Séance de MARDI 13/05/2025 à Servel

Le 13 mai 1940, Winston Churchill, nouvellement nommé comme premier ministre, prend la parole devant la house of commons pour demander la confiance à son gouvernement d’union nationale. C’est que la guerre vient d’entrer dans une phase aigue : après avoir envahi le Danemark et la Norvège un mois plus tôt, l’armée allemande a lancé le 10 mai sa guerre-éclair sur le front ouest et est entrée simultanément en France, en Belgique et aux Pays-Bas (pendant ce temps la marine anglaise avait envahi l’Islande). Son discours est resté dans l’histoire pour ses formules, ben, churchilliennes :

 Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur  » […]

Vous demandez, quelle est notre politique ? Je peux vous dire : c’est d’engager le combat sur terre, sur mer et dans les airs, avec toute la puissance, la force que Dieu peut nous donner ; […]

Vous demandez, quel est notre but ? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera

C’était il y a 85 ans, les acteurs de cette époque sont en train de disparaître mais vous pouvez toujours lire Churchill qui, on l’oublie, a eu le prix Nobel de littérature.

Table 1, dite « Du labeur » : Nouvelle séance de Viticulture (précisons que c’est l’édition Essentielle rééquilibrée qui ajoute le grand ouvrier sans lequel le jeu ne tourne pas si bien) pour les mêmes (Thomas, JérômeC, BenjaminG et VHN) que la semaine passée, maintenant ils savent jouer et ne commettront plus les petites erreurs vues alors. Benjamin et Thomas démarrent avec un ouvrier supplémentaire, c’est d’ailleurs les seuls qui les mettront tous en jeu et ils vont tous travailler dur sous le cagnard toscan. Dom commence tôt à avancer pas à pas au score mais à la mi-partie tous sont regroupés vers 10-12 PV. Thomas enchaîne une jolie combinaison en remplissant sa main de cartes puis en jouant un saisonnier du printemps pour récupérer une lire par carte, aussitôt réinvesties en bâtiments pour son vignoble. Dom a lui la chance de pouvoir faire vieillir de deux ans tous ses vins en cave, il n’en a que deux mais ils arrivent pile à l’âge auquel un acheteur les réclame en agitant un bon de commande, le voilà presque à 15 PV. Au tour suivant il vend sa plus belle cuvée puis un saisonnier automnal lui fait gagner 3 points, le voilà sur le chemin de la victoire avec 21 PV. Benjamin est à 16 PV, a une cave pleine de bouteilles âgées et quatre cartes Commande en main. Mais celle qu’il honore vaut 4 PV, il finit un point dernière Dom tandis que Thomas est à 15 et Jérôme à 14.

Table 2, dite « Des larmes » : Faline, Jack et Caroline commencent par Harmonies, un jeu bien maîtrisé par Faline qui l’emporte. Ils poursuivent avec Living Forest, attention à la victoire-éclair qui peut arriver à ce jeu sur un coup habile et qui laisse les autres en désarroi.

Table 3, dite « De la sueur » : Olive, Stéven et Julien s’attablent autour de Paladins du Royaume de l’Ouest. Lors d’un vol de reconnaissance Olive semblait avoir une bonne position mais c’est un jeu de longue haleine et il ne faut jamais miser contre Stéven qui s’escrimait à construire son économie de guerre en déployant ses ateliers. [Plus tard] Nous avons en effet intercepté un câble chiffré qui laisse entendre que Julien et Stéven finissent à égalité, 71 PV contre 59 à Olive.

Table 4, dite « Du sang » : François-René et Younaël s’allient face à un boss de type moine retors à Shards of Infinity. Personne n’en sortira indemne.

