Séance de VENDREDI 26/08/2016 à Ti-Koad

Voici le récit de Nicolas qui continue à assurer la couverture éditoriale de PC, qu’il en soit remercié :

Certains se souviennent du 26 août comme un jour historique! Lorsqu’en 1970, des féministes se réunissent pour déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu portant la banderole : « Il y a plus inconnue que le soldat inconnu : sa femme ». C’est la naissance du Mouvement de Libération des Femmes. 46 ans plus tard, c’est à Ti Koad dans une ambiance 100% testostérone qu’est célébrée cette journée!

Table 1, dite « Coït en pleine nature » : François-R, Tristan, Paul et Nicolas-Neox se retrouvent ensemble sur Antler Island, un jeu fort instructif sur la vie des animaux (en l’occurence les cervidés). Vincent reste regarder, car « il aime regarder ».
La partie fut assez serrée mais c’est au final François-R qui s’octroie la victoire! Il a su bien brouter, développer ses attributs et pratiquer le coït en série (Alors que Tristan, un peu lent à prouver sa virilité a au final montré qu’il préférait pratiquer le rut en groupe).

Table 2, dite « Torse huilé » : Michal, Mickaël, et les deux Julien ont joué avec des petites figurines mignonnes en se deck-body-buildant sur Battalia The Creation. Oui oui, ce petit jeu qui sous ses airs d’Ameritrash vient en réalité d’Europe de l’est. Michal que ses collègues ont commis l’erreur de ne pas surveiller l’emporte (souvenez-vous du Mare Nostrum il y a quelques semaines !) avec 5 cités de niveau 4 (c’est la première victoire de ce type il me semble).

Table 3, dite « Orgie, point trop n’en faut » : Jérôme, Nicolas-2, Olivier et Frank se sont gentiment baladés main dans la main dans le royaume de Pathfinder. On retient que pour certaines activités, 4 c’est mieux que 6! Ca donne moins l’impression de devoir attendre son tour. Nos héros ont d’ailleurs déjoué avec douceur et délicatesse certaines embûches sur leur chemin (mais pas toutes!). La prochaine fois peut-être!

Table 4, dite « Bilitis » : Réunion de toutes les tables précédentes (moins ceux qui sont partis…). 8 joueurs se sont mélangés les uns aux autres autour d’un Room-25 survolté. Les gentils gardiens (Julien-Paimpol et Jérôme) n’auront hélas pas réussi à empêcher les vilains à sortir du complexe (durant le dernier tour, dernière action). Julien-Lannion est par ailleurs mort 2 fois durant la partie, car il n’aime pas faire comme les autres. La moitié de la table se comportait pourtant comme des gardiens pendant que François-R était occupé à montrer ses appâts à Nicolas-2.

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Séance de VENDREDI 22/04/2016 à St-Elivet

Le 22 avril 1637, exaspérée par la création de nouvelles taxes et la présence de troupes dans les campagnes, auxquelles une ordonnance contraint de fournir des rations de blé, une partie de la population du Périgord se soulève. C’est l’insurrection des Croquants, la plus célèbre des révoltes anti-fiscales qui ont marqué les dernières années du règne de Louis XIII.

Les insurgés s’attaquent aux collecteurs d’impôts et forment une armée de quelque 8000 hommes. La rébellion s’étend, atteint le Haut-Quercy, entre Lot et Dordogne. 3.000 hommes de l’armée royale sont obligés d’abandonner la surveillance de la frontière espagnole pour venir mater le soulèvement, au prix d’un millier de victimes. Les chefs des Croquants sont condamnés à mort, au bannissement ou aux galères mais la masse des paysans et villageois est traitée avec plus de mansuétude. Le Premier ministre, le cardinal de Richelieu, accorde une large amnistie, ayant besoin de forces pour combattre l’Espagne.

La révolte des Croquants constitue la plus grande insurrection populaire de la monarchie, même si elle a été moins meurtrière que la Grande Jacquerie de 1358. Les années 1636 et 1637 furent également marquées par des manifestations en Bretagne, où la rumeur courait que la gabelle allait y être introduite, et des soulèvements dans le Poitou.

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379 ans après, à St-Elivet,  une certaine ambiance insurrectionnelle reignait, et les propriétaires des jeux y ont connu des fortunes très aléatoires.

Table 1, dite « Cardinale » : à Cthulhu Wars, Vincent, avec l’aplomb d’un Richelieu, mate une solide opposition formée de Xel, Nicolas-Neox, Thierry et Laurent !

Table 2,  dite « Insurrectionnelle » :  Thomas (10 PV)  finit à la traîne une partie de Battalia,  devançant votre humble serviteur (9 PV) . Tristan (13 PV) fit longtemps figure d’homme à abattre avant que la machinerie bien huilée de JiBee se mette en marche, à coup de répétitives cohortes bleues, façonnées par son ardoise magique. S’il l’emporte avec 15 PV, il aurait pu tout perdre sur un coup de poker que je tentai, en forme d’insurrection. JUché sur mon cheval ailé, je lançai une bataille éclair sur une cité à 4, que j’attaquai à 13. Mais le président avait planqué des biscuits dans sa tente et réussit miraculeusement à parer l’offensive. La messe était dite.

Table 3,  dite « Rationnée» : Michal triomphe à Forbidden stars, opposé à François-René, Mickaël et Dominique. Les fans des « gros » jeux de stratégie trouveront leur bonheur à cet opus qui, malgré une certaine simplification, garde tout le charme et l’attirance du genre FFG (Fantasy Flight Games) dont Twilight Imperium est la référence. Si vous êtes en plus un fan de l’univers Warhammer, alors Forgotten Stars devient un achat obligatoire.

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Table 4, dite « Amnistiée » : à Spyfall, François-René, Thomas, JiBee, Xel, VHS et Dominique aiguisent leur couverture pour jouer selon le cas le rôle d’espion ou de contre-espion. Une partie où François-René, Dom et Xel furent presque systématiquement les passagers clandestins, souvent soupçonnés mais pas toujours dénoncés. Certains firent des effets de manche aussi spectaculaires que vains avec des questions comme « vous aimez les chiens ? », mais au vu de l’heure tardive, on n’hésitera pas à les amnistier.

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Séance de VENDREDI 08/04/2016 à St-Elivet

Le 8 avril 1378, l’élection du pape Urbain VI par des cardinaux dissidents et son installation en Avignon déclenchaient le Grand Schisme d’Occident. Ce schisme tire ses racines d’un contexte de lutte entre pouvoirs spirituel et temporel depuis la fin du XIIIè siècle, qui connut son apogée avec l’affrontement entre Philippe le Bel, roi de France, et le pape Boniface VIII, et dont voici une brève histoire.

Le roi décida de lever, en 1295, un impôt exceptionnel sur le clergé: la décime. Le pape, qui tire revenus abondants de France, répond que le clergé ne peut être soumis à aucun impôt sans l’accord du Saint-Siège, et que les évêques seront tenus de le suivre sous peine d’excommunication. En rétorsion, Philippe Le Bel interdit toute exportation de valeurs hors du royaume de France, privant le pape d’une part importante de ses ressources. Les rapports avec Rome se tendent.

En 1302, par la bulle Unam Sanctam, Boniface VIII affirme la supériorité du pouvoir spirituel sur le temporel et donc, du pape sur les rois. C’en est trop pour Philippe le Bel, qui réunit un concile des évêques de France pour condamner le pape, qui alors menace de l’excommunier et de jeter l’interdit sur le royaume de France. Fort du soutien de la population et des ecclésiastiques, le roi l’envoie faire arrêter pour le faire juger par un concile, mais la mort du pontife interrompt le processus. Son successeur, Benoît XI, élu le 22 octobre 1303 dans une atmosphère détestable, annule les mesures vexant le puissant roi de France avant de mourir lui-même, le 7 juillet 1304.

Pendant 11 mois, de pénibles tractations se déroulent entre le parti français et celui du défunt Boniface VIII. On décide finalement de choisir le pape à l’extérieur du Sacré Collège des cardinaux, et l’unanimité se fait sur le nom de Bertrand de Got, prélat diplomate et juriste éminent, resté neutre dans la querelle. Le 5 juin 1305, les cardinaux, réunis en conclave à Pérouse, le portent à la tête de l’Église sous le nom de Clément V, premier pape français depuis Sylvestre II en 999. Il monte sur le trône de Pierre à quarante ans, alors que l’Église traverse une grave crise politique. Le nouveau pape renonce à se rendre à Rome, par crainte des intrigues locales et des risques liés à un conflit, et se fait couronner à Lyon, en terre d’Empire, le 1er novembre.

Clément V fait son possible pour se concilier les bonnes grâces du roi, mais repousse sa demande d’ouvrir un procès posthume contre Boniface VIII. Toujours pas en mesure de s’établir à Rome, et voulant suivre de près le procès des Templiers, il décide en 1309 de s’établir « provisoirement » dans un couvent de dominicains à Avignon, sur des terres d’Empire cédées par le roi de Sicile, comte de Provence. Même provisoire, cet établissement aux frontières du royaume de France traduit l’abaissement de la papauté, depuis l’époque où Innocent III, un siècle plus tôt, prétendait soumettre les rois à son autorité.

Cinq papes d’Avignon successifs, et 80 % des cardinaux qui nomment légats et gouverneurs des provinces ecclésiastiques d’Italie, sont français et généralement proches du roi de France, au détriment des Italiens habitués à recevoir les bénéfices liés à ces charges. Le mécontentement est amplifié par les soubresauts du conflit opposant les Guelfes – partisans de la papauté et suivant le roi de Naples de la maison d’Anjou- au parti gibelin – dont les représentants de la puissante famille des Visconti sont les dirigeants désignés.

L’événement déclencheur de la grande crise papale est la scission du Sacré Collège à la suite de l’élection d’Urbain VI (1378–1389). 70 ans après le départ du souverain pontife pour Avignon, Rome accueille une partie de ses cardinaux dans une ambiance fiévreuse La foule romaine, soucieuse de garder un pape «romain ou au moins italien», déclenche une émeute le 8 avril, jour de l’élection. De ce fait, celle-ci n’est ni tout à fait libre, ni tout à fait valide. L’archevêque de Bari, Barthélémy Prignano reçoit la tiare et prend le nom d’Urbain VI. Si l’élection s’est faite en grande partie sous la pression du peuple romain en armes, les cardinaux ont opté, dans la précipitation, pour un homme peu puissant connu pour sa modération.

À peine élu, Urbain VI se brouille avec une partie des cardinaux restés à Avignon. Il cherche à imposer au Collège une vie conforme à l’idéal évangélique, demandant aux cardinaux de renoncer à leurs pensions et d’investir dans la restauration de l’Église. C’est rapidement deux conceptions – avignonnaise et romaine – de l’Église, du fonctionnement de ses institutions, de sa fiscalité et du rôle de ses princes qui s’opposent. Les cardinaux, en majorité français, habitués aux fastes et intrigues de couloirs grâce auxquelles ils ont pu accéder à leurs charges si rémunératrices, voient d’un très mauvais œil ce pape moralisateur et intransigeant.

Les cardinaux en dissidence, rappelant la non-canonicité de l’élection, le somment d’abdiquer le 2 août. Le 18 septembre, à Rome, Urbain VI crée 29 nouveaux cardinaux dont vingt Italiens. Les cardinaux français font jouer leurs réseaux d’influence et convainquent les conseillers de Charles V, puis le roi lui-même, de la non validité de l’élection d’Urbain VI. Le 20 septembre 1378, lors d’un conclave à Fondi, le Sacré Collège élit l’un des siens, le cardinal Robert de Genève, qui prend le titre de Clément VII (1378–1394). Le schisme est consommé.

L’Occident chrétien se divise alors. Du fait de la guerre de Cent Ans, le partage en deux camps et la reconnaissance de tel ou tel pontife par les princes devient un élément comme un autre du jeu politique. Dans le camp clémentiste, le royaume de Naples et la France sont rejoints par les alliés de Charles V : la Castille, l’Écosse et les duchés de Lorraine, d’Autriche et du Luxembourg. Rejoignent l’obédience romaine, les ennemis du royaume de Naples (l’Italie du Nord, les royaumes angevins de Hongrie et de Pologne) et ceux du royaume de France (l’Angleterre, les Flandres). Papes, antipapes, et même antipapes imaginaires se succèderont jusqu’à l’extinction du schisme, canoniquement en 1415 (abdication du pape romain Grégoire XII), mais ses soubresauts se firent encore entendre un demi-siècle.

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638 ans après cette élection controversée, à St-Elivet, il fut aussi beaucoup question de rois, de papes et de batailles dans les trois tables inaugurales.

Table 1, dite « Papale, forcément papale » : à Cthulhu Wars, installé en grand équipage dans la bibliothèque (car à ce jeu, il faut de l’espace), Jacques assomme la concurrence avec 33 PV. Les deux Julien, Mickaël et Franck n’en peuvent mais. La tiare lui va si bien !

Table 2,  dite « Tous les chemins y mènent » :  Thomas (15 PV)  s’adjuge une victoire implacable à Battalia, jeu de deck building évolué aux parfums d’aventure, devant Axel, combattif (11 PV), Nicolas II, ardent découvreur de routes et de cités (9 PV) et votre humble serviteur (7 PV) qui fut pénalisé par l’absence de ses héros sur le champ de bataille aux moments décisifs. Rome, Avignon, ou ailleurs, quand on parle de deck building, Thomas connaît tous les chemins qui mènent à la victoire.

Table 3,  dite « Schismique » : La super-paire Michal/Tristan finit par venir à bout de l’équipage Xel/Jeff à Fief, dans une partie où nombre de mariages furent non consommés et donnèrent lieu à des schismes, ce que Franck, le cinquième élément, observa à distance faute de fille à marier.

Alors que la table 3 palabrait, les tables 1 et 2 se décomposèrent. Votre humble serviteur, vaincu par la fatigue, déclina l’offre de rejoindre la table 4 et se replia dans la bibliothèque désertée où il se plonga dans le frisson d’un recueil de nouvelles d’épouvante. Pendant ce temps, se mit en place la Table 4, dite « Sacré Collège » : Le temps d’une partie, une bande de sacrès collégiens revisita  7 wonders. Le chroniqueur quitta les lieux, mû non par une excommunication, mais par l’effet réveillatoire d’une montre à gousset jaillie du recueil susnommé. Mais peut-être parlera-t-on plus en détail de cette table sur le forum….

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Séance de VENDREDI 04/03/2016 à St-Elivet

« C’est un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque dans un même mot ». Par ces mots, Jean-François Champollion signait la naissance de l’égyptologie. Tout commence en 1798: des soldats français découvrent à Rosette, dans le delta du Nil, une pierre noire gravée de trois textes dont l’un en grec ancien, un autre en démotique, une écriture égyptienne tardive, et le troisième en hiéroglyphes. La pierre est embarquée sur un navire à destination de la France mais les Anglais l’interceptent et la transportent à Londres, au British Museum.

Elle va exciter la curiosité des savants, en particulier du jeune Champollion et d’un Anglais de quinze ans son aîné, Thomas Young. Young déchiffre la version démotique et découvre que les cartouches en hiéroglyphes contiennent les noms de divers pharaons. Champollion va plus loin. Il observe que le texte hiéroglyphique contient trois fois plus de signes que le texte grec ne compte de mots. Il en déduit que les hiéroglyphes (on en recense 5 000) ne sont pas seulement des idéogrammes, mais peuvent aussi dans un même texte servir de signe phonétique comme nos lettres de l’alphabet. C’est ainsi qu’il déchiffre les noms de Cléopâtre, Ramsès et Thoutmosis.

L’émotion le fait sombrer dans un état d’inconscience. Cinq jours plus tard, il révèle sa découverte dans une lettre à l’Académie des Inscriptions et des Belles Lettres. Jean-François Champollion meurt de surmenage, le 4 mars 1832, à l’âge de 41 ans, en France, après avoir passé une année en Égypte. Surmenage, vraiment ? Difficile de le savoir puisqu’à l’époque, sa famille refuse toute autopsie.

Selon une nouvelle théorie, le père de l’égyptologie aurait été victime d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA, encore appelée « maladie de Charcot »), une maladie neurologique due à la dégénérescence des neurones moteurs, cellules du cerveau et de la moelle épinière qui ont pour fonction de transmettre aux muscles les ordres donnés par le cerveau. De moins en moins sollicités, les muscles finissent par s’atrophier, jusqu’à la paralysie complète du patient.

À l’époque, le décès de Champollion est attribué à une attaque, liée à un épuisement professionnel. Par la suite, une deuxième hypothèse fut évoquée : l’égyptologue serait décédé des conséquences d’une bilharziose, maladie infectieuse provoquée par des vers parasites présents dans certaines eaux douces des zones tropicales. Une théorie peu crédible car aucun signe de fièvre ne fut évoqué dans son séjour.

En revanche, plusieurs symptômes apparus dans les dernières années de sa vie corroborent la théorie de la SLA,. Avant son voyage en Égypte, en 1828, Champollion ressentait des faiblesses dans les bras, des spasmes et des crampes, l’empêchant par exemple d’écrire de longues lettres. De plus, il aurait éprouvé des difficultés d’élocution lors de conférences d’égyptologie, et aurait développé une toux sévère due à des infections pulmonaires récurrentes. Des symptômes qui peuvent se développer dans le cas d’une SLA.  Mais le plus flagrant  se déroule quelques semaines avant la mort de Champollion : celui-ci aurait présenté les caractéristiques du syndrome d’enfermement (« locked-in syndrome ») et du syndrome pseudobulbaire, c’est-à-dire des rires ou des pleurs incontrôlables, symptômes qui accompagnent souvent la SLA.

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En cette soirée venteuse, 284 ans après ce funeste événement, nous fûmes accueillis par une joyeuse bande de jeunes (des vraiment jeunes), qui chantaient à tue-tête dans la bibliothèque. Une table se réfugia dans la salle informatique délaissée, alors que les autres avaient pris leurs quartiers, entassées, dans la grande salle – ambiance musicale garantie. Thomas fêta dignement son anniversaire d’un pack de boissons mousseuses. Plus très jeune, il atteint désormais mon âge vénérable, à un détail près: il faut le convertir en hexadécimal. Une propriété qui sera encore vraie lors de ses sept prochains anniversaires, mais pas lors du huitième. Alors, quel âge avons-nous en commun ?

Table 1, dite « En quête de vérité » : dans la quiétude ouatée de la salle informatique, VHS initie Joane et Julien à P.I. Les deux enquêteurs mâles finissent ex-aequo sur le score brillant de 17. Joane a mis un temps certain à saisir les subtilités de la géographie de Manhattan mais, avec 13, s’en sort avec une mention très honorable.

Table 2, dite « Conquise » : François-René, Dom, Michal, Tristan, Axel et Xel revivent WW2 à Quartermaster. Un jeu né sur Ulule, acquis avec patience par François-René, et qui fait revivre la seconde guerre mondiale en moins de 2h ! Ce jeu épuré et très dynamique vous place à la tête des principaux protagonistes de la Seconde Guerre Mondiale. Vous jouerez une ou plusieurs des 6 nations soit des Alliés soit de l’Axe: le jeu est donc idéal à 6. Vous récoltez des PV en occupant les zones de ravitaillement marquées d’une étoile. Après 20 tours de jeu, le camp avec le plus PV gagne la partie. Mais, si à la fin d’un tour de jeu, un camp possède une avance d’au moins 30 PV, celui-ci est alors immédiatement déclaré vainqueur ! Ainsi, une tension s’installe dès qu’un camp commence à prendre une trop grosse avance…Pour cette partie inaugurale, ce sont les Alliés qui s’imposent (Axel, Xel et François-René), malgré l’isolement de la flotte anglaise.

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Table 3, dite « Sclérosée » : Mickaël, Baptiste aux mains d’argent, et Jeff fréquentent l’univers viking de Blood rage. Ce sera l’ordre du podium final, le vainqueur, avec 161 PV, surpassant la somme des scores de ses concurrents (80 et 73).

Table 4, dite « Pharaonique » : Thomas, Jacques, Laurent et Julien-de-Paimpol: que du lourd pour une table bien studieuse de Battalia. Laurent s’impose au bout de la musique, de la nuit et des bières.

Table 5, dite « Déchiffrée » : à Codenames les bleus (Xel, François-René, VHS) écrasent 4 à 1 les rouges (Dom, Thomas, Jeff, Joane). Une victoire méritée, où l’on remarquera la plasticité du vocabulaire de François-René, qui réussit un beau job avec un «pipe 5», qui explora toutes les acceptions de ce mot, la culture cinéphile de l’équipe qui sur un «Cronenberg 2» devina Mouche et Fou, ou encore la subtilité d’un «alevin 2» qui pointait sur Ecailles et Fils alors que deux poissons étaient au menu. Une partie où l’on a parlé beaucoup, ri à la folie, et, aussi, un peu joué.

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Séance de VENDREDI 26/02/2016 à St-Elivet et Ti Koad

Ce 26 février marquait la naissance de Victor Hugo.
Mais si, rappellez-vous ces vers longuement rabachés à l’école:

« Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà, par maint endroit,
Le front de l’empereur brisait le masque étroit. »

C’était donc bien le 26 février 1802… Ce seul poème est un trésor, qui nous accompagnera dans la narration de cette soirée dipôle, car, pour cet anniversaire, deux lieux furent mobilisés : Ti Koad pour une quête spirituelle autour de la mort de Dieu, et St-Elivet pour une conquête de territoires.

Table 1, dite « La légende des siècles ».

« Car, lorsque l’aquilon bat ses flots palpitants,
L’océan convulsif tourmente en même temps
Le navire à trois ponts qui tonne avec l’orage,
Et la feuille échappée aux arbres du rivage ! »

hugo01Xel et quelques joyeux drilles s’embarquent pour un Battalia – The Creation, un jeu de construction et de conquête, où les joueurs envoient leurs héros dans une quête épique afin d’explorer de nouveaux territoires et prendre le contrôle de cités. Pour remporter la partie, il faut développer ses cités, ou mener une stratégie agressive à la conquête des terres adverses. Le jeu finit quand un joueur possède 5 villes de niveau 4 ou si les emplacements du plateau sont occupés. Le gagnant deevnu dirigeant de Battalia est alors le joueur avec le plus grand nombre de points de victoire, qui correspondent au niveau des villes.

Enfant illégitime de Dominion et Terra Mystica, ce jeu combine subtilement les techniques du deck building et de la conquête de territoire. Pour ménager le suspense, le score de cette partie initiatique sera dévoilé uniquement sur le forum….ou pas ?

Il y eut sûrement d’autres tables à St-Elivet… Le forum en parlera-t-il ?

…Et pendant ce temps, non loin de là, une Murder party réunissait une dizaine de créatures célestes conviées à se réunir dans un bar tranquille alors que Dieu est mort.

Victor Hugo / Karikatur von Andre Gill

Difficile de raconter ce type de soirée sans se livrer à l’exercice coupable du spoiling. Mais, pour un avant-goût elliptique, il n’est pas interdit de mettre dans la bouche de certains des protagonistes les vers de ce même poème, qui, ô miracle, leur collent à merveille…

Jésus, archange, fils de Dieu, âme tourmentée par le souvenir de sa naissance:

« Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole,
Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix « 

Yves, archange des sources, serviteur érudit et obscur:

« Maintenant, jeune encore et souvent éprouvé,
J’ai plus d’un souvenir profondément gravé,
Et l’on peut distinguer bien des choses passées
Dans ces plis de mon front que creusent mes pensées »

Malphas, prince démon de la Discorde, aux mille paroles versées:

« Tout souffle, tout rayon, ou propice ou fatal,
Fait reluire et vibrer mon âme de cristal,
Mon âme aux mille voix, que le Dieu que j’adore
Mit au centre de tout comme un écho sonore ! »

Baal, prince démon de la Guerre, alliant le sabre au goupillon:

« Aimant la liberté pour ses fruits, pour ses fleurs,
Le trône pour son droit, le roi pour ses malheurs ;
Fidèle enfin au sang qu’ont versé dans ma veine
Mon père vieux soldat, ma mère vendéenne ! »

Crocell, prince démon du Froid, qui se souvient d’un passé glacial:

« Je pourrai dire un jour, lorsque la nuit douteuse
Fera parler les soirs ma vieillesse conteuse,
Comment ce haut destin de gloire et de terreur
Qui remuait le monde aux pas de l’empereur,
Dans son souffle orageux m’emportant sans défense,
A tous les vents de l’air fit flotter mon enfance. »

On ne peut malheureusement tous les citer ici. Mais la fin, aussi explicite que concise, revient à Andréalphus, prince démon de la Luxure, car, bien sûr, Dieu est amour:

« Si parfois de mon sein s’envolent mes pensées… »

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