Séance de VENDREDI 21/10/2022 à Servel

Comédie-FrançaiseLe 21 octobre 1680, par lettre de cachet, le roi Louis XIV fonde la Comédie-Française. C’est la première troupe de théâtre permanente de France. Elle rassemble deux troupes rivales : celles de l’hôtel de Bourgogne et de l’hôtel Guénégaud qui résulte de la fusion de la troupe de Molière, mort 7 ans plus tôt, et du théâtre du Marais. Encore aujourd’hui, pour rappeler cette fusion originelle, on frappe six coups avant chaque représentation, et non trois comme dans les autres théâtres. Et, à la fin de chaque représentation du Malade imaginaire, quand le « malade » Argan est intronisé médecin et prononce son serment : « Juro », les lumières s’éteignent et le silence se fait en souvenir de Molière, victime d’une fluxion de poitrine en jouant cette pièce et mourut une heure après.

Quelques siècles après, la troupe de Parties Civiles se préparait fiévreusement à l’aube de l’ouverture du festival Scorfel.

Table 1, dite « Répétition » : à cette table de Stardew valley , comme une répétition de la nuit ludique, Killian, Arakis et Yvan ont réservé leur meilleur actuel à Benjamin, notre nouveau gentil membre. La fin de l’histoire n’est pas connue, diluée dans les ombres de la nuit.

Table 2, dite « Un roi sans divertissement » : à Mythotopia le roi Thomas sort bien entendu vainqueur d’une joute de longue haleine avec Xel, Olive et Jules, qui ne l’ont en aucune façon diverti de sa trajectoire.

Table 3, dite « Seuls en piste » : à Infinity Samuel et Olivier L ont goûté aux plaisirs du tête-à-tête.

Table 4, dite : « Morts en scène » : une nouvelle aventure de The thing où les humains (F.-R., Malo, Paul, Frank) laissent à quai pour mortes deux choses imprudemment exposées (Fred et Evan)

Table 5, dite « Cigales et fourmis » : à la redécouverte d’Un monde sans fin, la famine faisait rage, et la cigale Dom (60) tire son épingle du jeu. Olivier B. (49), Mickaël (47), François (45, mais lésé de 4 PV par un manque de blé au marché en violation des règles), forment un joli tir groupé.

Table 6, dite « Malade imaginaire » : était-il encore malade de sa déconvenue ? François prend une belle revanche à Kingdomino, avec un carré complet et parfaitement centré, pour un total de 48 PV. Dom accuse le coup, entre géométrie bancale et tuiles mal garnies, pour un total de 37 PV, et Mickaël joue les figurants.

Séance de VENDREDI 29/07/2022 à SERVEL

Le Scoutisme, Scout Rover, Ranger PNG - Le Scoutisme, Scout Rover, Ranger transparentes | PNG gratuitÀ l’âge de vingt-six ans, Robert Baden-Powell, sous-lieutenant britannique dans l’armée des Indes, est promu capitaine, déplacé en Afrique du Sud, où il a l’occasion d’entrer en contact avec des éclaireurs indigènes pour lesquels il a beaucoup d’admiration. Il se perfectionne à leur contact dans l’art de l’approche et de l’exploration. C’est en Afrique qu’il a pour la première fois la possibilité de former des éclaireurs militaires selon ses méthodes : en petites unités ou patrouilles, chacune sous les ordres d’un chef. Il attribue aux plus méritants un insigne dont le dessin s’inspire du point Nord de la boussole, très similaire à ce qui deviendra le badge du scoutisme mondial.

Il fait une brillante carrière militaire, respecté et obéi, remarqué pour ses talents d’éclaireur mais aussi pour ses talents artistiques (il monte des pièces de théâtre et revisite à sa façon des pièces de Shakespeare), mais l’événement qui le rend célèbre dans tout l’Empire britannique est le sauvetage de la petite ville de Mafeking en 1899, durant la seconde guerre des Boers. Avec beaucoup d’astuce et un courage communicatif, il réussit à sauver une ville assiégée 217 jours par des troupes ennemies quatre fois plus nombreuses. Il en utilise les jeunes comme estafettes, pour transmettre des messages à pied et à vélo, comme observateurs, comme sentinelles ou comme éclaireurs. À sa libération, il est acclamé comme un héros et nommé major général. Il avait prouvé que des jeunes étaient tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu’on leur fasse confiance. Il publie ses observations sous le nom de Scouting (L’art des éclaireurs) dans un petit fascicule destiné aux militaires appelé : Aids to scouting. Promu lieutenant général en 1907, il organise un camp de huit jours avec vingt jeunes hommes de différentes classes sociales sur l’île de Brownsea, l’inaugurant en soufflant dans sa corne de koudou. Il y teste ses idées d’éducation par le jeu, l’indépendance et la confiance. Ce 29 juillet 1907 marque le début du scoutisme.

À la suite de ce camp, il écrit l’ouvrage Scouting for boys (Éclaireurs). Avec ce livre, il lance un nouveau mouvement autonome et crée la base du scoutisme avec ses cinq buts : Santé ; Sens du concret ; Personnalité ; Service ; Sens de Dieu. En 1910, il différencie trois classes d’âge : Les Louveteaux (8-12 ans) ; Les Éclaireurs (12-17 ans) ; Les Routiers (17 ans et plus).  À son retour au Royaume-Uni, accueilli triomphalement, il constate que Aids to scouting a un immense succès auprès des jeunes hommes britanniques et est utilisé par des éducateurs. Il reçoit beaucoup de courriers lui demandant des conseils. Marqué par le spectacle de la jeunesse britannique des quartiers populaires, désœuvrée, souvent en mauvaise santé et délinquante, il décide de mettre en pratique les principes qu’il a observés à la guerre au service des jeunes hommes.

115 ans après, à Lannion, louveteaux et éclaireurs joutaient sous le regard de quelques routiers, à moins que ce ne soit l’inverse.

Mr Jack London - Jeux de Réflexion - 2 Joueurs - Boutique Esprit JeuTable 1, dite « Éclaireurs dans la nuit » : à l’invitation de Thomas, François se lance à la découverte de Mr Jack – on parle ici de l’éventreur bien connu, mais qu’il s’agit dans ce jeu de découvrir sous les traits d’un des huit personnages. L’un des joueurs, Jack, a pour mission de s’échapper à la faveur de la nuit, pour autant qu’il soit invisible. L’autre, Sherlock, de l’identifier et lui mettre le grappin dessus. Un savant algorithme, permettant de déterminer si Jack est visible ou pas, aiguille l’enquêteur au fil des tours. Un jeu où l’anticipation est de mise, une action brillante au tour N pouvant être désastreuse au tour N+1, et où la partie se joue souvent à un rien – mais pour Thomas, trois petits riens furent autant de victoires. Le haut niveau, c’est bien connu, se joue sur des détails.

Table 2, dite « Tendres louveteaux » : Stardew Valley revient et, sous la houlette de Xel, fait trois nouveaux adeptes: Malo, Ivan, nouveau venu sur nos tables, et Killian. Cet équipage d’âge tendre, s’il fit usage cette fois-ci des bonnes règles, n’en termina cependant pas avant les vigiles, la faute à un dernier tour où il lui manqua des actions, et, peut-être aussi, à un de nos louveteaux qui échoua, dit-on, à traire les poules. Pour les parties suivantes, on leur conseille de mémoriser cette petite phrase: « Mets le paquet, tu seras le nouveau vainqueur du concours » qui leur rappellera l’ordre des heures canoniales (matines, laudes, prime, tierce, sexte, none, vêpres, complies), et, à l’occasion, les motivera aussi. Guy Roux ne l’aurait pas reniée.

Table 3, dite « Causes perdues » : à la table de Zombicide François-René, Olivier B, Nicolas II et Axel n’ont pas résisté. Puis, ils ont entamé un Summoner wars, dont l’issue, tardive, restera incertaine.

Table 4, dite « Education par le jeu » : Table à 3 temps pour Frank, PaulJr, Mickaël et Dom qui déballent des jeux arrivés du FLIP. Le premier temps est la découverte de Cascadia, récent Spiel des Jahres (en catégorie Tout public, pour les initiés c’est Living Forest qui reste lui aussi à jouer). Le narrateur adjoint avoue être resté sur sa faim devant le manque d’originalité, d’interaction et de variété. A son tour on prend un couple tuile hexagonale Terrains / jeton Animal, on ajoute sa tuile à son domaine (sans aucune contrainte de continuité des terrains, contrairement à Kingdomino ou Carcassonne) et on pose l’animal sur une tuile vide portant son symbole (1 à 3 symboles par tuile). Chaque animal a un mode de scoring spécifique à la partie, basé sur une combinaison de leur nombre et de leur disposition. Il vaut mieux choisir quelques axes et s’y tenir mais chaque jeton va rapporter en moyenne autour de 3 points (ainsi les 20 jetons de nos 4 joueurs ont scoré respectivement 67, 59, 59 et … 59 PV). Les points amenés par les terrains (plus grande zone et petits bonus de majorité) sont marginaux et au total Frank qui a tout misé sur le wapiti (un élan mais en plus piti) l’emporte avec 81 PV devant Dom 77, Mickaël 72 et Paul 67.

2e temps : Cartaventura « Caravanes », un jeu coopératif et narratif (limite didactique, comment en savoir plus sur l’Orient en 1341) où on construit une carte (géographique) et une aventure en lisant des cartes (tirées de la boîte) carrées (qui peuvent aussi être des objets qu’on garde devant soi). Un petit côté 7e Continent en plus simple et plus court; Plusieurs boîtes sont déjà sorties, ici on part de Tanger à la recherche d’un oncle jamais revenu de son pèlerinage à la Mecque. Comme dans les « livres dont vous êtes le héros » on fait des choix et si Thomas, il y a de moins bons choix ! Ainsi sommes-nous revenus bredouilles de la corne de l’Afrique pour repartir en direction de la mer Noire où des corsaires napolitains nous ont capturés comme esclaves alors qu’on n’avait dépilé qu’un tiers des cartes du paquet. Inch Allah comme on dit par là !

3e temps : Splito, un petit jeu de cartes dont l’originalité est de créer des incitations partagées avec les joueurs voisins. En effet on joue des cartes (normales ou de scoring) à sa droite ou à sa gauche et les deux joueurs de part et d’autre marquent les points des cartes de scoring situées entre eux. Le score de chacun est le produit des points marqués avec ses deux voisins. Il vaut donc mieux répartir 12 points comme 6 et 6 (score de 36) que comme 10 et 2 (score de 20). Dom applique ce principe arithmétique et l’emporte avec 49 points.

Table 5, dite « Développement durable » : Thomas, Xel, François et Dom revisitent la grande guerre à In Flanders fields et si Dom et François franchissent l’arrivée en tête, c’est Dom qui l’emporte, pour avoir épargné une troupe de plus.

Séance de VENDREDI 22/07/2022 à SERVEL

Après que la prédication pour lutter contre l’hérésie cathare se fut révélée être un échec, et après l’assassinat de Pierre de Castelnau le 14 janvier 1208, le légat du pape Innocent III décide de lancer une croisade contre les cathares. Le comte de Toulouse, chef d’une des régions atteintes par l’hérésie, ayant fait amende honorable et rejoint la croisade, les croisés décident d’attaquer les vicomtés de Béziers, du Razès, d’Albi et de Carcassonne.

Quand la croisade arrive à Montpellier, le seigneur de Béziers réaffirme son attachement à la foi romaine, et tente de négocier avec la croisade, mais le légat exige une soumission totale. Le jeune vicomte refuse, jugeant l’exigence inacceptable. Il retourne à Béziers le 21, la met en état de siège pour qu’elle puisse résister pendant au moins quarante jours et promet d’envoyer rapidement une armée de secours. Alors que la croisade, forte de 20 000 hommes, approche de la ville, l’évêque de Béziers, tente une ultime médiation. Le légat exige que les cathares lui soient livrés. L’évêque fait remarquer les difficultés morales et matérielles de cette entreprise, et l’abbé de Cîteaux exige que tous les catholiques sortent de la ville pour ne pas partager le sort des cathares. La population et les consuls (capitouls) de la ville repoussent cette exigence, se sentant à l’abri dans la ville, et refusant de se désolidariser de leurs concitoyens. Seuls l’évêque et quelques catholiques quittent la ville.

La croisade atteint la ville le 22 juillet 1209. Les fortifications paraissant trop solides pour être prises d’assaut, l’armée commence à s’installer et se prépare à un siège qui promet d’être long. Quelques téméraires tentent alors une sortie, sans doute pour narguer l’armée assaillante. Mais l’assaut tourne mal, les Biterrois se trouvent submergés et refluent vers la ville en désordre, incapables d’empêcher leurs poursuivants d’y pénétrer. Les ribauds envahissent la ville et commencent à massacrer les habitants, n’épargnant pas  même ceux réfugiés dans les églises. C’est à ce moment que le légat du pape et les chevaliers sont avertis de la prise de la ville. Quand ils arrivent, c’est pour constater que le pillage a commencé. Ils tentent de chasser les ribauds de la ville. Pour se venger, les ribauds y mettent alors le feu. Le légat aurait déclaré, selon la tradition historiographique « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ». Les historiens concluent généralement à l’inauthenticité de la phrase, mais elle correspondait tout à fait à la mentalité de l’époque.

22 Juillet 1209: le Sac de Béziers

813 ans après, à Lannion, de sourdes batailles faisaient rage.

Table 1, dite « Pour les siècles des siècles » : Xel, Killian, Axel et Vincent se lancent à corps perdu dans la découverte de Stardew Valley – un jeu à dominante agricole, coopératif et qui peut se révéler interminable surtout si, comme l’ont fait nos novices, on utilise un deck de 80 cartes au lieu de 20. La partie ainsi lancée sur ces bases était promises pour durer les siècles des siècles.

Table 2, dite « Forteresses prenables » : l’excellent Dead reckoning revient et fait de nouveaux adeptes, sous la houlette de Julien. Steven Olivier L et Arakis sont cette fois-ci de l’expédition, et c’est Olivier qui réussit le mieux à assaillir les forteresses adverses, s’adjugeant une victoire de justesse. Reste une énigme toujours non résolue après deux parties: comment faire bon usage des gouvernails ?

Table 3, dite « Armes fatales » : à l’invitation de Dom, une table de Bruges se forme. Jibee joue à fond les personnages et combotte non sans succès, mais il est chichement récompensé de 33 PV. Thomas construisit des maisonnées, et tenta de se placer sur la piste de réputation, mais ne culmina qu’à 27 PV. Dom ferrailla avec Jibee sur les personnages, mais, sans succès, engrangeant 43 PV. Enfin, François joua une stratégie duale : les canaux qui lui rapportèrent pas moins de 16 de ses 46 PV, et l’hôtel de ville, où, par un coup machiavélique, il réussit à prendre seul la tête. Son tableau fut peu garni en nombre, mais riche en qualité avec la baronne, autre arme fatale qui lui permit de multiplier les actions gratuites, une autre des clés d’une victoire, ma foi, fort bien construite.

Table 4, dite « Dieu reconnaîtra les siens » : une table de Zombicide accueille  François-René, Lucie, Florian, dont on salue le passage, Mickaël, Malo et Olivier B. Abondance de biens nuit : tous ces paroissiens se sauveront pas leur âme face aux hordes de zombies.

Table 5, dite « Desseins hérétiques » : à Detective Club Jibee puis Dom s’octroient deux parties, dans la bonne humeur générale que permet ce jeu, où le succès tient autant aux talents de composition picturale qu’à l’art oratoire du jeu de rôle.

Table 6, dite « Terrain conquis » : pour finir la soirée, Lucie mate Malo à Splendor – un jeu où, dit-on, elle fait toujours merveille.