Séance de MARDI 22/07/2025 à Servel

Ce 22 juillet est le deuxième plus court jour de l’année 2025. On sait que la terre tourne sur son axe en 24 heures mais en fait cette durée du jour peut varier de + ou – 1 milliseconde environ. Cependant, depuis 2020 les records sont régulièrement battus, avec un écart de durée maximal de -1,66 ms le 5 août 2024. Cette année, le 10 juillet est le jour le plus court avec -1,36 ms mais ce 22 juillet est proche avec -1,34 ms, le podium devant être complété par le 5 août (-1,25 ms). Aucune explication scientifique unanime n’existe pour ce phénomène mystérieux qui pourrait être lié à des effets gravitationnels avec la lune, ou peut-être aux mouvements du noyau et de l’atmosphère terrestres. Ce qui est sûr c’est que sur la très longue durée les jours terrestres se sont allongés, on était autour de 19 heures par jour au milieu du protérozoïque. Le fait que les journées écourtées récentes se trouvent pendant l’été nourrira probablement des idées complotistes sur une responsabilité du patronat. Quant au grand méchant habituel, le changement climatique, il intervient aussi : la fonte des calottes polaires et la montée des mers qui en découle changent la répartition des masses sur la planète, ce qui accélère la tendance de long-terme à l’allongement de la durée des jours (située entre 0,3 et 1 ms par siècle au cours des siècles passée, elle pourrait doubler).

Table 1, dite « Il n’y a plus de saisons » : Partie de Iki, un jeu qui se joue le temps de quatre saisons, pour Mickaël, Marie-Anne, Marc et BenjaminG. La partie a été serrée et il a fallu attendre le dernier tour pour que Mickaël tourne un poil plus vite que les autres et mette la main sur un bâtiment à 22 PV. Les autres n’ont pas su le bloquer et il finit en tête avec 107 points devant M-A, Benjamin et Marc.

Table 2, dite « Podiums » : Partie de Abyss pour Nolwenn, François, Olive et VHN. La partie est relativement courte avec peu de combats de monstres (un unique jeton gagné … et finalement volé) et peu de Lieux acquis. Deux Seigneurs-clés sont achetés tôt : celui qui permet de prendre deux piles de cartes au lieu d’une par François et celui qui donne une remise de 2 sur les achats de Seigneurs par Dom. Il en use et abuse et achète à bon rythme ses Seigneurs suivants en s’aidant d’une bonne réserve de perles. Inévitablement, il met bientôt fin à la partie avec son septième Seigneur. Nolwenn réussit à sa dernière action à récupérer un deuxième Lieu, ce sera la seule. Le décompte des points fait ressortir une avance de Nolwenn sur les Lieux (19 PV), de Olive sur les alliés engagés (19 PV) et de Dom, logiquement, sur les Seigneurs (50 PV). Au final ce dernier l’emporte avec 73 PV devant Nolwenn 61, François 52 et Olive 51.

Les mêmes poursuivent en ressortant de l’armoire Cat in the Box. Ce petit jeu de cartes aux mécanismes déroutants (on fait des plis avec des cartes toutes de la même couleur, c’est au moment de la jouer qu’elle prend une couleur, allusion aux principes de la mécanique quantique qui donnent son nom au jeu) et aux règles incroyablement mal écrites (remercions ici Nolwenn qui y avait déjà joué et qui a rectifié une poignée d’erreurs dans les explications du malheureux auteur de ces lignes) est entré dans notre ludothèque à Noël 2023 mais après une partie de découverte entachée de grosses erreurs de règles il avait été étiqueté « injouable et sans intérêt ». C’est donc sa réhabilitation qui est en jeu ce soir. Après les laborieuses explications de règles, on a déjà presque perdu Olive quand Younaël débarque tout frais de sa journée de travail et se joint, rebelote pour lui expliquer. C’est un jeu de plis où on commence par faire un pari sur le nombre de plis qu’on fera dans la manche. Mais on n’est jamais sûr du nombre total de plis car la plupart des manches ne vont pas au bout : elles prennent fin dès qu’un joueur ne peut plus fournir une combinaison valeur/couleur de carte encore disponible (c’est un « paradoxe »). Ainsi sur les 5 manches de la partie, une seule a été à son terme. Il y a peu de contraintes sur le choix des cartes jouées (pas d’obligation de fournir la couleur du pli ni de couper) et les meilleurs plans se voient torpillés par le joueur qui vous précède. Pour rester dans la terminologie quantique, disons qu’une certaine indétermination plane sur la tactique à utiliser. Younaël s’illustre en étant le seul à ne finir aucune manche avec un score négatif ou nul, il s’impose de peu avec 17 PV devant Nolwenn 16, Dom 15, François 9 et Olive 6. A ce stade on ignore si arborer une moustache à la Alain Aspect donne un avantage à ce jeu.

La table moins François finit la soirée avec un jeu récent, Tír na nÓg. Sur un thème irlandais et une mécanique de prise de cartes qui rappelle Spyrium, il s’agit pour chacun de construire sur cinq manches un tableau de 3 x 5 cartes, sachant que tous les joueurs ont à chaque partie les mêmes conditions de scoring variables, une par rangée de son tableau. Les cartes valent de 1 à 8 en quatre couleurs mais certaines disposent de pouvoirs spéciaux qui modifient soit les règles de la phase de prise des cartes, soit la valeur/couleur/position des cartes dans son tableau. Les points marqués à la fin de la partie proviennent d’une part des 3 objectifs des 3 rangées, d’autre part d’une règle de majorité sur les blocs de cartes adjacentes de même couleur. Et sur ce point nous avons joué en pensant que le bonus pour les trois plus grands domaines n’était attribué qu’une fois, indépendamment de leur couleur. Mais au moment du décompte il s’est avéré que c’est couleur par couleur. La contribution de ces bonus au score final est donc beaucoup plus forte, on aurait joué différemment et c’est avec un pauvre domaine vert de deux cartes que Dom prend 13 PV et s’adjuge la partie avec 99 PV devant Olive 92, Nolwenn 88 et Younaël 71. La prochaine fois, on sera prévenus !

