trop méconnu Mot malin remplace avantageusement Codenames dans les prolongations de nos soirées. L’esprit en est le même, mais il faut ici associer deux mots, sur une grille dévoilée, pour faire deviner l’emplacement qui correspond à la combinaison. Les protagonistes de la table 3, rejoints en cours de route par François, ont progressé de partie en partie, jusqu’à atteindre le niveau Excellent, avec 23 mots sur 25 trouvés. Parmi les prouesses de l’esprit que ce jeu ne manque pas de dévoiler parmi ses adeptes, on notera Élémentaire (Eau, Détective), Chevalière (Bague, Licorne), Jubilee (Caméra, Reine) et l’indépassable Lio (Banane, Royaume-Uni), pour banana split évidemment, qui malheureusement n’était pas venu à l’esprit du joueur qui le proposa. Edgar Hoover pour (Détective, États-Unis) resta incompris malgré ses 48 ans de présence à la tête des agences d’investigation états-uniennes (dont 37 au FBI), sous 8 présidents différents : on lui préféra (Moustache, États-Unis), et ce alors qu’il est resté désespérément glabre !

Table 5, dite « A la pièce » : à la table de Batman Gotham City Chronicles les héros (Steven, Olivier L., Fabrice) ont vaincu sur le fil – autant dire que ça s’est joué à la pièce.