Séance de MARDI 19/09/2023 à Servel

Le 19 septembre 1959 fut marqué par un incident bizarre dans la longue histoire de la guerre froide : à l’occasion d’une visite aux Etats-Unis, Nikita Krouchtchev demande à passer une journée à Los Angeles. Il visite les studios de la XXe Century Fox où il rencontre Shirley Mac Laine et Frank Sinatra mais l’ambiance se tend quand à une réception un dirigeant d’Hollywood lance une pique anticommuniste. Et quand on l’informe  que pour des raisons de sécurité il ne peut pas visiter Disneyland il pique une de ses fameuses colères.

Table unique, dite « Ne nous fâchons pas » : Trois joueurs (Xel, Marc, VHN) enchaînent trois jeux : deux tours à Silverstone avec Heat où Dom prend rapidement la tête et ne sera plus inquiété, Marc prenant la seconde place pour sa première expérience. Les trois pilotes ont été raisonnables même si Xel a fait sérieusement chauffer sa mécanique. Cela continue avec que là encore Marc découvre : il est le seul à finir une première manche inhabituelle avec une collection de tuiles un peu valable après quelques enchères hétérodoxes . Les tuiles Râ se succèdent à la seconde manche où Dom manque de finir sans avoir acquis aucune tuile et où Xel creuse l’écart sur les Pharaons. La même Xel utilise une tuile Dieu à bon escient dans la dernière manche pour aller chercher une tuile Artisan (blanche). C’est elle qui l’emporte avec 45 PV devant les deux autres à égalité à 36. Fin de soirée à l’ancienne après le départ de Marc, on sort Innovation : Dom prend rapidement une domination avec Maçonnerie qui lui donne un tableau de cartes avec quasi exclusivement des icônes Chateau. On continue de façon équilibrée jusqu’à 2-2 puis Dom parvient à accumuler assez de points d’influence pour dominer les âges 4 et 5.  Utilisant sa majorité en Pommiers et Couronnes, son opposante détruit systématiquement son influence avec Vaccination puis Moteur à Explosion et égalise à 4-4 en ayant totalement vidé l’influence adverse. Dom parvient à chiper deux cartes de niveau 7 qui, judicieusement décalées, lui donnent la domination Militaire (3 icônes de chaque). Sans se fâcher, Xel joue le tout pour le tout avec la carte 9 Satellites qui en fait donne les moyens à Dom de décaler deux couleurs ce qui lui attribue la domination Culture (5 couleurs décalées à droite ou en haut). Il gagne ainsi 6-4 en ayant fini avec 0 influence !

Séance de VENDREDI 27/01/2023 à Servel

La National Geographic Society fut fondée le 27 janvier 1888. Cette organisation scientifique et éducative non lucrative américaine vise à accroître et diffuser les connaissances géographiques, puis s’étend à l’archéologie, les sciences naturelles, à la promotion de l’environnement, la protection historique et l’étude des cultures et de l’histoire du monde. L’ensemble de ses publications, dont le célèbre magazine à couverture jaune,  touche chaque mois 360 millions de personnes dans le monde.

135 ans plus tard, à Lannion, on se déployait dans toutes les zones géographiques par la magie des jeux de plateau.

Weather MachineTable 1, dite « Dystopie du présent » :  Du gros jeu pour ce vendredi qui prend la forme de Weather Machine, la dernière création de Vital Lacerda (Vinhos, Lisboa, The Gallerist). Avec un thème steampunk-apocalyptique assez artificiel, il s’agit pour Neox, Xel, Fred et Dom de faire de la R&D et fabriquer des machines compliquées pour réparer une météo déréglée (quel Amish a crié « haro sur le technosolutionnisme » au fond de la salle ?). Pour ce faire on va utiliser trois types de ressources (des robots, des engrenages et des bidons de cochonium) dans trois grandes zones du plateau : les projets gouvernementaux, le labo où on teste des solutions et la R&D où on publie des résultats. Tout ceci à travers un placement d’ouvrier assez classique, sauf qu’on ne récupère son meeple qu’au début de son tour et que donc un certain nombre d’emplacements restent occupés (surtout à 4 joueurs) par les autres. Saupoudrez l’ensemble de divers jetons qui permettent de faire des actions bonus et des enchaînements compliqués.

Cette première partie laisse un goût d’inachevé d’une part parce qu’il est difficile de construire une stratégie vu le niveau de complexité et d’intrication des mécanismes, d’autre part parce que certains pans du jeu n’ont jamais été utilisés (ex. construire un prototype après avoir réalisé une percée scientifique). Alors que l’auteur est réputé produire des jeux denses et longs, nous avons observé 12 tours s’écouler et la fin de partie arriver (après minuit quand même) avec l’étrange impression que tout allait trop vite. Le post mortem révéla qu’effectivement une règle avait été mal appliquée (d’ailleurs à l’instant où ces lignes sont écrites il reste deux interprétations concurrentes de la phrase en question) mais qui n’a finalement raccourci la partie que d’un tour car une autre condition de fin de partie se serait déclenchée.

