Séance de VENDREDI 11/10/2024 à Servel

Fondée le 11 octobre 1440 par le roi Henri VI, le collège d’Eton, en face de la ville de Windsor, à quarante kilomètres de Londres, est considéré comme la « pouponnière » attitrée de la famille royale d’Angleterre et de l’aristocratie du monde entier. L’ancienneté de l’établissement est reflétée par de nombreuses traditions, dont l’uniforme spécifique porté par les élèves. Le pensionnat, qui accueille environ 1 325 élèves, envoie chaque année un nombre important de ses Etoniens aux prestigieuses universités d’Oxford et Cambridge, 33 % pour l’année 2019.  Les frais de scolarité pour une année dépassent 50 000 €, mais soixante-dix étudiants par an, les King’s Scholars, bénéficient d’une bourse d’études d’un montant d’au moins un dixième du prix de la scolarité et sont logés dans le collège même. Ces élèves réussissent un examen, et ont des résultats académiques remarquables — Boris Johnson fut l’un deux (mais il n’est pas sûr qu’il soit aujourd’hui érigé en modèle de cette réussite). Un tiers des autres élèves, les Oppidans, eux, reçoivent une aide financière. Issus de familles aisées, ils ont des résultats académiques moins prestigieux, paient l’essentiel de leur scolarité et résident hors des murs de la partie historique de l’établissement. David Cameron était un Oppidan (mais on peut douter que le splendide isolement européen auquel il a conduit le royaume lui vale une postérité parmi les alumni). À l’époque de Keynes, les professeurs mettaient en garde les boursiers, dont ils attendaient de meilleurs résultats, leur demandant de ne pas prendre exemple sur les Oppidans qui, par la suite, auraient moins besoin de travailler qu’eux.

Près de six siècles plus tard, aucune discrimination financière à la grande école de jeux de Lannion, qui met même un point d’honneur à consentir un rabais substantiel à sa cotisation déjà fort modeste à ceux dont le statut le justifie. Ici, on ne survit que par son mérite et son entraînement inlassable contre nos plus grands champions.

Table 1, dite : « Réussite académique » : à la table d’Irish Gauge on ressent tout le poids de l’isolement irlandais, cette mesure inhabituellement large de l’écartement des rails (1600 mm) n’étant partagée aujourd’hui que pars certains états australiens (où elle fut introduite par un ingénieur irlandais) et au Brésil. Le jeu consiste à miser sur la réussite de compagnies de chemins de fer du pays dont on acquiert les actions aux enchères, et à construire ses réseaux, en espérant de futurs et juteux dividendes. Ces dividendes sont partagés entre les actionnaires, il faut donc à la fois en compter quelques-uns pour espérer une contribution à la construction du réseau, mais pas trop pour ne pas diluer les bénéfices…
Les actions sont offertes à un prix minimal croissant, remboursé au final au nominal : il convient donc de ne pas trop s’écarter de ce prix de référence sous peine de voir la rentabilité de son investissement virer au négatif ! Face à une concurrence redoutable, François l’emporte haut la main avec 121, fruit d’une stratégie académique mais évolutive, au début de judicieux achats précoces qui lui ont longtemps permis d’encaisser seul de jolies distributions, puis une alliance stratégique avec Mickaël, un peu délaissé et qui finit à 86, sans oublier un achat très opportuniste dans la compagnie rouge qui lui valut de jolis coupons et le tiers du super-dividende qu’elle réussit à établir en reliant trois cités. A l’inverse, Gérard (102), et Tristan (111) ont été timorés sur leurs achats, craignant toujours de surpayer, stratégie de protection du cash qui manqua d’audace pour disputer la victoire.

Les mêmes enchaînent sur un Non Merci où Tristan prend une belle revanche, enchaînant deux victoires (-27 puis -28) qui couronnèrent une stratégie audacieuse, voire casse-cou (parier sur l’arrivé du 31 en dernière carte quand on a la 30 et la 32…). Dans les profondeurs on aperçut Gérard avec -95 dans la première partie et François, -86 dans la seconde.

