Séance de VENDREDI 01/08/2025 à Servel

Moins connue que Trafalgar, la bataille navale d’Aboukir du 1er août 1798 fut une défaite napoléonienne majeure face aux anglais. Elle s’inscrit dans le cadre de la campagne d’Egypte qui visait à la fois à lancer un affrontement périphérique avec l’Angleterre en s’attaquant à ses routes commerciales, à éloigner le jeune (28 ans) général Bonaparte, déjà fameux mais dont le pouvoir se méfiait, et aussi à mener des travaux scientifiques et archéologiques, un groupe de 167 savants et artistes de haut niveau accompagnant l’armée de 40 000 soldats et 400 navires. Cette flotte impressionnante quitte Toulon en mai 1798 sous les yeux d’espions anglais qui ne savent pas trop où elle va. Elle débarque en Egypte au début de l’été et remporte de premières victoires contre les mamelouks. Pendant ce temps une flotte anglaise commandée par un autre fameux militaire, Lord Nelson (à 39 ans, c’est le plus jeune contre-amiral de la Royal Navy), vient de passer deux mois à sillonner l’est de la Méditerranée à la recherche des français (elle les a même croisés sans les voir dans la nuit brouillardeuse du 22 juin). Le 1er août la poursuite prend fin quand ses éclaireurs découvrent les vaisseaux français à l’ancre dans la rade d’Aboukir, alignés le long de la côte et protégés par des batteries d’artillerie à terre. Les forces en présence sont équilibrées, 17 contre 14 navires. Nelson attaque à la nuit tombante alors que de nombreux marins sont à terre et ses capitaines font une manœuvre audacieuse en se glissant entre les haut-fonds côtiers et les bateaux français, prenant ces derniers à revers et attaquant les moins bien armés. C’est un massacre et les navires français sont démâtés les uns après les autres. La bataille culmine dans l’explosion du vaisseau-amiral français, l’Orient, tuant plus de 1000 marins et précipitant la déroute. Seuls quatre navires français (dont deux petites frégates) parviennent à s’échapper ; les autres sont coulés ou capturés alors que seuls deux bateaux anglais ont été gravement endommagés. Le corps expéditionnaire est désormais coincé en Egypte et le reste de la campagne, s’il conduit à de riches récoltes culturelles dont l’obélisque de Luxor et la pierre de Rosette, s’enlise sur les plans militaires et politiques et finit par une reddition en 1801.

Table 1, dite « Jeunesse fougueuse » : F-R accueille un jeune intéressé, Ewen, qui passe la tête par la porte de la salle et le joint à sa table où ils essaient Wonder Book avec Faline et Frank. Un jeu d’aventures coopératif, découpé en six chapitres et scénarisé à travers une pile de cartes pré-triées qui entrent progressivement en jeu. Ils ont passé un bon moment, on réussi le premier chapitre et pourraient très bien rejouer prochainement. Après le départ des couche-tôt F-R et Faline jouent à Harmonies, un des jeux favoris de cette (jeune) dernière qui s’impose 95 à 82.

Table 2, dite « Enlisement » : Longue partie de The Witcher animée par OlivierB avec Armand, Julien et Marie. Ont-ils fini avant d’être vaincus par le sommeil ou que l’aube pointe son nez rosé ? à ce stade nous ne le savons.

Table 3, dite « Défaite mémorable » : Pierre-Yves, BenjaminG et Corentin s’affrontent sur le Château Blanc. Benjamin qui pourtant apprécie le jeu réalise une contre-performance inhabituelle en finissant dernier avec 18 points, c’est Corentin qui l’emporte devant P-Y. Ils choisissent ensuite un nouveau jeu de construction de tableau, Luna Capital. Benjamin prend sa revanche et gagne avec 80 points, notamment grâce aux objectifs communs, devant Corentin 74 et Pierre-Yves 60, ayant ignoré complètement les objectifs susmentionnés. A son tour, le joueur choisit un lot (terrain + bâtiments) et place devant lui un terrain et les bâtiments récupérés. Tout ça en trois manches où chaque joueur sélectionne tour à tour quatre lots ; chaque joueur termine avec douze cartes devant lui et une trentaine de bâtiments. Ces derniers déclenchent des combos de points (et des objectifs communs aux joueurs) qui sont décomptés en fin de partie, tout ceci semble assez classique.

Table 4, dite « Haut niveau » : Olive, Xel et VHN ont prévu une partie de Rajas of the Ganges. Un jeu de placement d’ouvrier où pas mal d’actions sont assistées par la consommation d’un dé. Il faut échapper au double écueil de ne plus avoir de dés (refaire son stock est laborieux) et de ne pas avoir la bonne valeur (on peut assez aisément en retourner un mais sinon il faut avoir de la chance à la relance). Une bonne valeur par exemple est le « 2 » que Olive et Dom ont copieusement utilisé, il fournit deux nouveaux dés et un petit bonus. Dom, initialement dernier dans l’ordre du tour, prend et conserve la première position et construit son domaine à base de tuiles plutôt bon marché tandis que Xel est la première à débloquer son cinquième ouvrier en descendant à grande vitesse le fleuve. Rappelons que ce jeu a innové avec la mécanique des deux pistes contra-rotatives (l’argent et la réputation) où la fin de partie est déclenchée dès qu’un joueur croise ses deux marqueurs1. En seconde moitié Dom met le turbo sur les actions de revenus (lots de ressources différentes + 3 puis 4 tuiles de Soie). L’achat de quelques bâtiments le fait aussi bien progresser sur la piste de réputation et dans la dernière action de son tour il met fin à la partie avec une très confortable avance sur ses deux adversaires estomaqués.

Ils poursuivent avec un nouveau jeu, Scoville, où il s’agit de faire pousser des piments de toutes les couleurs pour remplir des contrats fournissant des points de victoire. Trois éléments intéressants ici : l’enchère pour la position dans l’ordre du tour (pas forcément pour être le premier car on plante dans l’ordre du tour mais on récolte dans l’ordre inverse), les déplacements pour récolter où on peut habilement gêner les autres et la table des croisements génétiques qui détermine la couleur de l’hybride entre deux piments. Le tout est relativement rapide et avec un beau matériel. Pour cette découverte, Xel et Dom finissent avec deux contrats chacun et le même total de 67 PV, Olive étant à 49 (avec en main un précieux piment « cristal » qu’il n’a pas eu le temps de planter). L’argent restant départage les deux premiers en donnant la victoire à Xel. Il faut vraiment surveiller les autres (et l’ordre de jeu) car si on se fait chiper le contrat qu’on visait on a perdu beaucoup de temps à accumuler les piments correspondants.

Table 5, dite « Poursuite sur terre et sur les eaux » : Avec une pensée pour les naufragés de la table 2, F-R, Dom, Faline et Olive disputent une petite Course vers El Dorado. Dom fait la course quasiment en tête malgré deux brefs dépassements par F-R, mais à chaque fois il a la chance de piocher les cartes permettant de repasser devant. Derrière, la paire Faline/Olive se bloque joyeusement au point parfois de devoir passer son tour. En tête, Dom négocie un passage technique avec sa Millionnaire ; malgré un deck solide F-R ne parvient pas à terminer dans le même tour et concède la victoire.

  1. Cette idée a été largement popularisée par Ark Nova. L’érudit de service mentionnera le jeu de 2014 Rattlebones où un pion partagé parcourt la piste de score en sens inverse, mais c’est plutôt un mécanisme de gestion du timing de fin de partie puisque c’est classiquement le joueur en tête qui gagne quand il est rejoint.

