Séance de MARDI 03/06/2025 à Servel

Consciente de la singularité de la bicyclette, de son ancienneté et des différents usages qui en sont faits depuis deux siècles, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de proclamer le 3 juin Journée mondiale de la bicyclette. Un thème tout trouvé pour illustrer une séance de Parties Civiles très nature. On en connaît d’ailleurs qui ont usé de ce moyen pour rejoindre Servel !

Table 1, dite « Vin, amour et dessins animés » : Thomas, les deux Benjamin et Dom se resservent une dose de Viticulture, depuis quelques semaines ce jeu n’est pas consommé avec modération. Thomas et BenjaminG débutent avec un cottage qui leur garantit plein de cartes. BenjaminF joue une des fameuses cartes « chaque adversaire doit vous donner 2 lires, sinon gagnez 1 VP » : deux ne le peuvent pas, le dernier ne le veut pas, le voici avec 3 précieux points ; il fait de belles ventes de rosé et mène au score en milieu de partie. Au début du 7e tour il a 18 points et on se doute que c’est le dernier.Thomas bondit de 6 points avec une vente de prosecco et recolle au score pendant que Dom constate que la plupart de ses cartes sont inutilisables et que BenjaminG peste à propos d’une erreur non-provoquée. BenjaminF semble avoir partie gagnée quand la dernière action de Thomas consiste à défausser un vin de valeur minimale 4 pour 3 PV : il le dépasse alors que Benjamin a à la fois le vin et le bon de commande pour une vente à 5 PV mais il n’a pas l’emplacement pour la faire. C’est donc une victoire de Thomas avec 24 PV devant BenjaminF 22, Dom 21 et BenjaminG 20, tous ont franchi la barre des 20 points montrant par là une certaine accoutumance au jeu.

Après le départ de BenjaminG, ils finissent par un Love Letter fait maison avec les personnages du dessin animé Daria. Thomas se retrouve être Daria (= la carte 8 c.a.d la Princesse) avec une belle constance et Dom est le premier à remporter quatre manches.

Table 2, dite « Ca roule pour lui » : à Ark Nova, Steven, who else, devance Mickaël puis Olive, et le vainqueur n’hésite pas à donner la martingale du succès ! Ecoutons le : « La technique c’est de commencer par un crocodile et de le relâcher pour prendre un cochon d’inde. Puis investir dans un guepard et le relâcher pour prendre une girelle ».

Table 3, dite « Pédale douce » : Nastassia, François et Marc rejoignent Marie-Anne autour de Cascadia pour une soirée en forme de balade en pente douce. C’est Marc qui s’impose à 89 grâce à un fabuleux cheptel de wapitis (27 points), devançant les autres regroupés dans un demi-guidon, Nastassia (83), François (82), et Marie-Anne (80). Clément, arrivé trop tard et qui cirait le banc, remplace ensuite François, parti compter les moutons, pour un Forêt mixte.

Séance de VENDREDI 30/05/2025 à Servel

Inculpée de soixante-dix chefs d’accusation, le principal étant revelationum et apparitionum divinorum mendosa confictrix (imaginant mensongèrement des révélations et apparitions divines), Jeanne d’Arc, reconnue coupable d’être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d’hérésie, errante en la foi, et blasphématrice de Dieu et des saints, est emmenée au bûcher le 30 mai 1431. Après s’être confessée et avoir communié, Jeanne en tunique de toile soufrée est conduite sous escorte anglaise place du Vieux-Marché à Rouen. Après le prêche et la lecture de sa sentence, les soldats la conduisent au bûcher dressé en hauteur sur une estrade maçonnée pour qu’elle soit bien vue. Le cardinal de Winchester a insisté pour qu’il ne restât rien de son corps, désirant éviter tout culte posthume de la pucelle. Il a donc ordonné trois crémations successives. La première voit mourir Jeanne d’Arc d’intoxication par les gaz issus de la combustion, notamment le monoxyde de carbone. La seconde dure plusieurs heures, fait exploser la boîte crânienne et la cavité abdominale dont des morceaux sont projetés sur le public en contrebas, laissant au centre du bûcher les organes calcinés à l’exception des entrailles et du cœur (organes plus humides brûlant moins vite), restés intacts. Pour la troisième, le bourreau ajoute de l’huile et de la poix et il ne reste que cendres et débris osseux, dispersés du pont Mathilde, afin qu’on ne puisse pas en faire des reliques ou actes de sorcellerie.

Quelques années plus tard, à Lannion, eut lieu une longue, très longue procession. Heureusement, elle ne fit pas de victimes.

