Séance de VENDREDI 13/09/2024 à Servel

Lors de la Cène, le dernier repas de Jésus, il y avait 13 apôtres, dont Judas, qui l’a dénoncé – il a été crucifié un vendredi. C’est ainsi que le vendredi 13 est devenu un jour à part, surtout en Occident. En France, la superstition tiendrait aussi ses origines de l’arrestation du Grand Maître des Templiers, Jacques de Morlay, et de tous ses disciples, sur décision du roi de France Philippe IV Le Bel, le vendredi 13 octobre 1307, un événement qui marquera la chute de l’ordre. Ce jour-là, après avoir été torturés, 54 templiers furent brûlés vifs. Dans la mythologie nordique, le 13 est aussi symbole de malheur. associé au Dieu de la malice, de la discorde et des illusions : Loki, qui s’est invité à un banquet organisé par le roi des Dieux nordiques, Odin. Banquet qui s’avèrera funeste puisqu’il tuera le fils d’Odin, Balder, d’une flèche empoisonnée en plein cœur. Loki était le 13e convive de ce diner. Dans l’histoire récente, enfin, plusieurs événements tragiques se sont déroulés un vendredi 13, tels en janvier 2012, le naufrage du Costa Concordia, ou encore en novembre 2015, les attentats de Paris.

Mais à Lannion, en 2024, un quarteron de joueurs défia le sort.

Table 1, dite « Harmonie brisée » : chez les Grecs et les Romains, le nombre 12 était considéré comme la perfection, associé au cycle des heures dans une journée, au nombre de mois dans l’année, au nombre de travaux d’Hercule et de divinités dans l’Olympe. Saluons l’esprit olympien à cette table de Dune Imperium – Insurrection qui, en plus de réunir d’authentiques champions, fit résonner le nombre 12 (Fred) = 7 (Thomas) + 5 (Elie). Harmonie hélas vite brisée à Forêt mixte, Thomas l’emportant avec 93, 13 points devant Elie et Fred jouant les trublions avec le score maléfiquement dual de 69 (en base 13).

Table 2, dite « Dérèglement temporel » : à la table de Ultimate Railways on vit Axel s’imposer devant Xel, Xof et Steven. Les règles y ont été maltraitées, peut-être à cause d’un infime dérèglement de l’ordre temporel.

Table 3, dite « Chance provoquée » : quoi de mieux pour une fin d’Olympiade que le retour sur nos tables de Cyclades ? Bien trop peu convoqué (trois fois en huit ans !), ce jeu est toujours excellent et la partie ne dérogea pas à la règle, avec, comme dans la précédente du 26 juillet 2019, l’intervention maléfique de Pégase. François, qui avait fait un départ bille en tête, en fut victime, exproprié d’une île pourvue de deux cornes d’abondance. Il réussit quand même à construire une métropole, et Dom aussi, Mickaël et Doc Nico n’y étant pas encore. A ce moment de la partie, tout devient possible, puisque pour gagner il faut contrôler 2 métropoles à la fin d’un tour et donc la construire (avec 4 bâtiments ou 4 cartes Philosophe)….ou la conquérir. C’est ce qui se passa : après deux échecs précédents, Dom lança un ultime assaut sur la métropole de François, qui n’avait pas vu le coup venir en s’en croyait protégé par le maigre portefeuille de son assaillant, mais celui-ci parvint à ses fins grâce à une brillante combinaison de cartes, brûlant avec une première ses vaisseaux pour les vendre et ainsi acquérir la deuxième. Il restait à faire parler les dès, et ils donnèrent la victoire à l’attaquant. La chance, dit-on, sourit aux audacieux. Quant à François, il ne se rendra plus jamais à l’espace Pégase d’un air insouciant.

Table 4, dite « Sans Freddy ni Jason » : Sans Freddy ni Jason, on peut aussi passer un bon Vendredi 13 : Steven Xel, Thomas, Xof, Axel puis François remplaçant Xel se lancent dans des parties de Mot malin, avec un beau succès et quelques trouvailles comme Tigre (chat, soldat) qui évoquait Clémenceau, Marseille (ville, savon), mais pour Rose, la jolie triangulation (ville, soldat) était un leurre, plus tard corrigé avec Garnison !

Table 5, dite « Chat noir » : Olivier B, François-René, Armand et Jérôme poursuivent les Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres, mais y ont mélangé les règles. Une malchance à laquelle la date ne peut être tout à fait étrangère.

Table 6, dite « Not today » : était-ce vraiment le bon jour pour se lancer dans Turbulences, on peut en douter. Cette prise de risque ne fait pas peur à nos trois héros, Dom, Doc Nico (fier possesseur de ce jeu, jamais joué encore sur nos tables) et Mickaël, pendant que François est rentré ruminer ses mésaventures avec un cheval ailé. En tous cas, le jeu attire autant l’œil qu’il stimule l’esprit et, flattant les principes écologistes dans sa conception, il a toute sa place sur nos tables !

Séance de VENDREDI 23/08/2024 à Servel

En ce vendredi, Madeleine Riffaud fêtait ses 100 ans. Le 23 août 1944, engagée dans la résistance depuis 1941 par conviction et par amour (elle s’est éprise d’un médecin qui cachait des juifs), elle réussit à démanteler un convoi allemand de 80 hommes en gare de Belleville-Villette, avec l’aide inattendue d’un cheminot qu’elle est allée déranger chez lui pendant son déjeuner, selon le récit qu’elle en fait à Libération à l’occasion de cet anniversaire. Elle a alors 20 ans tout juste, mineure, sans droit de voter ni d’avoir de compte bancaire.

Il faudra cinquante ans pour que cette héroïne, croix de guerre rétive aux épanchements, commence à témoigner, sur les conseils de Lucie Aubrac. Ces dernières années, une série BD lui est consacrée, simplement appelé Madeleine, Résistante, dont le dernier tome vient de sortir.

100 ans après, à Lannion, la résistance s’organisait contre toutes sortes d’envahisseurs.

Table 1, dite « Ennemis extérieurs » : Fin de la campagne Aliens pour François-René, Jérôme, Armand et Olivier B. Une réussite avec 65 PV ! les deux premiers enchaînent sur un Mot malin qui leur donna du fil à retordre.

Table 2, dite « Sensations fortes » : on s’attable pour Dune imperium, le possesseur de la version Insurrection étant absent, au grand dam de certains. Les sensations n’en ont pas été moins fortes, et c’est Mickaël, ex-aequo avec Xof à 10 PV, qui s’impose « aux épices », sous les yeux impuissants de Jack et Nico77.

