Séance de MARDI 13/06/2023 à Servel

https://www.pointdevue.fr//storage/images/article_900/2023/01/GettyImages-475598101FWE0pt7WCw.jpgLe 13 juin 313, l’empereur Constantin promulgue l’édit de tolérance de Milan par lequel il légalise le christianisme. C’est un retournement spectaculaire après la « Grande Persécution » inaugurée dix ans plus tôt par les tétrarques Dioclétien et Galère. Dans le même temps où il décentralisait l’administration de l’empire, Dioclétien éprouvait la nécessité de renforcer sa cohésion culturelle et politique. Son règne est marqué par de violentes persécutions contre les communautés chrétiennes qui refusent de sacrifier au culte impérial.

L’édit de Milan se singularise par le fait qu’il introduit un élément nouveau dans la société romaine : la liberté religieuse. Jusque-là, la religion était affaire de communauté et d’identité ethnique. On suivait la religion de ses ancêtres et de son groupe. L’édit de Milan reconnaît à chaque individu la faculté de suivre la religion de son choix. C’est un changement radical de paradigme d’autant qu’il lève par ailleurs les interdits qui pèsent sur la communauté des chrétiens. Les Églises locales se voient restituer les biens confisqués, même lorsqu’ils ont été vendus à des particuliers.

Dès lors, tout change. Le christianisme rassemble à cette date un dixième à peine de la population de l’empire romain (cinquante millions d’habitants). Il est surtout présent en Asie mineure (actuelle Turquie) et en Afrique du Nord. Né dans les classes populaires, il gagne de plus en plus la faveur des classes supérieures et des élites intellectuelles et urbaines. Fort de la protection impériale, il va prendre son essor et s’imposer en quelques décennies comme la seule religion officielle de l’empire.

Dix-sept siècles après, à Parties Civiles, chacun avait en liberté choisi de suivre son culte.

Table 1, dite « Un empereur » : Thomas attire dans ses rets Flavien et Benjamin pour un amical Brass : Birmingham. Les novices y firent bonne impression, surtout Flavien (181), qui manqua de peu l’affront suprême de mater le maître (Thomas, 198), à un classique où, avec 112, Benjamin se cherche encore. La soirée vire alors à la correction à Red 7, Thomas infligeant un historique 35-0-0 aux impétrants.

Table 2, dite « Deux impératrices » : Ark Nova est choix osé pour un mardi, surtout à 4, mais, Xel, Marc, François et Nastassia bravent les pendules et se lancent, après un rappel de règles administré façon puzzle par Nastassia. Marc, sans affoler le chronomètre, prend rapidement la tête sur la piste d’attrait tandis que Xel joue ses tours en 15 secondes faute d’animaux adéquats, que François patine sur la piste de conservation, et que Nastassia construit méthodiquement son zoo, réussissant l’exploit de remplir au final toutes les zones constructibles (récompense de 7 PC à la clé). Passées les matines, le suspense règne encore sur la fin de partie que déclenche le joueur qui fait se croiser les pistes. C’est Nastassia qui s’y colle et se voit vainqueure. Mais, in cauda venenum, par le truchement des points de fin de partie, elle se voit rejointe à +17, et même devancée par Xel au départage (3 projets conservation à 2) ! Derrière les deux impératrices, Marc fait bonne figure (+14) quand François paie son décollage tardif (-11).

Séance de VENDREDI 19/05/2023 à Servel

Le 19 mai 1635, Richelieu, au nom de la France, déclare la guerre à l’Espagne. La France entre de cette façon dans la guerre de Trente Ans (aussi appelée « la guerre allemande » car elle menaçait son équilibre interne et qu’elle voyait se battre des Allemands dans les deux camps), qui ravage l’Europe depuis 17 ans. Elle va y gagner l’Alsace, prenant le risque d’une invasion espagnole qui n’est évitée que par la victoire de Rocroi, 8 ans plus tard grâce à un général de 22 ans (« le grand Condé »), et sortira grande gagnante de la guerre, comme un prélude au règne de Louis XIV. On s’accorde aujourd’hui sur le chiffre de trois à quatre millions de morts en trente ans pour une population initiale de 17 millions d’habitants.

