Le 21 décembre 1991, à Alma-Ata, au Kazakhstan, les représentants de onze républiques soviétiques constatent le décès de l’URSS.
Née à peine 69 ans plus tôt, le 30 décembre 1922, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques cède la place à une éphémère Communauté des États Indépendants (CEI). Seules les trois républiques baltes et la Géorgie s’en tiennent à l’écart. Mais dans les années suivantes, les autres républiques vont s’en détourner à leur tour et tenter de vivre en pleine indépendance. Après la chute du mur de Berlin en 1989, les Lituaniens proclament unilatéralement leur indépendance le 11 mars 1990. Tandis que le monde entier suspend son souffle, Mikhaïl Gorbatchev poursuit les réformes en contenant les troubles. Il est élu à la nouvelle fonction de Président de l’URSS par le Congrès, le 14 mars 1990, et reçoit le prix Nobel de la paix le 6 juin 1990 à Oslo.
Le 12 juin 1990, le 1er Congrès du peuple de la RSFSR (République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie), autrement dit la Russie actuelle, adopte une Déclaration sur la souveraineté étatique de la république de Russie. C’est une deuxième atteinte à l’intégrité de l’URSS après l’indépendance unilatérale de la Lituanie. Ce vote reste sans conséquence pratique, mais il sera plus tard considéré comme l’acte d’émancipation de la Russie nouvelle et son anniversaire deviendra, dès 1994, fête nationale chômée en Russie !
En janvier 1991, des troupes soviétiques entrent en Lituanie. À Vilnius, le 13 janvier, elles tentent de s’emparer de la tour de télévision. Les Lituaniens résistent. On compte 14 morts, les seules victimes civiles qu’ait à se reprocher Mikhaïl Gorbatchev. Au Kremlin, le 19 août, les conservateurs tentent de le renverser par la force. Ils sont eux-mêmes battus grâce à l’esprit d’initiative d’un leader encore inconnu, Boris Eltsine, élu deux mois plus tôt président de la Fédération de Russie, principale entité de l’URSS.
Mikhaïl Gorbatchev ne maîtrise plus les événements et la réalité du pouvoir tombe entre les mains de Boris Eltsine. Le 25 décembre, quatre jours après avoir signé l’acte de décès de l’URSS à Alma-Ata, il quitte définitivement le Kremlin. Il ne reste plus qu’à liquider l’héritage de Lénine. C’est chose faite en quelques mois: Leningrad retrouve son nom d’origine allemande : Sankt-Petersburg !
30 ans plus tard, le monde a bien changé, mais une poignée d’irréductibles, étanches à la rumeur des peuples, continuent de jouer à Lannion.
Table 1, dite « Le casse du siècle » : à Burgle Bros Olivier B, François-René, et Camille font équipe avec Axel, de retour parmi nous pour les fêtes. Ils ont réussi à cambrioler 3 coffres !
Table 2, dite « L’empire éclaté » : si Emmanuel Todd, dont le livre « La chute finale » (1976) constitue un rare exemple de prospective totalement validée par les faits, fut l’essayiste visionnaire de la dislocation du bloc soviétique, c’est Hélène Carrère d’Encausse qui tirera la plus grande notoriété de cette prédiction avec un autre ouvrage sur le même thème (« L’empire éclaté », 1978), sur un raisonnement différent, expliquant l’implosion imminente de l’URSS par la séparation des populations musulmanes d’Asie centrale, qui ne se produisit jamais. Si l’histoire est difficile à prédire, il en va de même pour cette table de Brazil Impérial, où quatre explorateurs joutent pour développer la civilisation. Ce combat de titans déboucha sur une feuille de score éclatée, donnant vainqueur Mickaël d’un grain de café devant devant Neox, tandis que Xel et Baptiste suivaient l’affaire aux jumelles.
Table 3, dite « Ils rêvaient d’un autre monde » : on redécouvre, 3 ans après sa dernière sortie sur nos tables, l’excellent Alien frontiers, jeu où l’on colonise l’espace et à l’issue souvent imprévisible, comme la démonstration en fut ici faite une nouvelle fois. Après un départ canon, JiBee prend la tête, et voit se liguer contre lui Dom et François, ce dernier malmené par un départ terriblement malchanceux, privé deux tours de suite d’un quatrième dé, puis victime d’un raid où il perdit 3 métaux. Poussé à la faute, JiBee fait gravier à l’occasion d’un jet de dès catastrophique, le tournant de la partie, et finit dernier (6). Dom s’impose à l’usure avec 9 au terme d’une stratégie imparable, François (8) faisant de sa deuxième place une quasi-victoire après une remontée héroïque.
Table 4, dite « Prolétaires unis » : pendant que chacun s’affaire, une table de Pillards de la mer du Nord se monte, sur l’arrivée tardive de Félix, puis Vincent, et le dépaysement express de Lucie de la table 3, au privilège des anglophones. Ces prolétaires en manque de strapontin au banquet de la petite histoire de Parties Civiles jouèrent unis comme les doigts de la main, Lucie (49) faisant gagner Vincent (61), faute de l’avoir attaqué, sous le regard compatissant de Félix (47).
Table 5, dite « Une illusion du passé » : Le signe des anciens, clôt cette soirée, avec Camille, François-René et Axel. Malgré un bouclage tardif, nous ne sommes pas en mesure de révéler l’issue de cette table, qui restera à jamais pour nos lecteurs comme une illusion du passé.