Table 3, dite « Résistance au long cours » : La résistance perdure pour la fine équipe de ISS Vanguard, qui a réussi à contrer la plupart des assauts ennemis, venus de la couche de glace où elle s’était échouée et même des profondeurs, à commencer par Samuel, souvent ciblé, mais, par chance, le mieux équipé pour y résister !

Table 4, dite « Dîner débat » : Dom et François convient Marc à découvrir Grand Austria Hotel et le nouveau venu y reçoit comme de juste de très nombreux conseils sur la meilleure façon de nourrir les convives, d’employer les salariés, et de s’adjuger les bonus substantiels des cartes politiques. L’usage immodéré de ce newbeesplaining, nullement nécessaire car notre débutant n’a rien d’un perdreau de l’année, comme en témoigne un dernier tour ahurissant où il engrange pas moins de 48 PV, faillit se retourner contre son principal auteur, Dom l’emportant 146 à 145. François ferme la marche avec 57 PV, lesté par quelques mauvais choix, une malchance persistante aux dés, et un verre de vin manquant au dernier tour qui lui coûte une trentaine de points.

Table 5, dite « Sans entraves  » : à la faveur de la nuit, les petits jeux ont prolongé un plaisir sans entraves. Mickaël, François, Xel, François-René et Jérôme se trouvent « disciples » à Profiler (score de 17), puis une suite de manches de Crack List s’ensuit, menaçant chaque fois de prendre fin avant de trouver un prétexte pour une dernière : on ne va pas se quitter comme ça, la pluie redouble d’intensité et….il faut que tout le monde reparte avec sa victoire. A ce dernier moment, seul François-René n’a pas encore eu la sienne, et la tablée connut sa petite mort quand, d’un râle, il expulse sa dernière carte, un J, en criant « Jouir » pour ‘choses qu’on fait plusieurs fois dans la journée’.

Séance de VENDREDI 26/07/2024 à Servel

Pendant que certains miraient un grand spectacle noyé sous des averses, d’autres profitaient d’une soirée d’été ensoleillée et fraternelle.

Table 1, dite « Episode 3 » : Nouvel épisode d’Aliens pour F-R, Armand, Jérômet et OlivierB. Un personnage a succombé aux facehuggers mais il s’agissait de survivre en groupe et ils l’ont fait.

Table 2, dite « Chahuteurs » : A chaque apparition il est apprécié, revoici Santiago, un jeu à l’ancienne : moche, simple et vicieux. Faut-il préciser qu’il est allemand au point qu’il n’a jamais été traduit en français ? Innovant dans son approche de la présentation des règles, Dom tient en haleine Marie-Anne, Nastassia, Thomas et Vincent en s’appuyant sur l’illustration de la boîte (depuis le regard torve de l’irrigateur jusqu’à la présence énigmatique et prémonitoire de l’âne) pour expliquer les principes du jeu. Il s’agit à chaque tour de choisir et poser judicieusement une tuile représentant une parcelle qui produit une denrée agricole parmi cinq.

full frame shot of the German edition (Amigo)Ceci par une enchère simple suivie d’une phase-clé où l’un des joueurs, dans le rôle de l’irrigateur (qu’il faut traiter avec déférence vu qu’il contrôle les canaux), va déterminer quelles parcelles gardent leur valeur et lesquelles se déssèchent et s’étiolent. Ça se joue en neuf tours et c’est un jeu où on se parle : on prend le temps d’argumenter, de négocier, de supplier, de dénoncer les autres, de promettre voire de menacer. Au dernier tour, Dom fait une enchère désastreuse (12 escudos -soit 12 PV- en échange de … 0 PV) et voit Thomas et Vincent payer encore plus, mais au moins en échange d’un nombre correct de points. Les trois lascars prennent le podium avec 92 pour Vincent, 88 pour Thomas, 83 pour Dom, puis M-A 79 et Nastassia 70.  Pour la postérité on se souviendra du moment où, alors qu’une parcelle de bananes allait succomber à la sécheresse faute d’irrigation, Vincent et Dom ont entonné au même instant « Elle va mourir, laaa banaaaane » !

Les mêmes repartent pour cinq manches de Voodoo Prince, le jeu où il faut faire des plis, mais ni trop vite ni trop lentement. Carton plein pour Vincent qui gagne 3 fois sur 5 et l’emporte avec 44 PV devant Dom 39, M-A 31, Thomas 27 et Nastassia 21. Une pensée particulière pour Nastassia qui, entre sa tendance à oublier le pouvoir des cartes « 7 » et des mains de départ avec trop de grosses cartes, a maudit son sort, des fois ça veut pas. La bonne humeur revient avec un Mot Maudit final où l’opaque « Claude » de Vincent ne mène pas sur Champignon et Pelle.

Table 3, dite « Les bêtes humaines » : Olive, Xel, OlivierL et Mickaël sortent la grosse boîte de Russian Railroads. OlivierL joue à fond la construction des voies ferrées, imité avec plus d’hésitations par Mickaël et Olive. Xel cherche une autre stratégie et se positionne sur les ingénieurs et atteint la fin de la piste d’industrie. Elle score ainsi plusieurs fois 40 PV et gagne largement avec 369 PV devant OlivierL avec 289. Pas rassasiés et avec un joueur de moins ils sortent ensuite Oriflamme où, dans un certain chaos inhérent au jeu, Olive s’impose deux fois. Ils closent la soirée avec un Faraway remporté par Mickaël qui, avec 69 PV, coiffe Xel.

Table 4, dite « Magic Remixed » :  Nico77 et Frank jouent à Star Wars Unlimited, deux fois. Le novice fut logiquement défait par le possesseur du jeu.

Table 5, dite « Autour de minuit » : Après hybridation entre les tables 1 et 4, F-R, Nico et Jérôme repartent pour un gros jeu : L’Ordre de Veiel. Un jeu coopératif de deckbuilding dans lequel un groupe d’aventuriers combat des grands méchants. Pour cette partie d’essai il y eut un mort au combat mais du boss on triompha.

Séance de VENDREDI 05/07/2024 à Servel

A défaut de météo estivale les gentils membres de PC non-footophiles se retrouvent pour taper le carton et le cube.

Table 1, dite « Sous la terre comme dans le ciel » : F-R, Armand, OlivierB et Jérôme jouent en mode coopératif à Alien. Le groupe est parvenu à s’échapper non sans occire quelques monstres, signant le succès de la mission. Ils jouent ensuite en mode coopératif à Sub Terra 2 avec extension et là ils signent l’échec de la mission.

