Séance de VENDREDI 07/07/2023 à Servel

19 ans après le procès de Jeanne d’Arc, Charles VII publie, le 15 février 1450, une ordonnance disant que « les ennemis de Jeanne l’ayant fait mourir contre raison et très cruellement », il veut savoir la vérité sur cette affaire. Mais il faudra attendre 1455 et un rescrit papal pour que, survienne sur la demande de la mère de Jeanne, la révision du procès. Le pape a ordonné à Thomas Basin, évêque de Lisieux et conseiller de Charles VII, d’étudier en profondeur les actes du procès de Jeanne d’Arc. Son mémoire est la condition juridique du procès en réhabilitation. Celui-ci aboutit à casser le premier jugement pour « corruption, dol, calomnie, fraude et malice » grâce au travail de Jean Bréhal, qui enregistre les dépositions de nombreux contemporains de Jeanne, dont les notaires du premier procès et certains juges. Le jugement, prononcé le 7 juillet 1456, déclare le premier procès et ses conclusions « nuls, non avenus, sans valeur ni effet » et réhabilite entièrement Jeanne et sa famille. La plupart des juges du premier procès, dont l’évêque Cauchon, sont morts entre-temps.

567 ans plus tard, à Parties Civiles, on se perdait en conjectures.

Table 1, dite « Sauver la pucelle » : à Aliens François-René, Jérôme, Paul et Frank jouent la première quête, en mode découverte. Ils n’ont au aucun problème à sauver la malheureuse Newt.

Table 2, dite « Justice faite » : L’équipe habituelle de Batman (Xel, Fabrice, Samuel, Steven) engrange une victoire de justesse : tous les personnages sauf 1 étaient infectés, mais ils ont quand même eu raison du Joker.

Table 3, dite « Le bûcher des vanités » : Mickaël apporte sa nouvelle acquisition : Vindication (terme qui peut avoir  différents sens, mais revanche est le plus proche de l’esprit du jeu). Arakis, Olive et François prennent place. Neox fait un no show, et se voit donc éliminé de la feuille de score. Ce jeu se présente comme une quête personnelle d’un personnage au passé trouble, en quête de rédemption après avoir été recueilli sur une île déserte. Une thématique originale et qu’on aimera approfondir plus tard, car on est tout de suite dans le vif de l’action d’un jeu original, et où pourtant l’action principale consiste à déplacer des cubes pour activer des lieux ou des compagnons. L’attrait du jeu tient à ce que chaque lieu a des propriétés uniques, et qu’une stratégie mûrement réfléchie s’imose. Mais il n’ets pas possible de la planifier vraiment car les lieux sont dévoilés au fur et à mesure de l’avancée des joueurs. A la recherche désespérée d’une auberge, qui permet de recruter des compagnons, cette partie découverte vit le coquin de sort places les trois tuiles auberges dans les trois dernières tuiles tirées ! Un des aspects importants du jeu est la mobilité. Or, seul Mickaël réussit à augmenter sa vitesse, et encore, d’une unité ! La faute là encore à la tuile correspondante excentrée et aux embouteillages sur le chemin pour y aller…Au final, Arakis l’emporte avec 101, devant Mickaël, 92, Olive, 82, et François, 62, qui, malgré un dernier tour héroïque, se voit siffler la domination bleue.

Table 4, dite « Le bon berger » : Dom convainc Fred accompagné d’Elie de se lancer dans un Great Western Trail. Ils ont regardé les règles, c’est autant de temps de gagné et d’ailleurs la partie terminée à 23h15 fera mentir ceux qui pensent que c’est un jeu looong. Ce soir le placement des bâtiments neutres est fait au hasard pour changer. Les trois joueurs ont choisi des voies assez nettement différenciées : Elie exécute une stratégie « charpentier » réussie, il  taxe généreusement les autres et parsème la piste de bâtiments ; ils lui rapportent 33 PV sur un total de 83 et finit en deuxième place. Fred place quasiment un disque par gare et accumule les tuiles « chef de gare » qui améliorent la valeur de son troupeau. Sans avoir de vaches de haut de gamme, il parvient ainsi à livrer à New York (en bout de ligne de chemin de fer) en fin de partie. En revanche il finit avec peu de personnages sur son plateau personnel et a négligé de prendre des objectifs en synergie avec sa stratégie, il finit avec 75 PV. Dom, c’est plus fort que lui, se retrouve à dérouler une stratégie « vaches » tout en expérimentant avec l’affinement de son deck, il brûle un total de cinq cartes au cours de la partie. Il finit aussi avec pas mal de machinistes mais, gêné par Fred, n’a jamais réussi à s’arrêter en gare. Aidé par son cheptel de 35 PV et ses 4 objectifs réalisés il l’emporte avec 106 points.

