Séance de VENDREDI 08/12/2023 à Servel

Le 8 décembre 1980, John Lennon était assassiné à New York. L’ancien chanteur des Beatles et sa compagne Yoko Ono venaient de recevoir dans leur appartement de Central Park la photographe Annie Leibovitz pour une séance photo devenue iconique. En sortant, le couple est accosté par plusieurs fans dont un Mark David Chapman, ex-agent de sécurité et drogué, qui demande et obtient un autographe de son idole. Plus tard, après une séance en studio, John et Yoko regagnent le soir leur appartement. À l’instant de franchir le porche, John est foudroyé par quatre balles tirées par Chapman. Les raisons de ce meurtre demeurent floues. Certains y voient le sentiment de trahison qu’aurait éprouvé Chapman, accusant l’idole de ne pas avoir tenu les promesses de paix et d’égalité des richesses qu’il communiquait dans ses chansons. D’autres y voient une « réponse » à sa phrase médiatique affirmant que la popularité des Beatles dépassait en Angleterre celle de Jésus.

43 ans après, à Lannion, on traquait les bêtes et les hommes.

Table 1, dite « Le retour du chasseur » : Fred, Élie et Thomas se lancent dans une chasse éperdue, avec The beast (perdue) puis La bête (gagnée, mais avec une impression mitigée sur le jeu).

Table 2, dite « Give peace a chance » : François-René, Camille, Arakis et Flavien tentent de débusquer les criminels nazis à Black Orchestra. Leur tentative de donner une chance à la paix se soldera par un échec cuisant : ayant passé la moitié de leur temps en prison, ils ne tentèrent même pas de complot.

Table 3, dite « Working class hero » : convoqués à une séance d’Agricola, Dom, Xof et François incarnent des agriculteurs, héros modernes de la classe ouvrière comme chacun sait. On joue en version « draft », chacun se passant à tour de rôle les paquets de cartes aménagements mineurs et savoir-faire (une innovation brevetée PC), ce qui permet de se construire un petit moteur de combinaisons, pour autant qu’on ait bien géré son affaire…
Xof, qui découvre le jeu (rite de passage, qui l’intronise à notre communauté, comme chacun sait), maîtrise si bien les règles qu’il l’emporte avec 45, avec plusieurs étables, des aménagements très lucratifs, et un usage intensif de l’argile. François, axé sur la menuiserie (aménagement de clôtures et rénovation) s’en tire avec 31, alors que Dom, qui a construit un impressionnant moteur à production de légumes et céréales, plafonne à 27, pénalisé par des cases vides dans son terrain.

Table 4, dite « Cold turkey» : Les températures montent et on ne voit pas le futur, comme le chantait déjà John Lennon dans Cold turkey en 1969. Bon, il faut dire qu’en anglais l’expression fait référence à l’arrêt brutal d’une habitude ou au sevrage brutal de drogue, et c’est plutôt ce qu’exprimait la dite chanson. Mais l’expression n’en reste pas moins valable, si l’on considère les énergies fossiles comme la drogue dure du monde moderne. Voici donc Mickaël, Samuel, Xel, et Olivier L occupés à sauver les animaux du monde, et pas seulement les dindes froides, dans Ark Nova. Et de tous ces joueurs en L, c’est le premier cité qui déploya le mieux ses ailes pour sauver l’arche de Noé.

Table 5, dite « Imagine » : Une flopée de rescapés des tables précédentes jouent à imaginer des associations de mots à So clover. Dom y a été particulièrement malchanceux en laissant l’option d’associer une tuile Pot (à Chance) et Cochon (à Charcuterie) qui collait bien à sa grille, et Fred et Elie ont peiné à se faire comprendre de leurs camarades  !

Séance de VENDREDI 30/06/2023 à Servel

Le 30 juin 1764, sur les rudes plateaux du haut Vivarais (au sud du Massif Central), Jeanne Boulet, une bergère de 14 ans, meurt victime d’une « bête féroce », selon le curé qui l’enterre. À partir de là, les agressions de jeunes bergers vont se multiplier en dépit de grandes battues. La psychose se répand dans cette région appelée Gévaudan, qui correspond à l’actuel département de la Lozère. La mystérieuse « bête du Gévaudan » fait même parler d’elle à la cour du roi Louis XV, à Versailles. On lui attribuera selon les sources 88 à 124 agressions, souvent mortelles, jusqu’au 19 juin 1767.

Le royaume compte alors quelque 20 000 loups mais le drame intervient opportunément pour la presse, en mal de ventes après la guerre de Sept Ans. Les gazettes s’emparent de l’affaire et, en quelques mois, publient en feuilleton des centaines d’articles. Dépassant rapidement le fait divers, la Bête du Gévaudan mobilise les troupes militaires et donne naissance à toutes sortes de rumeurs et croyances  tant sur sa nature —  un loup, un animal exotique, un sorcier, voire un loup-garou — que sur les raisons qui la poussent à s’attaquer aux populations, l’évêque de Mende énonçant alors un « châtiment divin ».

Les historiens expliquent les prédations de la Bête par la présence de plusieurs loups devenus anthropophages. Ce phénomène, peu commun mais marquant, est observé à plusieurs reprises lorsque des « bêtes dévorantes » adoptent un comportement déviant, similaire à celui de la Bête du Gévaudan, ciblant exclusivement les humains selon des modalités spécifiques d’attaque et de consommation des victimes (Bête de l’Auxerrois entre 1732 et 1734, Bête du Lyonnais entre 1754 et 1756, Bête des Cévennes en 1813). De tels cas s’inscrivent dans le contexte global des centaines d’attaques attribuées majoritairement aux « loups carnassiers » en France depuis la fin du Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle

Description de cette image, également commentée ci-après

La bête du Gévaudan est un concept qui fait florès dans les récentes productions ludiques, comme nous en avons l’illustration à cette soirée de Parties Civiles.

Table 1, dite « Tempus fugit» : à Mage knight Marc et Olive ont un rendez-vous qui se poursuivra jusqu’au bout de la nuit, bien trop tard pour notre bouclage

Table 2, dite « Passion dévorante » : Tristan, Gérard et Dom disputent une partie de Pax Pamir. Les loyautés initiales sont russes (Tristan & Gérard) et afghane (Dom). La phase initiale de déploiement voit un Gérard agressif aller détruire des cartes adverses tandis que chacun se positionne pour placer ses disques. C’est Dom qui casse sa tirelire pour acheter le premier contrôle de domination et prendre 3 PV. Ensuite Tristan et Gérard commencent à développer un tableau puissant et à imposer la présence des blocs russes sur la carte. Le tournant de la partie est l’achat par Tristan d’un événement qui bloque le régime favorisé en « économique ». Avec trois actions Tax gratuites dans son tableau il accumule et utilise une petite fortune investie en particulier dans trois Cadeaux. Gérard et lui sont proches à la fois en disques et en influence russe ; le second contrôle de domination se déclenche tout seul par l’arrivée de la 3e carte sur 4 et constate une domination russe. Avec 5 PV Tristan se retrouve avec 2 points d’avance. Tous les blocs sont nettoyés de la carte et il reste aux trois lascars à se positionner pour le dernier contrôle de domination dont on attend qu’il se joue aux disques. Tristan réarrange habilement son tableau vers des cartes bleues et protège sa carte Kaboul (qui vaut deux disques) contre les attaques des voisins. Gérard joue le tout pour le tout en se ralliant aux afghans mais Tristan utilise le reliquat de son trésor de guerre pour construire deux blocs ; il est trop tard pour créer une domination afghane et il ne lui reste plus qu’à déclencher le dernier contrôle où tous marquent 2 PV, sans changer l’ordre : Tristan 7, Dom et Gérard 5.

Table 3, dite « Réalité augmentée » : Fred apporte Beast qui revisite le thème de la traque d’une bête sauvage déjà apparu récemment  sur nos tables. La bête était fidèle à l’histoire du Gévaudan, mais ici la Bête, une créature géante inspirée des dieux nordiques dans un endroit où la nature est encore inexplorée, mystique et dangereuse. Lorsque les humains sont arrivés, ils pensaient avoir trouvé un paradis intact, rempli de forêts généreuses, de lacs poissonneux et d’eau douce et froide coulant des montagnes. Mais au fur et à mesure que leurs colonies s’étendaient et que les forêts environnantes s’amenuisaient, la nature elle-même a réagi. De grandes créatures connues sous le nom de bêtes sont apparues, et avec leurs crocs, leurs griffes et leurs pouvoirs mystiques, elles ont représenté une menace incroyable pour les humains. Afin de protéger les colonies, les humains ont recruté des chasseurs spécialisés, chargés de traquer et de tuer les bêtes avant qu’un trop grand nombre de leurs semblables ne périssent. Voilà pour l’ambiance. Pour les règles, les choses se compliquent, avec, dans une partie disputée en trois jours (aube, journée, nuit), des objectifs intermédiaires, des cibles à abattre qui ne sont pas les joueurs (moutons, sangliers, paysans), et des dispositifs additionnels (sentinelles, récompenses qui permettent d’améliorer ses pouvoirs), sans oublier des règles de draft et de tour de jeu tortueuses. Tout cet équipage rend la traque moins lisible, et finit par parasiter l’essence du jeu, d’autant que les protagonistes auront l’impression d’avoir utilisé à peine un dixième des possibilités. La bête, incarnée par Élie, ne résista pas longtemps aux assauts des poursuivants (Fred, François, Frank), la faute à deux erreur fatales : choisir une région de départ trop proche, et, surtout, finir ses tours par l’assaut d’une bête (ce qui la révèle, plutôt que sur un déplacement. Mickaël, qui a observé la situation en connaisseur, propose son Trio pour finir la soirée. Un jeu retors qui sollicite fortement la mémoire, où Élie s’adjuge un premier opus, et François un second, joué avec la variante.

Table 4, dite « Duel inégal » : Flavien, Xel, Flavien, Gilles, Armand et François-René ferroient à Battlestar Gallactica dans une partie qui mêle joueurs expérimentés et novices. François-René, cylon patenté et aguerri, fait le choix stratégique de s’allier avec Armand, coupant les fonctions de commandant aux humains. Ces derniers, essentiellement des novices, frappés de plus par une attrition de cartes jaunes, passeront le plus clair de leur temps à l’obscurcir en prison jusqu’au bout de la nuit, et en retireront le souvenir amer d’un ROI plaisir/temps défavorable.

Table 5, dite « Légendaire » : Dans l’aquarium, musique et effluves de thé roïbos nous invitent à pénétrer dans un autre monde : celui du JdR Les lames du cardinal. Une joyeuse équipe composée de Marie-Anne, Neox, Steven, Baptiste-aux-poches-pleines et Nastassia était encore dans sa réalité parallèle à l’heure où pointaient les laudes.