Séance de VENDREDI 24/09/2021 à Servel

Le 24 septembre 911, les principaux seigneurs allemands offraient la couronne de Germanie à l’un des leurs, Conrad de Franconie. Un acte fondateur qui marque la naissance de l’Allemagne. Car ce faisant, ils rompent définitivement avec la dynastie carolingienne issue de Charlemagne, qui régnait des deux côtés du Rhin, sur la France, la Belgique et l’Allemagne actuelles.  L’élection de Conrad Ier met un terme à dix ans de conflits successoraux inaugurés par la mort d’Arnoul de Carinthie. Il descendait de Charlemagne, mais son rang de naissance ne lui conférait aucun droit légitime à une couronne et lui valait de fortes oppositions à l’intérieur même de ses terres. Il y remédie à la veille de sa mort, en 901, en transmettant la couronne de Germanie à Louis IV L’Enfant, le représentant légitime des Carolingiens.

Mais quand meurt à son tour Louis IV L’Enfant, dix ans plus tard, les seigneurs allemands ne veulent plus avoir affaire aux piètres descendants du grand empereur et refusent de reconnaître pour roi son héritier légitime, Charles III Le Simple. C’est ainsi qu’ils s’unissent autour de Conrad de Franconie. En 918, sur son lit de mort, Conrad Ier désignera pour successeur le duc Henri de Saxe, dit l’Oiseleur. Le fils de ce dernier, Otton, réunit l’Allemagne et l’Italie en son pouvoir et fonde le Saint empire romain. Deux générations plus tard, à Paris, les seigneurs de Francie occidentale portent Hugues Capet à la royauté. Ses descendants vont régner sans discontinuer sur le pays jusqu’en 1792.

Avec Hugues Capet, c’est la fin du Regnum francorum, le royaume des Francs fondé par Clovis quatre siècles plus tôt et relancé par Charlemagne, et son immense prestige. Le pape Grégoire Ier écrivit ainsi à Childebert II, roi des Francs d’Austrasie: « Autant la dignité royale élève au-dessus des autres hommes, autant votre dignité royale franque vous élève au-dessus des royautés des autres nations ». À sa place émergent deux ensembles nationaux promis à un grand avenir, la France et l’Allemagne, l’un enclin à incarner la marche en avant du monde, et l’autre qui, meurtri par l’histoire, œuvre à son propre effacement du concert des nations.

Mille cent et dix années ont passé, et, en cette fin de semaine, le destin de Parties Civiles n’avait point basculé. Son président débonnaire continuait un règne paisible sous le regard attendri de ses administrés. L’Assemblée générale n’avait pas bronché, le reconduisant sans barguigner pour un nouveau mandat, tandis que l’Allemagne peinait à se choisir un nouveau guide. Les statuts, comme la constitution allemande, n’imposent pas de limite. Seule l’usure du temps ronge les âmes des gardiens du temple.

DefaultTable 1, dite « A l’allemande » : La couronne d’Emara est un jeu qui tourne très bien, très Allemand (Pegasus Spiel). Pas de surprise à l’horizon mais une mécanique bien huilée, froide et avec peu d’interaction. A chaque tour, des événements aléatoires ont lieu. Ces événements ainsi que le jeu de la carte apportent une part d’aléatoire qui peut déranger mais qui s’intègre bien dans le jeu et qui lui apporte une certaine saveur. Ses protagonistes incarnent des prétendants au trône du roi Theodorius, qui se fait vieux et cherche un successeur. Il s’agit de démontrer que vous êtes le meilleur à développer le royaume en augmentant la population tout en offrant un toit à chaque citoyen. Un jeu pas si facile à appréhender et à planifier, et c’est Tristan, venu pour l’occasion, qui le dit et finit dernier ex-aequo ! Adriane a déjoué ses plans, dominant également, façon rouleau compresseur, Olive pour son grand retour, et Samuel !

Table 2, dite « Blitz Frieden » : à cette table, Frank propose deux jeux pas trop longs et coopératifs, visant une paix éclair. François le jeune, un jeune adhérent qui rejoint nos tables, en est, tout comme Guillaume et Anthony, qui lui aussi fait son grand retour. Ils furent victorieux à Top ten mais échouèrent à Deckscape.

Table 3, dite « Trois couleurs mais lesquelles » : Des élections allemandes, il est attendu une coalition à trois couleurs, reste à savoir lesquelles. A Everdell, ce n’est pas les couleurs qui manquent à la forêt et ses petits peuples. Les candidats de la soirée sont Paul, Yona, Christophe et Dom. Le premier, connaissant bien le jeu et ses combos, part favori et fait couiner Dom dès le début en achetant avant lui la paire de cartes qu’il convoitait. Le jeu est intéressant par le rythme autonome de chaque joueur qui franchit les saisons. Dom, à contretemps, finit bien avant les autres sans avoir trop profité des bonus de fin de saison. Les 3 autres prennent le temps d’optimiser leurs constructions, Paul et Christophe finissant avec un tas de ressources impressionnant et étant les seuls à atteindre la limite de 15 cartes dans leur village. Mais c’est le novice, profitant en particulier des couples Husband/Wife des autres joueurs, qui finit en tête avec 68 PV contre 63 à Paul. Dom (45) et Yona (35) ne peuvent que promettre qu’ils feront mieux la prochaine fois. Leçon pour ce soir : démarrer par des bâtiments de production permet à la fois de les utiliser plusieurs fois et de récupérer gratuitement la bestiole associée.

Table 4, dite « Mission sacrée » : à la table de Fuji Koro, on vit une aventure a l’intérieur du mont Fuji, sur le point de rentrer en éruption. Le Shogun vous charge, braves Samourais, de sauver les parchemins sacrés et plans pour armes magiques qui se cachent à l’intérieur du volcan. Olivier B. termine premier après avoir fait exploser le volcan, devançant, dans cet ordre, le petit Paul, Olivier L. et Mickaël.

Table 5, dite « Wir schaffen das » : F.-R. termina « épuisé », c’est le terme officiel, cette partie de Aeon’s end, qui fut quand même gagnée car ses partenaires, Elouann, Camille et Maïwenn, en ressortirent intacts. Eux aussi, ils y sont arrivés.

