Séance de VENDREDI 15/09/2023 à Servel

Comme dans un cinéma d’art et d’essai, la salle de quartier permet de programmer tout un festival d’automne dans une seule salle.

Table 1, dite « Un héros très discret » : Fidèle au poste, la bande des Gloomhaveneurs (version Jaws of the Lion). Encore une victoire dans le scénario de la soirée, avec un Jérôme tout particulièrement remarqué. On les a ensuite vus jouer à Vermines.

Table 2, dite « Ocean’s eleven » : Un trio de choc -Adriane, François et Thomas- fait un fric-frac nocturne dans Burgle Bros. Le crime a payé, ils ressortent tous avec un butin divers qui inclut une tiare ?, des patins à roulettes ??, je connais un receleur qui va faire le museau. Passage sur l’élan en mode compétitif pour disputer un In Flanders Field : François consomme son dernier fantassin dans un assaut final et l’emporte au champ d’honneur.

Table 3, dite « Le livre de la jungle » : Tristan, Mickaël et Nico77 se lancent dans un Ark Nova. Tristan est le seul à croiser les deux pistes de score et applique avec succès la méthode Xel® : je chougne, je me fais oublier, je fais quelque choix stratégiques bien pensés (par exemple tout miser sur les singes et leur fournir des rochers sur lesquels grimper) et je gagne à la fin. La routine, quoi.

Table 4, dite « Le triporteur » : Cette table de quatre (Neox, Olive, Xel, Dom) présente la particularité d’être venue en moyenne sur trois roues. On fête la fin de l’été avec le retour d’Olive qui sort de son sac à malices le premier opus de la troisième triologie (vous suivez ?) de Shem Phillips : Voyageurs du Tigre du Sud. Pas mal de règles à assimiler mais ensuite cela tourne plutôt bien. Chacun développe son tableau de cartes en tentant de garder en tête les différentes voies de scoring et en utilisant au mieux des dés utilisés comme ouvriers sur son plateau individuel. En plus, un peu comme à Narak, on fait la course sur le plateau central qui permet plusieurs itinéraires mais où chaque progression d’une case nécessite de remplir un prérequis, il faut pas mal planifier. Chacun maîtrise en partie son rythme de jeu en choisissant quand utiliser l’action qui rafraîchit son pool de dés. Pour cette sortie de découverte, Dom croit malin de précipiter la fin de la partie (sans avoir pris le temps d’optimiser son propre score mais en espérant prendre les autres de vitesse). Succès sur le second point : tout le monde s’écrie que ce n’est pas comme ça qu’on joue et Olive prédit des scores faméliques. Echec sur le premier point : Olive a mieux optimisé la composition de ses cartes de paysage et surtout a privé dans sa dernière action Dom du bonus sur les comètes. Il remporte la partie avec 37 PV devant Dom 36, Xel 29 et Neox 26.

Table 5, dite « Voyage au centre de la terre » : Les quatre restants s’enfoncent dans les profondeurs de Sub Terra, peut-être pour échapper aux averses qui s’abattent.

Séance de VENDREDI 01/09/2023 à Servel

Illustration.Après 72 ans et 100 jours de règne, Louis XIV, parfois appelé le Roi-Soleil (appellation tardive qui remonte à la monarchie de Juillet), disparaît le 1er septembre 1715. La légende raconte qu’il aurait lancé aux parlementaires réticents à la monarchie de droit divin le célèbre mot « L’État, c’est moi ! », mais le fait est erroné. En réalité, le monarque absolu se dissociait de l’État, dont il se définit lui-même comme étant seulement le premier serviteur et, sur son lit de mort, déclara : « Je m’en vais, mais l’État demeurera toujours ».

Trois cent huit ans après, à Lannion, dans une ambiance des plus civiles, plusieurs maîtres de droit divin virent la fin de leur règne.

Table 1, dite « Dynastie millénaire » : Mickaël sort Gugong. Un classique pour lui, qui, fort de sa connaissance millénaire du jeu, pense ne faire qu’une bouchée d’une opposition novice. Mais la jeunesse est sans pitié : Nico77 (53) et Axel (43) se disputent les honneurs, Arakis et Baptiste-au-poil-ras ne déméritent pas, un seul être vous manque, et la dynastie en est toute dépeuplée.

Table 2, dite « Soleil couchant » : ambiance studieuse dans la forge de Shogun no Katana. Si rien n’a filtré de ce duel à couteaux tirés et au long cours entre Steven et Baptiste-aux-mains-pleines, on en serait pas surpris d’apprendre l’extinction du roi du soleil levant.

Table 3, dite « Une si longue attente » : chaque semaine, les protagonistes de Gloomhaven les mâchoires du lion attendent leur heure, suivant un rythme séculier que seules rythment les saisons. F-R, OlivierB, Jérôme et Armand semblent prendre goût à cette histoire qui dure.

Table 4, dite « Un roi et du divertissement » : un Pax Pamir fomenté avant l’heure réunit Gérard, Dom, François, Fred et Elie, autant dire la fine fleur et le grands seigneurs. A l’entame, face à Dom et Élie, britanniques, Fred et Gérard, afghans, François choisit brièvement la tunique cosaque, mais s’en départit vite pour rejoindre le giron de l’empire colonial, et nous voici dans une configuration 3 contre 2 qui ne bougera plus jusqu’à la toute fin, dans une partie où un tirage fort inégal fit arriver en toute fin les patriotes russes, dont personne ne voulut. A l’approche du décompte final, le suspense est à son comble, et l’on s’oriente vers une domination réussie par les britanniques, renforcée encore par le revirement de Fred qui, à défaut de coopérer militairement, ne pose pas d’embûches, et laisse Gérard démuni en troupes, riche de presque tous ses cylindres déployés, pari trop fort sur la condition de fin inverse (pas de domination d’une coalition). Fort de la mène au score, Fred a fait, on le saura après coup, un pari de coup de billard à trois bandes qui lui aurait offert la victoire sur une égalité au dernier décompte. Mais, sur la dernière carte du jeu, c’était celle tant attendue du dernier contrôle de domination, il se fait mater par Dom, qui a le plus d’influence dans la coalition (4 contre 3, 3, et 3 !), sur un coup de haute stratégie (achat d’une carte qui lui offre sur un plateau un cadeau surnuméraire), grâce auquel il marque deux fois 5 points, ce qui le porte à 11. Fred, 9, François, 4, et Élie, 0, ont pu y croire jusqu’au bout. Gérard finit à 6, riche de tout l’or du monde, d’une armada de cylindres incomparable, et, tel Louis XIV, finit dans une longue agonie, assistant impuissant à l’inexorable domination de l’empire britannique. Le roi est mort, vive le roi !

