Séance de DIMANCHE 18/02/2024 à Servel

Les curieux événements qui font le sujet de cette chronique se sont produits en 2024, à Servel, bourgade du grand Lannion. De l’avis général, ils n’y étaient pas à leur place, sortant un peu de l’ordinaire. À première vue, Lannion n’est, en effet, rien de plus qu’une sous-préfecture française de la côte bretonne. Mais on y joue, et, figurez-vous, même le dimanche. Un jour peu ordinaire pour les hommes, ils dorment, mais habituel pour les Dieux, on les vénère. Le jour était ainsi merveilleusement choisi pour continuer un Sleeping gods de longue haleine. Dimanche est jour de chasse, aussi, et La bête ne fut pas en reste. Elle fit son œuvre, plusieurs des villageois ayant reçu nuitamment le télégramme tragique : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. ». La chute de la mère, genèse de la vie, hantait les lieux : Bios: Genesis était évidemment de la partie, La Famiglia, au sens large, aussi, dont la mitraille répondait aux crépitements de Bolt Action, déployé en majesté dans la grande salle. Plus tard, la paix incertaine de Pax Pamir avait un parfum étranger de guerre froide. Nous étions aux temps de la grande guerre. Ou peut-être hier, je ne sais pas.  La guerre ne veut rien dire. C’était peut-être hier.

Dans une autre salle, on entendait The Gallerist : Puis-je, monsieur, vous proposer mes services, sans risquer d’être importun ? Je crains que vous ne sachiez vous faire entendre de l’estimable gorille qui préside aux destinées de cet établissement. Il ne parle, en effet, que le hollandais. Affaire étrangère et étrange affaire, il n’y avait dans l’établissement que des crêpes (succulentes), des cookies (moelleux) et un fondant (parfait) pour attirer fieffés coquins et petites pestes. Mais ce que cette foule en joie ignorait, et qu’on peut lire dans les livres, c’est que le bacille ludopathe ne meurt ni ne disparaît jamais, qu’il peut rester des jours endormi dans les armoires, qu’il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, mardi ou vendredi, le jour viendrait où, pour le malheur et l’enseignement des hommes, il réveillerait ses cubes et enverrait mourir ses tuiles dans la cité heureuse de Servel, où l’on donnerait une grande Fiesta de los muertos.

Séance de MARDI 02/04/2019 à Servel

Le 2 avril 1974, Georges Pompidou, atteint de la maladie de Kahler, meurt deux ans avant la fin de son mandat. Président de la République depuis le 20 juin 1969, le nouveau chef de l’Etat apprend, probablement quelques mois après sa prise de fonctions, qu’il est atteint de cette affection voisine du cancer des os. Dès le mois de mai 1968, alors qu’il était Premier ministre, Georges Pompidou avait dû suivre un traitement de vitamines et de corticoïdes.

Jusqu’au bout, le président de la République choisira de ne rien dire de son cancer. L’Elysée ne fera aucune déclaration officielle avant le communiqué du secrétariat général de la présidence, qui, le 2 avril à 22h05, annonce son décès. Avant ce jour, Georges Pompidou ne souffrait officiellement que d’épuisantes «grippes à rechutes».

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Pompidou dou dou

45 années après, à Lannion, la grêle était de sortie pour un de ces fameux orages inattendus dont notre cité a le secret. De quoi prendre la grippe ! Espérons que ces épisodes de neige fondue n’auront pas de rechutes trop fréquentes…

Table 1, dite « Art moderne » : quatre visiteurs d’un soir se prennent à arpenter non pas les allées du centre Pompidou, mais celles de The gallerist – un choix osé pour un mardi au vu de la longueur du jeu, d’autant qu’une explication des règles, passablement touffue, eut lieu au préalable. La table se termina gentiment après minuit, et fut donc menée à bon train. Comme dans le fameux escalator du musée d’art moderne, les quatre galeristes firent un voyage parallèle à distance presque égale les uns des autres. Tout en haut, Doc Nico exulte avec le score mirifique de 191. Thibault est un fier deuxième avec 139. Votre serviteur a eu l’impression de bien s’en sortir, mais culmine à 83. Quant à Olive, il a passé le plus clair de son temps à l’obscurcir, et y réussit parfaitement, son score de 40 reflétant les heures les plus sombres de notre histoire.

Table 2, dite « Midnight express » : à cette table Dom propose la découverte de Bus. Neox rushe la fin de partie, selon notre envoyé spécial sur place, et, pour sortir avant minuit, l’emporte avec 8, devant Xel, 7, Dom, 6, et Tristan, 5. Tiens, encore cette image d’intervalles constants, comme des passagers immobiles d’un bus qui roule…

Table 3, dite « La part de l’ange » : à Celestia on change de véhicule, et, au bout de ce voyage en aéronef, c’est Xel qui coiffe sur le poteau François-René, 67 à 66. Un intervalle aussi ténu que la part des anges que le vainqueur a du croiser dans le ciel. Neox s’incline avec 56, un bon nuage derrière.

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Séance de VENDREDI 03/02/2017 à St-Elivet

Il a légué à l’humanité un trésor indéniable : l’imprimerie. Le 3 février 1468, à Mayence, s’éteint Johannes Gensfleisch, plus connu sous le nom de Gutenberg. Treize ans plus tôt, il a achevé, au terme d’un travail de titan, ce qui restera son chef-d’œuvre : la « Bible latine à quarante-deux lignes », le tout premier ouvrage imprimé au moyen de caractères mobiles en plomb. Entre 1452 et 1455, elle sera imprimée à cent quatre-vingts exemplaires. Quarante-huit d’entre eux ont été conservés et douze sont imprimés sur parchemin.

En 1450, il persuade le riche banquier Johann Fust de l’aider à financer son projet. Fust lui prête 800 florins – somme considérable pour l’époque – et 300 florins par an pour les frais généraux. Il devient de fait son associé. Malheureusement pour Gutenberg, l’impression des livres connaît un succès mitigé. Dans l’inventaire de son atelier, les bibles resteront en rayonnage quelque temps. Fust, qui a investi plus de 2 500 florins dans l’entreprise, est furieux contre Gutenberg, car il lui avait promis un succès rapide. Gutenberg refusant de payer — ou ne le pouvant pas — les intérêts et le capital qu’il lui avait prêtés, il décide de porter l’affaire en justice. Le tribunal tranche en faveur de Fust, en reconnaissant toutefois qu’il ne s’agissait pas d’un prêt mais d’un investissement, et que Fust n’était pas prêteur mais associé.

Fust obtient alors la gestion de l’atelier et la mise en gage de la presse. Il continue l’entreprise d’imprimerie sous son propre nom avec Schoeffer (un ouvrier de l’imprimerie). Pour élargir leur clientèle et dépasser le petit cercle des bourgeois cultivés et des universitaires, ils orientent rapidement leur production vers des éditions de moindre ampleur, mais plus faciles à vendre. Ils s’installent à Paris pour y vendre leurs livres en 1463, une date où l’imprimerie n’existe pas encore en France. Fust n’en profitera pas longtemps : il meurt à Paris en 1466, mais il aura tout de même le temps de voir s’installer, rue Saint-Jacques, une quantité d’imprimeurs d’origine germanique.

Insolvable, Gutenberg tente de relancer un atelier d’imprimerie et participe en 1459 à une édition de la Bible dans la ville de Bamberg. Ses travaux ne portant ni date ni nom, il est difficile d’identifier avec certitude les documents provenant de son atelier. Il est possible que le dictionnaire Catholicon de 744 pages, imprimé à trois cents exemplaires à Mayence en 1460, soit de sa composition. En janvier 1465, Gutenberg est nommé gentilhomme auprès de l’archevêque de Mayence. Il bénéficie alors d’une rente, puis meurt largement méconnu par ses contemporains, et enterré à Mayence dans un cimetière qui sera détruit plus tard. Sa tombe est aujourd’hui perdue.

549 ans plus tard, nous eûmes droit, à St-Elivet, à une séance de jeux qui fit, elle aussi, forte impression…

Table 1, dite « Monnaie hélicoptère » : A notre arrivée, Neox avait avec amour préparé une jolie table de The gallerist. Tristan, Xel et Nicolas III y prirent place. Chacun se mit alors à acheter et vendre. Tristan, lui, opta pour une tactique plus brutale, et fit tant pour améliorer la réputation de ses protégés qu’il atteignit le total faramineux de 166, dont 60 de cash et 48 pour la valeur de ses œuvres, l’emportant haut la main devant Nicolas III (120), Neox (118), et Xel (87).

Table 2, dite « Livraison à domicile » : Thomas convie Christophe et votre modeste narrateur à l’univers de Mythotopia. A ce jeu, au bout d’un certain temps nécessaire à l’établissement de conditions préalables, tout joueur peut mettre fin à la partie, à la condition d’en être vainqueur, une fois les combats en cours résolus. Il faut donc verrouiller sa position, pour éviter que ses adversaires ne saisissent l’opportunité. Alors que je venais de sécuriser la mienne, Christophe négligea un combat en cours et Thomas n’eut qu’à sauter sur l’occasion livrée sur un plateau, finissant vainqueur avec 54, ses deux opposants culminant à 45 par le jeu de l’arrêt forcé des combats.

Table 3, dite « L’éternelle jeunesse du monde » : Axel s’adjuge une partie de 4 gods. devant Mickaël, Elaine et Guillaume. Ce jeu, sorti pour la première fois, repose sur la pose de tuiles, où l’on choisit son Dieu en cours de partie pour savoir sur qu’elle type de terrain scorer.

Table 4, dite « Sang et or » : Jeff et Joan s’embarquent dans un quickie, à savoir un Splendor en duo, poussant l’accointance jusqu’à la table de marque: 17 à 16 pour Joan.

Table 5, dite « Prêt d’honneur » : Bruno continue son évangélisation sur Iki, ses nouveaux adeptes étant Paul, Florian, et Sophie. Et une fois de plus, il pousse la politesse à prêter la victoire à un honorable congénère, à savoir Florian (qui, à cette occasion, signe son engagement dans notre confrérie, bienvenue à lui !)

Table 6, dite « Montée de sève » : à la table de Adrenaline, Julien de Lannion, Mickaël et Jean-Louis ont festoyé comme un hévéa en pleine montée de sève, pour le plus grand bénéfice du premier cité.

Table 7, dite « De plomb et d’or » : à la table de Black fleet, Laurent se joue de Julien de Paimpol.

Table 8, dite « Dura Hex »: la table 6, complétée par Julien de Paimpol, enchaîne sur un Neuroshima Hex, où Mickaël et Julien tirent les marrons du feu.

Table 9, dite « Gentilshommes d’infortune » : à la table de Titan Race, Joan, Axel, Mickaël, Nourdine et Guillaume ont conclu un combat de titans, mais dont le sexe dit faible ressortira le plus fort.

Table 10, dite « Gravée dans le plomb » : à la table de Codenames, dans sa version commerciale, les Bleus (Joan, Guillaume, Mickaël, Nourdine) affrontent les Rouges (VHS, Axel, Thomas, Christophe) pour un match des plus haletants en cinq sets et quatre assassinats !

  • 1-0 pour les Rouges sur une manche serrée, conclue par un Bière assassin, faute d’avoir su faire deviner Lentilles et Londres (Plat 2 fonctionnant juste à moitié)
  • Les Bleus égalisent, encore une fois avec l’intervention de l’assassin (Asile)
  • Les Bleus prennent l’avantage 2-1, encore une fois avec l’assassin (Cartouche étant identifié à tort comme le troisième élément d’un Seringue 3, qui visait Volume, Aiguille, mais aussi Timbre !)
  • Les Rouges égalisent, après un parcours tout en maîtrise – et sans assassinat pour cette fois, marqué par un joli Botté 3 (Chat, Pied, Pompe)
  • Les Rouges concluent, toujours par le truchement de l’assassin, qui était Lumière. Il restait aux Bleus Majeur et Paille, et un pourtant subtil Van Gogh 2 manqua sa cible !

Table 11, dite « De caractère »: Xel, Paul, Bruno, Julien, Sophie et Florian refont l’histoire du monde à Evolution, et c’est Julien qui s’y est le mieux adapté.

Table 12, dite « Impressionnante »: un Food Chain Magnate en dernière partie de soirée ? Très impressionnant, mais Neox, Julien, Nicolas III et Tristan n’hésitèrent pas à relever le défi ! Je mets un petit billet sur le dernier cité, on ne prête qu’aux riches, mais aux dernières nouvelles ce serait Julien qui aurait le mieux cuisiné cette partie « éclair » (2 heures bien tassées quand même) !

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Séance de VENDREDI 23/12/2016 à St-Elivet

En ce 23 décembre, Parties Civiles plaçait sa séance de jeu sous le haut patronage de Carla Bruni, qui rentrait à l’occasion dans sa cinquantième année. Aura-t-elle une Rolex pour Noël ? En tous cas, Axel avait apporté un gâteau maison, il y en avait au moins un qui avait suivi.

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Table 1, dite « Quelqu’un m’a dit » : Nicolas-Neox fête Noël avant l’heure, nous présentant sa dernière acquisition: The Gallerist. Rien moins que le dernier opus de Vital Lacerda, l’auteur de Vinhos.

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Du lourd donc, à commencer par la boîte, imposante, et le matériel, de belle facture. Dans l’univers du marché de l’art, il s’agit de découvrir de jeunes talents, de les faire connaître, d’acheter leurs oeuvres, les exposer, et enfin, de les revendre (ou pas). Le jeu fourmille de mécanismes très riches (objectifs secrets, enchères en fin de partie sur le marché international), mais reste très jouable avec un tour de jeu particulièrement fluide: à son tour, on choisit l’un des quatre lieux du plateaux, où l’on effectue l’une des deux actions possibles. Mais il y a une subtilité: si l’on éjecte un autre joueur du même lieu, ce dernier peut, en faisant jouer son influence, bénéficier de la faveur d’y effectuer également une action (sauf au tout dernier tour de la partie).

Ayant préparé son affaire, Tristan avait invité ses comparses à bachoter les règles sur Internet, ici. Ou  bien avait renchéri Neox, pas en reste. Ainsi, avec Xel, nous étions quatre marchands hyper-informés des dernières tendances. Tandis que je me lançais dans le numérique, Tristan explorait la sculpture, et se livrait à des manipulations de marché pour faire artificiellement grimper la cote de ses poulains grâce à des complices. Surtout, il ne vendit rien. Une stratégie osée, mais gagnante, car elle permet d’économiser toutes les actions de la phase commerciale (trouver un contrat, effectuer la vente). Surtout, les oeuvres non vendues en fin de partie sont quand même évaluées à leur prix de marché, et lui ont apporté 65 de ses 149 points, comme en témoigne la carte de score finale, car oui, le jeu fournit même des Scoring sheets. Respect !

gallerist

Table 2, dite « No promises » : Guillaume et Thomas ne se sont rien promis, mais terminent main dans la main à GearWorld : The Borderlands. Baptiste-aux-mains d’or et Camille suivent à distance le cortège.

Table 3, dite « Rive droite, rive gauche » : Mickaël, Axel, Laurent et Nourdine sont associés du camp rebelle à Assaut sur l’empire. Leur mission ? Aider 6PO à déchiffrer l’hologramme. Mission réussie, à croire qu’ils s’étaient entraînés en visionnant Rogue One… Quoi qu’il en soit, François-René et Nicolas III en ont fait les frais.

Table 4, dite « Comme si de rien n’était » : une table où Cammille s’offre un scalp de trésorier, coiffant sur le poteau Baptiste à King of Tokyo, tandis que Guillaume et Thomas se sont fait hara kiri.

Table 5, dite « Le plus beau du quartier » : est-il vraiment raisonnable de lancer une table de Quartermaster à onze heures passées ? Si François-René l’a fait, c’est qu’il ne s’est pas posé la question, et aussi parce qu’il n’y avait aucun exemplaire de Codenames en circulation… Il fut rejoint par Nourdine, Nicolas III, Axel  et Tristan pour une partie qui se termina bien après l’heure du bouclage.

Table 6, dite « Top model » : rien de tel qu’un tour au sommet d’un donjon pour terminer une soirée, se disent Thomas, Camille et Guillaume. Rien de tel que de quitter St-Elivet sur une victoire à Dungeon Raiders, se dit le dernier cité.

Table 7, dite « Midnight in Lannion » : une équipée sauvage se met en place pour une traversée des USA en mode Hit z Road. Je fus la première victime des zombies, perdant trois membres de ma famille d’un seul coup sur un jet fatal. Un final à suspense opposa les trois survivants, Mickaël (6), Xel (12), et Neox (13, dont pas moins de 9 points de bonus à la fin !)

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