Séance de MARDI 05/08/2025 à Servel

Il y a 30 ans, Marie-José Pérec décrochait sa première médaille d'or olympique à BarceloneChampionne olympique contre championne du monde. Le 5 août 1992, à Barcelone, deux athlètes se détachent lors de la finale olympique du 400 mètres. L’Ukrainienne Olga Bryzgina mène d’un cheveu, la Guadeloupéenne Marie-José Pérec la talonne. Après 48″83 de course haletante, c’est la Française qui décroche l’or, battant le record de France. Un magnifique prélude à un parcours olympique haut en couleur, que complète la consécration d’Atlanta avec le doublé 200-400, avant la fuite de Sydney, où, cloîtrée dans son hôtel, victime, selon elle, de menaces, elle décide de quitter l’Australie juste avant de disputer les premières séries du 400m où elle apparaîtra sur le tableau de résultats du stade olympique avec un « DNS » (did not start). Triple championne olympique, double championne du monde, elle sera intronisée en 2013 au Panthéon de l’athlétisme (Hall of fame) de l’IAAF bien que n’ayant jamais battu le record du monde.

33 ans plus tard, les membres de Parties Civiles se replongeaient dans les merveilles de l’olympiade barcelonaise.

Table 1, dite « Deuxième merveille » : Comme vendredi dernier, Wonder Book a les honneurs de F.-R., Faline, Ewen et Frank. Un jeu d’aventures coopératif, découpé en six chapitres dont ils franchissent le second chapitre en aidant un dragon et montant dans un arbre magique, imitiant en celà Pérec, qui, après Tokyo, écrivait la deuxième page de son livre des merveilles, qui en compta finalement 5, le sixième s’étant perdu en Australie.

Table 2, dite « Fièvre catalane » : Fomentée de longue date, cette partie de Barcelona tombait à pic pour l’anniversaire olympique. A ce jeu haut en couleurs et en mécanismes, on construit la ville, on échaffaude la Sagrada Familia, on balade son tramway, on acquiert des services publics, et surtout on construit les rues, le tout sous l’oeil attentif de Cerda, qui fixe par une échelle la taille des récompenses acquises aux trois décomptes intermédiaires. Il paraît que cela varie selon le tirage des tuiles, mais de l’avis unanime, ces derners ne méritaient pas une attention soutenue du fait de leur dotation un peu chiche. Ce qui rapporte surtout est encore de pouvoir construire des bâtiments à chaque tour, fruit d’un savant calcul résultant du placement de jetons citoyens de trois couleurs. Première à jouer, Xel ne pouvait pas construire, et en prit prétexte à son score modeste de 119, pas loin d’Olive, 122, qui accorche le podium. François, en tête avant le décompte après un festival de routes créées, piétine ensuite avec des objectifs mal calibrés, mais fut seul à marquer avec son tramway (juste 1 PV !). Avec 152, il est devancé par Dom, qui exulte avec 169, un score qui doit beaucoup à des objectifs de fin de partie bien choisis. A ce jeu qui fait un peu figure de salade de points, il vaut finalement mieux avoir une stratégie et s’y tenir.

Table 3, dite « Chaleur humaine » : Mickaël, Nolwenn, Younaël auraient été aperçus mais l’ilôt de chaleur typiquement barcelonais qui les enveloppait interdit d’en dire plus, à moins que…..
Post Scriptum: notre réseau d’informateurs bienveillants nous souffle dans l’oreillette que The loop fut joué à cette table.

Table 4, dite « Histoire sans fin » : En fin de soirée, quelques rescapés des tables 1 et 3 s’affrontent à Almost Innocent.Le chroniqueur prit la fuite avant d’en avoir le fin mot.

Séance de VENDREDI 01/08/2025 à Servel

Moins connue que Trafalgar, la bataille navale d’Aboukir du 1er août 1798 fut une défaite napoléonienne majeure face aux anglais. Elle s’inscrit dans le cadre de la campagne d’Egypte qui visait à la fois à lancer un affrontement périphérique avec l’Angleterre en s’attaquant à ses routes commerciales, à éloigner le jeune (28 ans) général Bonaparte, déjà fameux mais dont le pouvoir se méfiait, et aussi à mener des travaux scientifiques et archéologiques, un groupe de 167 savants et artistes de haut niveau accompagnant l’armée de 40 000 soldats et 400 navires. Cette flotte impressionnante quitte Toulon en mai 1798 sous les yeux d’espions anglais qui ne savent pas trop où elle va. Elle débarque en Egypte au début de l’été et remporte de premières victoires contre les mamelouks. Pendant ce temps une flotte anglaise commandée par un autre fameux militaire, Lord Nelson (à 39 ans, c’est le plus jeune contre-amiral de la Royal Navy), vient de passer deux mois à sillonner l’est de la Méditerranée à la recherche des français (elle les a même croisés sans les voir dans la nuit brouillardeuse du 22 juin). Le 1er août la poursuite prend fin quand ses éclaireurs découvrent les vaisseaux français à l’ancre dans la rade d’Aboukir, alignés le long de la côte et protégés par des batteries d’artillerie à terre. Les forces en présence sont équilibrées, 17 contre 14 navires. Nelson attaque à la nuit tombante alors que de nombreux marins sont à terre et ses capitaines font une manœuvre audacieuse en se glissant entre les haut-fonds côtiers et les bateaux français, prenant ces derniers à revers et attaquant les moins bien armés. C’est un massacre et les navires français sont démâtés les uns après les autres. La bataille culmine dans l’explosion du vaisseau-amiral français, l’Orient, tuant plus de 1000 marins et précipitant la déroute. Seuls quatre navires français (dont deux petites frégates) parviennent à s’échapper ; les autres sont coulés ou capturés alors que seuls deux bateaux anglais ont été gravement endommagés. Le corps expéditionnaire est désormais coincé en Egypte et le reste de la campagne, s’il conduit à de riches récoltes culturelles dont l’obélisque de Luxor et la pierre de Rosette, s’enlise sur les plans militaires et politiques et finit par une reddition en 1801.

