Séance de VENDREDI 26/08/2022 à Servel

Le 26 août 1909, parti en randonnée avec sa classe, Richard Schirrmann, instituteur dans la petite ville d’Altena (Westphalie), se trouve bloqué par un orage en pleine forêt, et dans la nuit. Il songe alors à créer un réseau de gîtes à bon marché pour la jeunesse allemande et, 3 ans plus tard, ouvre une première « auberge des écoliers » dans sa salle de classe en installant des lits de fortune pour accueillir les jeunes randonneurs du week-end. Transférée ensuite dans le château, l’auberge va devenir l’amorce du réseau international des auberges de jeunesse.

113 ans plus tard, à Lannion, on accueillait qui voulait dans la bonne humeur d’un soir d’été.

Table 1, dite « La veillée » :  à la table d’Anachrony, Fred prend le meilleur sur Neox et Mickaël, au terme d’une longue veillée.

Table 2, dite « Silence les enfants ! » : c’est le retour de Baptiste (on  ne parle pas de celui aux poches pleines) qui découvre l’excellent Troyes, et ses mécanismes subtils de placement d’ouvriers (à l’évêché, l’hôtel de ville ou le palais) qui détermine les dés que l’on lance (blancs, jaunes, rouges), sans oublier les événements, toujours négatifs, parfois cataclysmiques, qui parsèment inévitablement ces temps moyenâgeux. Une partie « à la parlante », où Baptiste passa son temps à décrire les actions possibles, et Dom à surenchérir sur les effets possibles de ces actions, voire à en imaginer d’autres, et ceci pendant les cinq tours. Excédé par ce manège, François, le troisième larron, n’arriva pas à siffler la fin de la récré, se fit laminer par les événements non contrés et une famine de dés jaunes, et termina sur le score famélique de 16, à peine dépassé par Baptiste (19). Avec 32, score objectivement plutôt faible mais nettement meilleur, Dom n’eut pas à forcer son talent.

Table 3, dite « Une comptine et au lit » : découverte de  Twisted Fables, pour Samuel et Olivier L qui revisitent l’univers des contes. L’issue de cette partie s’est perdue dans un ancien grimoire que l’on découvrira peut-être un jour.

Table 4, dite « Laissez venir » : 6 à table pour The thing, cela suffit selon les règles, mais c’est peu pour provoquer des rencontres. Xel, qui était la chose, en fit une avec François-René qui ne donna lieu à aucune contamination, puis fur promptement dénoncée par Killian. Dès lors, tous l’évitèrent, et seule elle finit sans avoir pu faire venir à elle tous les grands enfants. Victoire sans appel pour les humains (Thomas, Nicolas II, Olivier L et le susmentionnés), qui n’eurent aucun mal à s’échapper.

Table 5, dite « Hospitalité à négocier » : à Memoir 44, entre Finlandais et Russes, l’hospitalité se négocie, et les bonbons ne font pas partie de la monnaie d’échange, sinon les caramels bien ajustés que Nicolas II (le cosaque) et Killian (le finnois) purent s’adresser. On vous laisse deviner l’issue au vu des forces en présence, et, pour le coup, l’OTAN n’y fit rien à l’affaire.Mémoire 44

Table 6, dite « Des vaches et des rires » : un  6 qui prend voit la revanche de Xel, qui domine largement ses rivaux et retrouve le sourire.

Table 7, dite « Extinction des feux » : un conclusif Just One donna d’abord lieu à un essai de feutres tout neufs, soi-disant effaçables mais en fait indélébiles, du plus bel effet comique. Mais ne blâmons pas Dom pour le geste, c’est l’intention qui compte. Cette partie donna lieu à quelques belles triangulations  à l’image de : groupe, cassette, érection, organisée, pansement  – qui resta incompris, et que l’on vous laissera deviner !

Séance de MARDI 23/08/2022 à Servel

Le 23 août 1966 Lunar Orbiter 1, une sonde de la NASA, prit la première photo lointaine de la terre. Ce n’était pas la première sonde à orbiter autour de la lune, Luna 10 avait réalisé cette première en avril 1966. Moins connue que le lever de terre en couleurs d’Apollo 8, la photo reste un jalon de l’aventure de l’exploration spatiale des années 60. Presque soixante ans plus tard et malgré les progrès remarquables de la robotique, certains veulent retourner sur la lune sans qu’on sache très bien pourquoi, comme s’il n’y avait rien de plus urgent à faire sur terre.

Table 1, dite « Beauté fragile » : maintenant qu’il fait moins chaud, petite randonnée dans les parcs naturels US de Parks pour Neox en chef scout débonnaire accompagné de Xel, Adélie et Madeline. Les apéros de l’été n’ont pas altéré les facultés de Nicolas qui s’impose avec 37 PV devant Madeline, Xel et Adélie avec respectivement 34, 31 et 29.

Table 2, dite « Exploration risquée » : une table de 6 (Thomas, Julien2, F-R, François, Malo et VHN) choisit d’aller explorer les cavernes périlleuses de Sub Terra (jeu coopératif). Ici tous les rôles ne se valent pas, mieux vaut être médecin que géologue (nous passerons pudiquement sur le cas de l’ingénieur psychopathe répétant « attention ça va péter », un bâton de dynamite à la main !). Le hasard de la pioche des tuiles fracture le groupe en deux : au nord, François et Julien sur un parcours parsemé de boyaux inondés et d’éboulements et où Julien ranime un François victime d’une mauvaise rencontre.  Au sud les quatre autres s’épaulent et finissent par localiser la sortie sans perdre de membres. Julien, aidé par sa capacité à plonger à travers les zones inondées, parvient à rejoindre la sortie mais François, échouant à un dernier lancer de dé, restera prisonnier des entrailles de la terre. On lui érigera une jolie stèle et on célébrera la victoire collective de niveau « argent ».

Table 3, dite « Planète unique » : comme aurait pu le chanter Souchon, « j’veux du velu » affiche Jack en entrant. Il s’installe avec Xof, Yann et Gilles pour un Dune Imperium mais cela a duré au point qu’à minuit,  ils étaient toujours groupés sur la piste de score, Jack étant à 1 point des 10 PV scellant la fin de la partie. Nous ne doutons pas que nous pourrons bientôt vous en dire plus sur le dénouement de cette confrontation.

Table 4, dite « Inventivité irrésistible » : les restant(e)s des tables 1 et 2 finissent la soirée autour d’un Just One marqué par une défaillance de masse des feutres effaçables. Ils s’en sont plutôt bien tirés malgré l’apparition répétée et à plus ou moins bon escient de Pape comme indice. Parmi les échecs, les indices Cône, Popotin, Joint et Explosif (Flingue ayant été éliminé) ne permirent pas de trouver le mot Pétard.

Séance de VENDREDI 29/04/2022 à Servel

Le 28 avril 1789 éclate la mutinerie du HMS Bounty. Ce navire de la Royal Navy avait été envoyé par le grand capital pour transférer des arbres à pain de Tahiti vers les Caraïbes. A sa tête le lieutenant William Bligh qui avait fait partie de la troisième expédition de Cook. Parmi l’équipage, un jeune marin, Fletcher Christian, a déjà voyagé avec Bligh comme padawan. Après avoir tenté pendant deux semaines de passer le cap Horn, le capitaine finit par changer de route et rejoindre l’Océanie par le cap de Bonne Espérance. Après 6 mois de voyages le Bounty atteint Tahiti après quelques accrochages au sein de l’équipage. Commencent 5 mois relativement libres où les marins goûtent aux plaisirs locaux. Mais les meilleures choses ont une fin et, la cale pleine de plants, le navire reprend la mer. L’humeur du capitaine se dégrade et il passe ses fréquentes crise de rage sur l’équipage, et notamment sur Christian. Au petit matin, ce dernier convainc la moitié de l’équipage de se mutiner et le capitaine se retrouve abandonné dans une chaloupe avec 17 autres marins restés loyaux et 5 jours de rations tandis que les 23 autres retournent à Tahiti après avoir échoué à s’établir sur un ilot coralien.

Les mutins se divisent ensuite, 15 restent sur place tandis que Christian et 8 autres, accompagnés par un groupe de 20 tahitien(ne)s emmenés contre leur gré repart pour s’installer sur l’île inhabitée de Pitcairn. Après une période de troubles, les survivants et leurs enfants forment une communauté qui y survit. De son côté, les loyalistes voyageront dans leur youyou sur 6500 km, évitant les tribus hostiles, passant à l’écart de l’Australie et finissant après un mois et demi par atteindre le Timor. Bligh y dénonce la mutinerie, y perd de maladie quelques compagnons et revient à Londres en mars 1790.

Six mois plus tard, le HMS Pandora fait voile pour retrouver les mutins. Ceux de Tahiti sont vite capturés mais ceux de Pitcairn ne seront pas repris. Notons que le Pandora est passé devant Vanikoro où il a ignoré des signaux de fumée, possiblement émis par les survivants de l’expédition de La Pérouse. Les aventures ne sont pas finies, le vaisseau s’échoue sur la grande barrière de corail et coule. Dix mutins survivants sont ramenés à Londres en juin 1792 et trois d’entre eux finiront pendus. Quant à Bligh, il eut encore le temps de retransporter avec succès une cargaison d’arbres à pain, d’être nommé gouverneur de New South Wales où il fut déposé dans un coup d’état et de finir vice-amiral. Pour ceux qui ont lu jusque là, oui je me suis trompé d’un jour.

Table 1, dite « Aventure au long cours » : longue, forcément longue partie de Eclipse pour F-R, Tristan, JiBee et OlivierL avec un Neox venu en curieux absorber les règles. « Juste un jeu de dés » bougonne Tristan avec un clin d’oeil. Aucune nouvelle ne nous est parvenue, souhaitons que les vaisseaux (spatiaux) soient arrivés à bon port.

Table 2, dite « Archipels et bateaux » : c’est Yamatai pour Olive, OlivierB et Vincent2. Le dernier nommé l’emporte avec 43 PV contre une trentaine aux deux autres.

Table 3, dite « A l’échafaud » : jeu du chat et de la souris pour petits et grands : Paul découvre son côté obscur dans le rôle de Jack au Mystère de Whitehall, face à Mickaël, Frank et Thomas. Au début il ricane mais l’angoisse naît au fur et à mesure du resserrement de la nasse policière. Le crime ne paie pas, jeune Paul, et sa Majesté est impitoyable.

Table 4, dite « Populations hostiles » : après la chouette partie il y a un mois, nous sommes plusieurs motivés par refaire un Pax Pamir (2nde édition), en l’occurence Fred et Dom (qui démarrent russes), François (anglais) et Christophe (afghan). Le marché initial est riche en partisans russes, Fred et Dom s’y servent, surtout le second qui peut les acheter gratuitement. Sur le terrain, Fred occupe 2 territoires et Christophe provoque quelques escarmouches pour éviter que les russes ne soient dominants (ce terme ayant un sens spécifique dans le contexte du jeu). Le premier contrôle de domination passe et 3 joueurs prennent chacun 1 PV. Christophe se sent bien seul tandis que Fred et Dom co-construisent une domination russe sur le plateau. Alléché par le parfum du succès, François se rallie à la cause et commence par froisser ses nouveaux alliés en tentant quelques coups bas.