Table 3, dite « Mystérieuse » : Une fois n’est pas coutume, un quatuor s’installe au calme pour faire un scénario du jeu de rôles Tactical Reward Student. Ce qui s’y est passé reste un mystère.

Table 4, dite « Nuit raccourcie » : Mickaël et F-R font une paire du court Agent Avenue (les deux fois pour le Président) puis le premier s’en va. Nolwenn, Younaël et F-R continuent après minuit avec un coopératif primitif, Paleo, avec quelques experts autour de la table. Ils réussissent dans le scénario 2 avec les loups.

Séance de VENDREDI 06/09/2024 à Servel

Le 6 septembre 1916, Clarence Saunders ouvrait du premier magasin libre-service (cash and carry), sous l’enseigne Piggly Wiggly (aka le cochon qui se tortille), à Memphis (États-Unis). Il cherchait à réduire les frais de commercialisation, le laissant se servir lui-même de produits déjà emballés et étiquetés. Une révolution pour l’époque !

108 ans après, à Lannion, il y avait à boire et à manger sur les plateaux de jeu.

Table 1, dite « Restauration rapide » : retour apprécié de Tristan sur nos tables, qui ne vient pas les mains vides, muni de Food Chain Magnate ici essayé, avec Fred et Thomas, dans sa version d’introduction. Pourtant dans l’univers du fast food, le jeu est habituellement très long, mais dans cette version apéritive, la partie passa aussi vite qu’on avale un hamburger. Quant à la suprématie  de Tristan sur nos tables, elle vit ce soir une restauration rapide. Ses adversaires essaient ensuite de le faire chuter à Faraway, un objectif plus atteignable. Hélas, le budget heures supplémentaires de nos pigistes étant sous examen pour déficit excessif, nous ne sommes pas en mesure de confirmer s’il fut atteint.

Table 2, dite « Carrière en self service » : quatre joueurs qui ont un peu de bouteille prennent La route du verre du prolifique Uwe Rosenberg (Agricola, Bohnanza, etc…) et, comme c’est annoncé comme jeu court, au lieu des quatre tours normalement proposés, ils en font un cinquième, pour la route bien sûr ! Autodidacte dans l’âme, Dom se construit un plateau de carrières (de sable) en mode self-service, qui lui assureront un bonus faramineux de 17, contribuant largement à sa victoire avec le score de 28.5. Marie-Anne, à 25, n’est pas loin, et pour cause, elle a passé sa partie à rafler les bons bâtiments que convoitait François. Ce dernier, avec 22.5, en ressort frustré et désormais promoteur de l’adage « ne jamais jouer après M.A ». Avec 16.5, Olive, toujours dans les bons coups pour suivre les cartes des autres, complète la feuille de marque.

Table 3, dite « Trois petits cochons » : Mickaël, Samuel, Axel et Olivier L se retrouvent à Iki. Dans cet univers de port japonais, on peut croiser le poisson-lune (ou Mola Mola), un poisson gigantesque au corps aplati et aux nageoires réduites, souvent surnommé « cochon de mer » en raison de sa forme curieuse. On est tenté de penser que le grand méchant loup de la partie n’a fait qu’une bouchée des trois petit cochons qui lui faisaient face, mais ce pronostic est au doigt mouillé, en attendant le vote du budget des heures supplémentaires.

Table 4, dite « Grand déballage » : Olivier B, François-René, Armand et Jérôme poursuivent le grand déballage des Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres, où un pigiste peu scrupuleux et mal payé se risquera à pronostiquer, sans avoir recoupé ses sources, qu’ils ont passé un bon moment.

Table 5, dite « Déjà étiqueté » : dans l’aquarium, Fabrice, Olivier L. et Samuel s’essaient à Fallout. Un jeu nouveau sur nos tables, et dont notre chroniqueur du soir, jetant à la rivière le peu qu’il lui reste de conscience professionnelle, non content d’être incapable d’en révéler l’issue, se tortille pour en livrer une description directement tirée de chat GPT, assurant que « Fallout est une série de jeux vidéo de rôle (RPG) se déroulant dans un univers post-apocalyptique. Créée en 1997, la série prend place dans une réalité alternative où la société a prospéré grâce à une technologie basée sur l’énergie nucléaire et où le style visuel des années 1950 s’est perpétué. L’histoire de Fallout commence après une guerre nucléaire dévastatrice entre les États-Unis et la Chine, qui a détruit la civilisation telle qu’on la connaît. Les rares survivants vivent soit dans des abris souterrains appelés « Vaults », construits avant la guerre par le gouvernement, soit dans les terres désolées irradiées du monde extérieur. Les thèmes centraux de Fallout incluent la survie dans un monde en ruines, les conséquences des choix moraux, la lutte pour le pouvoir entre factions, et les effets d’une société hyper-technologique qui a tourné au désastre ». Ainsi vont les CR de Parties Civiles à l’ère de l’IA, déjà emballés et étiquetés avant même la soirée, et obsolètes comme un pauvre pied de cochon en limite de DLC sous film plastique, perdu dans un supermarché du fin fond du Tennessee.

Séance de VENDREDI 05/01/2024 à Servel

Le 5 janvier 1477, Charles le Téméraire, « Grand Duc d’Occident », trouve à 43 ans une mort tragique et solitaire en faisant le siège de Nancy, blessé d’un coup de hallebarde par l’un des Lorrains ou Suisses qu’il combattait. Défait par les Confédérés suisses, Charles le Téméraire s’était retourné contre le jeune duc de Lorraine René II, qui lui a repris la ville. Par une matinée glaciale, aux côtés son demi-frère Antoine, dit le Grand Bâtard, qui lui a toujours été fidèle, mais n’ayant plus avec lui qu’une poignée de soldats, il livre bataille à son ennemi qui bénéficie d’un effectif beaucoup plus nombreux (15 000 contre 2 000), essentiellement de mercenaires suisses. Ses troupes sont taillées en pièces, lui-même disparaît dans la mêlée. Le lendemain, à Nancy où René célèbre son triomphe, un jeune page révèle au duc avoir vu Charles le Téméraire tomber de cheval. René se rend en escorte sur le lieu indiqué et, parmi plusieurs corps dévorés par les loups et que les pillards ont déjà dépouillés de leurs vêtements, on croit reconnaître celui du Téméraire. Son médecin se penche sur le cadavre et l’identifiera formellement d’après une cicatrice à la gorge et une bague restée au doigt.