Table 5, dite « Dernières lueurs » : dans le jour finissant, Jérôme et François-René se lancent dans un Codenames duet, succédané de la version à plusieurs dont ils sont privés par les sourdes batailles qui se livrent sur les tables voisines.

Séance de VENDREDI 18/08/2023 à Servel

Le 18 août 1877 l’astronome américain Asaph Hall annonce la découverte de deux satellites de Mars au cours des nuits précédentes. Ils sont nommés Phobos et Deimos (la Crainte et la Fuite), du nom des fils d’Arès et par référence à un vers de l’Iliade. Un siècle plus tard, la mission Mariner 9 de 1971 qui est mise en orbite autour de Mars fournira de riches images des deux lunes martiennes.  Malgré cet anniversaire, Mission Planète Rouge restera rangé dans le placard 146 ans plus tard.

Table 1, dite « Fuite » : Les cubistes (cubeurs ? François-Tristan-VHN) font découvrir Troyes à Nico77 ; à quatre joueurs il y a six tours mais on se gêne bien. On a utilisé un peu par accident les cartes du jeu de base plus pas mal de l’extension les Dames de Troyes, cela les fait découvrir mais n’a pas facilité l’apprentissage de Nicolas, malgré quelques conseils bienveillants qui lui ont été dispensés.  Les événements ont joué un rôle important et en s’accumulant, ils ont à la fois provoqué de grosses fuites de deniers et conduit à un turnover important dans les bâtiments suite à des parachutages constants de meeples neutres. Ca a pas mal couiné et on s’est bien trompé sur qui était le mieux placé. Tristan joue délibérément la carte de la cathédrale, il y place 7 cubes, construit un quatrième étage et combote comme à son habitude avec une carte Activité qui l’abreuve de deniers. Il est aussi bien présent dans les bâtiments dont Nico et Dom se font peu à peu éjecter. Dom, présent sur pas mal de cartes, s’oriente vers une utilisation des dés rouges mais aux deux derniers tours sa force de frappe est décimée par l’événement Mutinerie. François est assez discret, accumule un certain capital et combat efficacement les événements. En fin de partie la révélation des cartes Personnage (objectif de scoring commun) de chacun surprend. D’abord parce qu’il y a des doublons suite à un malheureux concours de circonstances, d’autre part parce que ce n’est pas ceux qu’on attendait : Tristan avait claironné qu’il fallait préparer 18 deniers pour Thibaut II qui se révèle absent. En fait il fallait jouer l’influence avec Hugues de Payns -ce que Nico a très bien fait- et les meeples sur les cartes Activité avec le Florentin. Les scores finaux sont modestes et François l’emporte avec 31 PV devant Dom 29, Tristan 21 et Nico 14.

Table 2, dite « Crainte » : Revanche de la semaine précédente à Twilight Struggle pour Mickaël et Axel : mêmes rôles (Axel Est, Mickaël Ouest) et même résultat (Mickaël l’emporte). Le jeu a une courbe d’apprentissage pour bien connaître les cartes et on est toujours sous la menace d’une apocalypse nucléaire mais Axel n’a pas dit son dernier mot.

Table 3, dite « Les hommes sont de Mars » : On reste sur la dynamique d’un scénario par semaine avec Gloomhaven les mâchoires du lion pour F-R, OlivierB, Jérôme et Armand. Un nouveau succès y compris pour Jérôme qui, s’il finit épuisé, remplit par là son objectif personnel et n’a donc pas tout perdu.

Table 4, dite « Les femmes sont de Venus » : Marie-Anne et Christel jouent au calme tout en papotant : un Living Forest non mené au bout suite à l’arrivée d’un Président proposant un nouveau jeu (voir ci-dessous).

Table collective : Au fur et à mesure de la fin des autres parties, on se regroupe pour jouer à Sides, un petit jeu de la famille où il faut faire trouver un mot (précisèment un nom commun) en donnant d’autres mots comme indice. Une boîte amenée par un Neox qu’on a plaisir à revoir. C’est coopératif, la contrainte porte sur la première lettre de l’indice à donner et il s’agit de trouver en minimisant les essais. Pas toujours commode, d’autant qu’en tentant de « trianguler » (guider en évoquant un sens complètement différent du mot-cible) on perd parfois la paire de joueurs cherchant à trouver (les « enquêteurs »). Et comme les indices sont donnés sans discussion préalable il peut y avoir des approximations hilarantes. Au final on se souviendra que Fromage + Vitre a fini par faire trouver Raclette et que Soie a été trouvé en 2 essais (Asie + Route).

Séance de VENDREDI 11/08/2023 à Servel

Les phanères sont des éléments anatomiques composés surtout de kératine (une protéine fibreuse, résistante, imperméable et riche en soufre) et se retrouvent chez de nombreuses espèces. Chez l’homme il s’agit des cheveux, des poils et des ongles. Chez les animaux on peut ajouter les cornes, les becs, les plumes, les écailles, les griffes, les sabots voire les « dents » de certains amphibiens et poissons telle la lamproie. Vraiment intéressant si on ne savait pas quoi faire en ce grand week-end.

Table 1, dite « Poilu » : Poursuite de la campagne de Gloomhaven les mâchoires du lion avec le scénario 9 pour F-R, OlivierB, Jérôme et Armand. Un succès à l’arraché avec Olivier qui finit hors de combat et F-R qui va chercher dans ses dernières ressources pour survivre jusqu’au bout et terminer avec 2 points de vie.