Séance de VENDREDI 03/11/2023 à Servel

Le 3 novembre 1957 s’envole Spoutnik-2, un objet de plus de 500 kg perché au sommet d’une fusée soviétique (un missile intercontinental modifié). Ce second satellite artificiel était bien plus lourd, ambitieux et sophistiqué que son prédécesseur. Au lieu de contenir juste un émetteur radio, il embarquait la chienne Laîka, victime animale de la recherche spatiale, et plusieurs expéricences scientfiques dont l’une visant à mesurer les rayons cosmiques et l’autre à analyser le spectre UV et X du rayonnement solaire non filtré par l’atmosphère terrestre. Ce second exploit après Spoutnik-1 fit mesurer aux Etats-Unis leur retard pris sur l’URSS dans les technologies spatiales (et donc les missiles) et accrut la rivalité des deux superpuissances. Quant aux mesures effectuées, les détecteurs spectraux étaient mal calibrés et furent saturés par le flux solaire tandis que les données sur les rayons cosmiques se révèlèrent insuffisantes pour confirmer l’existence de la ceinture de Van Allen.

Table 1, dite « Exploit collectif » : retour de Batman avec autour de la table Xel, OlivierL, Stéven et Fabrice. Après avoir pas mal encaissé, la fine équipe se sort victorieuse d’un scénario où ils ont croisé un épouvantail, mais nous dit-on « sans gloire ».

Table 2, dite « Deux orbites et au lit » : A l’écart au calme, soirée courte pour F-R, Frank et Tristan qui commencent par un Unlock et finissent par un Cartaventura au Moyen-Orient.

Table 3, dite « Décollage réussi » : Vincent, Gilles, François, et VHN se lancent dans Grand Austria Hotel. Les deux premiers découvrent ce jeu où l’on vide peu à peu à chaque manche un pool de dés commun pour faire des actions, chaque valeur de dé correspondant à une action spécifique. Gilles apprend vite et prend un départ en flèche, il est le premier à revendiquer un objectif à 15 PV. Mais en milieu de partie il retrouve son restaurant engorgé de clients au grand appétit. Tout comme Dom qui est englué dans la Schlagsahne. Il faut dire que les tirages de dés incroyables  se succèdent, comme celui où sur 14 dés, cinq valent 5 (ou un autre où deux valeurs sur six sont absentes, 0,3% de probabilité !). Plus généralement, il y a famine des valeurs 1 et 2 qui permettent de nourrir les clients du restaurant. Alors que Dom est au fond du trou, sans argent et avec sa salle congestionnée, c’est au 5e tour (sur 7) que la piste de l’empereur lui parachute miraculeusement 4 cubes blancs qui le relancent d’un coup. Pendant ce temps, François a constuit une machine à points épurée et efficace, s’appuyant sur 3 personnels bien choisis, un accent mis sur la piste de l’empereur et une rotation rapide de convives venus dîner sur le pouce. Les traits d’humour lancés par les autres ne le ralentissent en rien et il donne le coup de grâce en convertissant ses 19 sous en autant de points et en mettant en jeu un dernier personnage qui, recopiant n’importe quel autre scoreur de fin de partie, le gratifie de 12 points supplémentaires. Avec 148 PV, il triomphe au terme d’une partie menée au petit poil malgré les dés défavorables. Suivent Dom avec 120, Gilles 98 et Vincent 67.

Table 4, dite « Industrie de pointe » : Le Brass périodique animé par Thomas regroupe Marie-Anne, BenjaminG et Baptiste. Une partie qui a duré et qui a vu un finish ultra-serré, Marie-Anne prenant le meilleur sur Thomas, 132 PV à 129.

Table 5, dite « Superpuissances » : Première apparition de The Witcher, tiré du livre/jeu vidéo/série. C’est compétitif dans un univers de fantasy. Nous ne savons pas encore qui de Jérôme, OlivierB et Nico77 s’en est le mieux tiré, toute information à ce sujet est bienvenue.

Table 6, dite « Victime de la science » : Une autre première, dans la catégorie du gros jeu de placement d’ouvrier aux actions combotastiques multiples : Darwin’s Journey pour Fred, Elie, Olive et Mickaël. Un jeu où « tout coûte cher » dès qu’on n’est pas le premier à se placer dans une zone, où il faut se replacer dans l’ordre du tour au bon moment et bien anticiper quelles compténces on développe pour chaque ouvrier, cela conditionnera les actions qu’il peut activer. Elie fait le plein de points au musée mais au total c’est Fred qui remporte cette partie de découverte.