Les traités de Westphalie qui la terminent en 1648 initient la nécessité d’un équilibre politique « par et dans la pluralité des États », révélant la fin d’un monde et l’établissement progressif d’un nouvel ordre qui met fin à l’idée d’une paix terrestre perpétuelle administrée par un Empire renvoyant à l’idée d’une autorité pastorale. Désormais, les principes d’administration des hommes se baseront  sur le primat de la raison d’État. Ces traités apparaissent donc comme un pivot temporel, seuil de passage d’un ordre autoritaire de type pastoral vers une rationalité politique privilégiant l’État souverain, fondement du droit international moderne.

A Parties Civiles, quelques années plus tard, on enregistra quelques morts dans de vastes contrées.

Eclipse (2011) - Jeu de société - Tric TracTable 1, dite « Retour d’enfer » : L’affaire avait été planifiée : pour son grand retour sur nos tables, le défi lancé par Arakis à Eclipse (le jeu lui aussi est de retour, son apparition sur nos grimoires relevant justement de l’irrégularité des éclipses : deux fois en 9 ans), n’était pas en l’air. Avec 37, il triomphe en conduisant les Plantes, devançant Jeff (29), Olivier B. (27) et Gilles (23).

Table 2, dite « Riche lieu » : à Ark nova on apprend qu’un zoo, sous la houlette de Mickaël, peut être un riche lieu foisonnant d’espèces. Avec +30, il domine sans peine une partie que Xel (-30) et Olivier L. (-21) terminent sur des scores négatifs !

Table 3, dite « Pastorale » : Fred et Dom sont motivés par rejouer à Great Western Trail dont la richesse est loin d’avoir été épuisée, ils récupèrent Baptiste-au-poil-ras comme troisième joueur novice. Au début on se marche un peu sur les pieds, tout le monde veut construire dans les emplacements « forêt ». Dom recrute des machinistes pendant que Fred recrute des vaches et parcourt rapidement la piste qui mène à Kansas City où il fait de lucratives livraisons qu’il transforme en recrutements multiples. Baptiste s’interroge à voix haute sur les multiples choix possibles et empile les tuiles Danger tout en parvenant à faire avancer sa loco au rythme de ses livraisons. Dom accumule tranquillement des Objectifs dont il remplit ensuite méthodiquement les conditions. Il enchaine 3 arrêts dans des gares, à chaque fois y larguant un machiniste en échange de « certificats permanents » qui améliorent la valeur de sa main lors de la livraison au terminal ferroviaire de Kansas City. Il joue un coup vache à Fred la troisième fois : n’ayant pas assez d’argent pour aller chercher la tuile bonus, il s’arrête dans la gare où Fred, suffisamment doté, allait récupérer la tuile et y patiente jusqu’à ce que Fred poursuive son périple pour convertir plus loin son argent en PV à un taux plus favorable. Un petit coup de marche arrière et voilà le Dom de retour dans la gare, cette fois avec les sous pour prendre la tuile bonus. Ayant augmenté sa limite de main à 6 cartes, malgré un cheptel moyen il arrive en fin de partie à faire deux livraisons rentables à New York et met fin à la partie. Après décompte, la stratégie de Dom s’impose avec 130 PV contre 84 pour Fred et 69 pour Baptiste.

Table 4, dite « Victimes en série » : François-René incarne pour la première fois La bête. Poursuivi par Thomas et François, il joua de malchance et fut pris en tenaille par ses adversaires, qui réussirent plusieurs enquêtes décisives, réduisant ses options comme peau de chagrin. Au final, le diable, puisque tel était son choix, fut démasqué alors qu’il manquait encore 9 victimes sur 25 à la bête pour espérer l’emporter.

Table 5, dite « Primus inter pares » : à Azul on vit une partie très aboutie de François qui scelle une belle victoire (99 avec deux couleurs complètes, une colonne et deux lignes). Thomas, 69 et François-René, 84, ont attribué leur déconfiture à leur quasi-absence du rôle de premier joueur, trusté systématiquement par le vainqueur, ce qui lui ouvrit les meilleurs choix de départ.

Table 6, dite « Ordre nouveau » : Thomas aurait-il perdu la main à Red 7  ? En tous cas, avec les règles étendues qui donnent beaucoup  de profondeur au jeu, il sera fanny d’une partie dominée par François (35), jamais à court d’options, et où François-René (15) opposa une vaillante mais vaine résistance.