Table 1, dite « Format Normandie » : Voyage au long cours vers Wellington et le Great Western trial Nouvelle-Zélande dans un format quadripartite pour ce jeu (« best with 3 » en durée, mais quand on aime, c’est bien connu, on ne compte pas les heures), Vincent s’est invité en « trouple-fête » aux côtés de Xel, François et Dom, complétant ainsi un joyeux équipage d’humbles éléveurs sous la houlette de Dom, à la fois possesseur du jeu, maître des règles et gardien sans concession du temps et des erreurs de ses compagnons de voyage. A ce jeu où l’on marque de différentes façons, des stratégies s’opposent, très maritime pour Vincent et Dom, axée bétail pour Xel, tandis que François grimpe sur la piste d’exploration. Cinq longues heures après, c’est Vincent qui émerge en tête avec le score brillant de 97, devant Dom, 86, Xel complétant le podium. François, 44, a pour sa part payé cash quelques choix hasardeux.

Table  2, dite « D’entre les morts » : Nouvelle campagne, Vampire heritage pour François-René et sa petite troupe, ici Marie, Julien et Jérôme. Avec le rôle du toreador, François-René agite sa muleta et l’emporte au départage. On les a vus ensuite à Dungeon raiders.

Des autres tâbles, ce compte-rendu ne retiendra que cendres et poussières, au mieux le lointain écho d’une partie d’Odin.

Séance de VENDREDI 23/05/2025 à Servel

Le 23 mai 1790 voit la naissance en Normandie de Jules Dumont d’Urville. Bon élève, il entre comme officier dans la Marine à 17 ans. C’est à l’occasion d’un voyage en Méditerrannée qu’il y rencontre en 1814 Adèle, sa femme. En plus d’être marin il poursuit son éducation scientifique (physique, sciences naturelles, astronomie…) mais n’est pas retenu en 1816 pour le voyage autour du monde de Louis Freycinet. En 1819, lors d’une expédition scientifique dans les îles grecques, il apprend la découverte par un paysan d’une statue de femme en marbre, à moitié nue et les mains mutilées. C’est la Vénus de Milo qui devient l’un des clous du musée du Louvre. Il arrive enfin à joindre l’équipage d’une circum-navigation à bord de la Coquille entre 1822 et 1825 dont il ramène une riche collection botanique et entomologique. Il repart en 1826 sur le même bateau renommé l’Astrolabe et cette fois comme commandant. Sa mission est d’explorer et cartographier l’Océanie et aussi de retrouver le lieu de disparition de M. de la Pérouse. La mission est globalement accomplie au retour en 1829 même s’il se prend le chou avec François Arago. Il repart en 1837 avec cette fois comme destination l’Antarctique qu’il explore au cours des étés austraux 1838 et 1840. Naviguant parmi des glaces périlleuses, l’Astrolabe accompagnée de la Zélée découvre et décrit une portion de terre qui sera nommée « Adélie » en hommage à sa femme. Il rentre au pays glorieux et entreprend la publication de son voyage quand, victime du progrès, il meurt le 8 mai 1842 dans l’une des premières grandes catastrophes ferroviaires de l’histoire, quand son train Versailles-Paris déraille à Meudon et que la moitié des voitures prend feu.

Table 1, dite « Exploration périlleuse » : Les aventuriers spatiaux de ISS Vanguard (Fabrice, Xel, Stéven et Samuel), qui pensaient naviguer tranquillement dans le silence éternel de ces espaces infinis, se font un coup de frayeur : ils traversent un nuage d’une espèce de plancton hostile qui tente de porter atteinte à leur vaisseau. Stéven dans le rôle du héros (selon ses dires, du moins) se coiffe d’un scaphandre et part faire des prélévements biologiques pour comprendre à quelle force hostile ils ont affaire. L’équipe parvient à élaborer un signal de radiofréquences éloignant les vilaines substances/créatures, ils repartent vers l’étoile couchante sur une bande son pleine de cuivres triomphants.

