Séance de VENDREDI 05/04/2024 à Servel

Le 5 avril 1722, l’explorateur hollandais Jacob Roggeveen aborde une île isolée en plein Pacifique. Comme c’est le jour de Pâques, il la baptise … Île de Pâques. Sommet émergé d’un massif volcanique sous-marin, à la différence de la plupart des autres îles du Pacifique, elle n’est pas protégée des vagues par une barrière de corail et un lagon, ce qui rend son approche en bateau difficile. Sur son sol aride de 171 km2 survivent quelques centaines de misérables Polynésiens. Les ancêtres de ces malheureux, arrivés en pirogue entre 900 et 1200 de notre ère, avaient découvert un paradis doté d’une faune et d’une flore exubérantes, qu’ils avaient appelé dans leur langue Rapa Nui. Ils avaient bâti une société prospère et même inventé une écriture idéographique, le rondorongo. La population était divisée en clans familiaux dont chacun était établi dans l’une des vallées sèches qui descendaient vers l’océan, cultivant ses jardins et honorant ses morts, déposant leurs dépouilles sur la grève.

Pour se protéger de l’océan, chaque clan avait aménagé près du rivage une plate-forme en pierre surmontée de statues géantes, tournées vers les jardins et les habitants. Ils sculptaient les statues (les moaï) dans les flancs des trois anciens volcans de l’île, les faisaient glisser jusqu’aux plates-formes de pierre qui leur étaient destinées (les ahu), fabriquant pour cela rails et cordages avec les palmiers géants qui couvraient l’île. On a dénombré au total 800 statues, représentant hommes et femmes d’un à 22 mètres. La majorité sont restées sur les lieux d’extraction, en position couchée. 256 ont été déplacées, dont 164 érigées sur les plates-formes. Les interrogations persistent sur l’arrêt subit de cette activité et le déclin brutal de la société pascuane, que les scientifiques situent vers le milieu du XVIIe siècle.

Moai Sur L'île De Pâques Dans La Grotte. Sculptures En Pierre De Dessin Animé De Vecteur Sur La Montagne. | Vecteur Premium

302 ans plus tard, en ce vendredi Saint, les fidèles de Parties Civiles honoraient leurs Dieux favoris.

Table 1, dite « Résurrection » : En ce jour de Pâques, c’est la résurrection du JDR sur nos tables ! L’aquarium accueille une équipe de rôlistes pour un premier épisode du fameux Les lames du cardinal. On y a vu ** SPOILER ALERT ** le Président du parlement, perdu, faisant de sa déconvenue compte-rendu au cardinal Mazarin, et même l’enlèvement de l’ambassadeur des Nations Unies au cours d’une partie de chasse. Une histoire à suivre !

Table 2, dite « Des héros venus d’ailleurs » : Une fine équipe (Nico77, François-René, Olivier B, Franck) engrange une victoire collective à Marvel champions

Table 3, dite « Destination nouvelle » : Fraîchement reçu, aussitôt joué : Let’s go to Japan intègre fièrement le Panthéon des jeux découverts à Parties Civiles. Le sort de cette partie inaugurale entre Samuel et Steven restera indéchiffrable comme un idéogramme.

Table 4, dite « Destin inconnu » : A la table de Nucleum la bataille faisait rage entre Fred, Élie et Thomas, alors que David s’avouait à la peine quand le scribe quittait les lieux : le podium est connu, mais son ordre relève du mystère.

Table 5, dite « Un géant et des nains » : Cette table de l’excellent Amalfi Renaissance vit une bataille homérique entre 4 joueurs aguerris, chacun ayant son heure de gloire : Xof (117), en réussissant seul un objectif à 24 PV, qui semblait à tous inatteignable, mais qui souffrit de n’avoir agrandi sa flotte initiale, Olivier L (88), qui enquillait les personnages à la parade et raflait à chaque fois les meilleures actions en étant premier joueur, François (115), qui, sur une stratégie bâtisseur, construisit quatre nouveaux bateaux et trusta les cartes de scoring en fin de partie, mais perdant sur les phares et plusieurs fois devancé par son voisin, qui prenait l’emplacement convoité, et donc enfin Mickaël, ledit voisin, opportuniste et combotteur à mort, présent partout où il fallait être, et donc indépassable géant de cette partie avec 155.