Table 7, dite « Ordres établis » : un Sub Terra conclut cette soirée fertile, qui se traduisit par la confirmation de deux ordres établis dans cette soirée : celle brillante de Mickaël (seul à se sauver avec Thomas) et l’infortune de François-René, coincé entre attaques de bêtes, explosions de gaz, inondations et éboulements. Encore une partie perdue collectivement donc, car Xel, François, et Olivier L. furent aussi enregistrés au champ d’honneur.

Séance de VENDREDI 03/03/2023 à Servel

Né le 3 mars 1847, fils d’un éducateur de sourds-muets, Graham Bell inventa le téléphone en cherchant un moyen de faire entendre les sourds. Il est à l’origine de nombreuses autres inventions et figure parmi les grands inventeurs du XIXe siècle. En son anniversaire, à Parties Civiles, il n’y avait pas besoin de se téléphoner pour s’entendre.

Table 1, dite « Haut débit » : à Ark Nova Tristan dynamite ses rivaux, Samuel et Mickaël, en mettant le turbo sur la fin.

Table 2, dite « Café-crème » : à Grand Austria Hotel Fred (151) survole les débats pour sa première partie. Dom (131), François (130) et Olive (102) en ont été estomaqués.

Table 3, dite « Téléphone rouge  » : le populaire Twilight Struggle fait des émules, ici Killian, qui, depuis Moscou, décroche son téléphone rouge pour entamer les hostilités avec Jack, l’américain, qui aura raison de lui.

Table 4, dite « Ligne claire » : à Dig out François-René s’impose face à une ribambele de joueurs, et un spectateur, Neox, qui n’a pas trouvé sa victoire téléphonée.

Table 5, dite « Sourds et malentendants  » : un Codenames clôt cette soirée, en version commerciale, et non domifiée.  Les bleus (Dom, François, Mickaël, Thomas) s’imposent 2-0 avec une jolie intuition sur Marianne (Coq, Timbre). En face, les rouges (François-René, Fred, Olive, Tristan) ont multiplié les signes du malentendant – en particulier dans une deuxième manche où ils se sont perdus entre un punch et un cocktail.

Séance de MARDI 28/02/2023 à Servel

En ce 28 février, on fêtait la naissance de Thomas, non, pas le saint, le nôtre ! Et parce que nous sommes civils, il y avait un gâteau maison de Marie-Anne (miel citron, un régal) et quelques pommes fermentées pressées !

Table 1, dite « Lune de miel » : Olive et Dom s’installent pour un Ark Nova sur les plateaux « faciles » face A. Olive déploie tôt deux Mécènes qui lui rapporteront tout au long de la partie tandis que Dom, suivant les projets de conservation affichés, tente de récupérer des badges Afrique. Il poursuit avec un vivarium qu’il va peu à peu remplir de reptiles divers, heureusement que Olive a acquis une immunité contre les venins, constrictions et autres gentillesses. Sur la double piste convergente qui caractérise le jeu, Dom prend de l’avance côté attrait et Olive côté conservation. Le premier déclenche la fin de partie en croisant tout juste ; Olive, joueur expérimenté déploie alors un festival : un projet de conservation à 3 points qu’il gardait en main depuis un long moment, plusieurs Mécènes à 1 point et un objectif personnel rapportant 3 points. Dom l’emporte sur un serré 8 à 4 et repart en notant que la gestion du tempo de fin de partie est une subtilité de ce gros jeu.

Table 2, dite « Citrons pressés » : Marie-Anne revisite les classiques et n’a pas perdu la main : à Agricola elle presse le citron de ses adversaires et s’impose d’un zeste (46 à 44) face au valeureux Matthieu. Evan (22) apprend à ses dépends que l’agriculture est affaire de tradition et longueur de temps.

Table 3, dite « Libations fermentées  » : pour son anniversaire, Thomas était évidemment gratifié d’une partie de Brass:Birmingham – la version où la bière joue un rôle décisif. Avec 156, il perdit cette partie devancé au départage par Neox, mais coup de théâtre du décompte, c’est Xel qui l’emporte avec 160 grâce à ses 49 points de rails. François, avec 132, a fait belle figure, mais  reste au pied du podium : dans cette partie à haute intensité, la perfection était demandée pour monter sur la caisse.

