Séance de VENDREDI 17/03/2017 à St-Elivet

Le 17 mars 1808, Napoléon 1er créait les palmes académiques, et faisait du baccalauréat un grade d’État qui sanctionne la fin des études secondaires et donne accès aux études supérieures. D’origine médiévale, le baccalauréat (de baccalarius« apprenti chevalier », et laureatus, « couronné de lauriers ») était jusque-là le premier grade de l’Université de Paris, avant la maîtrise et le doctorat. Le nouveau baccalauréat comporte cinq disciplines : lettres, sciences, droit, théologie et médecine. La première session, avec seulement des épreuves orales, se déroule en 1809 avec 31 candidats, tous des garçons de seize ans (la première bachelière sera une institutrice de 36 ans, en 1861). En 1881, la composition latine sera remplacée par une « composition française sur un sujet de littérature ou d’histoire », marquant la fin de la primauté du latin.

Résultat de recherche d'images pour "napoleon baccalaureat 1808"

209 ans après, à St-Elivet, beaucoup de copies furent livrées, de valeurs très inégales, et tous n’avaient pas suivi les mêmes filières. Il faut dire aussi, St-Patrick oblige, que plusieurs des impétrants semblaient influencés par le houblon et ses dérivées multiples (et je ne parle pas ici de mathématiques). Passons maintenant à la correction !

Table 1, dite « Section magiciens » : à cette table de Trickerion: Legends of illusion, un professeur diplômé (Julien, détenteur du jeu), et trois débutants, Tristan, Mickaël, Christophe, sapés comme jamais pour éblouir les foules avec leurs merveilleux tours. La valeur n’attendant pas le nombre des années, c’est Tristan qui conquiert le précieux sésame avec un score voisin de 100, ponctué par un dernier tour extraordinaire dont on parlera encore longtemps dans les chaumières et qui justifie amplement sa mention Très bien.

Table 2, dite « Récréative » : Une table courte comme une copie blanche rassemble Jérôme et Axel dans l’univers de Smash Up, autant dire une bonne baston dans la cour de récré. Pourtant, le plus gringalet des deux l’a emporté…

Table 3, dite « Composition d’histoire » : Une table de Signe des anciens rassemble Neox, François-René, Marion, Xandra et Baptiste. Ce dernier en ressort lauréat, la tête du bon élève en prime.

Table 4, dite « Section latinistes » : Au cœur du  quartier latin de St-Elivet (vous l’avez reconnu, il se caractérise par sa bibliothèque quasiment universitaire), Jeff et Jack déclinent leur Via Nebula. Tempora si fuerint nubila, solus eris, méditaient-ils en silence. C’est Jeff qui sortit la première tête des nuages, par la courte de marge de 22 à 20.

Table 5, dite « Fatal oral » : Après de multiples tergiversations sur le choix du sujet, Xel, Votre Humble Narrateur, Michal et Armand se retrouvent autour de la table moyennageuse de Fief. Un jeu où l’on peut gagner soit en solo, soit en couple, après une alliance scellée en bonne et due forme par un échange d’alliances. J’avais bien senti que Michal, installé dès le départ dans le fief attenant au mien, me convoitait. Quand, minaudant, il fit sa proposition, j’étais déjà un beau parti, portant couronne et mître dans le même temps, et l’affaire fut conclue sans hésitation. Nous cavalions vers la victoire, avec 4 titres qui nous la donneraient à coup sûr au décompte de fin de tour. En face, on s’épiait, on s’observait, on tergiversait, mais Armand, lancé vers le grand espace laissé libre au sud-est de la carte, semblait regarder avec dédain le trousseau de sa voisinne. Pourtant, le temps pressait et il fallait bien faire quelque chose. Ils tentèrent donc une approche combinée, mais sans y croire. Quand Xel attaqua mes positions, je mis un point d’honneur à n’être point capturé, utilisant un passage secret. Au tour d’Armand de jouer, le dernier coup de la partie pensait-on, et lui aussi. Mais il avait en mains une carte assassin, carte qui ne nécessitait pas d’être dans le même fief pour frapper, comme il l’avait cru. Bientôt, il en usa. Bientôt, ce fut ma perte: un roi occis, un diocèse en miettes, une forteresse assiégée, une épouse envolée. Pourtant le passage secret m’aurait protégé, mais je ne l’avais plus, persuadé que j’étais, comme nous l’étions tous, qu’il n’y avait aucune botte secrète dans la main d’Armand ! Michal ne respecta aucune des couleurs du deuil, convola illico avec Armand, et en deux coups de cuiller à pot l’affaire était faite.

