Séance de VENDREDI 01/04/2022 à Servel

Le 1er avril 1939 prenait fin la guerre d’Espagne, qui opposait, depuis le 17 juillet 1936, le camp des républicains, loyaliste à l’égard du gouvernement légalement établi de la IIe République, et celui des nationalistes, les rebelles putschistes menés par le général Franco. Ce conflit, qui mobilisa les opinions et les États européens, peut apparaître comme une préparation de la Seconde Guerre mondiale, permettant de jauger les rapports de force européens (attentisme des démocraties française et britannique, engagement de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie, tout comme de l’Union soviétique). Il eut un retentissement médiatique et culturel très important et donna notamment lieu à des œuvres telles que L’Espoir d’André Malraux, Hommage à la Catalogne de George Orwell, Pour qui sonne le glas d’Ernest Hemingway ou encore Guernica de Pablo Picasso. L’último parte, le dernier communiqué de guerre de la guerre d’Espagne émis le 1 er avril 1939 par le général Franco, marque la fin officielle de la guerre mais, s’il souligne que les troupes nationalistes ont atteint leurs objectifs militaires, il ne mentionne pas leurs objectifs politiques, annonçant par là les futures années de dictature.

83 ans plus tard, à Lannion, un autre type guerre civile faisait rage entre peuples frères.

Table 1, dite « Guerre éclair » : Revoilà Pax Renaissance avec des joueurs retors (Tristan et Dom) et un troisième qui s’accroche (Christophe, mais l’espace entre chacune de ses parties ralentit sa progression). Ouverture idéale pour Tristan qui, jouant en premier le banquier Jacques Coeur, achète pour 1 Florin une reine ottomane. Christophe (Marchionni) et Dom (Medici) vont se chamailler à l’ouest entre Aragon et Portugal. Bien placé sur les routes de commerce, Tristan s’empare des États papaux et du Saint Empire RG. Dom, au prix d’une combinaison raffinée mais coûteuse (4 Florins) s’empare du Portugal par un vote tandis que Tristan renforce son emprise orientale avec un Jihad en Hongrie. La première comète se présente, Dom remplit les conditions de victoire Renaissance mais Tristan qui joue avant dispose d’assez de fonds pour à la fois acheter la comète à son avantage et à prendre une carte avec un badge Law « au cas où ». Dom et Xof retardent l’inévitable mais Tristan conclut sur une victoire impériale rapide (4 Empires à 2 à 1).

Anno 1800Table 2, dite « Conquête lente » : Julien dévoile en majesté un opus de Martin Wallace, et tous se pressent à sa table. A Anno 1800, basé sur le célèbre jeu vidéo d’Ubisoft, les joueurs développent leurs industries pour faire prospérer leurs îles. Entre planification, gestion, commerce et concurrence,voilà un jeu de développement intense et exponentiel. Les possibilités de développement des îles sont nombreuses, et les joueurs composent avec la qualification de la main-d’œuvre (fermier, ouvrier, artisan, ingénieur, investisseur), les opportunités de commerce avec le Nouveau Monde… mais aussi avec les autres joueurs !
Et il ne s’agira pas tant d’obtenir toutes les industries possibles et imaginables que de développer les plus pertinentes à chaque stratégie, car, moyennant des jetons commerce, on peut utiliser celles des autres ! La mécanique originale de fin de partie déclenche des dénouements potentiellement imprévus. C’est exactement ce qui se passa, car Julien vida sa main de cartes le premier, mettant donc fin à la parte et s’octroyant 7 PV au passage, mais, avec 106, il échoue devant François, 115, qui se voyait pourtant mal parti avec une stratégie de conquête plutôt lente, et une pénurie de cubes rouges, mais qui se révéla lucrative.  A la faveur d’un dernier tour pleinement maîtrisé, ses 74 PV de bâtiments (59 à Julien) lui octroient la victoire. NicolasH fait un premier tour de piste réussi, avec 96, éclipsant Steven, 82.