Séance de VENDREDI 17/02/2023 à Servel

Le 17 février 1600, Giordano Bruno était brûlé vif au terme de huit années de procès, accusé formellement d’athéisme et d’hérésie par l’Inquisition, d’après ses écrits jugés blasphématoires (où il proclame en outre que Jésus-Christ n’est pas Dieu mais un simple « mage habile », que le Saint-Esprit est l’âme de ce monde, que Satan sera finalement sauvé) et poursuivi pour son intérêt pour la magie. Le frère dominicain toucha également à la philosophie (l’infini), la physique (la relativité), la cosmologie (l’héliocentrisme), et reste célèbre pour la relativité du mouvement. En montrant qu’on ne peut envisager le mouvement d’un corps dans l’absolu, mais seulement de manière relative en relation avec un système de référence, Bruno ouvre la voie aux travaux de Galilée. Ce principe au fondement du référentiel inertiel, l’est encore pour la théorie de la relativité restreinte.

« Toutes choses qui se trouvent sur la Terre se meuvent avec la Terre. La pierre jetée du haut du mât reviendra en bas, de quelque façon que le navire se meuve. » (Le Banquet des cendres).

The Forbidden World | The New Yorker

423 ans après, aux tables de Parties Civiles, on pratiquait aussi l’éclectisme.

Marrakesh (City Collection #4)Table 1, dite « Héliocentrique » : Partie découverte sous le soleil de Marrakesh – la dernière incursion dans les villes du prolifique Stefan Feld – sous la houlette de Neox mais la diction de Dom, qui nous apprend que ce jeu de placement d’ouvriers recèle de subtils mécanismes : chacun dispose d’un plateau et de 12 actions symbolisées par 12 couleurs, qu’il effectuera chacune une fois par manche. Ces actions sont bonifiées par des kéchis, également aux 12 couleurs, qu’on récupère en début de manche par glissement de tous les kéchis choisis par les joueurs dans une tour qui peut en bloquer certains ! Tout l’art du jeu réside dans le timing de réalisation des actions par rapport aux kéchis et les positions semblent infinies. La diversification paie, en principe, mais c’est pourtant Dom qui, focalisé presque uniquement sur la rivière, avec une carte combinant à merveille avec cette action, marche sur l’eau et ses adversaires, avec 166 PV ! Suivent en tir groupé François, 125, Mickaël, 120, et Neox, 110.

Table 2, dite « L’âme du monde » : à cette table de Ark Nova on tente, comme au dernier jour, de sauver des animaux. Eve s’y connaît, battant 13 à 12 Marc, lion sans griffes, tandis que Olive assiste à leur duel derrière les grilles du zoo.

Table 3, dite « Cosmologique » :  l’univers est-il en expansion ? Bruno aurait dit non, mais Dune imperium prend ses aises avec une extension. Fred s’en sort le mieux, battant Lucie sur le fil. Les deux Olivier ont assisté à leur duel depuis le camp de base.

Table 4, dite « Jeudi noir » : à Schwarzer Freitag, trois ex-aequo, Xel, JiBee et Baptiste, ce dernier vainqueur au départage par l’argent. Pour Tristan et Thomas, en revanche, cette partie avait tout du vendredi noir. Un Scout n’a pas été de trop pour se départir de leur déconvenue.

Séance de VENDREDI 09/12/2022 à Servel

Cette semaine c’était la Saint-Nicolas. Inaugurant la saison des fêtes, les petits joueurs sages de Parties Civiles se sont réunis par une nuit glaciale pour une séance de déballage/dépunchage sous la houlette d’un sympathique et débonnaire homme à la barbe pas encore blanche. Ils ont trinqué, joué et passé un bon moment ensemble. Une mention spéciale pour la collection de pulls de Noël qui a été arborée à cette occasion et un chaleureux merci à ceux et celles qui ont choisi les jeux venus enrichir le placard et organisé la soirée.