Table 2, dite « Tondu » : François, Nicolas3 et Frank jouent à Living Forest. François prend le meilleur sur les autres en collectant 12 tuiles Flamme. Deuxième partie après le départ de Frank et même scénario : les deux joueurs sont à la lutte pour arriver à 12 flammes, Nicolas y parvient en cours de tour mais François tout feu tout flamme lui reprend en le dépassant sur la piste centrale, assurant son doublé.

Table 3, dite « Moustachu » : Mickaël convainc Axel de venir découvrir Twilight Struggle en jouant le bloc de l’Est. L’expérience a parlé et c’est Mickaël qui l’emporte avec le camp occidental.

Table 4, dite « Barbu » : Xel, Tristan et VHN déballent la grosse boîte de Ultimate Railroads dans une configuration « Allemagne » avec des portions de voies que l’on choisit en cours de partie. Tristan déroule sa méthode bien rodée : prendre tout le monde de vitesse dans le développement de ses voies pour ne pas être en concurrence sur certaines actions et scorer fort à chaque manche. Dom n’a pas utilisé de jeton Idée, une mauvaise idée à notre avis, et jette son dévolu sur les ingénieur(e)s . Xel est allée le plus loin dans sa piste d’industrialisation et a enchaîné des combos à couper le souffle au dernier tour. Au final, Tristan l’emporte avec 300 PV devant Xel 275 et Dom 266. A noter, les trois ont fait à la fois des voies et des usines même si on soupçonne qu’une forte spécialisation est plus efficace.

Séance de VENDREDI 16/06/2023 à Servel

Au matin du 16 juin 1976, une série de manifestations menées par des élèves noirs de l’enseignement public secondaire éclate à Soweto, en Afrique du Sud, pour protester contre l’introduction de l’afrikaans comme langue officielle d’enseignement à égalité avec l’anglais dans les écoles locales. Pour disperser la foule, la police tire à balles réelles, causant au moins 23 morts. On estime que 20 000 élèves ont participé à ces émeutes, et entre 176 et 700 personnes ont été tuées au total par les forces de police. Le 16 juin est devenu en 1994 un jour férié en tant que fête de la jeunesse, et depuis 1991, la journée de l’enfant africain est organisée chaque année le 16 juin sur tout le continent africain, en souvenir du massacre des enfants à Soweto.

L’association de l’afrikaans à l’apartheid avait incité les noirs d’Afrique du Sud à préférer l’anglais, langue internationale, y compris dans les bantoustans où l’anglais avait le statut de langue officielle au côté des langues autochtones. Le décret de 1974 était destiné à renverser le déclin de l’apprentissage et de l’utilisation de l’afrikaans dans la jeune population noire et de se conformer à l’obligation constitutionnelle (faite également aux écoles blanches) de prodiguer un enseignement dans les langues anglaises et afrikaans. Pour le justifier, le vice-ministre de l’Éducation bantoue déclara « Pourquoi devrions-nous commencer maintenant à se quereller à propos de la langue d’enseignement pour les personnes de race noire ? Non, je ne les ai pas consultés et je ne vais pas les consulter. J’ai consulté la Constitution de la République d’Afrique du Sud ».

La répercussion médiatique internationale du soulèvement de Soweto, ainsi que sa répression, est à l’origine de l’adoption par l’ONU en 1977, d’un embargo sur les ventes d’armes à destination de l’Afrique du Sud. Les émeutes ont aussi des répercussions économiques, affectant le rand sud-africain et amorçant un début de boycott  à la fois politique et économique qui culminera au milieu des années 1980. À aucun moment, les gouvernements sud-africains n’arriveront à restaurer la stabilité politique et sociale qu’avait connu le pays jusqu’alors.

47 ans plus tard, à Parties Civiles, on parlait en toutes les langues.

Table 1, dite « Victime expiatoire » : La bête personnifiée par Tomas se fait débusquer à l’issue d’une longue traque, menée par Baptiste, Marie-Anne et Benjamin.

Table 2, dite « Justice en noir » : L’équipe habituelle de Batman (Xel, Fabrice, Samuel, Steven) engrange une nouvelle victoire.

Table 3, dite « Stärker zusammen » : déjà 5 ans que Black orchestra n’était sorti sur nos tables. Et voici que Mickaël en apporte la version traduite en français,  attirant Frank et François dans un projet au long cours : un complot contre Hitler. Ballotés au gré des événements, interrogés et arrêtés par la  Gestapo plus souvent qu’à leur tour, nos trois ennemis de l’intérieur (deux de la Wechmacht et un de l’Abwer) ont fomenté moult projets, tous entre les mains de Dietrich Bonhoeffer, un pasteur luthérien, théologien, essayiste et résistant au nazisme (joué par François), mais qui s’évanouissaient régulièrement, faute de remplir les conditions nécessaires, ou à cause de la puissance du Fûhrer. A l’aube de l’année 7, celle de tous les dangers, la cause semble perdue. Mais il existe une fenêtre de tir : un des complots permet de viser Hitler après un de ces déplacements, c’est une opportunité à ne pas manquer, car, nous le pressentons, un seul complot sera tenté, et, comme lors de la partie inaugurale de 2018, il fut réussi avec une chance insolente, 4 cibles tirées aux dés sur 4 (probabilité de 1/81 calcule aussitôt Frank) !

Table 4, dite « Un lion en été » : François-René, Jérôme, Olivier B et Armand continuent leur campagne au long cours à Gloomhaven : jaws of the lion. Le scénario 8 se signe par une nouvelle victoire.