Table 3, dite « Conquête éclair » : Mickaël, Frank et et Olivier s’essaient à la conquête spatiale à Welcome to the Moon. Dans une première mission, ils décollèrent de la terre, et dans une seconde prirent la route de la lune. Deux succès, et une double victoire pour Mickaël.

Table 4, dite « Guerre lente » : Au fin fond d’une salle déportée, un quarteron de joueurs en goguette prirent part à une guerre lente et oubliée, au point qu’on en perdit le nom. François-René s’en approcha, pour voir, après le démarrage des hostilités, mais le théâtre des opérations n’acceptait pas de supplétifs.

Séance de VENDREDI 03/09/2021 à Servel

Le 3 septembre de l’an 401 av. J.-C., les Dix Mille, mercenaires grecs au service d’un prince perse, livrent combat à Canouxa, en Mésopotamie, du côté de Babylone. Ils ont été enrôlés par Cyrus le Jeune (424-401) pour renverser du trône de Perse son frère aîné, le souverain achéménide Artaxerxès.

Battus, ils décident de rentrer dans leur pays. Leur équipée va donner lieu à un récit devenu nom commun : L’Anabase. Son histoire nous est connue par le récit qu’en a fait Xénophon, qui a pris part à l’affaire, puisqu’il s’est engagé comme hoplite (un fantassin lourdement armé, par opposition au gymnète et au peltaste, armés plus légèrement), puis a ensuite été élu stratège de l’arrière-garde — un poste clé (ce qui lui a valu une grande notoriété). Le terme « anabase » désigne depuis une longue expédition militaire, dans le sens « ascension dans le haut pays » ou « expédition de la mer vers l’intérieur montagneux d’un pays ».

Le parcours réussi du contingent grec à travers l’empire perse (en rouge sur la carte) a frappé les contemporains de Xénophon. Une petite troupe de mercenaires, aguerris et déterminés, peut donc réussir sans trop de pertes à échapper à la vengeance des armées d’Artaxerxès au cœur de son royaume. Leur succès montra qu’une expédition à l’intérieur des terres perse est possible, ouvrant la voie à la conquête d’Alexandre.

1620 longues années après, à Lannion, quelques fantassins lourdement armés de figurines et boîtes de jeux débarquaient depuis les mers sur les hauteurs de Servel, pour y livrer des joutes mémorables.

Table 1, dite « Conquêtes ottomanes » : Christophe (intéressé par approfondir après son initiation récente) et Dom s’installent face à Pax Renaissance, excellent à deux joueurs. Ils enchaînent deux parties dont le déroulement similaire reflète mal l’extrême diversité des situations de jeu et des rebondissements que le jeu offre. Tout d’abord (Dom Cœur / Xof Marchionni), Dom ouvre par un Jihad en Ottoman et, malgré un usage efficace des pirates et des Repress pour réduire les concessions bleues, s’établit à l’Est avec un bon contrôle des flux financiers. Quant la première comète arrive, Dom a les moyens de l’acheter et, avec le seul évêque en jeu, conclut par une victoire Islam rapide. On remet cela après avoir rebattu les cartes (Dom Medici / Xof Cœur) et cela démarre presque identiquement (Jihad de The Grim en Ottoman) avec les rôles échangés. Dom se marie au Portugal et s’installe en France tout en prenant soin d’acheter un évêque blanc qui bloque une éventuelle victoire Islam. Malgré un basculement de la route de commerce orientale, Christophe continue a encaisser de bons revenus et enchaîne les captures (Saint Empire et États papaux) tout en prenant soin de mettre la main sur un badge « exploration » pour bloquer une éventuelle victoire Globalisation. Quand la première comète apparaît, Dom n’a d’autre solution que de vendre sa reine portugaise pour activer défensivement la victoire Renaissance. Mais peu après arrivent un second évêque noir et la suite des comètes, impossible d’empêcher Christophe des les acheter et de mettre fin à la partie par une victoire Islam.