De cette partie oubliable on consignera que Dom l’a emporté par 37 PV devant Neox 31, un Dom qui a beaucoup pesté pour avoir pris un départ désastreux faute d’avoir bien compris les règles (alors même qu’il les a expliquées !). Il est clair que seules des nouvelles sessions pourront révéler la richesse du jeu et faire émerger les combinaisons efficaces. Pour se donner une idée, les statistiques sur BGG indiquent que pour 4 joueurs expérimentés, le gagnant finit en général au delà des 100 PV.

Skymines

Table 2, dite « Des monstres et des hommes » : à cette table de Massive darkness, nous retrouvons François-René et les deux Olivier, pour une partie gagnée, mais « pas facile » selon le récit laconique des protagonistes.

Table 3, dite « Un futur à construire » : Première sortie pour Skymines, petit  cousin de Mombasa, premier gros jeu d’Alexander Pfister, celui qui l’a révélé au grand public (Diamant d’or en 2015, et épuisé en boutiques depuis bien longtemps). Plutôt que de coloniser le continent africain, on y colonise la lune, c’est plus consensuel (quoique) !

Le plateau principal représente la Lune (ou des astéroïdes sur son autre face) et les différentes compagnies qui s’affrontent pour en extraire les ressources. Les joueurs incarnent des investisseurs qui financent ces compagnies, collectent de l’Hélium-3 et réalisent des recherches scientifiques pour gagner le plus de crypcoins possible au terme des sept manches de la partie.

Comme souvent dans ses jeux, Pfister mélange plusieurs mécaniques dans Skymines. Il y a un peu de deckbuilding : les ressources Titane, Minéraux et Carbone permettent d’acquérir de nouvelles cartes au marché en payant leur coût plus celui de leur emplacement, mais le deck se reconstitue selon un mécanisme inédit.  Dépenser votre énergie dans une compagnie vous permet de placer ses succursales sur la Lune, de gagner les bonus des secteurs sur lesquels vous les placez, et même de virer les succursales des autres compagnies. Un mécanisme de majorité permet de récompenser les actionnaires de ces sociétés selon leurs nombres de parts, acquises au cours du jeu à coup de ressources. Et enfin, du développement : sur votre plateau personnel, vous disposez de deux pistes pour gagner des points en fin de partie. La piste d’Hélium-3 progresse lorsque vous utilisez une carte Ingénieur dans votre phase d’actions ou grâce à l’occupation de certains secteurs de la Lune. La piste de recherche nécessite de remplir les demandes indiquées sur les jetons recherche qui la composent en plaçant les cartes correspondantes dans votre zone d’action (avoir 2 Énergies et 2 Minéraux par exemple). Les jetons Recherche s’obtiennent en dépensant des points de science et on avance sur la piste en jouant une carte Chercheur dans la zone d’action.

Samuel, possesseur du jeu, fit merveille avec une stratégie efficace sur tous les plans, et l’emporte avec 92. Suivent Evan, 75, Olive, 66, et François, 50, qui joua de malchance, pénalisé par un sous-investissement sur la compagnie la mieux développée et surtout butant d’un rien sur deux seuils sur les pistes qui lui auraient octroyé 15 PV de plus. Un excellent opus, d’une grande richesse, et à la courbe d’apprentissage plutôt douce pour un jeu de ce calibre.

Table 4, dite « Une histoire à refaire » : à Twilight struggle, les Américains (Tristan) défont les Russes (Mickaël) dans un remake de vendredi dernier, et pour un résultat probablement identique, même si l’issue du combat n’était point connue alors que le carrosse du chroniqueur s’avançait.

Table 5, dite « Sous la terre comme au ciel » : le grand retour de se confirme, et, dans cet univers peuplé de divinités égyptiennes, c’est Gilles qui survole la partie avec 42, devant Marie-Anne, 35, Baptiste, 27, Thomas, 18, et Franck, 15. Les mêmes, rejoints par Jakez, enchaînent sur un Sub Terra qui se solde par une défaite suite à une erreur fatale de Frank, garde du corps qui ne remplit pas son office.

Séance de MARDI 17/01/2023 à Servel

couronnement d'un papeLe 17 janvier 1377, cédant aux prières de Sainte Catherine de Sienne, faisant fi des lamentations de son entourage attaché au Palais des Papes et à son luxe, le pape Grégoire XI, dernier pape français, met fin à la captivité d’Avignon et réinstalle le Saint-Siège à Rome. La monarchie capétienne, affaiblie par la guerre de Cent Ans, n’est plus assez forte pour retenir le pape. Mais, à sa mort, le 27 mars 1378, le peuple romain impose l’élection d’un pape indigne, déséquilibré et violent, Urbain VI, qui cherche à imposer au Collège une vie conforme à l’idéal évangélique, demandant aux cardinaux de renoncer à leurs pensions et d’investir dans la restauration de l’Église. Deux conceptions de l’Église, du fonctionnement de ses institutions, de sa fiscalité et du rôle de ses princes — l’une avignonnaise, l’autre romaine — s’opposent. Les cardinaux, en majorité français, habitués aux fastes et aux intrigues de couloirs grâce auxquelles ils ont pu accéder à leurs charges si rémunératrices, voient d’un très mauvais œil ce pape moralisateur et intransigeant qui violente les cardinaux qui s’opposent à lui, jusqu’à les dépouiller et les faire exécuter en place publique. Treize cardinaux, pour la plupart français, se réuniront en septembre 1378 à Anagni, sous la protection de troupes gasconnes et navarraises, annulant l’élection d’Urbain VI et conférant la tiare au cardinal Robert de Genève. Clément VII, faute de pouvoir faire autrement, regagnera Avignon. C’est le début du Grand Schisme d’Occident, qui divisera pendant quarante ans l’Europe chrétienne en deux courants, entre papes et antipapes, Rome et Avignon, le tout sur fond de perte d’influence de l’église face à la noblesse et la bourgeoisie et de laïcité rampante des esprits.