Table  2, dite « Pas de bras, pas de jaja » : Configuration inédite pour une table de Viticulture (éd. Essentielle avec de vrais morceaux de Uwe Rosenberg dedans) à cinq : 3 vieux renards (Thomas, JérômeC et VHN) et 2 perdreaux de l’année (Mickaël et Pierre-Yves). A cinq on a un emplacement de plus pour ses ouvriers, cela devrait être moins encombré. La partie a été caractérisée par les multiples Saisonniers d’été joués par Mickaël du type « Chaque joueur peut xxx. Marquez 1 PV pour chaque joueur qui le fait ». Les vieux renards mettent en garde : à cinq joueurs c’est une voie royale vers la victoire. Malgré ces sages paroles Mickaël en tire une demi-douzaine de points (rappelons que la partie s’arrête au premier qui atteint 20 PV) et prend une avance nette au score. Les propriétés se développent dans  des directions différentes : certaines, avec des caves XL, débordent de multiples cuvées prenant de la valeur en vieillissant tandis que celle de Dom, produisant un unique modèle de rosé avec un unique champ, est de style minimaliste d’autant plus qu’il fait des transactions foncières bizarres, vendant puis rachetant un même champ (il faut dire qu’à chaque fois il engrange 1 PV). Thomas, fidèle à son style de jeu, joue en premier chaque fois qu’il le peut en renonçant aux bonus venant avec un ordre du tour plus tardif. Au début du 6e tour Dom-gagne-petit et Mickaël sont à 14 PV ; Dom grappille 4 points pendant l’été, cela sent la fin de partie et les ventes de cuvée vont être déterminantes. Le premier est au bout de sa vie et n’a plus que des fonds de pressoir invendables pendant que le second bondit de 7 points avec une vente de prosecco. Mais les Saisonniers d’hiver de Dom lui rapportent encore 4 points, il finit en tête à 22 PV devant Mickaël 21, Jérôme 16, P-Y 15 et Thomas 13 (qui, la partie eût-elle duré un tour de plus, aurait cassé la baraque avec ses commandes pour des vins coûteux).

Les derniers sont ensuite les premiers dans les deux parties d’Odin que les mêmes font ensuite : d’abord Thomas puis P-Y gagnent, Dom occupant avec une belle constance la dernière place.

Table 3, dite « Statues déterrées » : Le gros jeu du vendredi est Terracotta Army avec Fred, Gérard, Olive et François. Voici le récit de ce dernier : « Quatre valeureux aventuriers ont reçu la lourde charge de reconstituer l’armée de terre cuite, ou armée d’argile. Cet ensemble de huit mille statues de soldats et chevaux représente les troupes de Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine. et ont été enterrées dans les fosses du mausolée de l’empereur Qin en 210–209 av. JC. Cette « armée enterrée », dont les statues ont quasiment toutes un visage différent, était destinée à protéger l’empereur défunt. Le jeu reproduit cet univers de façon trés réaliste et originale, le coeur du jeu étant la construction d’un monument, oeuvre collective qui rétribuera chacun à hauteur de ses mérites selon une suite de calculs complexes. Mais avant cela, au fil de chacune des 5 manches, il existe bien d’autres façons de marquer des points : objectifs de manche, décomptes de majorité, gains liés à la construction….C’est le type de jeu où il est difficile de savoir qui s’imposera avant le fameux décompte final lié au monument. Grâce à une stratégie de placement élaborée, Gérard avec 166 PV s’impose à Olive, 162, qui excellait dans les décomptes intermédiaires des alignements. Fred, 148, avait un beau tableau, et François, 132, fut victime d’une stratégie de blocage par ses adversaires des emplacements visés. On reviendra avec plaisir à ce jeu qui ravira les amateurs d’arithmétique et de géométrie. »

Table 4, dite « Prise de chou » : F-R, Nolwenn, OlivierB et Armand sortent Dune Imperium. F-R s’impose avec une belle avance (12 PV contre 8, 6 et 5) en s’alliant avec trois factions sur quatre et en épurant son deck de cartes pour être redoutablement efficace. Ils continuent avec Bomb Busters où ils ont eu bien du mal.

Un week-end pour jouer SAMEDI et DIMANCHE 17-18/05/2025

Ceux que la vie étonne, que la vie surprend, et qui s’amusent du monde, ceux-là ne sont pas sérieux. Les grandes choses ne sont pas toujours celles qu’on croit, la beauté et la vérité n’ont pas besoin d’être sérieuses. En ce long week-end, nous avions rendez-vous tout près, pas loin des plages, et nous n’avions pas besoin d’être sérieux. Nous rêvions au désert, à ses sables si différents des nôtres roulés par la mer, ceux des contrèes d’Afghanistan et de Pamir. Nous vivions cet âge où l’on quitte l’enfance et où l’on se mesure au monde, l’un des moments les plus extraordinaires de la vie. Le second, c’est quand on a des enfants soi-même. Après, tout le reste, ce sont des souvenirs. Ceux d’un voyage dans le temps de l’époque du trône de fer, des tannins d’un vin longuement mûri par les artisans de la viticulture, des mots agencés en quinconce pour en presser le code commun. Nous chantions, des chansons à boire, ou bretonnes, certainement pas la ritournelle de la faim, tant il y avait de victuailles. Nous eûmes à tenir assemblée, on y parla statuts, votes, et tout fut consigné sur procès-verbal dûment paraphé de nos signatures. Le dimanche soir, le temps avait filé et le tamis de nos chercheurs d’or dessinait comme par magie quelque divinité aztèque. Le monde est à prendre ou à perdre, ça ne dépend que de toi-même. Nous l’avions pris.