Table 6, dite « Oder-Neisse über alles » : dans l’aquarium, Jack, lui aussi de retour, avait déployé les grands oripeaux de The edge: Downfall. De cet exercice de style pour figuriniste (ou se mêlent tous les styles), Michal Oracz a fait un jeu d’escarmouche musclé et violent, où la taille des figurines n’est pas seulement de la décoration mais ancrée au cœur des mécaniques. On sent bien la patte du créateur de Neuroshima Hex, auquel The Edge doit beaucoup, avec des unités qui ne vont pas s’éterniser en jeu et des pouvoirs qui font la différence quand on les utilise. S’y ajoute une gestion des ressources tendue (une mana renouvelable à chaque tour et une à usage unique, mais avec possibilité d’en regagner via des points objectifs) pour obliger à bien réfléchir à ses actions. Mais sa grande force, réside dans la facilité de mise en place. Non seulement les factions sont des « prêts à jouer », mais les scénarios sont en plus conçus pour éliminer tout le superflu. Finis les départs de parties avec chaque joueur sur un bord du plateau : dans The Edge, la partie commence directement dans le feu de l’action ! Mais sa grande force, elle réside dans la facilité de mise en place. Non seulement les factions sont des « prêts à jouer », mais les scénarios sont en plus conçus pour éliminer tout le superflu. Fini les départs de parties avec chaque joueur sur un bord du plateau : dans The Edge, la partie commence directement dans le feu de l’action. Figurines époustouflantes, luttes sans pitié, cohérence des règles, simplification pour aller à l’essentiel de la joute: il fallait un polonais ayant en tête l’histoire tourmentée de son pays pour imaginer un tel déploiement de forces couplé à un tel raffinement. Pourtant, en incarnant les nains, Jack en ressortit défait par Fabrice-alias-Fabrice, qui menait les birades.

KS The Edge Dawnfall - Faction Darkness

Table 7, dite « Format Normandie » : A l’issue de l’assemblée générale, Audrey et Jérôme (encore des revenants) papotaient avec Xel et François. Ils s’apprêtaient à partir, quand Xel et François, qui cherchaient une table à occuper, entamèrent une négociation diplomatique forte et significative pour trouver une solution pacifique au conflit latent qui pointait. Profitant que l’oncle Picsou avait soigneusement rangé toutes les boîtes de jeu dans l’armoire, en ordre alphabétique (il faut cependant parler le coréen pour s’en rendre compte), ils jetèrent leur dévolu sur Paper Tales. Cette initiative fut couronnée de succès, à un jeu qui demande une certaine courbe d’apprentissage pour bâtir la stratégie gagnante. La feuille de score donna Xel 37, Jérôme 35, Audrey 30, François l’ancien 29, mais le plus important dans l’affaire fut bien qu’on joua, tout comme, en 2014, le rôle joué par le couple franco-allemand fit que dans le conflit du Donbass, on discuta.

Table 8, dite « Dévaluation compétitive » : Tristan cherche à se refaire, et croit parvenir à ses fins avec Azul. Avec 83, il en fut proche, mais Olive l’emporte avec 91. Xel, 68, François l’ancien, 57, ont eu l’impression qu’il y avait dans l’air une forme de dévaluation compétitive dans cette affaire de maçons portugais.

Séance de MARDI 21/01/2020 à Servel

Afficher l’image source

Le 21 janvier 1950, la tuberculose, venant après des pneumonies à répétition, eut raison de la santé fragile de George Orwell. L’écrivain britannique avait eu le temps de laisser à la postérité 1984, La ferme des animaux, ou encore Hommage à la Catalogne. Une oeuvre engagée auprès des prolétaires, qu’il connut de près à Paris et à Londres.

Le tournant de sa vie fut un séjour dans le nord de l’Angleterre. Sa rencontre avec le prolétariat des régions minières y marqua sa conversion brutale à la cause socialiste, comme une évidence, face au spectacle de l’injustice sociale et de la misère du prolétariat anglais. Son oeuvre ponctue une vie entamée au service de l’impérialisme britannique dans la lointaine Birmanie (« cinq années d’ennui au son des clairons »), issue peu glorieuse d’une scolarité à Eton, établissement prestigieux où il passa graduellement du statut d’élève brillant à celui d’élève médiocre.

Aldous Huxley, le futur auteur du Meilleur des mondes, lui enseigna brièvement le français à Eton. Apparemment, Orwell appréciait Huxley, qui apprenait « des mots rares et étranges, de manière assez concertée », se souvient un condisciple qui ajouta: « Le goût des mots, de leur usage précis et signifiant nous resta. En cela, nous avons une grande dette envers lui ». Huxley discutera la différence entre les perceptions d’un futur totalitaire illustrées dans Le Meilleur des mondes et 1984 dans l’essai Brave New World Revisited (1958).

70 ans après, à Parties Civiles, une soirée réunissait le meilleur des mondes ludiques de Lannion.

Table 1, dite « Dans la dèche à Lannion et à Londres » : on ressort London à cette table, un Wallace historique que Tristan feint de découvrir. Il faut y restaurer la ville après le grand incendie, sans négliger de s’occuper de ses pauvres. L’ambition réparatrice est illustrée par la taille du tableau des joueurs, et Tristan s’y distingue avec un plateau imposant, à 8 cartes. Il l’active peu souvent, ce qui lui donne loisir d’acheter de nombreux quartiers, favorisé qu’il est par un emprunt à taux favorable qu’il contracte. Xel, pour sa part, éradique la pauvreté, ce qui nous donne du fil à retordre et des PV envolés, votre serviteur en faisant la cruelle expérience, terminant à 19. Dom, 42 et Xel, 45 font un beau score, sans pouvoir éclipser la partie magnifique de Tristan, qui signe un 65 historique.

Table 2, dite « La loi du plus fort » : à Pillards de la mer du Nord François-René (45) déclenche les offensives, pillant méthodiquement le pauvre Doc Nico (23). Olive, 38, et Camille, 32, ont cru résister.

