Séance de MARDI 14/03/2023 à Servel

Le 14 mars est le jour de Pi, la fameuse constante mathématique dont les premier chiffres sont 3,14. Justement π commence par 3 et il y eut 3 tables de jeu ce soir, c’est pas un hasard. Et combien de joueurs ? là encore la réponse est obtenue en égrénant les décimales de π :
Une Pi pie de l'université de technologie de Delft avec ses 27 premières décimales.

  • 3 , 1 4 => une table de 3
  • 3 , 1 4 => 3+1 = 4, une table de 4 
  • 3 , 1 4 => une table de 4

CQFD !

Et saviez-vous qu’Albert Einstein était né le jour de Pi de l’année 1879 ? (non ce n’était pas il y a 314 ans, il ne faut pas exagérer)

Table 1, dite « Navigation en eaux froides » : Pillards de la Mer du Nord pour Thomas, Mathieu, BenjaminF et Evan. Thomas mène le dernier raid et est le plus haut sur la piste des Valkyries mais il est en retard de 5 points sur Mathieu qui a mené tout en maîtrise (62 PV  à 57). Suivent Benjamin et Evan avec 47 et 29.

Table 2, dite « Navigation en eaux chaudes » : Puerto Rico pour Neox, Xel, Marie-Anne et Nastassia. Après Age of Steam récemment on revoit les grands classiques et c’est bien. C’est la dernière nommée, qui a investi dans son propre bateau pour transporter les denrées agricoles produites pas ses « colons », qui l’emporte avec 48 PV devant Marie-Anne 46, Neox 41 et Xel 40.

Table 3, dite « Navigation en eaux troubles » : C’est le jour de la découverte d’Innovation pour Marc, une première expérience qui mèle toujours en des proportions variables griserie, fascination, tournis, perplexité et dépit. Dans le rôle de coach qui rappelle les règles simples de ce jeu subtil : François et Dom, les Dupont & Dupond de Parties Civiles.

François démarre avec sa carte fétiche, Agriculture (mais comment fait-il pour la piocher à chaque fois ?) et prend vite 2 dominations, neutralisé par Dom qui lui pique ses points au même rythme et domine lui aussi 2 âges. S’ensuit une phase de transition où Marc développe son tableau en accumulant et décalant ses cartes tout en découvrant le vertige des actions de suprématie qui attaquent les jeux adverses. François se retrouve ainsi avec un tableau réduit à 2 piles non décalées. Il parvient néanmoins à réactiver l’Agriculture et à dominer les âges 5 et 6 tout en dénonçant Marc comme l’homme à abattre. Dom de son côté est monté en âge dans son tableau grâce à la Théorie de l’atome et l’Evolution. Mené 4 à 2 (quand il faut 5 dominations pour l’emporter à trois joueurs), il tente de renverser la table en activant Ordinateurs qui permet de mettre en jeu et activer une carte de niveau 10. Il pioche Bioingénierie qui déclenche un cas de fin de partie immédiate : « Si un joueur a 3 icônes Pommier ou moins -c’est le cas de François et Dom-, le joueur avec le plus d’icônes Pommier gagne ». C’est ainsi que Marc, à l’insu de son plein gré, remporta sa première partie d’Innovation.

Séance de MARDI 07/03/2023 à Servel

Une soirée mi-hiver mi-printemps sous une pluie battante, on ne va se plaindre maintenant que l’eau est une ressource rare en Bretagne.