KharnageTable 6, dite « Section décibels » : Jeu d’affrontement d’armées médiévales-fantastiques, ponctué de « Kharnage !!! » et de « YEAH!!! », Kharnage a pour but d’accumuler le plus de points de domination en détruisant le plus d’unités ennemies. Autant le dire, un jeu totalement inadapté au recueillement qui sied à une bibliothèque. Jacques fut l’élève le plus bruyant (15 dB), mais Jeff (15 dB aussi, mais un octave en dessous), et Axel ne furent pas en reste. Seul Jérôme (3) resta dans le ton de la bienséance. Merci à lui, nous étions leurs voisins.

Table 7, dite « Thème libre » :  François-René, Neox et Baptiste enchaînent sur une partie de Libertalia.  Le plus sportif des trois s’adjuge cette partie.

Table 8, dite « Composition française » : à la table de Codenames nous retrouvons chez les Rouges Jérôme, votre modeste narrateur, Xel, et chez les Bleus Tristan, François-René, Axel, puis Nourdine, pour une partie disputée en trois manches  gagnantes:

  • 1-0 pour les Rouges alors que les Bleus se prennent les pieds dans une Echelle assassine (l’indice étant Hauteur).
  • 1-1 : égalisation des Bleus dans une manche où les Rouges ont fait assaut d’associations multiples avec Chambre 3 (Noir, Table, Porte) et Panama 2 (Coffre, Plage), tandis que les Bleus allaient à l’essentiel avec un Branlette 3 (Huile, Pouce, Bout) dont on vous laissera deviner l’auteur.
  • 2-1: les Rouges font un sans-faute absolu, dans un parcours ponctué notamment par un habile cognassier (Arbre, Pire).
  • 3-1: L’heure est passée depuis longtemps pour Axel, mais les Bleus font durer infiniment le plaisir à leur détriment, butant notamment sur le pourtant subtil Information 3 (Tuyau, Disque, Signe), tandis que les Rouges, déroulant leur partition sans mollir à coups de mots en 2, finissent par s’imposer par défaut.

Table 9, dite « Cours privé » : dans l’espace privé de la cuisine, Sylvain donnait un cours tout aussi privé de JdR que ses élèves ont semblé grandement apprécier. Peut-être en saura-t-on plus sur le forum…

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum.

Séance de VENDREDI 23/09/2016 à St-Elivet

Le 23 septembre de l’an 605 avant notre ère, Nabuchodonosor II était couronné roi de Babylone. Il succède à son père, Nabopolassar, qui devait obéissance au souverain assyrien, le prestigieux Assourbanipal, un conquérant qui avait repoussé jusqu’en Égypte les limites de son empire. Mais après sa mort, l’Assyrie, usée par les guerres et détestée par ses sujets allogènes, se délite sous l’effet des révoltes et luttes de palais. Le gouverneur de Babylone s’allie à Cyaxare, roi des Mèdes (un peuple de l’Iran actuel) et porte le coup de grâce à la monarchie assyrienne. Les Assyriens sont défaits en 615 à Arapkha (aujourd’hui Kirkouk) et leur capitale, Ninive, est détruite en 612. Nabopolassar peut dès lors restaurer l’indépendance de l’empire chaldéen et le prestige de Babylone.

Le principal souci du nouveau roi de Babylone est la lutte contre les Égyptiens qui dominent le Proche-Orient et menacent ses frontières occidentales. Quelques mois avant son couronnement, Nabuchodonosor vainc les Égyptiens du pharaon Néchao II à Kharkémish, les chasse de Palestine et de Syrie et, la même année, en 605, peut ainsi entrer à Jérusalem, capitale du royaume de Juda.

Nabuchodonosor se consacre surtout à l’embellissement de sa capitale. Il fait aménager une enceinte de 18 kilomètres de long dont le principal point de franchissement est la porte d’Ishtar. A partir de celle-ci, une voie processionnelle en brique émaillée conduit au temple de Mardouk, le dieu de Babylone.  Il fait aussi rénover la ziggourat, qui a donné naissance au récit biblique de la «tour de Babel», haute de 90 mètres sur une base de 90 mètres de côté.

