Séance de DIMANCHE 27/07/2025 à Servel

Dans une ville où le fond de la mer où valsent les brins d’algues est vert comme l’herbe est rouge, en proie à la mélancolie qui me dévore, je poussai la porte d’une maison de quartier où se pressaient quelques jeunes zazous. Ici, sortis d’une machine à explorer le passé, on visitait les garnisons de Belfort. Un peu plus loin, je traversai une ménagerie de charmants dragons appelée Wyrmspan  offraient leurs couleurs chatoyantes et leurs longs sanglots, on se serait cru un soir d’automne à Pékin. Mais comme le plus clair de mon temps, je le passe à l’obscurcir, parce que la lumière me gêne, je m’atttardai sur les curieux paradoxes d’un chat bien connu des physiciens, que certains cherchaient en vain à reproduire avec l’expérience Cat in the box. Quoi de plus seul qu’un héros ? Je trouvai le repos dans un Refuge, où un magicien qui se prenait pour Harry Potter m’arracha le coeur. On écumait mes jours, il était temps de jouer au déserteur. A la vue de la Flamme rouge, je pris mes jambes à mon cou. Je voulais pas crever avant de savoir si le soleil est froid, mais il était tiède. Et si vous trouvez mon histoire absurde, sachez qu’elle est entièrement vraie puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre.

Séance de MARDI 22/07/2025 à Servel

Ce 22 juillet est le deuxième plus court jour de l’année 2025. On sait que la terre tourne sur son axe en 24 heures mais en fait cette durée du jour peut varier de + ou – 1 milliseconde environ. Cependant, depuis 2020 les records sont régulièrement battus, avec un écart de durée maximal de -1,66 ms le 5 août 2024. Cette année, le 10 juillet est le jour le plus court avec -1,36 ms mais ce 22 juillet est proche avec -1,34 ms, le podium devant être complété par le 5 août (-1,25 ms). Aucune explication scientifique unanime n’existe pour ce phénomène mystérieux qui pourrait être lié à des effets gravitationnels avec la lune, ou peut-être aux mouvements du noyau et de l’atmosphère terrestres. Ce qui est sûr c’est que sur la très longue durée les jours terrestres se sont allongés, on était autour de 19 heures par jour au milieu du protérozoïque. Le fait que les journées écourtées récentes se trouvent pendant l’été nourrira probablement des idées complotistes sur une responsabilité du patronat. Quant au grand méchant habituel, le changement climatique, il intervient aussi : la fonte des calottes polaires et la montée des mers qui en découle changent la répartition des masses sur la planète, ce qui accélère la tendance de long-terme à l’allongement de la durée des jours (située entre 0,3 et 1 ms par siècle au cours des siècles passée, elle pourrait doubler).

Table 1, dite « Il n’y a plus de saisons » : Partie de Iki, un jeu qui se joue le temps de quatre saisons, pour Mickaël, Marie-Anne, Marc et BenjaminG. La partie a été serrée et il a fallu attendre le dernier tour pour que Mickaël tourne un poil plus vite que les autres et mette la main sur un bâtiment à 22 PV. Les autres n’ont pas su le bloquer et il finit en tête avec 107 points devant M-A, Benjamin et Marc.

Table 2, dite « Podiums » : Partie de Abyss pour Nolwenn, François, Olive et VHN. La partie est relativement courte avec peu de combats de monstres (un unique jeton gagné … et finalement volé) et peu de Lieux acquis. Deux Seigneurs-clés sont achetés tôt : celui qui permet de prendre deux piles de cartes au lieu d’une par François et celui qui donne une remise de 2 sur les achats de Seigneurs par Dom. Il en use et abuse et achète à bon rythme ses Seigneurs suivants en s’aidant d’une bonne réserve de perles. Inévitablement, il met bientôt fin à la partie avec son septième Seigneur. Nolwenn réussit à sa dernière action à récupérer un deuxième Lieu, ce sera la seule. Le décompte des points fait ressortir une avance de Nolwenn sur les Lieux (19 PV), de Olive sur les alliés engagés (19 PV) et de Dom, logiquement, sur les Seigneurs (50 PV). Au final ce dernier l’emporte avec 73 PV devant Nolwenn 61, François 52 et Olive 51.