Table 1, dite « Pâques avant l’heure » : Deuxième apparition en ces murs de Teotihuacan avec, parcourant les avenues de la cité précolombienne, Olive, Nastassia, Marc et VHN (et Mathieu en guest star observatrice). Du classique avec de la production de ressources investies dans la technologie ou les bâtiments, du plus original avec les dés utilisés comme ouvriers, qui gagnent de l’expérience en montant de valeur à chaque utilisation et qui, en atteignant la valeur 6, prennent une retraite bien méritée avec quelques avantages acquis (c’était le thème du jour). Et pas de vil or ou argent ici, on règle comptant en fèves de cacao. Partie longue qui finit avec un doute, la fatigue aidant, sur le moment du dernier décompte quand la pyramide est achevée. Quoi qu’il en soit, Marc l’emporte avec 137 PV, récompense de deux choix déterminants : le fait d’être monté haut et tôt sur l’avenue des Morts et d’être le seul à bénéficier d’un scoring complémentaire, étant parvenu au sommet de la piste du temple vert. Le suivent Dom avec 124, Nastassia 99 et Olive 83.

Table 2, dite « Oliver Twist » : Nouvelle apparition en ces murs de London (seconde édition VF dans une boîte fort compacte, le plateau de jeu/plan de Londres ayant été remplacé par des cartes District). Une fois encore, Thomas nage comme un poisson dans les eaux wallaciennes et l’emporte avec 53 PV devant Adélie 36, Gérard 28 -que nous sommes heureux de retrouver- et Evan 5. C’est bien dans le thème, le jeune garçon a été victime des manigances des adultes retors. Une participante nous a communiqué cette conclusion rimée que nous vous laissons méditer : « des cartes dans les mains c’est des pauvres à la fin…. ».

Table 3, dite « Grève générale » : Jack joue à Cascadia avec François, Xel et Neox (soit un effectif de 4 selon les organisateurs). Suite au débrayage d’une certaine de catégorie de personnels, nous ne sommes pas en mesure de vous communiquer le récit de cette table ni ses résultats. A la place nous vous proposons un programme musical de qualité.

[NDLR Nous avons reçu plusieurs jours après un coup de fil de l’un des meneurs, passablement remonté, qui a demandé la publication du droit de réponse suivant]

On sent Jack bouillant de faire découvrir Cascadia, et le voici lancé qui explique, à sa manière bourrue, les règles de ce jeu animaliste, mais pas simpliste. Le mécanisme est simple: à chacun son tour, on s’empare d’un habitat et de l’animal qui est placé devant (les deux tirés au sort, l’habitat ne correspond donc pas forcément à l’animal, mais on peut déroger à cette règle en dépensant un pomme de pin, gagnée quand on envoie un animal dans son habitat idéal, c’est-à-dire convenant à lui seul). Ce qui est plus compliqué, c’est de construire un territoire avec différentes physionomies (plaine, marais, forêt…) et les animaux qui y sont compatibles, car les animaux rapportent des points selon des figures géométriques complexes (et variables à chaque partie, rejouabilité oblige). Par exemple, dans notre partie, les buses scoraient selon le nombre d’animaux différents dans la ligne de vue avec une autre buse, les wapitis devaient former un cercle, et les ours un groupe. A cet exercice complexe de gymnastiques géométriques, Xel l’emporte avec 87, principalement grâce aux ours (21) et aux pommes de pin non consommées (10). Neox (83) échoue à 4 jets de pomme de pin (il en avait 5),  sur un tableau équilibré, fort en buses en en wapitis, et le meilleur aux majorités des habitats (qui scorent aussi, pour complexifier la donne). Jack (81) le suit de peu, premier en wapitis mais zéro pointé en buses, et François (68) ferme la marche, malgré un superbe cercle de wapitis (16), pénalisé par les buses et les renards. A ce jeu agréable et thématique, on ne fera que le reproche de l’imprévisibilité du vainqueur, tant les façons de marquer sont multiples.

Séance de MARDI 21/02/2023 à Servel

Abhijit Banerjee est un économiste indien qui fêtait ce soir son 62e anniversaire. A notre connaissance il n’est pas en retraite, mais enseigne toujours au MIT. Il a d’ailleurs reçu le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel (c.a.d le faux « Prix Nobel d’Economie ») pour ses travaux empiriques (« essais randomisés contrôlés ») de terrain, prix partagé avec deux collègues dont sa conjointe la française Esther Duflo.