Table 1, dite « Course de traîneaux » : Passant directement au banc d’essai voici Heat, un jeu de course de monoplaces par les auteurs de Flamme Rouge avec au volant Frank, F-R, Matthieu, Thomas et VHN. Ca a l’air plutôt bien fait avec dès la boîte de base la possibilité de jouer à six, des règles avancées (météo, customisation des voitures, mode championnat..) et quatre circuits. Contrairement à la course de vélos où il s’agit de bien gérer sa fatigue,  de profiter au maximum de l’aspiration du peloton, et où chaque carte ne peut être utilisée qu’une fois, ici il faut gérer une prise de risque en poussant la mécanique à ses limites. Avec une main de sept, on se sent un peu moins dépendant du hasard de la pioche des cartes. Deux circuits ont été essayés : Grande-Bretagne où F-R fait jouer tout son talent et où Dom enrhume Frank dans le dernier virage ; Italie avec quelques virages très serrés où Matthieu prend le meilleur sur Dom et F-R dans la dernière longue ligne droite. Thomas de son côté a pas mal tutoyé les bacs à gravier et a été inscrit à un stage de récupération de points (de victoire).

Après recomposition, F-R, Thomas, Neox et Dom découvrent So Clover!, un jeu coopératif d’association de paires de mots qui a été qualifié de « bon entraînement pour Codenames« . Sur un score maximum (très) théorique de 24 points, ils en marquèrent 13 (avec une petite entorse aux règles mais on n’allait pas gâcher la fête). On se souviendra que F-R, qui visiblement fréquente peu les festou-noz, les associe aux saucisses (pourquoi pas) mais aussi aux chars (dans une confusion avec le carnaval ou la gay pride).

Table 2, dite « Indigestion » : Copieux comme une dinde de Noël, voici que sort d’une hotte Projet Gaia autour duquel s’attablent Adriane, Yvan, Tristan et Fred. Ils partirent dans la dou-ouuuce nuit de l’espace et on ne les revit plus.

Table 3, dite « Hygge » : Dans la quiétude d’un coin de salle, Aurore et Baptiste jouent paisiblement à Cottage Garden. La première l’emporte et ils s’endorment enlacés sous le sapin.

Table 4, dite « Chahuts » : Dans un autre coin, deux garnements nommés Olive et Samuel se chamaillent à qui colonisera le mieux Mars, le jeu est Terrraforming Mars Expédition Ares. Samuel finit par l’emporter de 6 points.

Table 5, dite « Excursion » : Profitant des fêtes pour faire une visite au zoo, Mickaël, OlivierB et OlivierL jouent à Ark Nova. Leur lettre au Père Noël nous fera savoir ce qui s’y est passé.

Séance de VENDREDI 11/11/2022 à Servel

Tycho Brahe Portrait Line Art - Free vector graphic on PixabayDans la soirée du 11 novembre 1572, l’astronome danois Tycho Brahe (1546-1601) observe dans la constellation de Cassiopée une étoile qu’il n’avait jamais vue auparavant. Aussi brillante que Vénus, elle est visible même en plein jour. L’astre annonce-t-il quelque calamité ? S’agit-il vraiment d’une étoile ? Aristote affirme que tout est immuable dans le monde des étoiles. L’objet commence à décliner en décembre 1572 pour disparaître à la fin de mars 1574. Alors, est-ce une comète ? Tycho Brahe infirme cette hypothèse : en comparant de façon répétée la position de l’astre par rapport aux étoiles voisines, il constate qu’il est immobile. Il ne peut donc s’agir d’une comète. Ce phénomène ébranle la doctrine aristotélicienne.

En 1573, Tycho publie à Copenhague un ouvrage sur la nouvelle étoile, De nova et nullius ævi memoria prius visa stella (« D’une étoile nouvelle jamais vue auparavant… »), où il fait l’hypothèse que celle-ci se serait condensée à partir de matière diffuse. En réalité, on avait déjà constaté des objets semblables, mais ces observations avaient généralement été occultées en Occident car contraires aux idées d’Aristote, alors qu’elles ont été bien répertoriées en Extrême-Orient. Cette observation va stimuler l’intérêt de Tycho Brahe pour l’astronomie et l’inciter à élaborer un nouveau catalogue d’étoiles très précis (il en comporte 777) puis à mesurer les positions des planètes par rapport à ces étoiles. Ces magnifiques observations sont à la base de la découverte des lois du mouvement des planètes par Kepler.

L’objet de Tycho Brahe était en fait une supernova, c’est-à-dire l’explosion d’une étoile massive, désormais catalogué et connu sous le nom de SN 1572. La position qu’il en a donnée est assez précise pour qu’on ait pu en retrouver facilement le faible reste, qui est aujourd’hui un des mieux étudiés. L’objet se trouve à environ 7 500 années-lumière de la Terre.