Table 5, dite « Une si longue attente » : Une très loooongue partie d’Eclipse réunit Olivier B, Xof, Gilles et Marie-Anne. Il semble que Gilles s’en soit sorti vainqueur.

Table 6, dite « La mort vous va si bien » : Fiesta de los muertos réunit des rescapés pour une fin de soirée mouvementée, épicée par des épisodes scabreux, entre mots effacés et voix entendues à tort: Dom mélangeant les tablettes à tout rompre jusqu’à en effacer les indices, Elie transformant le menuet en menu, un Kilt trompeur, qui n’était pas celui de Sean Connery, un Roi que Louis XIV n’était pas.

Ont été aperçus aussi aussi : un Splendor Duel en trou normand opposant Xel à Fabrice, et un Die Crew 2 en digestif réunissant Xel, François, François-René et Jérôme, où ils firent des étincelles.

Séance de VENDREDI 11/03/2022 à Servel

1991 Drawing - Gorbachev, 1991 by Edmund ValtmanLe 11 mars 1985, cinq heures seulement après l’annonce de la mort de Constantin Tchernenko (73 ans), Mikhaïl Gorbatchev (54 ans) lui succède à la tête de l’Union soviétique. L’arrivée de ce réformateur jeune au Secrétariat général, après une succession de vieillards valétudinaires (Brejnev, Andropov, Tchernenko), cause la surprise. Elle s’accompagne d’une vaste tentative de modernisation de l’économie et des institutions. Les mots « perestroika » (restructuration) et « glasnost » (transparence) résonnent dans le monde entier. L’opinion publique occidentale, séduite, est prise de « gorbymania ».

Mais il est tard pour une réforme en douceur du communisme. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl (26 avril 1986), le défi d’un Cessna sur la Place Rouge et l’embourbement de l’Armée rouge en Afghanistan révèlent les failles du régime. Quand surviennent les premières révoltes, Gorbatchev s’abstient, sauf exception (Vilnius), de faire tirer la troupe. Tout s’accélère en 1989. Début mai, les dirigeants hongrois annoncent leur intention d’ouvrir leur frontière avec l’Autriche. Des milliers d’Allemands de l’Est se précipitent pour profiter de l’aubaine et passer à l’Ouest. Le 9 novembre, des premiers coups de pioche sont donnés au Mur qui coupe Berlin en deux. Les gardes demeurent l’arme au pied. La liesse est générale en Europe. Des deux côtés de l’ex-rideau de fer hérité de la guerre froide, on se prend à rêver d’une Maison commune européenne, de l’Atlantique à l’Oural.

Confronté aux rébellions des vassaux de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev assure les dirigeants occidentaux qu’il n’utilisera pas la force pour les réprimer. En contrepartie, ils lui promettent de ne jamais étendre l’alliance de l’OTAN vers l’Europe centrale, ce qui pourrait être perçu comme une provocation en URSS. À vrai dire, ils ne feront aucun cas de cette promesse, jusqu’à proposer à la lointaine Géorgie d’entrer dans l’alliance militaire en 2008. Gorbatchev éprouve une ultime désillusion quand, déstabilisé par la crise économique, il se rend auprès des dirigeants occidentaux réunis à Londres en juillet 1991 et sollicite le soutien financier qui pourrait encore lui sauver la mise. Mais le G7, trop heureux d’abaisser définitivement l’URSS, lui oppose une fin de non-recevoir. Le 19 août, pendant que Gorbatchev prend du repos en Crimée, un quarteron de hiérarques commet un coup d’État au Kremlin. Il échoue au bout de trois jours grâce à l’audace d’un nouveau-venu, Boris Eltsine (60 ans), président du Parlement de Russie. C’est la fin d’une histoire, qui débouchera, 8 ans plus tard, sur l’avènement de Vladimir Poutine, un homme du FSB aux liaisons dangereuses, comme la suite le montrera.

