Séance de VENDREDI 15/11/2024 à Servel

La traditionnelle baguette de pain, symbole de l’identité française, puise ses origines dans la Révolution, avec la première réglementation concernant le pain. Le 15 novembre 1793 (26 brumaire An II), un décret de la Convention stipule que tous les Français doivent manger le même pain : « La richesse et la pauvreté devant également disparaître du régime de l’égalité, il ne sera plus composé un pain de fleur de farine pour le riche et un pain de son pour le pauvre. Tous les boulangers seront tenus, sous peine d’incarcération, de faire une seule sorte de pain : Le Pain Égalité ». Mais le pain en question, à base de farine de froment, levain, sel et eau, a encore l’aspect d’une grosse boule ronde. En 1856, Napoléon III tentera d’en réglementer la taille et le poids, mais il n’y réussit guère. Sous la IIIe République, lors de la construction du métro parisien, l’ingénieur Fulgence Bienvenüe, inquiet des bagarres incessantes entre ouvriers « immigrés » (Bretons et Auvergnats), décide d’interdire les couteaux sur le chantier. Le couteau ayant aussi pour utilité de couper le pain, l’ingénieur commande à un boulanger des pains allongés qui se coupent à la main. C’est ainsi que nait, à la Belle Époque, la baguette parisienne.

Quelques années plus tard, à Lannion, une bande de copains étaient à table, et, grâce à nos chroniqueurs, vous n’en perdrez pas une miette.

Table 1, dite « Comme un jour sans pain » : La petite troupe des Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres -OlivierB, François-René, Armand et Jérôme – continue sa campagne, avec une nouvelle victoire. Ont-ils jamais perdu, s’enquiert on ? La réponse est non, la trajectoire de notre vaillante troupe, lisse comme une pâte à pizza, a la longueur des jours sans pain.

Table 2, dite « Pièces montées » : Partie découverte pour Dom et François à Castles of Mad King Ludwig. Marc, possesseur du jeu, en expose les ressorts : il s’agit de construire, dans les pas de Louis II de Bavière, un château en assemblant des pièces de toutes tailles, reliés entre elles par des portes, couloirs, ou même un sous-sol. Ces pièces, tirées au sort à chaque tour, sont mises à prix de façon discrétionnaire par le premier joueur, à un prix variable entre 2 000 et 15 000. On y marque des points par des objectifs communs, vite la cible de toutes les attentions (mais qu’il est difficile de scruter l’avancement des adversaires !), des objectifs personnels secrets, et les nombreux effets de pose. Au final, le jeu qui peut faire peur du premier abord, se révèle fluide. Dom prend le meilleur départ, par ses agencements harmonieux, et caracole en tête. Il sera freiné au final, pénalisé par de faibles bonus de fin de partie, mais le levain a fait son effet depuis bien longtemps, et il termine confortablement en tête avec 135, et, pour la gloire, la construction la plus harmonieuse. Marc, à 112, et François, 96, n’ont pu que s’incliner.

Table 3, dite « Croustillante » : On en voit de toutes les couleurs à cette table, avec le retour de Pandémie, où Pierre-Yves, Fanine, Caroline et Tristan ne résistent pas au croustillement du temps, puis Harmonies, où Pierre-Yves s’impose.

Table 4, dite « Un grumeau dans le bocal » : dans l’ambiance feutrée de l’aquarium, la fine équipe de ISS Vanguard s’impose. Samuel eut cependant son personnage de niveau 3 banni pour s’être fait un peu trop « tentaculer ». Un grumeau vite rattrapé, en somme.

Table 5, dite « A la baguette » : à Tiletum, un très bon jeu dont on salue le retour sur nos tables, la benjamine Morgane s’impose dès sa première partie, menant à la baguette Fred et JérômeC, médusés.

Table 6, dite « Transsubstantiation » : Younaël, Nolwenn et Xof cherchent à invoquer leur divinité à Culte. Le premier cité a le mieux rassemblé ses fanatiques, et avec eux rompu le pain, non levé, comme il se doit, un signe de frugalité, marquant la précarité des Juifs sortant d’Égypte. Mais c’est aussi un signe de renouvellement. Le levain était originellement fourni par du pain ancien, incorporé à la pâte du pain « neuf » pour le faire lever. Le pain non levé qui devient l’agneau pascal, c’est-à-dire l’agneau du passage, est un pain nouveau, pur de toute incorporation de pain ancien, signifiant le renouvellement dans l’Alliance nouvelle. Mais cet usage du pain non levé n’est pas partagé dans toutes les Églises. Les Églises catholiques de rite byzantin utilisent du pain levé, tradition qui trouve sa justification dans ce que le pain qui lève est comme animé d’un phénomène dynamique qui représente la vie du Christ ressuscité, ce que devient réellement ce pain lors de la transsubstantiation.

Table 7, dite « On sent le roussi » : en fond de salle, Marie-Anne, Thomas, Frank et Mickaël ont été aperçus à Burgle Bros – une partie perdue par la faute d’une escalade fatale. « La précipitation mène à la prison » est l’autre morale de ce forfait, avorté comme un pain roussi trop vite. Suite une partie d’Odin, adjugée à Mickaël.

Table 8, dite « Trois chouquettes et au lit » : Table haletante de Codenames pour finir, avec les Bleus (Nolwenn, Younaël, François-René) qui, comme on enquille les chouquettes, n’ont fait qu’une bouchée des Rouges (Dom, François, Caroline, Jérôme) :

  • Bleus 1-0 : implacables, les Bleus matent les Rouges qui n’ont rien manqué, mais avaient le handicap du neuvième mot et n’ont pas su relier à la fois Baleine, Livre et Lien. La maître espion aurait pu citer Starbuck, le seul officier à oser s’opposer au capitaine Achab dans sa quête sanguinaire de Moby Dick, et qui évoque aussi le lien social du café.
  • Bleus 2-0 : l’assassin Corde fait chuter les Rouges qui y ont vu un début de cordon pour un Embryon, pourtant plus proche du Noyau.
  • Bleus 2-1 : victoire des Rouges grâce aux indices Jeu, Vitrail, Assemblage et Cadre. Les bleus ne sont jamais allés sur Ecran, trompés par la duplicité des Rouges, qui le traitaient comme un des leurs.

Séance de MARDI 12/11/2024 à Servel

Le 12 novembre est la date de naissance de Nadia Comăneci, gymnaste roumaine inoubliable qui fut la première à être notée « 10 » aux Jeux Olympiques (à Montréal en 1976 où elle remporta trois médailles d’or). A six ans elle rejoignit l’école du fameux entraîneur Béla Károlyi qui la mena au plus haut niveau. A la fois Comaneci et Karolyi firent défection vers les Etats-Unis avant la chute du Mur, en 1989 et 1981. C’est aussi un 12 novembre (en 1859) que le célèbre artiste de cirque Jules Léotard s’élança pour la première fois entre deux trapèzes, inventant ainsi le trapèze volant. Réputé pour son anatomie avantageuse et pour ses tenues minimalistes, il a donné en anglais son nom au justaucorps utilisé par les gymnastes (nous y revoilà) et les danseuses. Il mourut de la variole à 32 ans, l’occasion de se souvenir qu’au XIXe siècle les maladies infectieuses faisaient encore des ravages.