Séance de MARDI 06/05/2025 à Servel

Eugène Labiche est né le 6 mai 1815, il y a 210 ans. Il est issu de la bourgeoisie parisienne commerçante et démarre des études de droit mais très vite déclare un goût pour l’écriture, pouvant compter sur son patrimoine pour vivre. Il oscille au début entre drames, comédie et même un roman mais finit par se spécialiser dans les pièces comiques, souvent écrites à plusieurs mains. Il en publiera au total 176, de qualité inégale mais certaines ont rencontré un vif succès public et sont parfois des satires bien observées de son milieu bourgeois du seconde Empire. Il finira notable, marié à une riche héritière et à la tête d’un domaine de 900 hectares en Sologne, maire de son village, opportuniste en politique et finalement élu à l’Académie Française.

Table 1, dite « Un chapeau de paille d’Italie » : Retour sur nos tables de Viticulture, un jeu que l’on vit au temps où un Président débonnaire menait l’association, avec à la manoeuvre Thomas, BenjaminG, JérômeC et VHN. On y fait du vin sous le soleil de Toscane et c’est un classique du placement d’ouvrier, adouci par le Grand Ouvrier qui n’est jamais bloqué sur les emplacements. Cependant ses simplifications hérissent celles qui savent comment on fait du vin. Mais il fonctionne bien et les cartes « saisonniers » très variées permettent quelques surprises au printemps ou en automne. L’autre mécanique sympa est celle du « réveil » où on choisit dans quel ordre on va jouer, chaque emplacement -sauf le premier- amenant son petit bonus. On part tous avec un lot de ressources différent (lires, cartes, bâtiment voir meeple supplémentaire que nous enviâmes à Thomas) et il s’agit de s’adapter à cette asymétrie de départ. Ainsi Dom qui pour sa première action vendit un champ pour gagner quelque argent. Equipé dès le début du bâtiment qui donne 1 PV à chaque vigne plantée, il déroule une stratégie de gagne-petit, avançant point par point au score et vendant des assemblages bon marché (« la cave coopérative de Servel »), le tout avec juste 3 parcelles plantées et une cave jamais totalement agrandie. Thomas et Jérôme, inversement, ont tardé à décoller au score mais enchaînent ensuite les ventes à 5 ou 6 PV, Jérôme se spécialisant dans le prosecco haut de gamme. Benjamin se lamente à propos d’enchaînements sous-optimaux qui lui coûtent quelques points. La partie se termine à la fin du tour où quelqu’un atteint 20 points et au début du tour 7 on sent que c’est à portée de Dom, d’autant plus que dès le printemps il arrache une vigne puis en replante une autre, le voila avec +3 points. A ce stade tous les joueurs ont 5 ou 6 meeples et cela joue des coudes sur les emplacements vite saturés (parfois juste pour bloquer les autres) et on entend quelques grincements de dents pour cause d’actions impossibles. La dernière vente de Thomas & Jérôme les propulse au delà de Benjamin pendant que Dom vient buter sur l’extrémité de la piste de score. Il gagne avec 25 PV devant Thomas 20, Jérôme 18 et Benjamin 16. Avec une partie de deux heures hors règles, voila un jeu bien adapté au mardi, à consommer sans modération.

Table 2, dite « Doit-on le dire ? » : Faline ressort Vale of Eternity pour Virginie, Marc et Julien (… et pour un joueur ensuite enfui à la table 1), elle maîtrise bien les combos de ce jeu où elle s’impose. Les mêmes poursuivent avec Courtisans qui voit, doit-on le dire ?, une nouvelle victoire de Faline. Recomposition de la table avec le départ de Marc et l’arrivée en horaires décalés de F-R et Younaël. Tous se lancent dans un Shards of Infinity en mode coopératif, cela se présentait bien pour le groupe et mal pour le boss.

Table 3, dite « Le plus heureux des trois » : Le gros jeu du mardi est pour Olive, Stéven et Mickaël sous la forme de Nippon, jeu de développement autour de l’industrialisation du Japon à la fin du XIXe. Jouer au capitaliste est une seconde nature pour Stéven qui déroule tout content un plan sans faille : accumuler de l’argent, l’investir dans des usines puis dans des trains pour distribuer ses marchandises et dans des bentos pour nourrir ses ouvriers. Le tout en choisissant des marchés où il n’est pas trop en concurrence avec les autres. Son zaibatsu finit en tête avec 198 PV devant Mickaël 164 et Olive 146.