Table 2, dite « Tel père tel fils ? » : Les paires Frank & Paul et Fred & Elie jouent à Dune Imperium. Selon le compte-rendu du troisième nommé, « Frank est parti sur une stratégie de deckbuilding avec une forte capacité d’achat lui permettant d’acheter plusieurs cartes ‘l’épice doit couler’ qui rapporte 1 point de victoire à chaque achat. Il s’est donc retrouvé lors de l’avant dernier tour avec 3 points d’avance sur tout le monde et avec 10 points, pouvant donc mettre fin à la partie à la fin du tour. Il jetait alors ses forces dans le combat étant donné que la carte conflit du tour pouvait offrir potentiellement 1 point de victoire fixe plus 2 autres à l’achat. Il obtenait même une nouvelle alliance l’emmenant à 11 points avant ce dernier combat. Mais, car il y a un mais, Fred misait aussi sur le combat et grâce à de fourbes cartes intrigues gagna le combat et 2 point de victoire et récupéra une alliance aux dépens de Frank, lui enlevant 1 point de victoire et en scorant 1. Il y avait donc égalité à 10 points de victoire pour Fred et Frank à la fin de cette manche, qui furent départagés par l’épice que Fred possédait en plus grand nombre. Moralité : rien ne sert de courir, mieux vaut de bonnes cartes intrigues de la dernière minute et une conjonction de conflit / ressources savamment opportuniste… et ce ne sera pas la première partie de Dune qui révèle cet adage ».

Table 3, dite « Rejetons » : Partie de Wyrmspan à cinq pour Xel, Marie-Anne, Mickaël, Thomas et VHN. Même si la partie est plus longue le jeu tourne toujours bien et les éléments de variabilité (objectifs de fin de manche et plateau central, sans parler du hasard de la pioche dans l’épais paquet de cartes Dragons) renouvellent l’intérêt des parties. Compte tenue de la grande variété des façons de marquer des points il est très difficile de juger qui mène en cours de partie. Ainsi Mickaël a souvent triomphé sur les objectifs de fin de manche en déployant plus de dragons joueurs et de dragonnets, Thomas et Dom ont fait des tours à prolongations en gagnant des pièces supplémentaires (en général chaque action coûte un sou), Dom a fait la course en tête sur la piste draconique tout en souffrant d’un déficit en œufs, Mickaël a comboté longuement etc. Arrivé au décompte, chacun(e) a son point fort : Xel marque 50 points de valeur de ses dragons (dont un valant 8 qu’elle a habilement joué gratuitement en fin de partie), Dom 39 sur ses dragons avec pouvoir de fin de partie, Mickaël 13 pour toutes ses cartes glissées sous des dragons, etc. Au final Dom l’emporte par 110 devant M-A 98, Mickaël 95, Xel 82 et Thomas 69.

Table 4, dite « Bons pères de famille » : De même qu’il faut du lait pour attirer les dragonnets, proposer un Shem Philipps peut attirer Baptiste. Le voici attablé avec Olive et Stéven dans une trinité ludomane déployant les Voyageurs du Tigre du Sud, jeu lui même membre d’une trinité ludique. La partie dura fort tard et il y eut quelques erreurs de règles mais elles furent pardonnées et ils allèrent en paix autour de minuit, Stéven portant l’auréole du vainqueur avec 100 PV, un score tout rond qui le fit monter au ciel, distançant les disciples Olive 75 et Baptiste 74.

Table 5, dite « Fils maudit » : Pendant que les Voyageurs plient leurs gaules, les derniers partent pour un Codenames (Rouges : Xel/M-A/Dom et Bleus : F-R/Jérome/Mickaël). Dans la première manche, les Bleus donnent un mot aux Rouges et les dames suivent les indices en 2 de Dom (« Grignoter » pour Rat et Mars puis « Fermentation » pour Fût et Double) jusqu’à la victoire.  Dans la deuxième les Rouges donnent un mot aux Bleus et Mickaël déroule son avantage jusqu’au « Root 2 » (Pion et Souris) de la victoire. Dans la manche décisive Xel ouvre par « Nervure 2 ». Feuille bien sûr mais ensuite Dom arrive à convaincre sa partenaire que, à l’image d’une voûte gothique, le second mot est Arc. Las c’était l’assassin et les Bleus l’emportent sans que F-R ait ouvert la bouche. Un peu frustré, il embarque ses deux compères dans un ultime Mot Malin.

Séance de VENDREDI 14/06/2024 à Servel

Point final d’une guerre franco-espagnole qui durait depuis presque 25 ans et premier grand succès militaire de Louis XIV, la bataille des dunes eut lieu le 14 juin 1658 à l’est de Dunkerque. Les français étaient pour l’occasion alliés aux anglais qui tenaient la mer mais ce fut en partie une bataille entre français opposant deux grands leaders, Turenne contre Condé, et des troupes majoritairement françaises des deux côtés suite aux troubles de la Fronde. Les forces en présence sont équilibrées, environ 15000 hommes, mais les espagnols manquent d’artillerie tandis que le terrain sableux affaiblit la cavalerie. Les piquiers anglais enfoncent la droite espagnole puis, profitant de la marée basse, la cavalerie française contourne et attaque leur flanc. Malgré d’audacieuses contre-charges côté gauche, à midi l’issue est claire et Condé se replie en ayant perdu un tiers de ses troupes. La victoire précipite la fin de la guerre en 1659 et le port stratégique de Dunkerque est, conformément à l’accord de coalition, remis aux anglais. Il leur sera finalement racheté en 1662.

Table 1, dite « Port stratégique » : Nouvel épisode de la campagne ISS Vanguard avec toujours Fabrice, Xel, Stéven et Samuel. Cette fois il s’agissait d’aller retrouver une stèle sous-marine, le petit groupe s’est mouillé. Ils ont résussi en manquant bien de perdre Stéven mais ce n’est pas fini, ils n’ont pas fait la moitié du scénario : il va falloir maintenant décider entre aller voir un gars chelou-new-age ou bien retourner à la grande ville planétaire la plus proche histoire de recharger leurs batteries.

Table 2, dite « Artillerie lourde » : Nouveau scénario de Cthulhu death may die pour F-R, Frank, Mickaël, OlivierB et Armand. Deux joueurs se sont sacrifiés pour le groupe, c’est ça les jeux coopératifs, pendant que Olivier dans le rôle du sniper balançait des tombereaux de dés pour affaiblir le vilain Shub Niggurath. Tout cet héroïsme n’a pas été vain et les conditions de victoire ont été remplies.

