Séance de VENDREDI 19/09/2025 à Servel

On se presse à Servel alors que l’été agonise ; un chouette mélange d’anciens et de nouveaux s’installe autour des tables et se lance dans une sympathique variété d’activités ludiques.

Table 1, dite « Mobilisation » : Younaël, François et les deux Caroline se plongent dans le jeu historique coopératif Una Vittoria Impossibile. Il confirme sa réputation de jeu difficile : il leur faut trois tentatives et l’ajout des pouvoirs tirés du mode expert pour enfin réussi à sauver la ville de Parme des menaces fascistes.

Table 2, dite « Domination » : OlivierL savait-il qu’il serait comme un faon jeté au milieu d’une meute en rejoignant Stéven, Mickaël et BenjaminG pour un Ark Nova ? Selon les propos pudiques captés, Stéven a gagné « avec une belle avance ». Pas rassasiés, les fauves accueillent Younaël en provenance de la table 1 et repartent pour un Dune Imperium tardif.  Qui l’eût cru ? Le joueur-au-prénom-commençant-par-S mène bien son affaire, remonte peu à peu au score, remporte le dernier combat et finit un point devant son dauphin.

Table 3, dite « Elimination » : Partie du classique et toujours apprécié Battlestar Galactica pour Xel, F-R, Nolwenn, Armand et Sébastien2. C’est Nolwenn qui débute avec deux cartes Cylon, elle entraîne Sébastien avec elle et ourdit pour mener le vaisseau spatial et l’humanité à sa perte.

Table 4, dite « Exploration » : Un nouveau jeu, Star Scrappers : Orbital, est découvert par Pierre-Yves, Corentin, Théo, Delphine et Pierre, des adhérents récents. Il s’agit pour chacun de construire une station spatiale avec des cartes et d’activer les différents modules de sa station avec son équipage, en mode « placement d’ouvrier ». Le résultat de la partie n’est pas parvenu à travers l’espace infini. Certains poursuivent avec Dystopia dont nous ignorons tout.

Table 5, dite « Fermentation » : Avec le retour de Thomas on a le retour de Viticulture qu’il  fait découvrir à Tristan, flanqué de Marie-Anne et VHN. Ces deux derniers investissent dès le début dans un bâtiment rapportant des points au cours de la partie, le moulin pour Dom et la salle de dégustation pour Marie-Anne. Dom continue à grappiller des points mais tarde à lancer son business (aucun contrat et un pauvre champ produisant 4 rouge). En face, Tristan nage dans les cartes (y compris volées aux adversaires) et a ses 6 ouvriers tandis que Thomas est fidèle au cottage et construit patiemment de quoi fabriquer des vins haut de gamme : sa première vente rapporte 5 PV (il en faut 20 pour déclencher la fin de partie). Pendant ce temps, Dom a construit ses deux caves et au sixième tour il enchaîne deux ventes à 3 et 5 PV. Thomas fait sa propre vente de prosecco pour 6 points mais c’est trop tard : avec 21 PV, Dom l’emporte sur Thomas 19, Tristan 14 et Marie-Anne 12. Ils poursuivent avec un Odin où l’ordre est exactement inversé : Marie-Anne (qui se prétend somnolente mais réussit à surprendre les autres) gagnante avec 10, Tristan 14, Thomas 17 et Dom 23. Enfin, ayant reçu le renfort de F-R, ils font deux So Clover : au premier les choix sont un peu opaques, les joueurs mal synchronisés et cela finit piteusement avec 3 échecs sur 5. Le second est bien meilleur : 5/5 dont 2 grilles trouvées au premier essai.

Table 6, dite « Prolongation » : Pendant que la table 2 est dans son second gros jeu, Nolwenn organise un Res Arcana avec Corentin, les Caroline et peut-être Sébastien.

