Le 10 décembre 1948, les 58 membres de l’ONU siègent pour la dernière fois à Paris, au palais de Chaillot, avant de gagner New York. Ils adoptent pour l’occasion la Déclaration universelle des droits de l’homme, en langue française dans sa version officielle, sous l’égide d’Eleanor Roosevelt et l’inspiration du juriste français René Cassin. Elle fut votée par cinquante États, les huit autres s’étant abstenus. Aucun n’a osé s’y opposer. L’Afrique du sud, qui mettait en place l’apartheid, n’a pas approuvé l’égalité de droits entre les races, et l’Arabie saoudite l’égalité entre les sexes. L’URSS et ses satellites ont contesté le principe d’indifférenciation des statuts politiques des États et des territoires.
Les trente articles de la Déclaration reprennent dans les grandes lignes les principes universels de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Mais à la grande différence de celle-ci, concise, rigoureuse, d’une portée juridique intemporelle et réellement universelle (« Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits »), la Déclaration de 1948 apparaît verbeuse, avec des formules généreuses mais convenues (« Agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité »), sans valeur juridique.
Elle est surtout singulièrement datée, d’une époque, le milieu du XXe siècle et d’un type de société, occidentale et industrielle. L’article 16 sur le mariage, par exemple, n’aurait eu aucune chance d’être agréé au XXIe siècle, tant par les États qui autorisent la polygamie (inégalité de droits entre les sexes) que par ceux qui légitiment les unions homosexuelles. L’article 18 invoque le droit de chacun de changer de religion, qui n’est aujourd’hui admis dans aucun pays musulman.
73 ans après, à Lannion, une poignée d’humains luttaient pour leurs droits dans des univers hostiles.
Table 1, dite « Humains et droits » : Nouvelle Angleterre, 1913 : le SS Atlantica, en mer depuis plusieurs jours, n’a prévu d’arriver à Boston qu’après quatre longues nuits. L’ambiance à bord est étouffante. Certains passagers se comportent de façon étrange, d’immenses ombres suivant le navire auraient été aperçues par la vigie,les rêves sont perturbés par d’étranges visions de paysages aquatiques aux décors tentaculaires et à la géométrie étrange. Pendant la nuit, le cadavre d’une passagère est retrouvé dans la chapelle du navire, entourée de vieux grimoires. Des choses sont montées à bord… L’insondable, un jeu de Tony Fanchi, revisite le mythique Battlestar Galactica sous l’égide d’Horreur à Arkham. Et, les auteurs de ce jeu ayant situé l’action 10 ans avant tous les autres jeux de la gamme, l’univers de Cthulhu s’enrichit de nouveaux personnages pour le plus grand bonheur des connaisseurs ! Il y a donc des traitres (en l’occurrence ici, des Hybrides), et tout l’art du traître est de choisir son moment. Jimmy, auquel le rôle fut ce soir dévolu, brisa tout suspense en dévoilant son hybridisme d’emblée, laissant Xel affronter seule un péril imminent. Mal lui en prit: il passa le reste de la soirée en victime expiatoire de Xel, Neox, et François-René, qui finirent la soirée humains et droits.
Table 2, dite « Reste à vivre » : Olive fait découvrir Crystal Palace, où les joueurs jouent le rôle d’une nation lors de la première exposition universelle de Londres (1851), en essayant de créer le buzz avec des inventions spectaculaires et le soutien de personnages puissants et célèbres. Jibee survole la partie avec 106, laissant Samuel (54), Olive (41) et Lucie (33) loin derrière. Son secret ? La dette, qui, bien gérée, promet de se rentabiliser dans le temps, le tout étant d’apprécier son reste à vivre pour ne pas crouler sous son poids.
Table 3, dite « Petit peuple souverain » : Dom ressort Vikings – un jeu à la mécanique fluide, où il faut bien construire son territoire et y bien placer son personnel, sans oublier de le sustenter. C’est le rôle des pêcheurs, et, point clé, s’il y a plus de poisson que de bouches à nourrir, l’excédent se transforme magiquement en points de victoire. Cette stratégie pêcheurs assura le triomphe de Dom dans une première partie (76, devant François, 42, Mickaël, 41, Olivier B, 37) et celle plus modeste de François dans la seconde (50, devant Olivier B., 46, Dom et Mickaël, 45). Les orfèvres, nobles et autres guerriers ont pu constater à leurs dépends ce curieux renversement de l’histoire.
Table 4, dite « Esprit de fraternité » : Enfermés dans le sous-marin de The Crew Mission sous-marine Dom, François et Mickaël ont fait preuve d’esprit de fraternité face à l’adversité qui les frappa sur un certain nombre de missions, certainement irréalisables dans leur combinaison. Cet opus aquatique se révèle plus retors et imprévisible que son cousin dans l’espace !