Table 5, dite « Grains de victoire » : Après plusieurs parties récentes de Great Western Trail, Marc propose à Tristan, Christophe et Dom de varier les plaisir en découvrant la variante « Argentine« , l’autre pays du bœuf. L’essentiel des mécanismes et des règles est toujours là, on parcourt la piste menant à Buenos Aires en recrutant des personnages (gaucho, charpentier ou machiniste ferroviaire) et on fait face à une grande variété de choix stratégiques et tactiques dans ce jeu où une seule tuile apparue sur votre chemin peut vous faire couiner amèrement (ils se reconnaîtront). Parmi les nouveautés, en avançant sa locomotive on s’ouvre la possibilité de raccourcis qui permettent de parcourir bien plus vite la piste. L’autre changement est le remplacement des nuisances (terrains hostiles, bandits, indiens et autres incidents de parcours) par des paysans qui vous taxent au passage mais sauront vous récompenser en pesos si vous les aidez, et l’ajout d’une ressource « grain » qui permet de gagner sous ou PV au moment de la livraison de son troupeau, avec un aspect « tempo » à bien maîtriser, des bateaux prennent le large à des moments clés.
Marc ouvre la partie par un coup de maître : plutôt que classiquement commencer par recruter un perso, il a analysé la position des bâtiments et a noté que, moyennant une bonne main de départ, il y a moyen de faire une livraison précoce qui rapportera assez pour recruter dans la foulée deux persos. Il mène une partie de haut vol et récolte des points de façon équilibrée, il l’emporte avec 120 PV. Dom, avec un manque chronique d’argent, a un bon cheptel et a fait des placements de disques rentables dans les ports mais a un peu négligé sa loco et les gares, il suit avec 112 PV. Xof multiplie les livraisons mais travaille peu la génétique bovine, son troupeau reste faible et il score 100 PV. Tristan (qui n’avait joué à aucune version du jeu) hésite entre une stratégie Bâtiments et Cultivateurs et sa loco a subi quelques croc-en-rails. Il finit avec 90 PV mais on sent qu’il n’en restera pas là.

Table 6, dite « Morts pour une cause » : Après une soiré haletante, le divertissant Fiesta de lors muertes fait office de défouloir, mais la partie fur menée gentiment et les dérives sémantiques restèrent globalement maîtrisées, à l’exception du dérapage incontrôlé qui vit Tromblon devenir Carton. La coupable a été condamnée à lire une pile de BD, le tromblon étant par exemple manié dans Léonard par le personnage éponyme pour punir son disciple, dans les aventures de Picsou quand celui-ci parle de ses aventures de chercheur d’or au Klondike, et dans Achille Talon.

Séance de VENDREDI 02/06/2023 à Servel

Il paraît que le dernier couple de grand pingouin (Pinguinus impennis) a été tué le 2 juin 1844 sur son dernier refuge, l’ilôt d’Eldey proche de l’Islande. En plus c’était à la demande de musées d’histoire naturelle qui voulaient chacun avoir leur spécimen naturalisé. Méditons sur cette histoire absurde et tournons-nous vers la ménagerie réunie en ce vendredi quasi estival, un temps à ne pas mettre un pingouin dehors.

Table 1, dite « Fauve » : Le cri/grondement de La Bête résonne de nouveau à Servel, poussé par un Mickaël traqué par Thomas en lieutenant de louvèterie limite sadique, Marie-Anne, Frank et Paul (des enfants maintentant, c’est du beau !). Malgré son expérience, Mickaël prend un mauvais départ la première année et en tendant l’oreille on pourrait entendre des ricanements autour de la table. Mais il parvient à rétablir admirablement la situation et échappe à la nasse jusqu’à la dernière année. Là, une brume bienvenue désoriente ses poursuivants; avec 22 victimes et 3 jetons restants, il arrache un match nul très méritoire. Ils jouent ensuite à Trio, petit jeu de cartes d’origine japonaise (comme Scout apprécié récemment), dans différentes configurations.

Table 2, dite « Lion » : La campagne de Gloomhaven les mâchoires du Lion se poursuit pour F-R, Armand, OlivierB et Jérôme. C’était leur sixième scénario et ils ont affronté des choses peu ragoûtantes comme des stalactites gluantes. Mais le collectif est solide et ils ont même récupéré un Jérôme un peu trop généreux dans l’effort qui s’est effondré avant la fin des combats. Armand passe son personnage au niveau 3, en route vers de nouvelles aventures.

Table 3, dite « Dragon » : A la demande de Tristan qui y jouait dans sa jeunesse, l’Année du Dragon revient sur les tables. Autour de lui : Fred, Xof et VHN. Le barbu, comme souvent, fait d’emblée des choix stratégiques marqués : il achète immédiatement un parchemin rapportant 2 PV par tour (bientôt imité par Fred) puis investit dans les lettrés qui, au milieu de la partie, lui rapportent 6 PV s’il active leur action (et qu’on le laisse faire !). Autant dire que Fred et lui prennent une belle avance sur la piste de score mais c’est au détriment de leurs personnages, ce jeu impose toujours de choisir sa punition. En face Dom est plus industrieux, construisant ses palais et veillant à ne pas perdre trop de personnages avec l’enchaînement de calamités, renonçant au passage aux points des feux d’artifice. Xof qui découvre le jeu cherche la voie (petit clin d’oeil aux tintinophiles).  En fin de partie Dom et Xof sont devant pour l’ordre du tour et peuvent choisir les actions optimales pour eux. Le décompte final est l’occasion pour Dom de faire carton plein avec 20 PV pour ses persos et 9 pour ses bouddhas. Tristan est un point devant Fred au score et se réjouit jusqu’à ce que Fred réalise qu’il n’a pas décompté ses ressources+yuan restants. Il grappille deux points et l’emporte avec 97 PV devant Tristan 96, Dom 92 et Xof 83.