Table 3, dite « Victoire décisive » : Tristan et Fred ne savent plus très bien s’ils ont déjà joué à Grand Austria Hotel. Olive, c’est sûr, connait. Dom en Gentil Animateur se charge d’expliquer les règles de ce classique où, dans la limite de ce que les dés vous accordent, vous développez votre hôtel-restaurant viennois en y accueillant des clients aux pouvoirs variés, en combotant avec jubilation et en tentant d’atteindre plus vite que les autres les objectifs variables de la partie (celui consistant à maximiser son argent à 20 couronnes n’a même pas été tenté, à ce jeu on est beaucoup plus souvent proche du 0 que du maximum, plusieurs en ont souffert en fin de partie quand préparer des chambres devient coûteux). Tristan, au sommet de son art, met tout de suite en jeu les deux cartes Personnel dont il a eu la chance d’hériter et qui fournissent un cube par manche, cela lui fera en tout 14 cubes gratuits. Il prend peu à peu le large sur la piste de score, seul Dom l’accroche sur les deux autres objectifs variables relatifs au remplissage des chambres. Dans les dernières manches, les dés ne sont pas favorables et plusieurs joueurs passent pour relancer les dés restants avec un succès variable-moins. Au décompte final, Tristan prend encore 34 PV grâce à 3 Personnels scorant en fin de partie tandis que Fred, faute d’un malheureux sou, est pénalisé de 10 PV pour les deux convives restés attablés à siroter leur digestif. Tristan a fait deux tours de piste de score et affiche 179 PV, Dom pointe à 143, Olive 82 et Fred 71. Notre conclusion a été que la prochaine fois on essaiera le draft des Personnels.

Table 4, dite « Grands leaders » : Fin de soirée en douceur pour Mickaël, F-R et VHN qui disputent deux Mot Malin. Malgré le fait qu’à trois joueurs ils ont le choix entre deux propositions ils n’ont pas été si malins que ça, échouant 6 fois puis 4 fois. La fatigue aidant, on a même eu des erreurs de repérage, l’indice donné étant en fait pour une intersection voisine. Beaucoup d’indices ont pris la forme de noms propres avec un résultat dépendant du recouvrement ou non des univers mentaux des participants (succés pour Pu-Yi, Haile Selassie et le mémorable Fred Hamster mais échec pour Nicolas Hulot et Sylvain Durif)

Séance de VENDREDI 24/05/2024 à Servel

Pas d’envoyé spécial pour cette séance, mais un correspondant local nous informe laconiquement de la tenue de 4 tables. Dans l’aquarium, Fabrice, Samuel, Steven et Xel prolongent le plaisir de ISS Vanguard, quand, dans la grande salle, un Marvel  Champions réunit F-R, Jérôme LG, Nico77, Olivier B et Armand, et La Bête Mickaël, Olive, Fred, Élie, Anthony (fraîchement arrivé). Puis, après le départ d’Armand et Olivier B, une table enchaîna Mot malin et Secret Hitler (avec des erreurs de règles, apprit-on ensuite).

Séance de VENDREDI 17/05/2024 à Servel

Le 17 mai 1902 Valerios Stais, un archéologue grec, examine au Musée National d’Archéologie d’Athènes un amas de métal corrodé tombant en morceaux qui a été récupéré, avec d’autres artefacts plus intéressants (statues, vaisselle, amphores, objets en verre etc.) dans une épave explorée l’année précédente par 45 m de fond au large de l’île d’Antikythera. Parmi les fragments de bronze il identifie ce qui ressemble à une roue dentée. C’est le début d’une quête scientifique qui va durer plus d’un siècle. Dès 1905 un chercheur allemand suggère qu’il s’agit d’un outil de calcul astronomique mais il va falloir attendre l’utilisation de techniques d’imagerie à rayons X, d’abord en 2D puis en 3D au XXIe siècle, pour avoir une meilleure idée du nombre et de la denture des engrenages préservés, et pour déchiffrer des inscriptions apparaissant sur la face frontale et arrière de l’appareil.

Deux chercheurs anglais élaborent ainsi des hypothèses sur la fonction de l’objet et tentent de reconstituer son fonctionnement, dans les années 1970 puis 1990. L’idée s’impose qu’il s’agit d’un modèle astronomique permettant de simuler, à toute date, la position (par rapport aux étoiles fixes) du soleil, de la lune et des cinq planètes connues, et aussi de prédire les éclipses. Les travaux les plus récents, publiés en 2021, arrivent à une reconstitution d’une rare complexité, faisant appel à 69 engrenages et à des inventions mécaniques remarquables.

Objet extraordinaire, la machine d’Anticythère (datée vers -200/-100) est une manifestation du génie antique et du haut niveau de leur science (astronomie, mathématique) et technique (métallurgie, mécanique de précision). Elle est l’aboutissement de connaissances accumulées et transmises pendant des siècles (les Grecs ayant hérité des observations et des modèles astronomiques des Babyloniens) et il faudra attendre des mécanismes d’horlogerie du XIVe siècle pour retrouver un savoir-faire comparable. 122 ans plus tard, le calendrier numérique Ouimite indiquait « 20:30 : soirée Jeux à Servel ».

Table 1, dite « Antiquité » : Première apparition de Mosaic, un jeu plutôt touffu de civilisation avec à la tête des peuples Fabrice, Xel et Samuel. Le cadre est sans originalité, on va piloter une civilisation antique autour de la Méditerranée en développant ses différents aspects (population, culture, science, ressources) sachant qu’il y une incitation à se spécialiser. Il y a un volet militaire mais sans guerres de conquête/anéantissement sur le plateau, il s’agit plutôt de se répandre dans les différents territoires. Une asymétrie initiale est fournie par le leader avec lequel chacun(e) démarre. Les joueurs orientent aussi leur stratégie en fonction de cartes de scoring qui sont révélées progressivement en cours de partie. Le tour de jeu est relativement simple, on accomplit une action parmi huit possibles. Pour cette partie de découverte Samuel a bien développé les idées et Xel la culture. Au final c’est elle qui s’impose avec 215 PV, une bonne vingtaine de points devant Samuel.

