Le 16 février 1899, à l’Élysée, le président de la République meurt dans les bras d’une admiratrice. La victime, Félix Faure, est un bel homme de 58 ans avec une fine moustache façon de Guy de Maupassant. La rumeur croit d’abord que sa compagne des derniers instants est Cécile Sorel, actrice célèbre du moment. On saura dix ans après qu’il s’agissait d’une demi-mondaine plantureuse d’à peine trente ans, Marguerite Steinheil. Appartenant à une célèbre dynastie industrielle de l’Est, les Japy-Peugeot, elle était l’épouse d’un peintre en vogue, qui, en récompense des services particuliers de sa femme, avait reçu quelques commandes officielles grassement rémunérées. Ses œuvres ornent encore aujourd’hui les murs de palais de la République.
Très vite, les initiés chuchotent que le président aurait succombé à un excès de zèle. Avant de recevoir ses amies, Félix Faure avait coutume d’absorber une dragée Yse à base de phosphure de zinc, médicament ayant la vertu d’exciter les virilités défaillantes, mais aussi pour effet de bloquer la circulation rénale. Le jour dit, comme le président attendait la dame, il avait demandé à l’huissier de sonner deux coups à son arrivée. Les deux coups sonnent, il avale en hâte une dragée, mais l’huissier a fait une erreur. C’est le cardinal Richard, archevêque de Paris, qui entre dans le bureau élyséen. Et après lui, le prince Albert 1er de Monaco, venu plaider la cause du capitaine Dreyfus, ce qui met en fureur le président. Quand enfin l’huissier sonne pour de bon les deux coups, le président congédie son visiteur, gagnant le salon bleu réservé à ses « audiences très particulières », et a le temps d’avaler une deuxième dragée, qui lui sera fatale… Survolté par l’entretien orageux avec le prince, par la prise médicamenteuse, et l’impatience d’honorer sa compagne, Félix Faure succombe sur le canapé.
Georges Clemenceau ne sera pas en reste de bons mots. « Il a voulu vivre César, il est mort Pompée », dit-il du président en guise d’oraison funèbre, ajoutant aussi : « Félix Faure est retourné au néant, il a dû se sentir chez lui ».
125 ans plus tard, aucun test médicamenteux n’avait pu être pratiqué sur les participants d’une séance de Parties Civiles.
Table 1, dite « Sacrificielle » : à cette table, les cartes sont de sortie pour Le Trône de fer B’Twixt. On revisite la célèbre saga, et François-René (16) l’emporte, suivi d’Élie, 13, Armand, 7 et Jack, non classé. Rappelons aux apprentis chimistes la richesse de l’alliance du fer et du zinc, une couche de zinc et de fer déposée s’oxydant à la place du métal qu’il protège, empêchant sa dégradation par la corrosion. Le dépôt de zinc et de fer étant très réducteur, il est qualifié de sacrificiel. Ils s’essaient ensuite à Sea Salt & Paper, un jeu de collection du duo Bruno Cathala et Théo Rivière à base d’origamis. Armand, 32, mate Élie, 26, et François-René, 15.
Table 2, dite « Audiences particulières » : l’équipage composé de Marc, François, Dom et Marco repart à l’aventure de Sleeping Gods, sur la base de la sauvegarde faite mardi, et se lance réellement dans l’aventure, sortant notamment victorieux d’un mythique combat de monstres, et réussissant quelques quêtes mémorables à coup d’audiences très particulières, qu’on ne dévoilera pas ici. La sauvegarde a été faite juste avant un basculement de phase, et il flotte un parfum de reviens-y pour découvrir ce qui se passe alors.
Table 3, dite « Espace détente » : On plonge dans un tout nouveau jeu indépendant, amis pas totalement inconnu car se déroulant dans le monde enchanté d’Everdell, et reprenant les mécaniques de son ainé. Farshore invite à naviguer le plus loin possible dans la baie en réalisant de nouveaux objectifs de déploiement au fil des saisons. Comme toutes vacances estivales, le jeu demande des efforts de planification pour en sortir victorieux, et c’est Mickaël qui enfile le costume du meilleur travel planner, sous les yeux de Thomas, Fred et Olivier B.
Table 4, dite « Circulation fluide » : à QE, le mécanisme original d’enchères sans limites expérimenté à 4 ou 5 change de nature à trois joueurs, la circulation fiduciaire étant plus fluide et moins débridée. Pour une fois, Thomas s’en sort, et sans flamber, aux dépends de François-René et Mickaël. Un Mot malin permet ensuite de rééquilibrer leur programme de mathématiques par une composition française.
Table 5, dite « Relation suivie » : la fine équipe de Batman entame une nouvelle campagne à ISS Vanguard mais il y a un hic, car on n’y joue qu’à 4. C’est Xel qui tient la chandelle de cette partie découverte, un rôle pas si désagréable pour terminer la semaine sans se prendre trop le chou.