Les mêmes poursuivent en ressortant de l’armoire Cat in the Box. Ce petit jeu de cartes aux mécanismes déroutants (on fait des plis avec des cartes toutes de la même couleur, c’est au moment de la jouer qu’elle prend une couleur, allusion aux principes de la mécanique quantique qui donnent son nom au jeu) et aux règles incroyablement mal écrites (remercions ici Nolwenn qui y avait déjà joué et qui a rectifié une poignée d’erreurs dans les explications du malheureux auteur de ces lignes) est entré dans notre ludothèque à Noël 2023 mais après une partie de découverte entachée de grosses erreurs de règles il avait été étiqueté « injouable et sans intérêt ». C’est donc sa réhabilitation qui est en jeu ce soir. Après les laborieuses explications de règles, on a déjà presque perdu Olive quand Younaël débarque tout frais de sa journée de travail et se joint, rebelote pour lui expliquer. C’est un jeu de plis où on commence par faire un pari sur le nombre de plis qu’on fera dans la manche. Mais on n’est jamais sûr du nombre total de plis car la plupart des manches ne vont pas au bout : elles prennent fin dès qu’un joueur ne peut plus fournir une combinaison valeur/couleur de carte encore disponible (c’est un « paradoxe »). Ainsi sur les 5 manches de la partie, une seule a été à son terme. Il y a peu de contraintes sur le choix des cartes jouées (pas d’obligation de fournir la couleur du pli ni de couper) et les meilleurs plans se voient torpillés par le joueur qui vous précède. Pour rester dans la terminologie quantique, disons qu’une certaine indétermination plane sur la tactique à utiliser. Younaël s’illustre en étant le seul à ne finir aucune manche avec un score négatif ou nul, il s’impose de peu avec 17 PV devant Nolwenn 16, Dom 15, François 9 et Olive 6. A ce stade on ignore si arborer une moustache à la Alain Aspect donne un avantage à ce jeu.

La table moins François finit la soirée avec un jeu récent, Tír na nÓg. Sur un thème irlandais et une mécanique de prise de cartes qui rappelle Spyrium, il s’agit pour chacun de construire sur cinq manches un tableau de 3 x 5 cartes, sachant que tous les joueurs ont à chaque partie les mêmes conditions de scoring variables, une par rangée de son tableau. Les cartes valent de 1 à 8 en quatre couleurs mais certaines disposent de pouvoirs spéciaux qui modifient soit les règles de la phase de prise des cartes, soit la valeur/couleur/position des cartes dans son tableau. Les points marqués à la fin de la partie proviennent d’une part des 3 objectifs des 3 rangées, d’autre part d’une règle de majorité sur les blocs de cartes adjacentes de même couleur. Et sur ce point nous avons joué en pensant que le bonus pour les trois plus grands domaines n’était attribué qu’une fois, indépendamment de leur couleur. Mais au moment du décompte il s’est avéré que c’est couleur par couleur. La contribution de ces bonus au score final est donc beaucoup plus forte, on aurait joué différemment et c’est avec un pauvre domaine vert de deux cartes que Dom prend 13 PV et s’adjuge la partie avec 99 PV devant Olive 92, Nolwenn 88 et Younaël 71. La prochaine fois, on sera prévenus !

Table 3, dite « Mystérieuse » : Une fois n’est pas coutume, un quatuor s’installe au calme pour faire un scénario du jeu de rôles Tactical Reward Student. Ce qui s’y est passé reste un mystère.