37 ans plus tard, à Lannion, de l’Égypte à l’espace, utopies et dystopies avaient la part belle.

Table 1, dite « Négociations vaines » : Olivier L apporte un Super Fantasy Bowl avec 4 des figurines peintes de sa main, une vraie prouesse pour cet artiste dans l’âme, d’autant qu’il a pris soin d’en laisser 2 vierges de tout ornement, le contraste n’en est que plus saisissant. Nous sommes dans un jeu d’arène, pas de négociations ici : on se déplace, on tir, et on inflige des dégats. Simple, basique ? Pas tant que ça, car il existe aussi des cartes-objectif, qui permettent aussi de gagner de précieux points, et qui changent sensiblement la stratégie. Olivier L fait équipe avec Mickaël, et joue en premier. En face, François enchaîne, équipier avec Olivier B, qui ne tarde pas à protester contre cet ordonnancement qui le met, selon lui, en position défensive. En vrai, il ne s’interdit pas de riposter, et la partie d’équilibre, jusqu’à 6-6 dans les derniers instants (victoire à 7). C’est le duo Olivier – Mickaël qui finit par l’emporter, d’un cheveu, leurs adversaires ayant manqué d’avoir la bonne carte au bon moment.

Table 2, dite « Triomphe de la justice »  : Fred déballe d’un air gourmand sa boîte d’Everdell en s’entourant d’Adélie, NicolasH et Dom, seul ce dernier ayant disputé une partie (contre un Paul passé maître des combos et du tempo de ce jeu). Après un faux départ dû à une erreur de règles, c’est parti pour 4 saisons de conversion de ressources en constructions & créatures de la forêt. Fred et Nicolas suivent une stratégie proche, commençant par des bâtiments de production puis bifurquant vers des bâtiments de prestige riches en points. Dom vise les événements et en collecte 4 sur toute la partie, et voit une épouse inespérée lui tomber du ciel au tout dernier instant. On retiendra que Fred a utilisé magistralement la combo Palais de Justice/Juge pour construire toujours plus. Il a aussi habilement utilisé le Fou que Dom lui a mis entre les pattes (probablement trop tôt, -2 PV et le blocage d’un des 15 emplacements de son tableau de cartes) pour grappiller encore des points. Avec 52 PV, il finit à égalité de points avec NicolasH, mais l’emporte car il a 1 événement de plus. Dom est juste derrière avec 50 PV, Adélie fermant la table de score.

Table 3, dite « Reconstruction » : à Terraforming Mars, Yannick, Nicolas II, Adriane et Gilles ont creusé jusqu’au bout de la nuit.

Table 4, dite « Comité central » : avec la régularité de la réunion d’un comité central, la campagne de Seigneur des anneaux se poursuit entre Steven, F.-R., Neox et Baptiste. Le résultat de ce soir fut globalement positif.

Table 5, dite « Souterraine  » : Petite partie de entre amis pour Samuel, Thomas et Xel, qui l’emporte. On enchaîne ensuite sur Die Crew II.

Table 6, dite « Liaisons dangereuses » : Une partie de Codenames termine cette soirée : le rituel est de retour. Reste à se bien comprendre, ce qui n’est pas toujours facile avec les nouveaux venus. Un joli Cône 3 (Pic, Glace, Iris) a été entrevu, mais l’iris a été délaissé, à raison car il n’était pas du trio. Un Scie 3 a produit son effet (Coupure, Arbre, Fer), mais le Ski 2 (Pied, Neige) est resté incompris devant le tentant Club, tout comme le Laurent Cantet 2 final lancé par François (Film, Pion). Au final les bleus gagnent 2-1, et Dom 3-0, ayant été transféré en fin de match.

Séance de VENDREDI 18/02/2022 à Servel

Après la mort prématurée du roi François II en décembre 1560, Catherine de Médicis, régente du Royaume, mène une politique de tolérance envers le culte réformé. Lieutenant général du royaume, le duc François de Guise, dit le Balafré, avait repris Calais aux Anglais cinq ans plus tôt, ce qui l’a rendu immensément populaire auprès des catholiques français. Mais, opposés à cette politique, lui et son parti, qui étaient jusque là les véritables maîtres du royaume, sont écartés de la cour et du pouvoir. Le 1er mars 1562, sur les terres du duc en Champagne, des affrontements ont lieu entre ses troupes et des protestants qui célébraient leur culte (interdit) dans une grange. Plus de 30 protestants sont tués et 100 sont blessés. Cette affaire, le massacre de Wassy, provoque une prise d’armes des protestants et déclenche la première des guerres de Religion. Commandant l’armée du roi, le duc est vainqueur des huguenots à Rouen, à Dreux, puis tente de reprendre Orléans. Pendant le siège d’Orléans, un gentilhomme protestant, lui tire un coup de pistolet le 18 février 1563. Grièvement blessé, le duc de Guise meurt quelques jours plus tard.