Séance de MARDI 27/08/2019 à Servel

Le 27 août 1877, le gallois Charles Rolls voyait le jour. Brillant étudiant ingénieur et passionné de véhicules (bicyclettes, ballons, voitures, avions), il ramèna à 18 ans sa première voiture depuis Paris. Il s’associa en 1906 avec Henry Royce pour fonder un fleuron de l’industrie britannique, spécialiste des berlines de luxe et des moteurs d’avion. Mais il disparut en 1910 dans le crash du Wright qu’il pilotait, premier anglais victime d’un accident d’avion à moteur. 142 ans plus tard il régnait dans la salle de quartier un certain spirit of ecstasy.

Table 1, dite « modèle 20/25 (1929) » : avec Viticulture, Neox en tenancier débonnaire invite à trinquer Olivier-3 et les nouveaux venus Audrey & Jérôme. Le Président a su faire fructifier sa petite entreprise viticole et termine un tour juste au delà des 20 PV lui assurant la victoire. Ceux qui découvraient le jeu ont bien aimé, pas de risque de gueule de bois le lendemain (NB : auraient-ils joué avec l’extension Tuscany, le seuil de victoire était à 25 PV).

Table 2, dite « modèle Silver Cloud (1955) » : le visage de Vincent s’illumine quand VHN lui propose un Innovation. Presto on recrute Nicolas-2 (dont les 2 premières parties ont été en mode douche écossaise) et Yannick (qui découvre et n’a pas eu l’air trop mécontent). Partie en équipes de 2 donc. Le slogan « Jamais deux parties ne se ressemblent »® s’est de nouveau vérifié : aux 2/3 de la partie, on piochait dans l’âge 7 alors que seules deux dominations avaient été acquises ! (âge 1 pour Dom et Diplomatie pour Yannick au terme d’un bel enchaînement qui lui donne 5 cartes actives produisant des Couronnes). Et les tableaux avaient très peu de décalages, avec juste 3 couleurs chez N2 et Dom.

Soudain tout s’accélère. Dom se prépare à dominer coup sur coup les âges 2 et 3 mais Yannick lui rabote son influence. Nicolas, aidé par une coopération de Vincent, joue la carte « 8 » Théorie Quantique (Recyclez 2 cartes puis piochez une « 10 » et scorez une « 10 ») qui va lui permettre de précipiter la fin de partie. Mais Vincent active deux fois Monnaie (Vous pouvez recycler n cartes de votre main puis comptabilisez une « 2 » pour chaque carte de valeur différente recyclée) : il score 6 cartes « 7 » et s’empare de la Domination Technologies (6+ cartes comptabilisées ou archivées au cours du même tour). Pris de vitesse, le binôme N2-Yannick concède la victoire à l’attelage Vincent-Dom qui finissent sur un nuage.

Table 3, dite « Industrie britannique » : Tristan et Thomas attirent un Yvan consentant dans une partie de Brass Birmingham. L’un des deux renards affûtés a-t-il eu gain de cause ?

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Séance de MARDI 18/09/2018 à Servel

Le 19 septembre 1648, le jeune Blaise Pascal établit, depuis le sommet du Puy de Dôme, l’existence du vide et de la pression atmosphérique en montrant que le niveau de mercure dans un baromètre de Torricelli descend à mesure que l’altitude augmente. Il laissera son nom à une unité de pression, le Pascal. 470 années plus tard, la salle de Servel n’était pas très pleine, deux tables. Pour la postérité et les générations futures, cette répartie à un adhérent se plaignant : « si t’as pas mangé, moi j’ai pas bu ! »