Table 1, dite « Entraîneur » : Vincent et Corentin se lancent dans l’une des enquêtes de Chronicles of Crime : la malédiction du pharaon. Ils en viennent à bout avec un score de 84/100, pas mal du tout. Sortie du mode coopératif ensuite pour une partie serrée d’Augustus où Corentin s’impose 48 PV à 46.

Table 2, dite « Acrobaties » : L’association accueille deux joyeux nouveaux membres potentiels, Julien et Marie qui s’installent avec Marco et Faline pour jouer à Living Forest. Le démarrage a souffert de quelques incertitudes sur les règles, ce qui a fait durer la partie de ce  jeu normalement poids moyen. Il y a trois façons de gagner : Marco part sur une collection d’arbres tandis que Marie est semble-t-il sans concurrence pour viser la victoire par les flammes. Mais ses adversaires se réveillent tardivement pour l’empêcher de conclure et c’est finalement Faline qui revient du diable Vauvert et remporte la partie avec 12 flammes.

Table 3, dite « Vie écourtée » : Marc, Xel et VHN découvrent en mode coop Paleo où on tente de faire survivre un petit group d’hominidés bien avant la découverte de l’agriculture et des armes à feu. On met en jeu simultanément chacun une carte qui permet de produire des ressources, de fabriquer des objets à pouvoir permanent ou usage unique, de mettre en jeu de nouvelles cartes ou bien de subir des blessures face à un danger. La plupart des personnages ont juste un ou deux points de vie et à chaque mort on se rapproche de la défaite (immédiate quand on a cinq crânes). Les cartes les plus puissantes (en bien ou en mal) sortent du jeu si elles sont réalisées ce qui incite à la coopération (on renonce alors à son tour pour apporter ses ressources et compétences à un(e) autre). A la première partie les prédateurs ont vite réduit la troupe de 6 à 4 personnages et dès la deuxième manche la faim a eu raison des survivants, premier échec. On remet ça en tirant les leçons, on se débrouille mieux à combattre (après avoir réalisé qu’on peut défausser une Peau pour prévenir une blessure) et on atteint 3 trophées sur les 5 nécessaires à la victoire. Cette fois on a choisi de recruter pour augmenter les capacités collectives, voilà neuf chasseurs-cueilleuses en jeu. Mais à la fin de la troisième manche les tours improductifs se multiplient et on manque cruellement de nourriture : impossible de nourrir ces neufs âmes et de nouveau la faim les balaie, nouvel échec. Après un debriefing est mise sur pied une autre approche qu’on ne manquera pas d’expérimenter prochainement : pour l’instant on perd au niveau facile et avec les deux modules les plus simples, on est loin d’en avoir fait le tour.

Séance de VENDREDI 08/11/2024 à Servel

Le 8 novembre 2016, Donald Trump remportait l’élection présidentielle américaine, renversant la tendance annoncée en particulier en Floride et en Caroline du Nord, anticipés favorables à Hillary Clinton, ainsi qu’au Michigan, au Wisconsin et en Pennsylvanie, traditionnellement démocrates, ces cinq États lui apportant 74 grands électeurs. Son discours protectionniste et hostile à l’immigration clandestine lui permet ainsi de s’imposer dans la Rust Belt, région anciennement industrielle et victime des délocalisations et politiques de libre-échange. Il engrange 306 grands électeurs contre 232 à sa rivale, qui obtient cependant 2,87 millions de voix de plus au vote populaire.

8 ans après, alors que l’histoire se répète, les joueurs de Parties Civiles avaient choisi des jeux aux noms évocateurs, jugez en dans ce récit.

Table 1, dite « Chaos du nouveau monde » : Olivier L, Steven, Mickaël et Alexandre optent pour Blood rage mais nos guerriers tombent, dans la gloire. Ils finissent par un Crazy time, à l’issue incertaine.

Table 2, dite « Dégâts collatéraux » : partie découverte pour Xel, F.-R. et Jérôme à Bomb busters. Face à une bombe pleine de fils, nos démineurs en herbes défient le compte à rebours. Il y a 48 fils normaux numérotés de 1 à 12… et des fils jaunes et rouges, à éviter ! Le jeu comporte 66 missions, chacune est différente, mais l’objectif est toujours le même : couper tous les fils sans exploser. Après deux explosions, le groupe finit à contrôler la machine infernale à son troisième essai. Puis ils s’attaquent à L’ordre de Veiel, une partie gagnée mais qui laisse Jérôme sur le carreau.

Time CapsulesTable 3, dite « Le présent du passé » : Un nouveau jeu à cette table, idéalement thématique du Trump revivalTime capsules, jeu de plateau de stratégie sur la course à l’utilisation de technologie aliens. On y envoie des capsules extraterrestres dans le passé afin d’y retrouver divers artefacts aliens : reliques, ordinateurs ou bio-objets. Chaque objet a sa propre valeur et son propre usage, et peut être combiné à d’autres à l’intérieur de capsules temporelles pour en tirer le meilleur parti. Mais le voyage dans le temps étant une activité périlleuse, il convient d’éviter de créer des paradoxes temporels. Aux dires des participants, un jeu qui réclame de la mémoire, et Younaël n’en manque pas, vainqueur à 50, devant JérômeC, 48, et Fred, 41.

Table 4, dite « Bis repetita » : retour de l’excellent Innovation sur nos tables, et l’occasion pour François et Dom, adeptes aguerris, de faire deux nouvelles recrues. A quatre le jeu est bon en équipes, et François s’allie à Nolwenn pour défier Pierre-Yves et Dom.  Ce dernier prend un départ canon, et, à la faveur du succès inépuisable de la carte Rames, engrange d’un coup 37 points d’influence, du jamais vu ! Balayant les remarques désappointées de François, qui y voit un feu de paille, l’équipe conclut prestement par un succès inexorable. On remet le couvert pour illustrer l’adage fameux qu’à ce jeu, aucune partie ne ressemble à une autre. Et c’est bien ce qui se produit dans une nouvelle partie à l’issue longtemps incertaine, avec un Pierre-Yves, associé à François, qui fait des étincelles, engrangeant en particulier deux dominations techniques, mais qui flanche dans le money time. Avec 41 d’influence, Dom est en position d’égaliser à 5 dominations partout en dominant l’âge 8, mais se voit offrir sur un plateau une comptabilisation supplémentaire, lui permettant à son tour de dominer aussi l’âge 9 et de sceller le sort de la partie. Alors que son partenaire s’auto-flagelle du douloureux impair, François le rassénère, oublieux du constat qu’au tour précédent, il avait omis de s’adjuger la domination qu’il lui avait offerte sur un plateau, le faisant archiver 6 cartes en un seul tour…

Table 5, dite « Résurrection divine » : Gabriel, Solal et Gilles ont tout d’abord joué à Welcome to the Donjon. Ce fut une découverte pour tous les 3 et Gilles a fini par gagner  suite au décès des 2 autres… auquel il a largement contribué, selon ses propres dires 😁 Ensuite ils ont essayé Living forest. L’archange Gabriel, ressucité, a brillamment organisé son deck en un redoutable moteur de jeu qui en fit un bulldozer inarrêtable.

