Séance de VENDREDI 12/08/2022 à Servel

Depuis sa création en 1949, la RDA subissait un flot d’émigration croissant vers la RFA, particulièrement à Berlin. La frontière urbaine est difficilement contrôlable, contrairement aux zones rurales. Entre 2,6 et 3,6 millions d’Allemands fuient la RDA par Berlin entre 1949 et 1961, privant le pays d’une main-d’œuvre indispensable au moment de sa reconstruction et montrant à la face du monde leur faible adhésion au régime communiste. Émigrer ne pose pas de difficulté majeure, car, jusqu’en août 1961, il suffit de prendre le métro ou le train pour passer d’est en ouest. Pendant les deux premières semaines d’août 1961, riches en rumeurs, 47 000 citoyens est-allemands passent à l’Ouest via Berlin.

Officiellement appelé par le gouvernement est-allemand « mur de protection antifasciste », un dispositif militaire complexe comportant deux murs de 3,6 m de haut, avec un chemin de ronde, entourant intégralement le secteur ouest de la ville sur 155 km, fort de 302 miradors et dispositifs d’alarme, 14 000 gardes, 600 chiens et de barbelés dressés vers le ciel, est érigé en plein Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961 par la RDA, qui tente ainsi de mettre fin à l’exode croissant de ses habitants vers la RFA. Il séparera physiquement la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest pendant 28 ans, et constitue le symbole le plus marquant d’une Europe divisée par le rideau de fer.

Mobilisation pour sauver un pan du mur du Berlin - Le Point

61 ans plus tard, à Lannion, on se battait pour la liberté, à l’abri de murs et d’enclos.

Table 1, dite « Enclos à défendre» :  à cette table, on tenta jusqu’au bout de la nuit de protéger les espèces en construisant des zoos aussi attractifs que possibles à Ark Nova. L’un ne va pas sans l’autre à ce jeu, où deux pistes font le tour du plateau : attractivité et conservation, et celui qui y progresse jusqu’à leur point de rendez-vous gagne la partie. Axel, faisant longtemps cavalier seul jusqu’à être repris sur la fin par François, fond sur la victoire avec 23 points, tandis que François (7), Olivier B (6) et Mickaël (4) forment un beau tir groupé.

Table 2, dite « In memoriam » : dans l’univers tourmenté de Nemesis, Yann sombre le premier, rejoint ensuite par Nicolas II. Les deux morts au champ d’honneur laisseront Camille et François-René s’adjuger une victoire à la Pyrrhus.

Table 3, dite « Marche à l’ombre » : Le mystère de Whitehall voit Thomas réussir à rester furtivement tapi dans l’ombre l’essentiel de la partie, mystifiant Xel et Adélie qui ne savaient à quel GPS se vouer. Il eut moins de chance à In Flanders field, périssant, tout comme Adélie, sous l’effet de la fatale combinaison « triple 1 ». Plus prudente, Xel tira les marrons du feu.

Séance de VENDREDI 05/08/2022 à Servel

Compte-rendu télégraphique de cette soirée d’été :

Table 1, dite « Disney » : Xel, François, Dom et Nicolas-Mickey jouent à Azul (François grâce à deux couleurs complètes), à Deep Sea Adventure (Dom, seul à ramener un unique jeton de 9 en 3 manches) et à The Crew.

Table 2, dite « Histoire de mechs » : Kilian initie Malo à Battletech. Conclusion : mieux vaut avoir un minimum de chance quand on doit lancer plein de dés.

Table 3, dite « Primitive » : Franck, Paul-Jr et Mickaël coopèrent à Paleo.

Table 4, dite « Pas de quartier » : Cela a chauffé à Nemesis pour F-R, Axel, Nicolas2, Yvan et Yann. Le trublion de service s’est tiré d’un mauvais pas en balançant deux grenades et fait partie des rares survivants.