Table 1, dite « Sous pression » : effectif maximal (Neox, Xel, DocNico, Vincent, Olive et VHN) pour une partie de Viticulture (édition essentielle + le plateau à quatre saisons de Tuscany, icelui étrenné à Parties Civiles) qui, d’explications laborieuses en pauses cigarette et de propos intempestifs en cogitations, a duré ses 4 heures. Long pour un jeu de placement d’ouvriers « poids moyen » que tous ont certes trouvé plaisant et thématique (pour ceux qui n’ont pas les pouces verts : non quand on récolte le raisin on n’arrache pas les ceps de vigne, et oui on ne peut vendanger qu’une fois par an).

Chaque tour de jeu correspond à une année et la partie s’achève à la fin du tour où un joueur atteint 25 PV. A 6, on se frictionne un peu pour occuper les 3 emplacements possibles pour chaque action. Chacun optimise le mieux possible la séquence je plante/je récolte/je vinifie/je vends et c’est VHN, à la tête d’une simple parcelle de pinot noir, qui se détache peu à peu au score (après un départ-canon de Neox qui doit à l’avidité de ses collègues 5 PV dès le début de partie). Débutant une année avec 17 PV, il ne parvient qu’à atteindre 24 à la fin de l’hiver. Dans l’année ultime, il se hisse à 29 mais Neox (scorant 12 PV) et DocNico font des ventes juteuses et fondent sur le leader. Au finish, Dom à égalité avec Neox ne l’emporte que par son argent plus nombreux.

Table 2, dite « En altitude » : pas de peur des hauteurs pour Nicolas2, Julien2, Pierre-nouveau-et-déjà-conquis, François-René et Vincent2 qui enchaînent 3 jeux : Illuminati (N2 en maîtrise les arcanes), Mow (entre les bouses et les mouches, le nom du gagnant s’est perdu) et Flamme Rouge (Vincent maillot jaune).

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Séance de VENDREDI 13/07/2018 à Servel

Vendredi 13, jour funeste. Une réputation qui n’est point usurpée, voyez ce qui suit.

Ainsi, Marat fut assassiné le 13 juillet 1793, dans sa baignoire où il soignait ses maladies de peau, par Charlotte Corday, une jeune femme indignée par le tour sanglant de la Révolution. Démentant les espoirs de la meurtrière, l’indignation soulevée par son acte va justifier la mise en place officielle de la Terreur.

Médecin franc-maçon, âgé de 45 ans au début de la Révolution, Jean-Paul Marat avait fondé L’Ami du Peuple en septembre 1789, un journal dans lequel il dénonce avec violence les compromissions supposées des uns et des autres. Populaire auprès des sans-culottes, il lança ceux-ci à l’assaut des Tuileries le 10 août 1792 et dans les massacres de Septembre.

Résultat de recherche d'images pour "marat assassiné tableau"Député à la Convention, il contribue à la condamnation du roi, à la formation du Tribunal révolutionnaire et du Comité de sûreté générale, en charge d’arrêter les suspects. Les Girondins ayant tenté de le mettre en accusation, il est blanchi par le Tribunal révolutionnaire et regagne en triomphe la salle de la Convention le 24 avril 1793. Un mois plus tard, il contre-attaque avec succès en lançant les sections parisiennes de sans-culottes contre l’assemblée, obligeant les députés à décréter l’arrestation des Girondins.

Sa meurtrière est une Normande de petite noblesse de 25 ans, arrière-petite-fille du grand Corneille et nourrie de lectures classiques. Ayant noué des sympathies avec les Girondins modérés, traqués par Marat, elle voit en ce dernier le fossoyeur de son idéal de liberté.

Elle espère, à l’image des héroïnes antiques, faire oeuvre utile en l’éliminant, quitte à sacrifier aussi sa jeune vie… Mais son geste n’aura d’autre effet que d’amplifier la Terreur. Elle-même sera guillotinée le 17 juillet 1793 sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde), après l’entrée de la dépouille de sa victime au Panthéon. Lamartine, plus tard, la qualifiera d’« Ange de l’assassinat ». Le peintre Louis David, par ailleurs député montagnard à la Convention, laissera de l’assassinat un tableau célèbre, qui exalte l’image du tribun et gomme celui de sa jeune meurtrière.