Afficher l’image source

Table 3, dite « God save the queen » : à nos tables pour la première fois, Victorian Masterminds voit la victoire de la reine Justine. Thibault, Lucas et Neox ont prétendu lui offrir le mode d’emploi de la victoire par galanterie, faisant là assaut de mansplaining*.
* explication, souvent donnée par un homme à une femme, qui ne prend pas en compte le fait que la personne qui reçoit l’explication en sait plus que celui qui la donne.
On ne résiste pas au plaisir de vous donner les équivalents de ce néologisme en français (Mecsplication), et au Québec (Pénispliquer).

Les mêmes enchainent sur un gentil Paper Tales dont les traces, comme celle des articles écrits par Orwell dans des journaux communistes (tel que Monde, revue fondée et dirigée par Henri Barbusse) lors de son séjour parisien (1928-29), sont perdues à jamais.

Table 4, dite « Big browser is watching you » : Camille et François-René poursuivent leurs échanges en tête-à-tête à Unlock ! (lire nos éditions précédentes). Un jeu qui nécessite un smartphone, avatar moderne du télécran de 1984.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum

Séance de VENDREDI 06/09/2019 à Servel

Cela sent la rentrée au vu de l’animation dans les salles et des joueurs enthousiastes qui se pressent avec quelques nouvelles boîtes en main. Et c’est avant que les colonnes recrutées au forum des associations ne viennent grossir nos rangs !

Table 1, dite « Deux Wallace sinon rien » : Brass serait-il addictif ? le voilà de nouveau de sortie (en version Birmingham) avec les inévitables Xel, Thomas et Tristan et accompagné d’une Chimay bleue. Partie de haute volée, on n’en attendait pas moins de ce casting velu et c’est Thomas qui finit 3 points devant Xel et 10 devant Tristan. Puis les mêmes accompagnés de Camille jouent à Wildlands puis encore à Chakra.

Table 2, dite « Survivants silencieux » : avec Outlive, Mickaël invite Frédéric, Olivier3 et Eric à du placement d’ouvrier post-apocalyptique. Cela a duré longtemps puis ils sont partis discrètement, on laissera donc le forum nous en dire plus.

Table 3, dite « Celtes de table » : belle partie d’Inis pour Olive, VHN, Yannick et Gérard (mode découverte pour les deux derniers mais ils apprennent vite !). Elle a offert son lot de coups habiles, de surprises et de grognements. Yannick part sur les ailes chercher la condition de victoire « être présent dans 6 territoires », sans être inquiété. Pendant ce temps au centre, Gérard et Dom se disputent le jeton de Brenn (premier joueur, avec quelques avantages) tout en se frottant aux troupes nombreuses d’Olive. Ces trois là arrivent quasiment simultanément à la condition de victoire « être présent dans des territoires avec 6 sanctuaires ». Yannick couine sur le thème « mais alors je ne pourrai jamais gagner » mais se reprend vite. Il s’étend en direction des sanctuaires et obtient sa deuxième condition de victoire. Olive le voyait venir et dans un mouvement tardif, envahit la capitale ce qui lui octroie la condition de victoire « être Chef de territoires avec 6 troupes ennemies » avec la perspective d’un départage à son profit. Oui mais il avait oublié que ce mouvement astucieux créait un conflit avec Dom et Gérard. Ces derniers ne se laissant pas faire ne purent que constater trop tard qu’ils l’avaient affaibli au point que la victoire ne pouvait plus échapper à Yannick. La partie a été longue mais bien appréciée, voilà un jeu à la fois beau et présentant des combinaisons et des rebondissements réjouissants.

Table 4, dite « Contes à jouer assis » : aucun retour de la table de Paper Tales qui regroupait Vincent, la jeune Yona, Nicolas2, Sébastien et Maxime. Ensuite il y eut une partie serrée de Honshu avec les trois premiers, remportée d’un petit point par Yona.

Table 5, dite « Bonne nuit les petits » : on trouve l’autre jeune de la soirée, Elouan, à une table de Histoires de Peluches avec OlivierL, François-René, Frank et PaulJr. Le marchand de sable est passé avant qu’un compte-rendu ne soit fourni.

Table 6, dite « Fous volants dans leurs drôles de machines » : au calme, Steven et Romain ont fait vrombir Aeronautica Imperialis, un jeu de la grande famille de W40K proposant, à grand renfort de figurines, de vivre le combat aérien au 41e siècle. Steven a gagné « grâce aux orcs ».

Table 7, dite « Du grand n’importe quoi » : partie bizarre et monomanche de Codenames qui voit le maître-espion bleu, PAR DEUX FOIS, donner des indices pour des mots rouges. Un agent double ? Quant à son homologue, son indice Opposés 2 pour faire trouver Souris et Baleine aurait dû être invalidé avec la plus grande sévérité. Seul un Antilles 4 (Plage, Pirate, Canne, Pointe (-à-Pître)) surnage dans ce naufrage-sabordage ludique.

Table 8, dite « Jeu de massacre » : fin de soirée en douceur pour F-R, Gérard et Olive qui disputent un Snow Time. On a suivi scrupuleusement le livret de règles : aucuns des présents n’avaient jusqu’alors joué ainsi ! F-R, que sa façon de penser comme Dom devrait alarmer, se détache irrésistiblement et gagne la partie.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum

Séance de VENDREDI 19/01/2018 à St-Elivet

En ce 19 janvier, Edgar Allan Poe aurait eu 209 ans. Voilà un homme qui a eu une vie tourmentée, en particulier avec les femmes. Au début de sa carrière littéraire, ses articles et ses contes sont tous refusés. Il envoie cinq nouvelles au concours du Philadelphia Saturday Courrier, qui promet au gagnant un prix de 100 dollars. Il n’obtient pas le prix, mais ses contes sont publiés, sans son nom, en 1832 par le Saturday Courrier (qui les paie très mal). Ainsi commence sa carrière de journaliste. Dans l’indigence, il pratique aussi le métier de pigiste nègre et continue son travail d’écrivain, consacrant ses loisirs et ses maigres revenus à l’éducation de sa petite cousine Virginia, qui l’admire follement. Il l’épouse clandestinement le 22 septembre 1835. Le 16 mai 1836, il l’épouse publiquement, et la jeune fille, qui n’a quRésultat de recherche d'images pour "edgar allan poe cartoon"e 13 ans, le rejoint à Richmond avec sa mère. Le 30 janvier 1847, Virginia décède à Fordham, à l’âge de 24 ans. Edgar, gravement malade, s’engage dans une quête frénétique d’amitiés féminines avec Mrs Lewis, dont il corrige les poèmes sentimentaux contre rétribution, avec Mrs Nancy Locke-Richmond (dont il s’éprend et qui sera l’Annie des derniers poèmes), enfin, avec Mrs Sarah Whitman, poétesse spiritualiste à qui il adresse le second poème À Hélène et qu’il demande en mariage. En novembre 1848, dans des circonstances assez obscures, il absorbe une forte dose de laudanum qui manque de l’empoisonner. De plus, il s’est mis à boire, lors de la maladie de Virginia, entre 1842 et 1847, et il est victime de crises d’éthylisme. Il souffre même un moment d’une attaque de paralysie faciale. Le 13 novembre, Mrs Whitman accepte de l’épouser s’il renonce à l’alcool. Le 23 décembre, il donne devant deux mille personnes sa célèbre conférence sur Du Principe poétique. Deux jours plus tard, 25 décembre, doivent être célébrées les noces avec Mrs Whitman. Toutefois, le lendemain, celle-ci reçoit une lettre anonyme lui apprenant de prétendues « relations immorales » entre Edgar et une de ses amies. De plus, on lui apprend que son fiancé a passé la nuit à boire avec des jeunes gens dans une taverne de la ville. Aussitôt, elle décide de rompre avec lui. De retour à Fordham, Edgar reprend un projet de revue littéraire. Après une visite à Mrs Richmond, il entreprend un voyage dans le Sud pour rassembler des fonds. Parti de New York le 30 juin 1849, il séjourne tout l’été à Richmond, où il retrouve Elmira Royster Shelton, veuve depuis la mort de son mari en 1844, avec laquelle il songe à se marier, mais il mourra dans l’année même.

A Lannion, cette soirée de Parties Civiles fut l’occasion de quelques Histoires extraordinaires, dont voici le récit.

Table 1, dite « L’enterrement prématuré » : à cette table, on ressortit des placards et d’un purgatoire de presque trois années une antique édition de Aeroplanes: Aviation Ascendant dont votre modeste serviteur se fit fort d’expliquer les règles à plusieurs nouveaux joueurs. Un jeu où une certaine expérience est requise, de même qu’un certain doigté au lancer de dés. Gérard ne disposant a priori ni de l’une ni de l’autre, on avait tôt fait de l’enterrer, mais ce fut prématuré car il emporta la mise, avec 35 PV. Une victoire qu’il doit notamment à sa présence dominante en Asie, qui fit basculer la partie en troisième ère et lui valut de devancer de 4 PV votre humble narrateur, auteur d’une percée remarquée au Japon. Hugo, quant à lui, se distingua par un raid victorieux en Amérique du Nord, hélas insuffisant (28), et Xel (24, mais qui devance Christophe, 15) par une contestation de la règle officielle, qu’on a souvent contournée à Parties Civiles mais qui fut ici adoptée dans toute sa pureté. Il s’agit de savoir si, d’une ère à l’autre, les places inoccupées des avions de l’ère précédente peuvent être occupées par des passagers. Oui (en tout cas rien n’indique le contraire dans la règle), et cela favorise outrageusement les perdants (loi du rattrapage), non et cela les désavantage à cause des places inoccupées qui font baisser la rentabilité (loi de la double peine). La lettre contre l’esprit, en quelque sorte. Pour être honnête, je conviens que l’esprit serait ici beaucoup plus adapté. Et ce ne serait pas le premier point de règle qu’on ignorerait à ce jeu (on refuse systématiquement et depuis la nuit des temps la loi du premier joueur aléatoire). Crime de lèse-Wallace diront les puristes. Un sujet pour la prochaine AG, à n’en pas douter !

Table 2, dite « Quatre bêtes en une » : une brochette de joueurs se confrontent à Gloomhaven. Dom raconte: « Encore une fois, nous choisissons après un rapide tour en ville d’aller faire une basse besogne pour l’intrigante à bagouzes. Cette fois il s’agit d’aller récupérer un diamant au fond d’une mine. Dans la première salle, le comité d’accueil prend la forme d’une meute de chiens. Ils sont rapidement mis en pièces et en ouvrant la porte nous tombons sur un groupe de Vermlings (des nabots à face de rat) commandés par un Boss à 32 HP. De nouveau, nos différentes armes efficaces contre des regroupements d’ennemis font merveille et la situation se décante rapidement. Julien prend le temps de bondir sur le coffre au diamant tout en cognant sur le boss qui bientôt s’effondre sous les coups du groupe. Est-ce que par ce que nous venons tous de passer au niveau 2 et que les monstres sont encore au niveau 1, mais cette aventure a semblé presque aisée. A suivre… »

Table 3, dite « Le chat noir » : pour gagner à Mythic Battles , il faut être avec François-René. Au bout d’une partie à rebondissements, il s’impose de concert avec Xof, devançant Mickaël (qui essuie ici une nouvelle défaite et revêt ainsi le costume du chat noir), et Anthony.

Table 4, dite « Le sphynx » :  le résultat de cette table de Paper tales restera aussi mystérieux qu’un oracle du sphynx.

Table 5, dite « Triple assassinat dans la rue St-Elivet » : à Istanbul, Mael, à la faveur d’un très beau dernier tour, commet un triple assassinat sur les augustes personnes de Tristan, Thibault et Nicolas II.