Séance de DIMANCHE 15/06/2025 à Buhulien

Comme des enfants en classe de neige, nous avions préparé ce voyage pour retrouver nos amis, mais dans cadre différent. Nous n’avions pas beaucoup de route, il suffisait de quitter la voie rapide, direction Buhulien, salle du Guindy, pour rejoindre notre royaume, celui des jeux bien sûr. Nous autres apôtres de ses Dieux, qu’on trouve peut-être dans la quête des terres du milieu, sommes tous des amis mais n’oublions pas que, dans le prochain que j’aime come moi-même et qui prend place à ma table, il y a surtout un Adversaire, et qu’on ne se privera pas de le réduire à néant un Vendredi 13 sans autre forme de procès. Cela tombe bien, le dernier est encore frais, c’était il y a deux jours. On prendra sa table pour un vignoble, en adepte de la Viticulture, ou pour une plantation de thé hors d’atteinte, sous les cieux de Ceylan. On s’intéressera vaguement aux autres vies que la mienne, celles des tables d’à côté, pour s’en éloigner au vu de mystiques ou de vampires comme échappés d’un roman russe. La boulangerie avait fait des miracles, tel Jésus mutlipliant les pains. Compagnons de cubes en bois ou enfants de boulange, chacun se disait qu’en ce jour, il était vraiment avantageux d’avoir où aller. Sous le soleil radieux, dans le bâtiment désaffecté, tout était lumière, comme au dernier jour. Et l’on ne put s’empêcher de penser en sortant, toisant le cimetierre attenant : je suis vivant, et vous êtes morts.

Séance de MARDI 03/06/2025 à Servel

Consciente de la singularité de la bicyclette, de son ancienneté et des différents usages qui en sont faits depuis deux siècles, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de proclamer le 3 juin Journée mondiale de la bicyclette. Un thème tout trouvé pour illustrer une séance de Parties Civiles très nature. On en connaît d’ailleurs qui ont usé de ce moyen pour rejoindre Servel !

Table 1, dite « Vin, amour et dessins animés » : Thomas, les deux Benjamin et Dom se resservent une dose de Viticulture, depuis quelques semaines ce jeu n’est pas consommé avec modération. Thomas et BenjaminG débutent avec un cottage qui leur garantit plein de cartes. BenjaminF joue une des fameuses cartes « chaque adversaire doit vous donner 2 lires, sinon gagnez 1 VP » : deux ne le peuvent pas, le dernier ne le veut pas, le voici avec 3 précieux points ; il fait de belles ventes de rosé et mène au score en milieu de partie. Au début du 7e tour il a 18 points et on se doute que c’est le dernier.Thomas bondit de 6 points avec une vente de prosecco et recolle au score pendant que Dom constate que la plupart de ses cartes sont inutilisables et que BenjaminG peste à propos d’une erreur non-provoquée. BenjaminF semble avoir partie gagnée quand la dernière action de Thomas consiste à défausser un vin de valeur minimale 4 pour 3 PV : il le dépasse alors que Benjamin a à la fois le vin et le bon de commande pour une vente à 5 PV mais il n’a pas l’emplacement pour la faire. C’est donc une victoire de Thomas avec 24 PV devant BenjaminF 22, Dom 21 et BenjaminG 20, tous ont franchi la barre des 20 points montrant par là une certaine accoutumance au jeu.

Après le départ de BenjaminG, ils finissent par un Love Letter fait maison avec les personnages du dessin animé Daria. Thomas se retrouve être Daria (= la carte 8 c.a.d la Princesse) avec une belle constance et Dom est le premier à remporter quatre manches.

Table 2, dite « Ca roule pour lui » : à Ark Nova, Steven, who else, devance Mickaël puis Olive, et le vainqueur n’hésite pas à donner la martingale du succès ! Ecoutons le : « La technique c’est de commencer par un crocodile et de le relâcher pour prendre un cochon d’inde. Puis investir dans un guepard et le relâcher pour prendre une girelle ».

Table 3, dite « Pédale douce » : Nastassia, François et Marc rejoignent Marie-Anne autour de Cascadia pour une soirée en forme de balade en pente douce. C’est Marc qui s’impose à 89 grâce à un fabuleux cheptel de wapitis (27 points), devançant les autres regroupés dans un demi-guidon, Nastassia (83), François (82), et Marie-Anne (80). Clément, arrivé trop tard et qui cirait le banc, remplace ensuite François, parti compter les moutons, pour un Forêt mixte.

