Séance de MARDI 17/08/2021 à SERVEL

#70 Un bachelier nommé Daubié – Épicerie SequentielleJulie-Victoire Daubié fut la première femme française à s’inscrire aux épreuves du baccalauréat, et la première à l’obtenir, le 17 août 1861. C’est aussi la première licenciée des lettres, en 1871, à l’époque où les cours à la Sorbonne ne sont pas ouverts aux femmes.

Le 31 août 1844, elle obtient le « certificat de capacité », brevet d’enseignante, obligatoire pour tous depuis la loi Guizot de 1833. La loi Falloux de 1850 rendra ce brevet obligatoire pour les enseignantes laïques alors que selon l’article 49, « Les lettres d’obédience tiendront lieu de brevet de capacité aux institutrices appartenant à des congrégations religieuses vouées à l’enseignement et reconnues par l’État ». Julie-Victoire Daubié s’élèvera contre le manque de qualification de certaines religieuses pour enseigner.

En 1859, son essai La Femme pauvre au xixe siècle, avec lequel elle remporte le premier prix du concours de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon lui vaut une médaille de 800 francs. Cette question de concours, publiée en livre, sera couronnée en 1867 à l’Exposition universelle de Paris.

Elle étudie le grec et le latin, avec son frère prêtre, a complété sa formation en zoologie, section mammifères et oiseaux, en s’inscrivant en 1853 au Muséum national d’histoire naturelle de Paris (une autorisation spéciale lui étant accordée pour qu’elle vienne étudier dans les galeries hors des heures d’ouverture au public). Puis, forte de son succès au concours lyonnais de 1859, s’inscrit à la faculté des Lettres de Lyon pour passer son baccalauréat.

Les épreuves écrites ont lieu le 16 août 1861 : un local spécial lui est réservé pour les épreuves. Le 17, Julie-Victoire Daubié, âgée de 37 ans, décroche le baccalauréat en totalisant six boules rouges (avis favorable), trois boules blanches (abstention) et une boule noire (avis défavorable) :

« Nous sommes heureux d’annoncer qu’elle a été reçue avec distinction et qu’elle s’est montrée bonne latiniste, soit dans les compositions, soit dans les explications. On peut citer un certain nombre de femmes qui au Moyen Âge et surtout à l’époque de la Renaissance, ont obtenu leur bonnet de Docteur, mais Mademoiselle Daubié est certainement le premier bachelier de sexe féminin qu’ait proclamé l’université de France. »

160 ans après, à Parties Civiles, hommes et femmes faisaient local commun pour une soirée ludique entre amis.

Table 1, dite « Womansplaining » : à Cuzco – un jeu de placement qui rappelle Tikal selon les connaisseurs, Xel se fait d’entrée souffler les bonnes places et les actions juteuses qu’elle convoîtait. Les deux mâles présents, Dom et Neox, la privèrent ainsi sans ambages de la Victoire, et même du premier accessit, le premier nommé recueillant les lauriers.

Table 2, dite «  Mathématiques élémentaires » : Pour occuper les cinq joueurs restants, Camille sort Cartographies. Ce jeu, où il faut placer des pièces de différentes formes et types (fôrets, villages, lacs, fermes) sur une carte, s’apparente à un certificat de capacités au croisement de la géométrie dans l’espace (les amateurs de TETRIS apprécieront) et du calcul mental (pour compter les points engrangés à chaque saison). C’est Lucas qui combotte le mieux et termine vainqueur avec 148. Suivent Camille, première dauphine, 134, et la piétaille, avec votre serviteur, 110, Axel, 108, et F.-R., 99.

Table 3, dite « Oraux de rattrapage » : Pour terminer la soirée, on lance une partie de Mysterium, avec les protagonistes de la table 2 sous la férule du fantôme, votre humble narrateur, qui peina à faire transparaîte le sens de ses pensées avec les diaboliques cartes Vision, toutes plus inadaptées les unes que les autres à evoquer les ressorts des énigmes soumises aux médiumx. Ce fut donc un échec collectif, malgré plusieurs oraux de rattrapage: à l’issue du temps imparti, certains en étaient encore à patauger sur le lieu du crime.