Table 1, dite « Prospérité par le commerce » : Mickaël, Marc, Dom et Olive disputent une partie de Macao sur l’exemplaire XL entièrement fait maison et francisé (un vrai collector !) du dernier nommé. Un rédacteur pontifiant (heureusement il n’y en a pas sur ce site) dirait que le mécanisme de la « rose des vents » illustre ludiquement ce que les économistes appellent la « préférence pour le présent » : il faut constamment arbitrer entre des actions plus faibles maintenant ou plus fortes mais dans le futur. Marc passe l’essentiel de la partie en tête de l’ordre du tour et finit par utiliser un tableau de cartes puissant. Dom se donne les moyens de produire des sous et use et abuse de la conversion « sous vers PV », il prend rapidement de l’avance sur la piste de score. Olive est l’auteur d’une remarquable remontée en fin de partie avec un quartier de ville rapportant 8 PV, une carte le dispensant de la douloureuse pénalité pour ses cartes non construites et plusieurs cartes de scoring final utilisées efficacement. D’autant plus remarquable qu’ayant fait le choix de ne pas lutter pour l’ordre du tour, son choix de cartes était à chaque tour plus restreint et moins avantageux. La feuille de score finale affiche Dom 71, Olive 62, Mickaël 34 et Marc 33. A noter le jeu a été republié récemment sous le titre Amsterdam.

Table 2, dite « Biens mal acquis » : Neox entraîne une joyeuse bande (Mathieu, Xel, Nastassia et Adélie) dans une partie de Isle of Skye rythmée de commentaires et anecdotes sur les villes et la faune d’Ecosse. Selon certains récits, Xel a construit un moteur à points de victoire qui n’a malheureusement jamais démarré tandis que Mathieu a asticoté Adélie en lui chipant des PV et en prenant le meilleur sur elle dans une dernière combinaison de fin de partie. Après le départ de Nicolas les restant(e)s font un Deep Sea Adventure ponctué d’ivresse des profondeurs, de croche-pieds sous-marins et de noyades en série. On pourrait dire que ce jeu illustre ce que les économistes appellent la « cupidité excessive ». Xel nous envoie la bouteille à la mer suivante :

« Découverte du jeu par Nastassia, Adélie et Matthieu : jets de dés super pourris pour moi qui reste loin derrière les autres… qui se gavent et qui nous entraînent tous dans une mort annoncée lors des deux premières manches (ils ne me croyaient pas quand je disais qu’on allait tous crever !). Lors de la dernière manche, Adélie se gave et réussit à se hisser dans le sous-marin (à elle la victoire). Nastassia en voulant nous ralentir a pris un troisième trésor en remontant et est restée devant le hublot après un jet de dé insuffisant (elle n’avait pas remarqué qu’on ne pouvait pas faire plus de 6 LOL), je suis juste derrière et Matthieu encore dans les profondeurs. » Blub, blub.

Séance de DIMANCHE 19/02/2023 à Servel

Quoi de tel, au coeur de l’hiver, qu’une après-midi ludique Dimanche on joue où petits et grands se retrouvent autour de jeux, petits ou grands, et des douceurs apportées par les gentil.le.s membre.e.s ? Cet horaire différent a permis de revoir des têtes qui se font rares, pour le plus grand plaisir commun.

Baptiste y arbitra une table de Bolt Action entre deux Oliviers, c’est le photographe américain qui l’emporta. Marc fit face et à ses dépens à Marie-Anne à Pirates de la Mer du Nord, jeu qui circula ensuite à la table de Vincent et Anthony +2 enfants. François, Mickaël, Fred et Adélie jouèrent à Tiletum, et peut-être vit-on aussi un Paper Tales. Neox et Dom retournèrent à Marrakesh, cette fois en compagnie de Adriane et Steven qui découvrent le jeu et prennent les deux premières places. Les restants en fin de journée disputèrent un Mysterium à 5+1 en mode difficile, où une retardataire mit fin à la divination en échouant à trouver son triplet d’indices dans les délais réglementaires.

