Séance de VENDREDI 11/01/2019 à Servel

Jules César traverse le Rubicon le 11 janvier de l’an 49 av. J.-C. Petit fleuve côtier d’Italie centrale qui se jette dans l’Adriatique, le Rubicon sépare la Gaule cisalpine, une province romaine ordinaire, du territoire administré en direct par les magistrats romains (la ville de Rome et la péninsule italienne). La loi de Rome interdit à quiconque de franchir ce fleuve avec une armée, sauf autorisation expresse du Sénat. Traversant sans autorisation le Rubicon avec ses troupes, César viole cette loi et lance un défi mortel au Sénat qui dirige la République.

Quand Jules César traverse le Rubicon, la république romaine agonise depuis plusieurs décennies. Il ne reste plus rien du premier triumvirat constitué dix ans plus tôt par César, Pompée et Crassus pour mettre fin aux guerres civiles. Crassus a trouvé la mort au combat face aux Parthes en 53 av. J.-C., tandis que Pompée, qui a obtenu le titre de consul, bénéficie du soutien des sénateurs (parmi lesquels l’orateur Cicéron). Pompée se fait couramment appeler « princeps », ce qui signifie le premier des citoyens (d’où nous vient le mot prince). Mais il n’ose pas intervenir avec ses troupes à l’intérieur de Rome pour imposer ses volontés au Sénat et mettre fin aux luttes de factions. C’est pourtant le même homme qui aurait dit : « Je n’ai qu’à frapper la terre du pied et il en sortira des légions ».

En 50 av. J.-C., Pompée convainc le Sénat de lancer un sénatus-consulte contre César, enjoignant à celui-ci de prendre congé de son armée. C’est le retour des guerres civiles ! César, ayant franchi le Rubicon avec la XIIIe Légion, longe l’Adriatique, entre dans la Ville éternelle, en chasse Pompée et soumet en neuf semaines l’Italie entière. Pompée, maladroitement, laisse sept légions dans son proconsulat d’Espagne, sous le commandement de ses légats. Il tente de constituer une autre armée en Macédoine, au nord de la Grèce, dans l’espoir de prendre César en tenaille. Parant au plus pressé, César gagne l’Espagne en suivant la côte (il ne dispose pas de flotte). Sur le chemin, il met le siège devant Massilia (Marseille) qui a pris parti pour son rival. La ville résistera plusieurs mois. Sans attendre sa chute, César atteint l’Espagne et disperse les troupes adverses. Là-dessus, il poursuit Pompée lui-même en Grèce et va le battre à Pharsale.

Ecoutons Suétone, le contemporain de César: Lorsqu’on eut annoncé à César que le droit d’intercession des tribuns avait été supprimé et qu’ils étaient sortis de la Ville, aussitôt il envoya en secret des cohortes qui prirent les devants et, pour ne pas éveiller de soupçon, il assista par dissimulation à un spectacle public, examina le plan d’une école de gladiateurs qu’il devait faire construire et se livra, selon sa coutume, au plaisir d’un festin. Puis, après le coucher du soleil, il fit atteler à un chariot des mulets pris au moulin le plus proche, et s’engagea avec une faible escorte dans le chemin le plus détourné. Les flambeaux s’étant éteints, il s’égara et erra longtemps. Au point du jour, il trouva un guide, marcha à pied par des sentiers extrêmement étroits et rejoignit ses cohortes au fleuve de Rubicon, qui était la frontière de sa province. Là il s’arrêta quelques instants, et, supputant la grandeur de son entreprise, il se tourna vers ceux qui l’accompagnaient : « Maintenant encore, dit-il, nous pouvons revenir sur nos pas ; mais, si nous passons ce petit pont, le sort des armes décidera de tout. »

Il balançait encore, lorsque eut lieu le prodige suivant. Un homme d’une taille et d’une beauté remarquables apparut soudain, assis tout près et jouant du chalumeau. Outre les bergers, un grand nombre de soldats des postes voisins était accouru pour l’entendre, et, entre autres, des trompettes. Il saisit la trompette de l’un d’eux, s’élança d’un bond vers le fleuve, et sonnant une fanfare avec une force extraordinaire, il se dirigea vers l’autre rive. Alors César : « Allons, dit-il, où nous appellent les prodiges des dieux et l’iniquité de nos ennemis ! il faut jeter le dé. »

César franchissant le Rubicon (Jean Fouquet, XVe siècle,  enluminure sur vélin,  Musée du Louvre, Paris)

Histoire ancienne jusqu’à César et Faits des Romains, César franchissant le Rubicon
manuscrit enluminé, attribué à Jean Fouquet, circa 1470, musée du Louvre

1968 ans après, à Lannion, les dés étaient jetés sur de nombreuses tables lors d’une soirée foisonnante où nous accueillimes la valeureuse équipe d’un escape game version eco-centre dont on vous reparlera aux beaux jours (qui ne sauraient tarder, winter is leaving).