Séance de VENDREDI 16/05/2025 à Servel

Le 16 mai 1770, la petite Marie-Antoinette, fille de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, épouse le duc de Berry, Louis, petit-fils du roi de France Louis XV. Les noces princières donnent lieu à trois jours de festivités. Pour l’occasion est inauguré l’opéra du palais de Versailles, une magnifique salle modulable où vont se dérouler successivement un festin, un concert et un bal pour 1500 courtisans, puis le lendemain un opéra, Persée, de Quinault et Lully. Le jeune couple (elle, 14 ans et lui, 16) montera sur le trône en 1774, et sur l’échafaud 23 ans plus tard.

255 ans plus tard, à la veille d’un grand week-end festif où Parties Civiles avait réservé une salle modulable à peine moins prestigieuse, rois et reines des jeux s’adonnaient à leur activité favorite.

Table 1, dite « Festin et concert » : Nowenn initie François et Pierre-Yves à Inori – un jeu  de placement où les compétences mathématiques sont mises à rude épreuve dans un grand festin calculatoire. Par bonheur, il n’en manquait pas à cette table, où François tint le haut du pavé avec 70, devançant Pierre-Yves, 62, et Nolwenn, 60. Les mêmes jettent ensuite leur dévolu sur Paleo, où la coopération est essentielle. Elle fut au rendez-vous, et tels les membres d’un orchestre, ils parviennent à reconstituer la fresque, un exploit au vu de l’historique des échecs à ce jeu.

Table 2, dite « Un si long règne » : La fameuse équipe de L’ordre de Veiel (F.-R., OlivierB, Jérôme…) reprend du service, et, comme aux âmes bien nées, son bonheur n’attend pas le nombre des années.

Table 3, dite « Ascenseur pour l’échafaud » : autour de Wyrmspan Xel coupe la ligne d’arrivée en tête d’un souffle, 98 contre 97 à Dom. Vincent, à 82, était plus loin.

Table 4, dite « Inséparables » : Inséparables, Trsitan et Fred terminent quasi ax-aequo à Dune imperium – Insurrection, même si on nous glisse dans l’oreillette que le second l’a officiellement emporté sur le troisième niveau de départage ! Il y avait aussi un courtisan, Mickaël, qui applaudit cette union à tout rompre.

Séance de MARDI 13/05/2025 à Servel

Le 13 mai 1940, Winston Churchill, nouvellement nommé comme premier ministre, prend la parole devant la house of commons pour demander la confiance à son gouvernement d’union nationale. C’est que la guerre vient d’entrer dans une phase aigue : après avoir envahi le Danemark et la Norvège un mois plus tôt, l’armée allemande a lancé le 10 mai sa guerre-éclair sur le front ouest et est entrée simultanément en France, en Belgique et aux Pays-Bas (pendant ce temps la marine anglaise avait envahi l’Islande). Son discours est resté dans l’histoire pour ses formules, ben, churchilliennes :

 Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur  » […]

Vous demandez, quelle est notre politique ? Je peux vous dire : c’est d’engager le combat sur terre, sur mer et dans les airs, avec toute la puissance, la force que Dieu peut nous donner ; […]

Vous demandez, quel est notre but ? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera

C’était il y a 85 ans, les acteurs de cette époque sont en train de disparaître mais vous pouvez toujours lire Churchill qui, on l’oublie, a eu le prix Nobel de littérature.

Table 1, dite « Du labeur » : Nouvelle séance de Viticulture (précisons que c’est l’édition Essentielle rééquilibrée qui ajoute le grand ouvrier sans lequel le jeu ne tourne pas si bien) pour les mêmes (Thomas, JérômeC, BenjaminG et VHN) que la semaine passée, maintenant ils savent jouer et ne commettront plus les petites erreurs vues alors. Benjamin et Thomas démarrent avec un ouvrier supplémentaire, c’est d’ailleurs les seuls qui les mettront tous en jeu et ils vont tous travailler dur sous le cagnard toscan. Dom commence tôt à avancer pas à pas au score mais à la mi-partie tous sont regroupés vers 10-12 PV. Thomas enchaîne une jolie combinaison en remplissant sa main de cartes puis en jouant un saisonnier du printemps pour récupérer une lire par carte, aussitôt réinvesties en bâtiments pour son vignoble. Dom a lui la chance de pouvoir faire vieillir de deux ans tous ses vins en cave, il n’en a que deux mais ils arrivent pile à l’âge auquel un acheteur les réclame en agitant un bon de commande, le voilà presque à 15 PV. Au tour suivant il vend sa plus belle cuvée puis un saisonnier automnal lui fait gagner 3 points, le voilà sur le chemin de la victoire avec 21 PV. Benjamin est à 16 PV, a une cave pleine de bouteilles âgées et quatre cartes Commande en main. Mais celle qu’il honore vaut 4 PV, il finit un point dernière Dom tandis que Thomas est à 15 et Jérôme à 14.