Séance de MARDI 05/11/2024 à Servel

En cette soirée électorale étasunienne, on a peut-être identifié des ânes et des éléphants parmi les inscrits venus se prononcer au bureau des potes de Servel. Les parties ont été civiles, c’est plutôt le réveil qui a été difficile.

Table 1, dite « Compartiment sueur » : Vincent fait découvrir à Corentin Transamerica puis Quarto. Cinq parties du second sont disputées pour un résultat de 3-2. En fin de soirée, Vincent attire Nastassia pour lui faire aussi découvrir Quarto, cette fois c’est sur un 2-1 qu’ils se séparent.

Table 2, dite « Crocos gloutons » : Thomas a mis la main sur la deuxième boîte de Dale of Merchants, un deck-builder atypique avec plein d’animaux. Il y initie (en anglais !) Marie-Anne, Adélie et JérômeC. Le jeu est modulaire par le choix des familles qu’on incorpore à chaque partie. Pour cette exploration le groupe s’est retrouvé dans une situation inattendue, l’incapacité de mettre fin à la partie (c.a.d de construire 8 étals devant soi). La faute semblet-t-il aux crocodiles (qui ont boulotté des cartes ?). Il faudra lui donner une seconde chance.

Table 3, dite « Un gros cube, un p’tit cube » : Un nouveau jeu pour Nastassia, Marc, Faline et Marco :  Diced Veggies. Sur un thème culinaire il s’agit de réaliser des recettes/contrats en utilisant des dés pris dans un pool commun avec quelques contraintes sur le lot de dés qu’on peut prendre et quelques effets selon leur valeur. Sauf erreur c’est Marco puis Marco qui ont gagné.

Table 4, dite « Cité universitaire » : nouvelle partie de Coimbra avec la même équipe que la dernière fois, Stéven en moins. A trois joueurs on se gêne un peu moins et on a plus de contrôle sur les cartes qu’on pourra acquérir. Par contre toutes les cartes punitives « les autres joueurs vous donnent … » sont moins puissantes. Partie assez différente de la précédente, à la fois par la variabilité de la mise en place (pas de Voyage récompensant le pélerinage, par exemple) et par les leçons tirées (les valeurs misées pour acheter les cartes ont été en moyenne plus faibles, j’ai l’impression). Les quatre manches ont été déroulées de façon assez fluide ; difficile de dire qui de Dom et Gérard s’en tire le mieux, ils se tiennent sur la piste de score. Mais en fin de dernière manche, une dernière étape du pélerin de Dom le mène à un Monastère de niveau III qui lui fait scorer immédiatement deux tuiles Voyage soit 17 PV. Au décompte final qui suit, l’animal encaisse les points encore et encore : voyages, pistes d’influence, diplômes, personnages de fin de partie… Quand la poussière retombe, il affiche 167 PV contre 111 à Gérard et 75 à Olive.

Séance de VENDREDI 01/11/2024 à Servel

Le 1er novembre 1800, la Maison-Blanche accueille son premier locataire, le président John Adams, alors que sa construction n’était pas encore achevée. Le journal tenu par le commissaire chargé de la construction du District de Columbia relate que les fondations ont été réalisées par des esclaves et The White House Historical Association note que la proximité des deux États esclavagistes de Virginie et du Maryland a « influencé le choix de travailleurs » dans cette région alors peu peuplée, et que les responsables de la construction « se sont tournés vers les Afro-Américains, esclaves ou libres, pour composer la principale force de travail ayant construit la Maison-Blanche, le Capitole, et d’autres bâtiments gouvernementaux ». Une grande partie du travail a aussi été exécuté par des immigrants européens qui, pour la plupart, ne possédaient pas encore la nationalité américaine. Les murs de grès ont été érigés par des immigrants écossais, tout comme la rose en haut-relief et les guirlandes qui surplombent l’entrée nord. Quant aux briques et aux plâtreries, elles ont été réalisées par des immigrants irlandais et italiens.

A quelques jours de la signature du bail du prochain occupant, 224 ans plus tard, les locataires des lieux seraient inspirés de se souvenir de ses origines, mais l’actualité nous enseigne que ce n’est pas toujours le cas. A Parties Civiles, nous faisons résidence partagée, heureux d’occuper, le temps de notre soirée, les murs d’un bâtiment à haute qualité environnementale qui nous incline à penser à l’avenir.

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Table 1, dite « Nuit blanche dans la maison » : Halloween est l’occasion rêvée pour sortir Betrayal at the house on the hill, ce que fait Mickaël avec à-propos, en sortant, s’il vous plaît, la troisième édition. Il attire à lui Alexandre, François, Fred, Elie et Olivier L, ravis de fêter Samain de manière ludique. Dans ce jeu à multiples scénarios, il y a une période de découverte des lieux, puis démarre la phase dite de hantise. François la déclenche en découvrant une idole, objet mystique doté de propriétés miraculeuses, et c’est alors une partie sans traître, chacun pour soi. Dans cette histoire de malédiction qui frappe une bande de copains, le voici à arpenter les pièces à la recherche de ses camarades, l’air hagard tel un héros de Shining. Ses coups portent, l’idole aidant, mais la relique, si elle favorise les attaques, ne protège pas en défense, et à trop se frotter, le voilà attaqué à son tour, et bientôt mis six pieds sous terre par l’insolent Elie, qui s’était fait la main avant sur quelques autres, et avait rempli sa besace d’objets pillés sur leurs dépouilles. En vainqueur, il extirpe l’idole du corps du défunt et poursuit son carnage, infligeant pas moins de 11 dégâts à sa dernière victime. Cet âge est sans pitié. La frustration des trépassés est le moteur d’une remise de couvert, et c’est un tout autre scénario qui se présente, celui d’une visite de la maison avec un agent immobilier. Ici il y a bien un traître, Alexandre, qui ne tarde pas à faire regretter leur déplacement aux acquéreurs putatifs du bien. On n’en dira pas plus ici pour ne pas dévoiler l’intrigue, mais sachez que l’année 1965, pourtant excellente, y joua un rôle majeur. Fred, grâce à une plume d’ange, réussit à se sortir de ce cauchemar, renvoyant le traître à ses chères études.

Table 2, dite « Meilleurs ennemis» : à Shards of Infinity, deux connaisseurs, Nolwenn et Younaël, initient Pierre-Yves et Caroline, pour un succès collectif sans encombre. Ils enchaînent ensuite avec Crazy time, un party game où la réactivité joue un rôle certain.

Table 3, dite « Partie de campagne » : La petite troupe des Chroniques de Drunagor – L’Âge des Ténèbres -OlivierB, François-René, Armand et Jérôme – continue sa campagne, visiblement bien plus détendue que celle qui occupe les ondes en ce moment.

Table 4, dite « La marche de l’histoire » : Une bande de joueurs plus tout jeunes intéressés par des jeux plus tout jeunes examine ce soir Lancaster, vu une unique fois à St-Elivet en 2011. Quelques originalités sur lesquelles se penchent Olive, Gérard, Xof et Dom : c’est un placement d’ouvriers mais avec des ouvriers (appelés ici chevaliers) de force variable et pouvant recevoir un renfort temporaire : il est ainsi possible de supplanter un adversaire sur un emplacement occupé. Autre caractéristique : des lois, c.a.d des bénéfices de fin de manche (en ressources, améliorations ou points) mais qui n’entrent en jeu que par un vote majoritaire, autant dire qu’à 3 contre 1 il y a peu de chances de s’imposer. Vu qu’il n’y a que trois tels bonus d’actifs, on peut aussi en faire passer un pour en faire sortir un autre qui bénéficie trop à un joueur en particulier. Mentionnons enfin les tuiles Conflit qui rappellent les événements à Troyes : un ou plusieurs joueurs peuvent y engager des chevaliers pour vaincre la force de l’adversaire auquel cas des PV sont attribués par ordre de contribution, avec ce twist qu’en cas d’égalité c’est le dernier arrivé qui l’emporte, une prime aux opportunistes tardifs. C’est donc un jeu à l’allemande avec pas mal d’interaction, voire de négociation (dimension peu utilisée cette fois-ci)

Pour cette initiation Dom s’est souvent retrouvé premier joueur (pas forcément un avantage) ; avec Xof il a rapidement augmenté la force de ses chevaliers mais toute loi semblant de près ou de loin l’arranger a été férocement combattue. Olive pour sa part en a plutôt bien profité, scorant comme Gérard 12 PV à la dernière manche pour sa présence sur les quatre Conflits. Le décompte final récompense le développement équilibré de Dom qui récupère les 8 PV de la majorité en force de chevaliers et en sections de château. Enfin, ayant fait le plein de Nobles, il bondit de 36 points là où les autres n’en marquent que 10, scellant sa victoire avec 95 PV devant Olive 74, Gérard 59 et Xof 38.

Table 5, dite « Règles contestées » : François sort son Crack word récemment acquis, déjà vu à Scorfel, ce qui enclenche avant même les agapes une contestation des règles par François-René. Il est vrai qu’à lire le manuel, on ne comprend pas l’action passer, ni comment la partie peut éviter de tourner au blocage en cas de présence de joueurs mal intentionnés, ce qui peut se produire, on  n’est jamais trop prudent. Comme on est en 2024, le juge de paix s’appelle Internet et le président déniche aussitôt une vidéo qui rajoute la règle essentielle selon laquelle on ne peut poser une lettre nouvelle que dans le but de faire un mot. Cela change en effet tout, et après une partie d’essai, François-René triomphe avec 37, loin devant François, 23. Quant à Jérôme, 10, il a juré qu’on ne l’y reprendrait pas, répudiant le grand frère de son Crack List adoré (car, oui, la chronologie veut que Crack Word soit le précurseur de la série, à défaut d’en être le chouchou du public).

Séance de MARDI 29/10/2024 à Servel

En cette semaine de Samhain on vit de nombreux joueuses et joueurs accourir pour fêter la fin des travaux des champs et se réchauffer en tremblant à l’approche des mois sombres. Aucun bûcher ne fut élevé même si d’aucun(e)s auraient aimé se débarasser de quelque joueur trop bavard. Pas de friandises pour les rédacteurs bénévoles qui semaine après semaine, le dos courbé sur leur pupitre et leur vue baissant irrémédiablement en direction d’une cécité annoncée, couchent sur les octets de ce fidèle blog la mémoire vivante et collective de l’association. Pas de friandises, non, mais un tour joué au rédacteur de permanence qui, isolé dans un aquarium et jeté à l’eau parmi des requins ludiques où il tenta de surnager au fil marathonien d’un enchaînement de trois jeux, ne put faute de budget pour rembourser ses frais de déplacement voyager dans les autres salles et collecter ainsi les tranches de vie ludique qui, versées au chaudron de la création littéraire, sont la matière vivante d’où tirer les chroniques inégales qui sont publiées ici-même avec une régularité qui témoigne de l’engagement à la limite du sacrifice desdits rédacteurs dont la tendance à composer des phrases trop longues n’est que le moindre des défauts.

Ainsi vit-on en ce mardi d’un octobre où l’automne offrait encore de belles journées cinq tables accueillir une quinzaine de joueurs. Par exemple avec du Terraforming Mars (ne demandez pas qui a gagné), du Harmonies par deux fois et encore du QE.

Table 1, dite « Triple sot » : Le narrateur retrouvant Xel, Olive et Pierre-Yves, le programme était de visiter deux oldies but goodies qui pour certains étaient familiers tandis que pour d’autres ils étaient de petits cailloux sur le chemin peu balisé de l’exploration ludique. Bruges pour commencer où tout l’art est avec quelques cartes bien choisies de prendre un ou deux axes sur lesquels mettre l’accent tout en résistant aux événements néfastes soit issus des dés en début de manche, soit issus de joueurs nuisibles (Xel et Dom se reconnaîtront). P-Y pour sa première partie se lance dans les canaux mais, privé de cartes jaunes, s’arrête à un coup de rames de la construction qui lui aurait rapporté 7 PV. Olive et Dom sont les seuls à investir dans la réputation (progression sur la place centrale de la ville) tandis que Xel bénéficie du meilleur tableau de personnages, tant en valeur (23 PV) que pour le choix de leurs pouvoirs. Au terme des 4 manches, c’est sa réputation qui permet à Dom de prendre l’avantage sur Xel avec 47 PV contre 37, puis Olive 33 et P-Y 25, des scores plutôt modestes.

L’autre jeu au programme de la soirée était Art Moderne, un classique des jeux d’enchères par l’auteur réputé Rainer Kinizia. C’est tout simple : les joueurs mettent aux enchères à leur tour un tableau d’un artiste prometteur. Le gagnant l’ajoute à sa galerie puis au terme de chacune des 4 manches tous les tableaux ainsi exposés sont vendus à la banque avec un système de cote plutôt malin qui fait qu’on va choisir les tableaux mis en vente aussi en fonction de leur capacité à influencer le marché de l’art. Au final l’analyse est simple (mais la pratique pas si simple) : on gagne de l’argent à la fois en vendant des tableaux de sa main aux autres joueurs et en fourguant sa collection à la fin de la manche ; on dépense de l’argent en remportant des enchères pour les tableaux. Et ce n’est pas forcément celui qui en fait le plus qui gagne à la fin, comme nous l’avions déjà constaté il y a 7 ans. Ainsi Dom qui croit maîtriser le tempo de la partie en précipitant la fin des troisièmes et quatrièmes manches. Certes il fait des ventes intéressantes mais il a aussi pas mal dépensé d’argent pour ce faire et ce sont ceux qui ont su garder tête froide et ne pas s’emballer pour quelques non-figuratifs surcotés qui révèlent le compte en banque le mieux garni : 437 k€ pour P-Y, Xel 340, Olive 275 et Dom 250.

Avec tout ça il n’est même pas minuit, c’est les vacances et l’ambiance est bonne. Pourquoi ne pas sortir un autre jeu d’enchères classique, moins austère, du même Knizia ? Hop, voici installé et expliqué, et là c’est pour trois manches qu’on est partis. Un jeu où il y a une part de prise de risque et de timing sur quand se décider à enchérir pour gagner un lot de tuiles, on le fait au maximum trois fois par manche et parfois à trop attendre on laisse passer sa chance. VHN, c’est plus fort que lui, commente doctement la valeur des lots disponibles tandis que les autres ne se privent pas d’influencer le malheureux débutant de service : le baratinage, les rodomontades et le lancement d’une enchère juste pour forcer les autres à sortir du bois font partie des plaisirs de ce jeu. A la première manche, Olive fait une excellente affaire avec 4 artisans qui lui vaudront 10 PV. P-Y puis Dom visent à dominer sur les pharaons tandis que Xel construit peu à peu un Nil valable tout en se plaignant qu’elle ne score rien. En fin de partie tous sauf Xel ont une collection de bâtiments correcte mais il en manque un à P-Y pour atteindre les 10 PV. Malgré les -5 points pour la plus faible valeur de ses disques solaires, Dom sort en tête avec 23 PV contre une égalité à 18 pour P-Y & Olive et 14 pour Xel, des scores riquiqui qui reflètent bien la succession d’enchères précipitées pour des lots faméliques.

Table 2, dite « Photos de voyages » : Après quelques atermoiements sur le choix du jeu, Fred, Elie et François jettent leur dévolu sur Bruxelles 1893 et partent en voyage outre-Quiévrain à la rencontre des maîtres de l’art nouveau, cherchant à acquérir et vendre des toiles, bâtir des maisons et engager des agents qui les feront progresser dans leurs capacités. La visite du plateau principal permet de choisir ses actions mais aussi d’acquérir des cartes et des points par des effets de majorité redoutables. Comme Fred n’a pas ressorti le jeu depuis longtemps, les explications traînent en longueur et on sent Elie peiner à les assimiler. Mais c’est un leurre car le jeune galope et engrange les succès. Ce n’est que le début, d’accord, d’accord, mais le voilà qui grimpe sur la piste de score et enchaîne les bonus et les constructions. Bientôt il n’y a personne devant, et ni les efforts patients de François pour construire son immeuble, ni la longue file des agents de Fred n’y feront rien. Dis-toi surtout qu’il ne reviendra pas, pensent-ils, comptant les chances qu’il leur reste. Mais ça continue encore et encore et ils rendent les armes à la jeunesse triomphante sur le score symbolique de 205 – un sacré numéro – laissant Fred, 144, et François, 132, seuls au fond de l’espace.

Séance de VENDREDI 25/10/2024 à Servel

Le 25 octobre 1854 s’engage l’une des premières grandes batailles de la guerre de Crimée, autour de Balaklava. Les alliés franco-anglo-turcs veulent faire de ce petit port de Crimée, entouré de hautes falaises, le point de départ de leur offensive sur la citadelle russe de Sébastopol, à quelques kilomètres plus au nord.

Au matin de ce jour, les Russes lancent une puissante attaque contre les batteries turques des falaises. Ils s’en emparent mais ne peuvent aller plus loin du fait de la résistance stoïque des Écossais. Un détachement de cavaliers russes tente de contourner le régiment par la droite mais il tombe nez à nez avec la Brigade lourde du général Scarlett. Celui-ci, dont c’est à 55 ans la première expérience du feu, fait aligner ses troupes comme à la parade avec tuniques rouges et bonnets à poils. Les Russes, décontenancés reculent. Le général en chef britannique Lord Raglan veut consolider ce succès. Il demande à Lord Lucan, commandant de la cavalerie, de déloger au plus vite les Russes des hauteurs pour protéger les batteries de leurs alliés turcs.

Lord Lucan, qui a mesuré la puissance des défenses russes et ne peut compter sur un soutien de l’infanterie, refuse de bouger. Mais son général en chef insistant, il transmet l’ordre à son beau-frère (qu’il déteste !), Lord Cardigan, qui commande une Brigade de cavalerie dite légère. Lui aussi comprend l’inanité de la mission mais il n’ose se défiler devant un ordre écrit du général en chef, et conduit ses 673 lanciers au combat. Ils ont un peu plus d’un kilomètre à parcourir au fond d’une vallée avant d’atteindre les batteries russes disposées à l’extrémité. Au total,  dans la vallée et ses contreforts, les Russes alignent 20 bataillons et une cinquantaine de pièces d’artillerie. La première moitié du parcours se déroule comme à la parade sous les yeux stupéfaits de l’ennemi. Lord Raglan s’émerveille devant un Lord Cardigan « aussi courageux et fier qu’un lion ». Mais les canons russes ouvrent le feu. 20 minutes plus tard, la Brigade légère laisse 113 morts et 247 blessés sur le terrain. « C’est magnifique mais ce n’est pas la guerre », commente sobrement le général français Pierre Bosquet.

Ce fait d’armes inutile a été immortalisé par un poème de Lord Tennyson (1864) et un film de Tony Richardson (1968). Il a aussi introduit dans notre langue le cardigan et le raglan (paletot à pèlerine). Les Anglais, eux, ont retenu le mot balaclava pour désigner un passe-montagne.

170 ans plus tard, à Lannion, la Crimée se veut encore russe, et la charge sonnait dans tous les univers.

Table 1, dite « Jamais vue » : Pierre-Yves, Caroline et Fanine, dans un casting 100% nouveaux adhérents que ce blog aura sans nul doute attirés, s’essaient à la découverte de deux nouveaux jeux sur nos tables (une combinaison probablement encore jamais vue en 15 ans de l’association) ! On commence par Harmonies – un très bon jeu, concluent-ils, qui voit Fanine l’emporter. Puis ils sortent Casting Shadows, et Pierre-Yves s’impose.

Table 2, dite « Là-haut » : à Wyrmspan deux connaisseurs, François et Dom, une novice, Melina, et une virtuose, Adrianne, forte de son entraînement intensif à Scorfel. Dans cette partie où la bataille pour le gain des objectifs de manche a donné le tempo, on s’est finalement retrouvé avec deux joueuses au tableau garni de bouteilles de lait, et deux joueurs qui avaient fait le plein de viande. De ce gender gap involontaire, on tirera la seule conclusion qu’à ce jeu, tous les chemins se valent pour engranger les points. Mais, avec une telle opposition, difficile de prétendre à la victoire si on laisse apparaître un maillon faible, tels Melina (trop peu pourvue en œufs, mais avec le score méritoire de 82), François, distancé sur les objectifs de manche, un coup d’aile devant (84), et même Adrianne, aux dragons et bonus de fin de partie trop faibles (94). On l’aura compris, sans point faible, c’est Dom, qui  s’impose, au bout d’un dernier tour étourdissant de combinaisons. Il en termine à 113, un score mirifique et jamais vu sur nos tables, battant le précédent record (110), qu’il détenait déjà et qu’il élève encore point par point, à l’instar de Bubka en son temps, ou de Duplantis dans le nôtre. Perché en haut de la falaise, il sera difficile à déloger désormais.

Table 3, dite « Brigades légères » : à cette double partie, vaincus par les assauts des brigades légères (deux petits enquêteurs), les meneurs de La bête, Mickaël et François-René, ont pris cher dans les deux cas, surtout Mickaël nous souffle-t-on dans l’oreillette. Ce qui laisse donc Thomas, le troisième larron, invaincu de cette soirée. Pour un narratif détaillé de la traque, se reporter au compte-rendu éblouissant de mardi !

Table 4, dite « A la parade » : Nico77 et les deux Olivier explorent une nouveauté, Splendor Marvel, déroulant comme à la parade les mécanismes d’un grand classique dans une nouvelle livrée due aux as du marketing.

Table 5, dite « Tu quoque » : sourde bataille à Everdell et ses extensions, comme en témoignent les écarts en fin de partie. Souvent attaqué, Fred (61) se voit porter l’estocade fatale par Elie, qui l’emporte d’un rien (63). Xel, 53, était en embuscade.

Table 6, dite « Pas la guerre » : la soirée se poursuit avec une double partie d’Odin – encore un nouveau  jeu ! On y envoie ses meilleures vikings à la bagarre, mais ce n’est pas la guerre, tout est dans la stratégie du choix des cartes. François-René y fait merveille, triomphant deux fois, dont l’une avec Thomas. Mickaël, Xel et Nico77 ont apprécié.

Séance de MARDI 22/10/2024 à Servel

Le 22 octobre 1797 A-J. Garnerin, après avoir dégonflé sa montgolfière (eh oui, encore un ballon) un peu en dessous de 1000 m d’altitude, déploie son prototype de parachute et revient sur terre (au Parc Monceau) presque intact, passant derechef à la postérité devant une foule de badauds déconfits qui s’attendaient à le voir s’écraser. L’homme connaissait bien les ballons, les ayant mis en oeuvre à l’armée et dans le civil. Après ce premier saut, il perfectionne son parachute, en dépose le brevet, et continue à sauter depuis de plus en plus haut (partant de 2400 m lors d’une démonstration en Grande-Bretagne en 1802). Il meurt à 53 ans sur le chantier d’un nouveau ballon, s’étant pris une poutre sur la tête. Comme l’a chanté G.Brassens (né un 22 octobre, étonnant non ?) : « La loi de la pesanteur est dure mais c’est la loi ».

Table 1, dite « Voyages dans les cieux » : Nos vétérans intergalactiques poursuivent leur exploration de l’ample Voidfall. C’est intéressant, ils décident de rejouer le scénario de la semaine passée ; la variabilité liée en particulier aux événements venant rythmer les tours fait que le déroulé a été très différent, avec des factions plus puissantes, moins d’économique et plus de militaire- nos deux Kirk se sont même frittés un peu. Côté score c’est beaucoup plus équilibré que le premier opus, Marc l’emporte sur Olive par 122 à 108 PV.

Table 2, dite « Pas dégonflé » : Pierre-Yves sort Yunnan de sa besace, un jeu allemand d’il y a une douzaine d’années. Il attire Vincent, François, Marco et VHN. En apparence c’est un jeu de développement : plus on avance loin sur la route qui relie les provinces chinoises, plus on peut vendre son thé cher. Et pour cela, il faut suite à une phase d’enchères acquérir des meeples supplémentaires, accroître sa portée le long de la route, augmenter le nombre de déplacements des meeples, construire des bâtiments pour se donner des options tactiques etc. En fait il est assez méchant car il y a plusieurs façons pour que sa chaîne de meeples habilement construite puisse être perturbée, ce qui réduira le revenu perçu à la fin du tour. On ne se fait donc pas de cadeaux et certains comme PY et François ont souvent vu leurs plans mis en lambeaux. Notons aussi qu’en choisissant bien son moment on peut récupérer de grosses sommes à la banque. Dernier élément pas évident à jauger : on décide librement de convertir une fraction de son revenu (mais pas de son argent déjà devant soi) en PV à la fin de chaque tour. Sachant que la fin de partie est déclenchée quand un joueur atteint 80 PV il faut bien gérer le timing de cet arbitrage. Ainsi Dom qui brusquement convertit l’intégralité de son revenu de 38. On le voit venir mais trop tard : premier joueur, il assure son revenu du tour suivant en dominant sur l’influence ; il score 51 PV puis encore un peu au décompte final et finit avec 121 PV, devant la mine dépitée de Vincent 67, François 62, Marco 54 et PY 30.

Table 3, dite « L’homme qui tombe à pic » : Bien au calme, deux parties de Wyrmspan pour Xel, Nastassia et Stéven. La première est pour Stéven avec 104 PV devant Xel 86 et Nastassia 76. La seconde est pour Stéven avec 94 PV devant Xel 83 PV et Nastassia 70+. Il y a des choses immuables en ce monde.

Table 4, dite « Plus dure sera la chute » : Partie au long cours de La bête avec de nouveau Thomas dans le rôle du prédateur. Face à lui Caroline, Mickaël, Marie-Anne, Xof et une nouvelle venue. Nous publions ici le long rapport reçu d’un infiltré dans le groupe de chasse, Jean Chastel.

« Je vous écris pour vous narrer les évènements tragiques dont j’ai été témoin en mon pays de Gévaudan. En ce l’an de grâce 1764, le 30 juin, j’appris qu’une jeune fille de 14 ans, la dénommée Jeanne Boulet venais d’être trouvée déchiquetée à proximité du village des Hubacs, un loup l’aurait attaquée sauvagement à la tombée de la nuit. Mais déjà les rumeurs enflèrent, certains y voyant l’œuvre du diable, d’autres l’œuvre d’un homme se changeant en loup les jours de pleine lune. Pour couper court aux rumeurs, je fus sollicité par le marquis d’Apchier en ma qualité de chasseur pour participer à la capture de cette bête. A l’été suivant, je fus surpris de voir arriver de Paris un envoyé du roi ainsi qu’une femme naturaliste, assistante de Georges-Louis Leclerc de Buffon, il parait que cette terrible affaire arriva aux oreilles de notre cher Roi et que cela faisait désordre. Un notable revenant de la capitale me confia qu’on se gaussait dans les couloirs de Versailles de ce roi impuissant à maitriser un simple loup et qu’il n’était donc point étonnant qu’il fut ainsi humilié par ces foutus anglais et prussiens dans ces longues années de guerre dont nous sortons à peine. L’évêque de Mende persuadé que le diable était à l’œuvre voulu aussi suivre la traque, son cousinage avec le ministre de Choiseul ne dut pas être étranger à la venue dans nos contrées éloignées du porte-arquebusier de notre bon Roi.

En cet été, je me positionnai aux environs de la ville de Grandrieu, mal m’en a pris, comme vous le savez, les chemins sont sinueux et difficiles par ici, ma monture n’étant pas très vigoureuse, j’eu du mal à retrouver les traces de ce que je pensais encore être un simple animal. Ce qui me valut bien des moqueries et le sobriquet de « Chastel, le chasseur de lapin ».

D’autres victimes furent à déplorer autour de la forêt de Mercoire durant la saison froide malgré l’arrivée de dragons du Roi et de leur chef, le capitaine Duhamel. Des témoins furent interrogés, ils auraient vu la bête traverser leur hameau. La bête défia nos prédictions, elle était comme tapie dans l’ombre, semblant anticiper nos mouvements. Mes compagnons de traque et moi-même, malgré nos sensibilités respectives, ressentions de l’impuissance face à cette force destructrice qui semblait mue par une force supérieure. Et si l’évêque avait raison ? Je me souviens encore de son discours lors de cet hiver 1764 : « toutes ces choses n’étaient que le commencement et le prélude d’un malheur plus terrible encore que ceux qui ont précédé. Vous ne l’éprouvez que trop, hélas ! Nos Très Chers Freres, ce fléau extraordinaire, ce fléau qui nous est particulier et qui porte avec lui un caractère si frappant et si visible de la colère de Dieu » 

La colère de Dieu…Je l’ai éprouvée, jamais ma foi ne fut mise à aussi rude épreuve que lors des terribles évènements qui allaient survenir.

En cette nuit d’horreur de décembre, cela est gravé au plus profond de ma mémoire, le ciel était clair et la fraicheur de ce début de soirée pénétrait les corps, les paysans se pressaient de rentrer sous la lumière de la lune. De cette pleine lune qui était rouge sang, comme annonciatrice du malheur à venir et qui restera dans l’histoire comme la boucherie de Saint Aman, les cris des familles commencèrent à résonner dans tout le village, glaçant ses habitants, d’abord vers le chemin du moulin au nord, puis vers le pont enjambant la Colagne au sud, la panique fut indescriptible comme si la main de la faucheuse venait se poser sur nous où que nous soyons, chacun essayant de retrouver et de protéger ses proches. Cela sembla durer des heures, puis le ciel se couvrit, au même moment un hurlement terrifiant s’éleva au lointain, la lune disparut et la nuit redevint d’un noir impénétrable. La mort venait de frapper, le silence lourd des survivants, le regard hagard, hésitant entre le soulagement d’être en vie et la douleur de la perte.

En cet instant, il m’est venu la certitude que ce ne pouvait être un simple loup, cette pensée me terrifia et des frissons irrépressibles firent tressauter mon corps jusqu’à l’aube. Marqué par cette nuit d’horreur, je retrouvai de bon matin le marquis d’Apchier, bien déterminé à mettre fin à ces tueries. Notre évêque décréta des prières de quarante heures en envoyant un message à toutes les églises des environs : « Une bête féroce, inconnue dans nos climats, y paroit tout-à-coup, comme par miracle… Elle y laisse des traces sanglantes de la cruauté… Elle fond sur sa proie avec une agilité et une vitesse incroyable… A ces causes, l’on fera les prières de quarante heures où l’on chantera le Domine »

Les beaux jours revenus en ce printemps de 1765, par la grâce de notre seigneur, nous décidâmes de ne pas nous laisser abattre, et redoublâmes d’énergie en mettant nos connaissances en commun, ce qui fut couronné de succès. Aidés par notre naturaliste et son érudition, elle mit la bête en fuite à Marvejols évitant un évident massacre, mais elle ne fut pas écoutée quand elle annonça qu’il fallait vite se diriger vers le Born, la ville plus à l’est, nous temporisâmes et nous eûmes tort, des morts auraient pu être évités si nous avions suivi cette femme de science, si cela avait été un homme, peut-être l’aurions-nous écouté au lieu de perdre notre temps à faire appel aux trop réputés frères Marlet, qui soit disant avaient réussi à toucher la bête la veille, vantant leurs armes de bonne facture et leurs munitions de qualité.

Les paysans s’armèrent, les dragons du roi patrouillèrent mais la bête immonde nous échappait toujours, la colère grondait, à tel point que notre évêque fut empêché par la foule de quitter Saint Amans alors qu’il devait la traverser pour guider la traque et fut contraint d’y célébrer une messe en hommage des victimes de l’année passée. Ceci nous retarda dans nos plans mais mieux vaut l’apaisement des âmes que la colère des corps.

Nous en étions sûr, la créature allait remonter vers une zone plus peuplée, cette engeance du démon avait faim, nous l’avions contraint à se mettre en mouvement. Une nouvelle lune de sang nous faisait craindre le pire, de nouvelles victimes furent à déplorer vers Rimeize. Heureusement une jeune paysanne, Marie-Jeanne Vallet avec une lance de fortune réussi à faire fuir la bête, lui entaillant même par deux fois le flanc limitant ainsi le massacre. Nous la suivions de près mais le temps nous était compté, au printemps prochain, les troupes serait rappelées à Paris. Un forgeron mandaté par le Marquis de Morangiès, nous confectionna 3 pièges de fortes constitution qu’on plaça judicieusement aux alentours du Malzieu bloquant ainsi la redescente vers le sud, du moins nous l’espérions.

Si près du but, le sort s’acharna sur nous, par une injustice que je dénonce encore aujourd’hui, je fus emprisonné sous prétexte d’avoir menacé deux garde-chasses à cheval, Pélissier et Lachenay, m’accusant de les avoir sciemment dirigés vers les tourbières, s’embourbant avec leur monture, une altercation s’en suivit et je dus les mettre en joue craignant pour ma vie. Je passai l’hiver 1766 dans les geôles m’empêchant donc de continuer la traque. J’en fus libéré au printemps prêt à en découdre ayant mis à profit ces mois d’enfermement pour élaborer une stratégie pour coincer enfin ce monstre des enfers. Connaissant bien ce coin du nord de la province pour y avoir mener de célèbres battues avec mon camarade Thomas, il nous fallait utiliser la fameuse tactique de la tenaille de Langeac.

Des mois de traque, à apprendre, à anticiper, à douter mais tous les indices concordaient, la bête nauséabonde était à Ruynes et elle s’apprêtait à fondre sur le village de Prades, nous en étions convaincus bien qu’elle voulusse nous faire croire que sa prochaine cible était la ville voisine de La Besseyre. Oui, vous m’avez bien lu, pour nous ce n’était pas un simple animal mais une créature dotée de raison qui se jouait de nous. Des nuits entières à se mettre dans la peau de cet innommable démon, à en perdre la raison, à en faire douter jusque notre foi en notre Seigneur. Mais le moment de vérité était arrivé, la bête frapperait ce soir en ce lieu. Nous nous positionnâmes aux points stratégiques, elle ne pouvait pas nous échapper. Elle fut stoppée comme espéré par le grand louvetier du royaume d’Enneval. Pourchassé, le coup fatal lui fut donné peu après, sa dépouille basculant dans la Seuge, emportée par le fleuve gonflé par une pluie d’orage.

Le mystère de sa nature demeurera. Depuis ce jour, malgré le calme revenu, les soirs de pleine lune, me reviennent en mémoire cette forme que je crus distinguer dans l’obscurité lors d’une battue, comme si un immense loup se mettait à marcher tel un homme.  Et dans le lointain parfois, il me semble encore discerner son hurlement diabolique. »

Festival SCORFEL des 19 et 20 Octobre 2024 aux URSULINES

Cette année encore Parties Civiles était présent en nombre au festival Scorfel. Nous avons animé au moins 29 jeux différents pendant le festival !

Voici notre tableau des jeux les plus populaires du week-end :

  • Grand vainqueur : Faraway avec au moins 11 parties !
  • Forêt mixte : 6 parties
  • Mangrovia, Five tribes, Pillards de la mer du Nord : 3 parties
  • Cascadia, Trio, Crack word, Mot malin, Clank !, Capitaine Flip : 2 parties
  • Innovation, Wyrmspan, Dune Imperium – insurrection, P. I., Codenames, Le seigneur des anneaux duel, Fiesta de los muertos, Flamme rouge, Time bomb, Skull king, Concept, Sbires, Crack list, La Gloire de Rome, 6 qui prend !, Tours ambulantes, Splendor, Oriflamme : 1 partie

Merci à tous les participants, organisateurs et animateurs du stand !
Et maintenant, nous laissons le petit dragon se reposer de ses efforts jusqu’à l’année prochaine.

Peut être un dessin de texte

Séance de VENDREDI 18/10/2024 à Servel

Au Grand Palais, à Paris, le 18 octobre 1905, le Salon d’automne révèle un nouveau courant artistique illustré par des peintres qui ont nom Henri Matisse, Maurice de Vlaminck, Albert Marquet, Henri Manguin, André Derain et Charles Camoin. Leurs œuvres réunies dans la salle VII se distinguent par l’exaltation de la couleur pure, appliquée en larges traits de pinceau. Cet excès chromatique choque le public et l’on crie au scandale au point que le président de la République Émile Loubet préfère se fait porter pâle à l’inauguration. Le critique Louis Vauxcelles s’extasie devant un buste d’enfant du sculpteur d’Albert Marque dont la candeur, dit-il, «​ surprend au milieu de l’orgie des tons purs : Donatello chez les fauves​ »​ ! La phrase fait mouche et «​ fauve​ » devient éponyme du ​fauvisme​​, premier mouvement d’avant-garde du XXe siècle.

Par une coïncidence troublante, forcément troublante, les tables jouées ce soir à Parties Civiles exhibaient d’incroyables profusions de couleurs.

Table 1, dite « Toutes les couleurs se confondent » : Olive, Steven, Gérard et Dom s’installent autour de Coimbra, jeu de gestion au thème transparent qui parvient à renouveler la mécanique de choix de dés parmi un pool commun. En effet ici la couleur et la valeur du dé interviennent, mais à deux phases indépendantes du tour de jeu (la valeur détermine ce que le joueur peut acquérir et à quel prix alors que la couleur détermine quel bénéfice/revenu il gagne plus tard dans le tour). Le tout avec pas mal de façons de marquer des points, c’est le genre de jeux où la position sur la piste de score en cours de partie ne signifie pas grand chose tellement il y a de postes dans le décompte final. Il y a aussi quelques actions « croche-pied » qui font perdre des points ou des ressources aux autres joueurs. La plupart des joueurs découvraient : Dom a pas mal axé son jeu sur les voyages, Gérard a privilégié le pèlerin et Steven a été bon partout, faisant quelques achats de cartes à bon compte et étant moins présent pour récupérer des Châteaux. Bien positionné au terme des quatre manches pour les majorités sur les 4 pistes d’influence, il s’impose avec 149 PV devant Dom 130, Olive 121 et Gérard 118.

Table 2, dite « Virée chez Donatello » : à Heat Olivier B, Olivier L, Olivier G, PyD, Xel se lancent dans une course effrénée au milieu des paysages fauves d’une Italie chatoyante entre mare et monti. Xel l’emporte de peu, derrière Olivier G et Olivier B, Olivier L et enfin PyD.

Table 3, dite « Les nuits fauves » : à la veille de Scorfel, cette table ose embrayer sur un Dune Imperium – insurrection et ne craint pas de le proposer en baptême du feu à Caroline, notre nouvelle adhérente. De cette bataille de fauves terminée à l’obscurité de la nuit noire, Fred s’extirpe brillamment avec 11 PV, tirant un magnifique parti des vers, grande nouveauté de ce nouvel opus, et d’une carte stratégique qui lui permet de doubler ses gains au combat. Mickaël est deuxième avec 7, suivi par François, 6, qui découvre cette version et appréhende mal les vers, en plus d’être plombé par une carte personnage handicapante qui le prive des talents du diplomate. Avec 4, Caroline n’a pas démérité, et s’en sort avec les honneurs.