Table 1, dite « Avant le Rubicon » : à cette table de Disque-Monde Ankh-Morpok, nous trouvons donc Elisa et Aurélien, nos MJ éco-responsables. La première a failli gagner, avant que Kree’Nox n’y mette bon ordre, et si ce n’était pas lui, Nicolas II passait derrière. A Parties Civiles, on est civils, mais l’hospitalité a ses limites – il y a des Rubicon à ne pas franchir !

Table 2, dite « Après le Rubicon » : les mêmes enchaînent à Meowtopia et là, le Rubicon est bel est bien franchi: notre visiteuse s’impose en ayant fait le champ le plus trempé !

Table 3, dite « Traitement de faveur » : on enchaîne à 7 wonders où Nicolas II a récolté les faveurs sonnantes et trébuchantes de Kree’Nox, parce que c’est un gentil garçon, et que, concrètement c’était le seul à ne pas lui taper dessus. Cette bonté d’âme porta le fruit de sa récompense, le départageant d’Aurélien avec qui il était en égale compagnie.

Table 4, dite « Alea jacta est » : on boit frais et on enchaîne toujours, sans temps mort, à Dice Forge, où Nicolas II enquille un trophée de plus, profitant de l’insigne malchance de Kree’Nox aux dés. N’est pas César qui veut.

Histoires de peluches

Table 5, dite « Premier des citoyens » : Histoires de Peluches est un jeu d’aventure inhabituel dans lequel les joueurs endossent les rôles de peluches courageuses cherchant à sauver l’enfant qu’elles aiment d’un esprit magique et diabolique. Olive y endossa à merveille le rôle du justicier, et ce n’est pas que composition.

Table 6, dite « Légionnaires antiques » A l’ère de la découverte, les plus grandes villes du Portugal prospèrent. Outre Porto et Lisbonne, c’est le cas de la ville de Coimbra et sa célèbre université. Chef d’une des plus vieilles familles de Coimbra, vous sentez que la richesse croissante de la ville renforce le sentiment d’insécurité parmi ses citoyens. Vous employez donc votre propre légion de gardes de sécurité pour offrir des services de protection aux érudits, membres du conseil, marchands et clercs les plus influents de la ville. Vous voulez attirer les faveurs de certains mais tous ne peuvent pas être convaincus avec de l’argent. Dans Coimbra, il y a plusieurs façons de remporter la victoire: revenus financiers, recrutement de nouveaux gardes, progrès académique, relations avec les monastères environnants ou voyages de l’époque. De nos quatre légionnaires beaux comme l’antique, j’ai nommé Xel, Doc Nico, Tristan et Mickaël, c’est le dernier cité qui fut désigné primus inter pares.

Coimbra

Table 7, dite « Fors l’honneur » : la table 6, décidemment voyageuse, se propulse jusqu’à Antler Island où Xel a beaucoup biché, mais, faute d’honneur, a cédé le sabot à Tristan.

Table 8, dite « Aléa et jactas » : l’équipe de choc de Sherlock Holmes: Detective conseil évolue et, avec l’incorporation de trois jeunes recrues, change de nature. Dans ce deuxième opus du sequel basé à Carlton House, on cherche à résoudre l’enquête, c’est certain, mais on jacte aussi beaucoup, on mange des bonbons, on croque des gâteaux, et on raconte des histoires. C’est Dom qui fredonne du Sacha Distel à propos d’une hypothèse farfelue « Ton père n’est pas ton père et ton père ne le sait pas », votre serviteur qui renchérit sur Renaud, parce que qu’on parlait cuisine et magazines de recettes aux pages collées de sucre, une histoire de vieux new cook. On apprit aussi à l’occasion que « les patrons sont toujours coupables », et, au sujet des femmes, que « c’est moins cher d’en avoir plusieurs pour la nuit qu’une seule pour la vie » (on vous laisse attribuer ces citations à leurs auteurs). A part ça, il y avait une enquête, donc. Même si ça s’appelait « L’assassin habite au 221 », on se doutait un peu qu’il ne suffisait pas de se pointer à Baker Street pour solde de tout compte, on n’est pas non plus des perdreaux de l’année, faut dire ! On s’est doctement interrogé sur la phrase polysémique « il a bien mérité le repos éternel », et, si on a bien compris le gros de l’intrigue, il nous manqua la loupe pour les détails de l’affaire, qui, il faut bien le dire, était pleine d’alea. Et, comme nous le serine à l’envi Didier Deschamps, le haut niveau, ça se joue sur les détails. Faute d’avoir assimilé ce principe de base, notre équipe de choc fut sanctionnée du score négatif de -5, et n’atteignit donc pas son objectif, à 105 points près. Un détail, sans doute. Mais elle s’est bien amusée, et, pour s’assurer de retrouver ensemble au moins une fois de temps en temps chaleur humaine, Haribo crocos et quelques lueurs d’intelligence, décida de se réunir désormais tous les sixièmes vendredis de chaque mois.

Table 9, dite « Légionnaires modernes » : on allait oublier, il y avait un éléphant dans la pièce de Sherlock: l’univers de Star wars legions s’y déployait en majesté, avec Jeff et Jack à la manoeuvre. A un moment on trouvait que Jack parlait fort, mais on n’a rien dit.

Table 10, dite « Tu quoque mi fili » : pendant que toutes ces tables se déployaient, il y en avait deux qui faisaient leur petite affaire tranquilles dans leur coin, en père tranquille et fils de bonne famille. A Architectes du royaume de l’Ouest, on peut donc vous affirmer de très bonne source que Baptiste remporta une première victoire avant d’être corrigé par Neox dans la seconde manche et de quitter derechef les lieux. Mais, pour le reste de la soirée, le président fut fort civil.

Table 11, dite « Au plaisir d’un festin » : Notre légion compte quelques ludivores, de ceux pour qui le menu n’est jamais trop long à la table de Parties Civiles, capables de dire encore quand il n’y a plus rien en cuisine (mais la cuisine a ses caches…). Tristan et Doc Nico sont assurément de cette étoffe: on les vit, dans la torpeur de la nuit, plongés dans un Ganymède dont l’issue nous est incertaine. Il vous faudra aller sur la place du forum et interroger les témoins pour savoir qui, des deux frères d’armes, alla ad patres.

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Séance de MARDI 20/11/2018 à Servel

Le 20 novembre est le 324e jour de l’année 2018. Or 324 = 4 * 81. Vous aurez reconnu deux carrés car 4 = 2 * 2  et 81 = 9 * 9. Oui mais 9 est lui même un carré car 9 = 3 * 3. Incroyable ! ce ne peut être un hasard et le 20 novembre est manifestement le jour des carrés. Et quel meilleur représentant des carrés que le 4 car c’est le plus petit nombre carré du monde et chacun sait qu’un carré a quatre côtés.

Il y eut donc quatre parties à quatre joueurs, la perfection régnait ce soir là à Servel, j’en ai les larmes aux yeux.

Table 1, dite « Atteintes sur mineures » : un quarteron d’expérience (Xel, F-R, Jérôme et Thibault) joue à Miskatonic Lycée de Jeunes Filles. Un jeu à élimination avec de vrais morceaux de tentacules où on vit partir avec regrets Jérôme et F-R, mais où la principale victime fut le respect des règles du jeu. Le représentant de l’Education Nationale surnagea.

Table 2, dite « 4 éléphants et 1 tortue » : Kree’Nox attire dans ses filets maléfiques Tristan, Benjamin et Dom et leur fait découvrir l’univers corrompu du Disque-Monde:Ankh-Morpork. Un jeu à la patte bien Wallacienne et à l’univers fort (la planète plate repose sur le dos de quatre éléphants. Quatre !!) où chacun doit atteindre un but secret à coups de contrôle de territoire, de bluffs et de coups bas. Bien sûr cela aide d’avoir bien en tête les différents buts possibles pour tenter d’y voir clair dans le jeu des autres. Tristan trompa son monde et parvint à semer le chaos à son profit.

Table 3, dite « Oui s’il vous plait » : la table 1 poursuit avec Non Merci, toujours un bon choix parmi les petits jeux.

Table 4, dite « Lave et villages » : la table 2 poursuit avec Taluva. Jeu d’une grande beauté et de réflexion profonde où il faut  bien choisir qui on va aider un peu et qui on va embêter beaucoup. KreeNox par sa dernière action tranche entre Tristan et Benjamin, départagés au nombre de huttes. Le dernier, qui s’était levé à 4h (Quatre !!!)  et commençait à décrocher, remporte la partie en avouant n’avoir toujours pas saisi les règles de placement des différents types de pièces.

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Séance de VENDREDI à St-Elivet 13/04

2 tables :

Table n°1 dite « multiprise » …

… avec 2 jeux successifs racontés par Marvin:

Sly dit « le revenant », Yann, Xel et moi décidâmes de jouer à Disque-Monde. Après une rapide explication de règles, la partie commença. Il apparut très vite que j’allais être la cible prioritaire de Xel, laquelle s’acharna par tous les moyens possibles à ralentir ma progression. De mon côté, je fis donc vœux de lui faire perdre tout espoir de victoire, ce qui s’avéra inutile puisque comme nous le verrons, elle se débrouilla très bien pour perdre toute seule. 😉

La partie se termina toutefois de manière tout à fait inattendue quand une émeute se déclencha sur fond de chaos. Pas de bol pour Sly qui avait remplit son objectif et n’attendait que le début de son tour pour triompher… Le décompte des points fut donc fait et Yann l’emporta avec 54 points, devant Sly à 52 points. Les deux qui se sont tiré la bourre ont bien évidemment perdu, je termine à 48 points et Xel à 26.

Xel et Yann se sentant floués par la courte durée de la partie (terminée à 22h), nous enchainâmes sur un Pandémie. Le destin s’acharna sur nous et nous fûmes rapidement submergés par les éclosions et les cartes épidémies.

La 8ème éclosion nous faucha donc alors que Yann et Sly s’apprêtaient à trouver un vaccin chacun, et la défaite fut donc cuisante.

Table n°2 dite « de sevrage »…

mangez 5 fruits et légumes par jour... y compris les clôtures.

… ou Jeff, François-René et Votre Humble Serviteur se sont attablés autour d’Agricola. Une partie de découverte pour F-R qui a misé ses gains sur le bétail.  De belles combos de cartes ont vu le soir au cours du jeu, pour F-R comme pour Jeff. Ce dernier est parti comme une flèche avec des combos de folie, des blocages (Ratier… grr… il empêche les enfants de travailler…), des déblocages (les 3 actions des tours 12, 13 et 14 rien que pour Jeff à partir du tour 10!), une famille nombreuse (5 au tour 12!). Quand la partie semblait être pliée Jeff a pris un repos mérité se faisant ravir la victoire par VHS.

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Séance de VENDREDI à St-Elivet 16/03

Ce vendredi, un vent de désertion soufflait dans les rangs de Parties Civiles, mais heureusement quatre joueurs se sont retrouvés pour former une table.

Les quatre braves étaient Françoise, Frank, Jeff dit « le Trésorier » et moi-même, Marvin dit Votre Modeste Serviteur (VMS), et qui vous relate la séance en l’absence de Jack.

Table n°1 dite « Unique »

… où nous testâmes l’un des derniers jeux de l’illustre Martin Wallace : Disque-Monde : Ankh-Morpork.

Nous nous attablâmes donc et, après une rapide explication de règles (lesquelles sont assez légères), débutâmes la partie. Il nous fallut un peu moins de 2h pour en venir à bout, ce qui signifie que des joueurs un peu plus habitués y joueraient sans doute en moins d’1h30.

Nous remarquâmes tout de même, bien que ce ne fut point une surprise, car nous sommes tous des gens bien renseignés, que le-dit jeu ne partage pas grand chose avec les hits de son célèbre auteur. Pour tout dire, les règles sont simples et fluides, le jeu est agréable, bien que complètement chaotique, et surtout très ludique. Donc comme je le disais, rien à voir avec les autres productions de M. Wallace. 😛

Ce chaos omniprésent, parsemé et de violents coups bas bien sentis, nous a mené à épuisement de la pioche sans qu’aucun joueur n’ait remplit son objectif. La victoire se joua donc aux points, et ce fut Frank qui l’emporta avec une très confortable avance, bien que VMS ait juré de tout faire pour l’en empêcher, en réaction à un double meurtre tout à fait abject et gratuit.

Un jeu chaotique, où avoir de la chance n’est pas un luxe, mais sympathique. Mais chaotique.

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