Table 6, dite « La lettre volée » : en seconde partie de soirée, nous retrouvons autour de Codenames :

  • Les Bleus (François-René, Nourdine, Mickaël, Nicolas II, Mael)
  • Les Rouges (Xel, Dom, VHS, Thibault)

Une partie à suspense, et en trois sets:

  • 1-0 pour les Bleus, une victoire par défaut, les Rouges n’ayant pas su se dépêtrer de l’innocente Bise, associée, au choix, au Baptême ou à la Colombe (comprenne qui pourra), et sont allés sur le bûcher du feu assassin, alors que les Bleus récitaient la lettre volée, en confondant George Hamilton (l’acteur) et George Milton (le chanteur) pour illustrer une chanson paillarde dont on vous laissera explorer la kolossale finesse
  • 1-1: les Rouges égalisent malgré un très osé Dagobert 4 (Couche, Paris, Plateau, Fou) des Bleus, qui aurait été parfait avec Pépin, mais qui échoua car ce mot évident n’était pas de la bonne couleur.
  • 2-1: Belle victoire des Rouges, emmenés par le duo inédit Peter Eliott / Pythagore

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum.

Séance de MARDI 07/11/2017 à St-Elivet

En ce 7 novembre, Albert Camus aurait eu 104 ans. Et il y a 60 ans à quelques jours près, il prononça ces mots de réception du prix Nobel de littérature.
« Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n’ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S’il m’est nécessaire au contraire, c’est qu’il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l’artiste à ne pas s’isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d’artiste parce qu’il se sentait différent, apprend bien vite qu’il ne nourrira son art, et sa différence, qu’en avouant sa ressemblance avec tous. L’artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher. C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. Et, s’ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut être que celui d’une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu’il soit travailleur ou intellectuel. »

Résultat de recherche d'images pour "albert camus cartoon"

Le parallèle est saisissant. A Parties Civiles, on ne pratique pas le jeu comme une réjouissance solitaire, au contraire on forge son jeu en se confrontant aux autres. Et nous prenons le parti d’une société où règne en maître le créateur (de jeux bien sûr). Tous camusiens les particiviliens ? Possible, mais il doit en être parmi nous qui l’ignorent.

Table 1, dite « L’exil et le royaume » : L’exil est le royaume est la dernière œuvre littéraire publiée du vivant de Camus. Chacun des textes de ce recueil de nouvelles illustre le sentiment d’insatisfaction et d’échec du personnage central et sa difficulté à trouver « Le Royaume », c’est-à-dire un sens à sa vie et le bonheur en dépassant l’opposition apparente des contraires comme solitaire/solidaire. Un semblable sentiment se produit lorsqu’on joue à Acquire, un jeu allemand de transactions boursières dans le monde de l’hotellerie, au mécanisme bien huilé pour son âge, et présenté ici par Dom dans une livrée originale avec jetons de casino pour billets et buildings multicolores qui font oublier son auguste date de naissance. Quoique, 1962, ce n’est pas si vieux quand on y réfléchit. C’est en tous cas le seul jeu de cet âge dans le Top 200 de BGG, qui précise: « idéal à 4 et également bon à 3 et 5 ». La fin est difficilement prévisible à ce jeu, surtout à 5, et surtout quand on oublie qu’il y a un dernier décompte de majorités à la fin. C’est celui-ci qui donna l’avantage à Dom (47 900), que talonnaient Tristan (37 200) et votre modeste serviteur (36 800), tandis que Jean-Ves (17 800), victime d’un tuyau crevé, avait misé sur le mauvais motel. Quant à Gérard, il poussa la coquetterie à scorer le code postal exact de la ville de Lannion. A ce jeu où l’adresse vaut valeur, c’est en soi une performance qui mériterait un bonus par amendement aux règles.

Table 2, dite « L’étranger » : à cette table de Ciao Dino, Nicolas II a fait parler la poudre et occis sans raison apparente François-René, Guillaume et Hervé. Une chose est sûre, le soleil ne l’a pas aveuglé et aucune contre-enquête ne sera demandée.

Table 3, dite « L’homme révolté » : la révolte naît de la perte de patience. Et si, pour être, l’homme doit se révolter, Neox nous offre un exemple de la limite de sa patience à cette partie d’Ascension, où il l’emporte large avec 91, devançant Xel, 75, Julien-le-troisième, 57, et Jérôme, 40 et des broutilles.

Table 4, dite « Lettres à un ami allemand » : à Paper tales, on écrit les lettres d’une légende imaginaire, tout comme Camus utilisait le procédé consistant à écrire une lettre imaginaire à un ami tout aussi imaginaire. On peut y lire « L’homme est périssable. Il se peut; mais périssons en résistant, et si le néant nous est réservé, ne faisons pas que ce soit une justice ». A cette table, tous les hommes (Jérôme, Nicolas II, Guillaume, François-René) étaient bien périssables, et c’est Xel, la seule femme, qui résista jusqu’au bout.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum.

Séance de VENDREDI 20/10/2017 à St-Elivet

En ce 20 octobre 2017, Stéphane Hessel aurait eu 100 ans. Diplomate, militant politique, ambassadeur et ancien résistant français, il fut l’un des secrétaires d’un des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

Né en Allemagne, il immigre en France avec ses parents et son frère aîné en 1925, est bachelier à 15 ans, reçu en 1937 à l’École normale supérieure et simultanément naturalisé français, avant d’être mobilisé en 1939 à Saint-Maixent, avec trois promotions de normaliens. Il épouse en 1939 Vitia, une jeune juive russe, interprète de conférences et fille d’un célèbre professeur de droit constitutionnel en France.

Prisonnier évadé en 1940, résistant lors de la Seconde Guerre mondiale, Hessel rejoint le Général de Gaulle à Londres en mai 1941, où il est affecté au BCRA. Fin mars 1944, il est envoyé en mission en France. Quelques mois plus tard, il est arrêté, déporté en Allemagne, à Buchenwald, d’où il échappe à la pendaison.

Admis, en novembre 1945, au concours des Affaires étrangères, Stéphane Hessel fait toute sa carrière dans la diplomatie jusqu’en 1985, tout en étant, sous la IVe République, l’un des proches collaborateurs de Pierre Mendès-France, connu à Londres en 1943. À l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir, en 1981, Stéphane Hessel est élevé à la dignité d’Ambassadeur de France.

