Le 27 août 1859, du pétrole jaillit pour la première fois du sous-sol des États-Unis. La découverte survient à point nommé, à un moment où les besoins d’éclairage n’arrivent plus à être satisfaits avec l’huile de baleine traditionnelle et le kérozène, un combustible extrait du charbon.
Le miracle se produit au nord-est du pays, en Pennsylvanie, au lieu-dit Oil Creek («la mare d’huile» !). Son auteur est un bourlingueur du nom d’Edwin L. Drake, qui se fait abusivement appeler « colonel Drake ». Contre l’avis des experts, il a acquis la conviction qu’il pourrait extraire le pétrole du sous-sol par simple forage et s’est adjoint pour cela le concours d’un puisatier. Ensemble, ils ont creusé un puits grâce à un trépan suspendu à un câble et mis en mouvement par une machine à vapeur. Le précieux liquide a jailli lorsque le trépan a atteint 23 mètres de profondeur seulement.
Dès le premier jour, avec une production de l’ordre de huit ou dix barils, Drake multiplie la production mondiale de pétrole par… deux ! Il s’ensuit une première ruée vers l’or noir. La région se couvre de derricks et procure la fortune à de nombreux audacieux. Quant à Drake, dépourvu du sens des affaires, il néglige de faire breveter son système de forage et sombre dans la pauvreté. Compatissants, les habitants de la ville finiront par verser une pension à lui-même et à sa veuve.
162 ans après, il faut creuser bien plus profond et bien plus loin qu’aux USA pour trouver le précieux liquide, et même les américains commencent se demander si c’est une bonne idée. A Parties Civiles en tous cas, avec deux tables dans le vaste espace de Servel, nous étions les rois du pétrole.
Table 1, dite « Or gris » : comme vendredi dernier, OlivierL convie trois cobayes, Xel, François et Samuel à une table de Dig Your Way Out. On est donc tous en prison, et on survit à coup de cigarettes, or gris aussi nocif pour la santé que l’or noir l’est pour la planète. Une partie qui semble équilibrée et où chacun semble pouvoir prétendre à la victoire. Mais, tapi dans l’ombre, François fomente un coup qui doit le faire gagner à coup sûr, ayant dans sa main de quoi construire la pelle qui lui assurera la victoire, et trois surins pour pallier aux coups durs. Seul accroc à ce plan, il vient de se prendre deux raclées, l’une en début de partie (un duel homérique avec Xel), et l’autre à l’heure où son plan final peut s’enclencher, toujours par Xel. Avec deux blessures, impossible de construire la pelle ni de creuser, mais il suffit, pour se soigner, de faire un tour à l’infirmerie. C’est là que le sort s’en mêle: en 7 jets de dès consécutifs, il ne réussira à sortir ni 3 ni 5, un événement de probabilité 5,8 % ! Profitant de ces atermoiements de l’aléatoire, c’est OlivierL qui s’adjuge la partie avec une dernière petite cuiller.
Table 2, dite « Le présent du passé » : en fin de soirée, Innovation fit trois nouveaux adeptes ! Samuel, venu pour voir les règles, s’éclipse, alors que Vincent rejoint Xel et OlivierL fait équipe avec François. Une partie à sens unique, conclue par un cruel 6-0 des rouges, qui n’ont pourtant dominé que 4 âges, mais avec deux dominations spéciales chez Xel. OlivierL est resté en panne de moteur, comme cela arrive parfois, et François a été à deux doigts de recycler les influences adverses, mais il manquait toujours un pommier ou une couronne. Tout porte à croire que Vincent, que l’on ne reverra pas de tout de suite sur nos tables pour cause d’agenda professionnel, a apprécié d’être passé.
Table 3, dite « Raffinée » : Mickaël invite à cet exercice tout en raffinement oriental qu’est Gugong, un classique qui ne sort pas assez. Alors qu’il a attiré Neox, Fred et OlivierB, Adrien se présente, et, n’ayant pas froid aux yeux, choisit ce jeu exigeant pour sa première apparition à Parties Civiles ! Il ne participera pas à la lutte des places, et c’est OlivierB qui s’impose dans un mouchoir de poche, 5 points seulement séparant les quatre premiers.
Le 20 août 1910 démarre dans l’ouest des Etats-Unis, près de la frontière canadienne, un gigantesque incendie de forêt qui le temps d’un week-end va détruire plus de 12000 km2 (soit à peu près la superficie du Connecticut). Comme souvent cet événement exceptionnel est dû à des circonstances exceptionnelles, une année particulièrement sèche, des températures très élevées et des vents violents qui transforment une série d’incendies locaux en un gigantesque brasier. Il fit 87 morts, principalement des pompiers, c’est beaucoup mais c’est moins que les 1152 victimes du Peshtigo Fire de 1871 dans le Wisconsin.
111 ans plus tard, les incendies sont devenus le nouveau normal et ce n’est pas fini, ce n’est qu’une question de temps pour que des feux se développent à Fontainebleau ou Brocéliande. Cet été le pourtour méditérannéen a connu des incendies multiples tandis que dans l’ouest des Etats-Unis, le Dixie Fire est hors de contrôle depuis plus d’un mois. Et dans la Silicon Valley on n’a pas oublié le Kincade Fire il y a deux ans qui a laissé des images impressionnantes.