Quelques années plus tard, un schisme était en gestation à l’occident de Lannion, lors d’une paisible soirée de jeux. Dans l’attente de Marie-Anne, cinq joueurs avaient constitué une table de Râ et quatre une table des voyages de Maroc Polo. Deux tables complètes donc. Laquelle allait se séparer pour accueillir notre nouvelle joueuse ? A ce suspense intense comme un carré de chocolat noir, il fut mit fin par l’intéressée qui choisit, pour un temps, d’assister en spectatrice, à la deuxième. Le schisme occidental de Lannion fit donc long feu.

Table 1, dite « Un Dieu en partage » : fut choisi comme un jeu du mardi par une table de joueurs sages comme des images, c’est à peine si on entendait quelques invocations poussives du divin à l’approche de la fin de la piste qui scande ses apparitions. Se partageant presque ses faveurs, Matthieu, grâce à un tableau puissant et équilibré, l’emporte avec 40 devant Jakez, 38, roi des Pharaons et du Nil. François (23), moyen partout, occupe le ventre mou d’un classement dont Benjamin (13) et Evan (10) sondent les profondeurs, faute d’avoir su utiliser leurs jetons à temps.

Les Voyages de Marco PoloTable 2, dite « Vers l’Orient compliqué » : Les voyages de Marco Polo, table au long de cours de joueurs motivés par le thème au point d’avoir réservé leur strapontin sur la toile, voit une courte victoire de Neox (57), vainqueur à coup d’idées simples, qui devance Xel (53), Marc (49), et Anastasia (37).

Table 3, dite « Papes vs. antipapes » : De l’Egypte antique, la table 1 bifurque vers la Grèce d’Akropolis, et accueille donc Marie-Anne à ce jeu très astucieux, où il s’agit de composer un village en forme de puzzle de différents types de tuiles, qui rapportent des points selon leur nombre, leurs règles de pose, et, surtout, la présence de multiplicateurs et de tuiles en étage. S’y affrontèrent urbanistes et clémentistes. Dans la première catégorie, on rangera sans hésitation aucune les intransigeants Mathieu, vainqueur avec 111 dont un hallucinant 66 sur les guerriers et deux zéros, et Benjamin (88, dont 58 sur les habitations, et également deux zéros). Partisans du confort coupable d’une feuille de score plus équilibrée et sans aucun zéro, François (98) et Marie-Anne (86) apprirent à leurs dépends que patience et longueur de temps font parfois moins que force et que rage.

Table 4, dite « Vers la réforme » : le grand schisme d’Occident dérive toujours plus vers l’Orient avec cette table finale de Sushi go qui réunit les protagonistes du voyage de la table 2. Xel et Anastasia – en parfaite égalité avec 58, y détrônent Neox 56, et où Marc restera non noté dans nos grimoires, faute d’un scribe attentif. Portant deux joueuses en tête, cette table clôt idéalement la parenthèse du schisme non avenu de Lannion, annonçant la réforme et l’émancipation à venir des femmes.

Séance de VENDREDI 16/12/2022 à Servel

Il n’est pas rare que la terre tremble le 16 décembre, par exemple en 1575 au Chili, en 1811 au Missouri (USA) et en 1920 au Gansu (Chine). A cette même date en 2022, la terre du Trégor était gelée mais immobile. Faute d’événements tectoniques à l’extérieur, on se réfugia à l’intérieur (où il régnait 19°C, pas plus M’sieur le maire).

Table 1, dite « Champ de ruines » : Retour hivernal de Sherlock Holmes Detective Conseil avec l’enquête « La vallée de la rivière pourpre » de la boîte Les francs-tireurs de Baker Street. On retrouve la fine équipe qui fit les grandes heures des années 2016 et 2019 avec F-R, François, Thomas, VHN, Frank et Fred. Après avoir commencé par analyser un journal qui n’était pas le bon, on peut dire que globalement les pièces du puzzle furent identifiées mais qu’ils ne parvinrent pas à les assembler en une image cohérente. En particulier un contresens sur le rôle d’un des protagonistes les maintint loin de la vérité. Le score final de 45-30=15 reflète bien à la fois nos visites superflues et notre incapacité à répondre à la plupart des questions.

Table 2, dite « Mécanique du solide » : Nous ne savons rien sur le jeu Galileo descendu par la cheminée la semaine dernière. A peine qui y a joué : Mickaël, BenjaminG, Matthieu, OlivierB? Encore moins ce qui s’y est passé et qui a gagné. En revanche nous avons quelques souvenirs des contributions de Galilée à l’astronomie, l’instrumentation scientifique (la lunette) et la cinématique.

