Séance de VENDREDI 25/03/2022 à Servel

Le 25 mars 1896 s’ouvrent les premiers jeux olympiques modernes à Athènes. 285 athlètes (tous des hommes) s’affrontent sportivement dans 9 disciplines (dont le cyclisme alors nommé vélocipédie, qui remonte comme chacun sait à la plus haute antiquité). A contrario pas d’équitation ce qui démontre bien la suprématie de la machine sur la bête.

Table 1, dite « Affrontement » : cela faisait un moment que Fred voulait partager son Pax Pamir (2e edition en français). Un jeu à part qui a lancé la carrière de Cole Wehrle, magnifiquement produit sans tomber dans la vulgarité injectée de plastique, au thème improbable mais richement documenté (la lutte entre puissances étrangères et locales dans l’Afghanistan du XIXe siècle) et qui se retrouve étonnamment en 45e position du classement BGG alors que c’est clairement un jeu de niche. Les autres partants sont Tristan, Dom (dont l’oeil s’allume quand il entend « Pax ») et Neox (toujours curieux et éclectique bien que pas encore converti à Pax Renaissance, personne n’est parfait). Les alignements initiaux sont équilibrés (Neox+Dom russes, Fred+Tristan afghans) et le plateau en tissu se recouvre de pièces colorées sans qu’une faction ne prenne l’avantage au fil des escarmouches et des dépositions. Côté individuel, Tristan parvient comme à son habitude à composer une sélection judicieuse et puissante de cartes (dont l’achat gratuit à Herat dont il usera et abusera), imité à ce petit jeu par Neox. Les deux autres en sont réduits à de petits tableaux et un marché constamment asséché d’argent par les précédents.

Le scoring à ce jeu est très particulier : il survient 4 fois dans la partie à l’achat d’une carte spéciale et le décompte suit deux logiques très différentes selon si une faction domine ou non. Les deux premières fois, Dom oriente les choses pour partager les points avec Neox, officiellement son allié. Les voilà tous deux à 6 PV. Après une dominance russe 12 à 7, La carte est nettoyée de toutes ses pièces alors que Fred, faute d’options viables, a choisi de rallier le camp anglais. Le troisième décompte se résout au nombre de pièces déployées, Neox prend 1 PV et Tristan 3. La fin est haletante : Dom dans le rôle de l’idiot utile met en jeu 3 soldats anglais au Penjab, le fief imprenable de Tristan, lui graissant généreusement la patte au passage et rejoignant la faction anglaise. L’espoir renaît chez Fred. Avec seulement 5 anglais déployés, Neox et Tristan, sans alliés, estiment qu’il est préférable de rejoindre le camp des nouveaux maîtres. Ils parviennent rapidement qui à acheter des patriotes, qui à capturer des mis à prix (parfois en dynamitant ses propres cartes, un joli coup encore jamais vu et permis par leurs nombreuses actions Trahir).  Dom toujours à court de monnaie n’arrive pas à acheter un deuxième trophée et le dernier décompte (où les points sont doublés) voit donc Fred (3 d’influence anglaise) s’octroyer 10 PV tandis que les 3 autres, à égalité à 2 d’influence, récupèrent chacun 2 PV. Fred passe de 0 à 10 points et l’emporte sous le nez de Neox 9, Dom 8 et Tristan 6. Superbe partie où chacun a été en position de gagner et où toute la richesse et les retournements de situation du jeu ont été mis en lumière. Comme les autres jeux de la série Pax, il a aussi une immense rejouabilité grâce au mécanisme de rivière de cartes où seule une fraction du deck est utilisée à chaque partie.

Table 2, dite « Affrontement » : choc entre Dionysos (F-R) et Helios (Mickaël) à Mythic Battles. Le premier a envoyé de jeunes satyres, le second n’a pas pu résister.