Charles le Téméraire chute de cheval devant Nancy (miniature des Mémoires de Commynes, XVe siècle)

Quelques années plus tard, à Lannion, on guerroyait sur tous les continents et toutes les époques.

Table 1, dite « Voyage hasardeux » : Une partie d’Iki avec extension pour quatre expérimentés, Mickaël, Axel, Samuel et Dom. La preuve : tous finissent avec les cinq couleurs de personnages dans leur jeu. Le hasard du marché des personnages fait que très peu de bâtiments ont été construits (la maison de thé par Axel). Les incendies n’ont fait aucun dégât. Samuel a fait la course en tête sur la piste d’incendie et a accumulé les points de victoire en cours de partie. Par contre sans jetons tabac ou poissons il marque peu en fin de partie et finit second avec 98 PV. Mickaël fait un dernier achat de poissons à 12 PV qui lui donne la victoire avec 108 PV. Axel et Dom ferment ce tir groupé avec 94 et 93.

Table 2, dite « Fin prématurée » : lorsqu’Elsa von Frühlingfeld présenta son invention au roi Frédéric-Auguste II de Saxe, les gens pensèrent à une supercherie. Cette scientifique du dix-neuvième Box cover of English editionsiècle a utilisé l’uranium, élément récemment isolé, pour chauffer un seau d’eau, et la vapeur générée pour alimenter un moteur, qui lui-même maintenait l’uranium actif via un processus qu’elle appela « atomisation ». Son appareil, le Nucleum, a marqué le début d’une nouvelle ère d’énergie et de prospérité pour les décennies suivantes, et plus prosaïquement pour nous, le jeu dérivé de l’invention éponyme.
Simone Luciani (Tiletum, Tzolk’in, Grand Austria Hotel…) souvent plus développeur qu’auteur, est ici, comme à son habitude accompagné d’un auteur de renom: David Turczi, qui n’est pas non plus n’importe (Teotihuacan, Anachrony…) . Deux auteurs exceptionnels pour un jeu d’exception, jeu que Fred nous présente comme nécessitant un apprentissage au long cours, avouant n’en avoir pas encore maîtrisé les arcanes. Cet aveu d’un si fin connaisseur glace le sang d’Olivier et François, mais il est trop tard pour reculer, et les voilà pris dans l’engrenage. A la découverte, le jeu se révèle d’une grande richesse, avec de faux-semblants de Brass, autre aventure industrielle, moins librement inspirée de la réalité : on construit des rails pour relier des villes, et un réseau à partir duquel on peut agir. Les rails sont en fait des tuiles à double face, l’avers étant constitué d’un couple d’actions associés à une couleur, actions que l’on résout avant de poser son rail, en respectant bien sûr les couleurs. On établit des bâtiments, on fore des mines et on active des centrales, tout l’enjeu étant de réussir à électrifier ses bâtiments en amenant l’uranium par un réseau de rails, ou le charbon pour les nostalgiques. Olivier et Fred jettent leur dévolu sur le matériau rare au sud du plateau, alors que François s’exile au nord, jouxtant une mine de charbon en activité. Ce mouvement calculé à l’instinct l’éloigne du champ de bataille, lui permet de construire à tour de bras et de récolter de précieuses étoiles lors de l’électrification. Il prend rapidement la tête, lentement rejoint par Fred et Olivier qui montent en puissance, mais ce n’est qu’un leurre, car tout se règle à la fin de partie sur la piste des étoiles, qui offre des bonus plantureux à ceux qui s’y sont bien placés. Sentant son avance fondre, sur les coups de minuit, François décide de mettre fin à la partie, au grand dam de ses adversaires, en vidant le marché, coup hautement stratégique qui lui offre une victoire de prestige avec 152 PV, devant Fred, 128, et Olivier, 99.

Attention une précision très importante aux règles (source Luciani lui-même): « Pour pouvoir construire dans une ville, sauf la toute première, il faut un rail À SOI qui relie à la ville en question contrairement à ce qui est écrit sur les règles »

Table 3, dite « Rois sans divertissement » : convoqués à une séance de Gloomhaven : les mâchoires du Lion, François-René, Armand, Jérôme et Olivier B. s’en sortent brillamment.  Ils enchaînent sur Kites, mais leur final est perturbé par l’arrivée intempestive d’un journaliste amateur, puis finissent par s’encanailler au casino des banques centrales avec Q.E. François-René s’y distingue en la jouant super Mario (Draghi bien sûr, pour les intimes).

Table 4, dite « Chronique d’une mort annoncée » : Jérôme et F-R inaugurent Sky Team, un original jeu coopératif à deux où, respectivement pilote et copilote d’un avion de ligne, les joueurs doivent le faire atterrir en utilisant des dés dont la valeur est inconnue de l’autre. Pas mal d’options et de configurations laissent anticiper un jeu riche, mais avec une certaine courbe d’apprentissage : ce soir le 757 s’est crashé avant d’avoir atteint le seuil de piste de l’aéoport de Montréal.

Table 5, dite « Duc d’occident » : à cette table de Civilization (en version 2018), on retrouve Xel, Adrianne, Benjamin et Steven, ce dernier réglant son petit monde avec un panache que n’aurait pas renié le duc d’Occident.