Table 5, dite « Grossebaf, chef normand » : Thomas, Fred et Olivier x2 jouent en équipes à Northgard, un jeu vikingoïde dérivé d’un jeu vidéo.

Table 6, dite « Finale » : Codenames tardif pour des Bleus (Fred, François, Fom, F-R) et des Rouges (Xel, Yvan , Nicolas puis F-R)

  • manche 1 : alors que c’est serré les Rouges choisissent l’assassin Pomme
  • manche 2 : rythme poussif mais la balance penche en faveur des Rouges grâce à un Canard aux navets
  • manche 3 : les Rouges, incapables de voir à travers l’infortunée Basketteuse enchaînent les mots blancs dès leur premier choix ; les Bleus ont partie gagnée quand sur le dernier indice Partition ils choissent Note puis l’assassin Coupure

Séance de VENDREDI 15/07/2022 à SERVEL

Une révolte réprimée par la police, entraina la mort de 89 personnes à Vienne le 15 juillet 1927. Lors de cette « révolte de Juillet « ou Wiener Justizpalastbrand en allemand (incendie du palais de justice de Vienne), les manifestants incendient le palais de justice à la suite d’une décision contestée. Dans cette une période agitée, l’Autriche connut des affrontements violents entre les partis politiques de droite (chrétiens sociaux, CS) et de gauche (sociaux démocrates, SDAP). Ces deux partis avaient formé dans les années 1920 des troupes paramilitaires. Des affrontements eurent lieu entre ces deux groupes le 30 janvier 1927 à Schattendorf, faisant deux morts. Trois vétérans, membres d’une milice de droite, furent inculpés pour ces morts et jugés par un tribunal de Vienne. La décision du tribunal fut diffusée le soir du 14 juillet. Après 11 jours de débats, les jurés décident d’acquitter les trois accusés. Cette décision jugée partiale par la gauche (les CS étant au pouvoir) déclencha une immense manifestation le lendemain.

La première colonne de manifestants qui atteignit le Ring essaya en vain de prendre d’assaut le bâtiment de l’Université de Vienne. Le Ring se remplit peu à peu et des rixes eurent lieu près du Rathaus. Les manifestants lancèrent ensuite des pierres sur les cordons de sécurité protégeant le bâtiment du Parlement autrichien. Ils furent repoussés par la police aux abords du palais de justice. Ce bâtiment, représentant aux yeux des manifestants la justice partiale, fut pris d’assaut. Les manifestants commencèrent à détruire les vitres, le mobilier et les dossiers. Un inconnu entré dans le palais de justice mit le feu au bâtiment. Les pompiers ne purent pas y accéder et leurs tuyaux furent coupés.

Le chef de la police demanda au maire de Vienne de faire intervenir l’armée fédérale, la police n’étant pas préparée pour ce genre d’incidents. Le maire de Vienne refusa, tout comme le ministre de l’armée. Il demanda alors à la police, armée de fusils, de repousser les manifestants par la force. Les premiers coups de feu furent tirés en l’air puis sur la foule qui commença alors à se retirer vers la banlieue.

Le chancelier fédéral Ignaz Seipel, prêtre membre du parti des chrétiens sociaux, refusa de démissionner ainsi que de gracier les manifestants arrêtés. 30 000 Autrichiens se retirent de l’Église catholique. Le climat politique fut empoisonné par cette répression policière et la population s’éloigna du gouvernement. La révolte de Juillet signe la cassure définitive entre le CS et le SDAP et est considérée par de nombreux historiens comme la première étape vers la guerre civile de 1934.