Le second contrôle de domination est acheté par Dom, leur influence auprès des russes donne 5/3/1 points à Dom/Fred/François et le plateau est nettoyé des pièces de couleur. Fred a des vélléités de tourner coasaque mais a du mal à choisir entre afghans et anglais tandis que François déploie de nombreux espions histoire de bien figurer au décompte suivant. Rapidement, le 3e contrôle de domination entre au marché ; François joue un patriote afghan qui change son alignement en lui faisant perdre un espion. Dom a alors le plus de cylindres déployés, il déclenche le décompte et atteint 9 PV devant Fred 4, François 3 et Xof 0. Avec 5 points d’avance, il remporte automatiquement la partie.

Après ce dénouement relativement rapide, un accord est trouvé autour de Carcassonne, dans l’armoire depuis Noël dans une fort jolie édition « 20e anniversaire ». La table attire d’éminents experts, Thomas et Mickaël, qui commentent doctement et fournissent un soutien sur les règles. Le Dom en mode sangsue arrive à s’incruster dans le scoring de quelques villes juteuses et n’oublie pas de placer un meeple dans les prairies en fin de partie. Il évite la famine de meeples et finit avec 127 PV devant les trois autres groupés autour de 80.

Table 5, dite « Rébellion » : Gilles entraîne Lucie, Nicolas3 et Lohan dans la découverte d’Auztralia. Les jeunes se sont bien battus mais ont succomné trop tôt, rien ni personne n’a pu empêcher le triomphe des grands anciens. Les mêmes poursuivent avec un Oriflamme : une seule partie donc pas le temps de bien explorer les synergies entre cartes, mais ce qu’il faut de coups en douce. Et qui l’emporta ? Lucie-fer.

Table 6, dite « Communauté prospère » : dans l’aquarium on retrouve toute la ménagerie d’Ark Nova avec comme palefreniers Adélie, Xel, Samuel et François2. Comme les autres fois cela a duré mais dans l’aquarium comme en Océanie on ne vous entend pas vous noyer.

Table 7, dite « Signaux de fumée » : un joyeux mélange des tables 2 3 4 finit la soirée avec Just One en mode libre, on a bien dû faire une vingtaine de tours. Selon François, on a été plutôt bons (malgré l’élimination de Oeuf pour Cube, trop d’anciens ludopathes parisiens autour de la table), et pourtant il ne sut pas identifier Bar à travers les indices Comptoir, Poisson, Brochet, Mitzvah et Grillé.

Séance de MARDI 12/04/2022 à Servel

Le 12 avril 1928, un Junkers W33 allemand avec 3 hommes à bord réussit la première traversée de l’Atlantique dans le sens Est-Ouest, partant d’Irlande et se posant à l’extrémité du Canada, pris par le temps et égarés dans leur tentative d’atteindre New York. On parle souvent de la traversée aérienne entre New-York et Paris de Lindbergh en mai 1927. En fait ce n’était pas la première, deux anglais avaient dès juin 1919 relié le Newfoundland canadien à l’Irlande dans un bombardier modifié, un voyage bien plus court et bien moins médiatisé que celui de Lindbergh.

Table 1, dite « Pris par le temps » : en cette période de carême, trois joueurs (Neox, Xel, F-R) s’adonnent à un régime hyperprotéiné en chassant de l’humain à The Hunger. La destinée des trois vampires a été assez différencée : Nicolas rentre repu au château avant l’aube en affichant un sourire carnassier. Il quittera ensuite les lieux, probablement pour aller digérer tranquillement. Xel parviendra de justesse à retourner, non sans avoir subi quelques rayons de soleil dardés par l’aube naissante. François-René a été le vampire d’entre eux, on retrouva sa dépouille au petit matin sur les chemins poussiéreux.

Table 2, dite « Voyages » : excursion en Egypte pour François, Olive, Christophe et VHN qui essayent de se concilier les faveurs du Dieu-Soleil Râ, un jeu qui sort régulièrement depuis son acquisition à Noël. La première manche d’enchères est étonnamment courte, très peu de tuiles achetées vu qu’Olive a accéléré le rythme en ne piochant quasiment que des tuiles Râ. Cela fait les affaires de Dom, le seul à avoir échappé à la pénalité de -5 PV en récupérant une tuile blanche avec un Dieu. A la deuxième manche les axes se dessinent : Dom cherche à dominer sur les Pharaons, Xof mise sur le Nil tandis que François et Olive préparent la fin de partie en accumulant les Monuments. Dans le dernière, Xof et Dom acquièrent rapidement leurs 3 lots de tuiles, laissant Olive et François s’expliquer tandis que les tuiles Désastre finissent par sortir. Le dernier reste seul en lice mais tente sa chance une fois de trop à la recherche du 7e Monument qui vaut 10 PV, un dernier Râ mettant fin immédiatement à la partie. A égalité avec 4 Pharaons, Olive, François et Xof encaissent à leur grand dépit la pénalité de -2 PV. Au final c’est le bruyant Dom qui l’emporte avec 42 PV devant Xof (27) et François & Olive (25).

Les mêmes, pas pressés de se coucher, disputent ensuite un paisible Tokaido. Christophe la joue fine, il arrive à se positionner sur de multiples bonus à égalité et l’emporte d’une courte tête.

Table 3, dite « Nouvelle tentative » : la paire familiale JiBee-Lucie affronte Vincent en mode « décontracté-vacances » et Tristan en mode « marchand de sable » à Dune Imperium, un revenez-y pour J-B qui y avait joué récemment. Gratifiant la table de ses maximes relatives au deck-building et affirmant modestement avoir été aidé par le marché de cartes initial, l’impérial Tristan s’impose avec une stratégie comme toujours solide. On retiendra aussi que Lucie a battu son géniteur, cet âge est impitoyable.

