Disparu près de soixante ans, le manuscrit du roman de Céline Voyage au bout de la nuit réapparait le 19 janvier 2001 par l’entremise d’un libraire parisien. La Bibliothèque nationale de France l’acquiert, faisant jouer son droit de préemption, pour plus de 12 millions de francs et le conserve depuis dans un coffre-fort, seuls quelques privilégiés ayant pu y avoir accès. Il sera édité en fac-similé dans un luxueux coffret en 2014 en deux tirages, limités chacun à 1 000 exemplaires. Avec ce livre, récit à la première personne de la Première Guerre mondiale, du colonialisme en Afrique, des États-Unis de l’entre-deux guerres et de la condition sociale, Céline obtint le prix Renaudot, manquant de deux voix le Goncourt.
Classique du XXe siècle, traduit en 37 langues, il tient son titre d’un couplet d’une chanson chantée par l’officier suisse Thomas Legler, alors au service de Napoléon, pendant la Bataille de la Bérézina: « Notre vie est un voyage / Dans l’Hiver et dans la Nuit / Nous cherchons notre passage / Dans le Ciel où rien ne luit ». Le roman est notamment célèbre pour son style, imité de la langue parlée et teinté d’argot, ce qui suscita de nombreuses polémiques à sa parution. En jetant les bases d’un style qu’il nomme son « métro émotif ». Céline refuse d’utiliser la langue académique des dictionnaires, qu’il considère comme une langue morte. C’est l’un des tout premiers auteurs à le faire, avec une force qui influencera largement la littérature française contemporaine.
23 ans après, Servel bruissait du tumulte d’aventures extraordinaires, qui se poursuivirent jusqu’au bout de la nuit, bien après le départ du scribe.
Table 1, dite « Une boucherie » : en 1347, la peste noire envahit toute l’Europe. Les bateaux infestés accostent dans les ports de Constantinople et de Messine en Sicile. La maladie gagna l’Italie et Marseille pour se propager très rapidement dans l’Europe entière. En cinq ans, la pandémie fit 25 millions de victimes sur une population totale de 75. Messina 1347, le jeu de l’excellent Vladimir Suchy, restitue à merveille cette ambiance, avec la propagation des rats, la quarantaine, et le feu pour éradiquer le fléau. Dans son mécanisme, il est dans la grande mouvance des jeux experts de qualité avec de la gestion, de la planification, des échelles, de multiples bonus et actions à combiner pour arriver, in fine, au repeuplement de la ville. Pour cette partie découverte, François joue le registre de la ville, qui permet de grappiller des lieutenants supplémentaires. Un choix stratégique, qui, associé à une excellente programmation, lui permet en fin de partie d’assurer les deux repeuplements les plus lucratifs du jeu (17 et 19). En retard sur la piste de score en temps réel, il sort victorieux au décompte final avec 76, devançant Marc, 69, et Olive 52. A rejouer avec la face b des tuiles, qui propose des plateaux asymétriques !
Table 2, dite « Des cadavres » : A la table de Too many bones, un duel homérique entre un « Boomer » (Tristan) et un « Riffle » (Arakis). L’issue finale de cette table nocturne est un profond mystère.
Table 3, dite « Des voyages » : après un voyage très lointain, les joueurs de From the moon (François-René et les deux Olivier) sont en compétition pour gérer et développer la base lunaire qui va lancer des missions spatiales de survie à travers la galaxie. Au baveux qui s’enquiert de la joute par un « ça se passe bien ? », il sera répondu un mystérieux « ça dépend pour qui », que les brumes de la nuit ne dissiperont jamais.
Table 4, dite « Des moutons » : Expédition aux antipodes pour jouer à Great Western Trail Nouvelle-Zélande, avec Élie, Fred, Mickaël et Dom, les trois derniers ayant déjà disputé la partie inaugurale juste avant Noël. On confirme que le jeu est moins contraignant que son parent, il y a plus d’argent et on peut faire évoluer sa stratégie en cours de partie (mais peut être quand même qu’une stratégie très orientée serait supérieure ?) Fred recrute une première bergère à bas prix et est le premier à acheter des brebis haut de gamme et à faire de belles livraisons à Wellington, cela en découle. Élie part plutôt sur une dominante « construction ». Mickaël et Dom accumulent les cartes « deck building » qui font tourner la main avec quelques bénéfices. Ensuite, tous sauf Dom vont naviguer loin, là où les îles donnent des points en fin de partie. C’est Mickaël qui met fin à la partie, difficile de savoir qui est en tête car il y a une douzaine de façons de marquer des points; en fait c’est très serré : Mickaël 113, Dom 112, Fred 107, Élie 70.