Pour sortir de cette crise, on décida de renforcer le pouvoir exécutif. À droite, le parti nazi, et à gauche, le SDAP, deviennent de plus en plus forts. Le CS décide d’empêcher les prochaines élections. Après tout, le régime présidentiel d’Hindenburg en Allemagne montre qu’il est possible de gouverner un pays sans parlement. Le 4 mars 1933, le parlement s’auto-dissout. Pour le chancelier Dollfuß, le parlement a montré qu’il n’était pas capable de fonctionner et déclare le 7 mars qu’il gouvernera sans lui. Le 15, une session du parlement est organisée par quelques députés, mais empêchée par le gouvernement. Plusieurs mesures annoncent un changement idéologique, le passage d’un État démocratique à un État autoritaire : le republikanische Schutzbund est dissous et les Heimwehren s’organisent en milices. Le SDAP réagit en créant un mouvement à l’intérieur du parti, les socialistes révolutionnaires. Ils prônent la résistance armée en cas de dissolution des partis, d’interdiction des syndicats, d’attaques contre Vienne la rouge, et de constitution fasciste.

Des difficultés apparaissent entre l’Autriche et l’Allemagne, même s’ils sont des États autoritaires et idéologiquement proches. Pour Hitler, Dollfuß ne va pas assez loin, n’est pas assez radical. Il souhaite prendre le pouvoir en Autriche. Des attentats sont perpétrés en Autriche par les nazis, et le parti est interdit en juin 1933. Dolfuss se décida à passer à l’action de façon décisive contre les socialistes le 12 février 1934, après que son suppléant eut déclaré : « Nous allons commencer à nettoyer l’Autriche. Nous allons faire le travail à fond ». Une guerre civile éclate. Le gouvernement ordonne des perquisitions pour trouver des armes chez les anciens membres du republikanischer Schutzbund. Ceux-ci se défendent, provoquant des combats de rues avec la police et l’armée. On dénombre 1500 morts et blessés. Certains représentants du SDAP sont exécutés et le parti interdit. Les autres fuient à l’étranger. Le régime en place en sort renforcé car son principal opposant est éliminé.

Malgré la défaite, le fait que le mouvement socialiste autrichien ait finalement combattu le fascisme, plutôt que de capituler, comme en Allemagne, fut une source d’inspiration pour les antifascistes d’autres pays. « Plutôt Vienne que Berlin » devint un slogan autour duquel une nouvelle aile gauche s’organisa dans plusieurs partis sociaux-démocrates européens. En juillet 1934, les nazis autrichiens tenteront un coup d’État. Il échoue et fait 270 morts. 13 personnes sont exécutées et 4 se suicident avant. Le chancelier Dollfuß est assassiné. Pendant ce coup d’État, l’Allemagne reste neutre, pas encore assez forte militairement pour intervenir, attendant son heure.

95 ans après, à Lannion, de sourdes batailles éclatèrent.

Table 1, dite « Vengeance à venir » : à Nemesis (déesse de la juste vengeance des dieux dans la mythologie grecque) on déplora un mort, Killian, tombé prématurément. François-René termine sur orbite, grâce à l’aide d’Axel, qui le rejoignit dans cette issue victorieuse. Xel termina vivante mais incapable de remplir ses conditions de victoire, resta enfermée avec un stock de munitions impressionnant. Une vengeance est à prévoir.

Table 2, dite « Manœuvres préparatoires » : les aventures de Batman shadow of the bat rassemblent les deux Olivier, Fabrice et Steven. Ils ont gagné les deux scénarios introductifs, en attendant de passer aux choses sérieuses.

Table 3, dite « Révolte de Juillet » : à l’invitation d’Arakis, Thomas et Gilles rejoignent la table de Architectes du royaume de l’Ouest. Le doux Gilles se révolte, et engrange une victoire très serrée, puis une autre à Wildspace (deux parties jouées), où Arakis s’impose également.

Wild Space - Test jeu de société - Akoa Tujou

Table 4, dite « Procédures et artifices » : après quelques cogitations, Dom et François emmènent Adrianne au pays de Keyflower. Débutante à ce jeu, elle se constitue rapidement un tableau impressionnant, permettant d’activer de nombreuses actions, et réussit à s’emparer d’une tuile convoitée lors de l’Hiver. Sa partie toute en maîtrise se solde par un 47, insuffisant pour contrer Dom (70), qui caracola en tête avec des artifices procéduraux judicieusement planifiés. François termine avec 57 à l’issue d’ne partie catastrophique pour la déplacement de ses ressources, sauvé par trois tuiles bonus qui lui rapportèrent 36. Les mêmes enchaînent à Hanabi, où leurs feux d’artifice récoltent le score de 21 (« extraordinaire, restera gravé dans les mémoires »).

Séance de VENDREDI 20/05/2022 à Servel

Le 20 mai 1570 est publié à Anvers le Theatrum Orbis Terrarum, un ensemble de 53 cartes considéré comme le premier atlas et emblématique d’une tradition d’excellence cartographique dans les Pays-Bas.  452 ans plus tard, zoomons sur une ville cotière d’une péninsule au nord ouest de l’Europe continentale.

Table 1, dite « Errance » : après quelques flottements de règles la fois précédente, on rejoue à Nemesis. « On » c’est Xel, Neox, OlivierL, François-René et Mickaël. A ce jeu pas tout à fait coopératif, les vétérans retrouvent leurs réflexes. Par exemple F-R qui occit Xel (qui devient une alien) et s’enfuit ensuite dans une capsule de survie. C’est le seul à avoir rempli son objectif, il gagne donc la partie. Xel nantie de son nouve-u look parcourt les couloirs du vaisseau spatial et dézingue Mickaël et Olivier. Quant à Nicolas, il s’endort dans un pod hibernatoire sans avoir atteint son but. Dans l’espace on ne vous entend pas ronfler.

Table 2, dite « Carte d’état-major » : autre adaptation ludique d’une œuvre majeure, Dune Imperium réunit Fred, Thomas, Samuel et Tristan. Fred pense avoir partie gagnée en atteignant 10 points, ce qui déclenche le dernier tour. C’était sous-estimer le général en chef Tristan qui avec ses dernières actions marque des points et en retire à Fred. Il finit à 14 PV (au delà de la piste de score !) et triomphe.

Table 3, dite « Un fleuve et une mer » : après quelques palabres, Olive, Frank, PaulJr, Vincent2 et VHN se lancent dans un . Plusieurs découvrent ce classique des jeux d’enchère de l’intemporel Rainer Knizia, sis en Egypte. Après une manche, les subtilités de timing et de valorisation des lots sont entrées dans les têtes. Frank cumule les tuiles Nil et parvient toujours à récupérer une Crue qui les transforme en points de victoire. Le fleuve sacré lui donnera plus de 20 PV sur son total de 37. Les autres sont très groupés, Vincent 35 (trop gourmand dans la seconde manche, le Râ de trop !) Paul 34 Dom 32 et Olive 29 (quasiment tous marqués dans la dernière manche qu’il conclut, dernier joueur en lice, avec un magnifique assortiment de tuiles).

En deuxième mi-temps, Olive, Vincent et VHN remettent le couvert avec Kogge. Vincent découvre ce jeu original et retors avec ses cartes multi-usages, ses actions imbriquées et ses coups habilement planifiés. Ayant bien écouté les conseils, il sillonne la Baltique et met rapidement la main sur un jeton bonus (celui du trader, échange de ressources au taux de 3:1). C’est aussi le seul qui, sans pitié, lance un raid sur les cales de la cogue d’Olive (OK, avec 12 cubes c’était tentant mais les deux autres se sont contentés de piller les entrepôts des villes). L’enchère qu’il remporte face à Dom (deux « 8 » contre deux « 4 ») scelle son avance puisqu’il coupe le varech sous les pieds du malheureux narrateur en construisant sous son nez un entrepôt à Stockholm. En fin de partie, Dom et Olive achètent leur second jeton Raid, il y a du règlement de comptes dans l’air. Mais c’est trop tard, Vincent s’est fait oublier en se plaçant dernier dans l’ordre du tour, on n’a pas vu (alors qu’Olive avait les moyens de le piller) qu’il peut rejoindre l’échevin à Åbo et y obtenir le 5e point de développement qui lui donne une victoire immédiate devant Dom 4 et Olive 2.

Séance de VENDREDI 13/05/2022 à Servel

Le 13 mai 1981, Jean-Paul II fut victime d’une tentative d’assassinat sur la place Saint-Pierre à Rome, le jour de l’apparition de la Vierge de Fátima, qui devait être mentionnée dans son discours de l’audience. Le pape attribue sa miraculeuse survie à son intervention, et il pense que cet attentat correspond à celui évoqué dans la troisième partie du message de Fátima. Bien des années plus tard, le 26 juin 2000, une note de la congrégation pour la doctrine de la foi interprètera cet acte comme le dernier des trois secrets de Fátima. Si les deux premiers, dévoilés depuis longtemps, ne posent pas de problème d’interprétation et « concernent avant tout la vision épouvantable de l’enfer, la dévotion au Cœur immaculé de Marie, la Deuxième Guerre mondiale, ainsi que la prédiction des très graves dommages que la Russie, abandonnant la foi chrétienne et adhérant au totalitarisme communiste, devait apporter à l’humanité », le troisième sera objet de controverse. Il se présente comme une vision allégorique, susceptible de diverses interprétations :

« Nous avons vu sur le côté gauche de Notre Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche ; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s’éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre Dame en direction de lui ; l’Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d’une voix forte : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! ». Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu : « Quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant » un évêque vêtu de blanc, « nous avons eu le pressentiment que c’était le Saint-Père ». [Nous vîmes] divers autres évêques, prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande croix en troncs bruts, comme s’ils étaient en chêne-liège avec leur écorce ; avant d’y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin ; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches ; et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques et les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes.»

41 ans après, à Lannion, une soirée peuplée de violences, de mystères, de jeunes enfants et d’une triple apparition se conclut sur une très longue attente.

Table 1, dite « Patience et longueur de temps » : première constituée, cette table de Nemesis fut la dernière à partir, après une longue attente de la fin. Neox et François-René en sortirent vivants, au contraire de Xel et Xof.

Table 2, dite « Le péril jeune » : impatient de se livrer à de nouvelles enquêtes, Frank propose Bureau of Investigation, qui utilise le système de Sherlock Holmes Detective Conseil dans un univers inspiré de l’œuvre de Lovecraft. Passant du brouillard londonien à la Nouvelle Angleterre et aux quartiers de Boston, à Arkham & Autres Contrées, les enquêteurs voient également des règles modifiées. Dans cette table où adultes et enfants faisaient numériquement jeu égal à 3-3, on s’est pris au jeu de l’enquête en famille.

Table 3, dite « Stupeur et tremblements » : le trop méconnu Wildlands apporte un lot de baston plutôt inattendu dans l’univers de Martin Wallace. A ce jeu, il faut en effet aller à la recherche de ses diamants, au nombre de 5, mais on peut occire ses adversaires, qui comptent autant. A sa grande stupeur, François fut victime d’emblée de l’humeur belliciste de ses concurrents, laissant trois personnages morts au champ d’honneur faute d’avoir été défendus par son super héros (7 poins de vie), sorti trop tard. Il ne fut pas la seule victime d’une partie qui tourna plus à l’affrontement qu’à l’exploration, à grands coups d’interruptions, la grande originalité de ce jeu qui permet de prendre la main sur un tour d’un adversaire et de profiter sans vergogne des circonstances (typiquement, pour abattre un héros diminué et sans défense). Thomas l’emporte, avec 5 PV par conséquent puisque c’est la condition de victoire, mais Mickaël, JiBee et François terminent en ex-æquo à 3 PV. un petit Die Crew à 3 fait office de digestif sous-marin après ce festin de cadavres.

Table 4, dite « Terre promise » : à cette table de Terraforming Mars prennent place trois nouveaux adeptes : Maureen, Tom et Anaïs, cette dernière en spectatrice. Avec Samuel, ils ont admiré Olivier B qui s’est adjugé une belle victoire, toutefois disputée. Un petit 6 qui prend a servi ensuite d’exutoire aux nouveaux venus, mais on s’autorise à penser qu’on les reverra bientôt sur nos tables !

Séance de VENDREDI 23/07/2021 à Servel

Le 23 juillet 1645 s’éteignait Michel Romanov. En 1613, il avait été élu tsar de toutes les Russies sous le nom de Michel Ier. Cette élection mit un terme au « temps des troubles », qui a vu la Russie occupée et pillée par les Polonais mais également les Suédois et les Tatares. Le nouveau tsar a tout juste 16 ans alors, mais il est le fils du prestigieux patriarche de Moscou, Philarète, qui a combattu l’usurpateur Boris Godounov et les Polonais aux côtés des Cosaques. Prisonnier des Polonais, il fait figure de martyr et de saint protecteur.

Sa parenté le relie à l’ancienne dynastie, qui s’était éteinte après la mort du tsar Ivan IV le Terrible. Le nouveau tsar s’applique à en finir avec l’occupation étrangère. Pour reconstituer une armée, il impose les villes et opère des emprunts forcés auprès des riches marchands, la plupart des étrangers. En février 1617, il a la satisfaction de conclure la paix avec les Suédois, au prix d’un lourd tribut et de la perte de tout accès à la mer Baltique. L’année suivante, il repousse les Polonais et conclut une trêve avec eux, ce qui lui vaut de retrouver son père Philarète. Ce dernier est aussi énergique et dur que son fils est doux et pieux. Se complétant à merveille, les deux hommes vont réussir à rétablir la paix civile en Russie en écartant tout esprit de vengeance, notamment à l’égard des boyards (nobles) qui ont collaboré avec l’occupant polonais.

Michel Fédorovitch Romanov (21 juin 1596 - Moscou, 23 juillet 1645), gravure de la fin du XVIIe siècle, musée national russe, Moscou

Le tsar prend l’habitude de décider de tout en toute indépendance. Ainsi se met en place l’autocratie, régime caractéristique de la Russie des derniers siècles. Les paysans russes perdent leurs dernières libertés. Écrasés d’impôts, ils s’enfuient de leur village et gagnent l’étranger ou les marges orientales en voie de colonisation, ou se placent sous la tutelle d’un seigneur. Philarète multiplie les décrets pour décourager les fuites. Il porte à quinze ans au lieu de cinq le délai après lequel un paysan fugitif peut bénéficier de la liberté. Ainsi la paysannerie russe va-t-elle peu à peu retomber dans le servage alors même que tout l’Occident s’en éloigne.

En 1632, profitant des désordres occasionnés en Europe centrale par la guerre de Trente Ans et d’une mauvaise passe des Polonais, Michel Ier attaque ces derniers. Mais son armée se débande et est écrasée. L’humiliation est immense en Russie.

La personne du tsar acquiert avec Michel Ier un caractère sacré. En 1626, à 30 ans, après deux mariages inféconds, il épouse Eudoxie Strechneva, qui lui donnera dix enfants. L’avenir de la dynastie est assuré: la descendance de Michel Romanov règnera sur la Russie, jusqu’à la Révolution de 1917.

Quelques années plus tard, une séance de Parties Civiles réunissait toutes les générations, pour les siècles à venir.

