Le 30 août 1918, pendant la guerre civile russe, les socialistes révolutionnaires organisent une tentative d’assassinat de Lénine, qui visite ce jour-là l’usine Michelson de Moscou. Lorsqu’il quitte le bâtiment pour regagner son véhicule, Fanny Kaplan l’interpelle et tire trois coups de feu. L’une des balles passe à travers le manteau, les deux autres le touchent à l’épaule gauche et au poumon. Lénine retourne dans ses appartements au Kremlin, refusant de le quitter la sécurité pour se faire soigner. Les médecins se déclarent incapables de retirer les balles en dehors d’un hôpital. Cependant, il survit.
Kaplan, qui a déjà été exilée pour avoir participé à la tentative d’assassinat du tsar à Kiev, est arrêtée et interrogée, et se déclare résolue à tuer Lénine depuis longtemps. Elle est exécutée sans jugement le 3 septembre, battue à mort, son corps aspergé d’essence et brûlé dans la cour de la Tchéka. Elle déclare avant de mourir : « J’ai tiré sur Lénine parce que je le considère comme un traître au socialisme et parce que son existence discrédite le socialisme. Je suis sans réserves pour le gouvernement de Samara (gouvernement anti-bolchevik fondé le 8 juin à Samara, formé de socialistes révolutionnaires opposés au pouvoir bolchevique qui instaura un régime démocratique et réformateur dans la région) et pour la lutte contre l’Allemagne aux côtés des Alliés. »
Le 5 septembre, le Conseil des commissaires du peuple publie le décret officialisant la terreur rouge, politique répressive d’arrestations et d’exécutions de masse par la Tchéka et l’Armée rouge pour le compte du gouvernement bolchevik en parallèle à la « terreur blanche » appliquée par les Armées blanches contre-révolutionnaires. Selon l’historien britannique George Leggett, 140 000 personnes y ont péri.
106 ans après, à Lannion, les guerres civiles faisaient rage sur les plateaux de jeu.
Table 1, dite « De toutes les couleurs » : Découverte de Trajan dans sa livrée entièrement maison réalisée par Olive (plateau cartonné créé au dos de calendriers, pièces en bois usinées main…de le belle ouvrage !). Un jeu où l’on revisite l’univers de la Rome antique et ses guerres de conquête. Il existe de multiples façons d’acquérir des points de victoire (VP) – et comme il s’agit d’un jeu de Feld, il faut essayer aussi d’éviter d’être puni, en répondant chaque année à la demande du peuple (du pain et des jeux, mais aussi de la religion). C’est un jeu d’égrainage : au début, chaque joueur a deux cubes de couleur différente dans chacune des six sections de son tableau. Lors d’un tour, le joueur ramasse tous les cubes d’une section et les distribue une par une dans des bols suivants, puis effectue l’action associée au bol final. En outre, si les cubes dans ce bol correspondent aux couleurs affichées sur une tuile Trajan attenante, il a droit à l’action supplémentaire représentée par cette tuile. Dans une partie rythmée par les remontrances de Dom, de plus en plus agacé par le laxisme des techniques d’égrainage de ses concurrents (c’est pourtant simple dit-il : on prend les cubes dans sa main et on les égraine un à un !), la fin, dictée par les égrainages, arrive toujours trop vite. Elle surprend François, qui avait encore plein de choses à faire, mais qui s’en tire avec un honorable 86 grâce à une mirobolante collection de tuiles de fin de partie. Devant, Olive, 99, Marc, 103, et surtout Dom, 125, ont pris le large.
Table 2, dite « Famine organisée » : à la table d’Everdell, la famine menace, mais selon les les mots de Corrin Queuesansfin laissés dans la pierre commémorant la découverte de la vallée Val Eternel, il n’y a pas de chagrin trop sombre pour l’espoir. Encore faut-il disposer des ressources pour le faire vivre. Xel, qui courut toute la partie après une ferme, échoua dans cette quête et en reste à 45. Sur le haut du pavé, Fred, 65, Younaël, 62, et Elie, 61, ont contribué à faire vivre l’espoir pour les générations à venir du peuple de la forêt.
Table 3, dite « Guerre civile mondiale » : Mickaël et Axel se retrouvent à Twilight Struggle. Ils s’adjugent une partie chacun.
Table 4, dite « Sortir des ténèbres » : Olivier B, François-René, Armand et Jérôme sont les preux aventuriers une nouvelle campagne. Les Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres, issu d’un kickstarter, est beaucoup plus qu’un jeu de combat. Les joueurs doivent coopérer pour explorer des donjons révélés par des cartes Portes, découvrir de mystérieuses statues, des amas de trésors oubliés, et même d’autres personnages avec lesquels ils interagiront. Chaque interaction influence la trame du récit, rendant unique chaque aventure. Au final, il s’agit de combattre les Ténèbres du territoire de Drunagor et de ramener la lumière sur la terre des hommes.

Table 5, dite « En roux et contre tous » : la nuit se prolonge au-delà du raisonnable avec Mickaël, François, Xel, François-René, Younaël, Axel et Jérôme autour de Crack List. Certains y ont découvert à leurs dépends que la liste des personnages roux dans Harry Potter tendait vers l’infini, quand d’autres, pas les mêmes, peinaient à trouver des noms de footballeurs, ou à identifier en quoi Glasgow pouvait rappeler les années 1970.
Le 27 août 1859, du pétrole jaillit pour la première fois du sous-sol des États-Unis, découverte propice au moment où les besoins d’éclairage n’arrivent plus à être satisfaits avec l’huile de baleine traditionnelle et le kérozène, un combustible extrait du charbon. Le miracle se produit au nord-est du pays, en Pennsylvanie, au lieu-dit Oil Creek («la mare d’huile»), près de Titusville. On le doit à un bourlingueur du nom d’Edwin L. Drake qui se fait abusivement appeler «colonel Drake». Contre l’avis des experts, il a acquis la conviction qu’il pourrait extraire le pétrole du sous-sol par simple forage et s’est adjoint pour cela le concours d’un puisatier. Ensemble, ils ont creusé un puits grâce à un trépan suspendu à un câble, mis en mouvement par une machine à vapeur. Le précieux liquide a jailli lorsque le trépan a atteint 23 mètres de profondeur.
ervice de la centrale nucléaire de Fukushima, la perte accidentelle de l’alimentation électrique et le déclenchement des groupes électrogènes. L’observation d’émissions de xénon, avant même la première dépressurisation volontaire du premier réacteur, indique des dommages structurels probables dans la partie nucléaire des installations immédiatement après le séisme.
Table 6, dite « Alerte rouge » : Dom propose à François de découvrir Watergate et reçoit une réponse teintée de l’enthousiaste du débutant, aussitôt attaché aux basques de Nixon en prenant la tête des journalistes avides de pousser le Président dans ses derniers retranchements. Il faut à un mouvement de pouvoir relier Nixon à deux témoins, ce qui aurait scellé sa victoire, mais la carte promise n’arriva jamais. Des on côté, Nixon alignait les pions rouges en faisant usage de la force brute que lui donnaient des cartes puissantes de conspirateurs, qu’il utilisa pour leur force, stratégie permise par le dévoilement précoce des témoins par l’équipe des journalistes, qui fut probablement la clé du jeu. Lors de la manche décisive, il fallait une carte de force 3 à Dom pour poser son cinquième pion rouge synonyme de victoire, et il en avait une de force 4 dans sa manche. Voilà qui donne envie de lire Les hommes du Président du duo Bernstein/ Woodward à l’origine de l’enquête qui fit tomber le 37ième Président (on conseillera au lecteur à la recherche d’actualités plus récentes le Peur du même Woodward sur la présidence N°45, celle de Trump). Notons enfin que le titre français de l’ouvrage des journalistes du Washington Post masque, exemple parfait d’un « Lost in translation« , l’emprunt du titre anglais (« All the President’s men« ) à la célèbre comptine Humpty Dumpty, qui se présente souvent comme une énigme, dont la solution est « un œuf » (représentation classique de Humpty Dumpty)… ou un Président de la première puissance mondiale :