Séance de VENDREDI 24/11/2023 à Servel

Dans la nuit du 24 novembre 1963, la police de Dallas et l’antenne locale du FBI reçoivent des appels anonymes indiquant que Lee Harvey Oswald sera assassiné. Le même jour, après 36 heures de garde à vue et 12 heures d’interrogatoire sans assistance légale et dont peu de traces ont été conservées, Oswald est abattu par Jack Ruby à 11 h 21 dans les garages du quartier général de la police de Dallas, en direct devant les journalistes présents venus en masse et sous les yeux de millions de téléspectateurs alors que la police s’apprêtait à transférer Oswald des cellules de la police vers la prison du comté. Gravement blessé à l’abdomen, Lee Harvey Oswald s’éteint à 13 h 7, sans avoir repris connaissance, dans le même endroit, où, 48 heures plus tôt, l’équipe médicale avait tenté de sauver le président Kennedy de ses blessures par balles. Au cours de l’intervention médicale, le président Lyndon B. Johnson appellera en personne les praticiens afin d’obtenir une confession de Lee Harvey Oswald avant son décès.

60 ans plus tard, à Parties Civiles, chaque adhérent avait le droit de se défendre.

Painting a Painting 3 Times | Chris Cook Artist

Invasions (2006) - Jeu de société - Tric TracTable 1, dite « Meurtre à l’arrivée» : notre nouvel adhérent, JérômeC, apporte un de ses jeux favoris: Invasions, pas une nouveauté, mais un bon jeu d’exploration au temps des barbares, avec des contrats à réaliser, mais qui ne profitent qu’au joueur qui complète le contrat, ce qui fait tout le sel du jeu, entre soutien collectif et ambitions individuelles. Notre MJ détaille les règles, sans omettre conseils tactiques et stratégiques, ce qu’il renouvelle durant la partie, pour la bonne cause, mais à son détriment comme on le verra. Thomas l’emporte avec 158, une victoire un peu abusée à la faveur d’une dernière carte très puissante qui lui octroie 24 PV et en fait perdre autant à Jérôme, qui descend à 117, devancé par Baptiste, 118, et François, 125, qui a lui aussi abusé des bons conseils et bien profité du travail des autres.

Table 2, dite « Héroïque » : Une victoire brillante pour la fine équipe de Marvel champions (Nico77 Franck Paul).

Table 3, dite « Première impression » : à The expanse, Jeff,64, Jack, 78, sont défaits par Benjamin, 92 (la chance du débutant, dit-il en modeste).

Table 4, dite « Captivité prolongée » : à Ark Nova, Vincent y prend le large avec 53, loin devant Mickaël, pointé à -7 ! Louise et Martin ont admiré l’artiste.

Table 5, dite « Libération retardée » : Tristan Gérard F-R & Dom se retrouvent pour une partie de Cuba Libre planifiée ensemble mais néanmoins de découverte. Rappelons qu’il s’agit ici d’un wargame (de la famille des COIN) ancré dans la réalité historique et qui se caractérise par des factions très asymétriques, chacune avec ses forces/faiblesses, ses propres actions de jeu et sa condition de victoire. En présence : Tristan le gouvernement, Gérard le syndicat du crime et deux groupes rebelles : les castristes de F-R et le Directorio étudiant de Dom.
Avec l’expérience du jeu, le début de la partie prend un tour inhabituel : à sa première action Dom déloge Tristan de Las Sillas et y installe une base, privant le gouvernement d’une redoute dans les montagnes. De plus, une carte Propagande (il y en a 4 qui rythment la partie et sont l’occasion de vérifier si l’une des factions remplit ses conditions de victoire) arrive dès le troisième tour : les rebelles de Dom reprennent le maquis et les troupes de Tristan rentrent la queue entre les jambes. Ensuite Gérard construit progressivement toute une flotte de casinos et glisse quelques sacs d’or à Tristan (dans des échanges de services équilibrés ? les avis étaient partagés).
F-R tente de prendre pied à l’ouest de l’île ce qui pourrait menacer les lieux de débauche que Gérard y a multipliés mais ses efforts sont réduits à néant par Tristan. La fortune de ce dernier évolue au rythme de la popularité du gouvernement dans les grandes villes : un événement miraculeux le place temporairement en position de l’emporter puis un événement calamiteux douche ses espoirs. Dom ne voulant pas trop avoir l’air en tête rate une victoire à la 3e Propagande faute d’une base, et renforce ses troupes sans trop écorner son pécule.
Comme souvent à ce jeu faute d’un vainqueur net la partie s’est réglée après la 4e Propagande par un triomphe d’un Syndicat transformant en points ses économies mal acquises.