Enfin, le roi fait aménager les jardins suspendus. Une légende prétend qu’il aurait ainsi voulu faire une faveur à son épouse d’origine mède, qui regrettait les montagnes verdoyantes de son enfance. Le fait est que cette merveille du monde est la seule à ne pas avoir d’existence officielle: aucune trace archéologique n’a pu confirmer que les jardins ont bel et bien existé. En outre, l’existence de cet édifice n’est relatée que par des textes grecs, jamais par des textes babyloniens. Chose d’autant plus étrange que Nabuchodonosor ne s’est jamais privé de mettre en avant la grandeur des édifices bâtis sous son règne. Il se pourrait, selon une nouvelle hypothèse, que les Grecs aient confondu Babylone et Ninive, la capitale de l’Empire assyrien, qui précéda l’Empire perse…

Hauts de 23 à 92 mètres, les Jardins de Babylone étaient composés de plusieurs étages en terrasses, reliés par un grand escalier de marbre. L’édifice était soutenu par des voûtes et des piliers de brique. L’eau était ramenée de l’Euphrate, et remontait jusqu’au étages à l’aide d’un savant montage hydraulique.

Afficher l'image d'origine

Songeons que Babylone, du règne d’Hammourabi, vers 1750 avant JC, à celui d’ Alexandre le Grand, vers 330 avant JC, en passant par celui de Nabuchodonosor, aura rayonné presque sans discontinuer sur le Moyen-Orient pendant quinze siècles !… Sans doute un record historique.

Bien des années plus tard, cet autre 23 septembre vit à S-Elivet le dévoilement d’une autre merveille du monde: Scythe, dont notre grand reporter Dom fait ci-dessous le récit emerveillé. Si l’existence du jeu est incontestable, le triomphe de son premier vainqueur fut contesté, comme il le reconnait lui-même avec un fair play qui l’honore.

Table 1, dite « La boîte aux merveilles » : Jack sort avec un air gourmand sa boîte de Scythe tout juste reçue. Scythe est un des jeux qui a fait le plus parler de lui cette année, se hissant rapidement dans le top 20 de BGG après avoir été prévendu à 18000 exemplaires sur Kickstarter. Et il faut avouer que la réputation de qualité et de professionnalisme de son éditeur américain, Stonemaier Games, est méritée : le matériel est exceptionnel, les règles et les plateaux individuels clairs et bien conçus avec un tour de jeu simple et logique et des parties qui tiennent en 2 heures.

Le jeu fait partie de la famille « développement/conquête sur une carte » : chacun développe sa faction en accroissant ses capacités de production et ses effectifs tout en s’étalant sur le plateau de jeu jusqu’à avoir quelques frictions avec les voisins. De plus, de subtiles asymétries assurent renouvellement des parties et orientation des choix stratégiques, mais compliquent la tâche de garder un œil sur les autres. Les mécanismes sont classiques, sauf peut-être le fait que les ressources restent sur le plateau et peuvent être accaparées suite à un combat.

Plus qu’une épopée, le jeu est un mélange d’optimisation et de course tandis que la force est le plus souvent une menace protégeant son territoire et ses ressources (les combats sont assez coûteux pour l’attaquant pour que seule une poignée ait lieu à chaque partie). La première moitié du jeu (assez lente car les ressources sont rares et les actions chères) voit chaque faction faire ses choix de développement et élargir son contrôle autour de la base de départ. Puis la rivalité s’exprime pour atteindre ou contrôler les zones au centre de la carte et le rythme s’accélère. La fin de partie est soudaine et nécessite de bien jauger où en sont les adversaires.

Cette première partie a regroupé Laurent (Saxon), Neox (Rusviet) et Dom (Nordic) autour de Jacques (Crimea). Logiquement, nous sommes concentrés sur le développement de notre faction et l’exploitation de ses spécificités mais on peut s’attendre que dans le futur il y ait plus d’attention portée aux choix et aux positions des autres. Jacques ayant envoyé son Héros un peu trop près de Dom s’attira en retour une double contre-attaque qui lui rogna les ailes. Laurent pendant ce temps se répandait sur la carte et Neox avec ses recrues profitait des actions des autres. Dom mit fin à la partie juste avant que Laurent et Neox soient en mesure de le faire. Après décompte, il finit 2 points devant Laurent mais sa victoire ne sera pas homologuée : en cours de partie il avait fait un mouvement illégal qui lui avait permis de récolter les bénéfices d’une carte Rencontre. On peut s’attendre à revoir Scythe sur les tables de PC !

Table 2, dite « Babies alone in Babylone » : Axel, Elaine, Gael, Baptiste (au poil dru), François-René et VHS, tous des grands enfants, se retrouvent au carrousel enchanté de Mickaël, fantôme clairvoyant de Mysterium. Une fort joyeuse partie, où tous les protagonistes ont découvert les ressorts de leur énigme. Comme à l’école des fans, tout le monde a donc gagné, mais pour la petite histoire, c’est Axel et François-René qui remportent de concert la victoire au score, par leur habilité à miser sur les paris de leurs adversaires.