Capturé, le tueur déclare sous la torture avoir agi sur ordre des chefs protestants. Il est écartelé un mois plus tard, le 18 mars 1563, en place de Grève, à Paris. Cet attentat est le premier d’une longue série, jusqu’à la mort d’Henri IV. Il illustre la faveur dont jouit à cette époque le « tyrannicide », présenté comme légitime par des penseurs catholiques espagnols.

Aucun tyrannicide en vue cette soirée de Parties Civiles : qui songerait à en vouloir à notre président débonnaire ?

Table 1, dite « Arcanes et pouvoirs » : Partie de Res Arcana pour Adélie, Samuel, Vincent et Dom. Les 3 premiers ont déjà joué (mais semble-t-il pas avec les mêmes règles…) et Dom découvre. A partir d’une main de 8 cartes, l’idée est de les mettre en jeu progressivement en construisant une machine à produire des ressources pour acheter des cartes spéciales qui rapportent des pouvoirs et des points, le premier à 10 PV l’emporte. Adélie y réussit le mieux, ce sera la seule à mettre en jeu l’ensemble de ses 8 cartes. Samuel a la chance de commencer avec des petites cartes en main, rapides à construire et démarre aussi plutôt bien. Le hasard a garni le deck de Dom de 3 Dragons sur 4, des cartes chères qui peuvent attaquer les autres joueurs en détruisant leurs ressources. Il les introduit peu à peu, mettant de sérieux bâtons dans les roues de Samuel et surtout de Vincent qui voit ses maigres ressources s’envoler avant qu’il ait le temps de les utiliser. Une fois qu’Adélie a mis en jeu une carte qui rapport 2 PV par tour, la partie est pliée. Elle l’emporte avec 11 PV devant Dom avec 7. L’impression globale a été mitigée. Le nombre limité de cartes, leur coût de construction très variable et les synergies plus ou moins efficaces qu’elles permettent laissent assez peu de latitude aux joueurs dans leurs choix de début de partie, et ensuite ils peuvent difficilement pivoter.

La table réduite à Adélie et Dom dispute ensuite une partie de Jaipur, bon jeu à 2 rarement vu aux soirées. Il se joue en deux manches gagnantes et la partie a été équilibrée : Adélie remporte les manches 1 (75-71) et 3 (71-54) tandis que Dom s’adjuge la n°2 (65-82).

Table 2, dite « Relique barbare » : on célèbre le retour de Tristan à nos table par une partie Schwarzer Freitag  – ce qui ne veut pas dire que sa venue soit synonyme de vendredi noir, au contraire ! A ce jeu de marché, il s’agit d’acheter et de vendre au bon moment les ressources sur le marché, sans oublier de convertir son gain en lingots d’argent et d’or, car ce sont eux qui détermine le vainqueur. Mais comme leur prix va croissant au long du jeu (de 20 à 100), il faut les acquérir au bon moment en préservant des subsides pour le marché, ou en ayant recours à des subventions publiques, qui permettent d’accroître son pouvoir d’intervention. C’est François qui maîtrise le mieux l’ensemble de ces contraintes, avec une stratégie équilibrée et un sens du market timing que n’aurait pas renié Warren Buffet. Et comme disait ce dernier, c’est quand la mer se retire que l’on voit ceux qui nageaient sans maillot… Avec 14 lingots, il devance nettement Xel, 11, et Tristan, 9.

Un Die Crew 2 rassemble ensuite les participants, rejoints par François-René, pour une partie qui enchaîna les victoires spectaculaires.

Table 3, dite « Pichenettes et intrigues » : à cette table de party games, on vit Frank, Nicolas II et Louane s’exercer à Pinch out puis à Cartaventura. Selon de bonnes sources, ils ont tous gagné, sous vos applaudissements.