Table 6, dite « Tête-à-tête » : à Shards of Infinity, Thomas régale JérômeC sous les regards admiratifs de Nico77.

Table 7, dite « Première communion » : à cette autre table de Ark Nova, Steven réussit sa première partie, triomphant avec 3 devant Xel, Samuel et OLive

Séance de VENDREDI 10/11/2023 à Servel

Le 13 novembre 1970, première observation d’un neutrino dans une chambre à bulles d’hydrogène du Zero Gradient Synchrotron. Un neutrino invisible percute un proton, donnant naissance aux traces des particules résultant de la collision. Cette particule répond à une énigme dans la communauté des physiciens : la désintégration β  ne semble pas respecter les lois de conservation de l’énergie, de la quantité de mouvement et du spin. Pour satisfaire ces principes, Wolfgang Ernst Pauli postule dès 1930 l’existence d’une nouvelle particule, de charge électrique nulle, qu’il nomme initialement neutron et dont il estime la masse au moins 100 fois inférieure à celle du proton. C’est le physicien italien Edoardo Amaldi qui donne à la nouvelle particule le nom de « neutrino », une fois le neutron découvert. Les premiers neutrinos seraient apparus il y a 13,7 milliards d’années, peu après la naissance de l’univers. Depuis, ce dernier n’a cessé de s’étendre et de se refroidir, et ces neutrinos, dits cosmologiques, ont fait leur chemin. Théoriquement, ils forment aujourd’hui un fond de rayonnement cosmique, le fond cosmologique de neutrinos. Leur énergie est cependant bien trop faible pour qu’ils puissent être détectés avec les technologies actuelles.

Neutrino Particle Interaction Event Art Print by Fermi National Accelerator Laboratory - Fine Art America

53 ans moins 3 jours plus tard, un compte-rendu vous est livré d’une séance de Parties Civiles qui eut bel et bien lieu, mais trop dense pour être capturée par les technologies actuelles.

Table 1, dite « Énergie noire » : Rocketmen, sur sa rampe de lancement, recrute deux nouveaux adeptes, Tristan et Fred rejoignant François et Thomas. La concurrence est rude, et Tristan ne tarde pas à trouver la stratégie gagnante: une petite mission pour empocher 20$ et une main basse sur les premières cartes Innovation. Au faîte de sa puissance, il tente un voyage vers la lune, poussivement entamé, mais le poursuit jusqu’au bout quand-même alors qu’il avait besoin d’un 4, la carte la plus haute, et la seule sur les 18 de la pioche. Et, incroyable, il tire cette carte, mais, coup de théâtre, son succès est derechef annulé car il avait déjà fait ce même voyage ! Un épisode rocambolesque, mais qui ne l’empêche pas de finir largement en tête avec 30. Thomas, 23, a bien résisté, quand Fred, 13, et surtout François, 7, ont sombré, scotchés en bas de leur courbe d’apprentissage.

Table 2, dite « Tapie dans l’ombre » : Une victoire brillante pour la fine équipe de Batman shadow of the bat.

Table 3, dite « Changement de trajectoire » : Dom initie Marco à Ark Nova, et, dans un subtil changement de trajectoire dans l’espace-temps, se fait cueillir par l’éternelle jeunesse du monde.

Tables autres, dite « Traces infimes » : ont été aussi aperçus un Marvel Champions et un Yucatan. Leurs traces recueillies avaient une masse presque nulle.

Séance de VENDREDI 13/10/2023 à Servel

Dans les monts du Cantal et l’Aubrac, aux confins du Massif central, le jour de la saint-Géraud était la date de la transhumance d’automne avec la descente des troupeaux quittant les estives. En ce 13 octobre, on vit à Lannion des troupeaux de ludopathes rejoindre le haut plateau de Servel, prélude à la transhumance de plus grande ampleur d’un petit dragon ailé vers le festival Scorfel, qui réjouira petits et grands le week-end prochain !

Table 1, dite « Côtes fabuleuses » : à Amalfi on s’emploie à restaurer la splendeur passée des côtes fabuleuses de la ville portuaire, comme aux temps de la Renaissance. Une nouveauté, auréolée du trophée « pick up Essen 2023 » et donc fraîchement sortie sur les étals, trouve déjà sa place sur nos tables et ravit Mickaël, Olivier L, Xel et Fred. Ce dernier sera donc à jamais le premier vainqueur à ce jeu que tous ont trouvé très accessible, et au matériel très plaisant.

Table 2, dite « Châteaux légendaires » : Encore une nouveauté avec Castle of mad king Ludwig, où l’on campe un architecte au temps de Louis II de Bavière en construisant un de ses châteaux extravagants. C’est Armand qui l’emporte (86), un jet de pierre devant Baptiste et Marc (83 chacun), grâce à sa diversité supérieure.

Castles of Mad King Ludwig

Table 3, dite « Héros fantastiques » : les habitués de Marvel champions (F-R, Arakis, Nico77 et Olivier B) engrangent une nouvelle victoire.

Table 4, dite « Cité mythique » : Le trop souvent oublié Bruges fait son retour, et chacun suit sa stratégie: les canaux pour Xof, qui y enquille pas moins de 23 de ses 46 points, les personnages et bonus de fin pour François (54), un peu de tout pour Olive (32), et un peu de tout aussi mais en beaucoup mieux pour Dom, 62, qui l’emporte haut la main.

Table 5, dite « Voyage intersidéral » : une table de Terraforming Mars: expédition Arès réunit quatre explorateurs, qui terminent dans un mouchoir de poche. La victoire revient à Samuel (40) devant Thomas (36), Élie (36), et Jeff (31).

Table 6, dite « Canaux romantiques » : les tables tournent et l’escapade romantique à Bruges fait de nouveaux adeptes. Xof s’adjuge le gain de la partie avec 53, devant Olive, 49, et Élie, 47.

Table 7, dite « Rêve royal » : Thomas accueille Dom et François, qui poursuivent leur tour d’Europe, à une table de Londres (2e ed.) Édition qui se distingue surtout de la première par son visuel, les mécanismes changeant peu. La hiérarchie et respectée et Thomas l’emporte avec 56, sur un dernier coup de métro. François y a longtemps cru, engrangeant les gains avec la combo métro + hôpital, mais il a vu trop gros et se voit finir avec trop de pauvres et criblé d’emprunts, avec à la clé un malus de 29 ! Sans cela, avec 40, il aurait tenu le haut du pavé. Entre les deux, Dom a mené son bus à impériale avec sagesse et finit à un honorable 46.

Table 8, dite « Digestif inoubliable » : c’est une table de Codenames qui clôt la soirée, pour une manche unique. Les bleus (F.-R., Mickaël; Thomas) l’emportent 1-0 sans effort, les rouges (Dom, Xel, François) ayant touché l’assassin alors qu’ils touchaient au but après un départ maîtrisé (Pique-nique 3 : Pouce, Pomme, Oeuf), mais tapant sur Carré pour l’indice Tasseau, qui visait plutôt Colle et Pieux.

Séance de VENDREDI 29/09/2023 à Servel

Le 29 septembre 1938, débutait la conférence de Munich. Les accords qui en sont issus ont pour but de régler la crise des Sudètes mais, indirectement, scellent la mort de la Tchécoslovaquie en tant qu’État indépendant, et permettent à Hitler d’annexer ses régions peuplées majoritairement d’Allemands. Chamberlain en repart avec une résolution supplémentaire entre le Royaume-Uni et l’Allemagne engageant les parties à négocier de manière pacifique leurs différends futurs, document qu’il brandit à son arrivée à Londres, lors de l’accueil triomphal qui lui fut fait : accueilli en héros à sa descente d’avion il est même surnommé « the peacemaker ». L’opinion publique, ayant conscience qu’on vient de frôler un conflit majeur, est soulagée et reconnaissante de ces accords de paix, même si de nombreux commentateurs n’y voient qu’un compromis dilatoire. De même, à son retour en France, Daladier pense qu’il sera hué pour avoir cédé à Hitler en livrant la Tchécoslovaquie sans contrepartie, sinon de vagues promesses de paix. Mais, à sa grande surprise, il est vivement acclamé à sa sortie de l’avion, pour avoir « sauvé la paix ».

L’industrie militaire tchèque réquisitionnée produira un tiers des nouveaux modèles III et IV de chars d’assaut, cruciaux dans la victoire allemande en Pologne puis en France.

85 ans plus tard, des frissons d’histoire parcouraient le centre de Servel.

Table 1, dite « Domination implacable » : Retour vers le passé pour Jack Xel et Dom qui jouent à Agricola comme au temps de Saint-Elivet. L’occasion pour Jack de rappeler que c’est un jeu qu’il apprécie et maîtrise. ll donne une leçon aux deux autres, score bien partout et finit, seul avec 5 paysans, avec 51 PV devant Xel 33 et Dom 31.

Table 2, dite « Armistice à conquérir » : Arakis attire plusieurs victimes dans les filets de Dwellings of Eldervale. Un jeu qui fait sa première apparition sur nos tables et où l’armistice est un mirage perpétuel à conquérir. De cette joute, l’issue nous reste incertaine.

Table 3, dite « Trop peu, trop tard » : Thomas, Mickaël et François revisitent l’histoire à Black orchestra. Chacun échoua à son complot, et, s’il fallut attendre la dernière carte pour que la défaite soit scellée officiellement, le ver était dans le fruit depuis longtemps.

Table 4, dite « Paix fragile » : à Marvel champions, François-René et quelques comparses s’essaient à une paix fragile.

The epic big box game from designer Luke Laurie that brings engine building and worker placement to a whole new world filled with monsters and magic.

Séance de VENDREDI 22/09/2023 à Servel

La république française est proclamée le 22 septembre 1792. Sans pompe et sans solennité : simplement par un décret de la Convention qui stipule qu’à compter de ce jour les actes publics seront datés « de l’an un de la république ». La prudence des conventionnels s’explique : depuis les premiers jours de la Révolution, l’idée d’un changement de régime a eu bien du mal à faire son chemin, même parmi les adversaires les plus acharnés du roi.

En 1690, dans son Dictionnaire universel, Furetière le définit en ces termes : « État ou gouvernement populaire. » Et il ajoute : « Les plus florissantes républiques ont été celles de Rome, d’Athènes et de Sparte. Aujourd’hui, il n’y a guère de vraie république, dont le gouvernement soit absolument populaire ; les Vénitiens et les Génois appellent leurs États républiques, quoique leur gouvernement soit oligarchique et entre les mains des nobles. » Au XVIIIe siècle, la plupart des philosophes qui critiquent, au nom des Lumières, les institutions et la société de leur temps mettent en cause non le régime monarchique, mais l’absolutisme et, s’appuyant notamment sur l’exemple anglais, préconisent une monarchie tempérée par l’existence de contre-pouvoirs. Même Jean-Jacques Rousseau, partisan de la république directe, estime qu’un tel régime, applicable jadis dans les cités grecques ou aujourd’hui à Genève, est difficilement transposable dans les grands États modernes. Tout au long du XVIIIe siècle, le mot restera d’un usage limité, désignant soit un régime qui n’est pas monarchique mais populaire, soit une organisation quelconque, comme la république des Lettres.

En cet autre 22 septembre, la République de Parties Civiles tenait son Assemblée Générale. On s’y informa (un peu), on vota (beaucoup), on but un coup au nouveau CA (à la folie), et puis on joua (passionnément).

Table 1, dite « Inégaux devant la loi » : Soirée en pente douce pour accueillir Erwan, notre nouveau membre, avec le réconfortant Cascadia, où l’on protège les animaux tout en construisant la nature. Adrianne l’emporte dans un mouchoir de poche avec 82, les autres terminant entre 81 et 76 : Franck, stratégie Ours à fond, Erwan, champion des wapitis, et François, majoritaire sur 3 des 4 territoires mais qui voit échapper la victoire sur une erreur de règle Saumon qui lui coûte 12 PV.

Table 2, dite « En sortir » : cette table joyeuse et vocale réunissait Mickaël, Samuel, Adélie, l’ex-Picsou, Olivier L et Paul à Dig your way out. Ils ont eu plus de facilité à s’en évader que la France à sortir de la monarchie.

Table 3, dite « Longue histoire » : Jérôme, Élie, Olivier B et Nico77 se lancent dans un Marvel champions. L’issue nous en est restée incertaine.

Table 4, dite « Bleu horizon » : à Wingspan, ni Fred ni Olive n’était un bleu, mais on a bien vu un bleu affronter un un joueur en bleu, et il se dit que Olive n’y a vu que du bleu.

Table 5, dite « Délibérations fructueuses » : Nastassia, Marie-Anne, Xel, Benjamin, F-R et Dom se plongent (c’est le cas de le dire) dans « l’affaire Spartacus », un des scénarios de la boite Bureau of Investigation Enquêtes à Arkham & autres contrées. Le jeu est un descendant de Sherlock Holmes Detective Conseil transposé dans l’univers de Lovecraft. Et les règles changent pour cette aventure : plutôt qu’enchaîner les visites en dialoguant entre joueurs, il a fallu passer quelques heures à lire au préalable un volumineux dossier qui doit nous permettre d’identifier une personne parmi 5 prisonniers qui dissimulent leur identité. Le contexte est le village de pêcheurs d’Innsmouth où depuis un bon moment déjà le culte de Dagon s’est développé, non sans quelques conséquences sur l’aspect et l’hygiène corporelle des habitants…

Le travail d’équipe a été excellent, chacun(e) amenant sa contribution en mettant en avant et pesant un détail glané dans les compte-rendus et les photos (chapeau pour le berceau fleuri !). Efficacement et avec un bel ensemble on élimine 3 suspects et il reste à choisir entre les deux restants, sachant que le jeu nous permet de nous rendre à leur lieu de détention pour une ultime et unique rencontre. En nous appuyant sur deux infimes intuitions relevées par Marie-Anne et Nastassia nous finissons après moult palabres par choisir le bon personnage. A la lecture de la solution nous réalisons que nous avons raté une idée sur comment mettre à jour la vérité mais qu’importe, nous célébrons notre contribution à la défaite de Ceux des Profondeurs.

Table 6, dite « Manipulations volontaires » : un Fiesta de los muertos clôt cette soirée, avec son lot habituel de manipulations qui font dévier les indices de leur trajectoire, à l’image de l’enchaînement Sorcier – Vaudou – Poupée – Tissu.

Séance de VENDREDI 25/08/2023 à Servel

Le 25 août 1944 c’est la libération de Paris après une semaine de combats. Ceux-ci ont eu lieu essentiellement en surface, mais c’est en égrénant le nom de stations de métro que nous allons narrer la soirée Parties Civiles qui se tint 79 ans plus tard à bonne distance de la capitale.

Table 1, dite « La Fourche » : Qui veut du classique et du rustique ? « Moi ! » répondent Xel, VHN et Baptiste2 qui sortent derechef Agricola. Pas de draft pour ne pas traîner, en fait la partie a avancé à bon rythme. Baptiste joue en premier et fait main basse sur toutes les ressources qu’il peut capter. Il s’oriente vers l’élevage, utilise ses stocks de bois pour clôturer des pâtures et édifier des étables. C’est aussi le seul à améliorer sa ferme en pierres. Xel joue équilibré entre élevage et culture mais pâtit d’avoir tardé à agrandir sa famille. Dom, privé de ressources, se rabat sur ses cartes : ayant repéré quelques combos il enchaîne les mises en jeu d’Aménagements et de Savoir-Faire et prépositionne argile et repas sur les cartes des tours futurs tout en chipant du bétail qu’il installe dans toutes les pièces de sa bicoque ou rôtit au vol. Bien aidé par ses visites régulières à l’action « Premier Joueur » il est le seul à finir avec 5 fermiers et se lance dans l’élevage dans un rush final. Au décompte ses 17 PV issus des cartes font la différence : il l’emporte avec 55 PV devant Baptiste 37 et Xel 34. Mais, il y a un mais, nous n’avons pas appliqué correctement la règle sur les récoltes, ces scores sont un peu surévalués.

Table 2, dite « La Défense » : Nico77, OlivierB et François-René font un Marvel Champions. Ils pratiquent la défense et l’attaque et prennent le meilleur sur le méchant Rhino en jouant CaptainAmerica, DrStrange et SpiderWoman.

Table 3, dite « Poissonnière » : Arrakis, Gilles et François se plongent dans Underwater Cities. Voici les notes de notre reporter infiltré en eaux troubles.

De Vladimir Suchy, auteur prolifique de League of six à Woodcraft, on n’attendait pas moins, eu égard à son patronyme, qu’une aventure sous les mers. Voici donc Underwater cities, fièrement apporté par Arakis, qui le vend comme un « Terraforming Mars marin ». On voit l’idée, car il s’agit ici de construire son petit chez-soi subaquatique, cités, usines, tunnels qui les relient. Ici, toutes les actions sont basées sur une main de cartes, qui permettent de positionner ses ouvriers (des sous-marins) en fonction de couleurs. L’ensemble paraît complexe mais se révèle vite très abordable. Les interactions se limitent à l’occupation des emplacements, qui peut se révéler tendu, car sinon chacun se concentre sur son plateau personnel,  avec un œil sur les voisins pour les objectifs de fin de partie. Le calcul final voit la victoire d’Arakis avec 106 PV, grâce à ses multiples cités bioclimatiques. Gilles, 100, et François, 83, n’ont pas démérité dans cette table de haute tenue et au long cours.

Table 4, dite « Ecole Militaire » : A Twilight Struggle on retrouve les mêmes dans des rôles inversés (Mickaël bloc de l’Est et Axel Occident) avec le même résultat à mi-partie, une victoire de Mickaël qui s’est jouée au Moyen-Orient.

Table 5, dite « Bourse » : Neox et Stéven inaugurent Disney Lorcana, un jeu de cartes à collectionner (de la famille des Magic etc.) plutôt fait pour jouer à deux. Derrière il y a du lourd, tout le poids marketing et l’attrait des univers Disney et les moyens du gros éditeur Ravensburger. Le genre de jeux qui ponctionne la bourse si on accumule les achats de boosters dans l’espoir d’une carte rare. On gagne en collectant 20 points de Lore que certains personnages peuvent produire. Contrairement aux autres JCC le combat n’est pas au centre du jeu : l’idée est plus de ralentir l’autre joueur, après tout on vise un public large et familial. Selon un critique on a là un mi-chemin entre la complexité de Magic et la rigidité de Pokémon, et les moyens ont été mis pour avoir un jeu de qualité mécaniquement et visuellement. Pour cette première sortie, il y a eu 9 (!) parties de jouées et 8 (!) victoires de Stéven.

Table de fin, dite « Gaîté » : Trois manches de Codenames pour des Rouges (François, Mickaël et VHN) et des Bleus (Xel, Axel, Gilles, F-R) pour une fin de soirée dans la joie. La première est laborieuse avec des indices en 1 ou 2 et une Poule et un Pigeon qui se gênent. Les Bleus révèlent des mots rouges et Dom n’a pas à forcer son  talent pour mener son équipe à la victoire. F-R et François s’avancent pour une seconde manche écourtée par une visite à l’assassin : Satanas a bien envoyé sur Fou et Course mais le dernier mot n’était pas Essence et encore moins Casse. La dernière manche est la plus disputée avec Gilles enchaînant les indices en 3. La victoire se joue sur le « Palette 2 » de Mickaël : les Dupont & Dupond commencent à rechercher des mots en relation avec la peinture puis se raccrochent à Ecran (palette de couleurs…) quand la lumière jaillit : c’est Planche pour l’humble palette en bois des logisticiens. Encore une hésitation (les Liens qui attachent les colis ? mais non c’est en général un film plastique) et ils s’accordent sur Feu qui fournit le bouquet final de la victoire 3-0 des Rouges.

