Séance de MARDI 13/06/2023 à Servel

https://www.pointdevue.fr//storage/images/article_900/2023/01/GettyImages-475598101FWE0pt7WCw.jpgLe 13 juin 313, l’empereur Constantin promulgue l’édit de tolérance de Milan par lequel il légalise le christianisme. C’est un retournement spectaculaire après la « Grande Persécution » inaugurée dix ans plus tôt par les tétrarques Dioclétien et Galère. Dans le même temps où il décentralisait l’administration de l’empire, Dioclétien éprouvait la nécessité de renforcer sa cohésion culturelle et politique. Son règne est marqué par de violentes persécutions contre les communautés chrétiennes qui refusent de sacrifier au culte impérial.

L’édit de Milan se singularise par le fait qu’il introduit un élément nouveau dans la société romaine : la liberté religieuse. Jusque-là, la religion était affaire de communauté et d’identité ethnique. On suivait la religion de ses ancêtres et de son groupe. L’édit de Milan reconnaît à chaque individu la faculté de suivre la religion de son choix. C’est un changement radical de paradigme d’autant qu’il lève par ailleurs les interdits qui pèsent sur la communauté des chrétiens. Les Églises locales se voient restituer les biens confisqués, même lorsqu’ils ont été vendus à des particuliers.

Dès lors, tout change. Le christianisme rassemble à cette date un dixième à peine de la population de l’empire romain (cinquante millions d’habitants). Il est surtout présent en Asie mineure (actuelle Turquie) et en Afrique du Nord. Né dans les classes populaires, il gagne de plus en plus la faveur des classes supérieures et des élites intellectuelles et urbaines. Fort de la protection impériale, il va prendre son essor et s’imposer en quelques décennies comme la seule religion officielle de l’empire.

Dix-sept siècles après, à Parties Civiles, chacun avait en liberté choisi de suivre son culte.

Table 1, dite « Un empereur » : Thomas attire dans ses rets Flavien et Benjamin pour un amical Brass : Birmingham. Les novices y firent bonne impression, surtout Flavien (181), qui manqua de peu l’affront suprême de mater le maître (Thomas, 198), à un classique où, avec 112, Benjamin se cherche encore. La soirée vire alors à la correction à Red 7, Thomas infligeant un historique 35-0-0 aux impétrants.

Table 2, dite « Deux impératrices » : Ark Nova est choix osé pour un mardi, surtout à 4, mais, Xel, Marc, François et Nastassia bravent les pendules et se lancent, après un rappel de règles administré façon puzzle par Nastassia. Marc, sans affoler le chronomètre, prend rapidement la tête sur la piste d’attrait tandis que Xel joue ses tours en 15 secondes faute d’animaux adéquats, que François patine sur la piste de conservation, et que Nastassia construit méthodiquement son zoo, réussissant l’exploit de remplir au final toutes les zones constructibles (récompense de 7 PC à la clé). Passées les matines, le suspense règne encore sur la fin de partie que déclenche le joueur qui fait se croiser les pistes. C’est Nastassia qui s’y colle et se voit vainqueure. Mais, in cauda venenum, par le truchement des points de fin de partie, elle se voit rejointe à +17, et même devancée par Xel au départage (3 projets conservation à 2) ! Derrière les deux impératrices, Marc fait bonne figure (+14) quand François paie son décollage tardif (-11).

Séance de MARDI 06/06/2023 à Servel

Et cette belle soirée printanière, un débarquement de cinq ludopathes a été remarqué en baie de Lannion, non loin de Servel.

Table 1, dite « Le jour le plus long » : Marie-Anne, Thomas, Xel, Benjamin et Nastassia s’essaient d’abord à une enquête de Bureau of investigation – qui est, rappelons-le, une sorte de Sherlock à la sauce Cthulu, en moins fouillé dans les attendus des réponses aux questions. Un joli méli-mélo de déductions se traduisit par le score honorable de 4/7. La soirée était déjà avancée, mais ce n’était qu’un début : ils jouent ensuite à Red 7, la nouvelle star des mardis, que Xel s’octroie après des manches interminables et sur épuisement de la pioche, car elle n’avait atteint que 26 des 30 points requis.