Table 3, dite « Désastres » : Il fallait trouver un jeu à cinq et comme certains mardis récents le choix de Xel, Marie-Anne, Baptiste2, Tristan, Xof s’est porté sur . Un jeu où il faut faire attention aux tuiles « désastres » qui garnissent parfois les lots mis aux enchères. Bizarrement, la salle n’a pas résonné du cri habituel invoquant le dieu solaire. Néanmoins Xel (46 PV) a pris le meilleur sur Tristan (44), Xof (30), Baptiste (21) et M-A (18) Ensuite c’est au tour de Pandémie Contagion d’atterir sur la table et l’ordre change : Baptiste 50, Xof 43, M-A 39, Xel 35 et Tristan 31.

En fin de soirée, les restants des tables 1 et 3 ont découvert Scout, un petit jeu de cartes japonais et malin. Mais une fois encore, des informations essentielles nous manquent pour en faire un compte-rendu circonstancié.

Séance de MARDI 06/12/2022 à Servel

En ce 6 décembre à Lannion, la journée météo commença par du soleil, masqué à la mi-journée par de la brume, et se termina par quelques gouttes de pluie voire de neige fondue. Les températures allèrent de 0,9°C à 6,7°C et le soleil se coucha à 17h14.

Table 1, dite « Brume et soleil » : Cinq joueurs (Neox, Evan, MatthieuG, Thomas et VHN) s’attablent autour de deux boîtes de jeu à cinq. Isle of Skye tout d’abord : Thomas traîne à l’arrière de la piste de score mais fait un bond de géant (dont 15 PV pour trois triplets ferme/broch/phare) à la cinquième et dernière manche. Avec 67 PV il coiffe Dom (65) qui manquait de fonds pour acheter ses tuiles, Matthieu (58), Neox (53) et Evan (39). Il n’est pas tard, on ouvre donc la boite de . Comme toujours, le hasard de la pioche des tuiles conduit à des manches aux physionomies variées. Dans la première, les tuiles Râ tardent à sortir et on voit passer nombre de crues et de désastres. La seconde file à vitesse accélérée, la plupart des joueurs n’ont pas le temps de remporter trois enchères. Dans la dernière, seul Neox parvient à pêcher une crue, tant mieux pour ses 8 tuiles Nil. Dom et Evan ont tous deux 10 points pour 7 monuments différents mais Evan perd régulièrement 5 points faute d’artisan à la fin de la manche. Au final, Dom l’emporte avec 43 PV devant Neox 39, Thomas 35, Matthieu 27 et Evan 25.

Séance de VENDREDI 20/05/2022 à Servel

Le 20 mai 1570 est publié à Anvers le Theatrum Orbis Terrarum, un ensemble de 53 cartes considéré comme le premier atlas et emblématique d’une tradition d’excellence cartographique dans les Pays-Bas.  452 ans plus tard, zoomons sur une ville cotière d’une péninsule au nord ouest de l’Europe continentale.

Table 1, dite « Errance » : après quelques flottements de règles la fois précédente, on rejoue à Nemesis. « On » c’est Xel, Neox, OlivierL, François-René et Mickaël. A ce jeu pas tout à fait coopératif, les vétérans retrouvent leurs réflexes. Par exemple F-R qui occit Xel (qui devient une alien) et s’enfuit ensuite dans une capsule de survie. C’est le seul à avoir rempli son objectif, il gagne donc la partie. Xel nantie de son nouve-u look parcourt les couloirs du vaisseau spatial et dézingue Mickaël et Olivier. Quant à Nicolas, il s’endort dans un pod hibernatoire sans avoir atteint son but. Dans l’espace on ne vous entend pas ronfler.

Table 2, dite « Carte d’état-major » : autre adaptation ludique d’une œuvre majeure, Dune Imperium réunit Fred, Thomas, Samuel et Tristan. Fred pense avoir partie gagnée en atteignant 10 points, ce qui déclenche le dernier tour. C’était sous-estimer le général en chef Tristan qui avec ses dernières actions marque des points et en retire à Fred. Il finit à 14 PV (au delà de la piste de score !) et triomphe.

Table 3, dite « Un fleuve et une mer » : après quelques palabres, Olive, Frank, PaulJr, Vincent2 et VHN se lancent dans un . Plusieurs découvrent ce classique des jeux d’enchère de l’intemporel Rainer Knizia, sis en Egypte. Après une manche, les subtilités de timing et de valorisation des lots sont entrées dans les têtes. Frank cumule les tuiles Nil et parvient toujours à récupérer une Crue qui les transforme en points de victoire. Le fleuve sacré lui donnera plus de 20 PV sur son total de 37. Les autres sont très groupés, Vincent 35 (trop gourmand dans la seconde manche, le Râ de trop !) Paul 34 Dom 32 et Olive 29 (quasiment tous marqués dans la dernière manche qu’il conclut, dernier joueur en lice, avec un magnifique assortiment de tuiles).

