Le 15 décembre 1840, une grandiose cérémonie marquait le retour des cendres (au sens figuré de « restes mortels ») de Napoléon, à l’initiative d’Adolphe Thiers et du roi Louis-Philippe, après un voyage rocambolesque depuis Sainte-Hélène à bord de La Belle Poule. Le retour du corps de Napoléon en France avait deux objectifs : améliorer l’image de la monarchie de Juillet et assurer la gloire aux organisateurs, Thiers et Louis-Philippe. Le ministre a perçu le début de l’engouement français pour ce qui va devenir le mythe napoléonien. Il pensait que ramener Napoléon en France scellerait les accords entre la France et la Grande-Bretagne. Le roi souhaitait légitimer plus encore une monarchie bancale et indifférente aux Français. Finalement, ce fut un échec. Les Français, enthousiasmés et émus par le retour de celui qui était devenu un martyr, se sont sentis trahis de ne pouvoir lui rendre l’hommage qu’ils voulaient, seules les personnalités ayant assisté à la cérémonie.
Le peu de respect qu’ont témoigné la plupart des politiques a choqué l’opinion, révélant une vraie rupture entre le peuple et son gouvernement. De plus, le retour des cendres n’a pas empêché la France de perdre une guerre diplomatique. Elle a été obligée de lâcher son allié égyptien, Thiers s’est aveuglé et s’est ridiculisé, et le roi l’a obligé à démissionner bien avant l’arrivée de La Belle Poule en France à cause de sa politique agressive. Il n’a donc pu profiter de sa victoire, et, au lieu de faire resplendir la monarchie de Juillet, l’enterrement de Napoléon a consacré son déclin.
Cent ans après le retour des cendres de Napoléon Ier, le 15 décembre 1940, l’Allemagne rendra à la France la dépouille de Napoléon II, l’Aiglon. Le corps du fils de l’empereur avait été enterré à Vienne après sa mort en 1832, et repose désormais dans la crypte des Invalides, à côté du sarcophage de son père. La cérémonie franco-allemande, conçue pour coïncider avec le 100e anniversaire du retour des cendres, se déroule dans une atmosphère glaciale, dans tous les sens du terme, en raison de la crise qui vient d’éclater entre le Reich et Vichy après le renvoi de Laval. Goguenards, les Parisiens murmurent : « Ils nous prennent le charbon et ils nous rendent les cendres ! »
Bien des années plus tard, à Lannion, la soirée de Noël battait son plein en ce 15 décembre. On y découvrit les nouveaux jeux commandés par une commission mixte paritaire (merci les gentils membres !), qui fut conclusive et trouva un subtil équilibre entre gros, moyens et petits jeux – des jeux qui vont sortir, assura le Président dans son discours (merci Président !), on dégusta une montagne de crêpes (merci Olive & Co !), de succulents gâteaux de Noël et du vin chaud (merci Marie-Anne !), puis, tandis que notre armoire se garnissait des nouveautés fraîchement acquises, la grande salle de Servel bourdonna de nos murmures.
Table 1, dite « Voyage au long cours » : Louise, Martin et Léo s’adonnent au voyage au long cours de Terraforming Mars. Léo en sort vainqueur.
Table 2, dite « Mort à l’arrivée » : Lestés de crêpes et de vin, 4 joueurs tentent, avec un handicap collectif, à échapper à la mort qui les guettent à Infarkt. Adrianne est la première victime, son cholestérol et son cœur ayant lâché e même temps. François la suit peu après : la fréquentation de filles de joie, si elle améliora son moral, fut fatale à son système cardiovasculaire. Tristan convia ses voisins à un infâme diner (cervelle d’agneau et vodka-orange), et, à force de s’empiffrer, finit obèse et diabétique. Xel le suivit dans la tombe après un accès de dépression, et c’est donc Samuel, dernier survivant, qui sort vainqueur. On enchaîne sur Skull king, un jeu de cartes à plis avec des couleurs, des atouts et d’autres cartes bizarres comme des pirates, sirènes ou le fameux Skull king, et où, en 10 manches (de 1 à 10 plis), il faut prévoir son score à chaque manche, et cela n’a rien d’évident ! Adrianne ressuscite et l’emporte avec 240, devant Tristan, 170, Xel, 70, et François, 10.
Table 3, dite « Le retour du mythe » : convoqués à une séance de Mythic battle, Mickaël, Xof, Élie et Paul en sortent dans les brumes, sans que le voile sur le champ de bataille n’en fût levé.
Table 4, dite « Fils prodigues » : on retrouve de vieux grognards à cette table de Masters of the universe : pour Neox, François-René, Camille et Gilles, ce jeu issu du dessin animé éponyme avait le parfum de l’enfance perdue.
Table 5, dite « Retour de cendres » : Nouveauté de la soirée, Cat in the box vous plonge dans l’univers quantique, avec, selon les joueurs, une stratégie aussi difficile à appréhender que le statut du chat de Schrödinger. Nastassia en sort vivante avec 13, mais pour les les autres, morts (Vincent 12, Olive et Marie-Anne 11), pour ne pas dire désintégrés (Franck, 3), un retour de cendres est à prévoir. Ils enchaînent sur un Mot malin : là, pas de problème de règles, une mention Perfect scelle leur épopée !
Table 6, dite « Mon empire pour une planète » : Un nouvel ami vient nous découvrir à cette table. Eric, car tel est son nom, n’a pas froid aux yeux en s’attaquant à la colonisation de l’espace de Galileo project et il termine second avec 62, à égalité avec Benjamin l’ancien, mais le devançant au départage. Benjamin le jeune a réglé son petit monde, seul devant avec 69.
Table 7, dite « Intrigues dans l’empire » : JérômeC est intéressé par découvrir Dune Imperium. Fred, Dom et OlivierB obligent, avec le jeu de base pour cette partie d’apprentissage. Fred remporte combat sur combat, dès le premier qui valait 1 PV au détriment de Dom, puis en gagnant ceux de rang III qui rapportent 2 PV. Par contre il progresse peu sur l’influence auprès des 4 factions. Pour Dom c’est l’inverse : il perd les quelques combats auxquels il choisit de participer mais, avec le pouvoir de Yuna Moritani, il progresse régulièrement en influence (qui lui rapportera un total de 6 PV, mais au prix de concentrer ses actions sur la production de Crédits. A noter, il n’aura jamais de jeton Eau de toute la partie). Jérôme achète le premier des cartes puissantes et récupère le premier son troisième Agent. Grâce à son Leader Armand Ecaz il peut à la fois prendre gratuitement des « petites » cartes et épurer son deck (il détruira un total de 8 cartes, constituant un deck concentré et puissant). A la fin du 8e ou 9e tour, Dom sort du bois et révèle deux cartes Intrigue qui le font progresser de 2 PV supplémentaires, le propulsant à 9 PV. Jérôme, à la phase Combat, grappille lui aussi un point qui le mène à 10, déclenchant la fin de partie. Dom joue sa dernière carte Intrigue »décompte final » qui rapporte 1 PV compte tenu de son influence sur trois factions. Mais Jérôme, valorisant le fait qu’il est le seul à avoir acheté 2 cartes ‘L’épice doit couler », marque 2 points de plus, scellant sa victoire avec 12 PV devant Dom 10, Fred 8 et Olivier 6.
Table 8, dite « On y revient » : Cat in the box attise les curiosités, et une nouvelle table se forme en fin de soirée, ramassant les joueurs sortis valides de leur champ de bataille. C’est Fred qui sort de la boîte.