Table 4, dite « Moines et soldats » : il n’y a pas que l’ex Facebook pour rêver Méta : à Roll Player le jeu consiste à créer un personnage de jeu de rôle ! A l’exercice, Xof se révèle le meilleur en réalisant un personnage de Moine dragon (libre traduction). Avec 34, il devance Jack, Paul, et Olivier B.

Tables 5 et 6, dites « Au long cours » : Neox, Baptiste, Steven et François-René continuent leur campagne au long cours : Le seigneur des anneaux – il en va de même pour Olivier L et Mickaël à Infinity Code One

Séance de VENDREDI 28/01/2022 à Servel

Miniature en couleurs représentant une salle richement décorée, avec une assistance d'apparence noble et au milieu quatre personnages enflammés qui se tordent de douleur.Le 28 janvier 1393, un charivari organisé à Paris dans le but de distraire le roi de France Charles VI prit une tournure funeste, et restera désigné par l’histoire comme le Bal des ardents. Le spectacle tourna à la tragédie lorsque quatre membres de la noblesse périrent dans l’incendie causé par une torche apportée par Louis, duc d’Orléans, frère du roi. Seuls Charles et l’un des danseurs en réchappent. Déjà très fragile mentalement, le monarque sombrera définitivement dans la folie après cet épisode.

L’événement achève de saper la crédibilité du souverain dans sa capacité à assurer le gouvernement du royaume. Symbole de la décadence de la cour, il suscite la colère des Parisiens qui menacent de se rebeller contre les régents et les membres les plus importants de la noblesse. L’indignation de la population contraint le roi et son frère, le duc d’Orléans, qu’un chroniqueur contemporain accuse de tentative de régicide et de sorcellerie, à faire pénitence à la suite de l’évènement.

L’épouse de Charles, Isabeau de Bavière, avait organisé le bal en l’honneur du remariage de l’une de ses dames de compagnie. Les universitaires considèrent qu’il pourrait s’agir d’un charivari traditionnel, au cours duquel les danseurs sont déguisés en sauvages, créatures mythologiques couramment associées à la démonologie, représentées au cours de la période médiévale en Europe et documentées lors des festivités de l’époque des Tudor en Angleterre.

Quelques années plus tard, calme et concentration régnaient à Servel.

Acheter Pax Viking - Ion Game Design - Jeux de société

Table 1, dite « In cauda venenum » : belle trouvaille que ce Pax viking, un nouvel opus de la saga des Pax, qui nous transporte à l’époque des conquêtes des vaillants vikings, aux quatre coins de l’Europe. Le jeu semble d’un abord complexe, mais, une fois les premiers tours enchaînés, il se révèle fluide. Pour cette partie découverte, les conditions de victoire étaient simples: vider un de ses quatre tableaux d’icônes, que l’on gagne en conquérant des positions sur les territoires. Xel et François jetèrent leur dévolu sur le même, ce qui entraîna un épisode belliqueux où chacun perdit son énergie et son momentum. Pendant ce temps, Dom semblait bien parti, seul sur son objectif « Maisons ». Mais c’est Neox, qui, tel un Deus ex machina, régla l’affaire en évangélisant un territoire qui lui rapporta deux croix, dont l’une était cachée par un jeton, ce qui trompa son monde et notamment Dom, tapi dans l’ombre pour rafler la mise à son tour. On a hâte d’y revenir avec des règles plus musclées que pour cette partie découverte !

Table 2, dite « Jeunesse ardente » : à Cryptid on vit Frank, le petit Paul, Fabrice et Baptiste, remplacé ensuite par Guillaume. Le benjamin se distingue encore en damant le pion à ses aînés.

Table 3, dite « Fête galante » : à Infinity Code One, nous retrouvons Olivier L et Mickaël, qui poursuivent leur campagne en offrant, dans le décor somptueux de ce jeu, le spectacle de leur cordiale entente.

Table 4, dite « Mythe et légende » : à Res Arcana, Marianna, pour sa première, mystifie ses rivaux: Adrianne, Olivier B et Vincent. On les vit ensuite s’essayer à Die Crew 2,qui fait souvent office de digestif ludique ces derniers temps.

Séance de VENDREDI 21/01/2022 à Servel

Louis XVI (38 ans) est exécuté le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde), en homme digne et courageux. Ce « roi par la grâce de Dieu » devenu après la première phase de la Révolution « roi des Français » paie de sa vie sa «trahison» de la monarchie constitutionnelle.