Ainsi encore, le 13 juillet 1936, en Espagne, le leader Calvo Sotelo est assassiné. A l’assemblée des Cortes, il dirigeait la droite monarchiste et personnifiait l’opposition au gouvernement dRésultat de recherche d'images pour "meurtre de calvo Sotelo"u Front Populaire. Sa mort encourage les militaires conservateurs à se rebeller:  le soulèvement militaire, qualifié par ses auteurs de « glorioso Movimiento » (le glorieux Mouvement), survient le 17 juillet dans la garnison de Melilla, au Maroc espagnol, conformément à un plan préparé de longue date. La guerre civile devient alors imminente.

On, le voit, le meurtre appelle la répression, qui entraîne l’émeute et le cycle infernal de l’histoire part en roue libre. Dans l’écrin de Servel, en ce 13 juillet 2018, loin de la ville et de ses rumeurs, personne ne vous entendrait crier. Pas de baignoire en vue, mais il y a des douches. Aucun assassinat n’eut cependant lieu ce soir là à Paries Civiles, où les choses se règlent selon l’étiquette, et le meurtre n’en fait point partie.

Table 1, dite « Suicide assisté » : Vincent-2 répond, avec votre serviteur, à l’appel de Schwarzer Freitag lancé par Tristan. A ce jeu de spéculation boursière, il y a une tactique bien précise, qu’il nous précise à la fin, croyant avoir gagné – avec 14 lingots contre 13 à Tristan. Mais un examen de ses comptes révèle qu’il a touché pas moins de 9 subventions, explosant le plafond règlementaire. Aussi, déclassé par cette forme de suicide assisté, il offre à Tristan une victoire méritée. Votre serviteur repart lesté de 9 lingots et d’une médaille d’argent.

Table 2, dite « Tueur en série » : il n’en a pas l’air comme ç, mais Nicolas II a pourtant le profil idéal du tueur en série – en témoignent ses deux parties de Welcome, où il laisse Jérôme et Mickaël sur le carreau.

Table 3, dite « Chronique d’une mort annoncée » : dès le premier coup de cette partie de Viticulture, la fin était écrite: captant les ouvriers, Neox, tout vêtu de blanc, devançait systématiquement son adversaire sur ses actions et n’eut aucun mal à produire son vin rouge, tandis que Xel piochait pour enchaîner les actions. Rouge sur blanc, tout fout le camp se dit-elle en partant.

Table 4, dite « Mort avant l’arrivée » : les tables 2 et 3 se recomposent, oubliant Mickaël, parti vers les paradis artificiels, et avec pour ambition d’achever un Tiny epic quest. Une ambition démesurée car ils n’eurent le temps d’effectuer qu’une phase de jour, alors qu’il y faut normalement cinq jours et cinq nuits !

Table 5, dite « Fossoyeur d’idéal » :  pour finir la soirée, on ressort l’excellent Kardinal und König avec l’équipe de la table 1. Tristan domine, grâce à ses talents de manoeuvrier, et un raid sur la France décisif qui lui y offra une domination diplomatique – et en diplomatie, la France, ça compte énormément ! Je devance d’une courte tête Vincent-2, dont les rêves d’idéal ont été mis à mal dans cette soirée par un fossoyeur bien connu en la matière. On retiendra aussi de cette table l’interpellation à distance « Dom, as-tu du spare ? » qui nous tarauda, et que le susnommé relèvera à son retour, n’en doutons pas.

