Quand, mandaté par Louis XV, il arrive à Pékin le 14 novembre 722, le jésuite Gaubil, fondateur de la sinologie, y voit « un monde infini, mais, à la réserve des mandarins, une ville remplie de gueux ». La beauté du palais où se passent les examens l’émerveille. Auteur d’un épais traité sur la Chine, le père Daniello Bartoli admire que des soldats armés surveillent les candidats, garantissant ainsi le sérieux des concours et ajoute que, sitôt reçus, les docteurs s’aident mutuellement, se défendent et se promeuvent l’un l’autre, incarnant ainsi la seule noblesse digne d’estime : celle de l’âme et de l’esprit « qui est la partie de nous la plus divine ». Antoine Gaubil se fera reconnaître en tant qu’homme de sciences, notamment par son travail sur l’astronomie et la géographie. Il est réputé pour avoir traduit plusieurs livres canoniques chinois tels que le Liji (Classique des rites), le Yijing (Classique des changements) ou encore le Shujing (Classique des documents).
1301 ans après, une saine émulation régnait à Parties Civiles.
Table 1, dite « Copie classique » : Mickaël entraîne Lise, Martin et Dom dans une table de Amalfi, un jeu d’optimisation serrée selon les mots de l’animateur. On peut ajouter qu’il fait bien chauffer le cerveau. Son propriétaire prend un excellent départ en scorant le mieux les bonus des deux première manches (sur quatre). Mais, mal doté en personnages et n’ayant construit qu’un bateau supplémentaire, il peine à se développer tout en préparant une moisson de points de fin de partie avec ses 7 territoires explorés, il prend la deuxième place avec 135 PV. Martin pour sa part met en jeu rapidement des personnages et est le premier à atteindre l’objectif commun d’en avoir six. Il combote efficacement autour de la construction de bateaux -il les met tous en jeu- et finit avec 119 PV après avoir marqué 38 points avec ses personnages scoreurs. Lise collectionne les œuvres d’art rouge et score 103 PV. Quant à Dom, il se contente lui aussi d’un bateau supplémentaire mais c’est le seul à atteindre avant la fin de partie les trois objectifs communs, en particulier celui à 24 points (4 persos à pouvoir permanent/4 œuvres d’art/4 tuiles territoire). Il a utilisé efficacement ses deux persos à activation chaque tour malgré une main de départ qui l’a laissé sur sa faim et il l’emporte avec 173 PV. Pour la prochaine partie, la recommandation est d’abandonner les decks de personnages préconstruits pour faire un vrai draft qui permettra de s’adapter aux objectifs et bonus tirés.
Table 2, dite « Missionnaires de l’inconnu » : Première sortie sur nos tables pour Planet unknown. Notre planète ayant épuisé ses ressources, nous sommes obligés de nous déplacer. Nous avons découvert une série de planètes et envoyé nos rovers pour tester leur environnement dans l’espoir de les coloniser. Les rovers ont confirmé 1 à 6 options de colonisation viables. Qui développera la plus viable ? Voici pour le pitch de départ de ce jeu, qui comporte plusieurs niveaux de difficulté. Au niveau simple, Marc, 51, coiffe Marco, 46, et toise Olive, 39. Ils passent en suite en mode plus expert, pour un résultat perdu dans les transmissions intergalactiques.
Table 3, dite « Sagesse du mandarin » : à Brass, version originale, François prend une excellente option après la période des canaux (la meilleure de ma vie, dit-il même, avec une tactique « à la Thomas »), et poursuit sur sa lancée, quand Xel fait du rail, et Thomas, décontenancé, observe de loin. Mais c’est ce dernier qui rafle la mise au final, avec 205, devant François, 176, et Xel, 163. Son secret ? La construction de chantiers navals, où il était seul sur l’affaire, quand, en face, on se battait pour les emplacements libres de ports ou manufactures. Une stratégie radicale, mais payante. On n’apprend pas au vieux mandarin le proverbe chinois : “Une méthode fixe n’est pas une méthode”.
Ils passent ensuite à Scout, pour un résultat serré comme des grains de riz dans un autocuiseur (Thomas 31, Xel 29, François 28).