Séance de VENDREDI 27/10/2023 à Servel

La torture de Michel Servet à Genève (Michel Servetus) (Michel de Villeneuve) médecin et théologien espagnol (1511-1553) - Le torice de Michel Servet (Miguel Serveto) (1511-1553) a Genève, médecin et théologien espagnol GravureMédecin et théologien espagnol, naturalisé français en 1548, Michel Servet comptait parmi les humanistes les plus érudits de son temps, s’intéressant à toutes les branches du savoir, de la géographie aux mathématiques, de l’alchimie à l’astrologie, de la médecine à la théologie. Il pressent que le réel tout entier est un et que ce sont toujours les mêmes principes fondamentaux qui se font jour dans chaque secteur de l’existence et des disciplines de l’esprit. Le médecin est l’un des premiers à décrire la petite circulation sanguine, dite circulation pulmonaire.
Épris de tolérance et de liberté, il prôna un retour à la pureté originelle de l’Évangile. En 1531, Des erreurs de la Trinité réfute comme sophisme le dogme de la Trinité et nie la divinité du Christ, ce qui entraîne l’accusation alors très grave d’arianisme. En 1553, La Restauration du christianisme lui attire coup sur coup deux condamnations à mort, par les catholiques puis par les protestants. Arrêté, évadé et jugé par contumace, il est brûlé en effigie à Vienne par l’Inquisition. En fuite pour l’Italie, il fait halte à Genève. Vite reconnu, il y est emprisonné puis jugé comme criminel par le Petit Conseil, à l’instigation de Jean Calvin. Convaincu d’hérésie mais refusant d’abjurer, il est brûlé vif le 27 octobre 1553, dans des circonstances particulièrement cruelles. Il compte au nombre des martyrs de la liberté de pensée.

470 ans plus tard, nul bûcher à Servel, sinon celui des vanités. Vanité des vanités, tout est vanité disait l’Ecclesiaste, et le jeu fait moins que d’autres exception à la règle.

Table 1, dite « Sainte trinité » : Fred apporte Tiletum, y attire sans peine François et Xel, et même Dom, qui, arrivé tardivement, s’éclipse bientôt pour former une autre table avec des arrivants plus encore tardifs que lui-même. De cette partie haletante, on retient la victoire de Fred (150), construite sur un multiplicateur colonne * maisons absolument divin. Xel, 137, qui a laissé passer sa chance à Londres, et François, 135, à qui il a juste manqué une action pour gagner, également à Londres, complètent cette sainte Trinité non consubstantielle, dans le droit fil de l’arianisme: Si le Fils témoigne de Dieu, il n’est donc pas Dieu lui-même.

Table 2, dite « Vaine poursuite » : à Iki, Mickaël, possesseur et maître du jeu, se joue de Louise, Olivier L., et Martin, qui l’ont poursuivi en vain.

Table 3, dite « Folie dans le calme » : Marc le calme l’emporte large au royaume de la folie qu’est Castle of mad King Ludwig, devançant Baptiste, Olive et Nico77.

Table 4, dite « Martyrs volontaires » : les habituels de Gloomhaven les mâchoires du lion (F-R, Armand, OlivierB et Jérôme) engrangent une victoire – le Guiness book n’est plus très loin pour ces martyrs volontaires de la plus longue campagne.

Table 5, dite « Pas de deux » : Profitant des vacances, on a la visite de Vincent accompagné de Yona. Reconfiguration des tables pour faire un Ark Nova à quatre avec Eve et Dom. Il a fallu revoir les règles mais cela s’est bien passé. 3 projets de conservation de base sont orientés « géographie », le seul orienté « animaux » nécessite des oiseaux. Les zoos se développent et Yona qui découvre le jeu prend un grand plaisir à planifier ses combos d’effets et à optimiser la force de ses actions. Dom finit par construire la volière et accumule patiemment les oiseaux. Juste avant de mettre en jeu son cinquième il pousse des cris d’orfraie quand Yona fait disparaître le projet de conservation correspondant (et les 5 points qui allaient avec). Il pivote vers un double relâchage de pensionnaires qui le propulse sur la piste de conservation jusqu’à croiser ses pions. Yona remonte bien au décompte final qui affiche +15 PV pour Dom, +2 pour Yona, -12 pour Eve et -16 pour Vincent.

Table 6, dite « Jugement dernier » : c’est une table haletante de Codenames qui clôt la soirée. Les bleus (François, Dom, Fred, Nico77) l’emportent 3-2 devant les rouges (Jérôme, Marc, Vincent, François-René, Xel) après un invraisemblable renversement de situation. Menés rapidement 2-0, plombés par une myopie incroyable (Tissu pas vu sur l’indice Couture), une confusion impardonnable (Bio-Origin au lieu de Bios Geneys, indice d’ailleurs inégal !) et un tirage impossible (comment faire trouver Requin + Rame contre Baleine et Courant ?), les bleus remontent la pente grâce à DSK  et Garou (Loup mais pas Disque !) qui perdent les rouges (1-2), puis une grande maîtrise de Dom avec un Saumur 2 inspiré (Noir, Manège) pour le 2-2, et enfin François qui arrive à faire deviner Piston au troisième essai, l’associant à Hiérarchie puis à Épave, puis à rien du tout sur un indice en 1 qui l’excluait, suscitant un raisonnement logique magistral de ses équipiers, avec Dom à la manœuvre (3-2).

Séance de VENDREDI 23/09/2022 à Servel

Le 23 septembre 1122, le Concordat de Worms mettait fin à la querelle des investitures, conflit qui, au milieu du xie siècle, éclata entre le pape et l’empereur à propos de la pratique de l’investiture accordée aux évêques par les pouvoirs laïcs (investiture ecclésiastique). Des clercs réformateurs, désireux de lutter contre la simonie dans le clergé et contre le concubinage des prêtres, dénoncèrent alors une telle pratique comme la racine du mal. En 1059, Nicolas II promulgua un décret interdisant cet usage. La mesure fut reprise par ses successeurs qui l’inclurent dans un programme plus vaste de réforme de l’Église et de la société. L’empereur Henri IV, qui tenait à contrôler la désignation des évêques de l’Empire parce qu’il leur déléguait des pouvoirs régaliens, s’opposa à ces décisions. Il en résulta un long conflit, qu’on a appelé la querelle des Investitures.

Henri IV ouvrit le feu en faisant déposer le pape par une assemblée d’évêques allemands et italiens. Grégoire VII riposta par l’excommunication et la déposition de l’empereur (1076), contre lequel, profitant de l’occasion, une partie des princes allemands se révolta. À Canossa (1077), le monarque sollicita son pardon en reconnaissant ses péchés, doté d’une faible escorte, attendant pendant trois jours, pieds nus, en costume de pénitent (l’expression « aller à Canossa » tirée de cet épisode de contrition sera popularisée par Bismarck, 8 siècles plus tard). Mais comme le pape le craignait, Henri IV en profite pour restaurer son autorité et reprendre la querelle. L’humiliation de Canossa débouche ainsi sur la victoire de l’empereur : il réunit un concile à sa dévotion afin que celui-ci nomme un nouveau pape plus conciliant.

En 1080, Grégoire VII l’excommunia et le déposa de nouveau. Henri réagit, fit élire un antipape, força Grégoire à quitter Rome et à se retirer à Salerne, où il mourut abandonné. Au début du xiie siècle, le conflit rebondit avec son fils, l’empereur Henri V, qui intimida un moment le pape Pascal II et le força à renoncer aux objectifs fixés par ses prédécesseurs. Finalement, la lassitude aidant et des solutions ayant été suggérées par des canonistes en parlant de la distinction, dans les fonctions de l’évêque, entre la charge temporelle de l’office spirituel, on parvint au Concordat de Worms. Il fut décidé qu’à l’avenir les évêques seraient élus par le clergé en présence d’un représentant du monarque, puis qu’ils prêteraient serment à celui-ci, après quoi ils seraient consacrés par l’archevêque métropolitain. Une procédure du même type entra en vigueur dans le reste de la chrétienté latine.

Henri Iv Dans Le Château De Canossa 1077 Vecteurs libres de droits et plus d'images vectorielles de Roi Henri IV de France - Roi Henri IV de France, Adulte, Château - iStock

Neuf siècles plus tard, une soirée de Parties Civiles se déroulait entre clercs et monarques.

Table 1, dite « Excommuniée »  : à bord de L’insondable, Killian, François-René, Neox, le jeune Evan, Xel et Vincent passent une première moitié de partie en frères. Mais dans la seconde, les deux derniers cités révèlent leur double jeu, et s’il s’en fallut de peu que cette duperie leur profitât, ils finirent excommuniés. N’est pas Henri IV qui veut.

Table 2, dite « Sanctuarisée » : la table de Sanctuary – the keepers era vit s’affronter le duo Xof / Tristan  et les deux Olivier. Sur un mécanisme rappelant Magic, les joueurs invoquent des créatures qui, outre force et points de vie, ont des pouvoirs spécifiques. Le jeu propose une série de decks pré-construits chacun avec ses spécificités et sa manière d’être joué. Xof et Tristan pilotèrent les Antar qui jouent principalement autour de l’exhaust, le fait de taper une carte et de l’empêcher d’agir (attaquer ou défendre) tant qu’elle est tapée et les Wul, qui forcent l’adversaire à défausser des cartes. Les Olivier jouèrent les Ganto, maîtres des sanctuaires, et les Kras, bénéficiant des capacités « last word » qui s’activent lorsque la créature meurt. Ils ont gagné mais, nous dit la partie adverse, en chouinant tout du long.

Table 3, dite « Inexpugnable » : à Super Motherload on explore une planète très lointaine en faisant fi de son empreinte carbone, en forant et faisant exploser des bombes pour découvrir les ressources cachées fossilisées par les ans, et qui permettent de recruter de nouveaux pilotes dans un mécanisme de fuite en avant. Cette quête est récompensée en outre par l’atteinte d’objectifs majeurs (fixes, et qui rappellent ceux de Splendor même si le jeu n’a rien à voir), et mineurs, qui changent régulièrement. A quatre il n’est pas facile d’anticiper sur les régions qui seront explorables, et une bonne tactique reste de garder un œil sur les objectifs mineurs. François s’en attribua pas moins de cinq pour 14 PV (39 PV en tout), surclassant la concurrence (Dom 29, Julien 29, Thomas 25).

Table 4, dite « Esclavagiste » : sur un thème voisin, on explore toujours plus loin à cette table de Terraforming Mars : Expédition Arès (la version cartes du TM original). Les esclaves énergétiques de Samuel (34) ont dépassé ceux d’Olive (25), NicoH (25) et Louan (21).

Table 5, dite « Concordante » : tout concorde à cette table où Mickaël, grand maître d’Iki fait parler son expérience (117), devançant Fred (110) et Ivan (102).

Table 6, dite « Indiscutée »  : avec 9, Olivier L. l’emporte à Peloponnes, devant Tristan (18) et Xof (24) – l’échelle des scores étant inversée.

Table 7, dite « Temporelle » : du Champ d’honneur Olive revint quand Samuel y tomba.

Table 8, dite « Grand clerc » : Découverte de Dale of merchants pour Thomas, qui, comme François, n’arrive pas à suivre le timing imposé par Dom qui s’adjuge une victoire de grand clerc avec deux cases d’avance sur son étal.

Table 9, dite « Versatile » : bon bilan carbone pour cette partie d’Innovation en forme d’équipée en char à voile à travers les âges. Vent dans le dos, François s’adjuge les premiers âges et punit son adversaire en lui détruisant son influence. Mais le vent tourne soudain, et la carte Perspective habilement maniée permet à Dom de remonter la pente, pendant que son concurrent reste bloqué sans pouvoir avancer. Oubliant au passage la domination « 6 cartes comptabilisées ou archivées en un tour » à laquelle il pouvait prétendre, Dom s’impose quand même, poussé par un joyeux zéphyr, laissant François ruminer dans le pot au noir.