Table 2, dite « Des larmes » : Faline, Jack et Caroline commencent par Harmonies, un jeu bien maîtrisé par Faline qui l’emporte. Ils poursuivent avec Living Forest, attention à la victoire-éclair qui peut arriver à ce jeu sur un coup habile et qui laisse les autres en désarroi.

Table 3, dite « De la sueur » : Olive, Stéven et Julien s’attablent autour de Paladins du Royaume de l’Ouest. Lors d’un vol de reconnaissance Olive semblait avoir une bonne position mais c’est un jeu de longue haleine et il ne faut jamais miser contre Stéven qui s’escrimait à construire son économie de guerre en déployant ses ateliers. [Plus tard] Nous avons en effet intercepté un câble chiffré qui laisse entendre que Julien et Stéven finissent à égalité, 71 PV contre 59 à Olive.

Table 4, dite « Du sang » : François-René et Younaël s’allient face à un boss de type moine retors à Shards of Infinity. Personne n’en sortira indemne.

Séance de VENDREDI 09/05/2025 à Servel

Le film « Vendredi 13 » sort le 9 mai 1980, un vendredi. Bien qu’éreinté par la critique, le film à petit budget est joliment rentable et renouvelle durablement le genre du film d’horreur ; inévitablement des suites seront tournées, pour un total de 12 dans la série. Le film se passe dans un camp de vacances qui a été fermé suite à un drame et qui rouvre 20 ans plus tard malgré des rumeurs dans le village. Mais les moniteur.ices se font trucider par des moyens variés allant de la flèche à l’arme blanche en passant par la hache. Les jeux de plateau y tiennent aussi une place sous la forme d’une partie de strip Monopoly. Le film a innové par son approche des personnages en donnant plus d’épaisseur au meurtrier qu’aux victimes. 45 ans plus tard, nous sommes de nouveau un vendredi mais tous les participants de la soirée semblent être rentrés indemnes -un doute cependant sur Olive qui ne s’est pas présenté bien qu’inscrit, faut-il prévenir la gendarmerie ?-.

Table 1, dite « Victimes » : Poursuite de la campagne de longue haleine de Cthulhu Death may Die avec F-R, OlivierB et Jérôme, Armand s’étant excusé. Ce soir ça ne voulait pas : ils ont fait deux fois le même scénario et ont nettement échoué les deux fois, la première fois en un quart d’heure (« la mise en place a été plus longue que la partie »).

Table 2, dite « Suspense » : Dans le bocal on ne vous entend pas naviguer (dans l’espace). Poursuite de la campagne de longue haleine de ISS Vanguard de Fabrice, Xel, Samuel et Stéven. Une éruption solaire a brouillé la transmission d’informations relatives à cet épisode.

Table 3, dite « Armes blanches » : Mickaël, Frank et Xof jouent au Château Blanc. Le premier maîtrise déjà bien mais en général le dernier apprend vite. C’est effectivement entre ces deux-là que la partie se départage, leurs jardiniers (armés de rateaux aiguisés) leur donnant le supplément de point pour occuper les deux premières places. Et c’est Mickaël qui prend le meilleur avec environ 44 PV.

Table 4, dite « Jeux pour grands » : Faline ressort Vale of Eternity où la rejoignent Pierre-Yves et VHN. Un jeu où on construit un tableau de cartes en recherchant des combos et en cherchant à trouver des revenus pour mettre en jeu de nouvelles cartes (au pire on peut vendre tout ou partie des cartes choisies au début du tour). Classiquement on retrouve trois familles d’effets de cartes : à la pose, scoring de fin de tour et pouvoir permanent. La partie a été une belle illustration de la fable du lièvre et des tortues. Dom a commencé à grappiller des points dès le début mais au prix de la vente de cartes puissantes et de l’absence d’un « fond de tableau » solide (alors que Faline et P-Y voient l’argent ruisseler à la fin de chaque tour). Avec 51 PV et une quinzaine de points d’avance sur les autres au début du dernier tour (la partie finit quand quelqu’un atteint 60), il sait qu’il peut marquer encore une dizaine de points. C’était sans compter sur P-Y qui telle la tortue de la fable met en jeu une carte (Yuki-Omnia) qui combinée à une autre  lui permet de vendre sa fortune pour 36 points ! Le voilà à 70 PV, contemplant sa victoire d’un air modeste. Faline a scoré gros dans les deux derniers tours et finit elle aussi au-delà de 60.