Table 2, dite « Un gymnète en tête » : en majesté, Ankh : Les Dieux d’Egypte, son plateau XXL, ses figurines maousses font leur arrivée à la table de Parties Civiles, Steven, OlivierB, Mickaël, F.-R. et Neox s’y font enrôler. Un jeu qui s’avère complexe à 5 aux dires des participants, et, selon F.-R., déséquilibré dans son déroulement puisque les premiers à jouer s’emparent des meilleures ressources et que les suivants n’ont que leurs yeux pour pleurer. Ce qu’il fit durant les deux heures que dura cette partie, dont, pourtant, il fut déclaré vainqueur.

Table 3, dite « Corps expéditionnaire » : Petite soirée entre amis (Frank, Paul, Vincent, Guillaume) avec tout d’abord Pour la reine. La Reine a décidé d’entreprendre un long et périlleux voyage pour négocier une alliance avec une puissance éloignée. Les cartes permettront de créer un récit mêlant amour, héroïsme, doutes et trahisons. Bizarrement, à l’heure des comptes, ne subsistera qu’une feuille de score indiquant une absence de résultat. Cette échappatoire se poursuivit avec Deckscape, un escape game à base de cartes qui se solda par une réussite collective.

Table 4, dite « Histoire millénaire » : Comme pour de nombreux jeux, la naissance du Mah-jong reste floue. Si les plus vieux jeux retrouvés datent de 1875 et sont conservés aux États-Unis, il est difficile de savoir où et par qui il a été mis en forme. Les historiens s’accordent sur le fait que les jeux de cartes et de dominos (qui sont des dés accolés) ont été inventés par les Chinois. Au fil des siècles, ces derniers ont joué à toutes sortes de jeux de dominos et de cartes: cartes monétaires, cartes d’échecs et cartes dominos. Il a été démontré que le mah-jong est la forme aboutie de plusieurs jeux ou variantes de jeux se pratiquant avec les cartes monétaires qui a pris l’aspect d’un jeu de dominos (tuile en os et/ou bambou). Les cartes monétaires faisaient déjà apparaitre 3 séries de 4 cartes identiques (les sapèques, les ligatures et les myriades) correspondant aux cercles, aux bambous et aux caractères, auxquels s’ajoutaient les honneurs supérieurs ou dragons. Se sont successivement ajoutés les vents, ainsi parfois que les « fleurs et les saisons ».

Quoi qu’il en soit, malgré sa longue histoire, ce jeu fait chaque jour de nouveaux adeptes dans nos rangs, à l’image de Samuel ou de Guillaume ce soir (ce dernier en connaissait cependant la version de Hong Kong). Avec Xel et François à la table, c’est un de trop pour Lucas, qui prit le costume du coach, intervenant auprès des joueurs sur leur stratégie, avant de prendre place à la table pour finir par deux victoires, chaque fois avec le 2 de Caractère. Ce qui n’est pas étonnant, puisqu’il a du caractère pour deux. Pas de comptage officiel dans ces tours d’initiation, qui virent Xel hésiter sur une main fabuleuse entre un « tout honneur », combinaison exceptionnelle, et un 13 orphelins (la figure la plus difficile de tout le jeu, que personne d’entre nous n’a jamais réussie), et Guillaume provoquer la consternation en déclarant un faux mah-jong sur la base de ses pratiques locales (figure valable, mais sans le nombre de points requis), ce qui lui sera plus facilement pardonné qu’aux partisans de la révolution des parapluies.