Séance de MARDI 19/07/2022 à Servel

Le grand incendie de Rome débuta le 19 juillet 0064 près du Circus Maximus. Il brûla six jours, se calma puis reprit pour trois jours supplémentaires. Les deux tiers de la ville furent détruits et on ne saura jamais quel fut le comportement de Néron face à ce cataclysme. Il semble cependant établi qu’il profita du drame pour lancer une persécution des chrétiens. Avance rapide de 1958 ans et partout en France, du bassin d’Arcachon aux monts d’Arrée, les incendies profitent de l’extrême sécheresse qui règne depuis plusieurs mois. Et ce n’est que le début.

Table 1, dite « Ville combustible » : Matthieu (aka Arakis), Thomas et Dom lancent un Iki. Dès la fin de la première saison, le premier marque 14 PV grâce au placement judicieux de trois artisans de la même couleur, une très jolie entrée en matière. Les stratégies se dessinent progressivement : le tabac pour Matthieu, les poissons pour Dom, un peu des deux pour Thomas qui vient les asticoter. Seul Thomas déplore une victime des incendies qui ravagent périodiquement Edo pendant que Matthieu laisse tactiquement un personnage mourir de faim après qu’il a scoré. Dom est le seul à finir avec un perso de chaque couleur et Matthieu conclut une planification soignée par la construction d’un bâtiment à 26 PV. Il l’emporte d’une courte tête avec 93 PV contre 89 à Dom et 78 à Thomas.

Table 2, dite « Imperator » : cet été on ressort les grands classiques et Axel réunit Xel, Gilles et Nicolas-2 pour un Dominion. Le grand ancêtre des deck-builders est connu et apprécié entre ces murs et le plateau était relevé, aussi c’est un peu surpris que nous avons enregistré le score sans appel de 43 PV pour Axel, plus que la somme des 3 autres (14, 11 et 9) ! Cet âge est impitoyable, dire qu’on l’a connu grand comme ça.

Histoire d’oublier ce cruel résultat, de la légèreté ensuite avec Mot Malin, partie qui verra l’apparition tardive d’un visiteur nommé Malo, d’abord curieux puis conquis par nos activités ludiques et civiles.

Bouquet final et collectif avec une manche unique de Codenames entre des Bleus (Xel, VHN, Malo et Thomas) et des Rouges (Gilles, Matthieu, Axel et Nicolas). Partie équilibrée avec des indices proches « Maintien » (Ceinture, Couche) pour l’une, « Contraint » (Rail, ?) pour l’autre. Un Pilier concédé donne l’avantage aux Rouges et le désespéré Tir 2 ne permet pas, au delà de Canon, d’aller chercher Echelle et Couche tandis que Thomas avait vu juste en nous détournant d’un Corde pourtant logique.

Séance de VENDREDI 18/03/2022 à Servel

Les Beaux Jours de la Commune', 1871. Cartoon from a series on the subject of the Paris Commune of..., Stock Photo, Picture And Rights Managed Image. Pic. HEZ-1153984 | agefotostockLe 18 mars 1871, une émeute éclate à Paris, sur la butte Montmartre. Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, renonce à la réprimer et s’enfuit à Versailles avec tous les corps constitués. C’est l’amorce de la « Commune ». Maîtres malgré eux de la capitale, les révolutionnaires et militants socialistes et ouvriers vont offrir à la bourgeoisie républicaine l’occasion de se débarrasser une fois pour toutes de la « question sociale ». Il en coûtera 20 000 victimes.

151 ans plus tard, à Lannion, une soirée ludique réunissait les peuples de toutes origines.

Table 1, dite « Le charme discret de la bourgeoisie » : Le retour de Thomas augmente les probabilités de jouer à Brass : Birmingham : Xel et François ne laissent pas passer l’occasion d’une soirée bourgeoise, rejoints par Nicolas III, qui découvre cet opus de Martin Wallace, avec les fameuses bières, « qui volent quand on les possèdent, qui prennent la route si on les prend aux autres ». François fait la course en tête, avec beaucoup de coups opportunistes sur les mines et les aciéries, qui augmentent son pécule au point qu’il n’emprunte pour la première fois qu’au dernier tour de l’ère des canaux. Mais, tapi dans l’ombre, Thomas enchaîne les développements, et les emprunts. Perte de temps ? Que nenni, cette stratégie lui vaudra de construire uniquement des bâtiments de niveau II, et donc d’en doubler les points, avantage qui se révèlera décisif. Xel oublie sa martingale habituelle sur les canaux, mais se rattrape en construisant une ribambelle de rails juteux, mettant à profit la maîtrise du timing que lui octroie une stratégie peu dépensière. C’est là que François cèdera son avance, arrivant souvent avec un temps de retard. Nicolas III apprendra à ses dépends qu’il est dangereux d’offrir une ressource en deuxième action, se faisant voler une bière qui le handicapera sur ses ventes. Au final d’une partie haletante, c’est donc bien Thomas qui s’impose (164, beau score à quatre), suivi de Xel (155), François (146), alors que Nicolas II (111) ferme la marche avec un score plus qu’honorable pour une première.

Table 2, dite « Rouge et blanche »  : Nouvelle partie d’Iki avec l’inévitable Mickaël qui s’entoure de Dom et PaulJr. Les deux ont juste une partie derrière eux, mais cette fois on va tirer les leçons de l’initiation. Ne pas oublier de récupérer des artisans de couleurs variées et faire attention aux bonus de fin de partie des bâtiments, on n’a pas oublié le joli coup de Christophe il y a deux semaines. Et justement Paul a noté le bâtiment qui donne des points en fonction des sandales accumulées. Mickaël semble garder ses options ouvertes en mettant 2 Bois de côté au cas où tandis que Dom prend soin de ne pas se laisser surprendre par le feu et le riz. Il s’oriente vers les poissons, mais n’en collecte que 3 sur les 4 possibles, voilà 5 PV qui feront cruellement défaut. Mickaël combotte savamment avec les blagues à tabac tandis que les incendies ne font que des dégâts limités. En fin de partie, aucun artisan producteur de bois n’entre en jeu, ruinant les possibilités d’achat de bâtiments. Mickaël et Paul trouvent un moyen de convertir en points de victoire leur stock de sandales et de bois. Malgré l’absence de bâtiments, les scores se tiennent bien : 114 PV pour Mickaël, 112 pour Dom et 59 pour Paul qui admet avoir trop négligé le recrutement de personnages.

Les mêmes rejoints par Yannick se lancent dans un Flamme Rouge sur le parcours de la Classicissima. Une étape technique avec une grosse montée initiale puis de petites côtes qui empêchent les sprinters de placer leurs accélérations et réduisent les possibilités d’aspiration. Après une cassure initiale, le peloton se reforme puis lâche les deux coureurs bleus de Yannick. Le rouleur vert de Dom fait la course en tête en, accumulant les cartes Fatigue. Il est rejoint par le rouleur noir de Mickaël dans la seconde moitié. Mais c’est le sprinter rouge de Paul qui, après la dernière difficulté, jaillit en enchaînant deux cartes 9 et remporte une victoire imparable. Le rouleur noir finit second, le rouleur rouge complétant le podium.

Table 3, dite « Ils rêvaient d’un autre monde » : à Terraforming Mars, Olivier L s’impose aux dépends d’Olivier B, et de Samuel, défait, mais qui a trouvé la soirée fort sympathique. Dans le jeu, il n’y a pas que le point d’arrivée, l’expérience vaut aussi par le voyage.

Table 4, dite « Un communard sinon rien » : comme de juste, la campagne de Seigneur des anneaux se poursuit entre Steven, F.-R., Neox et Baptiste, qui se retrouvent comme au bistrot.

Table 5, dite « Huit pieds sous terre » : Petite partie de entre amis pour Vincent (27), Shiqi (28), Cédric (37), et Xof (53), qui a été monumental, dans tous les sens du terme.

Table 6, dite « La mort vous va si bien » : Une partie de Codenames termine cette soirée, qui vit, dit-on, de nombreux assassins sortir du chapeau à la faveur d’indices hasardeux, comme  » Guerre » quand l’assassin est Mars ! On termine sur une pirouette de François qui associe Égypte et Avocat  sur un Israël 2 (Avocat ayant été aussi employé en début de partie mais dans un autre sens, à propos d’un premier ministre en délicatesse avec la justice.

Séance de VENDREDI 04/03/2022 à Servel

Image illustrative de l’article Séismes de VranceaLe dernier séisme de grande magnitude de Vrancea s’est produit le 4 mars 1977, et a duré une minute et douze secondes. Il a frappé une partie de la Roumanie, de la Moldavie et de la Bulgarie, avec un lourd bilan humain (1 570 morts et 11 000 blessés) et matériel.

Les séismes de Vrancea sont une série de tremblements de terre dont l’épicentre, dans les «Carpates de courbure», se trouve à la jonction de plusieurs micro-plaques tectoniquement actives. La plaque transylvaine avance en direction du sud-est et chevauche les plaques mœsique et scythique à la vitesse d’environ 12 mm par an. Cette configuration est propice à des phénomènes sismiques fréquents, mais également à de violents séismes, comme ce tremblements de terre de 1977, d’une magnitude de 7.2 sur l’échelle de Richter).

45 ans après, à Lannion, la terre se dérobait sous les pieds des joueurs de Parties Civiles.

Table 1, dite « Stupeur et tremblements» : une grande table de Room 25 se met en place avec Shiqi, Cédric, Nicolas II, François et François-René, rejoints in extremis par Adrianne et Marianne. Nicolas II attire les soupçons en mettant un jeton danger sur la tuile sortie à a stupeur des prisonniers ! Démasqué derechef, il trouve en Marianne une gardienne experte à éloigner les prisonniers de la sortie. La partie devient tendue dans les derniers tours qui voient les gardiens trembler, puis prend un tour définitif quand une case rouge imprudemment accédée fait galoper le chronomètre, scellant la victoire inéluctable des gardiens par crise de temps.

Table 2, dite « Géoxologique»  : Samuel, Fred et Adélie s’essaient à Terraforming Mars, pour un résultat imprévisible dans ce lieu incertain.

Table 3, dite « Aux héros de la terre » : à Marvel United, jeu coopératif au rythme effréné où les joueurs prennent le contrôle de super-héros Marvel, on vit Xel et les deux Oliviers faire triompher les avengers.

Table 4, dite « Riche terre » : Sa boite d’Iki ne quitte plus le sac de Mickaël et ce soir encore il trouve des joueurs consentants (Christophe, Thomas et Dom) pour le joindre à ce jeu beau et au thème original, la vie d’un quartier commerçant au Japon médiéval. Chacun a exploré les multiples façons de marquer des points et de résoudre les multiples contraintes rencontrées au fil des mois (nourrir ses personnages, financer ses actions, se protéger contre les incendies qui se déclarent périodiquement parmi les constructions de bambou, de bois et de papier). Au final Dom pointe bon dernier avec 73 PV. Son choix de mobiliser ses ressources pour construire le bâtiment à 26 PV ne paie pas et il est pénalisé par la variété insuffisante de ses artisans. Thomas pointe à 93 PV, distancé par Christophe qui construit au dernier tour un bâtiment qui combote avec ses poissons à hauteur de 19 PV. Avec 111 PV, il échoue à un point de Mickaël, inévitable vainqueur avec 112. A noter, les deux premiers ont chacun perdu un personnage dans un incendie, ce n’est donc pas fatal.

Table 5, dite « Si loin, si près » : Skyjo est un petit jeu amusant, pas dénué de profondeur malgré sa simplicité apparente, et très interactif,  où il s’agit de faire le moins de points possibles. La table 1 s’y adonne et Adrianne s’impose avec 47, devant Marianne, 48.

Table 6, dite « A côté de la plaque » : Codenames est de retour, avec de nouveaux joueurs, qui doivent apprendre à se connaître. Une partie qui montre qu’à ce jeu on peut souvent être à côté de la plaque, cherchant par exemple Madame Tussaud dans un palais.

Séance de VENDREDI 25/02/2022 à Servel

Du monde, quatre tables, quatre ambiances.

Table 1, dite « submersible » : une grande table de L’Insondable, le nouveau visage du BSG cher à certain(e)s. On y retrouve Neox, Axel, Xel, F-R, NicoH et Gilles. Partie étonnante avec 5 traîtres sur 6 joueurs. Cela finit mal, le navire coula en vue de Boston.

Table 2, dite « inaccessible »  : Vincent et Fred décident de faire un It’s a Wonderful Kingdom, un jeu à deux. Cela tombe bien, arrivés après la mise en place des tables, ils étaient deux. La connaissance du jeu par Vincent lui donna un avantage, il l’emporta par 44 PV à 24.

Table 3, dite « répétitible » : Mickaël, toujours heureux de faire découvrir Iki et d’y jouer encore et encore y attire 3 novices, Samuel, Cixi et Shiqi (toutes nos excuses si la transcription de ces prénoms est incorrecte). La connaissance du jeu par Mickaël lui donna un avantage, il l’emporta par 111 PV à moins.

Table 4, dite « irrésistible » : les Ruines Perdues de Narak attirent des curieux, et voilà OlivierB, Xof, Adélie et Dom attablés autour du plateau (dont on n’a toujours pas essayé la face « serpent »). Olivier explore et triomphe des gardiens, Dom mise tout sur la recherche du temple et les deux autres font dans l’hybride. Adélie semble avoir bien scoré sur tous les tableaux mais elle a finalement peu de points en main. Avec 66 PV, elle finit entre Xof (63) et Olivier (67). La connaissance du jeu par Dom lui donna un avantage, il l’emporta par 80 PV (dont 23+8+17 marqués au temple, et un deck bien aidé par l’assistant qui fait des remises sur les achats de cartes).

Séance de VENDREDI 11/02/2022 à Servel

Le 11 février de l’an 660 av. J.-C., Jimmu Tennô, un descendant de la déesse du Soleil, Amaterasu Omikami, érige le premier palais du Japon. De ce jour date la naissance de l’Empire du Soleil levant. C’est du moins ce qui ressort de deux livres sacrés rédigés au VIIIe siècle de notre ère, le Kojiki et son complément, le Nihongi. Ils racontent comment plusieurs générations de divinités se succédèrent dans le ciel et sur la terre jusqu’à l’avènement d’Izanagi et de sa soeur Izanami. De leur union naquirent l’archipel nippon et les esprits divins qui l’habitent (les Kami).

Izanami étant morte en couches, Amaterasu Omikami naît peu après de l’oeil droit d’Izanagi. Un temps malmenée par son frère Susano, elle choisit de se cacher dans une grotte, privant le monde de sa lumière et de sa beauté. Les divinités réussissent par ruse à l’en faire sortir en proclamant qu’elles ont déniché une déesse qui surpasse en beauté toute la création. Curieuse, Amaterasu consent à sortir pour s’en rendre compte et que voit-elle en fait de beauté suprême ? Elle-même dans le reflet d’un miroir ! Réconciliée avec son frère, elle prolonge avec lui la lignée divine jusqu’à un humain d’essence divine, Jimmu Tennô, premier empereur nippon.

En 1872, l’empereur Meiji a fait officiellement du 11 février l’anniversaire de la fondation de l’empire selon la tradition shintô. Abolie par les Américains en 1945, la fête nationale a été rétablie en 1966.

En cet anniversaire, le Japon et d’autres empires étaient à l’honneur pour cette soirée de Parties Civiles.

Table 1, dite « In cauda venenum » : Dom et François invitent Guillaume à Glory to Rome, l’excellent jeu de Carl Chudyk. Dom prend de l’avance sur les premiers tours, montant notamment sa main à 7 cartes, pendant que Guillaume construit le Forum et choisit la stratégie audacieuse qu’elle permet, surtout pour une première partie : gagner en ayant tous les types de patrons dans ses clients et tous les types de matériaux dans ses stocks, ce que personne n’a encore jamais réussi sur nos tables. François enchaîne les constructions, sans qu’aucune n’apporte d’éclat particulier. Guillaume accumule matériaux et patrons, et il devient peu à peu évident qu’il va bientôt gagner : il ne lui manque que quelques exemplaires à accumuler dans ses stocks, ce qui grippe la fin de partie, puisque aucun de ses adversaires ne peut jouer les rôles en questions, faute de les offrir sur un plateau dans le pot commun. C’est alors que François révèle la carte maîtresse, longtemps fomentée : le Colisée, qu’il parvient à construire in extremis, permet de piocher dans les clientèles des adversaires en jouant le rôle Légionnaire, les cartes alimentant la chambre forte du joueur actif. Quelques tours de « Rome exige » permettent donc de faire main basse sur les clientèles adverses, et de gonfler la chambre fore de François, avec deux conséquences: réduire à néant la stratégie de Guillaume, et gonfler le magot de François, qui finit par l’emporter avec 45, contre 35 à Dom, et 10 à Guillaume, dont le faible score s’explique par sa stratégie de tout ou rien.

Table 2, dite « Lignée divine » : à la table d’Iki on célèbre bien sûr la fête nationale, pour confirmer que Mickaël est bien d’une lignée divine à ce jeu: il l’emporte avec 107, devant Olivier B., 103, et Nicolas III (notre gentil nouveau membre, qui a survécu à sa première séance de mardi), 66.

Table 3, dite « Soleil levant » : à Parks, Adélie se révèle bien meilleure randonneuse que Xel, Neox et Vincent, et voit la première le soleil se lever au terme de son voyage.

Table 4, dite « Empire en devenir » : à Pillards de la mer du Nord les vikings assoient leur emprise sur un empire en devenir. A l’issue d’une joute disputée, Vincent, 57, domine Xel, 51, Neox, 46, et Adélie, 37.

Table 5, dite « Le rouge vous va si bien » : sur un circuit italien tourmenté de Flamme rouge le sprinteur rouge de Dom l’emporte d’une longueur face au sprinter vert de François, et place son rouleur sur la troisième marche du podium. Mickaël et Guillaume y ont connu la fringale.