Séance de VENDREDI 04/08/2023 à Servel

Quatre tables de quatre, une soirée au carré.

Table 1, dite « Nord » : Au nord c’était les dragons. On déballe du gros jeu (au sens du cubage) tout neuf  : Darkest Dungeon est inauguré par Axel, F-R, OlivierB et Xof. Du coop d’affrontement où la première aventure se finit par un succès malgré un Olivier laissé en sale état.

Table 2, dite « Est » : Retour de Shogun no Katana après une première tentative il y a quelques mois. Des vétérans à la manoeuvre (Baptiste, Xel, François et Steven). Voici ce qu’un des participants a relaté : incursion dans le Japon antique de Shogun no Katana, un jeu qui traîne une sulfureuse réputation de difficulté, une des clés étant de bien imaginer la forge successive de ses sabres pour une conception fluide et sans blocage. À l’épreuve, nos quatre apprentis réussiront à atteindre la deuxième rangée de sabres, celle qui débloque des artisans supplémentaires, et presque tous à construire le fameux Shogun no katana, celui qui s’élabore avec des composants maison. Au final, grâce notamment à un magnifique sabre final à 32 points, Steven l’emporte d’un souffle sur François, 176 à 167, Xel suivant avec 131 et Baptiste avec 118. Un jeu d’une grande richesse et d’une belle profondeur, une atmosphère fort civile entre nos maîtres de forge furent les ingrédients d’une belle soirée au long cours.

Table 3, dite « Ouest » : Du coop d’affrontement US avec Marvel Champions où Nicolas3, Frank, Fred et Elie affrontent avec succès Klaw, un méchant. On me dit que c’est un peu long à quatre.

Table 4, dite « Sud » : du gros jeu (mais qui a fini le premier et avant minuit) avec un Ark Nova pour Mickaël, Jeff, VHN et Paul (qui découvre). Mickaël, joueur aguerri, dispense quelques conseils bien utiles (par exemple : il est souvent préférable de prendre sur la rivière une carte vraiement utile que d’en piocher 4 au hasard) et se dépêche de développer son plateau. Jeff, séduit par les animaux domestiques « choupinous », les joue à fond pour bénéficier des 3 points d’attrait que chacun apporte à chaque nouveau recrutement. Les autres font plutôt dans les animaux exotiques du sud, si vous voulez attirer des visiteurs il faut un peu dépayser. Dom pose tôt un mécène qui encaisse à chaque entrée en jeu d’un oiseau, il lui rapportera une jolie somme. L’achat d’une volière pour y installer tous ses volatiles le dispense de trop construire et, malgré un timing mal géré, il croise le premier ses deux pistes, déclenchant la fin de partie. Mickaël que le précédent a privé du projet « 4 badges Amérique » met en jeu un cinquième projet personnel qui prive Jeff d’une dernière action profitable. Le score final est contrasté : 17 PV pour Dom, -2 pour Mickaël, -12 pour Jeff et -18 pour Paul.

Séance de VENDREDI 13/08/2021 à Servel

Le funambule Philippe Petit est né un 13 août, en 1949. Esprit libre, touche-à-tout de talent et organisateur méthodique, il s’est fait connaître par ses marches non autorisées entre les tours de Notre-Dame (1971) et celles du World Trade Center (1974) pour ensuite monter des événements uniques comme la fameuse liaison entre le Trocadéro et le premier étage de la tour Eiffel en 1989. Pratiquant aussi la magie, le jonglage et la menuiserie, il est auteur de l’intéressant ouvrage « L’art du pickpocket ».