Séance de VENDREDI 23/05/2025 à Servel

Le 23 mai 1790 voit la naissance en Normandie de Jules Dumont d’Urville. Bon élève, il entre comme officier dans la Marine à 17 ans. C’est à l’occasion d’un voyage en Méditerrannée qu’il y rencontre en 1814 Adèle, sa femme. En plus d’être marin il poursuit son éducation scientifique (physique, sciences naturelles, astronomie…) mais n’est pas retenu en 1816 pour le voyage autour du monde de Louis Freycinet. En 1819, lors d’une expédition scientifique dans les îles grecques, il apprend la découverte par un paysan d’une statue de femme en marbre, à moitié nue et les mains mutilées. C’est la Vénus de Milo qui devient l’un des clous du musée du Louvre. Il arrive enfin à joindre l’équipage d’une circum-navigation à bord de la Coquille entre 1822 et 1825 dont il ramène une riche collection botanique et entomologique. Il repart en 1826 sur le même bateau renommé l’Astrolabe et cette fois comme commandant. Sa mission est d’explorer et cartographier l’Océanie et aussi de retrouver le lieu de disparition de M. de la Pérouse. La mission est globalement accomplie au retour en 1829 même s’il se prend le chou avec François Arago. Il repart en 1837 avec cette fois comme destination l’Antarctique qu’il explore au cours des étés austraux 1838 et 1840. Naviguant parmi des glaces périlleuses, l’Astrolabe accompagnée de la Zélée découvre et décrit une portion de terre qui sera nommée « Adélie » en hommage à sa femme. Il rentre au pays glorieux et entreprend la publication de son voyage quand, victime du progrès, il meurt le 8 mai 1842 dans l’une des premières grandes catastrophes ferroviaires de l’histoire, quand son train Versailles-Paris déraille à Meudon et que la moitié des voitures prend feu.

Table 1, dite « Exploration périlleuse » : Les aventuriers spatiaux de ISS Vanguard (Fabrice, Xel, Stéven et Samuel), qui pensaient naviguer tranquillement dans le silence éternel de ces espaces infinis, se font un coup de frayeur : ils traversent un nuage d’une espèce de plancton hostile qui tente de porter atteinte à leur vaisseau. Stéven dans le rôle du héros (selon ses dires, du moins) se coiffe d’un scaphandre et part faire des prélévements biologiques pour comprendre à quelle force hostile ils ont affaire. L’équipe parvient à élaborer un signal de radiofréquences éloignant les vilaines substances/créatures, ils repartent vers l’étoile couchante sur une bande son pleine de cuivres triomphants.

Table  2, dite « Pas de bras, pas de jaja » : Configuration inédite pour une table de Viticulture (éd. Essentielle avec de vrais morceaux de Uwe Rosenberg dedans) à cinq : 3 vieux renards (Thomas, JérômeC et VHN) et 2 perdreaux de l’année (Mickaël et Pierre-Yves). A cinq on a un emplacement de plus pour ses ouvriers, cela devrait être moins encombré. La partie a été caractérisée par les multiples Saisonniers d’été joués par Mickaël du type « Chaque joueur peut xxx. Marquez 1 PV pour chaque joueur qui le fait ». Les vieux renards mettent en garde : à cinq joueurs c’est une voie royale vers la victoire. Malgré ces sages paroles Mickaël en tire une demi-douzaine de points (rappelons que la partie s’arrête au premier qui atteint 20 PV) et prend une avance nette au score. Les propriétés se développent dans  des directions différentes : certaines, avec des caves XL, débordent de multiples cuvées prenant de la valeur en vieillissant tandis que celle de Dom, produisant un unique modèle de rosé avec un unique champ, est de style minimaliste d’autant plus qu’il fait des transactions foncières bizarres, vendant puis rachetant un même champ (il faut dire qu’à chaque fois il engrange 1 PV). Thomas, fidèle à son style de jeu, joue en premier chaque fois qu’il le peut en renonçant aux bonus venant avec un ordre du tour plus tardif. Au début du 6e tour Dom-gagne-petit et Mickaël sont à 14 PV ; Dom grappille 4 points pendant l’été, cela sent la fin de partie et les ventes de cuvée vont être déterminantes. Le premier est au bout de sa vie et n’a plus que des fonds de pressoir invendables pendant que le second bondit de 7 points avec une vente de prosecco. Mais les Saisonniers d’hiver de Dom lui rapportent encore 4 points, il finit en tête à 22 PV devant Mickaël 21, Jérôme 16, P-Y 15 et Thomas 13 (qui, la partie eût-elle duré un tour de plus, aurait cassé la baraque avec ses commandes pour des vins coûteux).

Les derniers sont ensuite les premiers dans les deux parties d’Odin que les mêmes font ensuite : d’abord Thomas puis P-Y gagnent, Dom occupant avec une belle constance la dernière place.