En deuxième mi-temps, Olive, Vincent et VHN remettent le couvert avec Kogge. Vincent découvre ce jeu original et retors avec ses cartes multi-usages, ses actions imbriquées et ses coups habilement planifiés. Ayant bien écouté les conseils, il sillonne la Baltique et met rapidement la main sur un jeton bonus (celui du trader, échange de ressources au taux de 3:1). C’est aussi le seul qui, sans pitié, lance un raid sur les cales de la cogue d’Olive (OK, avec 12 cubes c’était tentant mais les deux autres se sont contentés de piller les entrepôts des villes). L’enchère qu’il remporte face à Dom (deux « 8 » contre deux « 4 ») scelle son avance puisqu’il coupe le varech sous les pieds du malheureux narrateur en construisant sous son nez un entrepôt à Stockholm. En fin de partie, Dom et Olive achètent leur second jeton Raid, il y a du règlement de comptes dans l’air. Mais c’est trop tard, Vincent s’est fait oublier en se plaçant dernier dans l’ordre du tour, on n’a pas vu (alors qu’Olive avait les moyens de le piller) qu’il peut rejoindre l’échevin à Åbo et y obtenir le 5e point de développement qui lui donne une victoire immédiate devant Dom 4 et Olive 2.

Séance de MARDI 12/04/2022 à Servel

Le 12 avril 1928, un Junkers W33 allemand avec 3 hommes à bord réussit la première traversée de l’Atlantique dans le sens Est-Ouest, partant d’Irlande et se posant à l’extrémité du Canada, pris par le temps et égarés dans leur tentative d’atteindre New York. On parle souvent de la traversée aérienne entre New-York et Paris de Lindbergh en mai 1927. En fait ce n’était pas la première, deux anglais avaient dès juin 1919 relié le Newfoundland canadien à l’Irlande dans un bombardier modifié, un voyage bien plus court et bien moins médiatisé que celui de Lindbergh.

Table 1, dite « Pris par le temps » : en cette période de carême, trois joueurs (Neox, Xel, F-R) s’adonnent à un régime hyperprotéiné en chassant de l’humain à The Hunger. La destinée des trois vampires a été assez différencée : Nicolas rentre repu au château avant l’aube en affichant un sourire carnassier. Il quittera ensuite les lieux, probablement pour aller digérer tranquillement. Xel parviendra de justesse à retourner, non sans avoir subi quelques rayons de soleil dardés par l’aube naissante. François-René a été le vampire d’entre eux, on retrouva sa dépouille au petit matin sur les chemins poussiéreux.

Table 2, dite « Voyages » : excursion en Egypte pour François, Olive, Christophe et VHN qui essayent de se concilier les faveurs du Dieu-Soleil Râ, un jeu qui sort régulièrement depuis son acquisition à Noël. La première manche d’enchères est étonnamment courte, très peu de tuiles achetées vu qu’Olive a accéléré le rythme en ne piochant quasiment que des tuiles Râ. Cela fait les affaires de Dom, le seul à avoir échappé à la pénalité de -5 PV en récupérant une tuile blanche avec un Dieu. A la deuxième manche les axes se dessinent : Dom cherche à dominer sur les Pharaons, Xof mise sur le Nil tandis que François et Olive préparent la fin de partie en accumulant les Monuments. Dans le dernière, Xof et Dom acquièrent rapidement leurs 3 lots de tuiles, laissant Olive et François s’expliquer tandis que les tuiles Désastre finissent par sortir. Le dernier reste seul en lice mais tente sa chance une fois de trop à la recherche du 7e Monument qui vaut 10 PV, un dernier Râ mettant fin immédiatement à la partie. A égalité avec 4 Pharaons, Olive, François et Xof encaissent à leur grand dépit la pénalité de -2 PV. Au final c’est le bruyant Dom qui l’emporte avec 42 PV devant Xof (27) et François & Olive (25).

Les mêmes, pas pressés de se coucher, disputent ensuite un paisible Tokaido. Christophe la joue fine, il arrive à se positionner sur de multiples bonus à égalité et l’emporte d’une courte tête.

Table 3, dite « Nouvelle tentative » : la paire familiale JiBee-Lucie affronte Vincent en mode « décontracté-vacances » et Tristan en mode « marchand de sable » à Dune Imperium, un revenez-y pour J-B qui y avait joué récemment. Gratifiant la table de ses maximes relatives au deck-building et affirmant modestement avoir été aidé par le marché de cartes initial, l’impérial Tristan s’impose avec une stratégie comme toujours solide. On retiendra aussi que Lucie a battu son géniteur, cet âge est impitoyable.

Table 4, dite « Egarements » : les restants des tables 1 et 2 finissent la soirée avec un Just One, toujours un bon moment. Le score collectif respectable est de 10 réussites sur 13. Xof est victime d’une double élimination d’indices (Malle et Carlos) et avec Ecoliers comme seul indice ne peut trouver Cantine. Quant à François, c’est la largeur du champ sémantique proposé qui l’égare : face à Cogolin, Clé, Tabac, Ecume et F***ation il échoue, nom d’une pipe ! A noter l’habile recyclage d’indice de Xel qui repropose Carlos pour Météo.