Le jeu de Stefan Feld étant relativement court, les mêmes installent un Innovation en mode « par équipe » (Tristan+Fred contre Xof+Dom). La condition de victoire la plus probable est qu’une paire accumule 6 Dominations. La partie débute par de belles séries de comptabilisations grâce à Métallurgie pour Fred et grâce à Rames pour Dom. Ainsi les premières dominations partent vite, deux pour chacun. Ensuite quelques dogmes de Suprématie viennent chambouler tout ça, Dom fait parler la Poudre et invoque le code des Pirates, Tristan siphonne l’influence avec Navigation et Fred nettoie l’influence avec Vaccination. Cela n’empêche pas Dom, avec un coup de pouce de l’Agriculture, de dominer les âges 5 et 6. A quatre joueurs les piles centrales se vident vite et on est déjà à l’âge 8. Dom achève de décaler à droite ses cinq couleurs (5e domination) et dans la foulée croit même qu’en décalant une couleur vers le haut il révèle la troisième icône Tour qui lui donnera la domination « 3 exemplaires de chaque icône ». Mais non, le changement de décalage masque aussi une Tour, ce n’est que partie remise et à 5-2 la messe semble dite. Sauf que Tristan met en jeu « Banlieues chics » qu’il est seul à exécuter, il a le plus de Pommiers malgré un tableau faiblard. Il archive les six cartes de sa main ce qui lui permet de comptabiliser six « 10 » ! le voilà en tête sur l’influence malgré la tentative de Christophe de la réduire. Il ne reste plus à Fred qu’à piocher 2 cartes pour que la pile des 10 soit épuisée. Le gagnant est alors le joueur avec la plus grosse influence : mon collègue rédacteur footophile dirait que c’est une victoire contre le cours du jeu, je dirais que c’est une illustration de plus des rebondissements et de la variété des expériences que procure ce jeu où rien n’est jamais perdu™.

Table 4, dite « Ruminants » : Alors que plusieurs tables se sont constituées, un quarteron de joueurs en semi-retraite (Samuel, Xel, François et Flavien) hésite sur la voie à suivre. Lorgnant sur le sac de Samuel, François repère le rarement sorti Boonlake (d’A. Pfister) et on s’accorde pour un jeu avec de nouvelles règles, format moyen-facile, nous dit-on. Ce n’est pourtant pas un divertissement pour les Mickeys : il sera passé minuit quand les feux de la table s’éteindront, après une explication de règles filandreuse sortie du plus loin de la mémoire de son propriétaire, et une bonne flopée de tours de jeux. Nous voici propulsés en un groupe de pionniers qui ont délaissé la civilisation pour s’établir à Boon Lake, une région habité des humains mais il y a fort longtemps.

Cette région inexplorée nous voit explorer les paysages, construire des maisons et des établissements, élever du bétail, produire des matières premières et développer des infrastructures. Last but not least, il y a des bateaux, qui franchissent des barrages, déclenchant à chaque fois un décompte intermédiaire. Le tour de jeu consiste à choisir un groupe d’action, qui est suivi d’une ou plusieurs actions que font à la suite les autres joueurs. L’action donne droit à un déplacement du bateau d’autant plus lointain que l’action est haut dans la pile : mais une fois jouée, elle descend en dernière position, et ne devient accessible immédiatement qu’au prix d’une lourde pénalité. Samuel est premier joueur, et Flavien s’insurge de ce mécanisme qui le mettra perpétuellement en bonne position pour choisir les meilleures options. Samuel réfute: il n’y a pas de mauvais choix, et en effet, les possibilités de scorer sont multiples, et demandent une attention soutenue à qui veut optimiser sa stratégie, surtout s’il prend en compte la réalisation des objectifs de décompte, au mécanisme retors (on gagne 1/2/3/4 PV en les réalisant, selon le décompte, mais on en perd autant en les échouant). Chacun choisit sa stratégie : les cartes pour Flavien, les constructions et le bétail pour François, les pistes d’argent et de cartes pour Samuel, et..un peu de tout pour Xel. Au final, Samuel, longtemps en retard, franchit la rivière en tête avec 135 PV, bien aidé par des cartes de fin de partie. François le talonne avec 120, avec de beaux villages et un cheptel lucratif, et réalise l’exploit d’accomplir le quatrième objectif. Flavien culmine à 115, avec un gigantesque étalage de cartes mais une mince présence sur le terrain. Xel, à 93, ferme la marche.

Séance de VENDREDI 26/05/2023 à Servel

Le 26 mai 1993, l’Olympique de Marseille remportait la finale de Ligue des champions grâce au coup de tête de Boli et offrait au football français la première Coupe d’Europe de son histoire.

De Marseille, il fut question 30 ans plus tard à Parties Civiles, comme ce récit en témoigne.

Table 1, dite « Terre promise » : pour le grand retour de Neox, on papote, puis le Sub Terra 2 qu’il avait promis envoie tous les protagonistes (il y avait aussi Xel, Mickaël, Xof et Tristan) six pieds sous terre. Pour se remettre ils sont allés voir le dernier joujou du président (qui fonctionne avec du lithium extrait sous terre).

Table 2, dite « A jamais les premiers » : Arakis sort Titan – jeu imposant qui met vraiment dans l’ambiance avec son dispositif imposant : on s’y croirait presque, à extraire les ressources des entrailles du satellite de Saturne. Pour cette grande première sur nos tables, nous sommes dans le futur, l’humanité continue à envahir l’univers et à l’exploiter. Elle se prépare à s’étendre hors du système solaire devenu trop étriqué pour son développement et un gigantesque anneau-cité a été déployé autour de Titan et des corporations minières mandatées afin d’exploiter les faramineux gisements en étendant leur réseau de forages et de bâtiments. Les joueurs doivent s’y répandre comme la vérole sur le bas clergé et se remplir les soutes. Mais ils devront composer avec les autres humains avides et surtout avec le tholins, polluant, qui colle aux cales et qui ne rapporte que des ennuis. Belle découverte de ce jeu très pur (pas de dé ni de cartes ni de hasard ni d’asymétrie, un mécanisme universel mais qu’il s’agit de bien appréhender), qui voit longtemps François prendre la tête, mais c’est une illusion car il s’est lesté de tholins au passage et culmine à 93. En tête, un duel de titans oppose Arakis à Flavien et le score final les voit tous deux à 116 alors que le sparnassien s’apprêtait à sabrer le champagne de la victoire ! Mais c’est finalement Arakis qui l’emporte au départage, avec un tube de plus restant sur son plateau !