 

Séance de VENDREDI 06/08/2021 à SERVEL

Disparu trop tôt (1987), après une banale opération, Andy Warhol aurait eu 93 ans en ce 6 août. L’inventeur du pop art se rendit mondialement célèbre par le détournement de marques de tous genres avec le procédé de la sérigraphie. Grâce au procédé sérigraphique, qui laisse la trace de la trame lors de l’impression, Warhol restituait un aspect essentiel des documents qu’il utilisait : leur nature d’images déjà imprimées par la presse, leur nature de cliché, dans tous les sens du mot. En les transposant sur la toile, l’artiste accentuait encore l’aspect cliché de ces images dont la multiplication achève de leur faire perdre leur sens.L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 220px-Warhol_grave-LF.jpg.

Warhol est parti trop tôt pour s’emparer du logo de Parties Civiles, qui n’aurait pas déparé ses sérigraphies au milieu des Marilyn et autres soupes Campbell.

Table 1, dite « A découvrir » : Dom déballe la petite boîte de Pax Renaissance, « petit par la taille, grand par la profondeur », un jeu-qui-peut-emplir-une-vie-ludique®. Malgré son discours publicitaire bien rôdé (« il ne se laisse pas apprivoiser facilement, il y a une courbe d’apprentissage raide », « vous allez subir 2 heures de règles denses plus 2 heures de jeu », « votre première impression sera cuisante, vous ne saurez pas comment jouer »), il recrute trois novices, Christophe, Fabrice et Lucas. La partie aura été très pédagogique, la plupart des actions de jeu possibles ayant été vues. Dom a la chance de pouvoir ouvrir le bal avec une reine ottomane bon marché qui lui fournit une bonne base pour poursuivre calmement des visées expansionnistes. A l’ouest cela chauffe avec divers coups bas autour d’une lutte pour Portugal et Aragon. Christophe se positionne pour une victoire Globalisation tandis que Fabrice penche vers la victoire Renaissance, utilisant son action « Vote » pour s’emparer de Aragon. Les évêques s’en mêlent, 3 catholiques bloquent diverses cartes au gré de leurs visites tout en orientant vers une possible victoire Religion. Les fortunes de Lucas varient, il s’empare d’Aragon (qui finira avec 5 cubes réprimés !) par une croisade qui surprend tout le monde mais doit céder la Hongrie qui devient vassale des ottomans. Le marché ouest se vide nettement plus vite que celui de l’est mais il a fallu attendre 4 cartes avant la fin pour que la première comète apparaisse. Dom l’achète derechef en activant la victoire Impériale alors qu’il a 4 Royaumes. Lucas, qui joue juste avant lui, est chargé bien malgré lui de consommer son tour à freiner la marche du sultan, sans parvenir à empêcher une dernière combinaison redonnant les 4 Royaumes nécessaires pour l’emporter. L’expérience a parlé mais on espère que certains seront prêts à donner une deuxième chance à cette pépite ludique de niche.

Table 2, dite «  In memoriam »: Revenu de Parthenay la gibecière lestée de quelques découvertes, Frank se lance en mode « jeu apéro » et propose tout d’abord Top 10. Mais c’est un faux départ car Olivier oppose son véto à ce petit jeu qui fait appel à des dons d’imagination et d’expression dont il s’imagine dépourvu…. On jette alors son dévolu sur Fiesta de los muertos, un jeu où les morts sont évoqués par des mots, puis l’évocation est détournée par les joueurs successifs, pour finalement être exposée de tous et devenir un indice pour retrouver la figure du mort. Par exemple, Freud peut se voir représenté par les indices divan, lit, couche, seul ce dernier subsistant à la fin. L’équipe composée, outre les suscités, de Adrianne (qui prend goût à PC après une soirée découverte validée en juillet) et votre serviteur, enquilla trois victoires de rang à ce jeu, qui serait, de l’avis général, « best with 6 » pour mieux brouiller les pistes. Les mêmes enchaînent avec un Splendor que votre modeste narrateur s’adjuge d’un souflle avec 15 points (Adrianne 14, Olivier 8, Frank 6),

Table 3, dite « Fin de série »: fin de la campagne du Seigneur des Anneaux, entamée en février, et qui se conclut entre François-René et Neox par une belle victoire – mais toute bonne série a une fin.

