Le soir du 3 décembre 1973, André Escaro, dessinateur et administrateur du Canard enchaîné, sort d’un cinéma et vient récupérer sa voiture, passant par hasard devant les locaux où l’hebdomadaire doit s’installer après la fin de travaux. Il y aperçoit de la lumière, surprend deux faux agents de la paix en uniforme munis de talkies-walkies, et, au troisième étage, deux plombiers en pleins travaux. Ceux-ci sont en réalité des agents de la DST occupés à installer des mouchards dans les bureaux.
Malgré des preuves irréfutables fournies notamment par le Canard lui-même (trous dans le mur pour cacher les équipements d’écoute, plaques d’immatriculation maladroitement camouflées des véhicules des plombiers prouvant que ceux-ci appartiennent à la police, témoins reconnaissant les « plombiers », ces agents démasqués menaçant de tout révéler s’ils sont poursuivis par la justice), la DST nie les faits alors que « les plombiers » ont reçu l’ordre de rester chez eux ou de partir en vacances. Le ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin crie à la conspiration, mais, grâce à un informateur membre de la DST dégoûté de ces manœuvres, le Canard révèle que l’« opération Palmes » visant à sonoriser les locaux du journal a été diligentée par ses soins.
Un procès est ouvert, qui donnera raison à l’administration française, attendu que le Canard n’a été victime ni d’une violation de domicile car les locaux étaient inoccupés au moment des faits, ni d’une atteinte à la vie privée puisque « des journalistes ne peuvent avoir, dans un local professionnel, que des conversations d’ordre politique, général ou professionnel ». Le 7 février 1980, la Cour rejette l’ultime pourvoi en cassation de son avocat, Roland Dumas.
Depuis cet épisode, l’administration du Canard enchaîné a laissé par dérision une plaque en marbre (avec comme inscription « Don de Marcellin, ministre de l’Intérieur 1968-1974 ; ici, dans la nuit du 3 décembre 1973, des plombiers furent pris en flagrant délit d’installation de micros ») au-dessus du trou que les agents avaient percé pour y installer leurs équipements.
38 ans après, à Lannion, aucun besoin de diligenter des serruriers pour écouter ce qui se disait aux tables de Parties Civiles, et la liberté de la presse ne s’use toujours que lorsqu’on ne s’en sert pas.
Table 1, dite « Oreillettes en panne » : 2 longues années ont passé depuis la dernière fois où Mythotopia eut l’honneur de peupler nos tables. Ce jeu de deck building et de conquête conçu par Martin Wallace reste toujours aussi bon, et Thomas n’y a pas perdu la main. Rappelons le mécanisme original de fin de partie: moyennant le prérequis de 4 tables de récompenses vides, tout joueur peut déclencher la fin, pour autant qu’il gagne après avoir débouclé tous les combats en cours. Autant dire qu’il faut surveiller les échappées lorsque le prérequis est proche de se matérialiser. Or, dans cette partie, il y avait un échappé, et trois poursuivants qui ignorèrent consciencieusement les multiples warnings: l’épuisement rapide des récompenses, la sortie d’un « client » du peloton, et leur myopie collective qui les conduisit à s’attaquer mutuellement, comme pour viser seulement le premier accessit. A croire que leur oreillette était en panne…. Thomas (49) n’eut donc aucune difficulté à franchir la ligne, pendant que, beaucoup plus loin sur la route, le peloton était réglé par Xel, 37, devançant François, 33, et Samuel, 32.
Table 2, dite « Palmes d’or » : Neox y fait découvrir Brazil Imperial – un pur 4X, comme on dit dans le milieu (eXploration, eXploitation, eXpansion et eXtermination) qui revisite l’histoire du Brésil. Tout y est, on va peu à peu se développer, choisir entre plusieurs voies stratégiques : commerciale, géographique, militaire. Aucune n’est mauvaise, aucune n’est plus forte qu’une autre. Tout est question d’adaptation, d’appréciation. Au contraire de nombreux 4X, le plateau est modulable, constitué de pièces que l’on assemble, et le livret de règles propose de nombreuses variantes de configurations. Le tour de jeu est aussi rapide qu’un 50 m de Cesar Cielo, et c’est Olivier B qui touche le mur devant le monde: Neox donc, Mickaël et Olivier L. Avait-il revêtu des palmes d’or ?
Table 3, dite « Territoire sans surveillance » : là aussi, pas mal d’eau avait coulé sous les ponts depuis les 1022 jours qui nous séparent de la dernière partie de Tzolk’in – Le calendrier maya. JiBee, un autre revenant, était à la manœuvre, mais, culminant à 62, il se fait surprendre par Vincent II (65), et Adriane (60) était aussi sur ses basques. Notre ancien dirigeant chuta faute d’avoir assuré la surveillance de son territoire.
Table 4, dite « Ecoutes brouillées » : Dans la grande série des jeux avec des dessins à interpréter (Mysterium, Similo, Dixit, Codenames pictures…) voici Paranormal detectives dans une partie qui rassemble Lucie, François-René, Vincent et Xof. Ils ont passé la soirée à se brouiller l’écoute, perdant deux parties de suite avec 4 indices découverts sur 5.