KS le 17/09] Titan - Discutons projets participatifs - Tric Trac

Table 3, dite « Duel au sommet » : Fred et Dom, arrivés tard, décident de découvrir Splendor Duel. En fait le jeu original est tout à fait potable à deux mais les lois du marché sont ainsi faites. Co-autoré par le maître autoproclamé Bruno Cathala, le jeu garde la mécanique de son parent : achat de cartes avec des jetons de couleur, la plupart des cartes fournissant un jeton permanent pour les achats suivants ; jeton or joker permettant de réserver une carte etc. Les nouveautés vont dans deux directions :

  • des options plus riches : 3 conditions de victoire au lieu de 1 avec l’ajout de couronnes sur certaines cartes et la possibilité de faire une « longue » dans une couleur. Une façon plus compliquée de prendre les jetons qui sont déposés sur une grille où il faut prendre une ligne de 3 jetons adjacents ; une fois dépensés ils finissent  dans un sac et c’est une action de jeu spéciale qui les replace sur la grille.
  • plus d’interaction et de gestion du tempo avec la possibilité de voler un jeton à l’adversaire, d’aller chercher un jeton supplémentaire au début de son tour ou bien de rejouer (déjà vu dans 7 Wonders Duel du même) et encore la décision de quand regarnir la grille avec les jetons du sac.

Dans la première partie, le marché de cartes initiales regorge de cartes rouges avec des valeurs intéressantes. Dom les construit méthodiquement et atteint les 10 points de la victoire que Fred avait un peu perdus de vue. Dans la seconde, Fred prend de l’avance sur les couronnes mais on retrouve la course aux points du Splendor original et Dom l’emporte par 21 à 16.

Table 4, dite « Campagne au long cours » : François-René, Jérôme, Olivier B et Armand continuent leur campagne ua long cours à Gloomhaven : jaws of the lion. Encore un peu de suspense pour savoir si elle sera du même tonneau de Marseille 1993….

Table 5, dite « Marseille for ever » : Table finale de Codenames qui grossit manche après manche, ralliant les joueurs restés : la première manche est efficace, les équipes trouvent leurs mots deux par deux malgré la petite hésitation des Bleus (Xel, F-R, François et Dom) devant l’indice Planeur 2 (Aile et Volant mais pas l’assassin Ficelle). A ce rythme, l’équipe Rouge (Fred, Xof, Jérôme, Mickaël) qui joue en second peut finir un tour plus tôt. On lui doit l’efficace Handisport 2 (Course et Guide). Une fois Course recouvert, Dom tente le tout pour le tout avec Bateau 4 qui révèle bien Vapeur et Pont mais échoue sur la Rivière blanche.
Les Bleus égalisent dans une seconde manche course de lenteur, au point que les maîtres-espions s’interrogent sur ne donner que des indices en 1 : s’ils donnent en 2, les équipes s’arrêtent après un mot ou bien choisissent un mot blanc (nous resterons discrets sur l’indice Champ qui était en fait un mot visible). F-R mouille sa chemise mais son Multiplicaboost 3 (Pion, Fusée, Fils mais pas Bois car le jeu est en plastique) reste incompris.Il finit par lancer un Katioucha 3 qui malgré une orthographe approximative mène sur les 3 mots manquants (Fusée, Eclat, Poste). Le maître-espion défait explique alors avoir été pris de vitesse dans l’hilarité générale.
Pour la manche décisive François évoque ses souvenirs d’enfance avec Marseille 3 (Ville, Club et Huile) ce qui n’empêche pas les Bleus de révéler un mot rouge et de commencer à douter; L’indice Rouge suivant, Tête 2, révèle Chapeau puis après quelques hésitations, l’assassin Rame (c’était Bobine), délivrant François de l’épineuse triangulation qui lui restait (Retenue, Foudre et Cafard).

Table 6, dite « Troisième mi-temps » : Un So clover final emmène au bout de la nuit François-René, Jérôme, Xel et François, qui donna lieu à quelques perplexités sur des indices comme Graisse (Baleine, Sale), Blason (Epée, Paire) ou encore Usain Bolt (Tonnerre, Trophée), mais surtout un énigmatique Alice qui donna lieu à de nombreuses conjectures – c’était (Aventure, Verger). Pour leur part Airbag (Sac, Danger), Lait (Mère, Nourriture) furent découverts sans coup férir.

Séance de VENDREDI 05/05/2023 à Servel

COCO CHANEL SMOKING C'S SCREENPRINT — michi broussardLe 5.5.1921, Coco Chanel lançait son célèbre parfum, N°5. Mais 20 ans plus tard, profitant de la confusion et des lois antisémites, elle tente de récupérer la marque, car la célèbre fragrance dont elle ne détient les droits qu’à hauteur de 10 % est en fait la propriété d’une famille juive, les Wertheimer. Le 5 mai 1941, elle réclame donc aux autorités allemandes la propriété des Parfums Chanel, assurant qu’« ils sont toujours la propriété de Juifs » et qu’ils ont été légalement « abandonnés » par leurs propriétaires (les Wertheimer étant alors réfugiés aux États-Unis). Elle fait valoir un « droit indiscutable de priorité », et demande « réparation pour les préjudices subis pendant ces dix-sept années ». Cependant cette demande n’aboutira pas, Coco Chanel ignorant que les Wertheimer, anticipant les lois nazies, ont fait passer légalement le contrôle des Parfums Chanel entre les mains de leur ami Félix Amiot, qui le leur rendra après la guerre. Coco Channel ferme sa maison dès la déclaration de guerre et licencie ses 4000 couturières, et se réfugie à Lausanne après la libération. En 1954, âgée de 71 ans, Chanel acceptera de rouvrir sa maison sur l’insistance de ses commanditaires, les frères Wertheimer, qu’elle avait tenté de déposséder pendant l’Occupation et qui comptent sur sa présence pour relancer la vente des parfums. Elle renoue avec la création mais sa première collection est mal accueillie, car elle s’inscrit à contre-courant du style de Christian Dior, qui domine alors la mode.

5 tables en ce 5 mai pour Parties Civiles, et une sixième pour la route !