Table 3, dite « Merveilleusement simple » : c’est à Barony que Paul mate sans effort une opposition composée de Xel, Baptiste (aux poches pleines) et Sly, de retour et qui, d’un assaut vengeur, provoqua la sortie de route de Xel qui faisait alors la course en tête. Les mêmes enchaînent sur Cap’taine Carcasse, qui voit cette fois la victoire de Sly.

C’est alors que Vincent fit son apparition cameo. A l’instar d’Alfred Hitchcok dans ses propres films, ses passages dont la brièveté n’ont d’égal que l’intensité sont très attendus, et souvent le théâtre de joutes oratoires qui font le régal des initiés. Il fut ce soir là (mais pourquoi ?) question de Jaï Alai, alias cesta punta, un jeu très populaire au pays basque, et non pas de la Lorelei, nymphe de la mythologie germanique dont la légende a donné son nom à un rocher surplombant le Rhin.

Table 4, dite « Suspendue » : Après le départ de Gael et Elaine, les survivants de la table 2 flottent un bon moment avant de jeter leur dévolu sur Smash Up. Ils découvrent en Axel un fin connaisseur de ce jeu et ses différents peuples, allant jusqu’à explorer les recoins des forums pour arbitrer telle ou telle propriété absconse d’une créature… Rappelons qu’à ce jeu, chaque joueur est muni de 2 peuples, qui doivent conquérir des bases. Chacun dispose des créatures sur ces bases, et joue optionnellement des cartes actions. Lors de la conquête d’une base (matérialisée par une somme des forces des créatures attachées supérieure ou égale à la valeur de la base), des PV sont attribués aux joueurs majoritaires. Une étape clé du jeu est donc la draft des peuplades, que nous avons pour le coup choisies au hasard. Je me trouvai avec une jolie combinaison Dinosaures-Zombies, mais très mal mélangés entre eux.. La victoire m’était promise, mais, à 14 PV, tout le monde me tomba dessus (la victoire étant à 15), et, alors qu’Axel, nanti de peuples aux pouvoirs extraordinaires, semblait voué à l’emporter, c’est FR et ses Ninja « tout pourris » qui lui dama le pion…Ah oui, j’oubliais: c’est un jeu chaotique, forcément chaotique..

Table 5, dite « Dans son jardin » : le premier Baptiste rejoint le second au sous-sol (*) pour former, avec Paul et Xel, une table de Pandémie: Contagion. Xel s’impose avec un bras et une jambe d’avance, dépassant même l’espace prévu sur la piste de score.

(*) : on me souffle dans l’oreillette que techniquement, cette salle est au RdC, pas au sous-sol. Question de point de vue, aurait dit Einstein…

Table 6, dite « Aux laboureurs déchus » : à Codenames , les rouges (Dom, Xel, Neox, renforcés brièvement par Axel) s’imposent 3 à 2 face aux bleus (Paul, VHS, FR), dans une partie étrange, où la vérité sembla souvent ailleurs. On y fit ainsi connaissance de l’île de Kourou, et de Flipper le requin. Les règles furent malmenées (mots trop longs, utilisation abusive du smartphone…), Tyrion Lannister fit une apparition, et FR démontra une aussi improbable que parfaite connaissance du chausseur de luxe Louboutin. Les rouges, partis pour gagner largement, ne durent finalement leur salut qu’à un hasard improbable: un Bigouden 2 qu’ils prirent pour un 3: ils choisirent donc trois mots, le troisième tombant sur un rouge (ce mot était cependant bien choisi: voile). Quant aux bleus, ils réussirent l’exploit de proposer à chaque manche un « Labourer », mais ne prenez pas conseil sur eux car ils font usage de pelles et de fourches…

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum.

Séance de VENDREDI 25/03/2016 à St-Elivet

En ce 25 mars, l’histoire de la Bretagne se rappelle à nos souvenirs avec l’anniversaire du combat des Trente. Mais un petit retour en arrière s’impose pour le mieux cerner.

Intégrée par Rome à la province de Gaule belgique, l’Armorique, excentrée, résista à la romanisation, conserva mieux que le reste de la Gaule ses racines celtiques et fut également épargnée par les invasions germaniques au Ve siècle. Mais au début du Ve siècle, les paysans de la région se soulevèrent contre les autorités. Leurs révoltes ou bagaudes furent cruellement réprimées par la cavalerie d’Aetius, le représentant de l’empire en Gaule, essentiellement composée de mercenaires huns. Il s’ensuivit un effondrement de la population locale.