Table 6, dite « Vol de nuit » : A la faveur de la nuit, on aperçut Marie-Anne et François-René s’exercer à Sky Team pour un résultat aussi furtif qu’un vol de nuit.Star Wars Unlimited : Etincelle de Rébellion - Kit de Démarrage 2 Joueurs

Table 7, dite « Étoiles du soir » : Le soir tombé, les étoiles de Star Wars Unlimited se font jour, mais savoir qui de Luke (Nico77) ou de Dark Vador (Mickaël) l’emporta, c’est une autre histoire.

Séance de VENDREDI 30/06/2023 à Servel

Le 30 juin 1764, sur les rudes plateaux du haut Vivarais (au sud du Massif Central), Jeanne Boulet, une bergère de 14 ans, meurt victime d’une « bête féroce », selon le curé qui l’enterre. À partir de là, les agressions de jeunes bergers vont se multiplier en dépit de grandes battues. La psychose se répand dans cette région appelée Gévaudan, qui correspond à l’actuel département de la Lozère. La mystérieuse « bête du Gévaudan » fait même parler d’elle à la cour du roi Louis XV, à Versailles. On lui attribuera selon les sources 88 à 124 agressions, souvent mortelles, jusqu’au 19 juin 1767.

Le royaume compte alors quelque 20 000 loups mais le drame intervient opportunément pour la presse, en mal de ventes après la guerre de Sept Ans. Les gazettes s’emparent de l’affaire et, en quelques mois, publient en feuilleton des centaines d’articles. Dépassant rapidement le fait divers, la Bête du Gévaudan mobilise les troupes militaires et donne naissance à toutes sortes de rumeurs et croyances  tant sur sa nature —  un loup, un animal exotique, un sorcier, voire un loup-garou — que sur les raisons qui la poussent à s’attaquer aux populations, l’évêque de Mende énonçant alors un « châtiment divin ».

Les historiens expliquent les prédations de la Bête par la présence de plusieurs loups devenus anthropophages. Ce phénomène, peu commun mais marquant, est observé à plusieurs reprises lorsque des « bêtes dévorantes » adoptent un comportement déviant, similaire à celui de la Bête du Gévaudan, ciblant exclusivement les humains selon des modalités spécifiques d’attaque et de consommation des victimes (Bête de l’Auxerrois entre 1732 et 1734, Bête du Lyonnais entre 1754 et 1756, Bête des Cévennes en 1813). De tels cas s’inscrivent dans le contexte global des centaines d’attaques attribuées majoritairement aux « loups carnassiers » en France depuis la fin du Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle

Description de cette image, également commentée ci-après

La bête du Gévaudan est un concept qui fait florès dans les récentes productions ludiques, comme nous en avons l’illustration à cette soirée de Parties Civiles.

Table 1, dite « Tempus fugit» : à Mage knight Marc et Olive ont un rendez-vous qui se poursuivra jusqu’au bout de la nuit, bien trop tard pour notre bouclage