L’auteur du célèbre opuscule « Indignez vous ! » s’éteint à Paris le 27 février 2013, à 95 ans. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève observera une minute de silence en sa mémoire, un hommage sans précédent.

Résultat de recherche d'images pour "stephane hessel"Résultat de recherche d'images pour "stephane hessel"Résultat de recherche d'images pour "stephane hessel"Résultat de recherche d'images pour "stephane hessel image"

Ce haut compagnonage nous éclairera sur les chemins parfois tortueux que prennent nos soirées, et nous donnera le courage d’affronter, dès le lendemain, le souffle brûlant du dragon de Scorfel. Une soirée où l’on a envoyé du bois, comme les illustrations ci-dessous en témoignent.

Table 1, dite « L’étrange défaite » : envoyé au front, Stéphane Hessel assiste, sans avoir l’occasion de combattre, à la débâcle et, après une longue errance avec son unité, il dépose les armes à Saint-Dié et se retrouve dans un camp de prisonniers militaires d’où il s’évadera, alors qu’à Naufragés l’on assista à une défaite collective presque aussi étrange, où Olive, FR, Nourdine, Nicolas II étairnt impliqués. Il semble que des jaguars et des singes seraient en cause.

Table 2, dite « Premiers de cordée » : à cette table d’Abyss, personne n’a touché le fond, au contraire, au vu des scores (Jérôme 68, Pierre-Yves 69, Thomas 72, Xel 76), on avait affaire à une palanquée aussi bien rôdée que celle de la rédaction du premier volet de la charte des droits de l’homme dont le diplomate assista à la signature à Paris en 1948, travail auquel il a été « très modestement associé ». Stéphane Hessel considérait le vote de cette déclaration en décembre 1948 à Paris comme un des instants les plus émouvants de sa vie car représentant un des ultimes consensus de la communauté internationale alors que commence la guerre froide.

Table 3, dite « Maquisards » : à Paper Tales comme à Pueblo, Tristan a fait la loi. Jack, Dom et Paul ont organisé la résistance, mais se sont perdus dans le maquis.

Table 4, dite « Blessure de guerre » : à Batman l’hôpital a explosé, et Mickaël s’en en sorti sain et sauf, contrairement à Guilaume, Baptiste et Neox.

Table 5, dite « Indignée » : En 2010, Stéphane Hessel publie son manifeste Indignez-vous ! dans lequel il encourage les générations montantes à conserver un pouvoir d’indignation. « La pire des attitudes est l’indifférence » écrit-il. Il y dénonce le système économique actuel fondé sur le profit individuel et propose un partage des richesses plus équitabRésultat de recherche d'images pour "kanagawa jeu"le. Il consacre également une grande partie du livre au conflit israélo-palestinien, prône l’insurrection pacifique et l’espérance. Son livre, vendu à plus de 4 millions d’exemplaires dans près de 100 pays, met en évidence et amplifie les mouvements des indignés qui ont émergé en Espagne, Grèce et États-Unis. Et indigné, comment ne pas l’être en voyant Tristan, qui découvrait Kanagawa, rafler la mise avec une moisson indécente de récompenses (63), devant Paul (52), Dom (52 aussi, mais troisième), alors que votre modeste narrateur s’est mélangé les pinceaux (31).

Table 6, dite « On s’est perdus de vue » : à Kingdomino Tristan enchaine avec 39, devançant Dom, 29 et Paul, 24. Votre humble serviteur sort avec 17, meurtri par une attaque fourbe de Dom au dernier tour qui lui chipe la tuile qui l’aurait fait gagner (mais on ne le saura jamais vraiment), et sera invité à revisionner Jules et Jim (une histoire de coeur inspirée de la famille de Stéphane Hessel) pour oublier. Une répétition de Scorfel en mode mineur, car ces scores ne seront pas au niveau de ceux du tournoi !

Table 7, dite « Même joueur tire encore » : En 1935, Hessel est inscrit en hypokhâgne à Louis-Le-Grand et, en 1937, il est reçu àAntler Island l’École normale supérieure en tant qu’étranger. La même année, il obtient la nationalité française, ce qui le met dans une situation peu ordinaire : ne pouvant plus entrer à l’École normale puisque n’étant plus étranger, il doit se résoudre à repasser le concours. Ce qu’il fera avec succès en 1939, après une licence de philosophie. Bis repetita également à cette table d’Anter Island, où Xel blouse encore ses voisins et l’emporte devant Thomas, Vincent et Jérôme. Une partie, c’est important, où Vincent devint premier joueur avec 62 centimes.Résultat de recherche d'images pour "stephane hessel libération"

Table 8, dite « Le prix de la liberté » : Dans un rapport remis en 1990, Stéphane Hessel écrit que la politique française devrait être « revue dans le sens d’une plus grande rigueur et du rejet de toute complaisance clientéliste ». Il critique la conception des rapports avec les chefs d’État africains, le gaspillage des crédits et des aides depuis les indépendances. Ce rapport, peu apprécié à l’Élysée, sera retiré de la circulation et enterré, comme la plupart des études visant à une transformation de la politique française de coopération en Afrique. Autrement dit, l’influence française est bien à vendre, comme à notre jeu d’enchères For sale. Dans cette ultime partie,  il était dit que l’inflence trop prononcée de Tristan sur cette soirée prendrait fin. C’est votre modeste narrateur qui lui cloua le bec de haute lutte avec 65, Tristan culminant à 58, Paul 47, Dom 43, et Mickaël, 39.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum.

Séance de VENDREDI 13/10/2017 à St-Elivet

Au matin du vendredi 13 octobre 1307, tous les Templiers de France (plusieurs milliers) sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV le Bel (le petit-fils de Saint Louis). Cet acte de violence arbitraire met fin à un ordre original de moines-soldats vieux de près de deux siècles, qui s’est illustré en Terre sainte et s’est acquis puissance et richesse, s’attirant la jalousie des féodaux et la convoitise des souverains.

L’ordre du Temple est né en Terre sainte, en 1119, après la première croisade, à l’initiative du chevalier champenois Hugues de Payns qui voulait protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem. Il est officialisé par le concile de Troyes, neuf ans plus tard, à l’initiative de Saint Bernard de Clairvaux. Le prestige des moines-chevaliers au manteau blanc frappé d’une croix rouge est immense pendant les deux siècles que durent les croisades.

Au début du XIIIe siècle, l’ordre, chassé de Palestine, n’en dispose pas moins encore d’une force militaire impressionnante de quinze mille hommes, bien plus que n’aurait pu en lever n’importe quel roi de la chrétienté. Mais, de soldats, les Templiers se sont reconvertis en usuriers et ont complètement perdu de vue la reconquête des Lieux saints. De considérables donations ont rendu l’ordre immensément riche et l’ont transformé en l’une des principales institutions financières occidentales, et la seule qui soit sûre. Il gère ainsi, en véritable banquier, les biens de l’Église et des rois d’Occident.

L’opinion européenne commence à s’interroger sur la légitimité du Temple. Le roi Philippe le Bel lui-même a souvenance que les Templiers ont refusé de contribuer à la rançon de Saint Louis lorsqu’il a été fait prisonnier au cours de la septième croisade. Il entend aussi quelques méchantes rumeurs sur les moeurs prétendument dépravées et diaboliques des moines-chevaliers…

Qu’à cela ne tienne. Suivant une idée déjà ancienne, le roi souhaite la fusion de l’ordre du Temple avec celui, concurrent, des Hospitaliers afin de constituer une force suffisante pour préparer une nouvelle croisade à laquelle le roi de France et le pape Clément V sont très attachés. L’affaire est mise à l’ordre du jour de plusieurs conciles et l’on élabore en 1307 un projet dans lequel Louis de Navarre aurait été grand maître du nouvel ordre. Son dramatique échec résulte de l’opposition obstinée du grand maître Jacques de Molay et de l’agressivité du ministre Guillaume de Nogaret.

Déçu dans ses attentes, le roi de France presse le pape d’agir contre l’Ordre. Clément V ouvre une enquête le 24 août 1307 pour laver les moines-chevaliers de tout soupçon, mais l’affaire traîne en longueur et Philippe le Bel prend l’affaire en main. Il décide d’arrêter les Templiers sous l’inculpation d’hérésie, sans prendre la peine d’en référer au pape.

C’est ainsi que tous les Templiers de France sont arrêtés au petit matin du 13 octobre par les sénéchaux et baillis du royaume au terme d’une opération de police conduite dans le secret absolu. Ils sont interrogés sous la torture par les commissaires royaux avant d’être remis aux inquisiteurs dominicains. Parmi les 140 Templiers de Paris, 54 sont brûlés après avoir avoué pratiquer la sodomie ou commis des crimes extravagants comme de cracher sur la croix ou de pratiquer des « baisers impudiques ». L’opinion publique et le roi lui-même y voient la confirmation de leurs terribles soupçons sur l’impiété des Templiers et leur connivence avec les forces du Mal. Pour ne pas donner l’impression d’être désavoué, le pape choisit la fuite en avant et, le 22 novembre 1307, ordonne à son tour l’arrestation des Templiers dans tous les États de la chrétienté et l’ouverture d’une enquête sur leurs crimes supposés.

Au terme d’un procès inique, le grand maître des Templiers, Jacques de Molay, sera lui-même brûlé vif à la pointe de l’île de la Cité le 19 mars 1314. Une légende reprise par Maurice Druon dans son célèbre roman-fleuve Les rois maudits veut qu’à l’instant de succomber dans les flammes, Jacques de Molay ait lancé une malédiction à l’adresse du roi et du pape, les invitant à le rejoindre dans la mort avant la fin de l’année. Et c’est bien ainsi que les choses vont se passer…

http://maquettes-figurines.fr/maquettes/3489-6030-thickbox/andrea-miniatures-54mm-toy-soldier-le-saint-graal.jpg

710 ans après, en cet autre vendredi 13, il fut aussi question de rois, d’exodes, de Dieux et de trésors à St-Elivet.

Table 1, dite « à la porte de Dieu » : Mais pourquoi Baptiste, Thierry, Thomas, FR et le jeune Louane ont-ils laissé Julien-Paimpol peinard à Babylone, dans cette partie de Mare nostrum ? Faute de l’avoir attaqué, ils l’ont laissé maître du jeu, prophète observant le monde avec sérénité depuis la porte de son palais. Et c’est bien le cas de le dire, puisque le nom Babylone provient du grec dérivé de l’akkadien bāb-ili(m), signifiant « Porte (bābu(m)) du Dieu (ili(m)).

Table 2, dite « Victimes expiatoires » : à Scythe, Jeff, loin, très loin devant, n’a laissé aucune chance à ses victimes expiatoires que furent Jack, Gérard et Thibault.

Table 3, dite « La foire aux esclaves » : Nexus, en droit romain, désigne le citoyen attaché par esclavage à son créancier pour dettes car ne les pouvant acquitter au jour marqué. Les nexi devenaient les esclaves de leurs créanciers, qui pouvaient non seulement les faire travailler pour eux, mais encore les mettre aux fers. Sinon, c’est aussi un jeu, sorti pour la première fois à Parties Civiles ce soir, et estimé « trés trés bon » selon des avis convergents. A la foire aux esclaves, le grand maître Nicolas II a fait travailler pour lui Michal et Eric mais pas Florian, qui se libéra de ses chaînes avant l’heure, sauvé par son téléphone d’astreinte.

Table 4, dite « Révélation » : à Exodus, une sourde bataille dans l’aile ouest surchauffée et close de l’étage opposa Xof, Mickaël, Guillaume, et Bruno. Ce dernier, tel Moïse, fit office de guide vers la terre promise et la révélation divine.

Table 5, dite « Mystique » : dans cette partie de Paper Tales, la victoire n’a tenu qu’à un fil entre  Vincent (37), Nourdine (37), et votre modeste narrateur (36), Xel (25) et Sophie (23) étant distancées. C’est Vincent qui l’emporta grâce à un or départageant les égalités, réussissant à construire un terrain de plus grâce à son Notable, qui fut sauvé de la mort par son Mystique. Selon lui, il s’agit de la sixième victoire de sa carrière. Ce fut en tous cas la plus disputée.

Table 6, dite « Aux rois maudits » : la table 1 s’est élargie à Doc Nicolas pour un Arena for the gods, et a vu une fois de plus la victoire de Louane à la barbe des joueurs chevronés qui la composaient et se voyaient rois un peu trop vite. Une catégorie d’âge est réclamée, car à cette âme bien née, la valeur n’attend pas le nombre des années.

Table 7, dite « Baisers impudiques » : Watson & Holmes un face à face nuptial opposa ici Eric à Nicolas II à 7 Wonders – Duel. On ignore ce qu’ils y ont fait puisqu’ils étaient seuls. Cette histoire leur appartient et il ne nous viendra pas à l’esprit de les excommunier.

Table 8, dite « Interrogatoires sous contrainte » :  dans l’espace convivial de la cuisine, Doc Nicolas a rassemblé Nourdine, Xel, FR, Sophie, Vincent, et votre modeste narrateur pour une enquête de Watson & Holmes, un jeu en mode compétitif où il s’agit de résoudre une affaire en allant visiter différents lieux. Chaque joueur a une possibilité unique de résoudre l’affaire (mettant fin à la partie en cas de réussite). Une des originalités est la possibilité, en cas d’échec, d’imposer à ce joueur de révéler ses réponses et leur nombre exact de bonnes réponses. Il y a donc la stratégie des pionniers et celle des suiveurs. En l’occurence, aucun joueur ne put résoudre la totalité de l’affaire, mais des ambigüités subsistent sur la validité de telle ou telle réponse, et de l’avis général, Xel, voire FR, auraient fort bien pu être déclarés vainqueurs.

Table 9, dite « Grand maître » : à Expédition: Northwest passage Julien engrange une nouvelle victoire en exécutant Thierry, Thomas et Baptiste, et ceint sans discussion lJacques de Molay, grand maître des Templiers - Fleury François Richard - MBA Lyon 2014.jpga toge du Grand Maître de cette soirée. On ne lui demandera pas, comme dans le tableau de Fleury François Richard qui illustre les dernières heures du grand maître de l’Ordre des Templiers, d’avouer ses crimes supposés.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum.

Séance de MARDI 3/10/2017 à St-Elivet

Avec le traité des 2+4, un traité de paix entre les deux États allemands et les quatre puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale (États-Unis, France, Royaume-Uni et Union soviétique) signé à Moscou le 12 septembre 1990, la totalité du territoire allemand (comprenant Berlin) devient pleinement souverain au moment de la réunification qui intervient le 3 octobre 1990. À cette date, la constitution de la RDA devient caduque, remplacée sur l’ancien territoire est-allemand par la Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne.

Image associée

27 ans après la réunification, un bon paquet de trégorrois ont fait le mur pour aller s’encanailler à St-Elivet. Quitte, en y croisant le trésorier, à sortir leur carnet de chèques pour s’acquitter de l’indispensable cotisation que tout bon parti-civilien se doit d’avoir payée rubis sur l’ongle au 1er octobre 😉 Quant à nous, nous profiterons de cet anniversaire pour revisiter la littérature allemande.

Table 1, dite « Être et temps » : « The Marcy Case », scénario de T.I.M.E Stories avec DocNicolas, Sophie, FR et Dom, nous est aimablement relaté par ce dernier:

Où l’on se retrouve en 1992 dans une petite ville américaine envahie de zombies et de corps en  décomposition, à la recherche d’une adolescente qui a disparu et qui jouera un rôle important dans l’histoire future de l’humanité. Le problème c’est qu’on ne sait pas la reconnaître, que des ados on a en récupéré quelques unes, pas toutes en bon état, et qu’au moment crucial où il a fallu en balancer une dans l’hélicoptère de secours on a dû tirer à la courte paille … et les tests ADN ont été négatifs.
Troisième run et troisième échec pour la bande de baroudeurs burinés pourtant sévèrement armés, depuis la batte à clous jusqu’à la Gatling portative ; ils avaient eu l’impression de bien optimiser leur parcours des différents lieux et de bien choisir quand cogner et quand finasser mais cela n’a pas suffi. Et c’est un ennemi encore plus redoutable que les chairs putrides, la lourdeur des paupières, qui a eu raison de leur détermination.

Table 2, dite « La montagne magique » : à Paper tales, jeu de cartes à combo en simultanéPaper Tales, vous draftez lors des 4 tours de jeu les Unités, emblèmes glorieux de votre Royaume. Ces Unités peuvent apporter une valeur militaire pour triompher dans les guerres, le revenu pour recruter ces Unités, les ressources permettant de construire des bâtiments, ou encore divers moyens de remporter des points de Légende. C’est Julien de Lannion qui s’impose de justesse, devançant Nourdine, Franck et Gérard.

Table 3, dite « Le chat et la souris » : si, en Allemagne, on parle de coalition jamaïcaine, à Black feet, on fait dans l’expédition maritime, pas très loin des eaux caribéennes. C’est Tristan qui s’impose, Neox, Thibault et Baptiste n’ayant rien vu venir… Avec Tristan dans les parages, c’est souvent le jeu du chat et des souris !

Table 4, dite « Affinités électives » : dans le douillet confort de la bibliothèque, deux parties de Dominion furent jouées, avec bien entendu des decks différents. Dans la première, Jérôme triompha grâce aux jardins avec 27, devant Xel, 18, VHS, 9, et Jean-Yves, 7. Dans la seconde, il sombra à cause des rats avec 14, tandis que je l’emportai avec 48, devant Xel, 45. Moralité: si vous l’invitez un jour, prévoyez une garden-partie plutôt qu’une mélodie en sous-sol…

Table 5, dite « Faux mouvements » : multipliant les faux mouvements, Nourdine, Julien, Thibault et Tristan ont perdu deux parties coup sur coup de Galerapagos.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum.