Dans le langage courant, une Bérézina évoque une déroute mais si on suit les historiens, Napoléon s’y est tiré d’un bien mauvais pas. Remontons au 26 novembre 1812. La grande armée (ou ce qu’il en reste) se replie éprouvée, sous-équipée et poursuivie par les troupes russes. Elle se retrouve coincée par la rivière Berezina (à l’est de Minsk) qui, bien que la température soit sous les -30°C, n’est pas entièrement gelée. Une armée russe contrôle le pont de Borissov, le seul dans les parages. Napoléon décide de construire en urgence deux ponts provisoires 15 km au nord, là ou la rivière n’a que 2m de fond, en utilisant le bois d’une église proche. En quelques heures, quelques centaines de pontonniers hollandais construisent les ponts et la traversée des troupes débute tandis que l’infanterie et la cavalerie repousse les attaques russes, parfois en se sacrifiant. Malgré des appels à bouger répétés, il reste quantité de soldats et de personnels d’appui sur la rive est quand les ponts sont incendiés le 29 en début de journée pour protéger la retraite d’une armée diminuée de dizaines de milliers de tués et prisonniers. Seule une poignée de pontonniers qui ont travaillé dans l’eau glacée survivra. 309 années plus tard, c’était plus le vent et la pluie que le gel qui régnait à Servel.
Table 1, dite « Aux confins de l’Europe » : Mickaël endosse les habits tachés de sang de Dracula dans La Fureur dudit. tandis que Frank, Paul Jr. et François-René se lancent à sa poursuite à travers l’Europe. Au cours de leur chasse, l’assistance de soeur Agata se révélera déterminante. Le vampire des Carpathes a longtemps cru pouvoir leur échapper mais il a fini par être retrouvé dans un dock du Havre. Il aurait pu embarquer et disparaître mais le Comte, avec panache, préféra un affrontement qui lui fut fatal.
Table 2, dite « Leçon cuisante » : une table de cinq joue à It’s a Wonderful World. En l’absence de Lucas (que l’on salue derrière son comptoir) c’est Samuel qui se charge de donner une leçon aux autres. Avec 73 PV, il l’emporte détaché devant Fred (53), Guillaume (50), Jean (43) et Vincent (26). Ils continuent à quatre avec The Mind : ils arrivent à penser comme un et réussissent collectivement leur objectif. Avec un comtois à la table, normal que cela ait tourné comme une horloge !
Table 3, dite « Choc des empires » : grosse boite, grande table et longue durée : OlivierL attire DocNico, Xel et OlivierB dans une partie de Monumental. Un jeu avec du matériel à profusion : figurines, cartes et grandes tuiles qui vont constituer le territoire où se développent les civilisations à la lutte. Leurs pouvoirs et actions possibles proviennent de cartes avec à la fois du familier (petite asymétrie initiale, achat de cartes depuis une rivière pour enrichir son deck) et du nouveau (on met en jeu 3×3 cartes de sa main et on peut activer 1 ligne et 1 colonne du tableau ainsi constitué, soit 5 cartes). Beaucoup de planification et de combos, donc, et les ressorts habituels des jeux de développement et de conquête (exploration, gestion de ressources, combats etc.). Inévitablement le rythme ralentit au fur et à mesure que la partie avance (reproche que l’on peut faire aussi aux Ruines perdues de Narak joué cet automne). C’est donc tardivement que le nom du vainqueur, qui commence par Doc et finit par Nicolas, est tombé sur notre téléscripteur.
Table 4, dite « De justesse » : Thomas propose un Brass Birmingham (what else?) et dispose autour de la table Olive, Adriane et Vince (collègue d’icelle, c’est bien quand les nouveaux adhérent(e)s recrutent). Au terme de cette partie de découverte pour la moitié de l’effectif, on ne sera pas surpris d’apprendre que Thomas a gagné avec 157 PV, mais on appréciera la performance de Vince qui pour sa première partie l’accroche en finissant avec 155. La relève est là, les anciens de PC peuvent trembler !
Table 5, dite « Audace stratégique » : Cela se fait beaucoup de nos jours (qui a mentionné Pax Renaissance ?) : un jeu tout à fait réussi et au matériel sobre est republié dans une grande boîte au prix doublé, avec un matériel (inutilement, diraient certains pisse-froid) amélioré, des ajustements de règles limités et des extensions pas indispensables. C’est ce qui est arrivé à Glen More que Tristan nous a fait découvrir et qu’on retrouve ce soir sous la forme de Glen More II Chronicles (pour une première partie, pas de chroniques mais juste les règles de base). Autour de la table, Neox, François, Félix et VHN. Rappelons trois éléments de règles qui font l’intérêt et l’originalité du jeu : pas d’ordre du tour fixe, c’est le joueur en dernière position sur la piste qui avance d’autant qu’il veut / un scoring « différentiel » où dans 4 catégories on marque des points en fonction de la différence entre le nombre qu’on possède et le nombre du joueur qui en a le moins / un mécanisme de marché où on peut vendre et acheter ses ressources à un prix variable. Neox collectionne les personnages et démarre par une manoeuvre audacieuse en allant très vite s’attribuer le pouvoir « convertir les points de mouvement non utilisés en PV ». Félix fait main basse sur la production de whisky, Dom accumule les Lieux et François fait un peu de tout. Pas facile au fil des trois décomptes intermédiaires de savoir qui est en position de gagner. En fin de partie, une tuile « 3 whiskies » miraculeuse entre en jeu et permet à Neox, jusque là privé du breuvage ambré, de soustraire 6 points aux trois autres. Suffisant pour lui donner la victoire puisqu’il finit avec 80 PV contre 76 à Félix, 61 à Dom et 29 à François.
Table 6, dite « Repli » : Pour partie en attente d’un covoiturage, Vincent, F-R, Dom et François jouent deux manches rapides de Similo Monstres, imaginez un Mystérium dépouillé au point de ne garder que le coeur de son mécanisme. Deux parties, une victoire, comme dirait Napoléon on ne peut pas toujours gagner. On range tout et on se replie jusqu’à mardi.