Il se dit que dans un mois, un autre rassemblement en mode anniversaire sera l’occasion de jouer jusqu’à plus soif, ou jusqu’à plus sommeil.

Séance de MARDI 07/02/2023 à Servel

Du court et du long pour un mardi à deux tables.

Table 1, dite « En danseuse » : Ce soir l’armoire est inacessible, nous jouerons avec le contenu des sacs. Et dans un sac, il y a Flamme Rouge, parfait pour 5 joueurs (Xel, Thomas, Nastassia, Jakez et VHN) qui préfèrent éviter le lourd. Après un rapide rappel des règles, on se lance sur un parcours parsemé de sections de pavés (où l’aspiration ne fonctionne pas) et où une zone, suite à une averse récente, est glissante (un coureur qui se déplace de moins de cases que sa carte pour cause de congestion chute). Nastassia est désignée première joueuse, son binôme Rouleur/Sprinter prend un départ canon et enchaîne les relais efficaces pendant la première moitié de la course. Rattrapée par le peloton, elle reste néanmoins aux premières places. Ledit peloton voit les Verts (Dom) et les Roses (Jakez) accumuler les fatigues tandis que Xel efface son handicap d’être partie en dernière ligne. Le Rouleur de Jakez glisse et s’étale sur la section de pavés mouillés, heureusement sans provoquer de chute en dominos parmi les suivants. Son binôme en restera définitivement décroché tandis que les autres se gênent dans les sections étroites. Nastassia réussit à passer la ligne avec son Sprinter puis son Coureur tandis que les autres, des crampes pleins les mollets, en sont réduits à finir l’étape avec des 2 ou des 3. Belle victoire des Bleus donc, les seuls à monter sur le podium.

Les mêmes enchaînent avec Voodoo Prince, un jeu de plis où il faut faire 3 plis dans la manche, pas trop vite mais assez vite quand même : le dernier joueur en lice marque en général 2 PV là où les autres ont scoré de 6 à 10. Dom est le seul à finir deux fois sur cinq manches dans cette situation peu enviable, victime de la dernière carte de la bonne couleur de Xel (sans parler de la manche où avec 6 atouts sur 14 cartes, il lui était difficile de ne pas accumuler les plis). La retorse, un moment à la lutte avec Thomas, l’emporte avec 50 PV (Thomas 43, Nastassia & Jakez 33 et Dom 27). Après sa récente victoire à Scout, on peut observer qu’avoir cumulé de nombreuses années d’études peut donner une expérience redoutable aux jeux de cartes…

Table 2, dite « Ravageuse » : Trois motivés pour une partie longue, Marc, Olive et BenjaminF -les deux derniers quasi-novices- se lancent dans un Terraforming Mars enrichi de multiples pièces sorties d’une imprimante 3D. Les voilà donc repartis pour ravager les riches écosystèmes martiens en les transformant en un paysage familier (des routes, des usines à cochons, des entrepôts Amazon etc.).

Olivier nous a transmis ces notes, la rédaction l’en remercie : « On débute avec deux cartes de l’extension Prélude qui fournissent de l’asymétrie et des boosts de départ pour chacun. Rapidement Benjamin a une production monétaire conséquente qui lui permet de jouer pas mal de cartes assez onéreuses. Il commence par réaliser un objectif de construction avant que Marc ne s’empare des deux autres, maire et jardinier. Au déclenchement de fin de partie, il n’y a quasiment pas d’écart sur les niveaux de terraformation des joueurs. Cette situation a évolué avec les décomptes, Marc notamment qui a bien développé ses villes et forêts, l’emporte avec 86 devant Benjamin 74 et Olive 69. Tous les participants ont apprécié leur soirée et ne demandent qu’à remettre cela prochainement. En tout cas c’est tendu du slip (c’est pour cela que je finis à 69!!) il ne faut pas négliger l’aspect course sur les objectifs et récompenses. »

Séance de MARDI 31/01/2023 à Servel

9 joueurs pour 3 tables, avec des saveurs allant du sucré à l’amer.