Table 1, dite « Perte d’équilibre » : OlivierL a convaincu Neox, Xel, F-R et Camille de découvrir Solomon Kane, un jeu coopératif de la famille « Kickstarter, grosse boîte, plein de figurines ». Il est dérivé d’un personnage de Robert Howard, le créateur de Conan, qui parcourt le monde et se bat contre le Mal. Le jeu, très narratif, est construit autour de nombreux scénarios et son système, très souple, permet aux joueurs de se retrouver face à des situations très variées. Ce soir il semble que le récit ait mené à pas mal de combats. Chaque personnage ayant ses forces, ceux qui n’étaient pas très guerriers en ont été réduits à donner leurs dés aux autres bien souvent. Les mines étaient un peu déconfites à la fin de la partie, certains ayant finalement peu participé à l’action.

Table 2, dite « Corde raide, piano volant » : encore une nouveauté avec Marvel Champions, un jeu sous licence comme FFG en fait beaucoup. Là encore c’est coopératif et il s’agit d’affronter un méchant accompagné de sa bande, les gentils état Frank & fils, OlivierB et Mickaël. Chaque personnage utilise un deck de cartes relativement épais, préconstruit avant la partie, qui donne à chacun aptitudes et personnalité. Pour cet essai le boss s’appelait Rhino et était féroce. Le jeune du groupe a bien cru sa dernière heure venue, Olivier a fait le tank et ils ont collectivement fini par l’emporter avec un petit coup de pouce de la chance.

Table 3, dite « Sur le fil » : c’est avec plaisir que nous retrouvons Paul après un certain nombre de mois. Cela tombe bien, Lucas est chaud pour disputer un Innovation en équipe (2×2, bien meilleur qu’un affrontement à 4 qui est excessivement chaotique). Ce sera donc Paul & Dom vs. Lucas & François. Eh bien le plus rouillé des quatre a fait fort bonne figure tout en semblant prendre grand plaisir à chercher les combinaisons favorisant son partenaire et bousculant les adversaires. Dom et François font la course aux points mais c’est le premier qui a tendance à arriver le premier aux seuils d’influence permettant les Dominations. Le tout à un rythme pépère, on était à l’âge 5 qu’aucune Domination n’avait été réalisée. Lucas, comme souvent, développe un tableau pléthorique et remporte d’ailleurs la Domination « 5 couleurs décalées à droite ou en haut ». On retiendra aussi une action d’un Lucas un peu insouciant qui permit à la fois à Dom de chiper une Domination et au ton de monter autour de la table, suivi d’un « Voile » tardif de Dom qui recouvrit, la chance étant de la partie, exactement la carte sur laquelle François comptait pour renverser la situation. Au final, la paire Paul & Dom, protégée par quelques horloges de la toute-puissance lucasienne, conclut sur le score de 6 à 2.

Entretemps était apparu Axel, arrivé directement de son lieu de travail, qui fut convié à rejoindre une table de The Crew (ou pour certains, Die Crew). La configuration a 5 joueurs n’avait jamais été essayée et il s’avère qu’elle complique pas mal les choses, au point que dès les premières missions il a fallu s’y reprendre à plusieurs fois. Parfois dès la distribution des cartes nous nous sommes regardés déconfits sur le thème « est-ce possible de réussir ? » Qu’importe, on passe toujours un bon moment avec cette création simple et originale, grand succès de l’année 2020.

Après le départ de Lucas, un dernier tour de piste pour essayer Oriflamme que la moitié de la table connaissait. Jeu rapide de cartes où chacun part avec la même main mais où la défausse intitiale de 3 cartes sur 10 crée une asymétrie aléatoire. Le mécanisme de pose des cartes au début ou à la fin de la rangée puis d’activation de la rangée est intéressant mais les nombreuses cartes d’attaque reconfigurent rapidement la situation, difficile de planifier une stratégie. Paul se retrouva régulièrement taxé par Dom tandis qu’Axel sut à la fois bluffer et protéger sa carte Complot qui rapporta 6 PV à la fin. Avec 18 points contre 4 au dernier c’est lui qui l’emporte et baisse le rideau sur cette soirée.