Table 2, dite « Silence, on étudie » : dans l’ambiance feutrée de l’aquarium, la fine équipe de ISS Vanguard déroule un scénario à rallonge, avant d’être troublée par l’arrivée inopinée de la table 1, qui vient fuir l’ambiance bruyante d’un bâtiment inhabituellement surpeuplé.

Table 3, dite « Ambiance concours » : Deuxième partie de Bora-Bora regroupant trois des précédents protagonistes (Marc, Olive & Dom) et Pierre-Yves, toujours curieux de découvrir des jeux. C’est ce dernier qui prend le meilleur départ avec une bonne quinzaine de points d’avance. Mais à ce jeu il faut savoir construire et conclure. Plus que la première fois la lutte a été intense au temple que Marc a souvent dominé, en tirant PV et tuiles Dieu. Inversement la lutte pour les meilleurs emplacements sur la carte a été moins vive, même au dernier tour où on essaie de se positionner sur les poissons de plus forte valeur. Olive et Dom se sont distingués par quelques lancers de dés pas fameux mais à la fin des 6 tours tout le monde était regroupé sur une douzaine de points. Au terme du décompte final c’est Dom qui coiffe Marc 133 PV à 130 (grâce à un second bonus de 6 PV) devant Olive 118 et Pierre-Yves 109.

Table 4, dite « Contrôle continu » : La petite troupe des Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres -OlivierB, François-René, Armand et Jérôme- continue son aventure et réussissent leur scénario brillamment.

Table 5, dite « Méthodes expérimentales » : ambiance expérimentale à cette table avec les prototypes An Drouiz Meur (de Younaël) et Levels of darkness (de Frank). Avec Nolwenn et Paul, ils terminent avec le plus classique Shards of Infinity.

Table 6, dite « Back to basics » : délestée de Gérard, la table 1 enchaîne avec Azul et Tristan déroule (86, devant Mickaël, 70, et François, 46), sans oublier un inévitable hommage à  l’Irlande avec le populaire So clover.

Table 7, dite « La quille » : les rescapés de diverses tables terminées se retrouvent à Crack List pour une fin de soirée en pente douce, qui a montré à Nolwenn toute l’étendue de la culture et de l’humour de nos adhérents. Nous espérons qu’elle aura apprécié l’expérience et reviendra fréquenter nos tables.

Séance de VENDREDI 30/08/2024 à Servel

undefinedLe 30 août 1918, pendant la guerre civile russe, les socialistes révolutionnaires organisent une tentative d’assassinat de Lénine, qui visite ce jour-là l’usine Michelson de Moscou. Lorsqu’il quitte le bâtiment pour regagner son véhicule, Fanny Kaplan l’interpelle et tire trois coups de feu. L’une des balles passe à travers le manteau, les deux autres le touchent à l’épaule gauche et au poumon. Lénine retourne dans ses appartements au Kremlin, refusant de le quitter la sécurité pour se faire soigner. Les médecins se déclarent incapables de retirer les balles en dehors d’un hôpital. Cependant, il survit.

Kaplan, qui a déjà été exilée pour avoir participé à la tentative d’assassinat du tsar à Kiev, est arrêtée et interrogée, et se déclare résolue à tuer Lénine depuis longtemps. Elle est exécutée sans jugement le 3 septembre, battue à mort, son corps aspergé d’essence et brûlé dans la cour de la Tchéka. Elle déclare avant de mourir : « J’ai tiré sur Lénine parce que je le considère comme un traître au socialisme et parce que son existence discrédite le socialisme. Je suis sans réserves pour le gouvernement de Samara (gouvernement anti-bolchevik fondé le 8 juin à Samara, formé de socialistes révolutionnaires opposés au pouvoir bolchevique qui instaura un régime démocratique et réformateur dans la région) et pour la lutte contre l’Allemagne aux côtés des Alliés. »

Le 5 septembre, le Conseil des commissaires du peuple publie le décret officialisant la terreur rouge, politique répressive d’arrestations et d’exécutions de masse par la Tchéka et l’Armée rouge pour le compte du gouvernement bolchevik en parallèle à la « terreur blanche » appliquée par les Armées blanches contre-révolutionnaires. Selon l’historien britannique George Leggett, 140 000 personnes y ont péri.