Séance de VENDREDI 18/03/2022 à Servel

Les Beaux Jours de la Commune', 1871. Cartoon from a series on the subject of the Paris Commune of..., Stock Photo, Picture And Rights Managed Image. Pic. HEZ-1153984 | agefotostockLe 18 mars 1871, une émeute éclate à Paris, sur la butte Montmartre. Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, renonce à la réprimer et s’enfuit à Versailles avec tous les corps constitués. C’est l’amorce de la « Commune ». Maîtres malgré eux de la capitale, les révolutionnaires et militants socialistes et ouvriers vont offrir à la bourgeoisie républicaine l’occasion de se débarrasser une fois pour toutes de la « question sociale ». Il en coûtera 20 000 victimes.

151 ans plus tard, à Lannion, une soirée ludique réunissait les peuples de toutes origines.

Table 1, dite « Le charme discret de la bourgeoisie » : Le retour de Thomas augmente les probabilités de jouer à Brass : Birmingham : Xel et François ne laissent pas passer l’occasion d’une soirée bourgeoise, rejoints par Nicolas III, qui découvre cet opus de Martin Wallace, avec les fameuses bières, « qui volent quand on les possèdent, qui prennent la route si on les prend aux autres ». François fait la course en tête, avec beaucoup de coups opportunistes sur les mines et les aciéries, qui augmentent son pécule au point qu’il n’emprunte pour la première fois qu’au dernier tour de l’ère des canaux. Mais, tapi dans l’ombre, Thomas enchaîne les développements, et les emprunts. Perte de temps ? Que nenni, cette stratégie lui vaudra de construire uniquement des bâtiments de niveau II, et donc d’en doubler les points, avantage qui se révèlera décisif. Xel oublie sa martingale habituelle sur les canaux, mais se rattrape en construisant une ribambelle de rails juteux, mettant à profit la maîtrise du timing que lui octroie une stratégie peu dépensière. C’est là que François cèdera son avance, arrivant souvent avec un temps de retard. Nicolas III apprendra à ses dépends qu’il est dangereux d’offrir une ressource en deuxième action, se faisant voler une bière qui le handicapera sur ses ventes. Au final d’une partie haletante, c’est donc bien Thomas qui s’impose (164, beau score à quatre), suivi de Xel (155), François (146), alors que Nicolas II (111) ferme la marche avec un score plus qu’honorable pour une première.

Table 2, dite « Rouge et blanche »  : Nouvelle partie d’Iki avec l’inévitable Mickaël qui s’entoure de Dom et PaulJr. Les deux ont juste une partie derrière eux, mais cette fois on va tirer les leçons de l’initiation. Ne pas oublier de récupérer des artisans de couleurs variées et faire attention aux bonus de fin de partie des bâtiments, on n’a pas oublié le joli coup de Christophe il y a deux semaines. Et justement Paul a noté le bâtiment qui donne des points en fonction des sandales accumulées. Mickaël semble garder ses options ouvertes en mettant 2 Bois de côté au cas où tandis que Dom prend soin de ne pas se laisser surprendre par le feu et le riz. Il s’oriente vers les poissons, mais n’en collecte que 3 sur les 4 possibles, voilà 5 PV qui feront cruellement défaut. Mickaël combotte savamment avec les blagues à tabac tandis que les incendies ne font que des dégâts limités. En fin de partie, aucun artisan producteur de bois n’entre en jeu, ruinant les possibilités d’achat de bâtiments. Mickaël et Paul trouvent un moyen de convertir en points de victoire leur stock de sandales et de bois. Malgré l’absence de bâtiments, les scores se tiennent bien : 114 PV pour Mickaël, 112 pour Dom et 59 pour Paul qui admet avoir trop négligé le recrutement de personnages.

Les mêmes rejoints par Yannick se lancent dans un Flamme Rouge sur le parcours de la Classicissima. Une étape technique avec une grosse montée initiale puis de petites côtes qui empêchent les sprinters de placer leurs accélérations et réduisent les possibilités d’aspiration. Après une cassure initiale, le peloton se reforme puis lâche les deux coureurs bleus de Yannick. Le rouleur vert de Dom fait la course en tête en, accumulant les cartes Fatigue. Il est rejoint par le rouleur noir de Mickaël dans la seconde moitié. Mais c’est le sprinter rouge de Paul qui, après la dernière difficulté, jaillit en enchaînant deux cartes 9 et remporte une victoire imparable. Le rouleur noir finit second, le rouleur rouge complétant le podium.

Table 3, dite « Ils rêvaient d’un autre monde » : à Terraforming Mars, Olivier L s’impose aux dépends d’Olivier B, et de Samuel, défait, mais qui a trouvé la soirée fort sympathique. Dans le jeu, il n’y a pas que le point d’arrivée, l’expérience vaut aussi par le voyage.

Table 4, dite « Un communard sinon rien » : comme de juste, la campagne de Seigneur des anneaux se poursuit entre Steven, F.-R., Neox et Baptiste, qui se retrouvent comme au bistrot.

Table 5, dite « Huit pieds sous terre » : Petite partie de entre amis pour Vincent (27), Shiqi (28), Cédric (37), et Xof (53), qui a été monumental, dans tous les sens du terme.

Table 6, dite « La mort vous va si bien » : Une partie de Codenames termine cette soirée, qui vit, dit-on, de nombreux assassins sortir du chapeau à la faveur d’indices hasardeux, comme  » Guerre » quand l’assassin est Mars ! On termine sur une pirouette de François qui associe Égypte et Avocat  sur un Israël 2 (Avocat ayant été aussi employé en début de partie mais dans un autre sens, à propos d’un premier ministre en délicatesse avec la justice.

Séance de VENDREDI 11/03/2022 à Servel

1991 Drawing - Gorbachev, 1991 by Edmund ValtmanLe 11 mars 1985, cinq heures seulement après l’annonce de la mort de Constantin Tchernenko (73 ans), Mikhaïl Gorbatchev (54 ans) lui succède à la tête de l’Union soviétique. L’arrivée de ce réformateur jeune au Secrétariat général, après une succession de vieillards valétudinaires (Brejnev, Andropov, Tchernenko), cause la surprise. Elle s’accompagne d’une vaste tentative de modernisation de l’économie et des institutions. Les mots « perestroika » (restructuration) et « glasnost » (transparence) résonnent dans le monde entier. L’opinion publique occidentale, séduite, est prise de « gorbymania ».

Mais il est tard pour une réforme en douceur du communisme. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl (26 avril 1986), le défi d’un Cessna sur la Place Rouge et l’embourbement de l’Armée rouge en Afghanistan révèlent les failles du régime. Quand surviennent les premières révoltes, Gorbatchev s’abstient, sauf exception (Vilnius), de faire tirer la troupe. Tout s’accélère en 1989. Début mai, les dirigeants hongrois annoncent leur intention d’ouvrir leur frontière avec l’Autriche. Des milliers d’Allemands de l’Est se précipitent pour profiter de l’aubaine et passer à l’Ouest. Le 9 novembre, des premiers coups de pioche sont donnés au Mur qui coupe Berlin en deux. Les gardes demeurent l’arme au pied. La liesse est générale en Europe. Des deux côtés de l’ex-rideau de fer hérité de la guerre froide, on se prend à rêver d’une Maison commune européenne, de l’Atlantique à l’Oural.

Confronté aux rébellions des vassaux de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev assure les dirigeants occidentaux qu’il n’utilisera pas la force pour les réprimer. En contrepartie, ils lui promettent de ne jamais étendre l’alliance de l’OTAN vers l’Europe centrale, ce qui pourrait être perçu comme une provocation en URSS. À vrai dire, ils ne feront aucun cas de cette promesse, jusqu’à proposer à la lointaine Géorgie d’entrer dans l’alliance militaire en 2008. Gorbatchev éprouve une ultime désillusion quand, déstabilisé par la crise économique, il se rend auprès des dirigeants occidentaux réunis à Londres en juillet 1991 et sollicite le soutien financier qui pourrait encore lui sauver la mise. Mais le G7, trop heureux d’abaisser définitivement l’URSS, lui oppose une fin de non-recevoir. Le 19 août, pendant que Gorbatchev prend du repos en Crimée, un quarteron de hiérarques commet un coup d’État au Kremlin. Il échoue au bout de trois jours grâce à l’audace d’un nouveau-venu, Boris Eltsine (60 ans), président du Parlement de Russie. C’est la fin d’une histoire, qui débouchera, 8 ans plus tard, sur l’avènement de Vladimir Poutine, un homme du FSB aux liaisons dangereuses, comme la suite le montrera.

37 ans plus tard, à Lannion, de l’Égypte à l’espace, utopies et dystopies avaient la part belle.

Table 1, dite « Négociations vaines » : Olivier L apporte un Super Fantasy Bowl avec 4 des figurines peintes de sa main, une vraie prouesse pour cet artiste dans l’âme, d’autant qu’il a pris soin d’en laisser 2 vierges de tout ornement, le contraste n’en est que plus saisissant. Nous sommes dans un jeu d’arène, pas de négociations ici : on se déplace, on tir, et on inflige des dégats. Simple, basique ? Pas tant que ça, car il existe aussi des cartes-objectif, qui permettent aussi de gagner de précieux points, et qui changent sensiblement la stratégie. Olivier L fait équipe avec Mickaël, et joue en premier. En face, François enchaîne, équipier avec Olivier B, qui ne tarde pas à protester contre cet ordonnancement qui le met, selon lui, en position défensive. En vrai, il ne s’interdit pas de riposter, et la partie d’équilibre, jusqu’à 6-6 dans les derniers instants (victoire à 7). C’est le duo Olivier – Mickaël qui finit par l’emporter, d’un cheveu, leurs adversaires ayant manqué d’avoir la bonne carte au bon moment.

Table 2, dite « Triomphe de la justice »  : Fred déballe d’un air gourmand sa boîte d’Everdell en s’entourant d’Adélie, NicolasH et Dom, seul ce dernier ayant disputé une partie (contre un Paul passé maître des combos et du tempo de ce jeu). Après un faux départ dû à une erreur de règles, c’est parti pour 4 saisons de conversion de ressources en constructions & créatures de la forêt. Fred et Nicolas suivent une stratégie proche, commençant par des bâtiments de production puis bifurquant vers des bâtiments de prestige riches en points. Dom vise les événements et en collecte 4 sur toute la partie, et voit une épouse inespérée lui tomber du ciel au tout dernier instant. On retiendra que Fred a utilisé magistralement la combo Palais de Justice/Juge pour construire toujours plus. Il a aussi habilement utilisé le Fou que Dom lui a mis entre les pattes (probablement trop tôt, -2 PV et le blocage d’un des 15 emplacements de son tableau de cartes) pour grappiller encore des points. Avec 52 PV, il finit à égalité de points avec NicolasH, mais l’emporte car il a 1 événement de plus. Dom est juste derrière avec 50 PV, Adélie fermant la table de score.

Table 3, dite « Reconstruction » : à Terraforming Mars, Yannick, Nicolas II, Adriane et Gilles ont creusé jusqu’au bout de la nuit.

Table 4, dite « Comité central » : avec la régularité de la réunion d’un comité central, la campagne de Seigneur des anneaux se poursuit entre Steven, F.-R., Neox et Baptiste. Le résultat de ce soir fut globalement positif.

Table 5, dite « Souterraine  » : Petite partie de entre amis pour Samuel, Thomas et Xel, qui l’emporte. On enchaîne ensuite sur Die Crew II.

Table 6, dite « Liaisons dangereuses » : Une partie de Codenames termine cette soirée : le rituel est de retour. Reste à se bien comprendre, ce qui n’est pas toujours facile avec les nouveaux venus. Un joli Cône 3 (Pic, Glace, Iris) a été entrevu, mais l’iris a été délaissé, à raison car il n’était pas du trio. Un Scie 3 a produit son effet (Coupure, Arbre, Fer), mais le Ski 2 (Pied, Neige) est resté incompris devant le tentant Club, tout comme le Laurent Cantet 2 final lancé par François (Film, Pion). Au final les bleus gagnent 2-1, et Dom 3-0, ayant été transféré en fin de match.

Séance de MARDI 11/01/2022 à Servel

Le 11 janvier 1923, 60 000 soldats français et belges pénètrent dans le bassin de la Ruhr. Ces troupes, qui occupaient la Rhénanie allemande depuis la fin de la Grande Guerre, agissent sur ordre du président du Conseil français Raymond Poincaré, et inaugurent ce qui restera, pour les Allemands, l’année inhumaine.

La République allemande, en proie à de graves difficultés, avait réclamé l’année précédente un moratoire dans le paiement des réparations de guerre prévues au traité de Versailles, au total 269 milliards de marks-or, soit plus qu’une année du produit intérieur brut. De leur côté, Britanniques et Américains avaient demandé à la France de régler ses dettes de guerre à leur égard ! Poincaré subordonne alors le remboursement des dettes de guerre de la France au versement des réparations et, comme l’Allemagne renâcle, il décide d’occuper la Ruhr, sa principale région industrielle.

A Mysterious Lone Comic Strip in the Fliegende Blätter | Germans Make Comics, Too!Le chancelier allemand Wilhelm Cuno proteste et appelle ses concitoyens à la « résistance passive » face à l’occupation. Il s’ensuit un très brutal effondrement de la valeur du mark allemand, au point qu’il faut à l’automne 1923 plusieurs dizaines de milliards de marks pour s’offrir simplement une baguette de pain ! Cette hyperinflation ruine les rentiers et tous les bénéficiaires de revenus fixes.

Elle fait aussi le lit des mouvements révolutionnaires et antiparlementaires comme le parti communiste et le jeune parti nazi de Hitler. Le 20 novembre 1923, le nouveau commissaire à la Monnaie du gouvernement stabilise la monnaie en remplaçant le mark par le Rentenmark sur la base d’un pour 1000 milliards !

Le 9 novembre, à Munich, Hitler monte sur l’estrade d’une brasserie où des dignitaires tiennent réunion devant les bourgeois locaux. Revolver au poing, il entraîne les dirigeants bavarois dans une arrière-salle et leur intime l’ordre de lui céder le pouvoir. Ce «putsch de la Brasserie» débouche sur un fiasco complet. Le chef de la bande est arrêté. Au terme d’un procès orageux au cours duquel il va faire étalage de son talent de propagandiste, il est condamné le 1er avril 1924 à cinq ans de prison. Il ne va en effectuer que neuf mois, en sortant le 20 décembre avec un épais manuscrit qu’il a eu le loisir de dicter en prison à son fidèle Rudolf Hess. Il y annonce son projet politique pour l’Allemagne : Mein Kampf (Mon combat). On le voit, 1923 a été une année particulièrement inhumaine.

99 années plus tard, quelques troupes de Parties Civiles investissaient une maison de quartier à Lannion. Ils y tinrent une soirée particulièrement humaine.

Table 1, dite « Des hommes et des Dieux » : à cette table on s’encanaille à , ce jeu d’enchères aux rebondissements imprévisibles dictées par les caprices du Dieu soleil. Au terme d’une stratégie brillamment exécutée, François (46) éparpille la concurrence, momifiant Dom (28), Neox (26), et Xel (23). Et ce n’est pas l’inévitable erreur de règle (mineure et au dernier tour) qui y changera quelque chose…

Table 2, dite « Trésor de guerre » : Félix et Lucas se retrouvent et se disputent un royaume, à défaut du monde, entamant un It’s a wonderful kingdom – qui n’est autre que la version à 2 de son presque homonyme It’s a wonderful world. Au terme de paris particulièrement bien menés qui firent sa fortune, Lucas éparpille son adversaire façon puzzle, 92 à 33.