Table 1, dite « Jeunesse fougueuse » : F-R accueille un jeune intéressé, Ewen, qui passe la tête par la porte de la salle et le joint à sa table où ils essaient Wonder Book avec Faline et Frank. Un jeu d’aventures coopératif, découpé en six chapitres et scénarisé à travers une pile de cartes pré-triées qui entrent progressivement en jeu. Ils ont passé un bon moment, on réussi le premier chapitre et pourraient très bien rejouer prochainement. Après le départ des couche-tôt F-R et Faline jouent à Harmonies, un des jeux favoris de cette (jeune) dernière qui s’impose 95 à 82.

Table 2, dite « Enlisement » : Longue partie de The Witcher animée par OlivierB avec Armand, Julien et Marie. Ont-ils fini avant d’être vaincus par le sommeil ou que l’aube pointe son nez rosé ? à ce stade nous ne le savons.

Table 3, dite « Défaite mémorable » : Pierre-Yves, BenjaminG et Corentin s’affrontent sur le Château Blanc. Benjamin qui pourtant apprécie le jeu réalise une contre-performance inhabituelle en finissant dernier avec 18 points, c’est Corentin qui l’emporte devant P-Y. Ils choisissent ensuite un nouveau jeu de construction de tableau, Luna Capital. Benjamin prend sa revanche et gagne avec 80 points, notamment grâce aux objectifs communs, devant Corentin 74 et Pierre-Yves 60, ayant ignoré complètement les objectifs susmentionnés. A son tour, le joueur choisit un lot (terrain + bâtiments) et place devant lui un terrain et les bâtiments récupérés. Tout ça en trois manches où chaque joueur sélectionne tour à tour quatre lots ; chaque joueur termine avec douze cartes devant lui et une trentaine de bâtiments. Ces derniers déclenchent des combos de points (et des objectifs communs aux joueurs) qui sont décomptés en fin de partie, tout ceci semble assez classique.

Table 4, dite « Haut niveau » : Olive, Xel et VHN ont prévu une partie de Rajas of the Ganges. Un jeu de placement d’ouvrier où pas mal d’actions sont assistées par la consommation d’un dé. Il faut échapper au double écueil de ne plus avoir de dés (refaire son stock est laborieux) et de ne pas avoir la bonne valeur (on peut assez aisément en retourner un mais sinon il faut avoir de la chance à la relance). Une bonne valeur par exemple est le « 2 » que Olive et Dom ont copieusement utilisé, il fournit deux nouveaux dés et un petit bonus. Dom, initialement dernier dans l’ordre du tour, prend et conserve la première position et construit son domaine à base de tuiles plutôt bon marché tandis que Xel est la première à débloquer son cinquième ouvrier en descendant à grande vitesse le fleuve. Rappelons que ce jeu a innové avec la mécanique des deux pistes contra-rotatives (l’argent et la réputation) où la fin de partie est déclenchée dès qu’un joueur croise ses deux marqueurs1. En seconde moitié Dom met le turbo sur les actions de revenus (lots de ressources différentes + 3 puis 4 tuiles de Soie). L’achat de quelques bâtiments le fait aussi bien progresser sur la piste de réputation et dans la dernière action de son tour il met fin à la partie avec une très confortable avance sur ses deux adversaires estomaqués.

Ils poursuivent avec un nouveau jeu, Scoville, où il s’agit de faire pousser des piments de toutes les couleurs pour remplir des contrats fournissant des points de victoire. Trois éléments intéressants ici : l’enchère pour la position dans l’ordre du tour (pas forcément pour être le premier car on plante dans l’ordre du tour mais on récolte dans l’ordre inverse), les déplacements pour récolter où on peut habilement gêner les autres et la table des croisements génétiques qui détermine la couleur de l’hybride entre deux piments. Le tout est relativement rapide et avec un beau matériel. Pour cette découverte, Xel et Dom finissent avec deux contrats chacun et le même total de 67 PV, Olive étant à 49 (avec en main un précieux piment « cristal » qu’il n’a pas eu le temps de planter). L’argent restant départage les deux premiers en donnant la victoire à Xel. Il faut vraiment surveiller les autres (et l’ordre de jeu) car si on se fait chiper le contrat qu’on visait on a perdu beaucoup de temps à accumuler les piments correspondants.

Table 5, dite « Poursuite sur terre et sur les eaux » : Avec une pensée pour les naufragés de la table 2, F-R, Dom, Faline et Olive disputent une petite Course vers El Dorado. Dom fait la course quasiment en tête malgré deux brefs dépassements par F-R, mais à chaque fois il a la chance de piocher les cartes permettant de repasser devant. Derrière, la paire Faline/Olive se bloque joyeusement au point parfois de devoir passer son tour. En tête, Dom négocie un passage technique avec sa Millionnaire ; malgré un deck solide F-R ne parvient pas à terminer dans le même tour et concède la victoire.

  1. Cette idée a été largement popularisée par Ark Nova. L’érudit de service mentionnera le jeu de 2014 Rattlebones où un pion partagé parcourt la piste de score en sens inverse, mais c’est plutôt un mécanisme de gestion du timing de fin de partie puisque c’est classiquement le joueur en tête qui gagne quand il est rejoint.