De ce fait, de la fin du Ve siècle au VIIe siècle, les Celtes de Britannia (la Grande-Bretagne actuelle) trouvèrent naturel de se réfugier en Armorique lorsque leur île fut envahie par des hordes d’Angles, de Saxons et autres Germains ! C’est ainsi que l’Armorique, devenue le refuge des Bretons, renoua avec la langue celtique et prit le nom de Bretagne. Parmi les nouveaux arrivants figuraient beaucoup de moines qui eurent à coeur d’évangéliser la péninsule et y multiplièrent les fondations d’abbayes (Samson, Paterne, Guénolé, Brieux, Malo…).

Charlemagne aura le plus grand mal à soumettre les Bretons malgré la victoire du comte Wido sur les chefs locaux en 799. Son fils Louis le Pieux confère au chef breton Nominoë le titre de duc, mais Nominoë ne tarde pas à se soulever contre les Francs et, 22 novembre 845, bat à plate couture les troupes de Charles le Chauve, fils de Louis le Pieux, à Ballon, près de Redon. À sa mort, en 851, son fils Erispoé lui succède à la tête de la Bretagne et obtient de Charles le Chauve le titre de roi: la Bretagne devient indépendante pour près de sept siècles.

Le duché, attaché à son indépendance, passe de père en fils jusqu’à Jean III le Bon. Celui-ci décède le 30 avril 1341 sans enfant et sans héritier désigné. Le demi-frère du défunt duc, Jean de Montfort, conteste la succession par les femmes, qu’il dénonce comme contraire au droit capétien. Paradoxalement, il a le soutien de la petite noblesse bretonne et surtout du roi d’Angleterre Édouard III qui, lui-même, vient de revendiquer la couronne de France… en arguant de la succession par les femmes !

Jean de Montfort prend possession du duché mais il est rapidement défait par l’armée française et emprisonné au Louvre, à Paris. Sa femme Jeanne de Flandre poursuit le combat. Libéré en 1343 à la faveur d’une trêve, Jean de Montfort meurt peu après. La guerre de Succession de Bretagne, aussi appelée guerre des deux Jeanne, étroitement imbriquée à la guerre franco-anglaise, plus tard appelée guerre de Cent Ans, va perdurer de longues années.

C’est ici que commence l’histoire du combat des Trente, tournoi meurtrier qui a sa place dans les grands mythes de l’histoire de la Bretagne. C’est aussi l’épisode le plus mémorable de la guerre de Succession de Bretagne ouverte dix ans plus tôt par la mort du duc.

Le 25 mars 1351, Jean de Beaumanoir, capitaine du château de Josselin, provoque en combat singulier les Anglais de Richard de Bremborough, établi non loin, à Ploërmel. Mais à un combat singulier, le capitaine anglais préfère un combat par équipes : «Dieu soit Juge entre nous ! Que chacun de nous choisisse trente à quarante champions pour soutenir sa cause. On verra de quel côté est le droit».

Le combat commence deux jours plus tard sur la lande, au lieu-dit le chêne de Mi-Voie, dans le Morbihan actuel. C’est un carnage sans règle qui n’a rien à voir avec les joutes codifiées de l’époque. Les combattants, chevaliers, écuyers, mercenaires, sont à pied ou à cheval, avec des armes disparates. Pour le chroniqueur Jean Froissart, ce fut «un moult haut, un moult merveilleux fait d’armes». Au plus fort des combats, Beaumanoir, blessé, réclame à boire. L’un de ses compagnons, Geoffroy du Bois, lui lance selon la chronique : «Bois ton sang, Beaumanoir ! Et la soif te passera».

Le soir venu, Beaumanoir et son camp remportent une victoire relative avec «seulement» six morts, les Anglais ayant de leur côté perdu neuf hommes dont leur chef, Bremborough. Près de Josselin, un enclos et une stèle rappellent le souvenir de ce combat.

Trente2

665 ans plus tard, la soirée commence par une vaillante équipée d’hommes forts. Ils n’étaient pas trente, mais portaient des gants, et surtout une lourde armoire destinée à recueillir les grimoires, recettes de potions, sorts et autres choses magiques peuplant l’univers de Parties Civiles. Depuis, elle trône fièrement dans l’ex-bibliothèque, entièrement retapissée pour l’occasion. Puis, ce fait d’armes accompli, on posa les gants et on joua.

Table 1, dite « Ceci est mon sang » : Costaud, c’est le mot qui s’impose quand on découvre les figurines de Cthulhu Wars. Les joueurs ne l’étaient pas moins, et la bataille fut homérique à en juger du score: Nicolas: 34, François-René: 33, Baptiste aux mains d’or et Michał : 29.

Table 2, dite « Ceci est mon whisky» :  Tristan nous fait découvrir Glen More. Un jeu qui nous plonge dans les brumes écossaises, et où, en mangeant des tuiles, l’on produit du whisky, donc, mais aussi du bois, de la viande, et même des membres de clan, et avec un mécanisme original: joue celui qui est en dernière position (donc celui qui se contente le mieux des tuiles à sa portée). Pas moins de deux parties furent jouées, avec ces scores pittoresques: Tristan: 76, VHS: 40, Dom: 24, Xel: 22, puis Tristan: 58, VHS: 42, Dom: 41, Xel: 85

Mais, post mortem, la patrouille des jeux invalida ces scores car 3 grosses erreurs furent commises:
*lors du décompte final, tous les joueurs qui ont PLUS  de tuiles que celui qui en a LE MOINS perdent 3 PV par tuile d’écart et non l’inverse !
*lors des 3 décomptes, il ne faut pas compter les meeples noirs sur les tuiles (= »membres de clan ») mais les meeples noirs « chefs de clans ».  Pour produire ces derniers, il faut utiliser 1 action déplacement pour
sortir 1 meeple pour toujours de son village et le poser à coté.
*pour toutes les tuiles qui consistent à payer des ressources, on peut  toujours acheter les ressources manquantes au marché et non les seules disponibles dans son village

Comme dirait Dom « pourquoi y a-t-il toujours des erreurs de règles aux tables où je joue » ? :-[

glen-more-73-1281610312

Table 3, dite « un moult merveilleux fait d’arme » : A Nightfall, on combine deck building et zombies, cela plut beaucoup aux joueurs présents qui le manifestèrent bruyamment, un peu comme s’ils n’avaient pas de voisisns (mais on était contents qu’ils le soient). Thierry, 8, devance Julien.F1 et Thomas, 10, puis Axel, 11 et enfin Jonathan, 14. Car on me souffle dans l’oreillette que moins on a de points, plus on gagne…

Table 4, dite «  succession par la femme » : A Tzolk’in, Jeff, Mickaël s’attaquent à Joane dans le huis clos de la salle informatique Le résultat est encore incertain à cette heure.

Table 5, dite « lost in translation » : A Codenames, les bleus (François-René, Thierry, Axel, Julien.F2, VHS) héroïques, triomphent 3 à 2 des rouges (Xel, Joane, Thomas, Dom). Après avoir mené 2 à 0 rapidement, ils furent rejoints avant de l’emporter dans le set décisif. On retiendra de cette partie les propositions aventureuses des rouges (peupleraie, amoureuse, Marie-Antoinette), qui se heurtèrent au pragmatisme des bleus, à l’image de François-René, grand adepte du Canard WC (c). La victoire se joua sur un aileron de requin, qui était plus marteau que baleine…

Table 6, dite « joute armoricaine » : Un Smash Up de fin de soirée oppose Tristan à Mickaël. En ont-ils eux-mêmes retenu l’issue ?

Table 7, dite « sang parallèle »: Nicolas me souffle dans l’oreillette qu’en fait, y’avait 2 tables de Cthulhu Wars en parallèle… L’autre était composée de Julien (de Paimpol), Jibee et Franck. Les scores seront dévoilés sur le forum !

Table 8, dite « joute ancienne », que Nicolas raconte ainsi:  F-R, Baptiste et moi avons également fait un Signe des Anciens. Nous avons d’ailleurs brillamment gagné!

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum

Séance de VENDREDI 13/11/2015 à St-Elivet

Au matin d’un 13 novembre quelque part au XIXè siècle, Claude Monet peignit le port du Havre, la ville de son enfance. Impression soleil levant allait donner son nom à une révolution picturale, l’impressionnisme, où les scènes quotidiennes de la vie contemporaine  sont librement interprétés et recréés selon la vision et la sensibilité personnelle de l’artiste. Le tableau eut une vie agitée, et fut même volé, puis retrouvé chez un malfrat corse qui avait essayé de le négocier avec un Japonais en relation avec les yakuzas.

Claude_Monet,_Impression,_soleil_levant,_1872

Commencée en pente douce dans un St-Elivet joyeusement envahi d’une bande de joueurs de toutes origines et confessions, cette soirée bascula soudain après 22h dans l’émoi des attentats parisiens dont l’impressionnante litanie se diffusait peu à peu parmi les tables. Nous n’eûmes pas le cœur d’atteindre le soleil levant pour mettre fin à nos joutes si dérisoires.

Table 1, dite « molotovienne»
A ce jeu de déductions qu’est L’alchimiste, Thomas fait les meilleurs cocktails et l’emporte avec 30 PV devant Julien de Paimpol (30 également). Votre humble serviteur (20) eut du mal à se concentrer, et précède Xel (16), qui avait du mal à voir les cartes, ce qui n’aide pas.

Table 2, dite « écrasante»
A Smash Up Baptiste-au-chéquier-d’argent affronte Thierry, Hélène et Jérôme. Ce dernier, expert du jeu et de ses peuplades, avait la faveur des pronostics.

Table 3, dite « policière»
A Descent, François-René, Nicolas , Franck et Axel joutent. Le diable en rit encore.

Table 4, dite « hollandaise»
A C’est moi le patron !, Michal affronte Joane, Mickaël et Julien du Trégor. Le plus gros salaire n’ayant pas levé le doigt, le vainqueur restera anonyme.

Table 5, dite « tragique»
A L’auberge sanglante, Mickaël abat sans ménagement Marvin, Franck et Elaine. Je crois que ce jeu fut même joué une seconde fois, un bien funeste présage.

Table 6, dite « infernale»
A Trains, Joane (40) dépasse de peu Michal (38), et Julien du Trégor (25)

Table 7, dite « kleptomane»
A La cité des voleurs, Baptiste-aux-mains-d’or fait la route avec Thierry, Jérôme et Hélène. Pour le vainqueur, j’ai un doute.

Table 8, dite « délivrée»
A Linq, Thomas, Francois-René, Xel, Julien de Paimpol, Dom et VHS s’amusent. On retiendra surtout de cette partie qu’il y a plusieurs façons de préparer les moules, et que tout le monde a gagné.

 

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum

Séance de MARDI 27/10/2015 à St Elivet

Au cinéma, c’est le retour de James Bond. Le lendemain de la première du dernier opus (nous n’étions pas invités) coïncida avec le retour à St-Elivet de certains membres de Parties Civiles. Comme le SOE (Special Operations Executive), la branche 00 du Secret Intelligence Service, Parties Civiles est un petit monde, dont on pourrait s’amuser à numéroter les adhérents. Il doit bien y avoir quelqu’un qui le fait, par exemple pour recenser les cotisations… Mais au fait, qui est l’adhérent 007 ?

2309031lpw-2309052-article-daniel-craig-bond-spectre-jpg_3129312_660x281

Encore plus troublant, ce mardi, chacune des tables jouées s’illustrait comme par magie avec un élément de la filmographie du célèbre agent secret.

Table 1, dite « Demain ne meurt jamais »

L’agriculture est un éternel recommencement. Votre ouvrage aujourd’hui accompli, vous en aurez toujours à faire autant demain. A Agricola (équipé bien entendu d’une extension), Jack, selon ses propres termes « sort de sa tanière », pour damer le pion à Xel, Jeff et Baptiste-au-chef-luisant.

Table 2, dite « Golden eye »

Smash Up est un jeu où il faut avoir un œil en or pour lire ses cartes, surveiller toutes les bases et les multiples opportunités de conquète. Partis sur un format long (victoire à 15), nous obliquons en cours de route vers un format court (victoire à 10), qui permet à Nicolas de l’emporter à 13, devant VHS à 11 (avec quelques jolis coups de mes Geeks et Voyageurs du temps). Hélène-qui-vient-de-loin et Jérôme suivent, mais au temps de jeu, la première citée l’emporte largement en ayant passé son temps à combotter avec ses cartes Ninja.

Table 3, dite « Le monde ne suffit pas »

Sur terre, le monde est bien petit, comme on s’en rend compte en plongeant dans Abyss. Thierry sort la tête le premier, maintenant sous l’eau Thomas et Audrey. Peu galant pour le retour de cette dernière, mais elle a dit qu’elle reviendrait quand même.

Table 4, dite « Permis de tuer »

Des chevaliers en provenance d’Europe se dirigent vers Jérusalem, pour reprendre la Terre Sainte. Après de nombreuses batailles exténuantes et d’innombrables sièges, la Palestine est capturée, et Jérusalem prise par Godefroy de Bouillon. Les croisés construisent leurs châteaux sur la Terre Sainte et créent de nouveaux états. Mais cette victoire n’a pas mis fin à la guerre: maintenant, un conflit intérieur se pose. Qui gouvernera le nouveau royaume de la chrétienté ? C’est Thomas qui sortira couronné du Kingdom of crusades, devançant de peu Thierry à l’issue d’un duel sans merci.