Table 2, dite « Engrenages » : François et Fred rejoignent VHN pour une partie de Kogge, le second découvre ce jeu opaque,  déroutant et attachant avec ses mécanismes intriqués. La partie s’est déroulée de façon inhabituelle : la disposition initiale des routes  de commerce reliant les ports a permis de suivre pas à pas le premier tour de plateau de l’échevin, ce qui a multiplié les interactions avec ce pion déplacé à chaque tour par le premier joueur. Ainsi 6 jetons (qui donnent des pouvoirs spéciaux) ont été acquis, du jamais vu ! A contrario, les actions de commerce (pour accumuler puis utiliser des cubes) qui en général sont au centre des parties ont peu été utilisées, de même que les comptoirs des joueurs. Après avoir déconseillé de dépenser tous ses cubes, c’est ce que fait aussitôt Dom à son premier coup pour acquérir un jeton Banquier qui lui donne une carte gratuite en début de tour. Rapidement deux types de ressources sur quatre ont été épuisés dans la réserve, elles étaient réparties dans des villes que les joueurs ne visitaient pas. Cela n’a pas été sans conséquence pour Dom qui a raté sa construction de comptoir à Åbo : désireux de s’assurer la première place dans l’ordre du tour pour contrôler la destination de l’échevin, il a misé deux cartes violettes dont la production a vidé la réserve de cubes. Il n’a donc pas pu récupérer auprès de l’échevin le cube violet qui lui manquait ! Il s’est rabattu sur le pillage de villes pour se refaire en cubes, bientôt imité par les deux autres, tel François dont la cale regorge de ressources. Fred rejoint Dom à 4 points de développement avec un joli tour où il construit un comptoir à Dantzig (+1) et y achète un jeton à l’échevin (+1). Mais dans le tour qui suit, les mises modestes à l’enchère pour l’ordre du tour permettent à Dom de jouer en premier : il rejoint l’échevin à Lübeck, récupère auprès de lui le cube gris qui lui manque et y construit un comptoir en épuisant ses ressources ; ce cinquième point lui donne la victoire immédiate dans cette partie courte où l’échevin a tout juste fait un tour de plateau.

Table 3, dite « Inventivité » : Mickaël initie à Farshore Manon et Younael. Ce dernier vient de rejoindre l’association mais a déjà un parcours solide de joueur, il s’est même lancé dans la conception de jeux. C’est lui qui s’en tire le mieux, en utilisant à fond la navigation il marque 51 PV sur un total de 134. Mickaël puis Manon le suivent au score.

Table 4, dite « Rayons X » : Un Marvel Champions où quatre héros (Nico, F-R, OlivierB et Elie) ne parviennent pas à venir à bout de l’Homme Absorbant, pourtant me glissa un Poulidor ludique « ça n’a pas été loin ».  Après une division par deux de l’effectif, Nico prend le meilleur sur F-R à Star Wars Unlimited.

Table 5, dite « Cycles astronomiques » : Les restants des tables 2 et 3 jouent à Forêt Mixte ; dans une configuration à cinq il ne faut pas traîner pour construire ses combos, la fin de partie peut vous surprendre. Les deux ours de Mickaël lui déposent plus de 20 PV dans sa grotte mais c’est la synergie Loirs/Chauve-Souris de Dom qui est la plus efficace, il score 60 points avec ses animaux et l’emporte avec 94 PV devant Younael 72, François 69, Mickaël 64 et Fred 56.

Table 6, dite « Soleil levant » : On finit la soirée en douceur et avec Aurore en jouant quelques parties de Mot Malin où on apprécia Urne (Président et Boite) et un peu moins Ménagère (Chemise et Assiette), mais où le groupe atteignit de forts bons résultats malgré des imaginaires variés. Quelques heures plus tard le soleil se levait.

Séance de VENDREDI 03/05/2024 à Servel

Le 3 mai 1791, la Pologne se dote d’une constitution, deuxième acte juridique de ce type en Europe (après la Constitution corse du 18 novembre 1755) et troisième au monde (après la Constitution américaine de 1789). Inspirée de la pensée politique et sociale des Lumières européennes ainsi que de la Constitution américaine de 1787, elle dispose en ses onze articles que le gouvernement doit donner la priorité à la nation plutôt que de défendre les intérêts de privilégiés. Son premier article accorde un statut dominant à la religion catholique mais, en même temps, garantit la liberté de croyance et de pratique des autres religions, confirmant la tradition de tolérance du pays. Acte législatif majeur dans l’histoire de la république des Deux Nations (Pologne et Lituanie), elle est la première constitution adoptée par la voie démocratique en Europe, et le symbole de la mutation pacifique d’un système politique.

Dans les faits, sa principale innovation est d’abolir le liberum veto. Cet usage, fondé sur l’idée de l’égalité des nobles polonais entre eux, d’où ils tiraient le principe de l’unanimité du vote, autorisait un seul député à la Diète à imposer un arrêt immédiat de la session en cours en criant « Je n’autorise pas ! », reportant toutes les mesures prises à la tenue d’une nouvelle diète. Le principe du liberum veto, élément essentiel du système politique de la république des Deux Nations, instaurait un pouvoir de contrôle illimité du pouvoir central par la noblesse, à l’opposé des systèmes de monarchie absolue en France, Espagne, Autriche, Prusse ou Russie, et du système britannique, où le contrôle du pouvoir exécutif par le Parlement était fondé sur le vote à la majorité.

Les historiens voient dans le liberum veto la cause principale de la déliquescence de l’appareil politique de la république des Deux Nations et de son démembrement lors des trois partages de la Pologne (1772, 1793 et 1795). En effet, la turbulente noblesse polono-lituanienne, de moins en moins capable de s’entendre pour former un gouvernement, va en faire un usage croissant, au point de paralyser toute action gouvernementale. Durant la période 1573–1763, sur les 150 diètes qui ont été tenues, près d’un tiers ont échoué à passer une quelconque législation, principalement à cause du liberum veto. À partir de 1736, plus aucune diète n’arriva à son terme normal ! De plus, les puissances voisines, principalement l’Empire russe et la Prusse, ont profité du chaos pour s’immiscer dans les affaires internes de l’Union. Le liberum veto était un moyen idéal car il suffisait de soudoyer un seul député pour faire échouer toute mesure contraire à leurs intérêts. Selon l’historien Michel Mourre, « le plus extraordinaire est que, avec une disposition constitutionnelle aussi absurde, l’État polonais ait encore réussi à survivre pendant plus d’un siècle »

Moins révolutionnaire que celle dont se dotera la France cinq mois plus tard, la Constitution du 3 mai 1791 est un texte novateur, perçu comme dangereux par les monarchies absolues. Supprimée avec la Pologne elle-même en 1793 à la suite du partage du pays par ses voisins, elle devint un symbole de l’indépendance du pays. Aujourd’hui, le 3 mai est célébré comme fête nationale en Pologne.

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233 ans plus tard, Parties civiles réunissait une assemblée de membres égaux entre eux, qui avaient fait de leur présence consentement unanime.

Table 1, dite « Consensus unanime » : à la suite d’une missive reçue, notre noble assemblée reçoit en grand équipage un druide, pardon, l’auteur d’un jeu, venu trouver des cobayes pour tester son prototype. Son nom était Younael et son œuvre prenait le fier nom An Drouiz Meur – c’est-à-dire le grand druide en bon français. Nico777, Camille, Franck et Paul étaient les bêta-testeurs, les deux derniers nommés trustant les deux premières places. Le consensus fut unanime sur la qualité du jeu parmi la noble assemblée, personne n’ayant usé du liberum veto

Table 2, dite « Deux nations, un maître » : Nico77 et Younael se retrouvent seuls pour ferrailler à Star Wars Unlimited. Notre visiteur du soir a l’air doux et gentil comme le druide de son jeu, mais ne vous y fiez pas : dans le costume de Dark Vador, il fut impitoyable, et, dans cette lutte entre deux Nations, le seigneur Sith a par deux fois mis l’empire à sa botte.

Table 3, dite « Habitude séculaire » : par delà les siècles des siècles, la fine équipe de Gloomhaven (Jérôme, François-René, OlivierB, Armand) engrange un gain par la force de l’habitude.

Table 4, dite « Une si longue attente » : de nouveaux adeptes rejoignent la confrérie de Vital Lacerda pour un nouvel opus de On Mars, Mickaël et Steven initiant Xof et Tristan. Une fois encore, l’attente de la feuille de score a dépassé largement le budget d’heures supplémentaires alloué à nos pigistes.

Table 5, dite « Nouvelle ère » : le grand grimoire de Parties Civiles fait foi : voilà presque 8 ans que Bruxelles 1893 n’était pas venu sur nos tables. S’il fait son retour, c’est dans une réédition récemment acquise par Fred, qui échoue cependant à honorer cette rédemption d’une victoire. Avec 115, il sort dauphin d’un duel avec Gilles, 130 et meilleur architecte, dans un podium que complète Olive, 103.

Table 6, dite « Le grand siècle » : soirée grand siècle à cette table de larrons en foire, qui enchaîne pas moins de 4 jeux dans une joyeuse effervescence. Grâce à de judicieux achats de cartes, le loyaliste Thomas s’adjuge le gain à A study in Emerald avec 15 PV, suivi de François, 9 PV et loyaliste également, qui doit sa médaille à une attaque venue de nulle part sur Marie-Anne, prélude à une sourde lutte à deux qui laissera son adversaire restauratrice à un score nul et vierge. Xel, l’autre restauratrice, a tenté de combattre les monstres avec vaillance et, engrangeant 6 PV, complète le podium. S’ensuit un Ticket gagnant, un jeu nouvellement acquis et étrenné mardi, qui enchaîne les courses hippiques aux déroulements imprévisibles. François tient le haut du pavé avec 24, grâce à une merveilleuse troisième manche où il prédit le premier et le troisième. Avec 24, il explose la concurrence, Marie-Anne, 11, Xel, 8, et Thomas, 7 se contentant des accessits. A Scout, Thomas prend sa revanche de peu, 41 contre 36 à François, Marie-Anne 29 et Xel 25. Et c’est Marie-Anne qui, grâce aux desserts (ce qui n’étonnera personne), s’impose à Sushi Go : 41 contre 39 à François, 31 à Thomas, 26 à Xel.

Table 7, dite « Univers mentaux » : à Mot malin, il s’agit de faire coïncider divers univers mentaux, et ce n’est pas toujours mince affaire, à l’image de cette partie entre François-René, Fred, Nico77 et Jérôme. Ainsi, quand l’indice Mont-Blanc, pour les aristocrates de cette table, évoquait un « Joli crayon », pour la noblesse, elle faisait plutôt penser à un « Joli dessert » !

Séance de VENDREDI 26/04/2024 à Servel

Guernica : L'histoire immédiate - Roubaix La PiscineLe 26 avril 1937, 44 avions de la légion Condor allemande nazie et 13 de l’Aviation Légionnaire italienne fasciste bombardent Guernica, en appui du coup d’État nationaliste contre le gouvernement de la Seconde République espagnole. Cet événement majeur et hautement symbolique de la guerre d’Espagne contribua à la médiatisation internationale du conflit, par l’intermédiaire d’une intense propagande, notamment au sujet du nombre de victimes et des responsables du massacre, aussi bien par les nationalistes que les républicains. Pablo Picasso y a joué un rôle important avec son célèbre tableau présenté à l’Exposition internationale de Paris de 1937.

La ville avait une faible valeur stratégique militaire, même si elle hébergeait la fabrique d’armes à l’origine du célèbre pistolet Ruby, mais une certaine valeur symbolique, l’autonomie juridique et fiscale étant représentée par l’arbre de Guernica (un chêne multi-centenaire) où les rois de Castille allaient prêter serment de respecter les fors basques. En raison de l’énorme disproportion entre les capacités de riposte des défenseurs et la violence de l’attaque, ce bombardement a souvent été considéré comme un des premiers raids de l’histoire de l’aviation militaire moderne sur une population civile sans défense, et dénoncé pour cela comme un acte terroriste. Il est aussi célèbre pour avoir été le premier tapis de bombes et le premier alternant bombes explosives et incendiaires. Comme pour les autres interventions de la Luftwaffe pendant la guerre d’Espagne, un des objectifs avoués des dirigeants nazis était d’y tester les nouveaux matériels avant de lancer de plus amples offensives en Europe.

Outre Picasso, le sculpteur français René Iché réalisa son Guernica. Indigné par l’horreur de ce massacre de civils, Iché travailla sans relâche toute la journée et la nuit suivant le drame, sa fille Hélène, âgée de six ans, lui servant de modèle. Par la suite, Iché refusa de l’exposer. Elle fut dévoilée au public, en 1997, lors des expositions commémorant le centième anniversaire de la naissance de l’artiste. Le musée de l’histoire européenne, à Bruxelles, la présente dans l’exposition permanente.

87 ans plus tard, à Parties Civiles, il était questions de meurtres et d’expéditions lointaines.

Table 1, dite « Le jour le plus long » : à Heroes of might and magic, Camille, François-René, Jérôme, Olivier B et Neox étaient partis pour une soirée marathon. Aux complies, ils venaient, nous dirent-ils, d’achever le premier tour. Ils n’est pas sûr qu’ils en soient sortis avant les laudes.