Table 1, dite « Knock-out » : Une nouvelle table d’Akropolis rassemble Olive, Marc et Mathieu. Le jeu est familial par sa longueur et sa difficulté, et pas folichon par son look sans fioritures. Le trio enchaîne trois parties, toutes remportées par Mathieu. Selon lui, tout consiste à bien choisir le type de tuiles où optimiser son scoring.

Table 2, dite « Souvenir de notre caravane » : Réclamé par certains depuis son retour récent sur les tables de l’association, les Voyages de Marco Polo embarquent Neox, Jakez, Nastassia et VHN dans un envoûtant voyage au long cours sur les routes de la soie, dans des parfum d’encens et de bouse de chameau (moyen de transport universel pour traverser l’Asie centrale). En fait non, cela sentait plutôt les crêpes, courtesy of un ange bienveillant en table 3. Utilisant un « placement de dé » bien conçu, le jeu se caractérise aussi par ses personnages ayant chacun un pouvoir qui semble trop puissant à tous les joueurs qui ne l’ont pas tiré ! Ajoutons qu’il arrive qu’aller occuper un emplacement en début de manche, avec innocence ou vice, laisse un goût amer chez les adversaires qui voient leurs plans contrariés.

Ce soir Nastassia pouvait voyager d’oasis en oasis mais put peu le valoriser faute d’objectifs de voyage appropriés. Nicolas disposait d’un dé supplémentaire mais, assis à gauche de Dom il soupira beaucoup. Ledit Dom se goinfra de ressources gratuites et joua une partie équilibrée, scorant 6 contrats (contre 7 à Neox) et plaçant 8 comptoirs sur 9 sur le plateau. Jakez enfin partit de Beijing : non seulement cela lui assurait 10 PV mais il n’eut qu’un pas à faire pour pouvoir utiliser une tuile lui laissant activer au début de chaque manche n’importe quelle tuile du plateau. Ainsi il cumula plusieurs fois 3 PV ce qui, couplé à quelques contrats juteux, lui fit prendre une avance décisive au score. Il l’emporte avec 70 PV, Dom 65, Neox 50 et Nastassia 36.

Table 3, dite « Merci pour ce moment » : Prestement composée à l’appel de Thomas, cette table qui convoque A Study in Emerald (2e ed.) réveille de vieux souvenirs de Wallaciens chez certains, et a pour d’autres le parfum de la découverte. Nous sommes en équipes, 3 contre 2 à rôles cachés (loyalistes contre restaurateurs), mais, si chacune a ses bonus collectifs, la victoire est bien individuelle à ce jeu aux mécanismes subtils, qui mêle avec audace l’univers de Cthulhu et celui de Sherlock Holmes.

Au mitan de la partie, un autre parfum ne tarde pas à embaumer la table: celui des crêpes confectionnées par Marie-Anne. Leur dégustation suspendra pour un temps l’intense concentration des joueurs, plongés dans le délice d’un bonheur simple comme la Bretagne, avec, pour exhausteur, ce goût inimitable de beurre salé qui forge les souvenirs. Vers ce même moment, autour des joueurs, un triangle se forme issu des tables défaites, qui résonne autour du pentagone formé par les loyalistes et les restaurateurs, dans une polyphonie madrée. Mais que s’est-il passé jusque là ? Si peu, quelques cartes glanées, des déplacements furtifs d’agents, quelques coups bas, mais de ceux dont on se relève. A la manière de ces finales olympiques de poursuite cycliste, chacun attend que l’autre se dévoile. Il devient bientôt clair que François est un loyaliste, Thomas probablement aussi, tandis que les agissements parfois fourbes de Marie-Anne la situent dans le camp adverse.

Alors que la nuit s’effiloche en une interminable pente douce, François prend les devants, assassinant de sang-froid un des agents d’Evan pour un butin de 3 PV qui, on ne le sait pas encore (mais lui le pressent), pèsera lourd au décompte. Thomas prend le parti inverse, et choisit d’occire les supplétifs de Xel (qui en pousse bien sûr des cris d’orfraie). Il commet ce forfait sur la foi d’une interprétation toute personnelle (si Evan achète autant de cartes Assassins, c’est bien sûr pour se jeter sur les restaurateurs). François, pour sa part, a pris le parti inverse : Evan est définitivement un restaurateur, et il s’arme pour tuer les monstres à venir.
Sûr de son fait, Thomas force l’allure et déclenche la fin de partie à toute berzingue ! Mais, contrairement au cyclisme, celui qui franchit la ligne n’est pas, à ce jeu, un vainqueur assuré s’il a mal calculé son coup. Et en effet, à son grand dam, Xel est bien dans le camp de Thomas, c’est François qui avait vu juste, et qui, à la faveur d’une stratégie maîtrisée, l’emporte avec 18 ! Thomas, 17, est le dindon de cette farce. Xel, 12 et Marie-Anne, 11, ont fait le pari perdant de s’ouvrir tous les possibles pour au final ne jamais parier quand Evan, 6, ferme la marche, victime de vents contraires. A-t-il au moins dégusté une crêpe ? On n’en a pas le souvenir. Pour les autres, cette partie restera comme un moment proustien nourri des effluves de paroles, des langueurs du jeu, du beurre salé des crêpes.
« Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir »

Séance de MARDI 24/01/2023 à Servel

Michel Serrault vit le jour le 24 janvier 1928. Ayant proclamé jeune avoir deux passions, faire rire et s’occuper de Dieu, il tranche en faveur de la carrière de comédien après avoir fait deux ans de petit séminaire. Longue carrière, qui couvre plus de 50 ans de cinéma d’après-guerre et qui le vit recevoir 3 César de Meilleur Acteur, c’est le seul à ce jour. Le compte-rendu de cette soirée de jeux ne permettra d’évoquer qu’une poignée de longs-métrages parmi les plus de 140 où il figura.

Table 1, dite « Moi y’en a vouloir des sous (Jean Yanne, 1972) » : La dernière fois que nous avions joué à Saint Petersbourg nous nous retrouvions encore à Saint Elivet et Xel reignait en maîtresse. Mais ce soir elle logeait en table 3 et tous les espoirs étaient permis à Neox, François, Mathieu et VHN. Remontant à la grande époque des jeux allemands subtils, épurés et moches, c’est un jeu où on construit son moteur avec des cartes qui combotent. Peu de règles (dans un livret plutôt mal fichu) mais quelques mécanismes malins comme le marché de cartes dont on a intérêt à manipuler la composition, la possibilité (un peu comme à Splendor) de mettre de côté une carte pour en différer l’achat, les cartes « upgrade » au rapport coût/bénéfice souvent valable et les tours de jeu où chaque phase débute par un joueur différent.

Dom réussit à construire un moteur équilibré qui produit des roubles aux phases 1 (ouvriers) et 3 (nobles) pendant que François et Neox privilégient l’achat en phase 2 de bâtiments qui rapportent des points et sont plus contraints par les sous. Mathieu quant à lui fait de tout et s’oriente vers l’accumulation de Nobles. Les trois premières piles de cartes se vident quasi-simultanément, signalant la fin de la partie. Grâce à ses 9 types différents de Nobles, Dom score 45 PV qui le propulsent vers la victoire avec 147 PV devant Mathieu 110, Neox 108 et François 85.

Table 2, dite « Les Combinards (Jean-Claude Roy, 1964) » : Cela fait plusieurs fois que Galileo Project -un de nos achats de Noël- sort, cette fois c’est avec la combo BenjaminF + BenjaminG, Nastassia et Jakez. C’est un jeu où on construit son moteur avec des tuiles qui combotent.  BenjaminF s’avère le meilleur combinard et l’emporte de peu sur Nastassia (65 PV contre 62) et commente sobrement « les planètes, ça score ». Suivent Jakez 45 et BenjaminG 39. Ce dernier qui en est à sa troisième partie et était apparemment victime d’une déchirure spatiotemporelle constate avec dépit qu’il fait de moins en moins de points, ayant scoré 75 PV la première fois.

Table 3, dite « Garde à vue (Claude Miller, 1981) » : Quatre monte-en-l’air dont un mineur (elle est belle la jeunesse !) nommés Ms Red (Xel), Mr. Yellow (Thomas), Mr. White (Marc) et Mr. Orange (Evan) entreprennent un fric-frac avec Burgle Bros. Nous ne connaisssons leur destination finale (la Barbade ou la Santé ?) mais cela n’avait pas l’air gagné. Une personnage ayant beaucoup fréquenté la pipi-room, il y avait de la gastro (ou des rondes insistantes de gardiens) dans l’air. Il faut aussi dire qu’avec des trophées douteux tel un seau d’actinides mineurs entre les mains des lascars, l’air était un peu malsain.

Séance de MARDI 10/01/2023 à Servel

On ignore la hauteur d’eau de la rivière Rubicon quand les légions de César la traversent le 10 janvier 49 av. JC mais la loi de Rome interdisait -sous peine de mort- à quiconque de la franchir avec une armée, sauf autorisation expresse. Pompée régnait alors à Rome et César, perçu (à juste titre) comme une menace, avait été intimé de dissoudre ses forces armées et de renoncer à son commandement. En franchissant la frontière du territoire directement administré par le Sénat, il déclenchait un coup d’état et immortalisa sa prise de risque par la phrase (que ne désapprouverait pas un joueur de Bios Genesis) « alea jacta est ». Ce fut le début d’une guerre civile de cinq années marquée par la victoire de Pharsale et qui vit la fin de la république, remplacée par l’empire romain.

Table 1, dite « Luttes intestines » : League of Six est le premier jeu de Vladimir Suchy, auteur de Underwater Cities (voir ci-dessous). Selon l’archiviste officiel, la dernière partie en ces murs (à St Elivet en fait) remonte à 2013. Il suscite ce soir l’intérêt de chevelus et de moins chevelus (Thomas, Xel, Evan et François). Malgré une remontée impressionnante de François au décompte final (24 PV sur les nobles, ce qui ne l’empêcha pas de finir dernier), Thomas s’adjuge cette partie dont des violentes luttes d’influence ont scellé l’issue, gagnées grâce à la pugnacité du vainqueur qui multiplia l’appel aux gardes pour imposer sa loi. Don’t mess with Thomas (73 PV) pensèrent Xel 68, Evan 62 et François 60. Les mêmes finissent la soirée avec Scout : Xel et Evan , à égalité avec 33, dominent Thomas 12, et François 5 dans une partie où le timing a été crucial, Evan donnant le tempo en mettant fin à deux des quatre manches.

Table 2, dite « Hauteur d’eau » : A Underwater Cities, un trio de cinquantenaires (Olive, Marc et Dom) construit son moteur de production de ressources sur 10 tours. Le jeu est fluide (!) avec un placement d’ouvrier classique, combiné à la construction d’un tableau de cartes de plus en plus puissantes. En début de partie, il faut faire attention à ne pas manquer de ressources, ensuite normalement on en produit une partie à l’image de Marc dont les entrepôts débordaient à la fin. Dom est le seul à aller chercher des cartes de scoring qui lui rapportent 22 PV, scellant sa victoire avec 113 PV devant Marc 73 et Olive 71.

Table 3, dite « Choc des chevaliers » : Une fois n’est pas coutume, on joue tard un mardi. La partie de Paladins du Royaume de l’Ouest finit encore plus tard que la précédente sur une table de marque reserrée : Mathieu 79, BenjaminG 77, Alex 72 et Nastassia 66, avec deux nouvelles adhésions à la clé.

Séance de MARDI 03/01/2023 à Servel

Après 10 jours d’interruption pour cause de sobriété festive, reprise des activités ludiques.

Table 1, dite « Rurale » : Dans la jungle sudaméricaine, Neox, François, Evan et VHN enchaînent deux parties d’El Dorado, jeu léger de course basé sur du deckbuilding. Certes, mais vu qu’il y a peu moyen d’alléger son deck pour faire tourner ses grosses cartes, il vaut mieux faire preuve de modération dans ses achats. Dans la première partie, Neox fait la course en tête et résiste au retour de Dom qui crame tous ses jetons bonus sans parvenir à le rattraper à temps. Evan quant à lui est distancé, voir la remarque précédente sur les achats. Dans la seconde partie, une jungle dense nécessite d’avoir rapidement des cartes adaptées. Faute d’y parvenir, Neox bouchonne Dom dans le chemin facile tandis que François (carte+jeton) et Evan (2 cartes) franchissent l’obstacle. On se dit que cela va se jouer entre eux mais Neox fait un retour spectaculaire et finit juste derrière Evan, premier parvenu au but. Dom quant à lui est distancé, voir la remarque précédente sur les achats.

Table 2, dite « Urbaine » : C’est la première apparition de Akropolis, jeu familial de placement de tuiles hexagonales avec un scoring à la Kingdomino. Là encore deux parties sont disputées et voient Marie-Anne et Xel lutter pour la victoire (123 vs. 101 puis 132 vs. 114). Benjamin et Marc ne peuvent que constater la supériorité des dames.

Séance de VENDREDI 16/12/2022 à Servel

Il n’est pas rare que la terre tremble le 16 décembre, par exemple en 1575 au Chili, en 1811 au Missouri (USA) et en 1920 au Gansu (Chine). A cette même date en 2022, la terre du Trégor était gelée mais immobile. Faute d’événements tectoniques à l’extérieur, on se réfugia à l’intérieur (où il régnait 19°C, pas plus M’sieur le maire).

Table 1, dite « Champ de ruines » : Retour hivernal de Sherlock Holmes Detective Conseil avec l’enquête « La vallée de la rivière pourpre » de la boîte Les francs-tireurs de Baker Street. On retrouve la fine équipe qui fit les grandes heures des années 2016 et 2019 avec F-R, François, Thomas, VHN, Frank et Fred. Après avoir commencé par analyser un journal qui n’était pas le bon, on peut dire que globalement les pièces du puzzle furent identifiées mais qu’ils ne parvinrent pas à les assembler en une image cohérente. En particulier un contresens sur le rôle d’un des protagonistes les maintint loin de la vérité. Le score final de 45-30=15 reflète bien à la fois nos visites superflues et notre incapacité à répondre à la plupart des questions.

Table 2, dite « Mécanique du solide » : Nous ne savons rien sur le jeu Galileo descendu par la cheminée la semaine dernière. A peine qui y a joué : Mickaël, BenjaminG, Matthieu, OlivierB? Encore moins ce qui s’y est passé et qui a gagné. En revanche nous avons quelques souvenirs des contributions de Galilée à l’astronomie, l’instrumentation scientifique (la lunette) et la cinématique.

Table 3, dite « Désastres » : Il fallait trouver un jeu à cinq et comme certains mardis récents le choix de Xel, Marie-Anne, Baptiste2, Tristan, Xof s’est porté sur . Un jeu où il faut faire attention aux tuiles « désastres » qui garnissent parfois les lots mis aux enchères. Bizarrement, la salle n’a pas résonné du cri habituel invoquant le dieu solaire. Néanmoins Xel (46 PV) a pris le meilleur sur Tristan (44), Xof (30), Baptiste (21) et M-A (18) Ensuite c’est au tour de Pandémie Contagion d’atterir sur la table et l’ordre change : Baptiste 50, Xof 43, M-A 39, Xel 35 et Tristan 31.

En fin de soirée, les restants des tables 1 et 3 ont découvert Scout, un petit jeu de cartes japonais et malin. Mais une fois encore, des informations essentielles nous manquent pour en faire un compte-rendu circonstancié.