Table 4, dite « Egarements » : les restants des tables 1 et 2 finissent la soirée avec un Just One, toujours un bon moment. Le score collectif respectable est de 10 réussites sur 13. Xof est victime d’une double élimination d’indices (Malle et Carlos) et avec Ecoliers comme seul indice ne peut trouver Cantine. Quant à François, c’est la largeur du champ sémantique proposé qui l’égare : face à Cogolin, Clé, Tabac, Ecume et F***ation il échoue, nom d’une pipe ! A noter l’habile recyclage d’indice de Xel qui repropose Carlos pour Météo.

Séance de MARDI 02/11/2021 à Servel

Le 2 novembre 1721, Pierre Ier le Grand (1682-1725) prend le titre d’Empereur de toutes les Russies, le Tsarat de Russie devenant l’Empire russe. Au cours du dix-huitième siècle, après une longue guerre avec la Suède, il obtient un accès à la mer Baltique, et fait construire Saint-Pétersbourg, qui devient à compter de 1712 la nouvelle capitale, symbolisant ainsi l’ouverture du pays vers l’Europe. Ce régime perdurera jusqu’à la révolution de 1917.

400 ans après, à Lannion, aucun tsar ni empereur pour une séance de Parties Civiles ouverte par un président débonnaire.

Table 1, dite « Armée rouge » : Une armée de joueurs s’attaque à la planète rouge avec Mission Planète rouge, un jeu chaotique par essence, mais qui l’est plus encore à six, où la lutte pour le contrôle des territoires martiens devient féroce. Lucas tire superbement son épingle du jeu avec 45, devançant Neox, 32, Vincent, 29, François, 25, Dom, 20 et Xel, 11. Lucas remplacé par Axel, un Just One conclut la soirée sur un mode ludique où l’indice formé par (Jambon, Coiffeur, Feu) resta une énigme.

Table 2, dite « Rouge sang » : un nouveau jeu fait son apparition sur nos tables, Swords of sorcery – un bon dungeon crawler coopératif. Cette première se solda par une victoire, couronnée par l’explosion sanglante d’un gobelin derrière une porte. Olivier B. s’est employé à nettoyer le paysage, sous le regard admiratif de ses compères Axel et Jimmy.

Sword and Sorcery - Les Âmes Immortelles

Séance de VENDREDI 29/10/2021 à Servel

Asterix - Postal Card 2002 Editions d'Art Albert René Goscinny Uderzo - HM223 In Britain after the rain...Le 29 octobre 1959, depuis un appartement de Bobigny, le scénariste René Goscinny et le dessinateur Albert Uderzo donnent naissance au personnage d’Astérix, l’irréductible gaulois. La série voit sa première parution dans le premier exemplaire de la revue Pilote. Elle met en scène en 50 av. J.-C. (peu après la conquête romaine) un petit village gaulois d’Armorique qui poursuit seul la lutte contre l’envahisseur grâce à une potion magique préparée par le druide, cette boisson donnant une force surhumaine à quiconque en boit.

62 ans plus tard, dans un petit village breton, quelques irréductibles joueurs poursuivaient la lutte contre l’envahissement de l’ennui.

Table 1, dite « Il est frais mon poisson ! » : à Iki, nous voici transportés à Edo, le Tokyo de l’époque, pendant la période du même nom (1603-1868), dans le quartier de Nihonbashi, où se trouve le marché le plus animé de la ville avec ses artisans, commerçants et autres poissonniers. Mickaël (67) pourvoit le jeu mais s’y fait battre par Olivier B (83), sous l’oeil admiratif de Vladimir (60).

Table 2, dite « Rendons à César » : deux tables du même jeu jouées le même soir, c’est rare, mais cette seconde d’Iki se distingue par sa fréquentation présidentielle. Notre ancien président persiste en effet à visiter nos tables, pour le plus grand plaisir de nos adhérents, et leur plus grand désespoir aussi car avec 89, il infligea une correction à Adriane (69) et Olive (63).

Table 3, dite « Boucliers arvernes » : Dans l’imposant écrin de l’aquarium, un décor majestueux d’arbres forment le réceptacle de la bataille de Guadalcanal de Bolt Action. De cette exposition, Baptiste était le commissaire, mais il fut battu par Olivier L., sous le regard médusé de Florent.

Table 4, dite « Deux légionnaires » : six joueurs prennent place à la table de Room 25. Parmi eux, deux traîtres, Dom, qui se révèle tôt en profitant de l’opportunité de pousser Xel dans un feu brûlant, bientôt suivi par François, qui, par une manœuvre tout aussi opportuniste, envoie Camille griller aux enfers, signant une victoire éclair. Une enfant à la parole libre du nom de Lucie fut épargnée mais emportée dans la défaite des prisonniers, tout comme un jeune éphèbe connu sous le nom de F.-R..
Les mêmes enchaînent par un Just one, où François se morfondit de n’avoir trouvé qui se cachait derrière (Multicolore, Coloré, Plume, Pastis, Ventriloque, Pirate), puis par un Celestia qui donna lieu à une arrivée serrée (F.-R. 56, Xel 50, François 46, Lucie 45, Dom 42).

Table 5, dite « Dolmen en cours» : A Splendor, Jibee mate Olive et Lucie. Si l’on compte bien, c’est ça sa troisième victoire de la semaine, de quoi construire un dolmen.

Table 6, dite « Recherche potion magique désespérément » : au bout de la nuit, Xel, Dom, F.-R. et François s’attaquent aux redoutables missions de The Crew Mission sous-marine, réussissant la première mais se cassant les dents dès la deuxième (aucun pli ne doit être lancé par une carte rose ni un atout), qui requiert une combinaison de chance et de tactique, et certainement une petite goutte de potion magique !

Séance de VENDREDI 10/09/2021 à Servel

Le 10 septembre 1915, Maurice et Jeanne Maréchal publient le premier numéro du Canard Enchaîné (son titre fait allusion à un autre journal contestataire, L’Homme enchaîné de Clemenceau). Appelé à devenir une institution de réputation mondiale, le journal satirique naît pendant la Première Guerre mondiale, avec la volonté de dénoncer la censure, la propagande, les mensonges et le « bourrage de crâne », selon une formule popularisée par Albert Londres en 1914. Sa sortie ne va pas sans difficultés, l’hebdomadaire interrompant sa parution dès le cinquième numéro avant de la reprendre l’année suivante. 106 ans après, il a su résister à toutes les crises, et porte haut sa fierté de journal indépendant uniquement financé par son lectorat.

A Partes Civiles aussi, on subsiste par les généreuses cotisations de ses gentils membres, d’ailleurs c’est l’époque de les renouveler à l’approche de l’Assemblée Générale (message subliminal auto-publicitaire). Et ça tombe bien, les adeptes augmentent au fur et à mesure des progrès vaccinaux.

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Table 1, dite « Bourrage de crânes » : à cette table de Dune, il faut avoir du temps devant soi pour préparer les combats, l’incessante quête des épices, résoudre les batailles, négocier ses alliances, et, surtout, faire des enchères, on y reviendra. Le jeu s’inspire évidemment du livre éponyme dont il reprend les peuplades et leurs traits de caractères, ce qui lui donne un côté très immersif. Après un départ sanglant, l’Empire de François, forcé de débarquer en masse car seul peuple absent sur la planète, convoite une citadelle dont il est expulsé avec fracas. Ses autres tentatives sont tout aussi infructueuses, la faute à l’incompréhension d’un point de règles, et il faut s’y résoudre: ses forces viriles doivent faire alliance avec la féminité toute en intuition des Bene Gesserit de Vincent. Hélas, ce mariage se révèlera un marché de dupes, l’Empire ne pouvant apporter les largesses de ses finances à cause d’une erreur de règles manifeste (limitation à une enchère par joueur, ce qui rend l’exercice absurde et le produit des enchères, qui revient à l’Empire, misérable), et devant même fréquemment, honte suprême, solliciter l’aumône du C.H.O.M. En mirroir, dans la partie adverse, les qualités de voyantes des Révérendes mères furent utilisés à profusion, au point qu’on peine à se souvenir du moindre débarquement d’un peuple qui, à force d’être observateur partout, ne fut acteur nulle part. Un peu plus loin sur la droite, les Atréides de François-René avaient conclu l’affaire avec les redoutables Harkonnen de Maïwenn. Dominateurs, notamment grâce au pouvoir des premiers de regarder par avance les cartes Traîtrise mises aux enchères, pouvoir renforcé par l’erreur de règle susmentionnée, et par les capacités hors norme des seconds, ils se sont adjugé la conquête de quatre citadelles, scellant leur victoire. Les Fremen de Xel, eux aussi, levèrent une réclamation, la règle étendue qui divise par deux les capacités des troupes (et que l’on peut augmenter par des épices) n’ayant pas été jouée, ce qui les priva d’un de leurs points forts. Ils firent alliance avec la guilde, emmenée par Camille, et qui, ramassant scrupuleusement chaque coût de débarquement, nageait dans l’opulence épicée, mais fit de malheureux combats. Après plusieurs heures de lutte frontale, les déserts et montagne ayant été peu utilisés, et donc les combats fréquents, on quitta les rues de citadelles baignées de sang en se disant que, avec les bonnes règles et une plus patiente stratégie, il valait mieux de pas commencer de partie d’un tel jeu à 22h.

Table 2, dite « Crayons et papiers » : Jack de retour parmi nous propose Cartographies, un jeu de style flip and write où il faut remplir une grille en fonction de la forme géométrique proposée. On retrouve de bonnes idées déjà vues ailleurs comme les 4 cartes des scoring qui seront évaluées par paires (à la Isle of Skye) et les monstres (à la Penny Papers) qui permettent à votre voisin de table de pourrir votre grille en le dessinant au pire endroit possibe. Ce qui est bien avec ces jeux c’est que le nombre de joueurs peut être élevé sans ralentir la partie. Par exemple 7 (Jack, Jean, Klervi, Samuel, Frank, Paul, Dom). La première partie est pour Samuel avec 99 points tandis que Jean s’octroie la deuxième avec ~110 PV. Les mêmes se lancent ensuite dans Just One. A sept il y a pas mal de mots à croiser même si une paire est élminée, seul Bélier a été incompris et la fine équipe se sépare avec 12 points sur 13. 

 

Table 3, dite « La plume dans la plaie » : beaucoup d’activité à cette table de Glory – Un jeu de chevaliers, qui déborde de pions, cartes et édifices en tous genres. Choisissez votre style de tournoi, et affrontez vos pairs, ou mesurez-vous à des chevaliers renommés qui n’attendent que d’être défiés. Voilà pour le pitch d’un jeu qui vous plonge en plein moyen-âge. Fred et Mickaël terminent ce tournoi à égalité, mais le premier l’emporte grâce à son prestige, alors que les deux Olivier et Neox courbent l’échine en signe d’allégeance.

Séance de VENDREDI 20/08/2021 à Servel

Le 20 août 1910 démarre dans l’ouest des Etats-Unis, près de la frontière canadienne, un gigantesque incendie de forêt qui le temps d’un week-end va détruire plus de 12000 km2 (soit à peu près la superficie du Connecticut). Comme souvent cet événement exceptionnel est dû à des circonstances exceptionnelles, une année particulièrement sèche, des températures très élevées et des vents violents qui transforment une série d’incendies locaux en un gigantesque brasier. Il fit 87 morts, principalement des pompiers, c’est beaucoup mais c’est moins que les 1152 victimes du Peshtigo Fire de 1871 dans le Wisconsin.

111 ans plus tard, les incendies sont devenus le nouveau normal et ce n’est pas fini, ce n’est qu’une question de temps pour que des feux se développent à Fontainebleau ou Brocéliande. Cet été le pourtour méditérannéen a connu des incendies multiples tandis que dans l’ouest des Etats-Unis, le Dixie Fire est hors de contrôle depuis plus d’un mois. Et dans la Silicon Valley on n’a pas oublié le Kincade Fire il y a deux ans qui a laissé des images impressionnantes.

  

Table 1, dite « Sauver sa peau » : OlivierL convie Fred, Mickaël et François-René à une table de Dig Your Way Out, un jeu à l’humour grinçant où chaque participant tente de s’échapper d’une prison. Et c’est pas joli joli, non seulement il faut s’équiper et creuser mais les coups bas, allant du racket aux raclées, se multiplient. « Malgré le coup de la savonnette bulgare », me dit-on, c’est le tête blonde d’Olivier qui émerge la première de son tunnel. L’alarme est donnée et tous les autres ont été repris. Ca va chauffer pour eux.

Autres temps, autre ambiance mais toujours dans le milieu criminel avec Le Mystère de Whitehall où Mickaël se glisse dans les brodequins de Jack l’Eventreur. Retors, il planifie habilement ses meurtres et son itinéraire. En face, la police se perd en conjectures et ne parvient pas à lui mettre la main dessus. Le bandit n’a pas eu à répondre « tu brûles » au bobby tâtonnant, il s’est échappé dans ls nuit londonienne et le crime resté impuni.

Table 2, dite « Etincelles » : Lucas est (toujours) motivé pour Innovation, Dom se laisse faire (!) et deux novices, Adriane et OlivierB les rejoignent pour une partie en mode 2×2 par équipe. On prend soin de constituer des paires néophyte/moustachu histoire que la découverte se passe dans de bonnes conditions. La paire Dom/Olivier démarre sur les Tours avec un usage répété de Elevage tandis que l’Agriculture donne la première Domination à Adriane. Les Dominations suivantes sont pour l’autre équipe (une Poudre opportune côté Dom, une Monnaie rentable côté Olivier). Lucas met fin à la fête en dévastant les influences adverses avec Statistiques. Les tableaux et les décalages grandissent et l’équipe masculine, ayant récupéré la Domination spéciale Empire (3 icônes de chaque visibles), finit par conclure sur un score de 6-1.

Il n’est pas tard, on connaît les règles, autant s’y remettre en inversant. Cette fois la Domination spéciale est pour Lucas (Empire grâce à Construction) mais la paire Adriane/Dom met en place une synergie de cartes d’âge 1 (Poterie et Agriculture) sous le signe du Pommier. Certes leurs tableaux se développent peu mais l’un fait piocher tandis que l’autre score. En face les esprits s’échauffent : on hésite à recouvrir des cartes qui ont bien fonctionné mais ont fait leur temps et on ne parvient pas à créer les décalages qui assureraient leur force. Et les pommiers de l’équipe mixte les protègent contre certaines cartes jaunes néfastes. Tout ça pour dire qu’elle conclut en dominant l’âge 6 sur un nouveau score de 6-1.

Table 3, dite « Sécheresse » : Xel, François et Camille accueillent Elodie venue découvrir les activités de P-C. Le premier choix se porte sur P.I, jeu de déduction simple à approcher. A ce jeu, c’est la maître-enquêtrice Xel qui mène le mieux son affaire, don’t mess with her. Avec 19 PV elle est proche du sans-faute, Camille la suit avec 15 PV. Changement de panorama, cette-fois c’est Azul qui est déballé, un jeu tout aussi aride mais plus interactif qu’il en a l’air. Que croyez-vous qu’il se passa ? C’est Xel qui l’emporta avec 70 PV, Camille la suit avec 67 PV.

Table 4, dite « A l’aise braises » : Les restants (Xel, F-R, François, Elodie, Camille et VHN) laissent la soirée s’éteindre avec Just One à défaut de Codenames. Malgré quelques rares doublons dans les indices, le score de 11 sur 13 est tout à fait respectable, seuls Sahara et Boudin ne parvenant pas à être trouvés.

Séance de VENDREDI 30/07/2021 à Servel

Le 30 juilllet 1971, la mission Apollo 15 se pose sur la lune avec dans la soute à bagages le premier Lunar Roving Vehicle et dans la cabine de première classe D.Scott et J.Irwin (dont tout le monde a oublié les noms. Comme dirait François, « first is first, fourth is nowhere »). Un LRV, c’est un croisement entre une rosalie et un twizzy pour transporter les astronautes. Au total trois exemplaires seront abandonnés sur la surface lunaire. Ce souvenir nous donne l’occasion d’évoquer d’autres rovers sans passagers qui parsèment notre voisinage spatial.

Table 1, dite « Lunokhod 2 » (arrivé en 1973 sur la Mer de la Sérénité il est, avec 39 km parcourus sur la Lune, médaille d’argent de distance)  : retour en piste de Oceans, appris la semaine dernière, au format 3 joueurs avec Mickaël, Thomas et VHN. La physionomie de la partie a été très différente avec plus d’animaux, des événements moins pénalisants, moins de prédation mais plus d’optimisation des combos. Dom sort un grand numéro de jongleur : ajoutant un animal à chaque tour et parvenant par diverses acrobaties à les maintenir en l’air en vie, il finit avec 6 espèces. La conséquence des écosystèmes efficaces, c’est que l’océan s’est vidé rapidement et la partie a été rondement conclue. Mickaël finit avec des poissons bien nourris et évitant leur surpopulation, il score plus de 12 PV à la fin mais sans pouvoir changer le classement final (Dom 54, Thomas 40, Mickaël 37).

Thomas sort alors Shards of Infinity, deck-builder apprécié et vu régulièrement en ces lieux. Pas en version de base mais avec l’extension Shadow of Salvation qui introduit un mode coopératif : au lieu de se foutre sur la gueule, on affronte ensemble un boss et ses sbires. Chacun continue à construire son deck comme dans le jeu de base mais on peut partager cristaux (= points d’achat) et points d’attaque pour aider ses petits camarades. Deux runs ont été joués, dans le premier la séquence d’arrivée des alliés du boss a vidé les caisses et finalement amené Thomas à 0 points de vie. Au deuxième essai, quelques cartes puissantes ont été acquises à temps pour produire des combinaisons sympathiques et infliger des dégats cuisants au boss qui n’a pas demandé son reste.

Table 2, dite « Spirit » (arrivé sur Mars en 2004, ce premier « gros » rover y a fonctionné 20 fois plus longtemps que prévu) : F-R et Camille démarrent tardivement une partie de Spirit Island. Ils sont familiers du terrain mais cela n’a pas suffi. Le début était favorable, les Iliens arrivant à plutôt bien gérer l’envahisseur. Malheureusement ils n’ont pas réussi à engendrer assez de peur pour lui faire quitter l’île. Ils échouent donc au temps.

Table 3, dite « Perseverance » (arrivé sur Mars en 2021, c’est du lourd, un rover de plus d’une tonne) : Samuel, OlivierB et Frédéric inaugurent le jeu superlatif Too Many Bones (grrrrosse boîte, matériel haut de gamme, règles touffues). Croisement des jeux de rôle de notre jeunesse (un groupe d’aventuriers, chacun avec ses caractéristiques, affronte une série de monstres et un boss final, mais sans DM en face) avec une mécanique d’ « arbre de technologies » matérialisé par une variété extrême de dés qui viennent s’ajouter au plateau individuel de chaque personnage. Si on a bien compris, le groupe de néophytes a fini par l’emporter mais cela a duré parce qu’un « tank » faible en attaque mais fort en défense s’est retrouvé face au boss et aucun des deux n’arrivait à se débarasser de l’autre. Nous ignorons ce qui a dénoué ce face-à-face.

Table 4, dite « Yutu 2 » (ou lapin de jade, arrivé en 2019 sur la face cachée de la lune) : les tables 1 et 2 se regroupent pour du jeu plus léger. Les restants après le départ de Mickaël essaient le party game Entre les lignes, création de 2019 de la valeur montante Wolfgang Warsch. On retrouve un mélange de principes déjà vus comme « 2 joueurs ont une info en commun que les autres ignorent » (comme à Linq) et « je dois fournir un indice mais pas trop évident » (comme à Dixit). Mais il s’agit d’un jeu de dessin et il faut être un minimum doué en dessin. Le groupe a rangé la boîte (bien grande pour son contenu) après quelques tours, pas vraiment convaincus à cet effectif. On se rabat sur le classique Just One. A quatre il faut éviter les collisions d’indices (qui sont alors éliminés, laissant le joueur devant deviner avec un unique mot pour le guider), ce que nous réussîmes 12 fois sur 13, pas facile de trouver « Gorge » avec juste « Wonderbra ». Le score final collectif est de 6 points, rien de fabuleux.

Table 5, dite « Zhurong » (posé sur Mars en 2021, la Chine est la deuxième nation à y parvenir) : soirée chinoise pour Xel, François, Lucas et Nicolas-2 qui disputent dans les formes une vraie partie de Mahjong (en 16 manches), remportée par Lucas (99), devant Nicolas (-4), François (-7) et Xel (-102), qui, comme le score l’indique, a beaucoup donné. Une belle bataille où chacun a eu son quart d’heure de gloire !

Séance de VENDREDI 23/07/2021 à Servel

Le 23 juillet 1645 s’éteignait Michel Romanov. En 1613, il avait été élu tsar de toutes les Russies sous le nom de Michel Ier. Cette élection mit un terme au « temps des troubles », qui a vu la Russie occupée et pillée par les Polonais mais également les Suédois et les Tatares. Le nouveau tsar a tout juste 16 ans alors, mais il est le fils du prestigieux patriarche de Moscou, Philarète, qui a combattu l’usurpateur Boris Godounov et les Polonais aux côtés des Cosaques. Prisonnier des Polonais, il fait figure de martyr et de saint protecteur.

Sa parenté le relie à l’ancienne dynastie, qui s’était éteinte après la mort du tsar Ivan IV le Terrible. Le nouveau tsar s’applique à en finir avec l’occupation étrangère. Pour reconstituer une armée, il impose les villes et opère des emprunts forcés auprès des riches marchands, la plupart des étrangers. En février 1617, il a la satisfaction de conclure la paix avec les Suédois, au prix d’un lourd tribut et de la perte de tout accès à la mer Baltique. L’année suivante, il repousse les Polonais et conclut une trêve avec eux, ce qui lui vaut de retrouver son père Philarète. Ce dernier est aussi énergique et dur que son fils est doux et pieux. Se complétant à merveille, les deux hommes vont réussir à rétablir la paix civile en Russie en écartant tout esprit de vengeance, notamment à l’égard des boyards (nobles) qui ont collaboré avec l’occupant polonais.

Michel Fédorovitch Romanov (21 juin 1596 - Moscou, 23 juillet 1645), gravure de la fin du XVIIe siècle, musée national russe, Moscou

Le tsar prend l’habitude de décider de tout en toute indépendance. Ainsi se met en place l’autocratie, régime caractéristique de la Russie des derniers siècles. Les paysans russes perdent leurs dernières libertés. Écrasés d’impôts, ils s’enfuient de leur village et gagnent l’étranger ou les marges orientales en voie de colonisation, ou se placent sous la tutelle d’un seigneur. Philarète multiplie les décrets pour décourager les fuites. Il porte à quinze ans au lieu de cinq le délai après lequel un paysan fugitif peut bénéficier de la liberté. Ainsi la paysannerie russe va-t-elle peu à peu retomber dans le servage alors même que tout l’Occident s’en éloigne.

En 1632, profitant des désordres occasionnés en Europe centrale par la guerre de Trente Ans et d’une mauvaise passe des Polonais, Michel Ier attaque ces derniers. Mais son armée se débande et est écrasée. L’humiliation est immense en Russie.

La personne du tsar acquiert avec Michel Ier un caractère sacré. En 1626, à 30 ans, après deux mariages inféconds, il épouse Eudoxie Strechneva, qui lui donnera dix enfants. L’avenir de la dynastie est assuré: la descendance de Michel Romanov règnera sur la Russie, jusqu’à la Révolution de 1917.

Quelques années plus tard, une séance de Parties Civiles réunissait toutes les générations, pour les siècles à venir.

Table 1, dite « Servitudes volontaires » : Mickaël présente fièrement sa dernière acquisition fraîchement kickstartée: Oceans. On retrouve le schéma de base de son cousin Evolution: il s’agit de lutter pour survivre, mais ici, les amphibiens ont remplacé les dinosaures: ça se passe sous les mers, et jusqu’aux abysses. Quelques mécanismes originaux changent la donne, en particulier l’action de migration qui permet de répartir les poissons, consommés par ces charmantes créatures, et les différents lieux de ressources (récif, océan…), avec un phasage et une gradation dans la lutte pour la vie à partir du moment où le récif se vide. Comme de juste, on gagne à ce jeu en optimisant les combos entre ses espèces, et à ce petit jeu, Dom fait merveille, ce qui lui vaut une bel accessit (46). Mais Mickaël (55) l’emporta avec l’audacieuse stratégie de créer trois espèces très tôt dans la partie, gage de gains pérennes, et en les protégeant bien grâce notamment au « trait qui fait gagner »), à propos duquel l’auteur du jeu lui-même reconnut qu’il était surpuissant. Votre serviteur (38) fit belle figure et crut s’octroyer un avantage décisif en missionnant une sangsue de Cthulhu sur un monstre effrayant développé par Thomas (42), mais hélas celui-ci périt dans l’instant.

Oceans (Édition Limitée) (2020) - Jeu de société - Tric Trac

Table 2, dite « Dynastique » : Quoi de plus symbolique que le retour de Battlestar Galactica pour marquer le retour des séances de Parties Civiles ? Des dynasties de joueurs y ont fait leurs armes, et la lignée se prolonge, avec Paul à cette table. Le jeune y passa la plus clair de son temps en prison, où il trouva le temps si long – mais tout le monde ne peut devenir tsar à 16 ans: c’est sur la durée que se construit une dynastie ! Les vrais cylons, Axel et Jimmy, firent un feu si long que les humains (Xel, François-René, Axel) n’eurent pas de peine à l’éteindre.

Table 3, dite « Bonne étoile » : Nicolas II initie Vincent à l’art subtil et japonisant du Shoggi. A cette sorte de jeu d’échec d’extrême-Orient, il aurait dû, de son propre aveu, s’incliner. Pourtant il l’emporta, porté par une bonne étoile.

Table 4, dite « Évasion malheureuse » : Frank, à cette partie de Nemesis, eut toutes les malchances de jets et de tirages que l’on peut craindre à ce jeu, et n’échappa pas à son destin, finissant broyé par Gilles et Olivier.

Table 5, dite « La marche de l’empereur » : Nicolas II persiste dans sa veine orientaliste et nous propose de peindre le portrait de l’empereur en suivant les traces du génial Reiner Knizia, auteur de Sakura. Une sorte de Lemming mafia rethémé, si ça vous parle: donc un jeu où le chaos règne en maître. La bonne étoile de Nicolas II stoppe sa course pour un instant, et votre serviteur s’octroie les faveurs du souverain (10), devançant Dom et Thomas (8), Mickaël et Nicolas II (6).

Table 6, dite « A tsar is born » : Pour finir en fore de digestif, une petite partie de Just one, qui est à Codenames ce que la Canada Dry est au gin. On peut en boire sans fin et on ne s’y fait pas trop mal à la tête, mais il faut quand même donner des indices assez pertinents sans être trop évidents, car tout indice en double (voire plus !) est supprimé. Passé les 2 heures des matines, le tsar Nicolas II réussit à s’imposer en déchiffrant toutes les énigmes. Aucune ne résista à sa sagacité, même pas celle qui rassemblait les indices: sucre, allongé, grain, corsé, arabica. D’autres eurent moins de chance, à l’image d’Axel qui ne déchiffra pas le trio d’indices fibre, ours, brun (spoiler: l’indice glacial, en double, avait été éliminé), de Thomas qui sécha sur (souterrain, Sèvres-Babylone) – où trois dodo avaient été recalés, ou de Xel, qui devant (purin, engrais, salaud, digéré, crottin), ne vit qu’une ordure…