Table 2, dite « Vue du ciel » : excursion sur la planète rouge pour Mickaël, Marc et Dom qui installent On Mars, les deux premiers découvrant. Du Lacerda costaud mais thématique sans être ampoulé. On retrouve les mécanismes qui peuvent donner des coups de boost à son tour (sinon plutôt simple), une gestion de tempo intéressante (on voyage entre la surface et le vaisseau en orbite) couplée à un choix d’ordre du tour où on arbitre entre un bénéfice immédiat et la position dans l’ordre. Également intéressante la coopétition (sic) où on peut renchérir le coût d’une action pour les autres (sans jamais les bloquer, ce n’est pas du placement d’ouvrier) et où on peut utiliser les technologies des autres joueurs en les aidant au passage.

Dom démarre un peu perdu sur Mars tandis que M&M pillent les technologies et l’entrepôt. Son petit mineur initial lui rapporte finalement pas mal de ressources et il développe abondamment ses techs, ce qui va bien avec les objectifs collectifs dits « LSS ». Mickaël produit des cristaux en abondance pendant que Marc développe un complexe agricole. La montée eu niveau 4 de la colonie déclenche la fin de partie, une Mission ayant déjà été réalisée. Finalement les plans de niveau 3 n’ont pas eu le temps d’être beaucoup utilisés. Mickaël reste en orbite après avoir assuré 24 PV avec ses bâtiments améliorés (dont 12 bêtement offerts par Dom) tandis que Dom en assure 12 gentiment offerts par Marc. Après le décompte de la demi-douzaine de sources de points c’est Dom qui s’impose avec 118 PV devant Mickaël 92 et Marc 76. Cette partie de découverte a fini tard mais a bien permis de se familiariser avec le jeu, à ressortir y compris dans une configuration à deux joueurs.

Table 3, dite « Mortelle randonnée » : Thomas sort Lettres de Whitechapel et se propose de jouer Jack. Usant de multiples fiacres et lanternes, il balade son petit monde (Xel, François, Nico77, Steven, Armand) dans la première nuit, puis prend la tangente dans la deuxième. Mais il en vient à s’engluer dans le sud de la carte, faisant l’erreur fatale de revenir sur ses pas. Par deux fois, Steven lui demande s’il est passé par la case où, en fait, il se trouve. Hésitation doublement fatale à l’heure où le fugitif était dans la nasse, mais la troisième sera la bonne, et c’est François qui l’arrête au 142 dans un geste d’autorité décisif, car l’éventreur filait vers le Nord où il allait vite retrouver son foyer (99) pour commettre de nouveaux crimes. On enchaîne ensuite sur un Faraway, nouvelle star du moment que beaucoup découvrent, et Steven s’impose sans crier gare avec 79, devançant Xel, 67, Thomas, 63, François, 62, et Nico77, 55.

Table 4, dite « Destin scellé » : Thomas, Xel et François enchaînent deux parties de Mot malin, couronnées de scores flatteurs. On y remarqua le brillant Buffet de Thomas (Sandwich, Armoire) et le tortueux Paul Deschanel de Xel (Président, Petit), indice qui reflète surtout la culture de l’anecdote de notre époque. Paul Deschanel tint en échec le favori de l’élection présidentielle, Georges Clemenceau en personne, « père la Victoire » de la guerre et fut élu avec le plus grand nombre de voix jamais obtenu pour ce type d’élection sous la Troisième République. Mais victime d’un état anxio-dépressif et du syndrome d’Elpénor, il fait une chute de train nocturne le 23 mai 1920, qui lui vaut cette malsaine notoriété, et dut, sept mois après son investiture, alors que sa santé ne s’améliorait pas et qu’il faisait l’objet de rumeurs de folie (infondées), démissionner de l’Élysée. Homme de lettres, académicien, considéré comme l’un des plus grands orateurs de la Troisième République, il fut, plus qu’un petit Président, un dirigeant écrasé par sa charge. Xel se rattrape heureusement ensuite avec Macron (Président, Tête), qui, lui, ne souffrait aucune discussion. Quant à François, le judicieux Xérès (Doux, Espagne) trouva son connaisseur.

Table 5, dite « Ange et démon » : dans cet autre spin-off de la table 3, un duel se profile à Star Wars Unlimited. Nico77 enfile le costume sombre de Dark Vador, qui va à merveille avec son rire sardonique. Il défie Luke, alias Steven et sa gueule d’ange, raccord à son costume du soir de marcheur du ciel, et qui l’emporte après avoir manqué de succomber à un dégât près, accomplissant ainsi dans cette soirée un hat trick historique !

Séance de VENDREDI 29/03/2024 à Servel

Sixième album du groupe britannique Supertramp, Breakfast in America sort le 29 mars 1979.  La pochette de l’album montre, à travers le hublot d’un avion, une vue de Manhattan où les gratte-ciels ont été remplacés par des carafes, des tasses et des salières, et où une serveuse souriante prend une pose imitant la Statue de la Liberté, levant un grand verre de jus d’orange et serrant un menu portant le titre de l’album. Cette pochette, primée en 1980 lors des Grammy Awards, est aussi la plus grande prophétie de l’histoire moderne depuis Nostradamus, annonçant rien de moins que les attentats du 11 septembre 2001. En voici les indices, dont le faisceau combiné est une preuve irréfutable.

Tout d’abord, cette pochette vue dans un miroir fait apparaître la date : 9 11, inversion des dernières lettres du groupe. Simple hasard ? Admettons. Mais attendez la suite. Elle a beau avoir l’air radieuse, la serveuse qui trône sur la pochette telle une Statue de la Liberté est entourée… d’avions, et la photo est prise depuis un cockpit survolant Manhattan. Si on zoome sur sa carte des menus, on peut découvrir un trait de stylo qui se termine par…. la trainée de fumée d’un jet, qu’on retrouve, d’ailleurs, au dos de la pochette. Coïncidence ? Ça n’est peut-être qu’un détail pour vous, mais, oui, « Breakfast in America » annonçait le plan machiavélique d’Al Qaida jusque dans l’horaire: les deux avions détournés ont percuté les Twin Towers précisément à l’heure du petit déjeuner. Le jus d’orange, vicieusement placé au niveau des tours, est lui-même un signe explicite : couleur du feu, ce jus symbolise les tours en flamme.

Enfin, le nom même du groupe (« Grande p… ») n’est rien de moins qu’une figure mystérieuse du Livre des Révélations (plus connue comme L’apocalypse de Jean), ce qui couronne ce raisonnement implacable (dans l’esprit des premiers chrétiens, elle désigne probablement l’Empire romain, preuve du règne de Satan sur terre). 22 ans (deux fois onze !) avant ce matin noir du 11 septembre, l’histoire était donc déjà écrite. George W. Bush lui-même la perpétuera par sa réponse aux attentats : en bombardant l’Irak, on l’aurait entendu hurler « Goodbye stranger »…

45 ans plus tard, un petit groupe de joueurs complotait à Lannion dans la clandestinité d’une salle de quartier.

Table 1, dite « Libre arbitre » : Duel au sommet à Captain Tsubasa. Cet ersatz de match de football (sport qui se joue à deux fois onze) et à base de cartes se conclut sur un score nul 2-2 entre Nico77 et François-René, la libre interprétation de l’arbitre sur un hors-jeu privant ce dernier d’une victoire méritée.

Table 2, dite « Twin brothers » : Encore un duel de frères ennemis avec Ascension, où Jérôme pulvérise Olivier B, 77 à 59. Après, tout, c’est son jeu !

Table 3, dite « Le massacre des innocents » : à la table de Time of empires, on ne devrait rester que 27 minutes, ce jeu chronométré se composant de trois manches de 9. Elle sera pourtant la dernière table à quitter les lieux, la faute à un détournement hautement abusif des règles, façon pirate de l’air, où le chrono fut simplement ignoré dans les deux premières manches. Et, les joueurs l’ont constaté, quand ils ont respecté la règle dans la dernière manche, ce n’est plus du tout le même jeu. Le résultat n’est pas joli à voir, tournant au massacre, par Jack, des innocents Élie, Fred et Steven.

Table 4, dite « Cible mouvante » : Deuxième sortie de Revive avec autour de la table Olive, Mickaël, Marc et Dom. Sur un thème totalement artificiel (recoloniser une terre glacée après un cataclysme) il s’agit là d’un jeu de développement avec un joyeux saupoudrage de mécanismes déjà vus (découverte d’une carte, léger deck-building, pouvoirs asymétriques, scoring différent par joueur etc.). Le tour de jeu a l’air simple : on fait deux actions parmi cinq ou bien on passe pour rafraîchir son plateau individuel. Oui mais on gagne peu à peu des actions bonus et les tours s’allongent pendant que le joueur actif enchaîne les combos. <mode vieux con> Mais où sont les jeux épurés et sans facilités d’il y a vingt ans ? </mode vieux con>. Peu d’interaction : la carte est grande et vu que les coins contiennent des tuiles de scoring de fin de partie, on se gêne peu une fois que chacun a choisi sa cible (on arrive à en atteindre une ou deux). En fait le cœur du jeu est une course aux artefacts qui sont à la fois un multiplicateur de points pour le décompte final et le chronomètre du jeu, le gain du dernier artefact déclenchant la fin de partie. On se retrouve à faire un peu de tout car on gagne ces artefacts en progressant sur les différentes pistes de son plateau. Ce soir là, Marc est arrivé au bout de sa piste de machines grise et a fait un avant-dernier tour qui a surpris par l’accélération qu’il a donné au rythme du jeu ; les autres ont dû improviser leur fin de partie et c’est Olive qui a mis la main sur le dernier artefact. Une fois comptabilisée la dizaine de sources de points, c’est Dom qui finit premier avec 89 PV devant Marc 77, Mickaël 61 et Olive 51. Il reste à voir si toutes les factions se valent, certains pouvoirs avaient l’air moins utiles que d’autres (et il faut reconnaître que celui du gagnant « les livres sont une ressource-joker » est plutôt bien).

Table 5, dite « Gratte-ciel en chute libre » : Cette table accueille un nouvel adepte, David, qui nous vient tout droit d’Irlande, et, la personnalisation des offres ludiques étant une spécialité commerciale bien connue chez Parties Civiles, se voit donc proposer un fort à propos Irish Gauge. Ce jeu permet de développer des compagnies de train en Irlande, qui empruntent bien entendu la fameuse largeur des voies irlandaise (« gauge »), connue pour son ampleur (1600 mm) seulement observée dans des contrées exotiques telles le Brésil ou l’Australie. La phase d’enchères initiale permet de contenter chacun, des alliances d’actionnaires se créent, sauf pour Tristan, qui,  obsessivement frugal, refuse de faire monter les enchères, et, à l’issue d’une savante actualisation des bénéfices futurs, ne jettera son dévolu que sur la compagnie rouge. Cette stratégie mono-couloir scellera sa limite, et avec 77, il ne prendra que la troisième place. Il est devancé par François, 80, bien réparti sur les entreprises prospères et qui coiffe Thomas, 65, comme David, 68. Mais c’est l’inattendu Olivier L qui dame le pion à toute la compagnie avec 100, grâce en particulier à son droit de vote double chez les bleus. Personne ne l’avait vu venir…..sauf Thomas, qui distribuait les dividendes !

Les mêmes, pas rassasiés, enchaînent avec P.I., qui voit la chute fatale d’Olivier, auteur de la bévue d’un indice erroné dans la deuxième manche. Les règles prévoient ce cas, et sont appliquées dans toute leur rigueur : en cas d’erreur involontaire, le fautif est pénalisé par un score nul pour la manche, et la victime, Thomas en l’occurrence, se voit attribuer le score maximal de 7 ! Curieusement, les règles ne prévoient pas le cas de l’erreur volontaire, mais un tel cas de figure serait synonyme d’exclusion de Parties Civiles, conclut-on un peu hâtivement autour de la table, ce qui conduit Olivier à renoncer à plaider cette cause douteuse et à confirmer que oui, cette erreur était bien involontaire ! Quoi qu’il en soit, après avoir tutoyé le ciel, ce pataquès le fait échouer au score final de -7, chiffre symbolique autant que maudit ! En tête du score, par un phénomène très étrange, on retrouve deux tours jumelles, Thomas et Tristan, qui, non contents de partager une initiale symbolisant les Templiers, terminent en ex-æquo parfaits à 19, y compris sur toutes les règles de départage ! Cette troublante histoire de jumeaux et de nombres à coïncidences s’épaissit encore au vu du score de François : 11, et de David, racine carrée de 9.

Table 6, dite « Prémonitions » : A la faveur de la nuit, quelques parties de Mot malin s’enchaînent, entre Jérôme, François-René, Mickaël, rejoints par Thomas et François. De ce jeu où la masse verticale des colonnes se voit percutée par l’horizontale des lignes, on retiendra que la prémonition a bien fonctionné entre les conspirateurs, à l’image de l’impeccable Soucoupe pour (Plat, Vaisseau) !