Table 3, dite « Statues déterrées » : Le gros jeu du vendredi est Terracotta Army avec Fred, Gérard, Olive et François. Voici le récit de ce dernier : « Quatre valeureux aventuriers ont reçu la lourde charge de reconstituer l’armée de terre cuite, ou armée d’argile. Cet ensemble de huit mille statues de soldats et chevaux représente les troupes de Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine. et ont été enterrées dans les fosses du mausolée de l’empereur Qin en 210–209 av. JC. Cette « armée enterrée », dont les statues ont quasiment toutes un visage différent, était destinée à protéger l’empereur défunt. Le jeu reproduit cet univers de façon trés réaliste et originale, le coeur du jeu étant la construction d’un monument, oeuvre collective qui rétribuera chacun à hauteur de ses mérites selon une suite de calculs complexes. Mais avant cela, au fil de chacune des 5 manches, il existe bien d’autres façons de marquer des points : objectifs de manche, décomptes de majorité, gains liés à la construction….C’est le type de jeu où il est difficile de savoir qui s’imposera avant le fameux décompte final lié au monument. Grâce à une stratégie de placement élaborée, Gérard avec 166 PV s’impose à Olive, 162, qui excellait dans les décomptes intermédiaires des alignements. Fred, 148, avait un beau tableau, et François, 132, fut victime d’une stratégie de blocage par ses adversaires des emplacements visés. On reviendra avec plaisir à ce jeu qui ravira les amateurs d’arithmétique et de géométrie. »

Table 4, dite « Prise de chou » : F-R, Nolwenn, OlivierB et Armand sortent Dune Imperium. F-R s’impose avec une belle avance (12 PV contre 8, 6 et 5) en s’alliant avec trois factions sur quatre et en épurant son deck de cartes pour être redoutablement efficace. Ils continuent avec Bomb Busters où ils ont eu bien du mal.

Un week-end pour jouer SAMEDI et DIMANCHE 17-18/05/2025

Ceux que la vie étonne, que la vie surprend, et qui s’amusent du monde, ceux-là ne sont pas sérieux. Les grandes choses ne sont pas toujours celles qu’on croit, la beauté et la vérité n’ont pas besoin d’être sérieuses. En ce long week-end, nous avions rendez-vous tout près, pas loin des plages, et nous n’avions pas besoin d’être sérieux. Nous rêvions au désert, à ses sables si différents des nôtres roulés par la mer, ceux des contrèes d’Afghanistan et de Pamir. Nous vivions cet âge où l’on quitte l’enfance et où l’on se mesure au monde, l’un des moments les plus extraordinaires de la vie. Le second, c’est quand on a des enfants soi-même. Après, tout le reste, ce sont des souvenirs. Ceux d’un voyage dans le temps de l’époque du trône de fer, des tannins d’un vin longuement mûri par les artisans de la viticulture, des mots agencés en quinconce pour en presser le code commun. Nous chantions, des chansons à boire, ou bretonnes, certainement pas la ritournelle de la faim, tant il y avait de victuailles. Nous eûmes à tenir assemblée, on y parla statuts, votes, et tout fut consigné sur procès-verbal dûment paraphé de nos signatures. Le dimanche soir, le temps avait filé et le tamis de nos chercheurs d’or dessinait comme par magie quelque divinité aztèque. Le monde est à prendre ou à perdre, ça ne dépend que de toi-même. Nous l’avions pris.

Séance de MARDI 13/05/2025 à Servel

Le 13 mai 1940, Winston Churchill, nouvellement nommé comme premier ministre, prend la parole devant la house of commons pour demander la confiance à son gouvernement d’union nationale. C’est que la guerre vient d’entrer dans une phase aigue : après avoir envahi le Danemark et la Norvège un mois plus tôt, l’armée allemande a lancé le 10 mai sa guerre-éclair sur le front ouest et est entrée simultanément en France, en Belgique et aux Pays-Bas (pendant ce temps la marine anglaise avait envahi l’Islande). Son discours est resté dans l’histoire pour ses formules, ben, churchilliennes :

 Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur  » […]

Vous demandez, quelle est notre politique ? Je peux vous dire : c’est d’engager le combat sur terre, sur mer et dans les airs, avec toute la puissance, la force que Dieu peut nous donner ; […]

Vous demandez, quel est notre but ? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera

C’était il y a 85 ans, les acteurs de cette époque sont en train de disparaître mais vous pouvez toujours lire Churchill qui, on l’oublie, a eu le prix Nobel de littérature.