Table 4, dite « Most wanted men » : Warhol fit sensation en exposant le portrait des 13 hommes les plus recherchés de New York à une exposition, rendant ainsi hommage à Duchamp qui s’était représenté en Wanted dès 1923. Justement, à la table du  Mystère de Whitehall – comme chez son cousin Whitechapel on incarne soi-même un odieux criminel et l’on se fairt chasser, et reprendre – très vite ce soir dans le cas de Mickaël, et beaucoup plus tardivement, à un lieu du but dans le cas de Paul. Xel et Axel, dans le rôle des chasseurs, n’ont pas failli à leur tâche.

Detective Club

Table 5, dite « Do it yourself » : Les tables se recomposent et la séance se termine avec la découverte de la soirée: Detective club. Un jeu qui s’inspire de Mysterium et qui a beaucoup plu car il s’agit d’illustrer un mot par un dessin (ils sont de surcroît magnifiques), mais aussi de justifier son choix (ce qui va bien quand on connait l’indice, mais est plus ardu quand on se retrouve dans la peau du voleur, qui ne le connaît pas). Mickaël a été très fort à ce jeu (26), quand votre humble serviteur (17), François-René (16), Xel (14) et Axel (11) ont peiné à se rendre crédibles.

Séance de VENDREDI 07/02/2020 à Servel

La tempête Ciara qui a balayé la Bretagne a emporté les pages volantes sur lesquelles le petit reporter remplaçant avait consigné ses notes de la soirée de jeu. Quant au photographe l’accompagnant, la pleine lune a voilé ses négatifs, nous privant de précieux témoignages visuels. Nous ferons donc appel à nos souvenirs et notre imagination.

Il y eut une table avec des figurines et Julien.

Il y eut une table de Mah-Jong avec deux nouveaux accros, un barbu prosélyte et une copine retrouvée d’icelui (Florence, croyons-nous).

Il y eut une table de Pax Renaissance avec un François découvrant, un Frédéric maîtrisant, un Tristan ourdissant et un Gérard attendant (son heure). Il semble que la Hongrie ait changé 5 fois de main, que 2 conditions de victoire aient été activées mais qu’aucun joueur n’ait réussi à en tirer parti. On s’est ainsi acheminé vers une fin de partie par épuisement des pioches, où 3 joueurs étaient à égalité de Prestige « patron », le critère de départage en ce cas. Gérard, prévoyant en bon père de famille, avait accumulé un trésor de guerre destiné à lui donner la victoire, l’argent étant le critère suivant. C’est donc le vainqueur moral de la partie. Qu’importe si dans une réalité alternative, un kingmaker de passage déplaça les équilibres au profit de Frédéric.

Il y eut une table avec un adulte (Nicolas) et deux enfants.

Il y eut une table à deux (Doc & Dom) où Nixon battit Kennedy à l’élection de 1960.

Il y eut une table avec un couple récemment recruté, et peut-être Mickaël, et sûrement un quatrième. Il est probable qu’ils se volèrent dans les plumes à Wingspan.

On croisa encore OlivierL, François-René, Christophe, Vincent et bien-sûr Neox qui finirent certainement par se retrouver assis à une table, mais pas Thomas ni Olive.

Pour discuter de cet événement ou y ajouter votre contribution, c’est l’occasion, RDV sur le forum

Séance de VENDREDI 31/01/2020 à Servel

Inauguré le 31 janvier 1977, le centre national d’art et de culture Georges-Pompidou (CNAC) – répond à la volonté du président Georges Pompidou de voir au centre de Paris un équipement culturel d’un type nouveau, voué à toutes les formes de la création contemporaine. Dans l’esprit de ses concepteurs, le centre se voulait une réponse à un certain nombre de faillites de la politique culturelle française : l’incapacité à créer un musée d’art moderne digne de ce nom, le retard de la lecture publique par rapport notamment à l’Europe du Nord, le dédain dans lequel les autorités avaient tenu la musique contemporaine. Au lendemain de mai 1968, la fondation du centre Pompidou apparaissait aussi comme un nouveau défi lancé à l’académisme des institutions culturelles d’État. L’architecture du centre suscita une vive polémique : canalisations, escaliers électriques, passerelles métalliques, tout ce qui est traditionnellement dissimulé est ici ostensiblement montré à la vue de tous. On surnomma le centre « Notre-Dame de la Tuyauterie », ou encore « le Pompidolium ». On railla un « hangar de l’art », une « usine à gaz », une « raffinerie de pétrole », un « fourre-tout culturel » ou une « verrue d’avant-garde »

Résultat de recherche d'images pour "centre beaubourg cartoon"

43 ans après, Beaubourg a imposé sa singularité dans le paysage culturel, et Parties Civiles célébrait des jeux modernes, mais aussi très anciens.

Table 1, dite « Fourre-tout religieux » : Ils y reviennent, c’est bon signe ! Quand Gérard signale discrètement être revenu avec sa petite boîte de Pax Renaissance, Frédéric se déclare, ainsi que Tristan qui a pris le temps d’étudier les règles et est chaud comme la braise. Ajoutez-y l’inévitable Dom et la table est complète pour une lutte mouvementée et tendue dans l’Europe du XVe siècle. Et cette fois la durée de jeu est revenue à quelque chose de raisonnable pour un gros jeu à quatre.

Le début de partie a ressemblé à la précédente, avec Gérard se construisant à l’Est une théocratie islamiste solide. Le message sur la condition de victoire visée était clair. Côté Ouest, les 3 autres jouaient des coudes avec quelques couinements à chaque fois qu’une concession (un petit cube mais qui est une des rares façons de financer ses opérations) était éliminée. Au milieu de partie, Tristan et Frédéric ont acquis des badges « Islam » qui les mettent en position de profiter du dur labeur de Gérard et de remporter une victoire théologique quand l’occasion se présentera. Dom de son côté arrondit sa pelote et s’ingénie à empêcher cette condition de victoire en mettant en jeu des évêques d’une autre couleur. La première comète arrive enfin mais aucun des trois Imams ne l’achète, puisque cela reviendrait à consommer une action et leur argent pour activer une condition de victoire dont les deux autres risqueraient de profiter dans la foulée. Intéressante situation de « je te tiens par la barbichette » (du prophète ?). Finalement, une fois que le prix a suffisamment baissé c’est Dom qui l’achète pour activer la condition de victoire « Renaissance » (2 badges « Law » de plus et le plus de Républiques). Aussitôt, haro sur le Dom dont des prédicateurs enflammés dénoncent la victoire prochaine !

Pendant ce temps, une seconde comète entre en jeu et Gérard prend en main la carte avec badge Islam qui le mettra à égalité avec Tristan, bloquant provisoirement toute victoire religieuse (oui mais Gérard dispose d’une action Behead qui lui permettra au bon moment de supprimer une des cartes à badge Islam de Tristan. On te voit venir, Gérard !). Au tour suivant, Dom se crée une République pour se rapprocher de la victoire Renaissance, aussitôt contré par Fred. Et Tristan ? tout le monde l’avait apparemment oublié, en particulier Gérard qui n’a pas joué sa carte Islam. Le bougre barbu, majoritaire en badges Islam, achète la comète, active la victoire Religieuse et remporte la partie dans la foulée. Les autres jurèrent, mais un peu tard, qu’on ne les y prendrait plus. 

Table 2, dite « Abstraction » : à Deep madness Le Doc, Olivier L, François-René, Camille, Florian et Sophie ont fouraillé. Analyser le résultat relève de l’abstraction.

Table 3, dite « Traîtrise au sommet » : à Betrayal at the House on the hill en compagnie de Mickaël, les jeunes Paul et Alexandre, Olivier-3 et Franck ont recherché le traitre au sommet de la colline. Il était parmi eux, c’est sûr.

Table 4, dite « Outrenoire » : à Runebound, Julien, Neox, Xof et Baptiste ont broyé du noir à la façon de Soulages. Le résultat est caché derrière ce noir.

Table 5, dite « Cécité interdite » : Lucas arrive avec son jeu de Mah-Jong qui séduit Xel, votre serviteur, RomJé et Samuel, de retour parmi nous, et nouvel adepte. Une partie sous le signe du poulet (chicken), ce mah-jong spécial ne scorant aucun point (ce qui en fait une main remarquable en soi) dont on vit des exemples réussis et ratés (il faut avoir de bons yeux: on oublie toujours le petit truc qui marque un point, et de ce fait invalide le chicken et donc le mah-jong). Lucas joua le rôle de MJ, puis se fit supplanter dans ce rôle par RomJé au bout de la nuit car ce dernier, après avoir maintes fois différé son départ, et s’être enfin décidé, fut remplacé illico par Doc Nico qui passait par là, et lui servit de coach de luxe, offrant enfin un siège à Lucas, qui, lui, réalisa un mah-jong magnifique avec une main très pure en caractères, digne d’un musée d’art moderne !

Table 6, dite « Verrue d’avant-garde » : on s’en voudrait de passer sous silence cette table de Necromunda, où Steven & Co déployèrent au vu de tous une architecture d’avant-garde dont l’apparence tranche avec le style policé de la maison de quartier.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum

Séance de VENDREDI 24/01/2020 à Servel

Le 24 janvier 1848 la découverte d’or à Sutter’s Mill, une scierie à l’est de Sacramento déclencha la ruée vers l’or en Californie. La nouvelle se répandit rapidement et attira plus de 300 000 aventuriers, américains et étrangers. Ces pionniers, appelés par la suite « forty-niners », arrivaient par bateau ou voie terrestre à bord de chariots, de tout le continent et du monde entier, au prix d’un voyage bien souvent difficile. Ces chercheurs d’or commencèrent par s’installer le long des rivières et utilisèrent pour leur recherche les techniques artisanales de l’orpaillage, puis des méthodes plus sophistiquées d’extraction de l’or.

La ruée vers l’or transforma profondément la Californie. Alors petit hameau constitué de tentes, San Francisco se développa sous la pression de la croissance démographique: routes, églises, écoles y furent construits. Un système de loi et un gouvernement mènera à l’admission de la Californie en tant qu’État américain en 1850. De nouveaux modes de transport se développèrent : le bateau à vapeur, qui devient un moyen de transport régulier, et les chemins de fer. Cependant, la ruée vers l’or n’eut pas que des aspects positifs : de nombreux Nord-Amérindiens furent attaqués et chassés de leurs terres, des tensions raciales et ethniques se formèrent, et l’extraction de l’or entraîna de nombreux problèmes environnementaux.

172 ans après, tout Parties Civiles était en position or-jeu.

Table 1, dite « Quatre hommes et une prière » : Gérard déballe son Précieux : Pax Renaissance, un jeu dense et fascinant qui recrée les luttes politiques/économiques/religieuses dans l’Europe du XVe siècle. Il partage un air de famille avec Pax Pamir (déjà joué ici) et Pax Porfiriana (le premier de la série, que l’on verra tôt ou tard à PC). On retrouve une zone de jeu divisée en 10 régions, un marché de cartes, un « tableau » devant chaque joueur où il peut activer une seule icône par carte et un argent toujours en quantité très limitée. Il faut s’habituer à voir les pièces sur le plateau (chevaliers, nobles, pirates et grands prêtres) comme des entités qu’on manipule et non pas comme des possessions. Parmi les subtilités à maîtriser: apprendre les effets de la quinzaine d’actions et anticiper les 4 conditions de victoire possibles (qui s’activent progressivement dans la seconde moitié de la partie, au fur et à mesure de leur achat par un joueur quand passe une comète). On pourrait parler de jeu à « effet papillon » : les conséquences d’une action de jeu peuvent se faire sentir un peu plus tard et un peu plus loin en modifiant de précaires rapports de force.