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Séance de MARDI 06/02/2018 à St-Elivet

Le 6 février 1637, dans les tavernes d’Amsterdam et Harlem, villes opulentes des Provinces-Unies, des négociants se retrouvent comme à l’habitude pour acheter et vendre des tulipes. Il ne s’agit que de promesses de ventes car les bulbes ne seront disponibles qu’au printemps. Mais voilà qu’en rupture avec les semaines précédentes, les acheteurs se font réticents. Les cours, qui avaient atteint des sommets faramineux dans les mois précédents, entament une tout aussi vertigineuse plongée.

À partir de la fin du XVIe siècle, le nord de l’Europe voit se développer un engouement extraordinaire pour les fleurs en général et les tulipes en particulier. Les bulbes les plus recherchés s’échangent pour plusieurs milliers de florins, alors qu’un ouvrier spécialisé gagne environ 150 florins par an. On se met à acheter des parts de bulbe d’autant plus facilement qu’on ne règle pas comptant mais à terme : on s’engage dès l’hiver à acheter en été – au moment où il pourra être transplanté -, tel ou tel bulbe, avec l’espoir de le revendre soi-même avec profit.

Le problème est qu’au bout d’un moment, non seulement le prix des tulipes devient anormalement élevé, mais aussi le nombre de tulipes vendu à terme devient supérieur au nombre de tulipes réellement produit, à tel point que les Néerlandais ont qualifié la spéculation sur les contrats à terme de Windhandel, ce qui se traduit littéralement par « commerce du vent« . Ainsi, en février 1637, la chute des cours est aussi subite que brutale. Charles Mackay, écrivain et journaliste britannique qui analysa la tulipomanie, affirme dans son ouvrage publié en 1841 Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds qu’en 1635, 40 bulbes de tulipes s’achetaient 100 000 florins. Sachant qu’un florin est à peu près équivalent à 10 euros d’aujourd’hui, cela signifie qu’un bulbe de tulipe valait 25 000 euros.

Résultat de recherche d'images pour "tulipes koons"Un projet discuté à l’automne 1636 et soumis au Parlement l’année suivante prévoit que les contrats n’incluront plus une obligation d’achat, mais ne seront que des options. C’est une aubaine pour les spéculateurs, qui affluent sur le marché… jusqu’à ce jour de février 1637 où les cours s’effondrent brusquement. Mackay raconte l’histoire d’un marin anglais qui, ayant confondu un bulbe de tulipe avec un bulbe d’oignon, le mangea au cours d’un repas, et fut envoyé en prison plusieurs mois pour cette félonie.

En février 1637, les prix étaient si élevés que la demande chuta soudainement et entraina avec elle l’effondrement des prix. Mais avec les contrats à terme, des engagements pris devaient être honorés (tous ne le seront pas), ce qui provoqua la ruine de nombreux spéculateurs et la richesse de quelques autres. En effet, ceux qui achetèrent des tulipes en février 1637 au prix du marché (très bas) et les revendirent au prix conclu avant l’éclatement de la bulle (élevé) s’enrichirent. Les autres, qui durent acheter des tulipes à un prix exorbitant, se retrouvèrent avec un stock de tulipes ne valant presque plus rien, ou, en situation d’insolvabilité, ne purent honorer leurs engagements.

A Lannion, 381 ans plus tard, alors que la bourse s’effondrait, et que la mairie de Paris s’interrogeait sur le sort d’un bouquet de tulipes qu’on voudrait lui « offrir » à prix d’or, il fut aussi question de marchés à terme: on y inaugura en effet un excellent jeu issu d’un kick starter, et un proto-Frank de jeu compétitif style D&D où chaque carte peut être utilisée soit pour un déplacement soit pour son pouvoir – mais oui, comme à Gloomhaven nous souffle Dom !

Table 1, dite « Règlements différés » : à l’invitation de Julien-de-Paimpol, nous découvrons donc en première exclusivité le récemment incubé Rising sun, qui reproduit avec fidélité les conditions de  l’âge Edo. On y construit des temples, on eRésultat de recherche d'images pour "rising sun jeu figurine"nvoie des soldats, des moines, on y combat aussi, mais, surtout, on influence ces combats avec de l’argent et un système d’enchères cachées qui pimente les relations entre clans et qui fait de ce jeu un hybride étrange entre le combat militaire et le marché à terme. Une autre originalité du jeu est le système d’alliances, au début de chaque ère, alliances que l’on peut évidemment trahir, ce qui en général se paie à tempérament par règlement de comptes différé. Des mécanismes originaux, un sysRésultat de recherche d'images pour "rising sun jeu"tème de jeu interactif, de magnifiques pièces: tout invite au voyage et à la découverte au pays du soleil levant. Dans cette partie où plusieurs joueurs occupèrent un rôle à contre emploi, à l’exemple de Neox-la-libellule ou de votre-serviteur-la-tortue, j’eus la malchance de tirer des actions impossibles – à l’image des deux trahisons que je commis en début et fin d’automne (d’autant plus original que pour la deuxième, j’étais donc déjà célibataire), mais terminai à ma surprise en numéro 2 avec 40, grâce à une stratégie de conquête maîtrisée. C’est Doc Nico qui l’emporte avec 45, talonné par Tristan (39), François-René (36), Julien (31) et Neox (30).

Table 2, dite « Ivresse des cimes » : à Viticulture, (Essential Edition, mais sans l’extension Tuscany), échappant à la froide et humide grisaille locale, Xel, Thibault, Baptiste, Yvan et Dom partent s’installer comme viticulteurs quelque part en Italie. Ici ce n’est pas le plus riche qui gagne mais celui qui a su gagner des PV en vendant sa production (après avoir planté ses cépages, vendangé et vinifié) ou à travers les multiples possibilités offertes par les cartes qui tournent rapidement en main. Quatre participants repartent avec la gueule de bois, ayant vu Dom s’échapper sans pouvoir être rattrapé (21 PV contre 5 à 11 pour les poursuivants).

Table 3, dite « Violettes surcotées » : un groupe reconfiguré (Xel, Thibault, Vincent-2 et Dom) dispute ensuite une partie de Azul (dans sa version, hum, minimalistement dépouillée). Dom l’emporte tandis que Thibault peste contre un lot de 8 tuiles violettes récupérées bien malgré lui à la fin d’une manche et dont les -11 PV l’ont plombé sérieusement.

Table 4, dite « Bulbes hypertrophiés » : à Olympos, rassemblait N2, J3 et Guillaume. Julien a gagné, mais on a entendu Nicolas, plein de sous-entendus, lui dire qu’il ne faut pas trop lui chatouiller le bulbe.

Table 5, dite « Multicolore » : et on finit la soirée à Camelot comme à l’armée – en levant les couleurs.

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Séance de MARDI 02/01/2018 à St-Elivet

Le 2 janvier 1960 disparaissait Fausto Coppi, l’un des plus grands coureurs cyclistes, d’une crise aiguë de paludisme.

Table 1, dite « Peloton » : rien de tel qu’un petit tour à vélo pour s’échauffer et se remettre en condition après les fêtes. Ainsi on retrouve autour de Flamme Rouge : François-René, Jonathan (dont on salue le retour, mais qui ne pourra assouvir sa fringale de cubes), Guillaume, Julien-de-Lannion et Ulrich. Il a été difficile d’obtenir des précisions sur le profil du tracé de l’étape mais personne n’a contesté que Jonathan l’a emporté au sprint.

Table 2, dite « La bomba » : Coppi a reconnu s’être dopé aux amphétamines et, si on remonte aux premières décennies du XXe siècle, la consommation de divers cocktails alcoolisés était commune dans le peloton. Ce soir, certains (Xel, Neox, Cécile et VHN) avaient de la place pour un dernier verre et se sont lancés dans Viticulture, jeu poids-moyen de placement d’ouvrier avec une couche d’imprévus et de combos amenée par des cartes. Dom finit juste devant Xel et Neox, Cécile suivant. Mais reconnaissons que, pour des causes internes (décisions longues) et externes (interruptions intempestives), la partie (2h45 règles incluses) a plus duré que nécessaire. Vu que c’est l’époque des bonnes résolutions, notons qu’on pourra sûrement faire mieux en 2018.