Table 5, dite « Tuer n’est pas jouer»

Nicolas nous présente sa dernière acquisition, 10′ to kill, un jeu fort sympathique, qui, comme son nom ne l’indique pas (car 10′ n’est pas une mesure de temps mais d’angle), se joue en dix minutes. Mais il y est aussi question d’angles de tir….

10 to killC’est donc un jeu de bluff et de déduction dans lequel chaque joueur incarne secrètement un tueur à gages (du genre animal anthropomorphe, si vous voyez le topo), qui doit éliminer ses 3 contrats sans se faire repérer par les autres. Le jeu se joue de 2 à 4 joueurs mais on peut l’étendre à 5 et nous y avons joué à 6 (Xel, Thomas, Jérôme, VHS, Thierry et donc Nicolas), avec un MJ « tournant ». Ce dernier n’est pas inutile, car il a la règle en main et peut préciser ce qui est autorisé.

En effet, si la mise en place est simple et le tour de jeu fluide, le mécanisme n’est pas si trivial: on peut éliminer son contrat au couteau, sur la même case que lui, au revolver sur une case adjacente (hors diagonales), et à distance avec un fusil à pompe, si on est sur une case qui en est pourvue. Mais il faut être discret: pas question de sortir une arme à feu si on est en compagnie (cependant, l’arme blanche, plus discrète, est autorisée en ce cas), ou si des policiers rôdent !

Il y a enfin une condition de fin de partie qui fit polémique: selon la règle, le jeu ne prend pas fin immédiatement quand un tueur a gages a refroidi ses trois cibles: on finit le tour, ce qui est une excellente occasion de faire sa peau à celui qui vient de laisser bien des indices compromettants.

Bref, pour un premier opus, qu’on joua quand même trois fois, toutes les parties furent entachées d’erreurs et aucun vainqueur officiel ne saurait être reconnu.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum

Séance de MARDI à Ti Koad 9/12

François nous relate la soirée :

Deux tables, dites « Liberté & Solidarité »

Le 9 décembre 1990, Lech Walesa accédait à la présidence polonaise. Comme ce temps (brillamment narré par Wajda dans « l’homme du peuple », hagiographie pelliculée qui vient, je le souligne au passage, de sortir à Lannion et en VO – Wałęsa. Człowiek z nadziei – s’il vous plaît) nous paraît loin. 24 ans plus tard, les membres de Parties Civiles font preuve de solidarité, commençant la soirée par un Mascarade à 8, histoire d’attendre que ça arrive doucement. Je m’adjuge une partie bisounours sur un coupable moment de relâchement de mes compétiteurs, en faisant main basse sur l’argent du tribunal. Une deuxième partie se termine avec un vainqueur dont la chronique n’a pas retenu la trace.

Ensuite nous nous ruons solidairement sur les jeux de Jérôme, car beaucoup sont arrivés les mains vides, et Jeff, qui a fait un passage éclair de courtoisie, était venu les mains vides et le ventre creux. On se prend à regretter l’absence d’une armoire commune. Les tables se séparent et un 7 Wonders s’organise sous la houlette de Dominique, dont le résultat ne nous est pas parvenu à l’heure du bouclage.

Une autre table composée de David, Pierre, Xel et VHS accompagne Jérôme en liberté, dans une double partie de Dungeon Raiders, Pierre s’adjuge la première au bout d’une lutte serrée (tous terminant avec le même nombre de vies) et il me souvient que je remporte l’autre.

Nous succombons enfin à la tentation d’un petit Smash up, jeu fort divertissant mais qui se révèle bien plus long que prévu. C’est un peu comme Smallworld, il faut choisir deux races, en combiner les actions et les créatures pour envahir les différents postes du plateau. Un jeu éminemment chaotique, où la liberté d’action est totale et les conséquences souvent imprévisibles, et que Pierre réussit à terminer en vainqueur avec des cartes qui lui donnent une infinité d’actions gratuites. Pour ma part j’essayai la combinaison Dinosaures / Pirates, pas mal mais je souffris d’une famine de créatures. On ne dévoilera pas ici la race qui fait gagner. Il faut essayer, et ce jeu, l’essayer c’est l’adopter.

_

Pour discuter de cet événement RDV sur le forum.