Table 1, dite « Sauver sa peau » : OlivierL convie Fred, Mickaël et François-René à une table de Dig Your Way Out, un jeu à l’humour grinçant où chaque participant tente de s’échapper d’une prison. Et c’est pas joli joli, non seulement il faut s’équiper et creuser mais les coups bas, allant du racket aux raclées, se multiplient. « Malgré le coup de la savonnette bulgare », me dit-on, c’est le tête blonde d’Olivier qui émerge la première de son tunnel. L’alarme est donnée et tous les autres ont été repris. Ca va chauffer pour eux.
Autres temps, autre ambiance mais toujours dans le milieu criminel avec Le Mystère de Whitehall où Mickaël se glisse dans les brodequins de Jack l’Eventreur. Retors, il planifie habilement ses meurtres et son itinéraire. En face, la police se perd en conjectures et ne parvient pas à lui mettre la main dessus. Le bandit n’a pas eu à répondre « tu brûles » au bobby tâtonnant, il s’est échappé dans ls nuit londonienne et le crime resté impuni.
Table 2, dite « Etincelles » : Lucas est (toujours) motivé pour Innovation, Dom se laisse faire (!) et deux novices, Adriane et OlivierB les rejoignent pour une partie en mode 2×2 par équipe. On prend soin de constituer des paires néophyte/moustachu histoire que la découverte se passe dans de bonnes conditions. La paire Dom/Olivier démarre sur les Tours avec un usage répété de Elevage tandis que l’Agriculture donne la première Domination à Adriane. Les Dominations suivantes sont pour l’autre équipe (une Poudre opportune côté Dom, une Monnaie rentable côté Olivier). Lucas met fin à la fête en dévastant les influences adverses avec Statistiques. Les tableaux et les décalages grandissent et l’équipe masculine, ayant récupéré la Domination spéciale Empire (3 icônes de chaque visibles), finit par conclure sur un score de 6-1.
Il n’est pas tard, on connaît les règles, autant s’y remettre en inversant. Cette fois la Domination spéciale est pour Lucas (Empire grâce à Construction) mais la paire Adriane/Dom met en place une synergie de cartes d’âge 1 (Poterie et Agriculture) sous le signe du Pommier. Certes leurs tableaux se développent peu mais l’un fait piocher tandis que l’autre score. En face les esprits s’échauffent : on hésite à recouvrir des cartes qui ont bien fonctionné mais ont fait leur temps et on ne parvient pas à créer les décalages qui assureraient leur force. Et les pommiers de l’équipe mixte les protègent contre certaines cartes jaunes néfastes. Tout ça pour dire qu’elle conclut en dominant l’âge 6 sur un nouveau score de 6-1.
Table 3, dite « Sécheresse » : Xel, François et Camille accueillent Elodie venue découvrir les activités de P-C. Le premier choix se porte sur P.I, jeu de déduction simple à approcher. A ce jeu, c’est la maître-enquêtrice Xel qui mène le mieux son affaire, don’t mess with her. Avec 19 PV elle est proche du sans-faute, Camille la suit avec 15 PV. Changement de panorama, cette-fois c’est Azul qui est déballé, un jeu tout aussi aride mais plus interactif qu’il en a l’air. Que croyez-vous qu’il se passa ? C’est Xel qui l’emporta avec 70 PV, Camille la suit avec 67 PV.
Table 4, dite « A l’aise braises » : Les restants (Xel, F-R, François, Elodie, Camille et VHN) laissent la soirée s’éteindre avec Just One à défaut de Codenames. Malgré quelques rares doublons dans les indices, le score de 11 sur 13 est tout à fait respectable, seuls Sahara et Boudin ne parvenant pas à être trouvés.
Le funambule Philippe Petit est né un 13 août, en 1949. Esprit libre, touche-à-tout de talent et organisateur méthodique, il s’est fait connaître par ses marches non autorisées entre les tours de Notre-Dame (1971) et celles du World Trade Center (1974) pour ensuite monter des événements uniques comme la fameuse liaison entre le Trocadéro et le premier étage de la tour Eiffel en 1989. Pratiquant aussi la magie, le jonglage et la menuiserie, il est auteur de l’intéressant ouvrage « L’art du pickpocket ».
Table 1, dite « Perte d’équilibre » : OlivierL a convaincu Neox, Xel, F-R et Camille de découvrir Solomon Kane, un jeu coopératif de la famille « Kickstarter, grosse boîte, plein de figurines ». Il est dérivé d’un personnage de Robert Howard, le créateur de Conan, qui parcourt le monde et se bat contre le Mal. Le jeu, très narratif, est construit autour de nombreux scénarios et son système, très souple, permet aux joueurs de se retrouver face à des situations très variées. Ce soir il semble que le récit ait mené à pas mal de combats. Chaque personnage ayant ses forces, ceux qui n’étaient pas très guerriers en ont été réduits à donner leurs dés aux autres bien souvent. Les mines étaient un peu déconfites à la fin de la partie, certains ayant finalement peu participé à l’action.
Table 2, dite « Corde raide, piano volant » : encore une nouveauté avec Marvel Champions, un jeu sous licence comme FFG en fait beaucoup. Là encore c’est coopératif et il s’agit d’affronter un méchant accompagné de sa bande, les gentils état Frank & fils, OlivierB et Mickaël. Chaque personnage utilise un deck de cartes relativement épais, préconstruit avant la partie, qui donne à chacun aptitudes et personnalité. Pour cet essai le boss s’appelait Rhino et était féroce. Le jeune du groupe a bien cru sa dernière heure venue, Olivier a fait le tank et ils ont collectivement fini par l’emporter avec un petit coup de pouce de la chance.
Table 3, dite « Sur le fil » : c’est avec plaisir que nous retrouvons Paul après un certain nombre de mois. Cela tombe bien, Lucas est chaud pour disputer un Innovation en équipe (2×2, bien meilleur qu’un affrontement à 4 qui est excessivement chaotique). Ce sera donc Paul & Dom vs. Lucas & François. Eh bien le plus rouillé des quatre a fait fort bonne figure tout en semblant prendre grand plaisir à chercher les combinaisons favorisant son partenaire et bousculant les adversaires. Dom et François font la course aux points mais c’est le premier qui a tendance à arriver le premier aux seuils d’influence permettant les Dominations. Le tout à un rythme pépère, on était à l’âge 5 qu’aucune Domination n’avait été réalisée. Lucas, comme souvent, développe un tableau pléthorique et remporte d’ailleurs la Domination « 5 couleurs décalées à droite ou en haut ». On retiendra aussi une action d’un Lucas un peu insouciant qui permit à la fois à Dom de chiper une Domination et au ton de monter autour de la table, suivi d’un « Voile » tardif de Dom qui recouvrit, la chance étant de la partie, exactement la carte sur laquelle François comptait pour renverser la situation. Au final, la paire Paul & Dom, protégée par quelques horloges de la toute-puissance lucasienne, conclut sur le score de 6 à 2.
Entretemps était apparu Axel, arrivé directement de son lieu de travail, qui fut convié à rejoindre une table de The Crew (ou pour certains, Die Crew). La configuration a 5 joueurs n’avait jamais été essayée et il s’avère qu’elle complique pas mal les choses, au point que dès les premières missions il a fallu s’y reprendre à plusieurs fois. Parfois dès la distribution des cartes nous nous sommes regardés déconfits sur le thème « est-ce possible de réussir ? » Qu’importe, on passe toujours un bon moment avec cette création simple et originale, grand succès de l’année 2020.
Après le départ de Lucas, un dernier tour de piste pour essayer Oriflamme que la moitié de la table connaissait. Jeu rapide de cartes où chacun part avec la même main mais où la défausse intitiale de 3 cartes sur 10 crée une asymétrie aléatoire. Le mécanisme de pose des cartes au début ou à la fin de la rangée puis d’activation de la rangée est intéressant mais les nombreuses cartes d’attaque reconfigurent rapidement la situation, difficile de planifier une stratégie. Paul se retrouva régulièrement taxé par Dom tandis qu’Axel sut à la fois bluffer et protéger sa carte Complot qui rapporta 6 PV à la fin. Avec 18 points contre 4 au dernier c’est lui qui l’emporte et baisse le rideau sur cette soirée.
Le 3 août 1492, Christophe Colomb partait, à bord de la Santa Maria accompagné de deux autres navires, à la recherche d’une nouvelle route vers les Indes orientales par l’ouest. Au terme de deux mois de voyage, il fera, à son insu, la découverte du continent américain.
529 ans plus tard, moyennant la présentation à la shérif d’un pass sanitaire, de nombreux joueurs embarquaient à bord d’un long et ludique voyage sur le rafiot Parties Civiles.
Table 1, dite « Découverte de l’Amérique » ! Nous fêtons le retour de Neox qui a sous le bras l’opus 1 de la « trilogie du masque », Tikal dans la réédition SuperMeeple aux belles pyramides en résine (mais donc le niveau est peu lisible). Xof sera le troisième aventurier s’enfonçant dans la jungle guatémaltèque. Les voies de chacun n’auront pas été entièrement choisies : Neox ne tire quasiment aucune tuile temple. Un peu forcé il se spécialise dans les trésors (27 PV au dernier décompte quand même). Xof à l’inverse multiplie les tirages de temples et se crée un joli fief suffisamment isolé pour qu’on ne vienne pas trop le chercher. Il est aussi le seul à faire monter un temple jusqu’au niveau 10. Dom est le premier à poser son 2e camp, lutte avec Neox pour le contrôle d’un temple central, oublie qu’on ne peut prendre le contrôle que de 2 temples au maximum mais réussit à maintenir son avance sur la piste de score jusqu’à la fin (119 PV). Neox (109) et Xof (110) ne sont pas loins, mentionnons l’habile déplacement de son chef explorateur tout à la fin qui lui donne 6 PV décisifs. Cela a donné envie de découvrir Java et Mexica, les deux autres de la série.
Table 2, dite « Puissance et gloire »: Lucas se montra à cette table de Splendor au faîte de sa gloire et de sa puissance, maîtrisant les combinaisons avec un art consommé, s’adjugeant deux parties avec 16 à chaque fois, devant Xel (6 et 14), et VHS (11 et 12), qui manqua l’occasion de porter l’estocade dans la deuxième en ne réservant point une carte qui lui eût permis de triompher, à moins que le maître ne sortît une parade de son sac.
Table 3, dite « My way »: F-R, Axel et Jimmy et Camille démarrent une partie de Aeon’s end. Ils y ont remporté une victoire très facile, mais, de leur propre aveu, sans respecter les règles.
Table 4, dite « Terres fertiles » : pour parfaire son éducation, Lucas rejoint Xel et VHS à Innovation. Faisant un usage immodéré de la fameuse carte Agriculture, Xel réussit le tour de force de dominer les âges 1 à 4, et se trouve aux portes de la victoire. Mais la révolte gronde, et votre serviteur se sacrifie pour assécher son influence et au passage lui subtiliser sa carte, la laissant fort démunie avec un tableau famélique, tandis que Lucas, parfaitement étranger à cet acte d’héroïsme, déroule un tableau aussi imposant qu’improductif. Xel croit gagner en alignant trois icônes de chaque, sans réaliser que je me suis déjà adjugé la domination Militaire à la faveur d’une carte ! Alors que la partie semble pouvoir basculer, Xel sort une carte 8 pour comptabiliser une carte 10 et en tirer une autre, Deux ex machina qui lui offre sa cinquième domination et donc la victoire, alors que le rouleau compresseur de Lucas, décalé dans toutes couleurs, venait juste de finir sa période de rodage.
Table 5, dite « Au pied du mur » : c’est au pied du mur que l’on voit le maçon, et à cette table d’Azul, entre matines et laudes, François-René a déployé ses talents de carreleur pour dominer Axel, Camille et Xel.
Le 19 novembre 2009 naissait Son Altesse royale le prince Gaston d’Orléans. Et depuis le 21 janvier 2019, où trépassa son grand-père paternel Henri d’Orléans, qui portait les titres de comte de Paris et duc de France, son père devenant prétendant orléaniste au trône de France, il a pris le titre de dauphin de France. Mais que les républicains ne paniquent point. Les titres portés par les membres de la maison d’Orléans n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le chef de maison.
En ce dixième anniversaire, à Lannion, La République en Jeux était toujours vaillante.
Table 1, dite « Chute d’un roi » : Votre serviteur fait de nouveaux adeptes à Innovation. Marc, Christophe et Nicolas II sont d’abord conviés à une partie en équipe, où votre humble narrateur, cinq fois dominant par le biais de la martingale Agriculture, offre en majesté à Marc une victoire d’un éclat de vermeil (6 dominations à 1). Puis les mêmes enchaînent sans transition une partie à 4 en solo, un mode rarement joué sur nos tables, voire inédit. Ne dominant rien, votre scripte vérifie à ses dépends l’adage selon lequel une partie à ce jeu ne ressemble en rien à la suivante. C’est le prince Christophe qui rafle les 4 dominations requises.
Table 2, dite « Dieu sauve la reine » : à cette table de Le bien et le malt Benjamin s’est vu vainqueur mais échoue à 25. Car Dieu sauve la reine et offre la victoire à Xel (43) qui domine une concurence incarnée par Neox (26). Olive (3) est convoqué pour un petit alcooltest.
Table 3, dite « Dauphin d’honneur » : aucune Audrey à cette partie de Level Up qui permet de faire jouer Doc Nico et FR, venus tardivement. Le Doc s’octroie la victoire juste devant votre serviteur, un point derrière, qui fait un beau dauphin d’honneur.
Le 10 septembre 1915, Maurice et Jeanne Maréchal publiaient le premier numéro du Canard Enchaîné (son titre fait allusion à un autre journal contestataire, L’Homme enchaîné de Clemenceau). Appelé à devenir une institution de réputation mondiale, le journal satirique naît pendant la Première Guerre mondiale, avec la volonté de dénoncer la censure, la propagande, les mensonges et le « bourrage de crâne », selon une formule popularisée par Albert Londres en 1914.
104 ans après, aucune censure dans ce compte-rendu de notre soirée de Parties Civiles, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de bourrage de crânes.
Table 1, dite « Financement occulte » : nous voici à Bruges où l’on construit des canaux et des maisons, que l’on peuple de corps de métier. Maël découvre le jeu et y prend goût, combottant à merveille et termine à 53. Gérard (40) et votre serviteur (44) s’engluent dans des choix perdants contraints par les cartes. Et c’est Dom (62) qui l’emporte, honteusement financé de manière occulte par une commission fixe et scandaleusement élevée qu’il prélève sur tous les recrutements.
Table 2, dite « Dessine-moi un mouton » : à Clans of Caledonia, on a failli s’endormir tant la partie fut longue, et sans avoir à compter les moutons. Au dernier tour, Xel plante son mouton dans un champ au doigt mouillé, suscitant l’incompréhension de Neox, qui avait mûrement pensé son coup, et qui fomentait un grand dessein pour le sien. Adieux vaches, cochons, couvées pour le président qui finit dernier, derrière Benjamin, Xel, et Tristan qui, tapis dans l’ombre, a géré son affaire avec l’assurance du briscard.
Table 3, dite « Belle facture » : découverte de Otys qui voit une victoire de belle facture et au finish de Nicolas II (19), qui a bien optimisé ses ressources et l’emporte sur un gros contrat. Guillaume (17), François-René (14), et Olive (10), ont apprécié.
Table 4, dite « Deuxième tour » : la table 3 enchaîne avec Azul et le deuxième tour confirme la tendance du premier: Nicolas II (99), s’impose. Guillaume (60), François-René (92), et Olive (55), n’ont rien pu faire.
Table 5, dite « Fin de l’histoire » : pour finir, on termine sur un Innovation en équipes. Votre serviteur s’allie avec Maël, et culmine à 4 dominations. Dom s’allie avec Gérard et l’emporte avec 6 dominations, dans une partie à la finale tendue où tout pouvait basculer.
Le 27 août 1877, le gallois Charles Rolls voyait le jour. Brillant étudiant ingénieur et passionné de véhicules (bicyclettes, ballons, voitures, avions), il ramèna à 18 ans sa première voiture depuis Paris. Il s’associa en 1906 avec Henry Royce pour fonder un fleuron de l’industrie britannique, spécialiste des berlines de luxe et des moteurs d’avion. Mais il disparut en 1910 dans le crash du Wright qu’il pilotait, premier anglais victime d’un accident d’avion à moteur. 142 ans plus tard il régnait dans la salle de quartier un certain spirit of ecstasy.
Table 1, dite « modèle 20/25 (1929) » : avec Viticulture, Neox en tenancier débonnaire invite à trinquer Olivier-3 et les nouveaux venus Audrey & Jérôme. Le Président a su faire fructifier sa petite entreprise viticole et termine un tour juste au delà des 20 PV lui assurant la victoire. Ceux qui découvraient le jeu ont bien aimé, pas de risque de gueule de bois le lendemain (NB : auraient-ils joué avec l’extension Tuscany, le seuil de victoire était à 25 PV).
Table 2, dite « modèle Silver Cloud (1955) » : le visage de Vincent s’illumine quand VHN lui propose un Innovation. Presto on recrute Nicolas-2 (dont les 2 premières parties ont été en mode douche écossaise) et Yannick (qui découvre et n’a pas eu l’air trop mécontent). Partie en équipes de 2 donc. Le slogan « Jamais deux parties ne se ressemblent »® s’est de nouveau vérifié : aux 2/3 de la partie, on piochait dans l’âge 7 alors que seules deux dominations avaient été acquises ! (âge 1 pour Dom et Diplomatie pour Yannick au terme d’un bel enchaînement qui lui donne 5 cartes actives produisant des Couronnes). Et les tableaux avaient très peu de décalages, avec juste 3 couleurs chez N2 et Dom.
Soudain tout s’accélère. Dom se prépare à dominer coup sur coup les âges 2 et 3 mais Yannick lui rabote son influence. Nicolas, aidé par une coopération de Vincent, joue la carte « 8 » Théorie Quantique (Recyclez 2 cartes puis piochez une « 10 » et scorez une « 10 ») qui va lui permettre de précipiter la fin de partie. Mais Vincent active deux fois Monnaie (Vous pouvez recycler n cartes de votre main puis comptabilisez une « 2 » pour chaque carte de valeur différente recyclée) : il score 6 cartes « 7 » et s’empare de la Domination Technologies (6+ cartes comptabilisées ou archivées au cours du même tour). Pris de vitesse, le binôme N2-Yannick concède la victoire à l’attelage Vincent-Dom qui finissent sur un nuage.
Table 3, dite « Industrie britannique » : Tristan et Thomas attirent un Yvan consentant dans une partie de Brass Birmingham. L’un des deux renards affûtés a-t-il eu gain de cause ?
Le 9 août 1974, Richard Nixon, devançant un impeachment inéluctable, démissionnait de la présidence des Etats-Unis où il avait été triomphalement réélu deux ans plus tôt (face à un candidat démocrate qu’il présenta comme défendant l’« amnistie, l’avortement et l’acide »), suite au scandale du Watergate, terme qui a fini par regrouper un grand nombre d’activités clandestines et souvent illégales entreprises par les membres de son administration, des dirty tricks (« coups tordus ») : pose de micros dans les bureaux d’opposants politiques et de personnes jugées suspectes, harcèlement de groupes d’activistes et de personnalités politiques.
Ces activités furent révélées par l’arrestation de cinq hommes ayant pénétré par effraction dans les bureaux du parti démocrate dans le complexe du Watergate à Washington le 17 juin 1972. Le Washington Post s’empara de l’affaire et les journalistes Carl Bernstein et Bob Woodward s’appuyèrent sur les informations fournies par « Deep Throat » (« gorge profonde »), qui se révéla plus tard être le directeur adjoint du FBI, pour lier les cambrioleurs à l’administration Nixon.
L’un des enregistrements des conversations internes à l’administration, réalisé peu après le cambriolage, démontra que Nixon avait été informé du lien entre la Maison-Blanche et les cambrioleurs peu après l’effraction et avait approuvé des plans pour entraver l’enquête. Dans le communiqué accompagnant la publication du Smoking Gun Tape (« enregistrement de l’arme du crime »), il assuma sa responsabilité pour avoir menti au pays sur le moment où on l’avait informé de la vérité sur le cambriolage du Watergate et déclara qu’il avait eu un trou de mémoire. Lorsqu’on lui dit que, même à la fin de sa carrière, la plupart des Américains ne pensaient pas bien le connaître, Nixon répondit : « Oui, c’est vrai. Et il n’est pas nécessaire pour eux de savoir ».
A Parties Civiles, 45 ans après, la soirée a failli ne pas commencer, le Président porteur des clés étant momentanément « empêché ». Mais après quelques instants de flottements, coups tordus, gorges profondes et trous de mémoire n’ont pas manqué, jugez plutôt.
Table 1, dite « Espionnage en masse » : exactement 18 mois après sa dernière apparition sur nos tables, l’excellent A study in Emerald fait son grand retour. Les restaurateurs (François et Thomas) sont dominés en nombre pas les loyalistes (Xel, Thomas et Eric). Une partie où Eric eut quelques trous de mémoires sur les règles et les appartenances des uns et des autres. Pourtant, pas besoin de poser de micros pour camper le décor: les deux attaques de monstre perpétrées par François laissaient peu de place au doute. Faisant la course en tête, votre vaillant narrateur s’en trouva pilonné par les agents loyalistes et une armée de zombies déployés par Eric, et, à un ou deux agents près, échoua de ce fait à acquérir la carte qui lui aurait à coup sûr accordé la victoire (carte qui, outre ses points, offrait un bonus en agents idéal pour chasser de nouveaux monstres). Les marrons furent tirés du feu par un sprint final de Tristan, qui, rushant la fin de partie, ponctua, à son profit, une course d’équipe.
Table 2, dite « Transferts d’informations » : Partie de Innovation en tête à tête pour Nicolas-2 (2e essai après son coup d’éclat initial) et Dom. Le tableau initial se développe plus vite chez Nicolas qui n’hésite pas à vider la main (avec Rames) et le tableau (avec Théologie) adverses. Il a rapidement les 5 couleurs avec des décalages intéressants tandis que Dom n’arrive à dominer que les icônes Usines. C’est pourtant dans cet interstice qu’il arrive à répéter la carte Emancipation (comptabilisez une carte de la main adverse) qui finira par le mener à une victoire 6-1.
Yggdrasil
Table 3, dite « Ennemis corrompus » : Dom et Nicolas-2 étrennent ensuite Yggdrasil, un jeu coopératif dans la mythologie nordique où il faut faire reculer des ennemis qui progressent au rythme d’une pioche de cartes, si trop d’ennemis avancent trop on a perdu. Les combats sont réglés par des dés, des jetons défaussés permettant de moduler la probabilité de succès. La pioche des jetons, elle, utilise un mécanisme de bag-building mélangeant les jetons utiles et stériles dans 4 sac différents. Le jeu permet de moduler sa difficulté en jouant sur la composition de la pioche de cartes. Pour cette partie de découverte, il a été jugé presque trop facile (d’autant que la difficulté augmentant avec le nombre de joueurs, il aurait fallu s’infliger un handicap initial à deux) : les Dieux ont triomphé sans jamais s’être sentis en difficulté.
Table 4, dite « Gorges profondes » : Une nouvelle fois, Alice et Lucas arrivent avec une préparation maison, en l’occurrence des muffins au chocolat et aux noix de pécan, qui tombent dans quelques gorges profondes. Mais aussi, un jeu, Black rose wars, de conspiration et destruction: combinaison idéale pour Neox qui l’emporte avec 38, devant Alice, 35, Olivier-L, 24, et Lucas, 23.
Table 5, dite « Les hommes du Président » : C’est la pleine saison de Mythic battles: le Président Mickaël (s’il y a un jeu où il mérite ce titre c’est bien celui-là) régale encore, et cette fois paie de sa personne: le duo qu’il compose avec Elouan s’impose sans coup férir devant Axel et Olivier-3.
Table 6, dite « Fric-frac » : également en pleine bourre, Deep sea adventure revient de nouveau en guise de trou normand. Xel y triomphe avec 47 trésors suite à un fructueux fric-frac en troisième manche, devant Tristan, 35, François, 23, Thomas, 18, et Eric, trois fois noyé pour avoir trop tardé à remonter.
Table 7, dite « Coups tordus » : réunis de nouveau pour un Flamme rouge, les protagonistes de la table 6 mènent une course haletante, ponctuée de quelques coups tordus, et que François lança avec ardeur. Ses poursuivants restèrent souvent bloqués dans le peloton quand ils ne chutaient pas, mais Xel sut s’en extraire au bon moment, et plaça à la fois son sprinter et son rouleur en tête, un exploit rare, d’autant qu’ils furent les seuls à franchir la ligne d’arrivée !
Il y a sept ans, trois mots devenus mythiques de Mario Draghi ont suffit pour sauver la zone euro : «whatever it takes ». Le contexte est tendu en ce mois de juillet 2012 où l’Union monétaire est près d’exploser. La crise grecque fait entrevoir une possible sortie du pays de la monnaie unique. Par contagion, l’hypothèse plombe la dette des pays du Sud de l’Europe, à l’économie plus fragile. Le Portugal se finance à 10%. La veille de l’intervention de Mario Draghi, le taux à 10 ans espagnol a bondi à son plus haut en un an, à 7,62%. Le 10 ans italien, pour sa part, est à 6,60%. Trois ans après le début de la crise financière, le doute sur la solidité des banques européennes fait son retour chez les investisseurs.
La BCE doit réagir. le docteur Draghi prononce le discours qui lui fera rejoindre le club des grands banquiers centraux et lui vaudra le titre d’homme de l’année pour le Financial Times. « Dans le cadre de notre mandat, la BCE est prête à faire tout ce qu’il faudra pour préserver l’euro ». Une pause. « Et, croyez-moi, ce sera suffisant. »
L’effet est immédiat. Le taux à 10 ans espagnol retombe sous la barre des 7%. Les bourses européennes repartent à la hausse. Les investisseurs ont entendu le message: la BCE ne permettra pas que la hausse des taux souverains entrave la transmission de sa politique monétaire. Continuer à spéculer sur l’explosion de la zone euro, c’est parier contre la banque centrale. Un jeu dangereux, auquel personne ne s’est risqué depuis.
Super Mario
A Parties Civiles aussi, on paie de sa personne. Notre débonnaire président n’a pas hésité à faire appel à la presse cette semaine pour gonfler nos effectifs. L’effet de cet article très remarqué a été immédiat: un nouveau joueur a rejoint nos rangs à l’occasion de cette soirée, et nous sommes prêts à tout pour le garder. Whatever it takes.
Table 1, dite « Ce sera suffisant » : votre modeste narrateur embarque Franck et Nicolas II à New York, pour une gentille partie de P.I. Un jeu où il faut faire preuve de déduction mais aussi donner les justes indications à l’enquêteur dont on connaît l’affaire. Pour n’avoir pas suivi ce précepte lors de la deuxième manche, Franck écopa de la douloureuse pénalité réservée au fautif: 0 point pour la manche et 7 points d’office (le maximum) à l’enquêteur lésé, en l’occurrence Nicolas II. Dépité, il quitta la partie, seul en scène à l’issue de la dernière manche, avec un total de 5 points. Votre narrateur dut s’employer et rendre une copie parfaite (21 points sur 21), un score mathématiquement suffisant pour l’emporter, Nicolas II étant crédité de 19.
Table 2, dite « Ivan le terrible » : toujours dans l’univers de Sir Wallace, notre nouvel ami, Ivan, ne fait pas dans la dentelle pour sa première apparition, s’attaquant à Auztralia – un jeu pervers où l’on collabore jusqu’à un certain point avant de s’attaquer à ses objectifs personnels. On le créditerait volontiers de financier de l’année pour cette première partie remportée haut la main avec 39, devant Xel, 37, Gilles, 27, et Olivier-3 (20), mais, devant ce coup d’éclat inaugural, on ne résiste pas à qualifier notre nouvelle recrue de terrible.
Table 3, dite « Youth, Courage, Greatness » : La table de A song of ice and fire met en scène, dans un décor de rêve, quatre fantastiques créatures qui, à l’instar de Paul Pogba, elles aussi font rêver (les jeunes filles en mal d’aventure) par leur jeunesse, leur courage et leur grandeur: Julien Jeff, Jack, et Maxime. L’issue de leur joute dans l’univers de G.O.T est incertaine: elle se poursuivait encore dans la torpeur de la nuit alors que, non loin de Manchester, se vidait le théâtre de leurs rêves.
Table 4, dite « Mythique » : Table de Cyclades (pas joué depuis 2016, à quoi pense-t-on ?) pour Mickaël, Thomas, Axel, Dom et Nicolas-BrasEnEcharpe. Une partie particulièrement réussie où les cinq joueurs sont passés chacun à leur tour à un cheveu de gagner ! Rappelons qu’il faut contrôler 2 métropoles à la fin d’un tour (et en cas d’égalité être le plus riche). Les règles rappellent que pour avoir une métropole il faut soit la construire (avec 4 bâtiments ou 4 cartes Philosophe) ou la conquérir. Mais ce qu’on a découvert ce soir c’est qu’on peut conquérir en étant parachuté de l’autre bout du plateau par Pégase !
Le début de partie est calme et chacun se développe tranquillement, avec quand même des revenus par tour qui s’échelonnent de 3 à 7 pièces. Le premier à attirer l’attention est Axel qui construit une métropole et a 3 cartes philosophe en main. Thomas se charge de l’envahir ce qui lui interdit de construire sa 2e métropole (1 par île et Axel n’a plus qu’une île). Puis Thomas perd le combat contre Axel qui lui aurait donné la victoire. Dom profite du mouvement de troupes de Thomas pour prendre le contrôle de sa métropole. Au tour suivant, tout ce qui lui reste à faire est de prendre son 4e philosophe. Tout se passe comme prévu, il fait tapis et remporte l’enchère pour Athena puis construit sa seconde métropole. Tout ? sauf que Mickaël joue après avec Zeus (qu’il a eu pour 1 pièce seulement, il lui reste donc du budget). Il utilise encore et encore son pouvoir de faire tourner la sélection de 3 cartes créatures mythologiques, allant jusqu’à revendre ses Prêtres quand l’argent vient à lui manquer, jusqu’à mettre la main sur Pégase qui permet d’envahir une île sans y avoir de connexion maritime. Il met ainsi la main sur la seconde métropole de Dom, restée sans défense. Peu après, un double-kingmaking (Mickaël qui prive Dom de chance de victoire en prenant Ares et Dom qui prive Nicolas de chance de victoire en prenant 2 créatures sur 3) permet à Axel de prendre son 4e philosophe et de remporter cette partie mémorable. Après enquête, il apparaît que le coup Zeus + Pégase est bien documenté sur les forums ludiques, on ne nous y reprendra plus !
La phase d’enchère est vraiment la pépite de ce jeu, qui détermine l’ordre du tour, le budget qui restera pour effectuer ses actions, le pouvoir spécial de Dieu pour ce tour et enfin l’accès aux 3 cartes « créatures mythologiques ».
Table 5, dite « Mathématiques supérieures » : votre serviteur convie Nicolas II à découvrir ce classique qu’est devenu Innovation. Croyant en faire une proie facile, il oublie un peu vite que son adversaire n’est pas un perdreau de l’année, et qu’une partie d’Innovation ne se programme pas à l’avance. Il essuie de ce fait un cinglant 6 à 2 – mal servi par des cartes impossibles à combiner. A l’inverse, le vainqueur aura fait un usage maîtrisé de la paire Mathématiques + Perspectives, qui, combinée avec une série d’ampoules bien allumées, lui ouvra la voie vers un brillant avenir peuplé de taux négatifs et de fantômes japonais.
Table 6, dite « United we stand, divided we fall » : François-René, Neox, Julien et Olivier se lancent sans craintes dans les Demeures de l’épouvante. Certes ils ont identifié ensemble le coupable, enfoui dans la salle des moteurs, mais ont perdu la partie du fait du décès prématuré d’Olivier.
Table 7, dite « Super Nico » : un Codenames pour finir la soirée, entre les Rouges (François-René, Mickaël, Axel, Dom et Nicolas-BrasEnEcharpe) et les Bleus (Julien, Thomas, Nicolas-II et votre serviteur). A l’instar de super Mario, Nicolas, très en forme ce soir, a scellé le sort de cette partie en quelques mots, suggérant en fin de première manche que l’indice Soustraction 2 faisait référence à un seul mot (Retenue), le 2 n’étant là que pour permettre de repêcher deux mots perdus en route. Intuition géniale et digne de Super Mario pour celui qu’on voit habituellement s’exprimer à la façon d’Allan Greenspan (« si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé »).
Après cette première manche enlevée à coups de duos: Plougastel (Fraise, Bretagne), Sphérique (Chou, Oeil), et le déjà mythique Echangiste (Club, Lit), les Rouges ne se sont jamais relevés. Après ce coup de massue, Julien sentit sa barbe pousser (sic), et François-René lança un indice en 1: le début de la fin, donc. En face, les Bleus continuaient avec ardeur, à l’image du Phallique 3 (Buche, Fusée, Carotte) pour un match plié 2-0 sans discussion.
Le 9 avril 1682, René-Robert Cavelier de La Salle prend possession du Mississippi au nom du roi de France, Louis XIV. Entouré de ses compagnons français (23 en tout et pour tout), sous les yeux des Indiens locaux, l’explorateur fait face à l’embouchure du grand fleuve américain. Avec toute la solennité possible, il baptise « Louisiane », en l’honneur du Roi-Soleil, la très vaste région qui s’étend du golfe du Mexique aux Grands Lacs.
Lithographie, Bocquin, VNF
Quelques années après, à Lannion, eurent lieu de fameux voyages, dans le temps comme dans l’espace.
Table 1, dite « Emergente » : quatre explorateurs peuplent les contrées du monde de Imperial 2030. Un débutant, Mickaël, qui se trahit d’entrée en contrôlant Inde et Europe, que personne ne prend (et l’actualité l’illustre tristement). François-René tente le Brésil, se le fait dérober, puis le reconquiert sur le tard. Xel en sera victime. Quant à Neox il traversa la partie peinard comme un Suisse, mais, déclamant « Je demande des chevaux torse nu en combattant des ours à mains nues« , il trahit un penchant russe. Choix gagnant, qui lui rapportera 50 de ses 110 points, mais bien moins que François-René (95 de ses 157 points). Mickaël, médiocre partout, culmine à 58, tandis que Xel a misé sur les bons chevaux, Brésil, Russie, mais pas assez fort (78 pour les deux, 104 en tout pour elle). Une partie où l’Inde a failli, les USA ont coulé à pic (12 points pour le cumul des 4 joueurs), et où l’Europe n’a pu sauver le monde.
Table 2, dite « Renversante » : à cette table qui accueille avec grand plaisir le retour d’Ania, les propriétés très spéciales de Innovation ont une fois encore été à l’honneur. Rappelons les pour nos jeunes lecteurs: 1. Aucune partie ne ressemble à une autre et 2. Rien n’est dit avant l’heure dite. Nous sommes en format Normandie avec deux équipes de 2: Maxime et Ania vs. Vincent et votre serviteur. Dans la première partie, je l’emporte sans coup férir: bien servi, j’exécute quelques coups avec brio et l’affaire est vite pliée. Dans la seconde, la victoire est à portée de main de nos adversaires, mais ils tergiversent de manière inouïe, et Vincent réussit le coup fameux de la carte Fission, avec la couleur rouge qui rebat les cartes. Une nouvelle partie commence, on croit en prendre encore pour un bail, mais c’est Maxime qui plie l’affaire en deux coups de cuiller à pot avec une domination Technologie digne d’un joueur chevronné !