Table 1, dite « Occupation lucrative » : Voyage lointain dans l’univers de Super Motherload où des aventuriers en goguette en mal de conquêtes spatiales embauchent des pilotes pour de lucratives sessions d’extractions de minerais (au rendement évidemment négatif au vu du faramineux bilan carbone du trajet, mais c’est une autre histoire). Les minerais servent à recruter des pilotes toujours plus puissants, lancés dans une course sans fin à l’extractivisme forcené, et qui doivent aussi prendre garde à ne pas défricher des territoires trop près de futures richesses pour les concurrents. C’est la frustration de ce jeu : la montée d’adrénaline produite par la récupération d’un minerai est vite annihilée par la découverte du voisin que l’on a permise, et, c’est bien connu, l’herbe est plus verte ailleurs (ici, ce serait plutôt : le métal est plus brillant chez mon adversaire). A ce subtil jeu d’équilibre entre satisfaction immédiate et frustration larvée, Marie-Anne tire fort bien son épingle du jeu et l’emporte avec 48 ! Thomas la talonne (40), suivi de Gilles (35) et François (30).

Table 2, dite « Parfum de sueur » : Olivier B., Armand, Jérôme et F-R repartent en campagne à Gloomhaven jaws of the lion – une partie gagnée, non sans mal à leurs dires, dans les larmes et la sueur.

Table 3, dite « L’armée des ombres » : à Batman Shadow of the bat l’armée des ombres, composée depuis quelques semaines de Xel, Olivier L., Steven et Fabrice, concède une mort aussi rapide à vivre qu’à écrire.

Table 4, dite « Allemand et cruel » : Tristan invite Mickaël, Frank, Paul et Dom à découvrir Peloponnes. Œuvre du modérément connu Bernd Eisenstein, c’est clairement un jeu allemand : matériel simple et moche, règles simples et cruelles. On pourrait croire qu’il date du milieu des années 90 mais non, il est de 2009. Il s’agit de développer sa cité antique en maintenant un équilibre entre sa population (qu’il faut nourrir 3 fois dans la partie) et les points de victoire des tuiles Territoire que l’on achète aux enchères au début de chaque tour (et si on n’a pas été attentif, on peut devoir défausser aussitôt la tuile chèrement payée !). A la fin, c’est le score le plus faible sur ces deux critères qui est retenu. Ajoutez des calamités diverses qui arrivent on n’est jamais sûr quand et vous obtenez un jeu rapide mais punitif, certaines situations sont non rattrapables et certains ont bien couiné. Dans la première partie, la chance des débutants a joué à plein et Mickaël s’impose avec 27 PV devant Paul 24, suivent Tristan 20, Dom 15 et Frank 3 (don’t ask !). Nouvelle configuration après le départ du binôme père-fils : Dom est motivé par rejouer pour, selon ses mots « profiter des enseignements de la partie précédente ». Il enchaîne une série d’achats à contre-temps et perd quasiment toutes ses tuiles : il finit avec 2 quand les autres en sont à 7 ou 8. Une fois encore, Mickaël démontre sa maîtrise en scorant 25 PV devant Tristan 16 et Dom 5.

Table 5, dite « Victimes de la mode » : Encore une expédition spatiale à cette table, où Marc déballe une luxueuse édition de Terraforming Mars au matériel aussi clinquant qu’un défilé de Coco Chanel – attirant dans sa quête Baptiste-au-poil-ras. Il est 20h41 quand les deux compères s’installent. Il sera 1h24 quand ils la quitteront, Baptiste l’emportant 107 à 92 au terme du défilé de navettes le plus long de l’histoire.

Table 6, dite « Nez enrhumés, bouches déformées » : en matière de parfum, le nez est l’organe essentiel, et si, à Fiesta de los muertos, il n’est pas inutile d’en avoir, il faut aussi des bouches bien formées. A ce petit jeu de fin de soirée, chacun reçoit un personnage à faire deviner et inscrit un indice. L’indice seul passera ensuite par trois autres joueurs, et il s’agira d’appairer l’indice final (qui pourra avoir subi quelques déformations) et les personnages. La palme de la déformation reviendra sans doute à Dumbledore (directeur de l’école de sorcellerie Poudlard dans Harry Potter), qui sera affublé successivement des indices Sorcier – Marabout – Afrique – Sahara, ce dernier laissant notre brochette de joueurs perplexes ! Au final, c’est surtout le rire qui déforma les bouches des protagonistes, le plus souvent hilares devant les choix baroques qui leur furent proposés.

Séance de VENDREDI 11/04/2023 à Servel

undefinedLe 11 avril 1828, l’entreprise générale des omnibus crée à Paris de premières lignes de transport public à l’époque par des voitures à chevaux (hippomobiles).  Alors que le seul moyen pour se déplacer est le fiacre, le préfet de police de Paris l’autorise à exploiter une entreprise de voitures destinées à « transporter à bas prix les habitants de certains points de la ville à d’autres points également fixés et en suivant des itinéraires fixés par la ville », avec au plus dix lignes et cent voitures. La première ligne à itinéraire fixe exploitée allait de la rue de Lancry à la Madeleine et à la Bastille. Elle était desservie par une voiture à chevaux partant tous les quarts d’heure qui pouvait transporter jusqu’à quatorze personnes. L’arrêt était fait à la demande et le prix de la course, 25 cts, modique. Entre le 11 avril et le 15 octobre 1828, l’EGO transporta plus de deux millions et demi de voyageurs. En 1854, dernière année de fonctionnement de ces compagnies, elles transportèrent 30 millions de voyageurs.

Quelques 195 ans plus tard, tous les moyens de locomotion étaient mis à contribution à Parties Civiles.

Table 1, dite « à pieds » : Jérôme, François-René, Olivier B et Armand entament une campagne de Gloomhaven jaws of the lion – et ils le font bien : leurs trois premiers scénarios sont couronnés d’autant de succès.

Table 2, dite « en train » : grand retour de Great Western trial qui vit une partie homérique où Dom peina longtemps à recoller les wagons sur la piste de la locomotive, avant d’y faire un retour fulgurant, favorisé par des recrutements massifs de machinistes. Avec 120, il conclut une partie brillante, la victoire à une vache près, c’est le cas de le dire : celle que Mickaël avait dans sa main pour la dernière vente, qui lui donna accès au marché de New York et ses 9 PV de carte objectif. Avec 128, sa victoire est méritée tant il caracola en tête sur la ligne de chemin de fer, et sut imposer sa loi en construisant des bâtiments à péage, notamment un juste avant le marché, et juste avant que ses concurrents n’y arrivent. Xof, 92, fit belle figure au milieu de ce choc de titans, alors que François (48) sombra, peu aidé par des mains de vaches malchanceuses, et des choix de placements peu attractifs.

Table 3, dite « en cape » : réussite et échec se sont invités à la table de Batman shadow of the bat, qui fut pour Steven, Xel, Olivier L et Fabrice, une belle partie de détente en mode coopératif.

Table 4, dite « en canoë » : à Barrage, victoire implacable d’Arakis (113), devant les débutants Baptiste (58) et Marc (56), et l’initié Olive (40, mais en progrès, selon ses dires).

Séance de VENDREDI 25/03/2022 à Servel

Le 25 mars 1896 s’ouvrent les premiers jeux olympiques modernes à Athènes. 285 athlètes (tous des hommes) s’affrontent sportivement dans 9 disciplines (dont le cyclisme alors nommé vélocipédie, qui remonte comme chacun sait à la plus haute antiquité). A contrario pas d’équitation ce qui démontre bien la suprématie de la machine sur la bête.

Table 1, dite « Affrontement » : cela faisait un moment que Fred voulait partager son Pax Pamir (2e edition en français). Un jeu à part qui a lancé la carrière de Cole Wehrle, magnifiquement produit sans tomber dans la vulgarité injectée de plastique, au thème improbable mais richement documenté (la lutte entre puissances étrangères et locales dans l’Afghanistan du XIXe siècle) et qui se retrouve étonnamment en 45e position du classement BGG alors que c’est clairement un jeu de niche. Les autres partants sont Tristan, Dom (dont l’oeil s’allume quand il entend « Pax ») et Neox (toujours curieux et éclectique bien que pas encore converti à Pax Renaissance, personne n’est parfait). Les alignements initiaux sont équilibrés (Neox+Dom russes, Fred+Tristan afghans) et le plateau en tissu se recouvre de pièces colorées sans qu’une faction ne prenne l’avantage au fil des escarmouches et des dépositions. Côté individuel, Tristan parvient comme à son habitude à composer une sélection judicieuse et puissante de cartes (dont l’achat gratuit à Herat dont il usera et abusera), imité à ce petit jeu par Neox. Les deux autres en sont réduits à de petits tableaux et un marché constamment asséché d’argent par les précédents.

Le scoring à ce jeu est très particulier : il survient 4 fois dans la partie à l’achat d’une carte spéciale et le décompte suit deux logiques très différentes selon si une faction domine ou non. Les deux premières fois, Dom oriente les choses pour partager les points avec Neox, officiellement son allié. Les voilà tous deux à 6 PV. Après une dominance russe 12 à 7, La carte est nettoyée de toutes ses pièces alors que Fred, faute d’options viables, a choisi de rallier le camp anglais. Le troisième décompte se résout au nombre de pièces déployées, Neox prend 1 PV et Tristan 3. La fin est haletante : Dom dans le rôle de l’idiot utile met en jeu 3 soldats anglais au Penjab, le fief imprenable de Tristan, lui graissant généreusement la patte au passage et rejoignant la faction anglaise. L’espoir renaît chez Fred. Avec seulement 5 anglais déployés, Neox et Tristan, sans alliés, estiment qu’il est préférable de rejoindre le camp des nouveaux maîtres. Ils parviennent rapidement qui à acheter des patriotes, qui à capturer des mis à prix (parfois en dynamitant ses propres cartes, un joli coup encore jamais vu et permis par leurs nombreuses actions Trahir).  Dom toujours à court de monnaie n’arrive pas à acheter un deuxième trophée et le dernier décompte (où les points sont doublés) voit donc Fred (3 d’influence anglaise) s’octroyer 10 PV tandis que les 3 autres, à égalité à 2 d’influence, récupèrent chacun 2 PV. Fred passe de 0 à 10 points et l’emporte sous le nez de Neox 9, Dom 8 et Tristan 6. Superbe partie où chacun a été en position de gagner et où toute la richesse et les retournements de situation du jeu ont été mis en lumière. Comme les autres jeux de la série Pax, il a aussi une immense rejouabilité grâce au mécanisme de rivière de cartes où seule une fraction du deck est utilisée à chaque partie.

Table 2, dite « Affrontement » : choc entre Dionysos (F-R) et Helios (Mickaël) à Mythic Battles. Le premier a envoyé de jeunes satyres, le second n’a pas pu résister.

Table 3, dite « Affrontements » : double confrontation entre Gilles et OlivierL à Super Fantasy Brawl. Manche aller pour Olivier 5-4 mais cela a été très tendu. Manche retour pour Gilles 5-4 mais cela a été très très tendu.

Table 4, dite « Affrontements » : OlivierB, Fabrice et Samuel jouent à Gloomhaven Jaws of the Lion. En thèorie c’est plus court que le papa (parmi les bonnes idées, noter le livret de scénarios-plateau, on joue directement sur la page ouverte). En pratique à minuit et demi ils étaient encore là à ouvrir des portes, combattre des monstres et empocher des trésors. Oui mais c’est parce qu’ils ont enchainé trois scénarios, une autre bonne idée pour rendre le jeu plus accessible est que les règles sont introduites progressivement sur les 5 premiers.

Table 5, dite « Affrontement » : Xel, Adélie, Thomas et Matthieu (une nouvelle recrue déjà bien immergée dans le jeu de plateau) disputent d’abord un Amyitis, les deux derniers finissent à égalité. Ils poursuivent par In Flanders Fields et c’est Xel (qualifiée à tort d’artillerie lourde de l’association) qui ressort gagnante de la boue des tranchées.