Le 3 décembre 1792, devant la Convention, Maximilien de Robespierre, au nom des Montagnards, réclame l’exécution de Louis XVI afin de légitimer la Révolution. Il invente pour l’occasion une expression appelée à faire florès : « criminel envers l’humanité ». Les députés girondins craignent au contraire des désordres si le roi est exécuté. Ils voudraient en finir avec la Révolution maintenant que la démocratie est installée et l’ennemi repoussé, mais ils ne peuvent éviter l’ouverture du procès de Louis XVI.

Le citoyen Louis Capet, anciennement Louis XVI, comparaît devant la Convention, constituée en tribunal pour l’occasion. Il est accusé de haute trahison pour avoir joué double jeu face aux assemblées nées de la Révolution, avoir tenté de s’enfuir à l’étranger en juin 1791 (fuite à Varennes) et avoir comploté avec l’étranger. 707 députés sur 718 présents jugent le roi coupable de conspiration contre la sûreté de l’État. Par un vote qui dure 36 heures, les députés se prononcent sur la peine à appliquer. Il s’en faut d’une voix que Louis XVI échappe à la guillotine.

L’exécution de Louis XVI en fera un martyr pour les partisans de la monarchie. Elle annonce aussi la radicalisation de la Révolution et la Terreur.

A Slight Freshness on the Neck": Prints Depicting the Execution of Louis XVI (ca. 1793) – The Public Domain Review

Quelques années plus tard, à Lannion, la Concorde régnait.

Table 1, dite « Ascenseur vers l’échafaud » : la date était cochée: ce soir, le Président allait passer à la casserole, il faut bien toujours une première fois. Car oui, à son âge vénérable, Neox n’avait jamais goûté les plaisirs enfiévrés d’Innovation. Dom, son initiateur d’un soir, lui fit face, et, pour corser l’affaire, se mit en ménage avec Steven, tandis que l’ingénu faisait équipe avec l’aguerrie Xel. Privilège suprême, il eut droit, sans bourse délier, à la présence d’un coach expert : François (une prestation d’une valeur de cent louis d’or). Ce double booster lui accorda une immunité qu’il croyait surpuissante et, en effet, à l’aube du dernier tour, une double domination finale de Xel semblait plier l’affaire. Mais avec Innovation, une partie n’est jamais gagnée avant la fin: Dom sortit alors la carte bio-ingénierie dont la condition de victoire fut réalisée (Neox avait moins de 3 pommiers, Steven en avait le plus), et la tête d’un roi de rouler dans le sable : l’indépassable ascenseur émotionnel de ce jeu l’avait mené vers l’échafaud.Innovation - Jedisjeux - et les autres jours aussi
Par un jeu de bonneteau, François remplace alors Dom et on enchaîne sur un Die Crew 2, où les fortunes sous-marines furent diverses. Avantage de ce jeu, on peut s’y adonner jusqu’au bout de la nuit, mais, aussi, s’arrêter quand on veut.

Table 2, dite « Dieu reconnaîtra les siens » : à Infinity Code One, nous retrouvons nos deux amis plongés cent quatre-vingts ans dans le futur, pour sauver l’existence de l’Humanité. Comme de juste, nos deux anges, Olivier L et Mickaël, ont fait une fine équipe sur la mission 3.

Table 3, dite « Encore un moment Monsieur le bourreau » : Frank, le petit Paul et Guillaume entament le voyage au long cours de Takenoko, qui vit le triomphe du benjamin, 10 points devant la concurrence. La jeunesse est cruelle de nos jours.

Lords of HellasTable 4, dite « Nul ne saura leur fin » : à Lords of Hellas, on vit des monstres fabuleux affronter de preux chevaliers, François-René, Jack et Gilles. Le résultat de cette joute est gravé dans un grimoire, mais, hélas, mais il s’est perdu à jamais. L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages, nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.

Séance de VENDREDI 14/01/2022 à Servel

Le 14 janvier 1930, André Maginot fait voter une loi en vue de construire une ligne fortifiée sur les frontières orientales de la France. Très décriée après l’invasion de 1940, cette initiative n’en est pas moins approuvée dans l’instant par la grande majorité de la classe politique et du corps des officiers, y compris le capitaine Charles de Gaulle.

Ce réseau de fortifications à demi-enterrées comporte une cinquantaine de gros ouvrages équipés d’artillerie et quelques centaines de casemates et d’observatoires isolés. Il inaugure une conception purement défensive des stratèges français, à l’opposé de la conception offensive de leurs homologues d’Outre-Rhin. Il témoigne aussi d’une perte de confiance de la classe politique dans l’avenir des relations franco-allemandes.

Les fortifications débutent sur les bords de la Méditerranée, au-dessus de Menton, et s’égrènent jusqu’à la frontière belge et au-delà, y compris le long du Rhin. Mais dans le massif des Ardennes, jugé infranchissable par le haut commandement français, les autorités se contentent de fortifications légères. Les Belges refusent par ailleurs que les Français prolongent la ligne Maginot le long de leur frontière car ils craignent d’être sacrifiés en cas de nouveau conflit entre la France et l’Allemagne. C’est ainsi que le long de la frontière avec la Belgique, elle se réduit à quelques modestes ouvrages fortifiés.

Quand la guerre est déclarée à l’Allemagne de Hitler, moins de dix ans après la construction, les fortifications ont parfaitement joué leur rôle défensif lors de l’offensive allemande de 1940, leur seul vrai défaut étant de n’avoir pas été prolongées jusqu’à la mer. On peut s’interroger sur les résultats de l’offensive allemande si la frontière belge et les Ardennes avaient été plus solidement fortifiées.

La ligne Maginot aura finalement péché moins par ses insuffisances techniques que du fait d’avoir servi servi d’alibi aux pacifistes de tout poil, qui ont successivement abandonné l’Autriche et la Tchécoslovaquie, au prétexte que la France n’avait de toute façon rien à craindre.

92 années plus tard, à Lannion, même si le port du masque autorise les doutes, on estime en général qu’il n’y avait que des amis autour des tables.

Table 1, dite « Union sacrée » : à Infinity Code One, cent quatre-vingts ans dans le futur, l’Humanité s’est répandue à travers les étoiles, mais les querelles internes et une menace extraterrestre venue du vide entre les étoiles pourraient mettre fin à son existence même. Deux grands amis s’affrontent pour la sauver, et Olivier L et Mickaël poussent leur mutuelle admiration à s’adjuger chacun un scénario.

Table 2, dite « Défense imparable » : les protagonistes de cette quête du Seigneur des anneaux (François-René, Baptiste, Neox, Steven) ont gagné. Baptiste a été aperçu fouillant des cadavres de nains perclus au fond de grottes (non, ne cherchez pas, il n’y a pas de contrepèterie dans cette phrase). Avait-il bu ? Gare aux vins acides et à l’abus de caves !

Table 3, dite « Offensive éclair » : alchimistes, druidesses, nécromanciennes, en immersion dans le monde de Res Arcana, rivalisent pour la possession d’antiques monuments et de lieux de puissance. Une femme qui se croyait puissante, Lucie, prit conscience en un instant de l’œuvre de Beauvoir, en se faisant dépasser par une offensive éclair menée par Olivier B, sous les yeux impuissants de Fred et Vincent.

Gigamic Keyflower


Table 4, dite « Dominus ex cathaedra » : après plus de 30 mois de purgatoire, l’excellent Keyflower fait son retour sur nos tables, apporté par JiBee. La victoire du maître (68) s’est construite sur une manœuvre stratégique au dernières heures de l’hiver, lui permettant de rafler la carte Cathédrale, que François (53) pensait avoir sécurisée par un jeu subtil de billard à trois bandes. Samuel (48) a apprécié en connaisseur ce classique à redécouvrir.

Table 5, dite « Ne vois-tu rien venir ? » : Camille et Xel s’enferment dans un tête-à-tête volubile entre âmes soeurs. L’indémodable Splendor servit de décor à leurs papotages, Xel y rencontrant le succès.

Table 6, dite « Sous la mer comme au ciel » : Xel, François-René et l’inattendu Neox font équipage à Die Crew 2 (version sous-marine), bientôt rejoints par François, dont l’arrivée coïncida avec une splendide série de succès. Même s’ils durent descendre ensuite des cieux pour essuyer quelques échecs, l’exercice fut plus qu’honorable pour un aréopage aussi fraîchement constitué.