Table 4, dite « Nuit raccourcie » : Mickaël et F-R font une paire du court Agent Avenue (les deux fois pour le Président) puis le premier s’en va. Nolwenn, Younaël et F-R continuent après minuit avec un coopératif primitif, Paleo, avec quelques experts autour de la table. Ils réussissent dans le scénario 2 avec les loups.

Séance de VENDREDI 15/12/2023 à Servel

Le 15 décembre 1840, une grandiose cérémonie marquait le retour des cendres (au sens figuré de « restes mortels ») de Napoléon, à l’initiative d’Adolphe Thiers et du roi Louis-Philippe, après un voyage rocambolesque depuis Sainte-Hélène à bord de La Belle Poule.  Le retour du corps de Napoléon en France avait deux objectifs : améliorer l’image de la monarchie de Juillet et assurer la gloire aux organisateurs, Thiers et Louis-Philippe. Le ministre a perçu le début de l’engouement français pour ce qui va devenir le mythe napoléonien. Il pensait que ramener Napoléon en France scellerait les accords entre la France et la Grande-Bretagne. Le roi souhaitait légitimer plus encore une monarchie bancale et indifférente aux Français. Finalement, ce fut un échec. Les Français, enthousiasmés et émus par le retour de celui qui était devenu un martyr, se sont sentis trahis de ne pouvoir lui rendre l’hommage qu’ils voulaient, seules les personnalités ayant assisté à la cérémonie.

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Le peu de respect qu’ont témoigné la plupart des politiques a choqué l’opinion, révélant une vraie rupture entre le peuple et son gouvernement. De plus, le retour des cendres n’a pas empêché la France de perdre une guerre diplomatique. Elle a été obligée de lâcher son allié égyptien, Thiers s’est aveuglé et s’est ridiculisé, et le roi l’a obligé à démissionner bien avant l’arrivée de La Belle Poule en France à cause de sa politique agressive. Il n’a donc pu profiter de sa victoire, et, au lieu de faire resplendir la monarchie de Juillet, l’enterrement de Napoléon a consacré son déclin.

Cent ans après le retour des cendres de Napoléon Ier, le 15 décembre 1940, l’Allemagne rendra à la France la dépouille de Napoléon II, l’Aiglon. Le corps du fils de l’empereur avait été enterré à Vienne après sa mort en 1832, et repose désormais dans la crypte des Invalides, à côté du sarcophage de son père. La cérémonie franco-allemande, conçue pour coïncider avec le 100e anniversaire du retour des cendres, se déroule dans une atmosphère glaciale, dans tous les sens du terme, en raison de la crise qui vient d’éclater entre le Reich et Vichy après le renvoi de Laval. Goguenards, les Parisiens murmurent : « Ils nous prennent le charbon et ils nous rendent les cendres ! »

Bien des années plus tard, à Lannion, la soirée de Noël battait son plein en ce 15 décembre. On y découvrit les nouveaux jeux commandés par une commission mixte paritaire (merci les gentils membres !), qui fut conclusive et trouva un subtil équilibre entre gros, moyens et petits jeux – des jeux qui vont sortir, assura le Président dans son discours (merci Président !), on dégusta une montagne de crêpes (merci Olive & Co !), de succulents gâteaux de Noël et du vin chaud (merci Marie-Anne !), puis, tandis que notre armoire se garnissait des nouveautés fraîchement acquises, la grande salle de Servel bourdonna de nos murmures.

Table 1, dite « Voyage au long cours » : Louise, Martin et Léo s’adonnent au voyage au long cours de Terraforming Mars. Léo en sort vainqueur.

Table 2, dite « Mort à l’arrivée » : Lestés de crêpes et de vin, 4 joueurs tentent, avec un handicap collectif, à échapper à la mort qui les guettent à Infarkt. Adrianne est la première victime, son cholestérol et son cœur ayant lâché e même temps. François la suit peu après : la fréquentation de filles de joie, si elle améliora son moral, fut fatale à son système cardiovasculaire. Tristan convia ses voisins à un infâme diner (cervelle d’agneau et vodka-orange), et, à force de s’empiffrer, finit obèse et diabétique. Xel le suivit dans la tombe après un accès de dépression, et c’est donc Samuel, dernier survivant, qui sort vainqueur. On enchaîne sur Skull king, un jeu de cartes à plis avec des couleurs, des atouts et d’autres cartes bizarres comme des pirates, sirènes ou le fameux Skull king, et où, en 10 manches (de 1 à 10 plis), il faut prévoir son score à chaque manche, et cela n’a rien d’évident ! Adrianne ressuscite et l’emporte avec 240, devant Tristan, 170, Xel, 70, et François, 10.

Table 3, dite « Le retour du mythe » : convoqués à une séance de Mythic battle, Mickaël, Xof, Élie et Paul en sortent dans les brumes, sans que le voile sur le champ de bataille n’en fût levé.

Table 4, dite « Fils prodigues » : on retrouve de vieux grognards à cette table de Masters of the universe : pour Neox, François-René, Camille et Gilles, ce jeu issu du dessin animé éponyme avait le parfum de l’enfance perdue.

Table 5, dite « Retour de cendres » : Nouveauté de la soirée, Cat in the box vous plonge dans l’univers quantique, avec, selon les joueurs, une stratégie aussi difficile à appréhender que le statut du chat de Schrödinger. Nastassia en sort vivante avec 13, mais pour les les autres, morts (Vincent 12, Olive et Marie-Anne 11), pour ne pas dire désintégrés (Franck, 3), un retour de cendres est à prévoir. Ils enchaînent sur un Mot malin : là, pas de problème de règles, une mention Perfect scelle leur épopée !

Table 6, dite « Mon empire pour une planète » : Un nouvel ami vient nous découvrir à cette table. Eric, car tel est son nom, n’a pas froid aux yeux en s’attaquant à la colonisation de l’espace de Galileo project et il termine second avec 62, à égalité avec Benjamin l’ancien, mais le devançant au départage. Benjamin le jeune a réglé son petit monde, seul devant avec 69.

Table 7, dite « Intrigues dans l’empire » : JérômeC est intéressé par découvrir Dune Imperium. Fred, Dom et OlivierB obligent, avec le jeu de base pour cette partie d’apprentissage. Fred remporte combat sur combat, dès le premier qui valait 1 PV au détriment de Dom, puis en gagnant ceux de rang III qui rapportent 2 PV. Par contre il progresse peu sur l’influence auprès des 4 factions. Pour Dom c’est l’inverse : il perd les quelques combats auxquels il choisit de participer mais, avec le pouvoir de Yuna Moritani, il progresse régulièrement en influence (qui lui rapportera un total de 6 PV, mais au prix de concentrer ses actions sur la production de Crédits. A noter, il n’aura jamais de jeton Eau de toute la partie). Jérôme achète le premier des cartes puissantes et récupère le premier son troisième Agent. Grâce à son Leader Armand Ecaz il peut à la fois prendre gratuitement des « petites » cartes et épurer son deck (il détruira un total de 8 cartes, constituant un deck concentré et puissant). A la fin du 8e ou 9e tour, Dom sort du bois et révèle deux cartes Intrigue qui le font progresser de 2 PV supplémentaires, le propulsant à 9 PV. Jérôme, à la phase Combat, grappille lui aussi un point qui le mène à 10, déclenchant la fin de partie. Dom joue sa dernière carte Intrigue »décompte final » qui rapporte 1 PV compte tenu de son influence sur trois factions. Mais Jérôme, valorisant le fait qu’il est le seul à avoir acheté 2 cartes ‘L’épice doit couler », marque 2 points de plus, scellant sa victoire avec 12 PV devant Dom 10, Fred 8 et Olivier 6.

Table 8, dite « On y revient » : Cat in the box attise les curiosités, et une nouvelle table se forme en fin de soirée, ramassant les joueurs sortis valides de leur champ de bataille. C’est Fred qui sort de la boîte.