Table 2, dite « Passion dévorante » : Tristan, Gérard et Dom disputent une partie de Pax Pamir. Les loyautés initiales sont russes (Tristan & Gérard) et afghane (Dom). La phase initiale de déploiement voit un Gérard agressif aller détruire des cartes adverses tandis que chacun se positionne pour placer ses disques. C’est Dom qui casse sa tirelire pour acheter le premier contrôle de domination et prendre 3 PV. Ensuite Tristan et Gérard commencent à développer un tableau puissant et à imposer la présence des blocs russes sur la carte. Le tournant de la partie est l’achat par Tristan d’un événement qui bloque le régime favorisé en « économique ». Avec trois actions Tax gratuites dans son tableau il accumule et utilise une petite fortune investie en particulier dans trois Cadeaux. Gérard et lui sont proches à la fois en disques et en influence russe ; le second contrôle de domination se déclenche tout seul par l’arrivée de la 3e carte sur 4 et constate une domination russe. Avec 5 PV Tristan se retrouve avec 2 points d’avance. Tous les blocs sont nettoyés de la carte et il reste aux trois lascars à se positionner pour le dernier contrôle de domination dont on attend qu’il se joue aux disques. Tristan réarrange habilement son tableau vers des cartes bleues et protège sa carte Kaboul (qui vaut deux disques) contre les attaques des voisins. Gérard joue le tout pour le tout en se ralliant aux afghans mais Tristan utilise le reliquat de son trésor de guerre pour construire deux blocs ; il est trop tard pour créer une domination afghane et il ne lui reste plus qu’à déclencher le dernier contrôle où tous marquent 2 PV, sans changer l’ordre : Tristan 7, Dom et Gérard 5.

Table 3, dite « Réalité augmentée » : Fred apporte Beast qui revisite le thème de la traque d’une bête sauvage déjà apparu récemment  sur nos tables. La bête était fidèle à l’histoire du Gévaudan, mais ici la Bête, une créature géante inspirée des dieux nordiques dans un endroit où la nature est encore inexplorée, mystique et dangereuse. Lorsque les humains sont arrivés, ils pensaient avoir trouvé un paradis intact, rempli de forêts généreuses, de lacs poissonneux et d’eau douce et froide coulant des montagnes. Mais au fur et à mesure que leurs colonies s’étendaient et que les forêts environnantes s’amenuisaient, la nature elle-même a réagi. De grandes créatures connues sous le nom de bêtes sont apparues, et avec leurs crocs, leurs griffes et leurs pouvoirs mystiques, elles ont représenté une menace incroyable pour les humains. Afin de protéger les colonies, les humains ont recruté des chasseurs spécialisés, chargés de traquer et de tuer les bêtes avant qu’un trop grand nombre de leurs semblables ne périssent. Voilà pour l’ambiance. Pour les règles, les choses se compliquent, avec, dans une partie disputée en trois jours (aube, journée, nuit), des objectifs intermédiaires, des cibles à abattre qui ne sont pas les joueurs (moutons, sangliers, paysans), et des dispositifs additionnels (sentinelles, récompenses qui permettent d’améliorer ses pouvoirs), sans oublier des règles de draft et de tour de jeu tortueuses. Tout cet équipage rend la traque moins lisible, et finit par parasiter l’essence du jeu, d’autant que les protagonistes auront l’impression d’avoir utilisé à peine un dixième des possibilités. La bête, incarnée par Élie, ne résista pas longtemps aux assauts des poursuivants (Fred, François, Frank), la faute à deux erreur fatales : choisir une région de départ trop proche, et, surtout, finir ses tours par l’assaut d’une bête (ce qui la révèle, plutôt que sur un déplacement. Mickaël, qui a observé la situation en connaisseur, propose son Trio pour finir la soirée. Un jeu retors qui sollicite fortement la mémoire, où Élie s’adjuge un premier opus, et François un second, joué avec la variante.

Table 4, dite « Duel inégal » : Flavien, Xel, Flavien, Gilles, Armand et François-René ferroient à Battlestar Gallactica dans une partie qui mêle joueurs expérimentés et novices. François-René, cylon patenté et aguerri, fait le choix stratégique de s’allier avec Armand, coupant les fonctions de commandant aux humains. Ces derniers, essentiellement des novices, frappés de plus par une attrition de cartes jaunes, passeront le plus clair de leur temps à l’obscurcir en prison jusqu’au bout de la nuit, et en retireront le souvenir amer d’un ROI plaisir/temps défavorable.

Table 5, dite « Légendaire » : Dans l’aquarium, musique et effluves de thé roïbos nous invitent à pénétrer dans un autre monde : celui du JdR Les lames du cardinal. Une joyeuse équipe composée de Marie-Anne, Neox, Steven, Baptiste-aux-poches-pleines et Nastassia était encore dans sa réalité parallèle à l’heure où pointaient les laudes.