Table 1, dite « Servitudes volontaires » : Mickaël présente fièrement sa dernière acquisition fraîchement kickstartée: Oceans. On retrouve le schéma de base de son cousin Evolution: il s’agit de lutter pour survivre, mais ici, les amphibiens ont remplacé les dinosaures: ça se passe sous les mers, et jusqu’aux abysses. Quelques mécanismes originaux changent la donne, en particulier l’action de migration qui permet de répartir les poissons, consommés par ces charmantes créatures, et les différents lieux de ressources (récif, océan…), avec un phasage et une gradation dans la lutte pour la vie à partir du moment où le récif se vide. Comme de juste, on gagne à ce jeu en optimisant les combos entre ses espèces, et à ce petit jeu, Dom fait merveille, ce qui lui vaut une bel accessit (46). Mais Mickaël (55) l’emporta avec l’audacieuse stratégie de créer trois espèces très tôt dans la partie, gage de gains pérennes, et en les protégeant bien grâce notamment au « trait qui fait gagner »), à propos duquel l’auteur du jeu lui-même reconnut qu’il était surpuissant. Votre serviteur (38) fit belle figure et crut s’octroyer un avantage décisif en missionnant une sangsue de Cthulhu sur un monstre effrayant développé par Thomas (42), mais hélas celui-ci périt dans l’instant.

Oceans (Édition Limitée) (2020) - Jeu de société - Tric Trac

Table 2, dite « Dynastique » : Quoi de plus symbolique que le retour de Battlestar Galactica pour marquer le retour des séances de Parties Civiles ? Des dynasties de joueurs y ont fait leurs armes, et la lignée se prolonge, avec Paul à cette table. Le jeune y passa la plus clair de son temps en prison, où il trouva le temps si long – mais tout le monde ne peut devenir tsar à 16 ans: c’est sur la durée que se construit une dynastie ! Les vrais cylons, Axel et Jimmy, firent un feu si long que les humains (Xel, François-René, Axel) n’eurent pas de peine à l’éteindre.

Table 3, dite « Bonne étoile » : Nicolas II initie Vincent à l’art subtil et japonisant du Shoggi. A cette sorte de jeu d’échec d’extrême-Orient, il aurait dû, de son propre aveu, s’incliner. Pourtant il l’emporta, porté par une bonne étoile.

Table 4, dite « Évasion malheureuse » : Frank, à cette partie de Nemesis, eut toutes les malchances de jets et de tirages que l’on peut craindre à ce jeu, et n’échappa pas à son destin, finissant broyé par Gilles et Olivier.

Table 5, dite « La marche de l’empereur » : Nicolas II persiste dans sa veine orientaliste et nous propose de peindre le portrait de l’empereur en suivant les traces du génial Reiner Knizia, auteur de Sakura. Une sorte de Lemming mafia rethémé, si ça vous parle: donc un jeu où le chaos règne en maître. La bonne étoile de Nicolas II stoppe sa course pour un instant, et votre serviteur s’octroie les faveurs du souverain (10), devançant Dom et Thomas (8), Mickaël et Nicolas II (6).

Table 6, dite « A tsar is born » : Pour finir en fore de digestif, une petite partie de Just one, qui est à Codenames ce que la Canada Dry est au gin. On peut en boire sans fin et on ne s’y fait pas trop mal à la tête, mais il faut quand même donner des indices assez pertinents sans être trop évidents, car tout indice en double (voire plus !) est supprimé. Passé les 2 heures des matines, le tsar Nicolas II réussit à s’imposer en déchiffrant toutes les énigmes. Aucune ne résista à sa sagacité, même pas celle qui rassemblait les indices: sucre, allongé, grain, corsé, arabica. D’autres eurent moins de chance, à l’image d’Axel qui ne déchiffra pas le trio d’indices fibre, ours, brun (spoiler: l’indice glacial, en double, avait été éliminé), de Thomas qui sécha sur (souterrain, Sèvres-Babylone) – où trois dodo avaient été recalés, ou de Xel, qui devant (purin, engrais, salaud, digéré, crottin), ne vit qu’une ordure…