Le 12 mars 2016, AlphaGo, programme développé par l’entreprise britannique DeepMind, affronte le sud-coréen Lee Sedol (9e dan professionnel, niveau maximal), meilleur joueur du monde entre 2000 et 2010. Le match, récompensé par un prix d’un million de dollars, est diffusé et commenté en direct sur internet. Lee Sedol reçoit 150 000 $ pour sa participation, et 20 000 $ par partie gagnée. Le match en 5 parties se termine par la victoire 4-1 de l’ordinateur, la seule victoire de Lee Sedol venant d’une faille dans le logiciel, réparée dans les versions ultérieures. Avant même la dernière partie, assuré de la victoire, AlphaGo est classé 9e dan professionnel de manière honorifique par la fédération coréenne. Le 27 mai 2017, il bat le champion du monde Ke Jie, et la retraite du logiciel est annoncée.
Le 17 octobre 2017, DeepMind annonce un nouveau développement, AlphaGo Zero, qui utilise une architecture simplifiée et part d’une connaissance nulle du jeu (uniquement les règles). Jouant uniquement contre lui-même, il atteint le niveau débutant en trois heures, bat 100 à 0 la version ayant battu Lee Sedol après 72 heures, et après 40 jours, il bat la version de mai 2017 (89 parties sur 100). Le 5 décembre 2017, une nouvelle version AlphaZero généralise encore cet algorithme, avec un programme générique capable d’apprendre à jouer au go, aux échecs ou au shōgi à partir de la simple connaissance des règles. Il parvient en quelques heures à battre les meilleurs programmes existants.
Huit années plus tard, l’intelligence artificielle a envahi nos vies, mais, à Lannion, il reste un groupe irréductible d’humains qui s’affrontent encore entre eux.
Table 1, dite « Du zéro à l’infini » : En mode « j’arrête quand je veux » pour cause de station douloureuse, Xel invite Mickaël et François à se lancer dans un marathon de Faraway après une courte explication. La chance du débutant fait de Mickaël le premier vainqueur (M: 57, F:54, X:44, plombée par 4 zéros sur huit), mais François prend le dessus dans la deuxième (M: 45, malgré aussi 4 zéros mais un insolent 24 sur la huitième carte, F:64, bien plus régulier, X:51), et les acteurs montent en puissance avec la magistrale troisième manche (M: 57, F:88, dont 60 en trois cartes sur une stratégie pierres – en mode « tout ou rien » qui vire au « tout », X:75). Après ce climax ludique, François ramollit logiquement dans la quatrième, où ses six premières cartes lui rapportent seulement 6 points avant de reprendre de la vigueur sur la fin en priant très fort (salvateur 19 aux sanctuaires), à l’inverse de Mickaël, qui a durci son jeu au fil des échanges (M: 75, F:42, X:58), terminant aussi bien qu’il avait commencé.
Table 2, dite « Éternel et pas artificiel » : à Living Forest, une seule lettre sépare Marc de Marco, mais cette histoire d’O méritait un large circonflexe à la lecture du score.
Table 3, dite « Dieu ne joue pas aux dès » : à Râ, large victoire de Marie-Anne (43), devant Olive (32), Nastassia (26), et Thomas, 22, dans une partie étonnamment calme pour ce jeu. Puis, à Trio, Nastassia prend sa revanche en grillant ses adversaire par le mythique triple 7, celui qui donne la victoire immédiate.