106 ans après, à Lannion, les guerres civiles faisaient rage sur les plateaux de jeu.

Table 1, dite « De toutes les couleurs » : Découverte de Trajan dans sa livrée entièrement maison réalisée par Olive (plateau cartonné créé au dos de calendriers, pièces en bois usinées main…de le belle ouvrage !). Un jeu où l’on revisite l’univers de la Rome antique et ses guerres de conquête. Il existe de multiples façons d’acquérir des points de victoire (VP) – et comme il s’agit d’un jeu de Feld, il faut essayer aussi d’éviter d’être puni, en répondant chaque année à la demande du peuple (du pain et des jeux, mais aussi de la religion). C’est un jeu d’égrainage : au début, chaque joueur a deux cubes de couleur différente dans chacune des six sections de son tableau. Lors d’un tour, le joueur ramasse tous les cubes d’une section et les distribue une par une dans des bols suivants, puis effectue l’action associée au bol final. En outre, si les cubes dans ce bol correspondent aux couleurs affichées sur une tuile Trajan attenante, il a droit à l’action supplémentaire représentée par cette tuile. Dans une partie rythmée par les remontrances de Dom, de plus en plus agacé par le laxisme des techniques d’égrainage de ses concurrents (c’est pourtant simple dit-il : on prend les cubes dans sa main et on les égraine un à un !), la fin, dictée par les égrainages, arrive toujours trop vite. Elle surprend François, qui avait encore plein de choses à faire, mais qui s’en tire avec un honorable 86 grâce à une mirobolante collection de tuiles de fin de partie. Devant, Olive, 99, Marc, 103, et surtout Dom, 125, ont pris le large.

Table 2, dite « Famine organisée » : à la table d’Everdell, la famine menace, mais selon les les mots de Corrin Queuesansfin laissés dans la pierre commémorant la découverte de la vallée Val Eternel, il n’y a pas de chagrin trop sombre pour l’espoir. Encore faut-il disposer des ressources pour le faire vivre. Xel, qui courut toute la partie après une ferme, échoua dans cette quête et en reste à 45. Sur le haut du pavé, Fred, 65, Younaël, 62, et Elie, 61, ont contribué à faire vivre l’espoir pour les générations à venir du peuple de la forêt.

Table 3, dite « Guerre civile mondiale » : Mickaël et Axel se retrouvent à Twilight Struggle. Ils s’adjugent une partie chacun.

Table 4, dite « Sortir des ténèbres » : Olivier B, François-René, Armand et Jérôme sont les preux aventuriers une nouvelle campagne. Les Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres, issu d’un kickstarter, est beaucoup plus qu’un jeu de combat. Les joueurs doivent coopérer pour explorer des donjons révélés par des cartes Portes, découvrir de mystérieuses statues, des amas de trésors oubliés, et même d’autres personnages avec lesquels ils interagiront. Chaque interaction influence la trame du récit, rendant unique chaque aventure. Au final, il s’agit de combattre les Ténèbres du territoire de Drunagor et de ramener la lumière sur la terre des hommes.

Chroniques de Drunagor - L\'âge Des Ténèbres

Table 5, dite « En roux et contre tous » : la nuit se prolonge au-delà du raisonnable avec Mickaël, François, Xel, François-René, Younaël, Axel et Jérôme autour de Crack List. Certains y ont découvert à leurs dépends que la liste des personnages roux dans Harry Potter tendait vers l’infini, quand d’autres, pas les mêmes, peinaient à trouver des noms de footballeurs, ou à identifier en quoi Glasgow pouvait rappeler les années 1970.

Séance de VENDREDI 23/08/2024 à Servel

En ce vendredi, Madeleine Riffaud fêtait ses 100 ans. Le 23 août 1944, engagée dans la résistance depuis 1941 par conviction et par amour (elle s’est éprise d’un médecin qui cachait des juifs), elle réussit à démanteler un convoi allemand de 80 hommes en gare de Belleville-Villette, avec l’aide inattendue d’un cheminot qu’elle est allée déranger chez lui pendant son déjeuner, selon le récit qu’elle en fait à Libération à l’occasion de cet anniversaire. Elle a alors 20 ans tout juste, mineure, sans droit de voter ni d’avoir de compte bancaire.

Il faudra cinquante ans pour que cette héroïne, croix de guerre rétive aux épanchements, commence à témoigner, sur les conseils de Lucie Aubrac. Ces dernières années, une série BD lui est consacrée, simplement appelé Madeleine, Résistante, dont le dernier tome vient de sortir.

100 ans après, à Lannion, la résistance s’organisait contre toutes sortes d’envahisseurs.

Table 1, dite « Ennemis extérieurs » : Fin de la campagne Aliens pour François-René, Jérôme, Armand et Olivier B. Une réussite avec 65 PV ! les deux premiers enchaînent sur un Mot malin qui leur donna du fil à retordre.

Table 2, dite « Sensations fortes » : on s’attable pour Dune imperium, le possesseur de la version Insurrection étant absent, au grand dam de certains. Les sensations n’en ont pas été moins fortes, et c’est Mickaël, ex-aequo avec Xof à 10 PV, qui s’impose « aux épices », sous les yeux impuissants de Jack et Nico77.

Table 3, dite « Résistance au long cours » : La résistance perdure pour la fine équipe de ISS Vanguard, qui a réussi à contrer la plupart des assauts ennemis, venus de la couche de glace où elle s’était échouée et même des profondeurs, à commencer par Samuel, souvent ciblé, mais, par chance, le mieux équipé pour y résister !

Table 4, dite « Dîner débat » : Dom et François convient Marc à découvrir Grand Austria Hotel et le nouveau venu y reçoit comme de juste de très nombreux conseils sur la meilleure façon de nourrir les convives, d’employer les salariés, et de s’adjuger les bonus substantiels des cartes politiques. L’usage immodéré de ce newbeesplaining, nullement nécessaire car notre débutant n’a rien d’un perdreau de l’année, comme en témoigne un dernier tour ahurissant où il engrange pas moins de 48 PV, faillit se retourner contre son principal auteur, Dom l’emportant 146 à 145. François ferme la marche avec 57 PV, lesté par quelques mauvais choix, une malchance persistante aux dés, et un verre de vin manquant au dernier tour qui lui coûte une trentaine de points.

Table 5, dite « Sans entraves  » : à la faveur de la nuit, les petits jeux ont prolongé un plaisir sans entraves. Mickaël, François, Xel, François-René et Jérôme se trouvent « disciples » à Profiler (score de 17), puis une suite de manches de Crack List s’ensuit, menaçant chaque fois de prendre fin avant de trouver un prétexte pour une dernière : on ne va pas se quitter comme ça, la pluie redouble d’intensité et….il faut que tout le monde reparte avec sa victoire. A ce dernier moment, seul François-René n’a pas encore eu la sienne, et la tablée connut sa petite mort quand, d’un râle, il expulse sa dernière carte, un J, en criant « Jouir » pour ‘choses qu’on fait plusieurs fois dans la journée’.

Séance de VENDREDI 16/08/2024 à Servel

Jean de La Bruyère, né à Paris le 16 août 1645, est célèbre pour une œuvre unique, Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle (1688). Cet ouvrage, constitué d’un ensemble de brèves pièces littéraires, compose une chronique essentielle de l’esprit du XVIIème siècle. Quelques années plus tard, à Lannion, qu’il nous soit permis de le revisiter.

Table 1, dite « Du mérite personnel » : Un honnête homme se paye par ses mains de l’application qu’il a à son devoir par le plaisir qu’il sent à le faire, et se désintéresse sur les éloges, l’estime et la reconnaissance qui lui manquent quelquefois. Projetés dans une Suède des années 1980 légèrement revisitée, les héros de Tales from the loop sont des enfants, qui évoluent dans un univers de machines issu de la série éponyme, machines qui ont pris leur autonomie et qu’il faut, la plupart du temps, éviter de croiser. Ils n’en ont pas moins les corvées dues à leur âge, tondre la pelouse, aller chercher sa sœur à l’école, inverser les pneus de la voiture (ce que chacun est tenu de faire, une fois par an, comme nul ne l’ignore), et, surtout, rentrer à l’heure pour dîner. L’équipe habituelle de ISS Vanguard (Xel, Steven, Fabrice) s’est adjoint les services de François, équipier valeureux mais sans mérite personnel avéré. Bientôt englué par les retards à rentrer dîner, la fatigue et les blessures, il se désintéresse des éloges que personne ne songe lui prodiguer, tandis que les épreuves s’accumulent, avec les cartes B2, B3, B4, B5 et leur lot d’embûches à affronter. Et voici que, peu avant minuit, au détour d’une phrase, l’une de ces cartes annonce que les enfants ont remporté la partie. Ils y auront gagné moins la reconnaissance que du plaisir à l’avoir fait.

Table 2, dite « Des ouvrages de l’esprit » : La gloire ou le mérite de certains hommes est de bien écrire, et de quelques autres, c’est de n’écrire point. A la table de L’ordre de Veiel, Olivier B, François-René, Jérôme et Nico77 ont écrit ensemble les pages d’une belle histoire, après un test d’apocalypse ponctué de 7 météores.

Table 3, dite « Des esprits forts » : L’impossibilité où je suis de prouver que Dieu n’est pas me découvre son existence. Jack, Mickaël, Jeff, Marc, Fred et Elie se lancent dans Dune imperium – insurrection, un nouvel opus arrivé le soir même, dont ils ont compris les règles à 4 – mais ils sont 6, et cela change la donne, sans compter les erreurs de traduction. Après ce départ différé, voilà une table qui les entraîne jusqu’au bout de la nuit. L’histoire ne dit pas s’ils ont fini par rencontrer Dieu.

Table 4, dite « Du beau parleur  » : Ce que quelques-uns appellent babil est proprement une intempérance de langue qui ne permet pas à un homme de se taire. A cette table de noctambules, Profiler et Crack List ont prolongé le babil jusqu’à des heures indues.

Séance de DIMANCHE 28/07/2024 à SERVEL

Dans une petite bourgade de la Bretagne, dont je veux oublier le nom, vivaient quelques gentilshommes ayant lance au râtelier, et ne dédaignant pas l’estoc. Après avoir marché jusqu’à la fin du jour, leur cheval se trouvant las et mourant de faim, ils découvrirent, non loin du chemin, une auberge isolée qui fut chose aussi agréable qu’une étoile qui leur eût signalé le chemin de la rédemption. Se pressant d’y arriver, ils toquèrent, et le hasard voulut qu’il se trouvât à la porte deux donzelles. Comme tout semblait devoir se passer de même qu’il l’avaient lu dans les vieilles chroniques, il leur sembla voir, en lieu d’une misérable auberge, un château flanqué de ses quatre tourelles, avec chapiteaux d’argent, pont-levis, fossés et tous autres accessoires. Il s’avancèrent et furent admis dans une noble confrérie. Attablés, de preux chevaliers avaient tombé les armures, mais s’escrimaient devant une carte à percer les fortifications de Belfort. Dans l’antre brûlant d’un immense four chauffé à blanc, on forgeait ses armes pour de futurs combats: des sabres japonais dans l’antre de Shogun no Katana. Un peu plus tard, sur une grande carte du monde, des chefs militaires revisitaient l’ordre du monde à  Quartermaster. On n’entrait pas dans un tel château comme dans un moulin : patte blanche il fallait montrer, et preuve fournir se sa gloire passée. Ainsi un téméraire visiteur enfourchant sa rossinante fut-il éconduit, alors qu’il cherchait le gîte et le repos. Pour lui, le pont-levis resta clos. Mais pour les vaillants chevaliers admis en ces lieux, c’était bombance: dans le four du donjon, on s’affairait, et bientôt, tartes, cakes, salades et gâteaux étaient offerts à l’appétit féroce des châtelains. En soirée, tous les ordres de chevalerie furent réunis en une tablée immense qui se prolongeait jusqu’au fleuve, où de braves hidalgos rivalisaient d’esprit à Crack list. L’on y fit suzerain en grand équipage un noble chevalier, avant que les portes de la nuit ne se referment sur l’immense château qui avait accueilli ces ripailles.