Table 1, dite « Du labeur » : Nouvelle séance de Viticulture (précisons que c’est l’édition Essentielle rééquilibrée qui ajoute le grand ouvrier sans lequel le jeu ne tourne pas si bien) pour les mêmes (Thomas, JérômeC, BenjaminG et VHN) que la semaine passée, maintenant ils savent jouer et ne commettront plus les petites erreurs vues alors. Benjamin et Thomas démarrent avec un ouvrier supplémentaire, c’est d’ailleurs les seuls qui les mettront tous en jeu et ils vont tous travailler dur sous le cagnard toscan. Dom commence tôt à avancer pas à pas au score mais à la mi-partie tous sont regroupés vers 10-12 PV. Thomas enchaîne une jolie combinaison en remplissant sa main de cartes puis en jouant un saisonnier du printemps pour récupérer une lire par carte, aussitôt réinvesties en bâtiments pour son vignoble. Dom a lui la chance de pouvoir faire vieillir de deux ans tous ses vins en cave, il n’en a que deux mais ils arrivent pile à l’âge auquel un acheteur les réclame en agitant un bon de commande, le voilà presque à 15 PV. Au tour suivant il vend sa plus belle cuvée puis un saisonnier automnal lui fait gagner 3 points, le voilà sur le chemin de la victoire avec 21 PV. Benjamin est à 16 PV, a une cave pleine de bouteilles âgées et quatre cartes Commande en main. Mais celle qu’il honore vaut 4 PV, il finit un point dernière Dom tandis que Thomas est à 15 et Jérôme à 14.

Table 2, dite « Des larmes » : Faline, Jack et Caroline commencent par Harmonies, un jeu bien maîtrisé par Faline qui l’emporte. Ils poursuivent avec Living Forest, attention à la victoire-éclair qui peut arriver à ce jeu sur un coup habile et qui laisse les autres en désarroi.

Table 3, dite « De la sueur » : Olive, Stéven et Julien s’attablent autour de Paladins du Royaume de l’Ouest. Lors d’un vol de reconnaissance Olive semblait avoir une bonne position mais c’est un jeu de longue haleine et il ne faut jamais miser contre Stéven qui s’escrimait à construire son économie de guerre en déployant ses ateliers. [Plus tard] Nous avons en effet intercepté un câble chiffré qui laisse entendre que Julien et Stéven finissent à égalité, 71 PV contre 59 à Olive.

Table 4, dite « Du sang » : François-René et Younaël s’allient face à un boss de type moine retors à Shards of Infinity. Personne n’en sortira indemne.

Séance de MARDI 06/05/2025 à Servel

Eugène Labiche est né le 6 mai 1815, il y a 210 ans. Il est issu de la bourgeoisie parisienne commerçante et démarre des études de droit mais très vite déclare un goût pour l’écriture, pouvant compter sur son patrimoine pour vivre. Il oscille au début entre drames, comédie et même un roman mais finit par se spécialiser dans les pièces comiques, souvent écrites à plusieurs mains. Il en publiera au total 176, de qualité inégale mais certaines ont rencontré un vif succès public et sont parfois des satires bien observées de son milieu bourgeois du seconde Empire. Il finira notable, marié à une riche héritière et à la tête d’un domaine de 900 hectares en Sologne, maire de son village, opportuniste en politique et finalement élu à l’Académie Française.

Table 1, dite « Un chapeau de paille d’Italie » : Retour sur nos tables de Viticulture, un jeu que l’on vit au temps où un Président débonnaire menait l’association, avec à la manoeuvre Thomas, BenjaminG, JérômeC et VHN. On y fait du vin sous le soleil de Toscane et c’est un classique du placement d’ouvrier, adouci par le Grand Ouvrier qui n’est jamais bloqué sur les emplacements. Cependant ses simplifications hérissent celles qui savent comment on fait du vin. Mais il fonctionne bien et les cartes « saisonniers » très variées permettent quelques surprises au printemps ou en automne. L’autre mécanique sympa est celle du « réveil » où on choisit dans quel ordre on va jouer, chaque emplacement -sauf le premier- amenant son petit bonus. On part tous avec un lot de ressources différent (lires, cartes, bâtiment voir meeple supplémentaire que nous enviâmes à Thomas) et il s’agit de s’adapter à cette asymétrie de départ. Ainsi Dom qui pour sa première action vendit un champ pour gagner quelque argent. Equipé dès le début du bâtiment qui donne 1 PV à chaque vigne plantée, il déroule une stratégie de gagne-petit, avançant point par point au score et vendant des assemblages bon marché (« la cave coopérative de Servel »), le tout avec juste 3 parcelles plantées et une cave jamais totalement agrandie. Thomas et Jérôme, inversement, ont tardé à décoller au score mais enchaînent ensuite les ventes à 5 ou 6 PV, Jérôme se spécialisant dans le prosecco haut de gamme. Benjamin se lamente à propos d’enchaînements sous-optimaux qui lui coûtent quelques points. La partie se termine à la fin du tour où quelqu’un atteint 20 points et au début du tour 7 on sent que c’est à portée de Dom, d’autant plus que dès le printemps il arrache une vigne puis en replante une autre, le voila avec +3 points. A ce stade tous les joueurs ont 5 ou 6 meeples et cela joue des coudes sur les emplacements vite saturés (parfois juste pour bloquer les autres) et on entend quelques grincements de dents pour cause d’actions impossibles. La dernière vente de Thomas & Jérôme les propulse au delà de Benjamin pendant que Dom vient buter sur l’extrémité de la piste de score. Il gagne avec 25 PV devant Thomas 20, Jérôme 18 et Benjamin 16. Avec une partie de deux heures hors règles, voila un jeu bien adapté au mardi, à consommer sans modération.

Table 2, dite « Doit-on le dire ? » : Faline ressort Vale of Eternity pour Virginie, Marc et Julien (… et pour un joueur ensuite enfui à la table 1), elle maîtrise bien les combos de ce jeu où elle s’impose. Les mêmes poursuivent avec Courtisans qui voit, doit-on le dire ?, une nouvelle victoire de Faline. Recomposition de la table avec le départ de Marc et l’arrivée en horaires décalés de F-R et Younaël. Tous se lancent dans un Shards of Infinity en mode coopératif, cela se présentait bien pour le groupe et mal pour le boss.

Table 3, dite « Le plus heureux des trois » : Le gros jeu du mardi est pour Olive, Stéven et Mickaël sous la forme de Nippon, jeu de développement autour de l’industrialisation du Japon à la fin du XIXe. Jouer au capitaliste est une seconde nature pour Stéven qui déroule tout content un plan sans faille : accumuler de l’argent, l’investir dans des usines puis dans des trains pour distribuer ses marchandises et dans des bentos pour nourrir ses ouvriers. Le tout en choisissant des marchés où il n’est pas trop en concurrence avec les autres. Son zaibatsu finit en tête avec 198 PV devant Mickaël 164 et Olive 146.

Séance de MARDI 27/08/2019 à Servel

Le 27 août 1877, le gallois Charles Rolls voyait le jour. Brillant étudiant ingénieur et passionné de véhicules (bicyclettes, ballons, voitures, avions), il ramèna à 18 ans sa première voiture depuis Paris. Il s’associa en 1906 avec Henry Royce pour fonder un fleuron de l’industrie britannique, spécialiste des berlines de luxe et des moteurs d’avion. Mais il disparut en 1910 dans le crash du Wright qu’il pilotait, premier anglais victime d’un accident d’avion à moteur. 142 ans plus tard il régnait dans la salle de quartier un certain spirit of ecstasy.

Table 1, dite « modèle 20/25 (1929) » : avec Viticulture, Neox en tenancier débonnaire invite à trinquer Olivier-3 et les nouveaux venus Audrey & Jérôme. Le Président a su faire fructifier sa petite entreprise viticole et termine un tour juste au delà des 20 PV lui assurant la victoire. Ceux qui découvraient le jeu ont bien aimé, pas de risque de gueule de bois le lendemain (NB : auraient-ils joué avec l’extension Tuscany, le seuil de victoire était à 25 PV).

Table 2, dite « modèle Silver Cloud (1955) » : le visage de Vincent s’illumine quand VHN lui propose un Innovation. Presto on recrute Nicolas-2 (dont les 2 premières parties ont été en mode douche écossaise) et Yannick (qui découvre et n’a pas eu l’air trop mécontent). Partie en équipes de 2 donc. Le slogan « Jamais deux parties ne se ressemblent »® s’est de nouveau vérifié : aux 2/3 de la partie, on piochait dans l’âge 7 alors que seules deux dominations avaient été acquises ! (âge 1 pour Dom et Diplomatie pour Yannick au terme d’un bel enchaînement qui lui donne 5 cartes actives produisant des Couronnes). Et les tableaux avaient très peu de décalages, avec juste 3 couleurs chez N2 et Dom.

Soudain tout s’accélère. Dom se prépare à dominer coup sur coup les âges 2 et 3 mais Yannick lui rabote son influence. Nicolas, aidé par une coopération de Vincent, joue la carte « 8 » Théorie Quantique (Recyclez 2 cartes puis piochez une « 10 » et scorez une « 10 ») qui va lui permettre de précipiter la fin de partie. Mais Vincent active deux fois Monnaie (Vous pouvez recycler n cartes de votre main puis comptabilisez une « 2 » pour chaque carte de valeur différente recyclée) : il score 6 cartes « 7 » et s’empare de la Domination Technologies (6+ cartes comptabilisées ou archivées au cours du même tour). Pris de vitesse, le binôme N2-Yannick concède la victoire à l’attelage Vincent-Dom qui finissent sur un nuage.

Table 3, dite « Industrie britannique » : Tristan et Thomas attirent un Yvan consentant dans une partie de Brass Birmingham. L’un des deux renards affûtés a-t-il eu gain de cause ?

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum

Séance de MARDI 18/09/2018 à Servel

Le 19 septembre 1648, le jeune Blaise Pascal établit, depuis le sommet du Puy de Dôme, l’existence du vide et de la pression atmosphérique en montrant que le niveau de mercure dans un baromètre de Torricelli descend à mesure que l’altitude augmente. Il laissera son nom à une unité de pression, le Pascal. 470 années plus tard, la salle de Servel n’était pas très pleine, deux tables. Pour la postérité et les générations futures, cette répartie à un adhérent se plaignant : « si t’as pas mangé, moi j’ai pas bu ! »

Table 1, dite « Sous pression » : effectif maximal (Neox, Xel, DocNico, Vincent, Olive et VHN) pour une partie de Viticulture (édition essentielle + le plateau à quatre saisons de Tuscany, icelui étrenné à Parties Civiles) qui, d’explications laborieuses en pauses cigarette et de propos intempestifs en cogitations, a duré ses 4 heures. Long pour un jeu de placement d’ouvriers « poids moyen » que tous ont certes trouvé plaisant et thématique (pour ceux qui n’ont pas les pouces verts : non quand on récolte le raisin on n’arrache pas les ceps de vigne, et oui on ne peut vendanger qu’une fois par an).

Chaque tour de jeu correspond à une année et la partie s’achève à la fin du tour où un joueur atteint 25 PV. A 6, on se frictionne un peu pour occuper les 3 emplacements possibles pour chaque action. Chacun optimise le mieux possible la séquence je plante/je récolte/je vinifie/je vends et c’est VHN, à la tête d’une simple parcelle de pinot noir, qui se détache peu à peu au score (après un départ-canon de Neox qui doit à l’avidité de ses collègues 5 PV dès le début de partie). Débutant une année avec 17 PV, il ne parvient qu’à atteindre 24 à la fin de l’hiver. Dans l’année ultime, il se hisse à 29 mais Neox (scorant 12 PV) et DocNico font des ventes juteuses et fondent sur le leader. Au finish, Dom à égalité avec Neox ne l’emporte que par son argent plus nombreux.

Table 2, dite « En altitude » : pas de peur des hauteurs pour Nicolas2, Julien2, Pierre-nouveau-et-déjà-conquis, François-René et Vincent2 qui enchaînent 3 jeux : Illuminati (N2 en maîtrise les arcanes), Mow (entre les bouses et les mouches, le nom du gagnant s’est perdu) et Flamme Rouge (Vincent maillot jaune).

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum

Séance de VENDREDI 13/07/2018 à Servel

Vendredi 13, jour funeste. Une réputation qui n’est point usurpée, voyez ce qui suit.

Ainsi, Marat fut assassiné le 13 juillet 1793, dans sa baignoire où il soignait ses maladies de peau, par Charlotte Corday, une jeune femme indignée par le tour sanglant de la Révolution. Démentant les espoirs de la meurtrière, l’indignation soulevée par son acte va justifier la mise en place officielle de la Terreur.

Médecin franc-maçon, âgé de 45 ans au début de la Révolution, Jean-Paul Marat avait fondé L’Ami du Peuple en septembre 1789, un journal dans lequel il dénonce avec violence les compromissions supposées des uns et des autres. Populaire auprès des sans-culottes, il lança ceux-ci à l’assaut des Tuileries le 10 août 1792 et dans les massacres de Septembre.

Résultat de recherche d'images pour "marat assassiné tableau"Député à la Convention, il contribue à la condamnation du roi, à la formation du Tribunal révolutionnaire et du Comité de sûreté générale, en charge d’arrêter les suspects. Les Girondins ayant tenté de le mettre en accusation, il est blanchi par le Tribunal révolutionnaire et regagne en triomphe la salle de la Convention le 24 avril 1793. Un mois plus tard, il contre-attaque avec succès en lançant les sections parisiennes de sans-culottes contre l’assemblée, obligeant les députés à décréter l’arrestation des Girondins.

Sa meurtrière est une Normande de petite noblesse de 25 ans, arrière-petite-fille du grand Corneille et nourrie de lectures classiques. Ayant noué des sympathies avec les Girondins modérés, traqués par Marat, elle voit en ce dernier le fossoyeur de son idéal de liberté.

Elle espère, à l’image des héroïnes antiques, faire oeuvre utile en l’éliminant, quitte à sacrifier aussi sa jeune vie… Mais son geste n’aura d’autre effet que d’amplifier la Terreur. Elle-même sera guillotinée le 17 juillet 1793 sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde), après l’entrée de la dépouille de sa victime au Panthéon. Lamartine, plus tard, la qualifiera d’« Ange de l’assassinat ». Le peintre Louis David, par ailleurs député montagnard à la Convention, laissera de l’assassinat un tableau célèbre, qui exalte l’image du tribun et gomme celui de sa jeune meurtrière.

Ainsi encore, le 13 juillet 1936, en Espagne, le leader Calvo Sotelo est assassiné. A l’assemblée des Cortes, il dirigeait la droite monarchiste et personnifiait l’opposition au gouvernement dRésultat de recherche d'images pour "meurtre de calvo Sotelo"u Front Populaire. Sa mort encourage les militaires conservateurs à se rebeller:  le soulèvement militaire, qualifié par ses auteurs de « glorioso Movimiento » (le glorieux Mouvement), survient le 17 juillet dans la garnison de Melilla, au Maroc espagnol, conformément à un plan préparé de longue date. La guerre civile devient alors imminente.

On, le voit, le meurtre appelle la répression, qui entraîne l’émeute et le cycle infernal de l’histoire part en roue libre. Dans l’écrin de Servel, en ce 13 juillet 2018, loin de la ville et de ses rumeurs, personne ne vous entendrait crier. Pas de baignoire en vue, mais il y a des douches. Aucun assassinat n’eut cependant lieu ce soir là à Paries Civiles, où les choses se règlent selon l’étiquette, et le meurtre n’en fait point partie.

Table 1, dite « Suicide assisté » : Vincent-2 répond, avec votre serviteur, à l’appel de Schwarzer Freitag lancé par Tristan. A ce jeu de spéculation boursière, il y a une tactique bien précise, qu’il nous précise à la fin, croyant avoir gagné – avec 14 lingots contre 13 à Tristan. Mais un examen de ses comptes révèle qu’il a touché pas moins de 9 subventions, explosant le plafond règlementaire. Aussi, déclassé par cette forme de suicide assisté, il offre à Tristan une victoire méritée. Votre serviteur repart lesté de 9 lingots et d’une médaille d’argent.

Table 2, dite « Tueur en série » : il n’en a pas l’air comme ç, mais Nicolas II a pourtant le profil idéal du tueur en série – en témoignent ses deux parties de Welcome, où il laisse Jérôme et Mickaël sur le carreau.

Table 3, dite « Chronique d’une mort annoncée » : dès le premier coup de cette partie de Viticulture, la fin était écrite: captant les ouvriers, Neox, tout vêtu de blanc, devançait systématiquement son adversaire sur ses actions et n’eut aucun mal à produire son vin rouge, tandis que Xel piochait pour enchaîner les actions. Rouge sur blanc, tout fout le camp se dit-elle en partant.

Table 4, dite « Mort avant l’arrivée » : les tables 2 et 3 se recomposent, oubliant Mickaël, parti vers les paradis artificiels, et avec pour ambition d’achever un Tiny epic quest. Une ambition démesurée car ils n’eurent le temps d’effectuer qu’une phase de jour, alors qu’il y faut normalement cinq jours et cinq nuits !

Table 5, dite « Fossoyeur d’idéal » :  pour finir la soirée, on ressort l’excellent Kardinal und König avec l’équipe de la table 1. Tristan domine, grâce à ses talents de manoeuvrier, et un raid sur la France décisif qui lui y offra une domination diplomatique – et en diplomatie, la France, ça compte énormément ! Je devance d’une courte tête Vincent-2, dont les rêves d’idéal ont été mis à mal dans cette soirée par un fossoyeur bien connu en la matière. On retiendra aussi de cette table l’interpellation à distance « Dom, as-tu du spare ? » qui nous tarauda, et que le susnommé relèvera à son retour, n’en doutons pas.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum