Séance de MARDI 07/01/2020 à Servel

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Le 7 janvier 2015, Michel Houellebecq publiait son nouveau roman, Soumission. Le même jour avait lieu l’attentat contre Charlie Hebdo, qui venait de le mettre en une en habit de mage. Quatorze ans après plateforme, l’écrivain décrivait de nouveau dans son œuvre un attentat terroriste aux accents prémonitoires.

Pour tenir le coup, disait Houellebecq, je me suis souvent répété cette phrase de Schopenhauer : « La première — et pratiquement la seule — condition d’un bon style, c’est d’avoir quelque chose à dire. » A Parties Civiles, la condition est remplie, voyez plus bas. Pour le style, on vous laissera juges de nos emprunts au titulaire du prix Goncourt 2010.

Table 1, dite « Demain sera féminin » : Nous retrouvons ici Martin Wallace – auteur bien connu de Age of Steam, Brass, Via Nebula ou encore Disque Monde – avec une nouvelle version, retravaillée et rethémée, de « Ankh Morpork » qui fut réédité en son temps en version francophone sous le nom plus connu de Disque Monde. Eh oui, Nanty Narking est bien une nouvelle édition de Disque Monde ! Nous voilà donc à Londres, en pleine époque victorienne, avec un opus tout droit sorti de l’univers littéraire de Charles Dickens et d’Arthur Conan Doyle, qui ont inspiré les romans de Sir Terry Pratchett et sa fameuse série d’Annales du Disque-Monde.
Pour cette partie inaugurale, Xel surprit Doc Nico et votre serviteur, en triomphant à cette partie brève par le truchement de l’apparition de problèmes (car oui, c’est un des charmes de ce jeu, chacun a un objectif secret, et pas forcément facile à deviner).
Nous avons ensuite enchaîné à Splendor, qui a donné le même vainqueur (Xel 15, DocNico 12, VHS 11). Pas de doute, comme l’indiquait, dans Les Particules élémentaires, le slogan du catalogue des 3 Suisses: « Demain sera féminin ».

Nanty Narking, un nouveau Martin Wallace dans le plus pur style Victorien

Table 2, dite « Décourageante » : Benjamin, Olive et Dom s’installent pour une partie de Spyrium, un jeu où on achète des cartes et on doit construire un petit moteur qui produit des cristaux de spyrium, des sous et finalement des PV. Il faut aussi penser à acquérir des meeples supplémentaires pour démultiplier ses actions. A ce jeu, c’est Benjamin qui s’empare dès le premier tour d’une carte à pouvoir permanent qu’il va utiliser à bon escient. Le moteur de Dom a quelques ratés, sans compter qu’il s’égare inutilement à développer les Résidences. Quant à Olive, une mauvaise lecture d’une carte de conversion (A donne B et non pas B donne A !) le fait sortir de la piste (de score). Au final Benjamin s’impose avec 77 PV devant Dom 71 et Olive 54. Oui mais une lecture ultérieure des règles du jeu fait ressortir qu’on a oublié de percevoir nos revenus en début de tour, ce qui aurait amélioré la situation d’Olive (beaucoup) et Dom (un peu). « Match nul » donc, comme le suggérait le Chevalier noir dans Monty Python Sacré Graal, du fait d’une erreur aussi décourageante qu’un papier peint.

Table 3, dite « Une histoire simple » : à cette table de 7 Wonders Armada Justine, 89, encadre sur un podium de haut vol Thibault, 92, et Nicolas II, 84, dans une partie où ils ont eu l’air de bien s’entendre. « Ce n’est pas aussi compliqué qu’on le raconte, les relations humaines : c’est souvent insoluble, mais c’est rarement compliqué », a écrit Houellebecq.

Table 4, dite « Slow magnifique » : à Unlock ! Camille et François-René ont dansé un slow aussi langoureux que magnifique (on ne parle pas du score). « C’est un slow magnifique, d’une beauté surréelle » disait l’écrivain dans Rester Vivant.

Table 5, dite « Aujourd’hui était masculin » : à Wingspan, Lucas, 89, défait d’une courte tête Neox, 87, et RomJé, 77 dans une expédition ornithologique à l’ambiance franche mais virile. « Si vous ne fréquentez pas de femme (par timidité, laideur ou quelque autre raison), lisez des magazines féminins. Vous ressentirez des douleurs presque équivalentes » lit-on dans Rester vivant, dans une citation typique du style provocateur de son auteur.

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Séance de VENDREDI 29/03/2019 à Servel

Le 29 mars 1974, sous la pelle d’un fermier chinois en train de construire un puits au mont Li, se dévoilait l’armée de terre cuite (兵马俑, statues funéraires de soldats et chevaux), ou armée d’argile, un ensemble de près de 8000 statues de soldats et chevaux en terre cuite, représentant les troupes de Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine. Elles représentent une forme d’art funéraire, car elles ont été enterrées dans les fosses du mausolée de l’empereur Qin, à proximité de la ville de Xi’an, dans le Shaanxi, en 210–209 av. J.-C. Cette « armée enterrée », dont les statues ont quasiment toutes un visage différent, était destinée à protéger l’empereur défunt.

Leur taille varie suivant leur grade au sein de cette armée, celles figurant les généraux étant les plus grandes. Elles représentent fantassins, cavaliers, chevaux et chars. Les archéologues qui fouillent le site ont estimé que les trois fosses dans lesquelles reposent l’armée de terre cuite contiennent plus de 8 000 soldats, 130 chars tirés par 520 chevaux, et 150 chevaux montés par des cavaliers. En plus des soldats, on trouve dans ces fosses des statues de civils, dont des fonctionnaires, des acrobates et des musiciens. Le mont Li était renommé pour ses mines de jade, son côté nord était riche en or et son côté sud riche en beau jade. Le Premier Empereur, au courant de cette excellente réputation, avait bon goût.

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L’armé en terre cuite (détail)

45 années après cette découverte, à Lannion, des fantassins en nombre ont investi pas moins de 8 tables de jeux. Un chiffre qui, dit-on, porte bonheur en Chine.

Table 1, dite « Vive l’empereur » : dans un duel à 2, qui était aussi un hommage à l’empereur du jeu Uwe Rosenberg, Xel et Neox ont découvert A la gloire d’Odin – un univers légèrement plus complexe que l’ancestral Agricola, et où l’on a le choix entre pas moins de 60 actions ! A ce duel classé X entre la tête et la queue des surnoms, c’est le x de queue qui a triomphé.

Table 2, dite « Enfouie » : le pétrole encore dans le sol doit-il y rester enfoui ou mis à nu comme les statues du mont Li ? A cette question, Tristan, Doc Nico, Benjamin et Thibault se prononcent pour le dévoilement et vont à la recherche du pétrole dans Wildcatters. Le score de cette table restera lui aussi enfoui dans les grimoires et attendra l’arrivée des archéologues.

Table 3, dite « La huitième merveille » : à 7 Wonders-Armada Nicolas II emmène une bande de vaillants explorateurs à la découverte de la huitième merveille du monde: le fameux 7 Wonders muni de sa dernière extension !

Table 4, dite « L’empereur, le fonctionnaire, l’acrobate et le soldat » : à Brass: Birmingham on revisite un classique. Avec un nouveau plateau, plus cher, moins lisible, de nouvelles tuiles, plus variées, et surtout de nouvelles règles: l’obligation de posséder une chope de bière pour vendre notamment, mais aussi une règle particulièrement non conventionnelle: l’argent qu’on possède se convertit en PV à la fin. Ainsi, il suffit d’emprunter sans raison au dernier tour pour s’engraisser sur le dos du contribuable ! Deux joueurs usèrent sans vergogne de cette libéralité, à savoir l’empereur Thomas, qui n’avait pas besoin de cela pour gagner, ce qu’il fit (141), et le fonctionnaire zélé Dom (126), qui opta pour ce choix aussi rapidement qu’il avait été lent à la manœuvre le reste de la partie. Les deux autres furent de ce fait relégués, l’acrobate représenté par votre serviteur (110) qui construisit une lignée de canaux vertigineuse, et le vaillant soldat Xof (119), qui ne démérita point pour un coup d’essai.

Table 5, dite « Baron perché, vicomte pourfendu » : à Saint Seyia: Deckbuilding Athéna est menacée par le grand Pope et les Chevaliers soumis à son pouvoir sont prêts à en découdre: 5 chevaliers de bronze doivent mettre fin à cette menace avant l’extinction de la dernière flamme de l’Horloge. C’est François-René (40) qui sera le baron perché, d’une très courte tête, et Sébastien le vicomte pourfendu pour un point (39). Olivier L. et Camille, 24 chacun, se sont tourné autour comme chevaliers de la table ronde.

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Cry havoc

Table 6, dite « L’empereur fainéant » : à cette table nous découvrons Cry havoc – un jeu de guerre sur table à l’échelle sub-tactique (1 pion = 1 personnage ou animal), très novateur pour l’époque, notamment du point de vue graphisme, paru initialement en 1981 et revisité depuis.
Le petit Paul, Olive et Mickaël y ont offert sur un plateau une victoire monumentale à Franck (49 points d’avance !) en réveillant ses trolls qui étaient en plein sommeil. De ce fait, selon ses propres dires, il n’a pas eu grand chose à faire pour gagner !

Table 7, dite « Pièces de musée » : encore une découverte: celle de Museum où Olive et Mickaël croisent le fer au-dessus de la Manche, l’un oeuvrant à Paris et l’autre à Londres. Le résultat de ces manipulations de pièces de musées est à retrouver en page 16 777 216 (8^8) du catalogue.

Table 8, dite « La neuvième horreur » : Pour finir, retour de Greenville 1989 – le jeu coopératif narratif et d’horreur convie ici Neox, François-René, Xel, et Camille. Le chiffre 9, maudit dans l’histoire récente des chinois autant que le 8 est chéri (1989 en est une éclatante illustration), n’a pas fait mentir sa réputation, la table ayant sombré dans les affres de la défaite !

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