Table 3, dite « Affrontements » : double confrontation entre Gilles et OlivierL à Super Fantasy Brawl. Manche aller pour Olivier 5-4 mais cela a été très tendu. Manche retour pour Gilles 5-4 mais cela a été très très tendu.

Table 4, dite « Affrontements » : OlivierB, Fabrice et Samuel jouent à Gloomhaven Jaws of the Lion. En thèorie c’est plus court que le papa (parmi les bonnes idées, noter le livret de scénarios-plateau, on joue directement sur la page ouverte). En pratique à minuit et demi ils étaient encore là à ouvrir des portes, combattre des monstres et empocher des trésors. Oui mais c’est parce qu’ils ont enchainé trois scénarios, une autre bonne idée pour rendre le jeu plus accessible est que les règles sont introduites progressivement sur les 5 premiers.

Table 5, dite « Affrontement » : Xel, Adélie, Thomas et Matthieu (une nouvelle recrue déjà bien immergée dans le jeu de plateau) disputent d’abord un Amyitis, les deux derniers finissent à égalité. Ils poursuivent par In Flanders Fields et c’est Xel (qualifiée à tort d’artillerie lourde de l’association) qui ressort gagnante de la boue des tranchées.

Séance de VENDREDI 11/03/2022 à Servel

1991 Drawing - Gorbachev, 1991 by Edmund ValtmanLe 11 mars 1985, cinq heures seulement après l’annonce de la mort de Constantin Tchernenko (73 ans), Mikhaïl Gorbatchev (54 ans) lui succède à la tête de l’Union soviétique. L’arrivée de ce réformateur jeune au Secrétariat général, après une succession de vieillards valétudinaires (Brejnev, Andropov, Tchernenko), cause la surprise. Elle s’accompagne d’une vaste tentative de modernisation de l’économie et des institutions. Les mots « perestroika » (restructuration) et « glasnost » (transparence) résonnent dans le monde entier. L’opinion publique occidentale, séduite, est prise de « gorbymania ».

Mais il est tard pour une réforme en douceur du communisme. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl (26 avril 1986), le défi d’un Cessna sur la Place Rouge et l’embourbement de l’Armée rouge en Afghanistan révèlent les failles du régime. Quand surviennent les premières révoltes, Gorbatchev s’abstient, sauf exception (Vilnius), de faire tirer la troupe. Tout s’accélère en 1989. Début mai, les dirigeants hongrois annoncent leur intention d’ouvrir leur frontière avec l’Autriche. Des milliers d’Allemands de l’Est se précipitent pour profiter de l’aubaine et passer à l’Ouest. Le 9 novembre, des premiers coups de pioche sont donnés au Mur qui coupe Berlin en deux. Les gardes demeurent l’arme au pied. La liesse est générale en Europe. Des deux côtés de l’ex-rideau de fer hérité de la guerre froide, on se prend à rêver d’une Maison commune européenne, de l’Atlantique à l’Oural.

Confronté aux rébellions des vassaux de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev assure les dirigeants occidentaux qu’il n’utilisera pas la force pour les réprimer. En contrepartie, ils lui promettent de ne jamais étendre l’alliance de l’OTAN vers l’Europe centrale, ce qui pourrait être perçu comme une provocation en URSS. À vrai dire, ils ne feront aucun cas de cette promesse, jusqu’à proposer à la lointaine Géorgie d’entrer dans l’alliance militaire en 2008. Gorbatchev éprouve une ultime désillusion quand, déstabilisé par la crise économique, il se rend auprès des dirigeants occidentaux réunis à Londres en juillet 1991 et sollicite le soutien financier qui pourrait encore lui sauver la mise. Mais le G7, trop heureux d’abaisser définitivement l’URSS, lui oppose une fin de non-recevoir. Le 19 août, pendant que Gorbatchev prend du repos en Crimée, un quarteron de hiérarques commet un coup d’État au Kremlin. Il échoue au bout de trois jours grâce à l’audace d’un nouveau-venu, Boris Eltsine (60 ans), président du Parlement de Russie. C’est la fin d’une histoire, qui débouchera, 8 ans plus tard, sur l’avènement de Vladimir Poutine, un homme du FSB aux liaisons dangereuses, comme la suite le montrera.

37 ans plus tard, à Lannion, de l’Égypte à l’espace, utopies et dystopies avaient la part belle.

Table 1, dite « Négociations vaines » : Olivier L apporte un Super Fantasy Bowl avec 4 des figurines peintes de sa main, une vraie prouesse pour cet artiste dans l’âme, d’autant qu’il a pris soin d’en laisser 2 vierges de tout ornement, le contraste n’en est que plus saisissant. Nous sommes dans un jeu d’arène, pas de négociations ici : on se déplace, on tir, et on inflige des dégats. Simple, basique ? Pas tant que ça, car il existe aussi des cartes-objectif, qui permettent aussi de gagner de précieux points, et qui changent sensiblement la stratégie. Olivier L fait équipe avec Mickaël, et joue en premier. En face, François enchaîne, équipier avec Olivier B, qui ne tarde pas à protester contre cet ordonnancement qui le met, selon lui, en position défensive. En vrai, il ne s’interdit pas de riposter, et la partie d’équilibre, jusqu’à 6-6 dans les derniers instants (victoire à 7). C’est le duo Olivier – Mickaël qui finit par l’emporter, d’un cheveu, leurs adversaires ayant manqué d’avoir la bonne carte au bon moment.

Table 2, dite « Triomphe de la justice »  : Fred déballe d’un air gourmand sa boîte d’Everdell en s’entourant d’Adélie, NicolasH et Dom, seul ce dernier ayant disputé une partie (contre un Paul passé maître des combos et du tempo de ce jeu). Après un faux départ dû à une erreur de règles, c’est parti pour 4 saisons de conversion de ressources en constructions & créatures de la forêt. Fred et Nicolas suivent une stratégie proche, commençant par des bâtiments de production puis bifurquant vers des bâtiments de prestige riches en points. Dom vise les événements et en collecte 4 sur toute la partie, et voit une épouse inespérée lui tomber du ciel au tout dernier instant. On retiendra que Fred a utilisé magistralement la combo Palais de Justice/Juge pour construire toujours plus. Il a aussi habilement utilisé le Fou que Dom lui a mis entre les pattes (probablement trop tôt, -2 PV et le blocage d’un des 15 emplacements de son tableau de cartes) pour grappiller encore des points. Avec 52 PV, il finit à égalité de points avec NicolasH, mais l’emporte car il a 1 événement de plus. Dom est juste derrière avec 50 PV, Adélie fermant la table de score.

Table 3, dite « Reconstruction » : à Terraforming Mars, Yannick, Nicolas II, Adriane et Gilles ont creusé jusqu’au bout de la nuit.

Table 4, dite « Comité central » : avec la régularité de la réunion d’un comité central, la campagne de Seigneur des anneaux se poursuit entre Steven, F.-R., Neox et Baptiste. Le résultat de ce soir fut globalement positif.

Table 5, dite « Souterraine  » : Petite partie de entre amis pour Samuel, Thomas et Xel, qui l’emporte. On enchaîne ensuite sur Die Crew II.

Table 6, dite « Liaisons dangereuses » : Une partie de Codenames termine cette soirée : le rituel est de retour. Reste à se bien comprendre, ce qui n’est pas toujours facile avec les nouveaux venus. Un joli Cône 3 (Pic, Glace, Iris) a été entrevu, mais l’iris a été délaissé, à raison car il n’était pas du trio. Un Scie 3 a produit son effet (Coupure, Arbre, Fer), mais le Ski 2 (Pied, Neige) est resté incompris devant le tentant Club, tout comme le Laurent Cantet 2 final lancé par François (Film, Pion). Au final les bleus gagnent 2-1, et Dom 3-0, ayant été transféré en fin de match.