Séance de VENDREDI 19/05/2023 à Servel

Le 19 mai 1635, Richelieu, au nom de la France, déclare la guerre à l’Espagne. La France entre de cette façon dans la guerre de Trente Ans (aussi appelée « la guerre allemande » car elle menaçait son équilibre interne et qu’elle voyait se battre des Allemands dans les deux camps), qui ravage l’Europe depuis 17 ans. Elle va y gagner l’Alsace, prenant le risque d’une invasion espagnole qui n’est évitée que par la victoire de Rocroi, 8 ans plus tard grâce à un général de 22 ans (« le grand Condé »), et sortira grande gagnante de la guerre, comme un prélude au règne de Louis XIV. On s’accorde aujourd’hui sur le chiffre de trois à quatre millions de morts en trente ans pour une population initiale de 17 millions d’habitants.

Les traités de Westphalie qui la terminent en 1648 initient la nécessité d’un équilibre politique « par et dans la pluralité des États », révélant la fin d’un monde et l’établissement progressif d’un nouvel ordre qui met fin à l’idée d’une paix terrestre perpétuelle administrée par un Empire renvoyant à l’idée d’une autorité pastorale. Désormais, les principes d’administration des hommes se baseront  sur le primat de la raison d’État. Ces traités apparaissent donc comme un pivot temporel, seuil de passage d’un ordre autoritaire de type pastoral vers une rationalité politique privilégiant l’État souverain, fondement du droit international moderne.

A Parties Civiles, quelques années plus tard, on enregistra quelques morts dans de vastes contrées.

Eclipse (2011) - Jeu de société - Tric TracTable 1, dite « Retour d’enfer » : L’affaire avait été planifiée : pour son grand retour sur nos tables, le défi lancé par Arakis à Eclipse (le jeu lui aussi est de retour, son apparition sur nos grimoires relevant justement de l’irrégularité des éclipses : deux fois en 9 ans), n’était pas en l’air. Avec 37, il triomphe en conduisant les Plantes, devançant Jeff (29), Olivier B. (27) et Gilles (23).

Table 2, dite « Riche lieu » : à Ark nova on apprend qu’un zoo, sous la houlette de Mickaël, peut être un riche lieu foisonnant d’espèces. Avec +30, il domine sans peine une partie que Xel (-30) et Olivier L. (-21) terminent sur des scores négatifs !

Table 3, dite « Pastorale » : Fred et Dom sont motivés par rejouer à Great Western Trail dont la richesse est loin d’avoir été épuisée, ils récupèrent Baptiste-au-poil-ras comme troisième joueur novice. Au début on se marche un peu sur les pieds, tout le monde veut construire dans les emplacements « forêt ». Dom recrute des machinistes pendant que Fred recrute des vaches et parcourt rapidement la piste qui mène à Kansas City où il fait de lucratives livraisons qu’il transforme en recrutements multiples. Baptiste s’interroge à voix haute sur les multiples choix possibles et empile les tuiles Danger tout en parvenant à faire avancer sa loco au rythme de ses livraisons. Dom accumule tranquillement des Objectifs dont il remplit ensuite méthodiquement les conditions. Il enchaine 3 arrêts dans des gares, à chaque fois y larguant un machiniste en échange de « certificats permanents » qui améliorent la valeur de sa main lors de la livraison au terminal ferroviaire de Kansas City. Il joue un coup vache à Fred la troisième fois : n’ayant pas assez d’argent pour aller chercher la tuile bonus, il s’arrête dans la gare où Fred, suffisamment doté, allait récupérer la tuile et y patiente jusqu’à ce que Fred poursuive son périple pour convertir plus loin son argent en PV à un taux plus favorable. Un petit coup de marche arrière et voilà le Dom de retour dans la gare, cette fois avec les sous pour prendre la tuile bonus. Ayant augmenté sa limite de main à 6 cartes, malgré un cheptel moyen il arrive en fin de partie à faire deux livraisons rentables à New York et met fin à la partie. Après décompte, la stratégie de Dom s’impose avec 130 PV contre 84 pour Fred et 69 pour Baptiste.

Table 4, dite « Victimes en série » : François-René incarne pour la première fois La bête. Poursuivi par Thomas et François, il joua de malchance et fut pris en tenaille par ses adversaires, qui réussirent plusieurs enquêtes décisives, réduisant ses options comme peau de chagrin. Au final, le diable, puisque tel était son choix, fut démasqué alors qu’il manquait encore 9 victimes sur 25 à la bête pour espérer l’emporter.

Table 5, dite « Primus inter pares » : à Azul on vit une partie très aboutie de François qui scelle une belle victoire (99 avec deux couleurs complètes, une colonne et deux lignes). Thomas, 69 et François-René, 84, ont attribué leur déconfiture à leur quasi-absence du rôle de premier joueur, trusté systématiquement par le vainqueur, ce qui lui ouvrit les meilleurs choix de départ.

Table 6, dite « Ordre nouveau » : Thomas aurait-il perdu la main à Red 7  ? En tous cas, avec les règles étendues qui donnent beaucoup  de profondeur au jeu, il sera fanny d’une partie dominée par François (35), jamais à court d’options, et où François-René (15) opposa une vaillante mais vaine résistance.

Table 7, dite « Ordres établis » : un Sub Terra conclut cette soirée fertile, qui se traduisit par la confirmation de deux ordres établis dans cette soirée : celle brillante de Mickaël (seul à se sauver avec Thomas) et l’infortune de François-René, coincé entre attaques de bêtes, explosions de gaz, inondations et éboulements. Encore une partie perdue collectivement donc, car Xel, François, et Olivier L. furent aussi enregistrés au champ d’honneur.

Séance de MARDI 16/05/2023 à Servel

Mao Zedong, Chairman of the Communist Party of ChinaLe 16 mai 1966 peut être considéré comme le point de départ de la grande révolution culturelle prolétarienne, plus couramment appelée  la révolution culturelle (1966-1976), l’un des événements marquants de l’histoire de la république populaire de Chine, dont le retentissement international fut considérable.

Le prétexte au déclenchement de la révolution culturelle a été une pièce de théâtre parue en 1961, La Destitution de Hai Rui, de Wu Han, historien et vice-maire de Pékin. À l’instigation de Jiang Qing, une critique en paraît en novembre 1965 dans un journal de Shanghai, reprochant à la pièce de se livrer à une attaque déguisée contre Mao. Au début de l’année 1966, les critiques visent d’autres intellectuels connus.

En mai 1966 se constitue un « groupe de la révolution culturelle du Comité central » qui critique le groupe de Peng Zhen. La circulaire du 16 mai 1966 dénonce tous les « révisionnistes » présents dans la culture, la politique et l’armée du pays. Le 29 mai, la première organisation de gardes rouges voit le jour au sein de l’université Tsinghua. Les gardes rouges étaient des jeunes, pour la plupart des collégiens et étudiants organisés en factions dont le but était d’appliquer la révolution culturelle, si besoin par la contrainte. Celle-ci avait pour objectif l’élimination des intellectuels et des ennemis politiques de Mao. Les gardes rouges se divisèrent rapidement selon leur degré de radicalité et s’opposèrent même de façon violente. Ils furent rejoints par les exclus du parti, les ouvriers précaires et quelques cadres opportunistes.

Le 8 août 1966, le comité central du Parti communiste chinois émit un projet de loi (sans doute rédigé par Mao) qui constitue une forme de charte de la révolution culturelle. Dans cette « Décision en seize points » le gouvernement chinois se déclarait en faveur d’une purge au sein du parti communiste et parmi les intellectuels. La révolution culturelle visait les « Quatre Vieilleries », c’est-à-dire les traditions et le passé chinois. « La grande révolution culturelle prolétarienne vise à liquider l’idéologie bourgeoise, à implanter l’idéologie prolétarienne, à transformer l’homme dans ce qu’il a de plus profond, à réaliser sa révolution idéologique, à extirper les racines du révisionnisme, à consolider et à développer le système socialiste. Nous devons abattre les responsables du parti engagés dans la voie capitaliste. Nous devons abattre les sommités académiques réactionnaires de la bourgeoisie et tous les “monarchistes” bourgeois. Nous devons nous opposer à tous les actes de répression contre la révolution. Nous devons liquider tous les génies malfaisants. Nous devons extirper énergiquement la pensée, la culture, les mœurs et coutumes anciennes de toutes les classes exploiteuses. Nous devons réformer toutes les parties de la superstructure qui ne correspondent pas à la base économique du socialisme. Nous devons purger la terre de toute la vermine et balayer tous les obstacles ! »

Table 1, dite « Rouge sang » : Thomas, sous les traits de Jack l’éventreur de Lettres de Whitechapel, triomphe au terme d’une vaine quête de ses poursuivants (Nastassia, Xel, Flavien), et  propose ensuite un petit Red 7 pour parachever sa soirée, remporté avec brio par Nastassia.

Séance de MARDI 02/05/2023 à Servel

Leonardo Da Vinci - Paul Baker Cartoons and CaricaturesAussi surprenant que cela paraisse aujourd’hui, ce n’est pas comme peintre que Léonard est en son temps célèbre, mais comme organisateur de fêtes. Il déploie son génie d’inventeur pour développer des machines et mettre en place des spectacles inédits. Disparu le 2 mai 1519, par son génie, il symbolise la Renaissance italienne sans avoir reçu de formation poussée et connaissant mal les œuvres antiques. Le nombre de tableaux qui lui sont attribués avec certitude se compte sur les doigts des deux mains. Il a projeté de rédiger 120 traités sur les sujets les plus divers, sans jamais en écrire un seul.

504 ans plus tard, inventeurs et voyageurs rejoignaient une soirée de Parties Civiles.

Table 1, dite « Un incendie et un naufrage » : Thomas, représentant officiel de Mr. Wallace, arrive avec sa malette chargée de Brass et Londres. S’ensuit un conciliabule sur leurs mérites et longueurs respectifs et l’équipe opte pour le successeur en mode VF (comme son nom le suggère) de London, plus adapté pour un mardi.  Entre London et Londres, le code a changé, un peu, mais l’esprit de l’incendie de 1666 demeure. Si Xel et François s’y retrouvent, Benjamin découvre le jeu et y fait belle figure, maîtrisant l’économie particulière qui lui est propre, faite de livres sterling qu’il s’agit de préserver, et de pauvres qu’il convient d’éviter. Thomas a pris la première carte quartier, celle qui fait gagner, et enchaîne les combos avec maestria. Xel maîtrise sa collection de pauvres, et faillit l’emporter, terminant à 38, derrière Thomas (43) : il lui a manqué une pièce pour pouvoir acheter la carte à 7 PV qui l’aurait faite gagner. Benjamin (30) complète ce fier podium, dont François chute après avoir bien progressé sur la piste de score,  mais terminant à -18 à l’heure du décompte final, après avoir écopé d’un malus de fin de partie monstrueux de -56 (-14 PV d’emprunts non remboursés et -42 PV de pauvres surnuméraires). Il fut la victime d’une déroute financière prématurée (et ce n’est pas faute d’avoir entendu Thomas dire et redire qu’il y avait peu de cartes qui rapportaient des livres à l’âge C), et de choix stratégiques pathétiquement mauvais.

Table 2, dite « Voyageurs au long cours » : à la table des Ruines perdues de Narak, Nastassia fait belle impression, terminant avec 54, à une encâblure d’Olive (57) et un mouillage de Marc (64), qui éclaboussa la partie de sa classe, dirent ses adversaires.

Table 3, dite « Scientifiques à l’appel » : un Red 7 haletant conclut cette soirée, et son issue fut indécise. La sècheresse du score final (Nastassia/Xel 38, François 8, Benjamin 8, Thomas 0) reflète mal l’intensité de manches toujours tendues, et notamment de la dernière où François se voyait l’emporter sans coup férir avec une longue de cartes vertes parachevant une lignée de cartes paires, avant que d’être surpris par un ultime coup de Jarnac du binôme bicéphale, qui réussit à infléchir le cours par une suite providentielle.

Séance de VENDREDI 21/04/2023 à Servel

Table 1, dite « Gévaudan qui saigne » : Mickaël fait découvrir à Thomas, Jérôme, OlivierB et VHN La Bête, un jeu en mode « 1 contre n » qui n’est pas sans rappeler les Lettres de Whitechapel. Ici c’est dans le centre de la France au XVIIIe siècle qu’une bande d’enquêteurs cherche à identifier qui attaque depuis un moment les habitants au point de créer une vraie psychose qui déstabilise le pouvoir royal. Pour la Bête c’est une course de vitesse, elle doit faire 25 victimes sachant que plus le temps passe, plus les troupes royales déployées protègent de villages. Son principal atout est sa mobilité et aussi des jetons « Traces » qui lui donnent un pouvoir supplémentaire le temps d’un tour mais que les enquêteurs cherchent à récupérer, entravant là encore progressivement le pouvoir d’action de la Bête. Ajoutons l’arrivée à chaque tour (=saison) d’un événement, favorable aux enquêteurs en printemps/été et à la Bête en automne/hiver où le mauvais temps efface ses traces.

Mickaël qui connaissait le jeu enfila le costume poilu de la Bête pour rapidement déchanter. Parti du nord du territoire, ses deux premières attaques furent bloquées par un positionnement heureux des enquêteurs sur place. Elle descendit progressivement vers le sud, accumulant les victimes mais aussi perdant progressivement ses jetons Traces et osant peu utiliser leur pouvoir. Face à elle se déployait la stratégie implacable préconisée par le sergent-chef Thomas : « la t’naille ». L’hiver de la seconde année força la Bête à revenir en arrière vers un territoire peu sûr pour elle et dès le printemps suivant son identité était confirmée : c’était le Diable et sur cette révélation les enquêteurs l’emportaient et le calme pouvait revenir au Gévaudan.

La fin de soirée enchaîne deux jeux de cartes : Scout d’abord, toujours intéressant et où Thomas l’emporte avec 32 PV devant Mickaël 30. Red 7 ensuite, avec moins de joueurs et dont l’issue n’a pas été précisée.

Table 2, dite « Navigator et à travers » : Tristan attire Baptiste2 et BenjaminG dans une partie de Navegador. Nous ne serions pas surpris s’il les avait mangés tous crus.

Table 3, dite « Cylon jouait ? » : Grand retour de BattleStar Galactica avec Steven, F-R, Xel, Marie-Anne, OlivierL. On nous a brouillé l’écoute et aucun CR n’est parvenu sur terre.

Séance de VENDREDI 11/11/2022 à Servel

Tycho Brahe Portrait Line Art - Free vector graphic on PixabayDans la soirée du 11 novembre 1572, l’astronome danois Tycho Brahe (1546-1601) observe dans la constellation de Cassiopée une étoile qu’il n’avait jamais vue auparavant. Aussi brillante que Vénus, elle est visible même en plein jour. L’astre annonce-t-il quelque calamité ? S’agit-il vraiment d’une étoile ? Aristote affirme que tout est immuable dans le monde des étoiles. L’objet commence à décliner en décembre 1572 pour disparaître à la fin de mars 1574. Alors, est-ce une comète ? Tycho Brahe infirme cette hypothèse : en comparant de façon répétée la position de l’astre par rapport aux étoiles voisines, il constate qu’il est immobile. Il ne peut donc s’agir d’une comète. Ce phénomène ébranle la doctrine aristotélicienne.

En 1573, Tycho publie à Copenhague un ouvrage sur la nouvelle étoile, De nova et nullius ævi memoria prius visa stella (« D’une étoile nouvelle jamais vue auparavant… »), où il fait l’hypothèse que celle-ci se serait condensée à partir de matière diffuse. En réalité, on avait déjà constaté des objets semblables, mais ces observations avaient généralement été occultées en Occident car contraires aux idées d’Aristote, alors qu’elles ont été bien répertoriées en Extrême-Orient. Cette observation va stimuler l’intérêt de Tycho Brahe pour l’astronomie et l’inciter à élaborer un nouveau catalogue d’étoiles très précis (il en comporte 777) puis à mesurer les positions des planètes par rapport à ces étoiles. Ces magnifiques observations sont à la base de la découverte des lois du mouvement des planètes par Kepler.

L’objet de Tycho Brahe était en fait une supernova, c’est-à-dire l’explosion d’une étoile massive, désormais catalogué et connu sous le nom de SN 1572. La position qu’il en a donnée est assez précise pour qu’on ait pu en retrouver facilement le faible reste, qui est aujourd’hui un des mieux étudiés. L’objet se trouve à environ 7 500 années-lumière de la Terre.

450 ans ont passé, et, à Lannion, beaucoup virent leurs certitudes ébranlées lors de cette soirée de Parties Civiles.

Table 1, dite « Intrigues dans le ciel » : à la table de Dune Imperium le suspense subsista jusqu’au dernier tour. Qui allait l’emporter, de Xof auteur d’un départ canon et maître des combats, Adrianne qui montait discrètement sur toutes les échelles, Dom qui étendait ses troupes et fourbissait ses intrigues, ou François, parti en retard mais qui, roi des épice, n’en finissait plus d’engranger les succès ? Lors du combat homérique de la neuvième manche, François croyait avoir plié l’affaire  mais Dom le coiffa au poteau, et encore, dit-il, il en avait sous le pied avec des cartes intrigues surpuissantes. Ce qui scella sa victoire avec 10, Adrianne 9, Xof 8, et François 7 ou 8 – la VAR n’ayant jamais pu conclure sur une action litigieuse, preuve que l’on ne remplacera jamais l’humain, même sur les planètes les plus lointaines.

Table 2, dite « Massive attaque » : 25  10 pour Yann dans cette joute de Warhammer 40 000, qui tirait bien trop fort pour Malo.

Table 3, dite « Nocturne en plein jour » : Tristan domine cetet partie de Reef encounter devant Thomas, où Xel s’est laissée enfermer sans pouvoir développer son réseau de polypes ni se défendre.

Table 4, dite « Jamais vue avant » : ce devait être la première de Boom Lake, mais faute de joueur qui en maîtrise les règles, le jeu revient dans sa boîte pour alimenter l’hypothèse du retour, et c’est à Ark Nova que Samuel (40) s’impose devant Fred (10) et Olive (-20).

Table 5, dite « La nuit du chasseur » : Une boîte inédite fait son apparition sur nos tables :  La bête – du Gévaudan bien sûr – incarnée par Olivier L. terrorise son chasseur (Mickaël), mais se fait finalement capturer.

Table 6, dite « Certitudes ébranlées » : à coups de parties de Red 7 Tristan, Xel, Thomas et Fred déroulent une fin de soirée en pente douce, la tête dans les étoiles, et les certitudes  ébranlées pour Thomas, qui se vit chuter dès la première.

Séance de VENDREDI 28/10/2022 à Servel

Le 28 octobre la terre a une fâcheuse tendance à trembler au Japon. Ainsi en 1707 où la secousse du Hōei resta la plus forte connue jusqu’à celle de Tohoku de 2011. Centrée en mer, elle provoqua un important tsunami ainsi qu’une réaction tardive du mont Fuji qui entra en éruption 49 jours plus tard, probablement à cause des changements de pression dans la chambre magmatique induites par l’activité sismique.

En 1891 se produisit le séisme de Nōbi, le plus fort connu centré sur terre, qui causa des dommages considérables et des incendies dans les régions de Nagoya et Osaka. Survenant à une période d’ouverture et d’occidentalisation du pays, il s’accompagna du développement d’une science de la séismologie avec surveillance instrumentale et étude de terrain des failles concernées, dont certaines se décalèrent de 3 mètres suite aux secousses.

Table 1, dite « Tremblement de terre » : La planète Arrakis qui est décrite en détails dans Dune est plus réputée pour ses étendues désertiques et pour l’écosystème très original qui s’y est développé que pour ses failles et sa tectonique. En se lançant dans Dune Imperium Olive, Fred, Mickaël et VHN ont d’ailleurs plus en tête des luttes politiques et militaires que des considérations géologiques. Après une courte révision des règles, Mickaël démarre en trombe, progressant sur la piste des Factions et prenant 4 PV d’avance (la fin de partie se déclenche quand un joueur atteint 10 PV). Mais il patine en milieu de partie et voit les autres revenir sur lui. A la fin du neuvième tour, Dom est à 9 PV et il ne voit pas qu’en ne déployant pas son dernier Agent, il économise une carte et pourrait alors acheter une carte « la Voie de l’Epice » qui vaut 1 PV. Il se résigne à jouer un tour de plus, sachant qu’il sera premier joueur et en bonne position pour remporter le combat final qui récompensera son vainqueur de 2 PV.

Aussitôt dit aussitôt fait il déploie ses 12 troupes pour un total de 24 de force de combat. Après que chacun a placé ses Agents Fred est distant second avec une force de 18. Vient alors la phase de Révélation où chacun abat les cartes qui lui restent en main et applique leur effet. Fred en profite à la fois pour acheter 1 PV pour 6 sous (une affaire, croyez-moi !) et pour cumuler 8 points de combat là où Dom n’en engrange que 3. Les voilà à 27-26. Reste à révéler les cartes Intrigue éventuelles qui augmentent à leur tour la force de combat. Dom en révèle une valant 3 tandis que celle de Fred lui alloue 7 s’il détient un jeton d’Alliance, ce qui est le cas. Fin du combat à 33-30 et victoire en forme de tremblement de terre pour Fred au terme de ce final d’anthologie avec 12 PV contre 11 à Mickaël, 10 à Dom et 7 à Olive.

Table 2, dite « Réaction tardive » : ambiance coopérative pour un Burgle Bros rassemblant Xel, Thomas, Vincent et Baptiste2. Le fric-frac s’est bien passé jusqu’au dernier instant : 3 lascars étaient sur le toit et attendaient Vincent quand une dernière ronde de gardien particulièrement chanceuse a mis fin au larcin. Ils passeront le grand week-end de la Toussaint au poste.

Fin de soirée autour de Red 7 qu’on voit beaucoup ces derniers temps. Selon Thomas, « ils ont opté pour une fin de partie « citrouille » (what ???). Résultat : Vincent 6 PV (vainqueur), Baptiste 5, Xel 0 et Thomas 0. »

Table 3, dite « Dommages considérables » : nouveau scénario de Cthulhu, Death may Die pour F-R, Yann, OlivierB et Kilian. Confrontés à Shub-Niggurath c’est bien simple ils sont tous morts.

Séance de VENDREDI 14/10/2022 à Servel

Le 14 octobre 1947, le pilote d’essai américain Chuck Yeager est le premier humain à passer le mur du son (en vol horizontal) aux commandes de l’avion expérimental Bell X-1, un suppositoire géant équipé de petites ailes et d’un moteur fusée qui ne décolle pas du sol mais est largué en vol par un B-29. Avant et après cet exploit, le gaillard a eu une vie bien remplie. Pilote de chasseur P-51 pendant la seconde guerre mondiale, il participe à des combats héroïques. Ainsi abat-il cinq avions allemands en une journée et est l’un des premiers à détruire un Me-262 à réaction. Abattu en Gironde en mars 1944, il regagne l’Angleterre après avoir été évacué par l’Espagne et reprend les missions. Pour les moins jeunes, Yeager figure dans l’une des scènes du film l’Etoffe des héros qui évoque sa perte de contrôle d’un X-1A à Mach 2.44 en 1953 : après avoir chuté de 16000 m en tourbillonnant pendant une minute, il arrive à récupérer son appareil et se pose sain et sauf. Il finira sa carrière dans l’US Air Force au grade de général et meurt en 2020.

Table 1, dite « Combats héroïques » : Table coopérative et tentaculoïde avec F-R, Baptiste-Picsou, Evan et OlivierB autour de Cthulhu : Death may die. Selon le récit de l’unique survivant F-R, cela a été laborieux mais la victoire était au bout. Evan a fait un coup d’éclat en tuant 10 cultistes d’un coup tandis que Baptiste n’a pas survécu à sa rencontre avec Cthulhu.

Table 2, dite « Perte de contrôle : Toujours des grands Anciens pour une partie de A Study in Emerald (Ed.2) avec Thomas, Xel, Tristan et Fred. Les deux derniers nommés sont loyalistes et vont mener leur cabale pro-Cthulhu à la victoire. En face, on s’est plaint de sa partenaire. Ensuite ils jouent à Red 7.

Table 3, dite « L’étoffe des héros » : Yvan et son ami Paul jouent à Hansa Teutonica. Que donne le jeu à deux et que se passa-t-il ? leur départ discret ne permet pas à cette heure d’y répondre.

Table 4, dite : « Supersonique » : De retour à PC, DocNico et Baptiste2 se joignent à Dom et NicoH pour ressortir du placard Lewis & Clark, jeu de course qui fait bien couiner quand on goupille mal son enchaînement d’actions et qu’on se retrouve à faire du surplace. Les explorateurs sont restés bien groupés et Baptiste, dans un dernier effort, parvient à établir son campement à deux cases de l’embouchure de la Columbia River. Mais le Doc a patiemment construit une main de carte puissante (avec dès le premier tour celle qui donne une réduction de 2 sur les achats futurs) et il détient celle qui permet d’avancer de 6 cases à la fois sur la rivière et dans les montagnes : ses tours sont lents mais à chaque triple activation il progresse beaucoup. Il déclenche une dernière fois son avancée irrésistible et parvient le premier aux plages du Pacifique.

Table 5, dite « Suppositoire géant » : Ils avaient tous envie de jouer à Bitoku, Neox, Samuel, Olive et Mickaël. Pourtant les 36 pages de règles auraient pu calmer leur excitation mais non, ils y ont passé la soirée, il faut croire que c’était agréable. Il y avait du matos sur la table au point qu’ils se sont sentis à l’étroit, il a été suggéré qu’avec un peu plus de largeur (1,10 m ?) ça aurait été mieux. Quand, le carnet en main, le reporter visita la table, aucun joueur ne dominait les autres et on ne sait comment cela finit si ce n’est qu’ils repartirent fort tard. Vu qu’il crachinait dehors, on espère qu’il sont sortis couverts. (EDIT Neox : C’est Mickaël qui a gagné avec 119 PV !)

Séance de MARDI 11/10/2022 à Servel

En cette soirée de semaine et d’automne, les premières nuit fraîches ont amené un certain relâchement dans la conduite des opérations ludiques, ou peut-être n’est-ce là qu’une coïncidence purement fortuite ? Interrogés sur le plan de sobriété de l’association pour les mois à venir, les membres du conseil d’administration présents n’ont pas souhaité s’exprimer. Ce n’est sûrement que partie (civilement) remise.

Table 1, dite « N’importe quoi I » : un jeu adapté au mardi c’est les Ruines perdues de Narak qu’entament Neox, Olive, Evan et VHN. Histoire de se renouveler on essaie le second plateau de jeu dit « serpent ». En fait les changement sont minimes, surtout la séquence de la piste de recherche. Evan découvre mais comme d’habitude il apprend vite et il utilisera ses assistants très efficacement. Neox part sur la piste de recherche et on ne le reverra plus : engloutissant les tuiles bonus à chaque étage tel un Pac-Man déchaîné, il est le seul à parvenir au sommet et à empocher 23 PV qui pèseront lourd au score. En fin de partie Olive et Dom font n’importe quoi : ne réalisant pas que c’est le dernier tour, ils déroulent leurs actions de jeu en pure perte et sans maximiser leur score final. Mais de toutes façons ce soir Nicolas était imbattable, il s’impose avec 72 PV devant Evan 50, Dom 48 et Olive 41. A noter, les scores sont quasi identiques pour les idoles, les gardiens et la main de cartes, c’est vraiment la piste de recherche qui a déterminé le classement.

Table 2, dite « N’importe quoi II » : le gentil organistaeur Thomas propose à Xel et Marc un Super Motherload. Mais il fait un peu n’importe quoi dans l’explication des règles, laissant une ambiguité sur un point et oubliant carrément de mentionner une interdiction sur un autre. Quand ses joueurs le découvrent à leur dépens, le ton monte à la table et seule la présence pacifiante des forces de l’ordre dans la salle a permis d’éviter une escalade qui aurait fait date dans cette paisible association. Faut-il mentionner que le propriétaire/explicateur du jeu remporte la partie ? Histoire de bien montrer qui c’est le patron, il s’impose de nouveau dans la partie de Red 7 qui suit et conclut la soirée.