Table 3, dite « The dark side » : depuis les années 1980, la professionnalisation et l’argent investi dans le cyclisme ont amené une succession apparemment sans fin de scandales. Après une recomposition de la table 1 (Ulrich en moins et DocNico en plus), ils mettent la main dans l’armoire sur Corruption. Le jeu n’a pas totalement convaincu et l’on retiendra que Jonathan l’a emporté avec un sérieux coup de pouce de Guillaume.

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Séance de MARDI 12/12/2017 à St-Elivet

Le 12 décembre 1901, le physicien italien Guglielmo Marconi réalise la première transmission radio au-dessus de l’océan Atlantique, entre son laboratoire de Poldhu, dans les Cornouailles anglaises, et Saint-Jean-de-Terre-Neuve. D’abord appelée « télégraphie sans fil » (TSF), la radio naît sous la forme de trois petits signes brefs désignant en morse la lettre S. Le succès de Marconi a été rendu possible par les recherches d’Édouard Branly, brillant scientifique et médecin français, professeur à l’Institut catholique de Paris, qui a découvert dix ans plus tôt le principe de la radioconduction. Mais l’invention de la radio, qui vaudra à Marconi le prix Nobel de physique en 1909, est aujourd’hui plus volontiers attribuée à Nikola Tesla, physicien génial mais moins habile en affaires, qui aurait déposé les brevets correspondants en 1900.

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116 ans après, de nouvelles technologies de communication sont apparues, et Lannion a été en pointe sur nombre d’entre elles, notamment l’ATM, protocole en devenir perpétuel et qui, aujourd’hui, nous semble presque autant d’actualité que la TSF.

Table 1, dite « Triangulée » : Neox présente Viticulture et sa table se remplit aussi vite qu’une chope à la fête de la bière. C’est en fait un jeu de placement d’ouvriers, qui vont planter des cépages, récolter le raisin, le faire vieillir, tout comme dans les bonnes maisons. Mais des six oenologues à bord, deux débarquent aussitôt: Cécile, à qui l’explication des règles a fait l’effet d’un cubi en intaveineuse, et votre modeste serviteur qui, chevaleresque, porte secours à deux joueurs égarés et crée la table 2.
Cette table donnera un résultat déroutant, voyant trois joueurs à 21: Neox, Xophe et Thibault (ce dernier vainqueur aux livres, car si à ce jeu on produit des crus italiens, on paie en monnaie anglaise), et Xel à 18, pourtant la seule à pouvoir revendiquer une compétence du domaine.

Table 2, dite « Par GPS » : à cette table de P.I. on démarra fort tard, la faute à des coups de fils urgents, et votre modeste narrateur, tout propriétaire du jeu qu’il fut, enregistra un échec cuisant, étant à chaque fois dernier sur les trois manches, pour un score de 9, qu’aucune erreur n’entacha cependant. Un réglage de GPS s’impose pour notre détective en herbe. A l’inverse, François-René réussit l’exploit de faire le score parfait de 21. Doc Nico, 19, et Sophie, 17, se sont partagé les honneurs.

Table 3, dite « Par satellite » : à Alien Frontiers Nicolas II décolla, colonisa, et atteignit au final le septième ciel, laissant dans son sillage Baptiste, Ivan et Guillaume. On n’en saura pas plus car ils étaient enfermés dans une cage de Faraday.

Table 4, dite « La fibre optique » : à Hanabi les joueurs (Thibault, Xel, Nicolas II, Guillaume et Doc Nico) avaient la fibre très optique pour repérer toutes les couleurs de l’artifice, et parviennent au score de 20, ce qui est une prestation, dit le manuel « Excellente, ravit la foule » !

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