On a encore faim de jeu et voila la Gloire de Rome qui atterit sur la table. P-Y a déjà joué et est motivé et Faline se laisse convaincre. Dom construit tôt le bâtiment qui étend sa main de 4 cartes tandis que P-Y met un peu plus de temps à mettre en service le puissant Ludus Magnus (chaque client Marchand peut jouer n’importe que rôle) et que Faline construit à un bon rythme. Mais Dominus Imperator agrandit sa clientèle et déploie des actions de plus en plus puissantes. Il épuise les 3 derniers chantiers urbains, fin de partie immédiate. C’est le seul à avoir stocké des cartes dans sa chambre forte et il marque 29 PV (14 bâtiments + 15 matériaux) contre 11+0 à Faline et 8+0 pour P-Y.

On a encore faim de jeu et P-Y souhaite découvrir Forêt Mixte dont l’extension avec les arbustes a été intégrée à la boîte. Les autres obligent et les voilà repartis. La troisième carte hiver était quasiment au fond de la pioche donc plus de cartes que la moyenne ont été jouées et les scores le reflètent. Dom et Faline ont eu des stratégies similaires au point de se gêner (beaucoup d’arbres et d’oiseaux, plus une grande famille de sangliers pour Dom) alors que P-Y a multiplié les papillons et les lièvres/renards dans une forêt moins dense mais avec une grotte à 15 cartes. Etonnament les scores se retrouvent ultra-proches : P-Y 250, Dom 248 et Faline 236.

Table 5, dite « Camp de vacances » : Les veille-tard des tables 1 à 3 se lancent dans le jeu coopératif The Gang. Pas commode, sur quatre parties ils ont en perdu trois. Il faudra faire un remake.

Séance de MARDI 06/05/2025 à Servel

Eugène Labiche est né le 6 mai 1815, il y a 210 ans. Il est issu de la bourgeoisie parisienne commerçante et démarre des études de droit mais très vite déclare un goût pour l’écriture, pouvant compter sur son patrimoine pour vivre. Il oscille au début entre drames, comédie et même un roman mais finit par se spécialiser dans les pièces comiques, souvent écrites à plusieurs mains. Il en publiera au total 176, de qualité inégale mais certaines ont rencontré un vif succès public et sont parfois des satires bien observées de son milieu bourgeois du seconde Empire. Il finira notable, marié à une riche héritière et à la tête d’un domaine de 900 hectares en Sologne, maire de son village, opportuniste en politique et finalement élu à l’Académie Française.

Table 1, dite « Un chapeau de paille d’Italie » : Retour sur nos tables de Viticulture, un jeu que l’on vit au temps où un Président débonnaire menait l’association, avec à la manoeuvre Thomas, BenjaminG, JérômeC et VHN. On y fait du vin sous le soleil de Toscane et c’est un classique du placement d’ouvrier, adouci par le Grand Ouvrier qui n’est jamais bloqué sur les emplacements. Cependant ses simplifications hérissent celles qui savent comment on fait du vin. Mais il fonctionne bien et les cartes « saisonniers » très variées permettent quelques surprises au printemps ou en automne. L’autre mécanique sympa est celle du « réveil » où on choisit dans quel ordre on va jouer, chaque emplacement -sauf le premier- amenant son petit bonus. On part tous avec un lot de ressources différent (lires, cartes, bâtiment voir meeple supplémentaire que nous enviâmes à Thomas) et il s’agit de s’adapter à cette asymétrie de départ. Ainsi Dom qui pour sa première action vendit un champ pour gagner quelque argent. Equipé dès le début du bâtiment qui donne 1 PV à chaque vigne plantée, il déroule une stratégie de gagne-petit, avançant point par point au score et vendant des assemblages bon marché (« la cave coopérative de Servel »), le tout avec juste 3 parcelles plantées et une cave jamais totalement agrandie. Thomas et Jérôme, inversement, ont tardé à décoller au score mais enchaînent ensuite les ventes à 5 ou 6 PV, Jérôme se spécialisant dans le prosecco haut de gamme. Benjamin se lamente à propos d’enchaînements sous-optimaux qui lui coûtent quelques points. La partie se termine à la fin du tour où quelqu’un atteint 20 points et au début du tour 7 on sent que c’est à portée de Dom, d’autant plus que dès le printemps il arrache une vigne puis en replante une autre, le voila avec +3 points. A ce stade tous les joueurs ont 5 ou 6 meeples et cela joue des coudes sur les emplacements vite saturés (parfois juste pour bloquer les autres) et on entend quelques grincements de dents pour cause d’actions impossibles. La dernière vente de Thomas & Jérôme les propulse au delà de Benjamin pendant que Dom vient buter sur l’extrémité de la piste de score. Il gagne avec 25 PV devant Thomas 20, Jérôme 18 et Benjamin 16. Avec une partie de deux heures hors règles, voila un jeu bien adapté au mardi, à consommer sans modération.

Table 2, dite « Doit-on le dire ? » : Faline ressort Vale of Eternity pour Virginie, Marc et Julien (… et pour un joueur ensuite enfui à la table 1), elle maîtrise bien les combos de ce jeu où elle s’impose. Les mêmes poursuivent avec Courtisans qui voit, doit-on le dire ?, une nouvelle victoire de Faline. Recomposition de la table avec le départ de Marc et l’arrivée en horaires décalés de F-R et Younaël. Tous se lancent dans un Shards of Infinity en mode coopératif, cela se présentait bien pour le groupe et mal pour le boss.

Table 3, dite « Le plus heureux des trois » : Le gros jeu du mardi est pour Olive, Stéven et Mickaël sous la forme de Nippon, jeu de développement autour de l’industrialisation du Japon à la fin du XIXe. Jouer au capitaliste est une seconde nature pour Stéven qui déroule tout content un plan sans faille : accumuler de l’argent, l’investir dans des usines puis dans des trains pour distribuer ses marchandises et dans des bentos pour nourrir ses ouvriers. Le tout en choisissant des marchés où il n’est pas trop en concurrence avec les autres. Son zaibatsu finit en tête avec 198 PV devant Mickaël 164 et Olive 146.

Séance de VENDREDI 02/05/2025 à Servel

Satyajit Ray est né à Calcutta le 2 mai 1921. Héros du Bengale, il est surtout connu en occident comme réalisateur de cinéma (en particulier avec la trilogie d’Apu qui l’a fait connaître) mais il a exercé un grande variété de métiers créatifs : scénariste, compositeur de BO, affichiste, critique, éditeur, illustrateur et écrivain. Le tournage de son premier film, La complainte du sentier, tiré d’un classique de la littérature bengalie, est une longue aventure : financé sur ses économies et regroupant acteurs amateurs et techniciens débutants, il se déroule par morceaux sur trois ans mais le film finit par sortir en 1955 et rencontre un grand succès. 104 ans plus tard, il y avait soirée ciné-club à Servel.

Table 1, dite « L’invaincu (1956) » : Stéven, Faline, Mickaël et OlivierB jouent à un Ark Nova augmenté de son extension Poissons et des cartes d’action asymétriques entre les joueurs. Stéven s’impose devant Mickaël en suivant les préceptes de la tortue de la fable : il part à temps, prend son temps pour développer son zoo avec les bons animaux puis met en jeu la tortue caouanne qui lui permet de rafler un projet de conservation clé. Admi-rable concluent les lièvres coiffés sur le fil.

Table 2, dite « Tonnerres lointains (1973) » : C’est loin dans le temps et l’espace qu’on se retrouve plongés dans la première guerre mondiale avec Quartermaster 1914. Cinq protagonistes incarnent les grandes puissances : OlivierL (Royaume-Uni+USA), Jérôme (Allemagne), F-R (Russie), Julien (France+Italie) et Clément (Autriche-Hongrie+Ottomans). La partie a été particulièrement serrée avec une victoire sur le fil (écart de 2 PV) de l’Entente, grâce à la prise de Vienne au dernier tour.

Table 3, dite « Le visiteur (1991) » : A Grand Austria Hotel, il s’agit de traiter au mieux les visiteurs de son petit hôtel-restaurant, d’abord en leur remplissant l’estomac dans la salle du rez-de-chaussée puis en les bordant dans une chambre calme et confortable dans les étages. Certain(e)s ont déjà joué, d’autre non mais tous (Thomas, Xel, VHN & Pierre-Yves) ont été prévenus qu’à quatre c’est long. Les objectifs variables sont expliqués (atteindre 10 sur la piste de l’empereur, fermer toutes ses chambres d’une couleur etc.) et il est rappelé de faire bien attention à l’argent (on peut descendre à 0 couronnes mais il vaut mieux avoir un plan pour rebondir) et à l’implacable piste de l’empereur et ses trois décomptes. Enfin, les six cartes Personnel de départ sont draftées. Thomas est le seul à tenter une relance des dés et Dom construit méthodiquement l’atteinte le premier des 3 objectifs, le voilà avec 45 PV sous le coude même s’il est à la traîne sur la piste de score où Pierre-Yves s’enhardit et creuse l’écart. Tout le monde a bien écouté la mise en garde et n’a pas de client encore à table à la fin des 7 manches. Le décompte ajoute au capital de Dom les points de ses trois cartes de scoring de fin de partie, il fait deux tours de piste et couronne sa partie avec 186 PV devant P-Y 123, Thomas 107 et Xel 103.

Table 4, dite « Les Joueurs d’échecs (1977) » : Les couche-tard finissent avec la découverte d’un jeu bien moins sérieux et calme que les échecs, et qui peut se jouer à beaucoup : Little Secret, dont plusieurs parties ont été jouées. On me rapporte que le jeu est assez fun, proche de Linq (auquel on ne joue pas assez souvent) en moins bien.

Séance de MARDI 29/04/2025 à Servel

Nous évoquions mardi dernier la découverte fortuite du Brésil en 1500, nous y voila de retour avec un autre moyen de transport, tout aussi hasardeux que les caravelles de Cabral. En effet, le 29 avril 1952 le vol PanAm 202 ne répond plus. C’était d’un vol à escales entre Buenos Aires et New York, l’étape du jour étant Rio de Janeiro – Port of Spain. Il fallut plusieurs jours pour repérer l’épave brûlée et en morceaux dans la jungle du nord brésilien, et bien plus de temps pour qu’une expédition l’atteigne à travers un terrain difficile, pas avant la mi-août. Les enquêteurs conjec-turèrent qu’un moteur se détacha en vol et provoqua la chute de l’avion.

C’était un modèle Boeing 377 Stratocruiser, un luxueux quadrimoteur à deux ponts dérivé du B29 de la seconde guerre mondiale. Propulsé par 4 moteurs à piston Pratt & Whitney de 28 cylindres (!) et 75 litres de cylindrée (!!), cet avion souffrit de leur fiabilité insatisfaisante et d’un coût d’exploitation élevé; il fut retiré du service dès l’arrivée des premiers appareils civils à réaction. La vraie star de l’aviation civile à pistons ce fut les Douglas DC-7 et surtout DC-6 : ce dernier, fabriqué à plus de 700 exemplaires et utilisant 4 moteurs plus raisonnables et fiables de 18 cylindres, servait encore il y a quelques années en Alaska. Ca devait être quelque chose de voler dans un tel bouzin.

Table 1, dite « Trimoteur » : Caroline, Faline et Jackline jouent à Vale of Eternity. Un jeu plutôt familial jusque là passé sous le radar mais qui semble bien apprécié. Le thème est une chasse aux monstres : chaque joueuse construit son tableau en capturant et apprivoisant des monstres dont les pouvoirs se retrouvent à son service. Le mécanisme est classiquement la construction d’un tableau de  cartes dont on cherche à tirer des combinaisons puissantes. Le vétéran doté d’une solide expérience a tout de suite vu comment développer son jeu tandis que Caroline a plus peiné. Le classement final est Jack > Faline > Caroline. Ils ont ensuite défriché un jeu de cartes dont le nom n’a pas franchi l’opacité des vitres du bocal.

Table 2, dite « A travers la jungle » : Quatre solides candidat(e)s à la découverte de Brazil Imperial, un jeu que l’on vit au temps où un Président débonnaire menait l’association : Xel, Olive, Marc et VHN dont la jeunesse enfuie est compensée par les réflexes ludiques et la retorsité (cela se dit vraiment ?). Présenté comme un mini-4X colonial, il s’agit d’explorer peu à peu le territoire du Brésil et de développer son jeu avec (sans grande surprise) des ressources, des bâtiments de production, des cartes donnant des pouvoirs spéciaux ou du scoring de fin de partie, etc. A chaque tour on choisit une action parmi 7 sachant qu’on ne peut pas en répéter une et que la plupart des actions peuvent être améliorées. Il y a aussi un volet militaire avec des unités plus ou moins puissantes qui explorent mais aussi qui peuvent détruire un adversaire et s’emparer de ses bâtiments. La règle des combats semble cependant favoriser le défenseur et une unique attaque a eu lieu (perdue par son auteur doté pourtant d’un solide vécu de wargamiste) au cours de la partie, après tout nous avions affaire à des gentle(wo)men. Le jeu se déroule sur 3 ères sachant que chacun a un objectif par ère et que le premier à l’atteindre fait avancer la partie à l’ère suivante (sans priver les autres de la possibilité de réaliser leur objectif plus tard). Il faut donc bien garder l’oeil dessus et développer son territoire en fonction. On voit bien que c’est Xel et Dom qui avancent au rythme le plus soutenu, ils se tiennent dans l’atteinte de leurs objectifs. Xel se développe dans son coin tandis que Dom subit les menaces d’Olive et que Marc trouve que finalement c’est moins compliqué à jouer qu’il ne craignait. Dom est le premier à réaliser son objectif de l’ère 3 et met fin à la partie. Au décompte, Xel se détache sur les tuiles Exploration tandis que Dom score fort pour avoir amélioré 5 actions. Au final il gagne par 68 PV devant Xel 61, Marc 51 et Olive 29.

Table 3, dite « Silence radio » : Ca discutaille et ça charrie autour de la table de Shogun no Katana avec Stéven, BenjaminG, Marie-Christine et Julien. Elle finit plus tard que les autres et postérieurement au départ du véloreporter qui reste dans l’attente d’une dépêche.