450 ans ont passé, et, à Lannion, beaucoup virent leurs certitudes ébranlées lors de cette soirée de Parties Civiles.

Table 1, dite « Intrigues dans le ciel » : à la table de Dune Imperium le suspense subsista jusqu’au dernier tour. Qui allait l’emporter, de Xof auteur d’un départ canon et maître des combats, Adrianne qui montait discrètement sur toutes les échelles, Dom qui étendait ses troupes et fourbissait ses intrigues, ou François, parti en retard mais qui, roi des épice, n’en finissait plus d’engranger les succès ? Lors du combat homérique de la neuvième manche, François croyait avoir plié l’affaire  mais Dom le coiffa au poteau, et encore, dit-il, il en avait sous le pied avec des cartes intrigues surpuissantes. Ce qui scella sa victoire avec 10, Adrianne 9, Xof 8, et François 7 ou 8 – la VAR n’ayant jamais pu conclure sur une action litigieuse, preuve que l’on ne remplacera jamais l’humain, même sur les planètes les plus lointaines.

Table 2, dite « Massive attaque » : 25  10 pour Yann dans cette joute de Warhammer 40 000, qui tirait bien trop fort pour Malo.

Table 3, dite « Nocturne en plein jour » : Tristan domine cetet partie de Reef encounter devant Thomas, où Xel s’est laissée enfermer sans pouvoir développer son réseau de polypes ni se défendre.

Table 4, dite « Jamais vue avant » : ce devait être la première de Boom Lake, mais faute de joueur qui en maîtrise les règles, le jeu revient dans sa boîte pour alimenter l’hypothèse du retour, et c’est à Ark Nova que Samuel (40) s’impose devant Fred (10) et Olive (-20).

Table 5, dite « La nuit du chasseur » : Une boîte inédite fait son apparition sur nos tables :  La bête – du Gévaudan bien sûr – incarnée par Olivier L. terrorise son chasseur (Mickaël), mais se fait finalement capturer.

Table 6, dite « Certitudes ébranlées » : à coups de parties de Red 7 Tristan, Xel, Thomas et Fred déroulent une fin de soirée en pente douce, la tête dans les étoiles, et les certitudes  ébranlées pour Thomas, qui se vit chuter dès la première.

Séance de VENDREDI 02/09/2022 à Servel

Les 2 et 3 septembre 1792, à l’instigation de meneurs comme le journaliste Jean-Paul Marat, qui agitent la crainte des complots et celle, bien réelle, de l’invasion, des dizaines de sans-culottes envahissent les prisons parisiennes. À l’Abbaye, la Force, la Conciergerie, Bicêtre, ils massacrent les prisonniers prétendument contre-révolutionnaires. Au total, un millier de victimes : aristocrates, prêtres réfractaires, mais aussi droit commun et citoyens ordinaires. Parmi les victimes figure la princesse Marie-Thérèse de Lamballe (42 ans), ancienne confidente de la reine, connue pour être aussi belle que vertueuse, et qui avait été enfermée à la prison de la Force après avoir accompagné la famille royale à la prison du Temple. Son corps est mis en lambeaux par les émeutiers. Sa tête, plantée au bout d’une pique, sera promenée sous la fenêtre de la cellule de la reine. Avec ces massacres, la Révolution française entre dans sa phase la plus violente.

230 années plus tard, à Lannion, complots et invasions faisaient rage.

Table 1, dite « Invasion annoncée » : à la table de The thing Fabrice, alias la chose, vit son parcours finir dans la cuisine, cerné par Gilles, Killian, Thomas, François-René, Tristan et Matthieu.

Table 2, dite « Contre-révolutionnaire » : à Pax Pamir Fred, François et Xof sont rejoints par Yann. Ce dernier démarre russe comme François, face à deux britanniques. Mais Fred change d’allégeance et passe russe pour éviter de perdre son unique tribu. Xof se retrouve isolé, même s’il emporte la première domination, provoquée abruptement par l’irruption de deux de ces cartes au marché, avec François. Ce dernier assoit son  emprise, avec trois tribus et un bel empire russe sur les terres du royaume d’Afghanistan. Mais la petite histoire rejoint la grande et tous les britanniques changent de casaque, laissant François unique russe, qui déclenche avec fierté la troisième domination et prend la tête. La dernière domination se joue à peu, mais François est surpris par Xof, qui, fort d’un inépuisable trésor de guerre, achète pour 5 roupies la carte fatale, celle qui compte double ! Au final, l’oligarque l’emporte avec 9, devant Yann et Fred à 6. François, dernier avec 5, boit le calice jusqu’à la lie, mais il aura défendu jusqu’au bout l’honneur des cosaques.

DefaultTable 3, dite « Un jour sans fin » : bien que formée de joueurs rapides, cette table qui découvre Madeira – un jeu qui transporte – s’étira jusqu’au petit jour, avec l’impression curieuse des joueurs d’avoir eu assez de bois – ressource critique du jeu –  sans vraiment le mériter ni jouer au bûcheron. Mickaël (78) y devance d’une écharde Xel (77), Yvan (73) et Olive (72) au terme d’un voyage forcément exotique.

Table 4, dite « Le petit prince » : à Ark Nova c’est le très juvénile Tom qui se joue d’une concurrence essentiellement adulte. Seul Samuel (17) fut en mesure de lui résister, mais il dut céder. Une performance, car ce jeu n’est pas des plus simples, et la soirée ne fut pas des plus courtes, mais le petit Prince n’y a pas fait que dessiner des moutons.Acheter Dale of Merchants - Jeu de société - Snowdale Design

Table 5, dite « Expéditive » : découverte d’une autre nouveauté, le deck builer aux mécanismes originaux qu’est Dale of merchants. Cette partie inaugurale en format duo voit la vengeance de François qui surprend Fred en construisant, par le biais d’une carte spéciale, les niveaux 7 et 8 de son étal dans la même action.

Séance de VENDREDI 12/08/2022 à Servel

Depuis sa création en 1949, la RDA subissait un flot d’émigration croissant vers la RFA, particulièrement à Berlin. La frontière urbaine est difficilement contrôlable, contrairement aux zones rurales. Entre 2,6 et 3,6 millions d’Allemands fuient la RDA par Berlin entre 1949 et 1961, privant le pays d’une main-d’œuvre indispensable au moment de sa reconstruction et montrant à la face du monde leur faible adhésion au régime communiste. Émigrer ne pose pas de difficulté majeure, car, jusqu’en août 1961, il suffit de prendre le métro ou le train pour passer d’est en ouest. Pendant les deux premières semaines d’août 1961, riches en rumeurs, 47 000 citoyens est-allemands passent à l’Ouest via Berlin.

Officiellement appelé par le gouvernement est-allemand « mur de protection antifasciste », un dispositif militaire complexe comportant deux murs de 3,6 m de haut, avec un chemin de ronde, entourant intégralement le secteur ouest de la ville sur 155 km, fort de 302 miradors et dispositifs d’alarme, 14 000 gardes, 600 chiens et de barbelés dressés vers le ciel, est érigé en plein Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961 par la RDA, qui tente ainsi de mettre fin à l’exode croissant de ses habitants vers la RFA. Il séparera physiquement la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest pendant 28 ans, et constitue le symbole le plus marquant d’une Europe divisée par le rideau de fer.

Mobilisation pour sauver un pan du mur du Berlin - Le Point

61 ans plus tard, à Lannion, on se battait pour la liberté, à l’abri de murs et d’enclos.

Table 1, dite « Enclos à défendre» :  à cette table, on tenta jusqu’au bout de la nuit de protéger les espèces en construisant des zoos aussi attractifs que possibles à Ark Nova. L’un ne va pas sans l’autre à ce jeu, où deux pistes font le tour du plateau : attractivité et conservation, et celui qui y progresse jusqu’à leur point de rendez-vous gagne la partie. Axel, faisant longtemps cavalier seul jusqu’à être repris sur la fin par François, fond sur la victoire avec 23 points, tandis que François (7), Olivier B (6) et Mickaël (4) forment un beau tir groupé.

Table 2, dite « In memoriam » : dans l’univers tourmenté de Nemesis, Yann sombre le premier, rejoint ensuite par Nicolas II. Les deux morts au champ d’honneur laisseront Camille et François-René s’adjuger une victoire à la Pyrrhus.

Table 3, dite « Marche à l’ombre » : Le mystère de Whitehall voit Thomas réussir à rester furtivement tapi dans l’ombre l’essentiel de la partie, mystifiant Xel et Adélie qui ne savaient à quel GPS se vouer. Il eut moins de chance à In Flanders field, périssant, tout comme Adélie, sous l’effet de la fatale combinaison « triple 1 ». Plus prudente, Xel tira les marrons du feu.

Séance de VENDREDI 01/07/2022 à SERVEL

Le 1er juillet 1997, Hong Kong était rétrocédée à la Chine, tout en gardant un statut de Région Administrative Spéciale (RAS). Si le fameux « un pays, deux systèmes » a longtemps octroyé à l’île un régime d’exception en matière de liberté d’opinion et de marché, en ce 25-ième anniversaire, on peine à distinguer le deuxième système tant le premier a pris le pas, avec la fermeture des fameux journaux hong-kongais qui ont longtemps fait sa singularité (comme le fameux Apple daily), le verrouillage des institutions, et les si décriées lois d’extradition vers le continent.

Pendant ce temps, à Lannion, un quarteron de joueurs en goguette se réfugiaient dans l’univers rassurant des mondes imaginaires.

Lisa Benson's Editorial Cartoons - Hong Kong Protest Comics And Cartoons | The Cartoonist Group

Table 1, dite « Envoyé spécial » : nous accueillons à cette soirée un nouveau gentil membre, doté d’un prénom d’évangéliste, mais appelez-le Arakis, comme la planète-désert de Dune, entièrement couverte de sable et de roches, parcourue par les immenses vers des sables.. Ce jeune nouvel adepte, amené à nos tables par Fabrice, survole sa première partie à It’s a wonderful world. Il y devance Fabrice donc, mais aussi Olivier B et Xof. Avec plus de 200 jeux au compteur, notre nouveau venu n’a rien d’un vermisseau de l’année, et les parties avec lui risquent d’avoir un goût épicé  : quelque chose nous dit que cet envoyé spécial apposera une main de fer sur nos parties, même si elle se loge dans un gant de velours.

Table 2, dite « Si proche, si loin » : découvrant Ark Nova Nicolas II échoue à quelques encâblures de Samuel, et déclare avoir apprécié l’expérience de cette première partie à ce jeu, où il s’agit de construire un zoo moderne, géré de manière scientifique, en créant des enclos, hébergeant des animaux et soutenant des projets de protection des espèces dans le monde entier. Fred et Olive, eux, étaient loin sur la table de marque.

Table 3, dite « Libres et égaux » : final à suspense à cette table de Lords of Waterdeep, où Steven, à égalité avec Neox, gagne à la règle de départage. Baptiste-aux-mains-pleines fut l’hôte de ce duel épique.

Table 4, dite « Sous embargo » : une imposante table de Mythic battles emmène Axel, Mickaël, François-René et le jeune Paul jusqu’au bout de la nuit. Le couvre-feu ne nous autorise pas à en dévoiler l’issue.

Table 5, dite « Le péril jaune » : l’issue est restée incertaine jusqu’au décompte final de cette homérique partie de Brass : Birmingham, où, après un départ poussif, le grand timonier Thomas est en grand péril avec les jaunes. Mais il finit par s’imposer dans un mouchoir de poche, en témoigne une feuille de score d’une incroyable densité :  avec 165, il devance Xel, 163, François, 161, et Tristan, 151. L’enchaînement de développements pour construire des manufactures fut la clé d’une réussite construite sur le temps long.

Table 6, dite « Frères d’armes » : à Crypt, enfant d’un roi qui vient de mourir, vous devez récupérer plus de richesse que votre fratrie. Xof et Arakis l’emportent devant Fabrice.

Table 7, dite « Mort à l’arrivée » : soirée 100% Wallace pour les protagonistes de la table 5, qui se retrouvent à In Flanders field. Sur la ligne d’arrivée, Xel, à égalité avec François, doit gagner, mais ses dés ne lui autorisent aucune carte ! Mais elle sort de sa manche une carte de relance de dés, et le sort lui est favorable, contrairement à François, qui eut la rare infortune de faire un triple 1 qui l’obligea à perdre un tour ! Les deux autres furent déclarés morts au combat.