Séance de VENDREDI 03/05/2024 à Servel

Le 3 mai 1791, la Pologne se dote d’une constitution, deuxième acte juridique de ce type en Europe (après la Constitution corse du 18 novembre 1755) et troisième au monde (après la Constitution américaine de 1789). Inspirée de la pensée politique et sociale des Lumières européennes ainsi que de la Constitution américaine de 1787, elle dispose en ses onze articles que le gouvernement doit donner la priorité à la nation plutôt que de défendre les intérêts de privilégiés. Son premier article accorde un statut dominant à la religion catholique mais, en même temps, garantit la liberté de croyance et de pratique des autres religions, confirmant la tradition de tolérance du pays. Acte législatif majeur dans l’histoire de la république des Deux Nations (Pologne et Lituanie), elle est la première constitution adoptée par la voie démocratique en Europe, et le symbole de la mutation pacifique d’un système politique.

Dans les faits, sa principale innovation est d’abolir le liberum veto. Cet usage, fondé sur l’idée de l’égalité des nobles polonais entre eux, d’où ils tiraient le principe de l’unanimité du vote, autorisait un seul député à la Diète à imposer un arrêt immédiat de la session en cours en criant « Je n’autorise pas ! », reportant toutes les mesures prises à la tenue d’une nouvelle diète. Le principe du liberum veto, élément essentiel du système politique de la république des Deux Nations, instaurait un pouvoir de contrôle illimité du pouvoir central par la noblesse, à l’opposé des systèmes de monarchie absolue en France, Espagne, Autriche, Prusse ou Russie, et du système britannique, où le contrôle du pouvoir exécutif par le Parlement était fondé sur le vote à la majorité.

Les historiens voient dans le liberum veto la cause principale de la déliquescence de l’appareil politique de la république des Deux Nations et de son démembrement lors des trois partages de la Pologne (1772, 1793 et 1795). En effet, la turbulente noblesse polono-lituanienne, de moins en moins capable de s’entendre pour former un gouvernement, va en faire un usage croissant, au point de paralyser toute action gouvernementale. Durant la période 1573–1763, sur les 150 diètes qui ont été tenues, près d’un tiers ont échoué à passer une quelconque législation, principalement à cause du liberum veto. À partir de 1736, plus aucune diète n’arriva à son terme normal ! De plus, les puissances voisines, principalement l’Empire russe et la Prusse, ont profité du chaos pour s’immiscer dans les affaires internes de l’Union. Le liberum veto était un moyen idéal car il suffisait de soudoyer un seul député pour faire échouer toute mesure contraire à leurs intérêts. Selon l’historien Michel Mourre, « le plus extraordinaire est que, avec une disposition constitutionnelle aussi absurde, l’État polonais ait encore réussi à survivre pendant plus d’un siècle »

Moins révolutionnaire que celle dont se dotera la France cinq mois plus tard, la Constitution du 3 mai 1791 est un texte novateur, perçu comme dangereux par les monarchies absolues. Supprimée avec la Pologne elle-même en 1793 à la suite du partage du pays par ses voisins, elle devint un symbole de l’indépendance du pays. Aujourd’hui, le 3 mai est célébré comme fête nationale en Pologne.

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233 ans plus tard, Parties civiles réunissait une assemblée de membres égaux entre eux, qui avaient fait de leur présence consentement unanime.

Table 1, dite « Consensus unanime » : à la suite d’une missive reçue, notre noble assemblée reçoit en grand équipage un druide, pardon, l’auteur d’un jeu, venu trouver des cobayes pour tester son prototype. Son nom était Younael et son œuvre prenait le fier nom An Drouiz Meur – c’est-à-dire le grand druide en bon français. Nico777, Camille, Franck et Paul étaient les bêta-testeurs, les deux derniers nommés trustant les deux premières places. Le consensus fut unanime sur la qualité du jeu parmi la noble assemblée, personne n’ayant usé du liberum veto

Table 2, dite « Deux nations, un maître » : Nico77 et Younael se retrouvent seuls pour ferrailler à Star Wars Unlimited. Notre visiteur du soir a l’air doux et gentil comme le druide de son jeu, mais ne vous y fiez pas : dans le costume de Dark Vador, il fut impitoyable, et, dans cette lutte entre deux Nations, le seigneur Sith a par deux fois mis l’empire à sa botte.

Table 3, dite « Habitude séculaire » : par delà les siècles des siècles, la fine équipe de Gloomhaven (Jérôme, François-René, OlivierB, Armand) engrange un gain par la force de l’habitude.

Table 4, dite « Une si longue attente » : de nouveaux adeptes rejoignent la confrérie de Vital Lacerda pour un nouvel opus de On Mars, Mickaël et Steven initiant Xof et Tristan. Une fois encore, l’attente de la feuille de score a dépassé largement le budget d’heures supplémentaires alloué à nos pigistes.

Table 5, dite « Nouvelle ère » : le grand grimoire de Parties Civiles fait foi : voilà presque 8 ans que Bruxelles 1893 n’était pas venu sur nos tables. S’il fait son retour, c’est dans une réédition récemment acquise par Fred, qui échoue cependant à honorer cette rédemption d’une victoire. Avec 115, il sort dauphin d’un duel avec Gilles, 130 et meilleur architecte, dans un podium que complète Olive, 103.

Table 6, dite « Le grand siècle » : soirée grand siècle à cette table de larrons en foire, qui enchaîne pas moins de 4 jeux dans une joyeuse effervescence. Grâce à de judicieux achats de cartes, le loyaliste Thomas s’adjuge le gain à A study in Emerald avec 15 PV, suivi de François, 9 PV et loyaliste également, qui doit sa médaille à une attaque venue de nulle part sur Marie-Anne, prélude à une sourde lutte à deux qui laissera son adversaire restauratrice à un score nul et vierge. Xel, l’autre restauratrice, a tenté de combattre les monstres avec vaillance et, engrangeant 6 PV, complète le podium. S’ensuit un Ticket gagnant, un jeu nouvellement acquis et étrenné mardi, qui enchaîne les courses hippiques aux déroulements imprévisibles. François tient le haut du pavé avec 24, grâce à une merveilleuse troisième manche où il prédit le premier et le troisième. Avec 24, il explose la concurrence, Marie-Anne, 11, Xel, 8, et Thomas, 7 se contentant des accessits. A Scout, Thomas prend sa revanche de peu, 41 contre 36 à François, Marie-Anne 29 et Xel 25. Et c’est Marie-Anne qui, grâce aux desserts (ce qui n’étonnera personne), s’impose à Sushi Go : 41 contre 39 à François, 31 à Thomas, 26 à Xel.

Table 7, dite « Univers mentaux » : à Mot malin, il s’agit de faire coïncider divers univers mentaux, et ce n’est pas toujours mince affaire, à l’image de cette partie entre François-René, Fred, Nico77 et Jérôme. Ainsi, quand l’indice Mont-Blanc, pour les aristocrates de cette table, évoquait un « Joli crayon », pour la noblesse, elle faisait plutôt penser à un « Joli dessert » !