Autour de la table, deux initiés (Gérard et Dom) et deux novices enthousiastes (Frank et Frédéric). Saluons leur capacité à ingurgiter 1h30 d’explication de règles et à faire bonne figure pour cette partie de découverte, dont la durée a été allongée par les commentaires explicatifs et les discussions d’options à chaque coup.

En début de partie, Gérard et Dom-sans-le-sou luttent en Ibérie, le second s’orientant vers une victoire Globalisation. Pendant ce temps, Frank est laissé tranquille à l’Est et prend un solide départ vers une victoire Religion en prenant le contrôle de puissantes théocraties islamistes, assis sur un tas de florins faisant l’envie des autres. Mais la première comète tarde à venir, ce qui laisse le temps aux autres de le bloquer en mettant en jeu des évêques tandis que Dom, désigné comme homme à abattre, se voit rogner à l’Ouest les voiles de ses caravelles. Frank tente de transformer la situation en sa faveur quand Gérard, après avoir chipé un roi de Hongrie tout juste marié, se révèle tout près de remporter une victoire Renaissance. Dom se charge de le contrer en passant ses empires en républiques et la situation s’enlise un peu quand Gérard, se débarrassant d’un évêque blanc encombrant, met Frank en situation de conclure à 2h21 sa victoire islamique. Magnifique expérience ludique, en espérant que d’autres joueurs feront l’effort de se plonger dans ses règles pour revoir bientôt Pax Renaissance.

Table 2, dite « Bataille du rail » : à Brass-Birmingham Thomas voit sa stratégie (** SPOIL: faire des rails **) copiée par Xof et Elouann, mais l’emporte quand même. Comme en politique, l’original a résisté à la copie.

Table 3, dite « Vallée de la mort » : nous accueillons à nos tables Viloette, nouvelle adhérente qui prend part à Betrayal at the House on the hill en compagnie de Mickaël, les jeunes Paul et Alexandre, Olivier-3 et Elouann. C’est Paul le traître qui emporte cette partie, vengeant, nous dit-on, la mort de sa mère.

Table 4, dite « Los Angeles » : Nicolas II et François-René, en tête-à-tête à Death Angel, perdent contre le jeu.

Table 5, dite « Mains d’or » : Lucas arrive lesté d’un magnifique jeu de Mah-Jong et son imposant plateau, jeu venu du fonds des âges, et dont le nom, « moineau du lin » fait allusion au bruit fait par les tuiles qui s’entrechoquent lors de leur mélange. En Chine continentale, le mah-jong était illégal pendant la Révolution culturelle, et jusqu’en 1985. En 1996, devant la recrudescence du jeu d’argent illégal, le gouvernement chinois décida de promouvoir une pratique « olympique » et « saine », avec la promotion du mah-jong au rang de sport et la création d’une règle de compétition (gubiao majiàng, ou règle chinoise officielle (CO), ou Mahjong competition rule) jouée ce soir, sans argent bien sûr.
Justine et Thibault découvrent, Xel et votre serviteur connaissent déjà, mais dans la version japonaise, ce qui occasionne des frustrations car la version MCR n’autorise pas de faire mah-jong qui vaille moins de 8 ! Pour cette découverte seulement 4 manches furent jouées au lieu de 16, avec Lucas en mode maître de jeu non joueur, et Justine l’emporta grâce à ses mains d’or (55) devant Thibault (22), Xel (-10) et votre serviteur au score très modeste (-47). Puis je cédai la place à Lucas « MJ du MJ » pour aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs (elle le fut, puisque je visitai la table de Pax Renaissance qui connut une victoire islamique).

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum